Diva - trotteur (j)

Reprendre l'équitation. C'était ma seule obsession. Enfin, après tant d'attente, j'en avais les moyens. J'avais arpenté tout le pays à la recherche du bon endroit, du bon haras, du bon cheval... Et comme souvent quand on désire quelque chose, on tombe finalement sur... Rien de ce à quoi on s'atendait. La vie, c'est se laisser surprendre. Le Haras de Pado m'avait tout de suite fait bonne impression. Les gens y semblaient souriants, les infrastructures étaient spacieuces, bien entretenues et magnifiques. Je me suis rapidement dis que ce serait un bon endroit pour y placer mon futur cheval, encore inconnu alors. J'en avais vu des tas, et des coups de coeur pour beaucoup d'entre eux, tant j'aime les chevaux. Mais aucun pour lequel je n'arrivais à me décider... Puis j'ai vu Diva.

Oui, je l'ai "vu", c'est le mot, car à part attirer mon regard, au début, je ne m'étais pas intéressée à elle. C'était le premier jour de mon arrivée au Haras, avant même de m'inscrire. Je faisais alors le tour des installations extérieurs, marchant dans une allée bordée d'arbres, les boxs à fenêtres ouvertes à droite, et des clôtures à gauche. Elle était là, dans son padock, dépassant d'au moins une tête les trois autres chevaux à côté d'elle. Je me rappelle avoir croisé son regard, et m'être simplement dis "Waho. Elle est immense, celle-ci". Rien ne présageait que je la choisirais, elle... Et pourtant. Les chevaux speed, à la base, c'est pas mon truc. Les chevaux grands, ça ne me fait pas peur, mais avec mes 1m53, il me paraissait évident que je n'aurais jamais un cheval dépassant les 1m70, question de logistique...

J'ai du passer plusieurs fois devant son pré, puis son box, en ne faisant que la regarder, comme ça. Puis quelques jours après, une fille qui connaissait bien le haras et à qui je demandais conseil pour choisir un cheval, m'a parlé d'elle. Un nom parmi d'autres chevaux qu'elle m'a cité, mais une de ses paroles m'a frappé : "Elle est bien à monter mais elle ne s'attache pas aux humains. Elle est trop froide". Et là j'ai fais tilt. J'ai demandé, l'heure qui a suivi, à la voir. J'ai posé des questions. Je l'ai essayé à la monte. J'ai eu un instinct. Je l'ai choisis ! Peut-être cette froideur dont on m'a parlé... Ca m'a rappelé un peu moi, avant. Ou encore aujourd'hui parfois, avec certaines personnes. On est jamais froid par hasard. J'ai eu le goût du challenge pour voir ce qui se cache là-dessous, qui sait ?

Bon, aujourd'hui, je me demande un peu ce qui m'a toquée. C'est officiel, j'ai signé, Diva est ma demi-pension. Mais me voilà devant son box, et je me sens légèrement perdue. J'ai l'impression d'être face d'avantage à une girafe qu'à un cheval. Sa tête est sortie, elle me fixe. Ses naseaux vibrent un peu, je la sens curieuse. Elle me reconnait, mais elle ne sait pas encore que je vais revenir tout les jours la voir. Je sens son énergie, elle est fébrile, nerveuse. Je crois qu'elle attend de savoir ce que je compte faire. J'ai presque l'impression de la déranger, à stagner là béatement, la regardant du monde d'en bas. Ses yeux me disent "Bon, tu comptes prendre racine ou tu te barres petite ?".

Je me suis décidée à tendre la main très haut pour lui caresser le chanfrein, sur le côté. Elle a continuer à me fixer, immobile mais en alerte. J'ai ouvert la porte, tout doucement... Et là, soudain, elle s'est précipitée dans l'entrebaillement. Surprise, je me suis laissée bousculer par sa force, et elle avait déjà les antérieurs dehors quand j'ai réussi à lui empoigner la crinière, presque au niveau du garot. J'ai eu le réflexe de lancer un très ferme "Non !", sans crier mais si fort que ma voix a du raisonner dans tout l'écurie. Heureusement pour moi, Diva a été bien éduquée, et juste à ce mot, a reculé de deux pas pour se remettre dans le box. Quelle peur j'ai eu qu'elle ne s'échappe ! Si elle l'avait vraiment voulu, je n'aurais rien pu faire, même pas aggripper suffisament longtemps ses crins, car le bras levé c'est à peine si j'atteignais ses premières racines...

La belle était obéissante, mais s'en foutait royalement que je sois là. Je sentais qu'elle n'attendait qu'une chose, que quelqu'un, n'importe qui, l'emmène au pré. Mais comprenant que ce n'était pas l'heure, ses naseaux cessèrent de vibrer, et son oeil curieux se transforma en oeil blasé. En entrouvrant prudemment la porte, je saisis mes brosses et commençait à les passer tout doucement. Elle n'esseya pas de nouveau de sortir, mais la prochaine fois c'est sur, je lui passerais d'abord le licol, car je ne voudrais pas me faire une mauvaise réputation dès mon premier jour dans l'écurie : "Hey regardez ! C'est la nouvelle, elle sait pas gérer son cheval, elle va mettre le bazarre partout !". Pour une bête histoire de prudence, ça serait dommage... Je restais environ 20 minutes avec elle, en la caressant, lui parlant, la brossant... Mais elle fit mine de s'endormir en calant son menton sur la porte, pour me signaler son ennui. Visiblement, le chemin va être long question complicité avec elle... Moi qui m'étais toujours vu avec un nounours trop câlin, je me retrouve avec une géante qui ne pense qu'à courir ! Bon, après tout, j'ai du temps, et il en faudra un paquet !

Me sentant "de trop" pour elle, je la laissais sans trainer, et glissa un mot au palfrenier en sortant pour lui demander, en temps voulu, qu'il la sorte au padock pour moi quand je serais partie. Cette première journée avec "mon" fameux cheval était loin du rêve édulcoré que j'avais imaginé, mais il parait que les belles histoires ne commencent pas toujours bien, pas vrai ?

J'ai adoré ce résumé et je suis curieuse de découvrir la suite des évènements

+ 2 pts en confiance
+ 2 pts en soins
+ 7

C'est un peu stressée que j'arrivais à l'écurie cet après-midi là, mais motivée. Ce ne serait pas la première fois que je monte Diva, mais en revanche, ma première séance toute seule. Pour l'évènement, j'aurais voulu que mon amie Lucile m'accompagne et, bonne cavalière qu'elle était, me donne des conseils. Malheureusement, elle avait trop de travail, et c'est donc seule que je débarquais dans l'allée, tenant un licol rouge dans une main. Deux têtes, une noire fine et une dorée pommelée, étaient sortis de leurs boxs, mais pas de signe de ma girafe. J'avais demandé au palefrenier, s'il le pouvait, de lâcher Diva au paddock ce matin, pour qu'elle dépense un peu d'énergie avant notre séance, la sachant très speed en monte. J'espérais toutefois secrètement qu'elle fut également rentrée, car je ne la connaissais pas encore au prés et j'avais peur de devoir lui courir après... Heureusement pour moi, je la trouvais au milieu du box, en train de mâchoner, un coup de la paille, un coup son foin suspendu, déjà à moitié vide.


Elle ne réagit pas en me voyant, continuant sa vie de manière tout à fait indifférente. Elle m'avait pourtant bien vu, mais m'acceuillir ne semblait pas faire parti de son programme. Qu'à cela ne tienne, je commençais à rentrer tranquillement dans le box, avec une grande prudence, le licol toujours dans la main gauche... Mais cette fois, elle ne regarda même pas la porte s'ouvrir. La sortie du matin avait du lui faire du bien. Après quelques hésitations, je décidais donc de la brosser ici, puisqu'elle semblait prompt à ne pas bouger cette fois-ci. Sans plus attendre, j'attrapais donc l'étrille, et lui décollait un maximum de poussière, même sur le dos, que je ne voyais même pas de là où j'étais. Elle avait du se rouler, et heureusement que sa robe fut grise pour camouffler toute cette crasse ! Je fis tomber tout cela avec le bouchon, et fignolais avec la brosse douce. Pas une seule fois, du début à la fin, elle ne me prêta le moindre regard. Mais au moins, elle était sage, ce qui était déjà un bon acquis : avec une masse pareille, j'avais intérêt à la garder respectueuse en main pour éviter les accidents.

Je sortais ensuite le cure-pieds de ma boîte, et demandais son premier sabot en passant ma main vers le fanon. Rien à fiche... Elle snifait sa paille, tranquille, comme si elle ne m'avait même pas encore vu depuis tout ce temps. J'insistais donc un peu plus, passant le long de sa jambe. Toujours aucune réaction.


A ces mots, elle leva la tête, un peu brusquemment, et me regarda de biais. Un instant, je crus que le colosse ferait quelque chose de "stupide"... Genre me mordre, ou coucher les oreilles... Mais non. Elle rebaissa la tête, et croyant qu'elle allait juste m'ignorer à nouveau, elle daigna enfin lever le pied une fois ma main tirant à nouveau son fanon. Elle voulu se reposer sur moi, mais je ne lui laissa pas l'occasion d'être tranquille en poussant son épaule. Elle du reposer le pied, et quand elle redonna, elle était sage. De toute façon, ce ne fut pas très long. Je du recommencer la manoeuvre pour le deuxième antérieur, mais elle donna très bien les postérieurs. Enfin complètement propre, j'allais à la sellerie écupérer ses affaires.

Je hissais sa selle en cuir noir sur son dos, au dessus d'un beau tapis assorti, par hasard, à mon licol tout neuf. Elle se laissa sangler au premier trou sans broncher, si ce n'est deux oreilles couchées en arrière l'espace de quelques secondes. Toute satisfaite, j'en avais oublié l'étape finale, la plus... Délicate ! La pose du filet... Et je savais déjà que la miss n'aimait pas trop ça. Sauf que, jusque là, c'était le palfrenier, ou un accompagnant, qui m'avait aidé à lui mettre. Là, c'était à moi de me débrouiller... Diva avait tout à fait compris que c'était le moment. Et elle avait tout à fait conscience de sa taille également. Alors, comme par hasard, au moment où je m'approchais de son encolure, elle laissa tomber sa paille au sol, releva la tête et fixa droit devant elle, comme si de rien n'était. Même en restant droite, je n'atteignais pas ses oreilles pour lui passer la têtière... J'esseya d'attrapper ses crins, pour lui demander de baisser sa tête, ce qui eut pour effet de... La lui faire lever, encore plus haut. Cela lui donnait un air mélangée de boudeuse et de jument fière de sa bêtise...

Dépitée, je jettais un regard dans le couloir : personne. Je n'aurais pas d'aide. Autant dire que cela ne servirait à rien de lui tirer les crins, je n'avais pas assez de force. Je tournais un rond un moment comme ça, ne sachant que faire... Puis je fis mine de sortir du box, et de me désintéresser. Elle baissa alors la tête pour reprendre du foin. Je re-rentrais, et essaya de vite lui poser le filet, mais trop tard : la belle releva la tête au plus vite ! Et à nouveau, elle fixa le mur, imperturbable... Je du ré-essayé deux fois de plus, mais à la 3ème, je réussis à être assez rapide pour lui enfiler la frontale et la têtière ! Bon, c'était mis à l'arrache, et je mis du temps à tout ré-ajuster, mais j'y étais enfin arrivé. Et la grise n'en était pas traumatisée, au contraire : on aurait dit dans ses yeux pétillants qu'elle se marrait bien devant la pauvre petite humaine qu'elle avait fait tourner en bourrique

Mais puisque enfin elle était équipée et moi prête, je sentais tout son corps qui commençait déjà à bouillir, tout doucement... C'est d'un pas vif mais respectueux qu'elle m'accompagna à la sortie des écuries pour une petite séance en carrière.

Diva est une peste de première ma parole xD

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+ 3 pts en confiance
+ 7