Parc • Pryam

Événement #29 › Une battue est organisée dans le secteur de sa disparition, vous pourriez peut-être vous y joindre et tâcher de trouver des indices. (1 dé cadeau)
Quelques heures ont passé depuis les derniers développements dans l’affaire des trois disparitions des enfants du crime organisé. Un groupe de bénévoles s’est attroupé dans un parc débouchant sur des kilomètres de champs et de montagnes, tous prêts à partir à la recherche de la même chose - des indices pour retrouver les adolescents disparus. Une dizaine de minutes passent et je consulte ma montre à chaque instant, commençant tranquillement à m’impatienter. L’organisateur de la battue nous donne quelques indications, et des groupes se forment. Indépendant et pourvu d’une mission, je pars seul de mon côté, les yeux rivés au sol. La terre est meuble et mes pieds s’accrochent dans des pousses neuves dès que je ne porte pas attention. Frustré et surtout un peu découragé, je me laisse porter non loin du groupe de chercheurs en tendant l’oreille pour écouter les conversations. Quelques mots me parviennent aux oreilles, mais un seul revient fréquemment et attire mon attention. Kelpie, mais qu’est-ce que c’est? Je me promets de faire quelques recherches plus tard sur ce mot fréquemment utilisé dans la battue en cours, pour le moment je me penche sur des indices tangibles. Un instant plus tard, un homme à ma droite siffle et agite les bras pour attirer notre attention. Quelques bénévoles s’y dirigent au pas de course alors que je demeure encore en retrait. Une fois sur place, je vois ce qui attire son attention - une veste abandonnée. Aucune pièce d’identité à l’intérieur ne peut confirmer l’identité de son propriétaire, ni même si c’est un indice probablement. Cependant, je m’y connais assez pour savoir s’il ne faut pas le négliger. En baissant les yeux au sol, je trouve des empreintes de sabot ainsi que des pas humains. Je passe une main frustrée dans mes cheveux lissés vers l’arrière, puis m’accroupit pour regarder en direction des traces. Tout droit, puis vers la droite. Je hausse les épaules, et alors que tous les bénévoles se regroupent autour de la zone d’indice, ce mot revient encore, Kelpie.

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Événement #29 › En discutant avec les habitants, vous vous rendez compte que la créature "Kelpie" est régulièrement évoquée. Il est temps de se rafraîchir la mémoire et de faire quelques recherches sur ce monstre de légende urbaine. (1 dé cadeau)
Après avoir fait la découverte d’une veste et des traces de sabots, plusieurs bénévoles ont rebroussé chemin, pris de panique, alors que d’autres n’ont formé qu’un groupe pour se soutenir et continuer leur mission initiale. Non pas que la peur s’est insinuée jusqu’à moi, mais plutôt l’envie d’en apprendre davantage sur ce mot qui revenait sans cesse. Alors que le groupe revenait sur ses pas, je m’engage avec eux et m’impose dans les conversations. Nous discutons de l’indice qui semble avoir secoué les gens, soit les sabots au sol menant vers un marais. Une femme, probablement un peu plus courageuse que les autres, m’approchent et me chuchote à l’oreille que la crainte est que les adolescents ont été enlevés par le Kelpie. Mon regard interrogateur et mes sourcils arqués sont un indicateur de mon ignorance et la dame commence à me raconter la légende urbaine entourant Kelpie. Avide, je bois ses paroles comme de l’eau et j’apprends que c’est une créature métamorphe apparaissant sous la forme d’un cheval noir, blanc ou gris pommelé assoifé d’humains. Bizarre. Kelpie est réputé pour séduire incontestablement les êtres humains pour les pousser à le chevaucher. Une fois sur son dos, il s’occupe de les mener dans l’eau pour les noyer - voir les dévorer.

Un frisson me parcourt l’échine, et une moue dégoûtée se dessine sur mon visage abasourdi. La femme qui me raconte l’histoire s’arrête à ses grandes lignes, et sincèrement, ça me suffit également. Je repense donc aux événements précédemment arrivés, sachant que les trois adolescents ont disparu le même jour et que les signalements ont été faits plus ou moins à la même heure. Serait-ce un coup de la fameuse légende urbaine Kelpie, ou bien se sont-ils simplement aventurés, puis perdus? Un homme ajoute un complément d’information intéressant à l’histoire en me disant qu’il y a dans la mythologie un mythe voulant que si la créature est éloignée durablement de l’eau, il serait possible de lui passer une bride pour la capturer. Peut-être que les adolescents ont entendu parler de cette histoire et ont voulu vérifier la théorie et peut-être appréhender la bête? Perdu dans mes pensées, je réalise que je suis de retour au point de ralliement, ce qui me pousse vers la carte suspendue à la clôture. Plusieurs points d’eau sont visibles à proximité de la dernière trace de sabots que j’ai vu… Pourquoi ne pas s’y rendre?

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Événement #29 › Il semblerait que cette créature vive à proximité des points d'eau et il se trouve qu'un marais est présent non loin de la zone de recherche. Et si vous décidiez de seller votre cheval et de vous y rendre? (1 dé cadeau)
En regardant la carte devant moi, je constate qu’il n’y a aucun accès en véhicule tout terrain possible, et que s’y rendre à pied me mènerait bien trop tard dans la nuit. Une seule solution semble s’offrir à moi et c’est celle de monter à cheval. Il est important de savoir qu’à une certaine époque je montais, enfin, surtout pour la fille qui me faisait complètement craquer. J’étais jeune, insouciant et je voulais lui plaire. En vieillissant, j’ai compris que les bad boys réussissent à attirer toutes les femmes pour une raison qui m’est encore inconnue, et voilà où j’en suis. Par contre, j’ai encore quelques contacts dans le monde des chevaux, et malgré l’aventure qui s’annonce plus lugubre que légère, je suis certain que mon vieil ami Kayce Dutton est prêt à se joindre à moi. Un coup de fil plus tard et c’est réglé, il sera sur place dans la prochaine demi-heure, deux chevaux à notre disposition. Dès son arrivée, je me dirige vers lui à grandes enjambées, assez content de le retrouver. Une poignée de main chaleureuse plus tard, nous nous retrouvons à l’arrière de sa rutilante remorque à chevaux et descendons nos montures. Certain que rien ne peut nous arriver, Kayce a amené deux chevaux de confiance, un plus âgé qui sera sa monture, un étalon bai foncé à la musculature impressionnante, alors qu’un jeune cheval de quatre ans me sera confié.

Selon mon ami, l’étalon alezan aux yeux vairons n’a peur de rien et fait une confiance aveugle à l’être humain. J’hausse les épaules et je commence à brosser et seller ma monture, Orléans de son petit nom. Lorsque nous sommes enfin prêts, nous grimpons sur nos chevaux respectifs et nous voilà partis au galop vers le premier point d’eau. Je regarde constamment le sol pour suivre les traces de sabots, empruntant des chemins plus ou moins dégagés. Nous rattrapons rapidement le groupe de bénévoles qui a repris le chemin du parc, la tombée de la nuit flottant au-dessus de nos têtes. Perchés sur nos montures, il est plus facile pour Kayce et moi de suivre les traces. Puis, nous arrivons à un embranchement et des traces partent de chaque côté. Comme nous ne voulons pas nous séparer, nous reprenons une allure plus lente et prenons le chemin de gauche qui devrait nous mener au premier point d’eau. Une fois sur place, une tonne de traces de sabots font le tour du petit lac, semble même y entrer, mais ne semble pas en ressortir. L’étrangeté de la situation nous fait rebrousser chemin pour se retrouver à l’embranchement et prendre le second chemin jusqu’au deuxième cours d’eau.

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Événement #29 › Il fait désormais trop sombre et vous vous perdrez malencontreusement dans le marais. Ce n'est jamais de bon augure. (1 dé cadeau)
Une fois rendu au second point d’eau, je constate fébrilement que c’est un marais. Plusieurs traces de pas, autant de chevaux qu’humains, longent l’eau sale alors que certaines traces s’enfoncent dans la boue. La profondeur du marais semble infinie et les chevaux commencent à refuser de s’y enfoncer. Kayce et moi faisons rapidement un tour d’horizon et voyons quelque chose qui flotte au vent. Je pousse Orléans vers le morceau de tissu pour constater que c’est une seconde veste! Une impression de déjà vu me parcourt et je réalise que c’est peut-être une indice laissé volontairement par les adolescents pour les retrouver. Peut-être se sont-ils perdus et ils ont laissé des morceaux de vêtements derrière eux pour retrouver leur chemin? Je refuse encore de croire que c’est un enlèvement. Je sens la présence de mon ami derrière moi avant de l’entendre et il formule à voix haute mes pensées. J’hoche la tête en guise d’approbation et nous nous enfonçons dans la dense forêt qui surplombe le marais. Quelques traces de sabots s’y trouvent, avant de sembler se volatiliser. Je jette un coup d'œil circulaire et la noirceur me frappe de plein fouet. Mes yeux et ceux de ma monture semblent s’être adaptés progressivement à la tombée de la nuit, mais maintenant il fait définitivement trop sombre pour ne serait-ce que voir à quelques mètres devant nous.

Kayce me tapote gentiment l’épaule et me fait un signe de tête pour m’indiquer qu’il rebrousse chemin pour prendre la route du marais. À notre plus grand malheur, le bois est sal, dense et complètement noir. Le cri des oiseaux de proie nous alerte et nous donne un approximatif de l’heure et de notre très désavantageuse position. Je vois Kayce secouer la tête de droite à gauche, désapprobateur. Cette fois, je suis tout à fait d’accord avec lui. Quelle idée de partir à la recherche d’une créature mystérieuse à la tombée de la nuit… Mon ami laisse les rênes dans le cou de son fidèle étalon, ce que j’imite. Lentement mais sûrement, les chevaux retrouvent leur chemin, nous menant directement au marais où nous nous trouvions précédemment. Le vent s’est levé, quelques gouttes de pluie commencent à s’abattre sur nous et nous sommes loin, très loin de notre point de départ. Je me passe une main sur le visage, arrêtant Orléans près du morceau de vêtement qui a attiré mon regard quelques instants plus tôt. Malgré le fait que nous sommes désorientés, je n’ai pas envie d’arrêter mes recherches. En levant les yeux au ciel, je constate que quelques charognards volent à basse altitude une centaine de mètres plus loin de notre position. Je siffle à Kayce et lui indique du menton ce que je regarde. Il hoche de la tête et nous prenons cette direction, tâchant de rester dans le peu de clarté que nous offre le quartier de lune.

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Événement #29 › Alors que vous tâtonnez à retrouver votre chemin, vous tombez sur des traces et des restes. C'est dangereux, mais vous devriez les suivre. Alors, peut-être que vous tomberez sur ce que vous cherchiez. (1 dé cadeau)
Une dizaine de minutes plus tard, un saut au-dessus d’un arbre tombé, un peu de slalom entre les herbes hautes et beaucoup d’angoisses, nous arrivons à l’endroit où les oiseaux de proies tournoient. Je descend de cheval, attache Orléans à une branche basse et Kayce m’imite aussitôt. Nous franchissons les quelques mètres qui nous séparent de nos montures d’une zone où l’herbe semble labourée. Éclairés de nos lampes de téléphone portable, nous remarquons rapidement que l’herbage jaunit est éclaboussé de gouttes de sang. Je prends une grande respiration en continuant d’avancer puis je m’arrête net en faisant une macabre découverte. Les restes d’un chevreuil se trouvent dans la zone labourée, et un charognard, un petit renard, s'en donne à cœur joie dans la fesse ouverte de l’animal mort. Un claquement de nos paumes le fait détaler à une vitesse fulgurante dans un chemin que nous n’avions pas aperçu avant. D’autres éclaboussures de sang apparaissent devant nous, et malgré la peur, nous nous engageons à leur poursuite.

Une cinquantaine de mètres plus loin, une troisième veste nous apparaît derrière un bosquet. Je récupère cette dernière, et aucune tâche de sang ne semble s’y trouver. Pendant que je la vérifie, la lampe de mon téléphone portable s’éteint, me surprenant par la même occasion. Merde! La batterie de mon téléphone est morte, dis-je en me retournant vers Kayce, bredouille. Maintenant que nous n’avons plus qu’une seule source de luminosité, nous nous tenons côte-à-côte en cherchant de nouveaux indices. Alors que nous marchons vers l’emplacement où nous avons laissé les chevaux, un bruissement sur notre droite nous fait arrêter nos pas sèchement. J’entends mon cœur battre dans mes oreilles, l’anxiété prend le dessus sur moi et je plaque ma main devant ma bouche quand je vois apparaître devant nous un cheval d’une couleur aussi noire de la nuit. Ce dernier porte une bride et le blanc dans ses yeux indique toute la peur qu’ils contiennent. Je constate qu’il porte une bride, et sans se faire prier, Kayce saute sur les rênes passées dans son encolure pour le calmer.

Je constate rapidement qu’il n’est pas mouillé, mis à part de sueur, et que ses membres sont boueux jusqu’aux genoux. J’écarte d’un revers de la main la possibilité que Kelpie se trouve devant moi. Une petite lumière s’allume dans ma tête, les adolescents! Les trois font de l’équitation, c’est un des sports luxueux que leurs parents leurs offrent pour se divertir. Kayce, je crois que nous sommes près des enfants, dis-je d’un ton excité. Ses yeux interrogateurs se posent dans les miens et y trouvent toute ma sincérité. Nous prenons un pas rapide, flanqué du cheval noir, jusqu’à nos montures et nous prenons place sur leur dos. Après avoir noué une longe à la bride de l’animal libre, nous le laissons nous indiquer le chemin d’où il arrivait. Une quinzaine de minutes plus tard, des cris viennent jusqu’à nos oreilles et nous forçons l’allure de nos deux chevaux, cette fois suivis du troisième équidé. Nous laissons notre instinct nous mener jusqu’aux voix qui s’éclaircissent à mesure que nous approchons. Malgré la noirceur, je distingue deux grandes silhouettes ainsi qu’une petite. Je lève le bras pour indiquer à mon acolyte de reprendre le pas, ce que nous faisons d’un commun accord.

Quelques instants plus tard, nous entrons en collision avec trois adolescents et deux chevaux. La stupeur, puis le soulagement dans les cinq visages présents se lit comme dans un livre ouvert. Seigneur! Enfin, pensai-je. La personne qui est au sol récupère sa monture et les trois adolescents commencent à nous raconter leur aventure. Ils ont entendu parler de Kelpie et la curiosité l’a emporté sur leur jugement. Ils se sont aventurés dans le parc, dans les montagnes et s’y sont perdus. La plus jeune est tombée et sa monture s’est enfuie, jusqu’à ce qu’on la retrouve, puis eux aussi. Une fois tout le monde à cheval, nous nous emboitons le pas prenant le chemin du retour sous une lune éclatante, Kayce ouvrant la marche et moi la fermant.

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