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Ven 27 Mai - 16:39
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Lun 30 Mai - 21:45

Nuit cauchemardesque pt 2
So hold on.
Hold on to what we are.
Hold on to your heart.
Léo x Patronne


Partie 1

Les dix premières minutes se passent dans un silence de mort. Léo a les yeux rivés sur la ligne blanche sur le bord de la route. Il triture la couture du bas de son t-shirt pour éviter de gratter la peau autour de ses ongles. Il a déjà rongé tout ce qu’il pouvait et la douleur n’était pas assez convaincante pour qu’il arrête. Son cerveau file aussi vite que les arbres défilent par la fenêtre et il retient de peine et de misère les larmes qui lui brûlent les yeux. La radio joue une chanson populaire que ni lui ni sa patronne n’écoute réellement. Le silence lui pèse sur les tempes et il a l’impression qu’il va exploser. Finalement, il brise celui-ci d’une voix qui couine d’inquiétude.

« Vous pensez qu’elle va s’en sortir? » il se sent comme un enfant, il ose un regard furtif vers sa patronne, qui a les mains crispées sur le volant.

« La véto semblait optimiste, mais c’est toujours délicat ce genre de situation. » Le ton est sec, froid, et Léo se recroqueville dans son siège.

Il n’a pas l’impression d’être un adulte; il a quatorze ans à nouveau et son père vient de recevoir son diagnostic, et son petit frère lui demande ce que ça veut dire “cancer incurable”. Léo relève ses genoux et enroule ses bras autour. Il cogne sa tête contre la vitre à quelques reprises, le regard vide. Il n’a pas pensé à son frère depuis un moment, trop pris par ses propres problèmes, et il sent la familière culpabilité noyer son ventre, lui tordre les boyaux. Il cogne sa tête plus fort, jusqu’à ce qu’une main chaude et revêche se pose sur son genou. Il ferme les yeux en espérant qu’il puisse ainsi cacher ses larmes, mais celles-ci forcent leur chemin le long de ses joues roses d’embarras, de colère, de peine, de douleur, de peur.

« Léo. » La voix de sa patronne lui semble à des milliers de kilomètres de distance. « Léo. Regarde-moi. »

Elle a cette autorité naturelle, celle d’un parent, qui rassure et qui effraie à la fois. Léo risque un regard, les yeux rougis et mouillés. Elle lui offre un petit sourire, et lui serre le genou brièvement.

« Léo, parle-moi. » Trois petits mots qu’il redoute depuis presque vingt minutes.

Trois petits mots qu’il n’a pas entendu depuis si longtemps. Il s’acharne, seul, isolé, esseulé, depuis si longtemps, qu’il n’avait pas réalisé à quel point il avait besoin de ces mots. Parler. Se faire écouter. Il ne sait pas si elle va l’écouter jusqu’au bout, si elle comprendra, si elle voudra entendre ce qu’il a à dire, mais avant qu’il ne puisse réfléchir, Léo s’entend répondre.

« Je ne voulais pas faire de problèmes à personne, mais je ne pouvais pas non plus perdre ce job. Vous comprenez? J’adore les chevaux, j’adore ce que je fais, le refuge c’est… c’est ma maison. Je ne pouvais pas rester dans mon appart’ à cause des factures médicales, c’est pas ma faute, je voulais pas…  »

Il se perd en sanglots, la gorge serrée, et sa patronne lui prend l’épaule. Elle reste silencieuse le temps qu’il se ressaisisse, mais il n’arrive pas à arrêter de pleurer. Elle lui lance un regard de côté, et l’encourage à continuer.

« J’ai emménagé dans le grenier à foin au début de l’hiver. Je me suis fait évincer, je n’avais nulle part où aller. J’ai fait la seule chose que je pouvais pour rester clean. Je vous en supplie, ne me mettez pas à la porte, je ne voulais pas mal faire, je voulais juste continuer de travailler. C’est tout ce qui me reste, s’il vous plaît.  » Il soupire, soudainement accablé d’une fatigue immense; un poids vient de se soulever de ses épaules, mais il ne se sent pas plus léger. « Quand j’ai réalisé que Scarlet était blessée, j’ai tout de suite appelé à l’aide. Jamais je ne ferais quoi que ce soit pour mettre en danger la vie des chevaux. S’il vous plaît, il faut me croire. »

« Je te crois, Léo. » Les mots sont une vague de soulagement, mais sa gorge se serre encore plus. « Si tu n’avais pas été là, qui sait ce qu’on aurait trouvé au matin. Pour ça, je t’en suis reconnaissante. »

Mais.

Il sait que ça s’en vient, il sait que tout ce dont il a peur vient d’éclater. Sa cachette n’en est plus, il va se retrouver à la rue, il va perdre son job. Léo repasse déjà dans sa tête comment voler, sur quel coin de rue il pourrait trouver un job. Il n’a pas envie de retourner à sa vie de crime, il a finalement l’impression d’avoir trouvé sa vocation, et s’il se retrouve expatrié du refuge, Léo ne sait pas s’il y survivra. Sa tête est pleine de coton, ses oreilles bourdonnent et il n’entend pas sa patronne. Elle l’interpelle plusieurs fois, mais ce n’est qu’en le secouant par l’épaule qu’il le réalise.

« Léo, on est arrivés. » Il bondit en dehors du VUS et s’élance vers le bâtiment devant lui, mais elle l’appelle. « Léo! C’est par ici. »

Il la suit jusqu’à un bâtiment adjacent, qui ressemble à une écurie mais qui ne sent que l’alcool à friction et le désinfectant. Inconsciemment, Léo s'agrippe au bras de sa patronne, et elle place une main par-dessus la sienne. Ils s’arrêtent devant un large box, où trois techniciennes s’affairent à restreindre Scarlet, dont la sédation commence à faiblir. Elles font de leur mieux pour garder la jument immobile, mais malgré le bandeau qui l’aveugle, Scarlet se débat. Instinctivement, Léo entre dans le box matelassé de partout et pose une main moite sur l’épaule de la belle bai.

« Doucement, ma précieuse. » Au son de sa voix, les oreilles de Scarlet s’orientent vers lui, puis son nez s’enfonce dans son épaule et elle ronfle bruyamment des naseaux. Les techniciennes se jettent un regard confus, mais finissent de préparer la jument. Léo pleure ouvertement maintenant, et ce n’est que lorsque sa patronne le force à sortir du box qu’il réalise à quel point il est épuisé.

« Léo, laisse-les travailler. On doit se parler, maintenant. Elle est sauve, elle va s’en sortir. La véto m’a dit que Scarlet a eu une sacré chance que tu sois là. »

À contrecœur, Léo suit sa patronne vers un petit bureau aux allures austères. Il s’asseoit sur une des chaises de métal et s’accoude sur la table pliante devant lui. Il se prend la tête entre les mains, les doigts emmêlés dans ses cheveux blonds. Il a envie de presser sa joue contre la surface fraîche, de fermer les yeux jusqu’à demain. Ou jusqu’à aujourd’hui? Léo ne sait même pas quelle heure il est, le temps semble à la fois être figé et défiler à double vitesse.

« Léo… » Ça n’augure rien de bon, il le sait, et il redresse la tête, fixant le sol, prêt à se faire mettre dehors. « Le grenier à foin, ce n’est pas un endroit où vivre. C’est instable, poussiéreux, je ne peux pas te laisser dormir là. Tu comprends? »

« Je comprends. » Il ne fait pas confiance à sa voix, alors il garde ses réponses courtes, détachées, au mieux qu’il peut. « Je vais partir. Merci pour tout, madame. »

Il se lève de sa chaise et se dirige vers la porte. Une main sur son poignet le retient.

« Léo, je veux t’aider. Je ne veux pas te perdre; je ne me souviens plus la dernière fois que j’ai eu un palefrenier aussi dévoué que toi. Je vais faire quelques appels, il y a sûrement un organisme qui pourra t’aider à te trouver un logement. »
« Vous… vous ne me mettez pas à la porte? » Il déteste la faiblesse dans sa voix.
« Bien sûr que non! Léo, tu as sauvé Scarlet; je vais tout faire pour non seulement te garder, mais t’aider à te remettre sur pied. C’est la moindre des choses. »

Il n’a pas le cœur de lui dire que s’il doit retourner en situation d’itinérance, il ne sait pas combien de temps il résistera. Il baisse la tête, sourit timidement, et la remercie de sa générosité. Il doit au moins cela à Scarlet; essayer. S’il lui faut se faire violence pour rester clean, alors il prendra refuge auprès de sa belle amie bai.

Il se rassoit, épuisé mais optimiste, et ne se rend pas compte qu’il tombe endormi, les bras croisés sur la table. Dans ses rêves, il achète sa première voiture, et il emménage dans un appartement propre, Scarlet est guérie et il peut goûter le bonheur.
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Mar 31 Mai - 17:41
Pleurs je n'ai même pas de mots pour décrire comment ce résumé est poignant

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