► Wadanohara

Cela fait plusieurs jours que Wadanohara est arrivée et si elle semble s'être bien acclimatée, il est pour l'instant impossible de la laisser au paddock avec d'autres chevaux. Mon père et moi avons fais les présentations avec son hongre et tout ne s'est pas réellement passé comme je l'espérais. Ma jument s'est fait violemment rejeté, elle n'a pas osé s'imposer et nous avons du la mettre seule dans un parc. De même avec mon poney qui a rapidement fait sa loi et qui n'a pas voulu de la jeune grullo. J'ai essayé de me convaincre que ce n'était que le début et que les choses allait s'arranger avec le temps. Ce matin alors, je me suis rendue à son paddock pour la ramener aux écuries où je l'ai préparé. Mon père m'avait proposé une petite sortie afin de mieux connaître les réactions de Wadanohara en extérieur et bien sur, j'ai accepté. Ma jument est prête, ses guêtres et ses cloches sont en place ainsi que sa selle et son filet. Je la caresse et l'emmène vers le montoir où je me met en selle. Elle ne bouge pas alors je la félicite et nous prenons le chemin forestier, suivant de plus ou moins loin mon père et son hongre.  

Je suis plutôt sereine et je regarde les alentours avec les mêmes yeux d'enfants qu'il y a quelques années, lorsque j'ai effectué mes premières balades sur ces sentiers que je connais aujourd'hui comme ma poche. Mon père et moi avons l'habitude de partir ensemble et pour ma part, j'ai toujours adoré les promenades. Je caresse Wadanohara qui observe les alentours, l'encolure redressée et les naseaux dilatés. Elle semble un peu inquiète alors je décide tout de même de me rapprocher de son compagnon équin afin qu'elle se sente rassurée par sa présence. Je lui parle régulièrement alors que nous avançons tranquillement sur le large chemin bordé d'arbres. Rapidement alors, nous décidons de prendre le trot. Je me place en seconde position et serre mes talons. La jument est réactive et je n'ai pas besoin de m'y reprendre à deux fois. Elle se contente de suivre tout en regardant autour d'elle, dans une bonne allure même.

Alors que nous continuons au trot, je prends soin de changer régulièrement de bipède diagonal. Sur le chemin, Wadanohara fait quelques petits écarts mais je la rassure calmement et nous poursuivons. Il me semble important de la confronter dès maintenant à l'extérieur afin de pouvoir sortir en balade sans crainte dans quelques années. Je la caresse et nous décidons de repasser au pas. La jument commence déjà à transpirer : il fait chaud et le soleil tape fort. Nous marchons pendant de longues minutes, empruntant un sentier plus étroit pour déboucher sur une belle piste sableuse qui traverse le bois. Mon père et moi nous décidons alors de prendre le galop. Je remonte légèrement sur mes rênes et nous encensons l'allure, assez rapidement. La jument lance directement ses postérieurs en l'air, je me retrouve un peu secouée mais elle n'en fait pas plus et se contente d'avancer avec de grandes foulées. Je me mets en équilibre pour soulager son dos et la laisse faire, suivant simplement mon père de quelques mètres assurant notre sécurité. Nous n'avons pas un galop de course mais allons suffisamment vite pour être rapidement essoufflés. Wadanohara ralentit alors d'elle même l'allure et nous reprenons facilement le pas.

Je caresse généreusement ma jument et rallonge un peu mes rênes pour lui permettre de s'étendre tout en pouvant prévenir un quelconque écart. Nous rentrons tranquillement au pas en continuant notre boucle et dix minutes plus tard, nous sommes de retour aux écuries. Je mets pied à terre et desselle la jument pour la mener à la douche. Je passe le jet sur ses membres puis je remonte un peu sur son épaule et son encolure. Je l'emmène ensuite à l'aire de pansage pour faire ses sabots et passer un ultime coup de brosse. Plutôt satisfaite de notre première sortie, je reconduis ma jument à son paddock et l'y laisse pour le reste de la journée.

Wadanohara & Anouk.