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Dim 31 Aoû - 18:44
    Rencontre

    A ce moment là, j’aurais aimé être invisible et m'enfoncer sous terre pour ne pas avoir à sourire et montrer ma fausse joie. Les regards insistants de mes proches me parurent soudain intimidants. Elise, ma sœur, posa sa main sur la mienne et posa sur moi un regard plein de chaleur qui me réconforta un peu. Ce fut enfin ma mère qui prit la parole :

    - C’est ton seizième anniversaire chérie, il est temps d’être forte !

    Mes jambes tremblèrent sous la table et des larmes remplies de souvenirs du passé m’embuèrent les yeux. Trop fière pour montrer mon inquiétude, je ravalai mes pleurs.

    - J’étais pourtant sûre que tu avais surmonté ça … me dit Elise.

    Je fis non de la tête et me leva brusquement, pris la carte d’anniversaire pour monter dans ma chambre en furie. Allongée sur mon lit, je lus et relus le message écrit à l’encre marine sur la carte blanche immaculée :

      « Lilianna,

      Certaines blessures disparaissent, d’autres restent. Mais une chose est sûre, quelles qu’elles soient, il faut y faire face et les surpasser. En lisant ce message, je sais que tu as dors-et-déjà compris de quoi nous voulons te parler. Il ne s’agit pas de remuer le couteau dans la plaie, non. Mais plutôt de retirer celui-ci et de panser ta blessure.
      En effet, depuis ton accident, les chevaux ont disparu de ton quotidien et ton sourire également. Deux ans ce sont écoulés, le temps passe et tu tourne toujours le dos au renouveau. Ne voulant pas te forcer, ni t’offenser, nous te laissons évidemment le choix d’accepter ou non la proposition qui va suivre. Tout ce que nous voulons est ton bonheur.

      Il y a un centre équestre non loin d’ici et nous pensons tous qu’il est temps pour toi d’affronter les démons du passé. Retourne voir des chevaux, choisis en un, le plus gentil et rends toi heureuse en faisant ce pourquoi tu es faite : monter à cheval.
      Gros bisous et joyeux anniversaire. »


    Je n’en revenais pas. Je leur en voulais à ce moment là. Plus que jamais. Je pris quelques minutes pour me calmer et réorganiser mes pensées, peser les pours et les contres. Ils étaient tous d’accord : il fallait que je retourne dans un club et me remettre en selle. J’avais beaucoup pensé au jour où cette opportunité ce représenterait. Pas assez visiblement vu mon état de confusion. En tant que personne réfléchie, je pris la nuit pour y penser.


    ***


    Le matin suivant, je me réveillai sûre de moi. J’avais pris une décision. Je m’habillai et descendis déjeuner. Toute ma famille était là, ils me regardaient comme une bête curieuse. Je décidai de leur faire part de mon choix sans attendre davantage :

    - Papa, maman, j’ai décidé d’accepter votre proposition mais … j’ai quand même peur …
    Ils me serrèrent dans leurs bras, m’assurant que j’avais pris « la bonne décision » et que « je pouvais être fière de moi ». Au fond de moi, je priais pour ne pas m’être trompée.

    Il était presque onze heures quand mon père démarra la voiture. Mes parents à l’avant et moi, seule derrière, la peur au ventre. Je serrai les dents pour ne pas me jeter hors du véhicule en marche. Je n’étais pas suicidaire non plus. La voiture parcourait des centaines de mètres, je pâlissais un peu. Faire abstraction de mon appréhension était une épreuve digne d’un des douze travaux d’Hercule, sans rire. Mon cœur battait la chamade. Enfin les maisons mitoyennes laissèrent place à de vastes vertes prairies campagnardes. Nous nous rapprochions. Je vis enfin quelques chevaux paître dans leurs prés. Mes lèvres se pincèrent et mes mains se tendirent. Remuer tout ce passé ne plaisait pas.

    Le véhicule se stoppa dans une cour pavée immense. L’endroit semblait chaleureux et accueillant. Je marchais derrière mes parents, un peu sur mes gardes. Il y avait pleins de chevaux tout autour. Malgré leur air totalement calme et posé, je ne pus m’empêcher de trembler. Une grande femme blonde s’approcha de nous, un sourire immense sur le visage. Elle s’adressa directement à moi :
    - Tu es Lilianna ?

    Je répondis d’un hochement de la tête. Mes parents avaient donc contacté le centre équestre mais leur avaient t’ils parlé de mon problème ? De mon accident ?
    La femme me souris et ajouta :

    - Je suis Mathilde, monitrice d’équitation. Je vais t’aider à renouer les liens avec les chevaux, ok ?

    Elle sourit encore. Je me sentais tout de suite plus en sécurité en sa présence. Je ne sus pas vraiment pourquoi mais elle m’inspirait la confiance. Je lui souris timidement à mon tour. Savait-elle tout à mon sujet ? On aurait bien dit.

    - Je vais te faire rapidement visiter et après on ira voir les chevaux. Continua Mathilde. Ne t’inquiète pas, ca va aller. Veux tu que tes parents nous accompagnent ?

    Je me tournai vers mes parents et leur dis :

    - Merci pour tout mais je pense que maintenant c’est à moi et moi seule d’affronter ma peur.
    Ils s’en allèrent, se retournant vers moi de temps à autre pour m’encourager du regard. Ils partirent avec la voiture, le bruit du moteur qui baissait decrescendo me rappela que j’étais seule face à moi-même.

    - Bon, allons-y ! Annonça Mathilde, plus motivée que jamais.

    Je la suivis dans la cour, elle me parla du centre en lui-même, des chevaux du club et tout ça. Je ne m’approchai d’aucun d’entre eux, encore sur mes gardes. Elle m’emmena vers les prés et les paddocks. Et continua son exposé rapide. Quand elle eut terminé, nous nous assîmes sur la barrière de bois d’un pré et elle me demanda :

    - Tu dois te demander ce que je sais à propos de toi.

    Plus le temps passait, plus j’avais l’impression qu’elle lisait dans mes pensées. Je hochai la tête, l’air un peu triste. Ressasser le passé ne me plaisait guère.

    - Et bien pas grande chose, répondit-elle, simplement que tu as vécu un traumatisme … J’aimerais que tu me raconte en détail ce qu’il s’est passé. Tu sais, parfois, en parler à quelqu’un est la meilleure des choses à faire pour passer à autre chose.

    J’hésitai un long moment avant de me lancer :

    - C’était il y a deux ans, mon ancien club organisait des concours pour la fin de l’année scolaire. Je montais depuis mes sept ans et mon amour pour les chevaux était inconditionnel. Je m’étais beaucoup entraînée avec mon poney préféré pour gagner le jumping. C’était ma discipline favorite et je comptais bien remporter le flot bleu. Mais le jour du concours, le poney que je devais monter s’était fait une entorse au genou et il lui était impossible de sauter. Triste et déçue, je m’occupai de sa blessure toute la matinée. Je n’allais pas le laisser tomber pour un concours manqué, tu vois ? Mais alors que la pause midi était annoncée, mon coach est venu me voir. Il m’a proposé de monter un autre cheval. J’ai pas mal hésité parce que je ne m’étais entraînée qu’avec un seul poney et changer subitement me déstabiliserait plus qu’autre chose. Il finit par me convaincre … Pourquoi ai-je accepté …

    - Continue, me murmura Mathilde d’un air encourageant.

    - On m’a alors attribué un nouveau cheval, beaucoup plus massif que mon petit poney habituel. Mon coach ne cessait de me promettre qu’il était la « monture idéale » et que « ce dieu des obstacles me ferait remporter la victoire ». J’y croyais, je lui faisais confiance. Mais dès que je m’approchai de lui au box, il se montra plutôt agressif. Je pensai que c’était à cause du stress du concours et tout ça. J’aurais dû davantage me méfier. Je le sellai non sans mal. J’étais face à face avec une bête qui m’était inconnue et qui m’effrayais de plus en plus. Mais à cette époque, rien ne m’arrêtait dès qu’il s’agissait de monter à cheval. Je me croyais capable de gérer le plus imprévisible des chevaux du club. C’était n’importe quoi … J’entrai sur la piste, perchée sur ce grand étalon bai. La suite des événements m’est un peu floue à vrai dire. Je me rappelle juste de la cloche qui sonne le départ, puis du rodéo que j’ai dû gérer à l’approche du tout premier obstacle. Je tenais quand même en selle un bon moment. Mais après, alors que je me plaçai pour un obstacle en sortie de virage, l’étalon … a …

    - Qu’est ce qu’il a fait ?

    - Il m’a littéralement envoyée contre le pare botte du manège et mon pied est apparemment resté coincé dans l’étrier et … il m’a trainé sur quelques mètres … Mais j’avais perdu connaissance en me tapant la tête contre la paroi alors c’est mes parent qui m’ont rapporté ce qu’il s’était passé ensuite …

    - Et depuis tu as peur des chevaux, c’est ça ?

    - Oui voilà … avouai-je. J’ai dû mal à rester près d’eux trop longtemps.

    - Ton histoire va m’aider à te remettre en selle, merci de t’être confiée.

    C’était plutôt moi qui aurais aimé la remercier car je n’avais jamais confié en détail mon accident à quiconque et ça faisait plus de bien que je ne l’aurais imaginé. Mais aucun mot ne sortit de ma bouche, seulement quelques larmes se mirent à couler sur mes joues. La femme blonde me pris par les épaules et me réconforta. Je me sentais mieux, ces larmes avaient besoin de s’échapper et pour toujours cette fois. Mon espoir de remonter était de plus en plus concret mais mon esprit et mon cœur se confrontaient sans arrêt et la peur prenait souvent le dessus.

    ***


    Après cette séquence difficile, Mathilde me mena jusqu’aux écuries. Moment redouté de la journée. Voyant mon pas hésitant, la monitrice me pris par le bras avec douceur et m’emmena à l’intérieur. Mon cœur battait tellement fort qu’il aurait pu exploser. Je me mordais la lèvre et avait les mains moites. En étais-je capable ? Et si je m’étais, à nouveau, surestimée ? J’espérais avoir fait, cette fois là, le bon choix. Soudain s’offrit à ma vue une demi douzaine de têtes toutes mignonnes certes, mais qui parurent, à mes yeux, très effrayantes. « Je suis courageuse » ne cessais-je de me répéter dans ma tête pour me rassurer. Mes jambes tremblaient et marcher devant me parut la chose la plus dure au monde. Les chevaux me fixaient, enfin c’est ce que mon esprit voulait que je croie. J’étais leur proie … Je n’exagère qu’à peine, malheureusement. Leurs regards me semblaient insistants mais je savais que je délirais. Mathilde me fit traverser l’allée. J’y parvins malgré la crainte et même si cela paraît anodin, c’était déjà un pas de fait. Je souris à Mathilde qui me le rendit. J’étais simplement fière de moi.

    Je demandai à Mathilde :

    - Mes parents vont payer pour une demi-pension c’est ça ?

    - Oui, sauf si tu n’es pas d’accord évidemment ! Mais prends ça comme un défi à relever.

    - Et j’aime les défis ! Lui dis-je. Un peu trop même !

    Nous avons ri. Je fus alors soulagée d’en rire, une étape était franchie.
    Elle me mena vers les chevaux disponibles en demi-pension. Ca allait déjà un peu mieux. Et même si je les voyais encore comme de dangereuses bestioles, j’arrivais à les regarder. Tous plus beaux les uns que les autres. Elle me dit que j’avais le choix parmi ceux qui étaient sur ma gauche. Me voyant un peu perdue face à ce choix crucial elle rit et me montra un bel étalon gris aux crins d’un blanc éclatant. Oui j’aurais pu avoir peu de sa grandeur. Oui, j’aurais pu partir en courant en voyant ses membres massifs. Mais non. Je fus comme hypnotisée par ce cheval. C’est étrange je vous l’accorde. Mais c’était le seul, depuis mon arrivée, qui ne m’effrayait pas. Au contraire même. Il semblait tellement câlin et doux que je ne pus le quitter du regard. Mathilde sembla ne pas comprendre. Moi non plus je ne comprenais pas.

    - Je te présente Wings.

    Je ne pus balbutier un mot. Mais elle comprit que c’était lui que je voulais. Je voulais reprendre confiance avec lui. Je ressentis une chaleur que je n’avais pas sentie depuis deux ans. Celle de l’amour pour les chevaux. Etait-ce le début d’une renaissance ? Peut-être. Je ne sais quelle force me poussa à m’approcher du box. Un pas, deux pas, trois ! J’étais devant lui, à portée de la main. Je levai la main doucement pour le toucher entre les yeux. Je tremblais tellement que mes jambes auraient pu me lâcher d’une seconde à l’autre. Mes doigts frôlaient à présent les poils argentés de Wings qui ne bougea pas du tout. Au contact soudain de sa peau, je tressaillis et retirai ma main. Le cheval tendit alors les oreilles vers moi, surpris visiblement. Je n’étais pas encore totalement guérie de mon problème, Rome ne s’est pas construite en un jour comme dirait ma mère. Mais j’étais déjà fière de moi.

    C’est sur cette note positive que je décidai que cela suffisait. J’avais assez progressé à mon goût. Mais avant de partir, je pris le numéro de Mathilde et la remerciai pour tout ce qu’elle avait et allait faire pour moi car l’aventure ne fait que commencer !
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Dim 31 Aoû - 19:52
Waaah et bien, j'adore ! J'imaginais quand même plus long mais c'est juste bien comme ça, c'est aéré et ça aide à lire, ça donne plus envie que si c'était tout raboulotté ensemble mdr

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Dim 31 Aoû - 22:18
    Courage

    Lorsque je mis les pieds au club ce matin, mon esprit était encore tout embrouillé de ce qu’il s’était passé la veille. Je ne savais pas si j’avais rêvé ou si c’était la réalité. Avais-je réellement approché des chevaux ?

    Mathilde m’attendait dans la cour, rayonnante, comme hier. Je lui souris et la salua. Elle avait l’air ravie de me voir :

    - Alors ? Tu as dormi la nuit dernière ?

    Je ris même si elle disait totalement la vérité.

    - Pas tellement mais ça va. Alors, que fait-on aujourd’hui ?

    - J’ai pensé à une petite séance de pansage histoire de te familiariser à nouveau au contact, ok ?

    - Pas de souci … dis-je l’air pas du tout rassurée.

    - Ne t’inquiète pas, ça va le faire tu verras. M’assura-t-elle.

    Nous retournâmes dans la même écurie que la veille. Cette fois là, je fus un peu plus détendue. Je pris le temps de plus observer les lieux. Un beau bâtiment aux longues allées propres et animées. Un peu trop à mon goût quand nous croisâmes un grand cheval pie qui me fit faire un écart assez important. Mathilde me regarda calmement en signe de sécurité et je continuai de la suivre. Enfin nous arrivâmes devant le box de Wings. Il m’avait manqué, même si on n’avait pas passé beaucoup de temps ensemble. Je m’étais déjà attachée alors que je l’avais à peine effleuré. Je crois que ça ne tourne pas rond dans ma tête mais bref. Il sortit sa grosse tête de la porte de son box pour nous saluer. Ce que j’aimais chez lui, c’était son calme, tout ce dont j’avais besoin en fait.

    Mathilde me demanda si je voulais lui mettre son licol pour le sortir mais à la vue de ma face blême, elle se ravisa et s’en occupa. Je lui lançai un regard anxieux quand elle approcha la boîte de matériel de pansage vers moi. Elle me dit doucement :

    - Tu te rappelle comment on fait hein ?

    - Bien sûr …

    Prise d’un élan de courage, je touchai l’encolure du cheval du bout de mes doigts. C’était doux et soyeux au toucher. Je ne retirai pas ma main cette fois-ci, je sentis tout le calme et la sérénité de l’étalon. C’était visiblement communicatif étant donné que je fus moins tendue peu à peu. Je fis glisser ma main le long de son dos puis revins vers sa tête pour lui chatouiller le toupet. Je souris et me retournai vers ma nouvelle amie qui semblait aussi étonnée qu’impressionnée. Mes efforts n’étaient pas vains, ça soulage.

    Mathilde prit une étrille en caoutchouc et m’en tendit une. Je m’attaquai au côté droit et elle au gauche. Je dus me concentrer pour ne pas avoir peur mais tout allait bien. Je savais que cela venait du fait que je sois en train de brosser Wings et personne d’autre. La poussière voletait dans tous les sens me faisant éternuer. Wings broncha un peu en entendant mon éternuement sonore. Mais pour moi, cette petite réaction était comparable à un tsunami et je lâchai la brosse et reculai de deux pas. Mathilde vint à ma rescousse et me dit de ne pas m’en faire et me remit la brosse dans la main.

    - Il faut changer de brosse de toute manière, lança-t-elle accompagnée d’un sourire.

    Je pris un bouchon de petite taille et me replaçai devant le flanc de Wings sans pouvoir retourner à ma tâche. Je pris une grosse inspiration, décidée à vaincre mes peurs. « Ce n’était rien » me répétais-je en avançant ma main. Je réussis finalement à passer la brosse dans le sens des poils sans accroc.

    Il était temps de changer de brosse à nouveau. La brosse douce fut la plus simple pour moi, ayant déjà réussi à faire le reste. Je ne me rendais même plus compte de sa potentielle dangerosité. Je n’arrêtais plus de sourire à présent. Mais cela ne fus que de courte durée dès lors que Mathilde sortit un cure-pied de la malle. Les pieds, l’endroit le plus dangereux d’un cheval. Il en était absolument hors de question. Voyant mon refus catégorique, elle me demanda de venir de son côté de venir voir. Elle tapota doucement la jambe de Wings et il répondit en donnant sagement son sabot. Elle cura avec soin l’intérieur du sabot et lâcha le pied.

    - Tu vois, tu n’a rien à craindre.

    Elle me tendit l’objet que je pris sans conviction. Mais son regard si insistant m’encouragea et, prenant mon courage à deux mains, je me baissai lentement, sur mes gardes. Mon cerveau me disait s’arrêter, que je courrais de grands risques en faisant ça. Et malheureusement, terrifiée, je me ravisai. Mathilde m’assura que j’y arriverai la prochaine fois. Je l’espérais.

    - Bon on a fini pour aujourd’hui. Annonça Mathilde. Tu as fait pas mal de progrès par rapport à hier. Si on continue comme ça, tu seras bientôt sur le dos de Wings à galoper comme une folle !

    - Euh …

    Elle s’excusa d’avoir un peu trop parlé. J’étais tellement effrayée à la simple vision de moi sur un cheval. Elle remit le bel étalon gris dans son box et me tendis une carotte.

    - Donne-lui ça, il sera ravi.

    Je lui pris des mains en tremblotant. Je pourrais me faire mordre ou manger la main qui sait. Mais je ne voulais finir sur la note négative du cure pied alors je respirai un bon coup et tendit la friandise à Wings qui me l’arracha des mains avec gourmandise. Je fis un petit écart mais cette fois je n’avais pas eu trop peur. Je passa ma mains une dernière fois dans ses crins de neige et m’en alla, ravie.
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Génialissime ! Very Happy

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- Alors ? On commence ? me demanda Mathilde, visiblement très enthousiaste.

Je lui souris, j’étais prête. Nous nous étions installées dans les stalles des écuries pour avoir toute la place qu’on voulait pour s’occuper de Wings. Le bel étalon gris était toujours aussi patient qu’à son habitude, ça me rassurait. De plus, la présence de ma nouvelle amie m’apaisait tout autant. Je me sentais presque en sécurité, presque.

Je pris une étrille et m’approchai doucement du flanc de Wings. Appliquant les conseils de Mathilde, je brossai sans souci l’étalon. Docile et coopératif, il ne bougea pas d’un poil, heureusement pour moi. Je passai ensuite au bouchon. Je n’étais pas crispée comparé à la dernière fois, je me libérais de jour en jour. Pendant ce temps, Mathilde me racontait sa dure journée au club et quelques anecdotes hilarantes sur les pensionnaires du centre équestre. Nous nous rapprochions à vue d’œil, je lui faisais confiance à cent pourcent, les yeux fermés. Elle aussi avait l’air de bien m’apprécier vu la manière dont elle me racontait ses histoires. On peut dire que nous nous sommes plutôt bien trouvées. Wings, lui, semblait presque s’endormir, comme bercé par le son de nos voix et le nuit qui tombait dans le ciel d’automne.

Je terminai avec la brosse douce, qui ne fit qu’endormir Wings encore plus. Mathilde tenta une imitation de l’étalon gris tellement drôle que je faillis m’en rouler par terre. Mes éclats finirent par le réveiller et nous avons ri encore plus fort. Une fois le fou-rire passé, Mathilde me tendit un cure pied et me lança :

- Aller, courage, cette fois tu peux le faire.

Je ne dis rien et pris le cure pied d’un air déterminé. Il fallait que j’y arrive sinon c’était comme une défaite. Je n’aime pas perdre. Wings ne gigotait pas, je pouvais facilement y arriver. Je me penchai vers l’antérieur gauche du cheval, tremblotante. Je pris une grosse respiration et plongea en avant. Un peu trop rapidement car Wings fit un petit écart de surprise. Je reculai, prise au dépourvu soudainement. Mathilde vint me calmer et me dit de recommencer sans attendre. Je l’écoutai et recommença mon geste, de manière beaucoup plus douce cette fois-ci. Ma main glissa le long de sa jambe, jusqu’au sabot. J’y étais presque. Bien dressé, Wings me donna son sabot. Je le prit fermement et entreprit de curer comme je pouvais. Ayant fini, je me relevai, un peu sonnée mais heureuse d’avoir réussi !

- Et encore un défi relevé ! M’acclama Mathilde en me serrant dans ces bras. Je suis fière toi !

Moi aussi j’étais fière de moi, vraiment. J’exaltais de l’intérieur. Mais Mathilde me fit rapidement redescendre sur terre en me disant :

- Encore trois !

Je fis la moue mais je m’exécutai quand même. J’avais fait le plus dur. Chaque sabot supplémentaire était comme un pas de géant. Il ne s’écoula que quelques minutes avant que je finisse. Mon amie me félicita encore, je lui souris. Elle me dit ensuite qu’on en avait fini pour aujourd’hui et qu’il fallait remettre Wings dans son box. Je caressai avec douceur mon nouveau chouchou et me laissa même tenter par un bisou sur l’encolure. J’étais aux anges. Une dernière friandise et je quittai les lieux, la tête dans les étoiles.
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Trop mimi, j'adore tes résumés! Hâte de lire la suite, vraiment I love you

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