Les Chevaux d'Amy ~

Apprendre à se connaitre

Une fois arrivée dans le manège, j’amenai la jument au centre, puis je pris le temps d’étirer doucement ses antérieurs pour éviter les plis à la sangle qui pourraient la blesser. Je la ressanglai puis mis le pied à l’étrier et me posai en douceur sur le dos de la belle grise. Rênes longues, je la laissai marcher librement, puis je lui fis parcourir l’ensemble du manège, puis je repris légèrement mes rênes pour qu’elles soient mi-longues, puis je lui fis prendre le trot pour continuer doucement la détente, la laissant dans une attitude plutôt libre. Je raccourcis mes rênes au fur et à mesure tout en jouant dans mes doigts pour détendre la jument dans sa bouche et elle vint naturellement prendre un contact léger avec le mors, ce qui était très agréable.

Je lui fis donc faire quelques figures de manège notamment des cercles en cherchant l’incurvation, tout en changeant régulièrement de main pour un travail symétrique. Je finis la détente de la jument par quelques cercles au galop à chaque main, toujours en travaillant sur une belle incurvation, ce qui n’était pas vraiment une difficulté pour Corona. Je repassai finalement au pas, rênes longues afin de laisser la jument souffler un peu et je ressanglai d’un trou. Je repris finalement le trot après quelques minutes, avec une jument sur la main, dans une belle attitude. J’amenai alors la jument sur le dispositif sur lequel nous allions travailler, c’est-à-dire cinq barres au sol espacée de 8m40 sur la ligne du milieu, entre les lettres A et C.

Pour le premier passage, je ne demandai rien de spécial à la BWP, juste de passer les barres dans une cadence régulière, ce qu’elle fit très bien. J’allais donc pouvoir entamer l’exercice, qui à terme devait s’exécuter au galop, mais je voulais tout de même commencer au trot pour pouvoir travailler un peu le tracé avant. Le but était de passer les barres bien droites et en leur centre, tout en effectuant un cercle à main droite autour de la deuxième barre, un à main gauche sur la quatrième, puis à nouveau être droit et au centre de la dernière barre. Cet exercice paraissait simple sur le papier, mais l’était beaucoup moins dans les faits, surtout au galop où il fallait gérer les barres, les cercles, le changement de pied au galop sur la troisième barre, et ne pas oublier d’avoir un galop régulier et cadencé sur l’ensemble de l’exercice.

Nous allions donc commencer doucement, au trot. Je demandai donc à la jument de doubler un A pour commencer l’exercice. Je regardai loin devant moi pour bien droite devant les barres, puis passé la deuxième barre, je plaçais mes aides pour incurver la jument pour effectuer un petit cercle, puis je remis la jument droite pour franchir les prochaines barres, puis je fis un cercle à main gauche autour de la quatrième barre en finissant ensuite bien droite sur la dernière. Je félicitai la jument qui était très concentrée sur ce que je lui demandai. Je refis quelques passages pour améliorer mes tracés sur les cercles, puis je la fis marcher un peu avant de reprendre le travail, au galop cette fois.

Je vins tout d’abord sur le doubler aux deux mains, en demandant juste un changement de pied sur la barre du milieu, en veillant bien à garder un galop cadencé et régulier pour avoir toujours deux foulées entre chaque barre. Pour l’instant, cela ne posait aucune difficulté à Corona qui était toujours aussi attentive à mes demandes. Je n’oubliais bien sûr pas de la félicitai à chaque passage pour lui faire comprendre que j’étais très satisfaite de son travail. Finalement, nous nous dirigeâmes vers les barres pour réaliser l’exercice comme il se devait. Dans un galop de travail régulier, nous passâmes la première barre sans problème. Je lui demandai ensuite le premier cercle que j’essayai de tracer le plus régulier possible, puis nous changeâmes de pied sur la barre du milieu pour ensuite faire le deuxième cercle et finir sur la dernière barre bien au centre.

Pour ce premier passage, mon tracé était un peu brouillon, et nous n’avions pas passé toutes les barres exactement en leur centre. Je demandai donc plusieurs passages au deux mains. Nous finîmes sur un ultime passage vraiment bien réalisé et joli à regarder, avec un beau tracé, des cercles réguliers, un galop bien cadencé, une jument dans une belle attitude avec une belle incurvation, et une cavalière qui avait fait son maximum pour être dans une bonne position, peut-être pas la meilleure, mais assez pour bien se faire comprendre par la jument et ne pas la gêner dans ses mouvements. Je félicitai encore une fois Corona, puis je la laissai marcher rênes longues quelques minutes pendant que je dessanglai. Nous sortîmes alors du manège pour faire marcher la grise à l’extérieur, sur les chemins bordant les écuries quelques instants avant de mettre pied à terre.

Changements de pied

Arrivée dans le manège, je ressanglai le poney, puis j’étendis doucement ses antérieurs avant de me mettre en selle. Je le fis marcher dans toute l’infrastructure, alternant entre lignes droites et figures de manège. Je souhaitais avoir un poney disponible et souple pour l’exercice sur lequel nous allions travailler. Je lui demandais donc dès la détente de s’incurver dans les courbes, ce qui me permis de l’avoir très tôt sur la main en tendant son dos, en vaillant bien à ce qu’il garde une bonne activité des postérieurs. Love était très à l’écoute et appliqué, comme à chaque séance.

Je continuai la détente au trot, toujours en faisant surtout des cercles ainsi que de le faire trotter en ligne droite. Evidemment je travaillais de manière égale aux deux mains pour garder une bonne symétrie, puis je finis ma détente au galop, toujours de la même manière avant de le faire marcher rênes longues. Après quelques instants, je repris mes rênes et lançai le poney au trot puis au galop. J’avais commencé à travailler les changements de pieds au galop avec le poney sur les précédentes séances, je voulais donc approfondir l’exercice.

En guise de rappel, je lui fis faire quelques diagonales en demandant un changement de pied avant de retrouver la piste. Sur les premiers passages, il avait tendance à ne changer que des antérieurs, se retrouvant donc désuni. Il réussit néanmoins à faire de beaux changements par la suite. Nous pouvions donc commencer le véritable exercice. Toujours au galop, je l’amenai sur une serpentine trois boucles. Je commençai un demi-cercle à droite un peu après A. sur la ligne VP, je remis le poney bien droit et l’amenai sur le cavaletti se trouvant sous la lettre L, n’oubliant pas de placer mes aides de galop à gauche au-dessus de celui-ci.

Comme demandé, Love changea de pied se trouvant donc à juste pour la deuxième boucle de la serpentine. Nous finîmes la figure en changeant encore de pied sur la ligne RS, sous I où se trouvait le deuxième cavaletti, en enchainant avec la dernière boucle pour enfin rejoindre la piste un peu avant C. Je félicitai le poney puis je le fis recommencer plusieurs fois, aux deux mains. Très appliqué et concentré, il se donnait à fond pour réussir parfaitement l’exercice. Je le fis alors marcher un peu pour qu’il puisse reprendre son souffle.

Je décidai donc d’essayer la figure sans les cavalettis cette fois, pour voir si Love arrivait à être assez réceptif pour changer de pied sans l’aide des cavalettis. Je repris donc le galop et recommençai les serpentines. Je m’appliquai à mettre le poney bien droit et le rassembler légèrement avant le changement pour que celui-ci soit plus facile pour le poney qui réussit parfaitement l’exercice encore une fois. Je refis de même à l’autre main, ce qui ne posa pas plus de problème à l’étalon. Je le caressais donc longuement et le fis revenir dans un petit trot de travail pour une récupération active, puis je lui demandai le pas quelques minutes avant de mettre pied à terre.

Monte aux trois allures.

Je fis entrer le poney dans le manège en refermant la porte derrière nous puis je l’amenai au centre. Je ressanglai le poney, étirais doucement ses antérieurs, ce qui l’intrigua, puis je lui demandai gentiment de se mettre en cercle au pas. Il y avait déjà quelques barres au sol restantes qu’une précédente séance, alors j’en profitais pour un utiliser une. Je me déplaçai légèrement afin qu’elle se trouve sur le cercle que décrivait le poney, ce qui l’aiderait à rester attentif et éviter qu’il fasse le fou car je savais qu’au bout de la longe se trouvait une boule d’énergie. Le poney tapa la barre quand il passa pour la première fois par-dessus. Vexé, il rua alors et prit le trot en tirant sur la longe. Je le repris avec la voix pour le remettre au pas sur le cercle. La barre l’obligea à faire attention où il mettait les pieds et donc à se concentrer sur ce qu’il faisait.

Après quelques tours, je lui fis prendre le trot. Je le laissais faire quelques tours librement pour qu’il s’habitue à la barre, puis je veillais à ce qu’il se juge, sans pour autant accélérer. Il fallait donc que ses postérieurs recouvrent les traces laissées par les antérieurs, engageant ainsi correctement ses postérieurs. Concentré sur la barre, Twice était très à l’écoute et poussait donc sur ses postérieurs pour avoir une belle allure dynamique sans aller trop vite. Après deux ou trois minutes, je le repassai au pas, puis je le changeais de sens. Je le fis à nouveau marcher, puis trotter en demandant le même exercice, ce qu’il, à nouveau, réussit plutôt bien. Cela faisait environ dix minutes que je le longeais, alors je le repassai au pas et le ramenai au centre du manège.

Je le caressai puis lui retirai la longe. Avant d’essayer de monter sur son dos, je fis claquer, sans être trop brusque non plus, les étriers sur les quartiers de la selle, créant un bruit sourd qui résonnait dans le manège. D’abord un peu surpris, Twice finit par s’y habituer alors je le félicitai. Je mis ensuite du poids dans les étriers, puis sur son dos, ce que cette fois ne le perturba pas du tout. Je sentis alors qu’il était prêt à me recevoir sur son dos, alors je m’aidais d’un plot pour me glisser doucement en selle. Il tourna alors sa tête vers moi pour m’observer, essayant de lécher mes boots. Je le caressais généreusement sur l’encolure puis je mis doucement mes pieds dans les étriers. Ses oreilles pointaient dans ma direction, Twice était à l’écoute, attendant le prochain exercice.

A l’aide de ma voix, ainsi qu’en pressant mes mollets contre ses flancs, je lui demandai le pas. Il hésita, perturbé par mon poids qui changeait son équilibre, il se mit finalement en marche. J’avais un léger contact sur sa bouche, au cas où il essayerait d’accélérer dans prévenir, mais il n’en fit rien. Il se contenta de marcher calmement, tournant à droite ou à gauche guidé par mes rênes d’ouvertures exagérées. Il était très concentré et aimé beaucoup apprendre de nouvelles chose. Je le fis de temps en temps passé au-dessus de la barre au sol, puis quand je le sentis prêt, je demandai de trot. A nouveau perturbé par mon poids, il fit tout d’abord quelques foulées d’un équilibre assez douteux, mais il fut de plus en plus à l’aise au fur et à mesure. Je lui fis faire quelques changements de direction pour le trotter au deux mains, puis l’amenai à nouveau sur la barre.

Très concentré, il la franchissait avec aisance. Je le félicitai, puis le ramenai au pas pour qu’il reprenne son souffle. Après quelques instants, je lui demandai à nouveau au trot, puis dans un des tournant du manège, je plaçais mes aides du galop, plus pour l’habituer que pour réellement lui demander le départ ainsi, mais plutôt avec la voix. A ma surprise, il n’hésita pas, et prit l’allure supérieure. Ne sachant pas trop s’il avait le droit d’avancer ou non, je dus mettre un peu de jambe ainsi qu’un petit claquement de langue pour le mettre dans galop moyen. Je ne lui fis faire que quelques foulées en ligne droite, puis je le repassai au pas pour lui demander la même chose à l’autre main. Encore une fois il était très à l’écoute et exécuta parfaitement mes demandes. Je le ramenai alors au trot puis au pas, le caressant longuement. Je déssanglai d’un trou puis mis pied à terre. Je remontai mes étriers sur la selle et je ramenai Twice à l’écurie en le couvrant encore une fois de caresses.

Débourrage.

Je le fis d’abord marcher un peu en main dans le manège, histoire de l’échauffer un peu. Habitué au travail à pied, l’entier me suivait avec un grand respect. Je finis par le ramener au milieu, là où était posé un tapis, une selle et un filet. Je laissais Face my Fears s’en approcher pour découvrir et sentir ces nouveaux objets. Loin d’être perturbé par si peu, il finit par me regarder tout en reposant un de ses postérieurs, signe qu’il était vraiment détendu. Je le caressais puis pris le tapis dans mes mains pour l’approcher de l’entier qui ne bougea pas d’un poil. Je le posai alors délicatement sur son dos. Je fis de même avec la selle, le laissant la sentir avant. Cette fois il se redressa en sentant le poids sur son dos, mais ne fut pas plus perturbé. Je le félicitai une fois de plus, puis je sanglai doucement la selle, juste assez pour ne pas qu’elle tourne.

Je le fis alors marcher un peu en main pour qu’il trouve son équilibre et s’habitue à ces nouvelles sensations et je finis par lui présenter le filet. Il n’eut aucun mal à prendre le mors dans la bouche, je pus donc sereinement boucler la sous gorge et la muserolle. Il mâchouillait l’objet métallique, se demandant pourquoi c’était là et surtout pourquoi ça ne s’enlever pas de sa bouche. Pour l’occuper, j’accrochai alors la longe de travail aux anneaux du mors puis à l’aide de ma voix je l’envoyai sur un cercle. Connaissant les principaux ordres vocaux, l n’eut aucun mal à se mettre au pas, mais il avait tendance à toujours vouloir se rapprocher de moi au lieu de tendre sa longe. J’amenai donc la chambrière au niveau de son épaule pour le repousser afin qu’il comprenne bien le principe de la longe, ce qu’il n’eut aucun mal à assimiler.

Après quelques tours, je lui demandai de trotter tranquillement pour qu’il échauffe ses muscles. Je lui demandai également quelques transitions au pas pour m’assurer de sa disponibilité et de sa compréhension des ordres. Cela lui permettait également de rester calme et à l’écoute sans chauffer et chercher à accélérer. Pour finir, je lui demandai quelques foulées de galop avant de le ralentir progressivement pour le changer de main. Je lui demandai alors exactement la même chose, essayant d’être le plus symétrique possible et Face my Fears était toujours aussi concentré et volontaire, ce qui ne m’étonnait pas de lui. Jugeant que c’était bien suffisant pour une première séance, je décidai de l’arrêter là-dessus. Je le fis donc marcher un moment pour qu’il reprenne son souffle.


Quelques jours plus tard, alors qu’il commençait à vraiment bien s’habituer à la selle et au filet, je décidai qu’il était temps de me mettre en selle. Je le préparai tranquillement avant de l’amenai une fois de plus dans le manège. Je commençai par ressangler doucement Face my Fears avant de l’habituer à toutes sortes de bruits et de sensations, comme les étriers qui claquent contre les quartiers ou le poids sur les étriers et sur son dos. Fidel à lui-même, il restait vraiment très calme, seule ses oreilles pointaient dans ma direction. Il était temps. Je m’aidais d’un plot comme montoir afin d’éviter de lui casser le dos et je me posai doucement sur la selle. Je caressais longuement l’entier tout en mettant mes pieds dans les étriers.

Je pressais alors mes mollets contre ses flancs tout en lui demandant le pas à l’aide de ma voix et il se mit en marche sans se poser de questions. Sa démarche n’était pourtant pas très assurée le temps de s’habituer à mon poids, ce qui changeait tout son équilibre. Je fis de grandes rênes d’ouverture, une fois à droite, une fois à gauche pour qu’il apprenne à changer de direction, tout en le félicitant dès qu’il répondait correctement à mes demandes. Quand je le sentis plus à l’aise, je lui demandai le trot. Je fus étonnée de constatée que cette fois, il ne paraissait pas du tout gêné dans son allure et avait son trot relevé si élégant de d’habitude. Je le laissais tout d’abord en ligne droite, puis je lui fis faire quelques changements de directions afin de trotter aux deux mains.

J’étais vraiment très fière de mon cheval qui, encore une fois, s’appliquait beaucoup et faisait tout son possible pour me faire plaisir. Je le félicitai très régulièrement puis je décidai de le faire galoper. Je lui fis donc prendre l’allure supérieure sur quelques foulées en ligne droite. Il s’exécuta, et même si je sentais qu’il commençait à fatiguer, il y mettait toute son énergie. C’était là sûrement son plus gros défaut, qui finalement n’en était pas vraiment un, il voulait tellement faire plaisir à son cavalier qu’il en oubliait son propre confort, sa propre santé. Il fallait donc être très vigilent pour le préserver, ce qui n’était pas vraiment difficile pour moi car je le connaissais par cœur et je savais reconnaitre ses petits signes de fatigue, aussi minimes soient-ils. Je finissais donc la séance par quelques foulées de galop à l’autre main avant de le faire longuement marcher. Je le dessanglai d’un trou puis mis pied à terre pour le ramener à l’écurie, le couvrant d’une tonne de caresses et de compliments.

Notre première rencontre, notre essai.

La gérante nous fit entrer dans le manège alors que Luniwüen s’accouda sur le pare-botte. J’amenai la jument au centre pour la ressangler puis je descendis les étriers pour me hisser sur la jument qui avait déjà commencer à marcher. Je la laissais rênes longue pour le moment afin qu’elle commence doucement à s’échauffer, la laisser choisir la direction. Après un moment, je remontai sur mes rênes pour avoir un léger contact et je lui demandai donc quelques cercles et doublets en essayant de l’incurver. La jument n’était pas des plus réactives, alors je mis un peu plus de jambes pour qu’elle tourne quand je lui demandais. Elle ne fit aucun effort pour s’incurver, préférant accélérer quand elle sentait mes jambes au contact.

Je répétais pourtant mes demandes jusqu’à ce que j’obtienne au moins une bonne incurvation puis je lui demandai le trot pour continuer l’échauffement. Bien décidée à me tester, elle leva la tête d’un coup en accélérant, mais je ne me laissais pas impressionner, je raccourcis mes rênes pour avoir un vrai contact et je la ralentis. Elle tenta à nouveau de partir en accélération, ce que je ne la laissai pas faire, alors vexée, elle s’arrêta nette et leva ses antérieurs de quelques centimètres. Je la grondais, et la remis en marche, plus à l’aide de mon assiette que de mes jambes. Je la mis au pas et lui demanda plusieurs arrêts, toujours à l’aide de mon assiette pour essayer de trouver les boutons, et surtout de la mettre aux ordres.

Elle finit par obtempérer, alors je lui demandai le trot après plusieurs transitions correctes. Je ne lui laissai pas le temps de faire l’imbécile et préférai demander plusieurs figures de manège ainsi que des transitions au pas puis à l’arrêt. D’habitude je n’osai pas trop me montrer, mais je savais qu’avec ce genre de jument, si je commençais à me laisser faire c’était fini. Blue fut plus tranquille et obéit plutôt bien à mes aides, alors je la repassai au pas, rênes longues pour la laisser souffler quelques minutes pendant que je ressanglai d’un trou. Quand elle eut bien récupérée, je repris mes rênes et lui demandai de se mettre sur la main en jouant délicatement dans mes doigts. Elle secoua la tête, puis mâchouilla frénétiquement son mors en s’enfermant, alors je la fis marcher avec plus d’activité pour qu’elle s’ouvre et se mette dans une position correcte.

Je redemandais donc plusieurs cercles en incurvant la jument. Très peu constante, elle ne cessait de relever la tête ou de sortir de son incurvation. Ce fut la même chose au trot, où elle se défendait contre ma main de temps en temps. Je décidai après quelques minutes de finir ma détente au galop, où je restais en cercle car je savais qu’elle allait m’embraquer si je l’amenai en ligne droite. Je lui demandai alors de s’incurver et de rétrécir progressivement le diamètre du cercle. Elle ne pensait d’abord qu’à lever la tête pour accélérer, mais je la rappelai à l’ordre régulièrement alors elle finit par réaliser l’exercice. Je la félicitai en la caressant et je fis de même à l’autre main où elle fut à l’écoute plus rapidement cette fois. Je la repassais au trot puis au pas pour qu’elle souffle un peu, puis je lui fis faire quelques cessions à la jambe.

Comme je m’y attendais, elle levait toujours la tête, et était loin d’être concentrée. Ses hanches étaient à la traine, mais Blue ne faisait qu’accélérer quand je pressai ma jambe contre ses flancs pour la remettre parallèle à la piste. Après plusieurs essais je finis par obtenir une cession correcte à chaque main, alors je la félicitai puis demandai la même chose au trot. Blue en avait visiblement marre du dressage, mais je ne cédai pas, et quand elle l’eut compris, elle s’appliqua un peu plus et je finis par féliciter les deux belles cessions que j’eus à chaque main. Je le laissais une nouvelle fois souffler pendant que la gérante m’installait un petit obstacle pour que je puisse essayer la grise au saut également. Nous commençâmes sur un croisillon à en environ 80cm. J’eus un peu de mal à suivre la jument qui fit un gros saut, mais l’essai suivant fut bien meilleur.

Nous enchainâmes sur un vertical à 90cm, puis 1m. La jument était bien plus heureuse devant les barres que devant un exercice de déplacement latéral, et chargeait le plus en plus les barres à mesure qu’elles s’élevaient, mais je pouvais sentir toute la force de la jument sous la selle, un sentiment incroyable que je n’avais pas avec Kaya. Nous continuâmes sur un oxer à 1m, mais la gérante plaça une barre d’appel au pied de l’obstacle, ainsi qu’une barre de réglage une foulée avant pour que Blue contienne un peu plus son énergie débordante. Elle avait une aisance incroyable au-dessus des barres et une telle envie de franchir les obstacles que c’était un vrai plaisir.  

Nous finîmes la séance sur un oxer d’un mètre vingt et presque aussi large. L’obstacle me paraissait assez énorme comparé à la jument, mais cela ne l’effraya pas. Elle prit le galop, ses petites oreilles pointées en avant puis elle s’envola au-dessus des barres sans en frôler une seule. Elle laissa échapper une ruade de satisfaction à la réception, ce qui ne manqua pas de me faire sourire. Je n’avais jamais eu de telles sensations avant et j’étais littéralement sous le charme de cette formidable jument que je caressais longuement tout en la faisant repasser au trot puis au pas. Je la laissais alors marcher rênes longues pendant que la gérante rangea ses barres ainsi que les chandeliers, puis je mis pied à terre quand elle eut fini, nous ouvrant la porte pour que je puisse ramener Blue à l’écurie.

Comme un aimant.

Une fois dans le manège, je ressanglai Grump It puis je me mis en selle, le laissant tout d’abord marcher librement rênes longues. Il avait un pas très énergique et je raccourcis assez vite mes rênes pour avoir un léger contact. Je n’hésitais pas à jouer dans mes doigts pour l’inciter à se décontracter, lui qui était toujours si empli d’énergie. Parfois frustré de ne pas pouvoir la libérer comme il le voulait, il lui arrivait de devenir plus tendu au fil de la séance alors je commençais dès la détente à lui demander de se relâcher, même ce n’était pas toujours évident pour lui. Et puis il n’avait encore que trois ans, je ne voulais pas lui en demander trop. Je lui fis faire quelques cercles et doublets pour qu’il sorte un maximum de la piste et pour être sûr d’avoir un bon contrôle sur sa direction.

Quand je le sentis plutôt à l’aise, je lui demandais de trot, essayant de le maintenir dans une allure qui pouvait se rapprocher d’un trot de travail, bien qu’il essayait toujours d’accélérer. Il était plutôt difficile, surtout en début de séance de l’avoir calme, mais je voulais qu’il se concentre avant tout sur moi, alors je lui demandais encore des figures de manèges simples comme des doublets, des diagonales ou encore quelques grands cercles, même si ceux-ci étaient loin d’être réguliers. Je le fis finalement prendre le galop en restant sur de grands cercles pour le maintenir dans une allure correcte sans qu’il essaie d’accélérer. Je lui fis faire le même exercice aux deux mains pour qu’il puisse tout de même évacuer son énergie, puis je le repassai au trot puis au pas.

Après avoir marché rênes longues pendant quelques minutes, je repris mes rênes et demandai à l’étalon de quitter la piste pour se mettre à environ un mètre, un mètre cinquante du pare-botte, en piste intérieure. Je regardai loin devant moi et essayait de maintenir Grump It droit. Il avait tendance à vouloir se rapprocher de la piste, attiré comme un aimant à celle-ci mais c’était justement tout l’intérêt de l’exercice. Il fallait qu’il apprenne à trouver son équilibre seul, sans prendre appui sur le pare-botte et sans vouloir retourner sur la piste. Ma main extérieure restait bien en place afin de maintenir ses épaules droites et après plusieurs tours, il avait compris ce que j’attendais de lui alors je lui demandai la même chose au trot.

Toujours attiré par la piste dans un premier temps, il comprit tout aussi vite qu’il devait rester à l’intérieur du manège. De plus en plus à l’écoute, je demandais alors à Grump It plusieurs transitions du trot vers le pas, puis de nouveau au trot, toujours en piste intérieure. Il avait du mal à rester droit pendant les transitions mais corrigea assez vite ce défaut à force de répétition. J’étais très contente de lui, il avait très bien exécuté mes demandes, et avait été plus calme que d’habitude, alors je décidai qu’il avait suffisamment travaillé pour aujourd’hui. Je le repassai au pas rênes longues, le laissant marcher librement pendant que je le dessanglai. Je mis finalement pied à terre et je ramenai l’étalon dans l’écurie.

Le début de la Haute Ecole.

Je fis entrer l’étalon dans le manège tranquillement et l’arrêtai au centre. Pour commencer la séance, je pris une rêne dans chaque main et me plaçai à une trentaine de centimètres derrière lui. Je pris le stick dans ma main droite et le plaçai pour qu’il arrive au-dessus de sa croupe afin que je puisse le toucher si j’en avais besoin. Je fis d’abord marcher On Edge en jouant dans mes doigts pour qu’il adopte une attitude basse afin d’échauffer correctement son dos. Je lui fis faire toute sorte de figures de manège, notamment des cercles, des doublets ainsi que des serpentines. Je le marchais au deux mains puis je revins au centre pour rallonger les rênes et le mettre en cercle, faisant passer la rêne extérieure un peu en dessous de la croupe pour pouvoir contrôler ses hanches.

Je lui demandai donc par la voix de prendre le trot, toujours en cherchant une attitude basse. Je voulais qu’il étende bien son dos pendant la détente car j’allais par la suite lui demander de se rassembler beaucoup. De temps en temps, je marchais à côté de lui afin qu’il puisse également trotter en ligne droite. Habitué à ce genre d’exercice, je lui demandai de couper son cercle afin de changer de main, ce qui était bien plus simple en longues rênes plutôt qu’en longe. Au bout de quelques minutes, je demandais quelques tours de galop à chaque main, tout en conservant l’extension d’encolure, ce qu’il fit sans problème et je fis finalement marcher librement pour qu’il puisse reprendre son souffle. Pour l’instant il se montrait très à l’écoute et réceptif à mes demandes, ce que je ne manquais pas de féliciter.

Pour réellement commencer la séance, je mis l’étalon sur la piste et me plaçais au niveau de son flanc, en positionnant les longues rênes comme si j’étais en longe. Je demandai à l’étalon de se mettre sur la main et de marcher d’abord au pas de travail, puis je lui demandai quelques foulées de rassemblé. Comme il exécutait bien l’exercice, je demandai le trot, ce qui m’obligeait à courir à côté de lui. Du trot de travail je lui demandai également quelques foulées de trot rassemblé. Il faisait ça très bien et je le félicitai. Je voulais, avant de démarrer le vrai exercice, m’assurer qu’il comprenait bien mes aides, ce qui était bien le cas. Je demandai alors au cheval de se rassembler de plus en plus, en l’incitant à compacter son dos. Très élégant, l’étalon montait de plus en plus les genoux et adoptait une magnifique allure.

Je félicitai à chaque fois qu’il répondait bien à mes demandes afin de le rassurer et lui montrer que j’étais contente de lui, ce dont il avait beaucoup besoin durant les séances. Je continuai jusqu’à avoir un tout petit trot très relevé. Je jouais alors dans mes doigts, et touchai son postérieur interne à chaque foulée pour l’aider à garder le rythme jusqu’à avoir le fameux trot sur place, le piaffé. Je ne lui fis faire que quelques foulées et je relâchai entièrement la pression de mes mains, de mon corps et de ma voix en le laissant marcher. Je le félicitai avec beaucoup de caresses et je redemandai l’exercice plusieurs fois en y allant toujours progressivement. J’étais très fière de lui, il se débrouillait comme un chef et paraissait même prendre l’exercice pour un jeu dont le but était de me faire plaisir.

Je la laissais ensuite marcher en extension d’encolure quelques minutes, puis je redemandai la même chose à l’autre main. Je fis le même procédé, demandant progressivement une allure de plus en plus rassemblée jusqu’au piaffé qu’il réussissait de mieux en mieux. Je ne demandais que quelques foulées de ce difficile exercice, le laissant marcher entre chaque session. Lorsque que j’obtenus trois fois quelques belles foulées de piaffé à chaque main, je le remis en cercle au centre du manège, le laissant trotter en extension d’encolure pour qu’il tende son dos. Son nez touchait presque le sol, cela lui faisait un bien fou après cet exercice qui lui avait demandé de compacter très fort son dos. Je le laissais progressivement ralentir au pas pour le faire marcher encore quelques minutes, puis je le caressais une nouvelle fois et le ramenai à l’écurie.

Tout ne se passe pas toujours comme prévu.

Je fis entrer Rainbow dans le manège en refermant le porte derrière nous, puis j’emmenai l’étalon au centre. Je le caressai, puis je ressanglai et étirai ses antérieurs pour éviter les plis au passage de sangle. Je descendis les étriers le long des quartiers et j’eus à peine mis mon pied qu’il se leva de quelques centimètres en donnant un coup de pied. Je le grondais et recommençai en me posant doucement sur son dos. Je caressai une nouvelle fois, et lui demandai de marcher tranquillement. Il fouetta de la queue par mécontentement mais s’exécuta tout de même. Une chose était sûre, il était bien différent de Face my Fears… Je le fis donc marcher un petit moment rênes longues, le laissant s’échauffer en douceur et découvrir son nouveau lieu de travail.

Je repris en peu les rênes, voulant commencer à avoir plus de contact avec sa bouche, mais ça ne lui plut pas vraiment. Il se cabra, bien plus haut que tout à l’heure. Je dus m’accrocher à sa crinière pour ne pas glisser, et serrai mes mollets dès que ses membres retombèrent au sol. Il se mit en marche, secouant frénétiquement la tête. Je gardai pourtant mes rênes ajustées en jouant dans mes doigts pour essayer de le détendre. Il restait cependant tendu, toujours en contradiction avec ma main, il ne voulait pas céder. Je lu fis tout de même faire des figures de manège telles que des cercles, des doublets et des voltes puis je lui demandai l’arrêt. Dès que je serrai mes doigts sur les rênes il se cabra de nouveau, ce qui me fit comprendre qu’en plus d’être peu volontaire, il était très sensible.

Je le remis en marche et demandai à nouveau un arrêt, cette fois uniquement avec mon assiette et ma voix. Bien que peu enclin à faire de son mieux, il s’exécuta tout de même. Je le félicitai et recommençai plusieurs fois. Quand je fus satisfaite de lui, je lui demandai doucement le trot. Je me mis au trot enlevé et le laissai dans une allure plutôt calme puis je lui demandai à nouveau des figures de manège pour vérifier sa direction, puis des transitions au pas puis à l’arrêt. Comme précédemment, je n’utilisai pas mes mains mais uniquement mon poids du corps et la voix, ce qui visiblement convenait mieux à l’étalon qui s’exécuta sans plus protester. Je le félicitai à chaque fois qu’il répondait correctement à mes demandes, mais il ne se détendait pas pour autant.

Pour finir la détente, je lui demandai le galop. Il s’élança un peu fort alors j’essayai de le reprendre en me redressant bien mais aussi en le mettant en cercle. Il avait du mal à se calmer, et commençait même à chauffer et à tirer sur les rênes. Je savais que je ne pouvais pas trop toucher à sa bouche alors j’exagérai mes actions, je me penchai fort en arrière en bloquant l’action de mes hanches. Il comprit aussitôt et, toujours aussi sensible, il se stoppa net en se cabrant. Il aurait presque pu réussir à me mettre par terre mais je restais en selle, puis il repartit de plus belle, galopant à travers tout le manège. Monsieur n’aimait pas qu’on le contredise ! Pourtant, je n’allais pas me laisser faire. Je fermais mes doigts fermement sur les rênes et comme je m’y attendais il se cabra une nouvelle fois.

Je lui donnai un coup de talon pour le remettre en route en gardant toute fois mes rênes bien tendues pour ne pas qu’il parte comme un fou. Il enchaina les cabrés, s’énervant er chauffant de plus en plus. J’avais vraiment envie de lui claquer les rênes en pleine tête mais s’énervait ne ferait qu’empirer la situation. Ce n’était pas la séance idéale pour le mettre en confiance, mais si je devais rentrer en conflit avec lui pour lui montrer qu’il n’était pas le chef, je le ferais. Il finit par garder ses membres au sol alors je lui demandai de trotter un peu. Il ne cessait de chercher à accélérer, trottait en crabe tant il chauffait. Il levait la tête puis s’encapuchonnait aussitôt, mais comme il avait fait l’effort de repartir en avant, je le caressais et relâchai progressivement mes rênes.

La meilleure solution pour faire redescendre la pression avec un cheval qui chauffe étant de le mettre en extension d’encolure, je le laissais trotter rênes longues en jouant dans mes doigts. Je n’étais pas sûre qu’il vienne étendre son dos comme il était très tendu et sûrement aussi trop jeune pour avoir été habitué à ce genre d’exercice, mais le fait d’être plus libre de ses mouvements l’aida à se calmer. Il ralentit progressivement son trot pour adopter une allure plus régulière. Je lui fis maintenir l’allure pour qu’il évacue un peu son énergie et, même s’il n’était pas des plus détendu, il vint doucement prendre une attitude plus basse, ce que je ne manquais pas de féliciter. Je le fis donc trotter ainsi aux deux mains et quand je le sentis bien plus calme, je le repassai au pas.

Bien qu’il soit encore jeune, il avait déjà un sacré caractère, et était assez complexe à monter. Pourtant je me sentais bien sur son dos, j’étais à l’aise sur lui et j’avais très envie de continuer ma séance afin de pouvoir me rendre compte de son avancement dans le travail. Je repris doucement mes rênes, en jouant dans mes doigts pour qu’il ne se brusque pas et lui demandai à nouveau des transitions pas/arrêt/pas, dans le calme, puis quelques foulées de trot avant de repasser au pas. Je gardais mes mains fixes et stables lors des transitions pour ne pas le déranger, ne me servant que de mon assiette. L’étalon était cette fois plutôt réceptif et s’exécutait sans trop protester, même s’il commençait à nouveau à chauffer un peu. Je demandais ensuite des transitions pas/trot/arrêt en essayant de le maintenir immobile.

Il cherchait à piétiner un peu mais c’était tout de même plutôt correct alors je le félicitai et après quelques passages sur les différentes transitions, je le marchais rênes longues quelques instants. Je repris ensuite mes rênes pour passer à l’exercice suivant. Je demandai avec ma jambe interne quelques pas de côté pour vérifier qu’il était bien réceptif à celle-ci puis je le mis en cercle en lui demandant de s’incurver. Il avait tendance à vouloir accélérer au contact de ma jambe plus qu’à s’enrouler autour d’elle pour suivre la courbe du cercle, mais en me redressant bien je réussi à obtenir de bonnes choses. Je faisais une rêne d’ouverture avec ma main interne pour lui indiquer la direction et l’aider à courber son encolure, n’hésitant pas à maintenir ma rêne extérieure au contact pour garder son épaule extérieure dans la courbe.

Je reculai légèrement ma jambe extérieure pour maintenir ses hanches dans le courbe, l’aidant à avoir une belle incurvation, donc à bien engager son postérieur interne pour l’aider à avoir un meilleur équilibre. C’était visiblement un exercice qu’il maitrisait, il s’exécutait sans difficulté aux deux mains, de même qu’au trot. Je le félicitai régulièrement et il vint même céder quelques fois en tendant son dos et venant se mettre un peu sur la main, même s’il manquait de stabilité, j’étais très contente de lui. Je faisais donc cet exercice au pas et au trot, aux deux mains en variant la taille des courbes et donc l’intensité de l’incurvation. Il répondait bien, même s’il fouettait de temps en temps de la queue. Je le félicitai et le laissai marcher rênes longues avant d’attaquer ce qui risquait d’être le plus compliqué : le travail au galop.

Je voulais, en plus de la faire galoper dans le calme, vérifier qu’il connaissait bien ses aides afin de partir sur le bon pied dans une transition en équilibre. Je mis donc Rainbow au trot sur un grand cercle en A, puis je lui demandai ensuite le galop en restant sur le cercle. Comme tout à l’heure, il partit un peu fort mais je réussi cette fois à le reprendre plus facilement. Je le caressais et quand il fut assez calme, je lui fis faire quelques lignes droites entre les cercles. Il avait tendance à vouloir accélérer mais mon assiette suffisait à ce qu’il reste dans une allure plutôt régulière. Je fus agréablement surprise de constaté que pour son âge il avait déjà un très bon équilibre, ce qui rendait le travail plus facile et agréable. Je le repassai donc au trot, puis je demandai le même exercice à l’autre main.

Je sentais que l’étalon chauffait de nouveau mais c’était plutôt gérable alors je le félicitai tout de même de ses efforts et je poursuivais avec ce qui allait être le dernier exercice de la séance. Je plaçais l’étalon au trot et fit un doublé en A. Après quelques foulées en ligne droite, je plaçais mes aides de galop à droite et demandai à l’étalon la transition. Il bondit dans l’allure, faisant des coups de dos en accélérant alors je le repris, certes un peu fort, pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas le droit. Evidemment il se cabra à plusieurs reprises avant de pouvoir reprendre l’exercice. Je replaçais mes aides mais il recommença. Ne voulant pas non plus lui arracher la bouche, j’essayais de le reprendre plus doucement ce qui ne fut pas très concluant.

Je l’amenai alors droit vers le pare-botte où il pila nette, toujours en sa cabrant, surpris d’avoir le bout du nez presque collé au mur. Je renouvelai encore l’exercice, mais cette fois l’étalon obéit sans trop protester. Il prit le galop sur le bon pied, alors je le fis prendre la piste et je le ralentis en trot pour demander une nouvelle fois un départ, à gauche cette fois. Rainbow, qui avait dû comprendre qu’il n’arriverait pas à avoir raison avec moi et qui commençait à être fatigué, s’exécutait plus sagement. Je demandais des départs à droite, puis à gauche, de nouveau à gauche puis à droite, afin qu’il ne puisse pas deviner d’avance et donc qu’il reste à l’écoute, et l’exercice fut bien réalisé, il ne se trompa pas une seule fois. Je le félicitai donc chaleureusement.

Pour finalement faire redescendre la pression, je le repassai au trot, rênes longues, le laissant s’étendre légèrement. Je continuai de jouer dans mes doigts et il vint céder plusieurs fois, ce que je félicitai. Je le fis donc trotter ainsi aux deux mains. Il se calmait et se détendais progressivement, alors je le repassai finalement au pas où il vint encore plus tendre son dos, baissant bien plus la tête. Je le caressais pendant de longues minutes pour lui montrer que j’étais contente de lui, qu’il avait fait de beaux efforts malgré les défenses que j’avais pu recevoir. Je le dessanglai d’un trou puis je mis finalement pied à terre toujours en le caressant. Je remontais mes étriers sur les quartiers, retirai le nosebande de l’étalon pour lui donner une petite friandise et je le ramenai finalement à l’écurie.

Débourrage.

Une fois dans le manège, j’avais amené la jument au centre afin de la ressangler. J’avais descendu les étriers et accroché une longe de travail au mors pour finalement la mettre en cercle au pas. C’était un exercice qu’elle connaissait déjà, alors elle s’exécuta avec bienveillance. Après quelques minutes, je lui demandai le trot. Elle eut tendance à vouloir se précipiter un peu, mais je la ramenai au calme à l’aide de la voix. Quand je la sentis plus détendu, plus à l’aise dans son allure, je lui demandai alors le galop, seule étape de la longe qu’elle n’avait pas encore vu. Pourtant, cela ne sembla pas lui poser problème. Elle eut d’abord du mal à trouver son équilibre, se désunissant parfois, alors je la repassai au trot, pour lui redemander le galop dans le calme.

Je la change finalement de main et recommençai les mêmes étapes : quelques minutes de pas, puis de trot, et ensuite le galop. Joueuse, elle lança les postérieurs, mais sans tirer sur la longe. Je la laissai exprimer sa joie en souriant. Des chevaux expressifs, c’était ce qu’il y avait de plus important pour moi, il fallait les laisser s’exprimer, ne pas les brider. J’adorais le petit grain de malice qui se cachait en chaque cheval. Finalement, je demandai progressivement l’arrêt à la jument. Il était temps de se mettre en selle.

Je retirai la longe et m’approchai de la selle pour la ressangler une nouvelle fois. Je claquai alors les étrivières contre les quartiers de la selle, m’appuyai sur les étriers, sautai près de la jument afin de l’habituer à tout un tas de petits gestes qui nous paraissent anodin, mais qui sont loin d’être « normaux » pour un poulain. Duchesse ne broncha pas, orientant juste les oreilles dans ma direction, à l’écoute. Finalement, je fis un bond pour me hisser sur la selle en « sac à patate ». Je me redressai doucement, passai ma jambe au dessus de sa croupe pour m’installer en selle.

La jument retourna sa tête vers moi pour m’observer, se demandant sûrement ce que je pouvais bien fabriquer sur son dos. Je la caressai avec amour, puis glissai mes pieds dans les étriers et pris mes rênes pour le tendre et avoir un léger contact avec la bouche de la jument. À l’aide de la voix, et d’une pression de mollet, je demandai le pas. Surprise par mon poids qui perturber encore plus son équilibre, elle se mit en marche un peu hésitante. Je la rassurai tendrement, lui faisant comprendre que tout allait bien se passer. Je lui demandai régulièrement des arrêts, principalement à la voix mais aussi en émettant une légère pression sur les rênes pour qu’elle puisse correctement associer les deux aides.

J’exagérai beaucoup mes rênes d’ouverture, lui demandant des changements de direction tout en m’aidant des plots disséminer dans le manège, ce qui lui servait de repère visuel. Très à l’écoute et voulant bien faire, la jument était très agréable. Je pus alors continuer les exercices mais au trot cette fois. Je me mis au trot enlevé, mais je demandai toujours des transitions régulières au pas en m’asseyant dans la selle, ainsi que des changements de directions et même des cercles, même s’ils n’étaient pas encore réguliers, cela viendrait au fur et à mesure du travail.

Je sentais sous la selle que la jument commençait à fatiguer. Ne voulant pas abuser de sa motivation, je décidai de galoper juste quelques foulées à chaque main pour ne pas que la séance dure trop longtemps. Je m’aidai des coins du manège pour inciter Duchesse à partir sur le bon pied et une fois ceci fait, je le demandai simplement de faire une ligne droite, puis un grand cercle pour finalement repasser au trot puis au pas. Je lui demandai le même exercice à l’autre main, ce qu’elle réalisa parfaitement une nouvelle fois. Je la caressais généreusement pendant que je la faisais marcher au pas pour qu’elle reprenne son souffle, puis je mis pied à terre après l’avoir dessanglé pour la ramener à l’écurie, vraiment très satisfaite de son attitude pendant la séance.