Box de El Diablo

Enfin. Enfin je franchissais le seuil de ce qui allait sûrement devenir ma deuxième maison : les écuries du Haras de Pado. En cette belle journée de juillet, je m'étais enfin décidée à me réinscrire dans une écurie, après plus d'un an sans avoir posé mes fesses sur un cheval. Au moment de mon inscription, la directrice des écuries m'avait proposé plusieurs chevaux, tous plus différents les uns que les autres, et j'avais du choisir celui qui m'accompagnerait dans les prochains temps. J'avais longuement hésité entre plusieurs têtes, avant d'arrêter ma décision sur un magnifique étalon du nom de El Diablo. Et maintenant, j'espérais que cette bête ne ferait pas honneur à son nom. En effet, en un an d'arrêt, je devais avoir perdu beaucoup de niveau, et devais donc tout recommencer à zéro. La directrice m'avait tout de même gentiment donné mon premier fer, sans lequel je n'aurais pas pu prétendre à une demie-pension.

Je longeai les box, jetant un coup d'oeil attentif à droite et à gauche, pressée de découvrir « mon » cheval. Il y en avait pour tous les goûts, du petit shetland rondouillard au majestueux frison. Je dus parcourir presque la moitié de l'allée, quand je tombais enfin nez à nez avec un cheval aux crins rougeâtres. Un petit écriteau placé sur le box portait l'inscription « El Diablo ». Je m'arrêta devant, détaillant le cheval qui s'y trouvait. Les photos que m'avait montré la directrice du club n'avaient rendu compte que d'1/4 de la beauté du cheval qui se trouvait devant moi. D'une couleur noire de jais, le poil soyeux, l'étalon me fixait d'un œil alerte, ses deux petites oreilles attentives pointant droit sur moi. Lui aussi me détaillait. Je me décidais finalement à m'approcher, doucement et d'un pas mal assuré, ne voulant pas forcer le contact mais ne résistant pas à l'envie de caresser cette encolure musclée. El Diablo ne broncha pas, et je tendis lentement ma main vers son nez, afin d'établir un premier contact. J'avais toujours lu dans des livres qu'avant de vouloir toucher un équidé, il fallait lui présenter sa main, paume vers le haut, comme une « carte de visite ». L'étalon ouvrit fort ses naseaux, inspirant mon odeur qui lui était encore inconnue. Je remontais doucement ma main le long de son chanfrein. "Là mon beau. Tu es magnifique." L'étalon accepta cette timide caresse, attentif au moindre de mes mouvements. Cinq minutes passèrent ainsi, pendant lesquelles je réfléchis à ce que je pourrais faire aujourd'hui. J'avais emporté toutes mes affaires, qui étaient soigneusement rangées dans un casier à mon nom, à côté de la sellerie. Cependant, la directrice m'avait prévenue du caractère très trouillard de mon cheval, et je me dit que le monter directement à notre première rencontre n'était sûrement pas une très bonne idée. J'optais finalement pour une simple séance de chouchoutage, et alla chercher mes brosses et un licol.

Peut être était-il trouillard à la monte, mais Diablo ne broncha pas quand je pénétra dans son box avec tout mon attirail. Il vint même se coller à moi pour me renifler une fois de plus, mordillant la longe du licol. Je le repoussais avec douceur, lui enfilant ledit licol en nylon rouge. Je décidais de ne pas l'attacher, passant simplement la longe par dessus son encolure. Puis, je commençais à le brosser, utilisant mon étrille en grands mouvement circulaires. Heureusement que je ne l'avais pas attaché, car l'étalon ne cessait de tourner sa jolie figure vers moi, me suivant quand je changeais de côté. A vrai dire, il était plutôt comique à se tortiller dans tous les sens pour suivre les moindres de mes faits et gestes. Diablo semblait être un véritable pot de colle ! Tant mieux, cela me mettait en confiance pour la suite. Quand j'eus fini de l'étriller, j'enlevais les quelques poils qui s'étaient défaits de sa robe à l'aide d'un bouchon, et je terminais le pansage en lustrant sa robe avec une brosse douce. Alors que je lui demandais de soulever son antérieur gauche pour le curer, l'étalon me mordilla le t-shirt, provoquant mes rires. "Ah Diablo, si tu veux qu'on s'entende va falloir que t'évites de bouffer mes habits !" Je lui curais un à un les sabots, qu'il me donna sans broncher. Jusqu'ici, c'était un sans-faute !

J'avais tenté de faire durer ce moment le plus longtemps possible, mais il était déjà l'heure de partir. Je tapota doucement l'encolure de mon nouvel ami, me résignant à lui dire au revoir. Alors que je refermais la porte de son box derrière moi, il passa sa tête au-dessus, l'air de quémander une friandise. "Pas aujourd'hui mon gros, je t'en donnerais une la prochaine fois, promis." Je lui fis une dernière caresse, avant de quitter les écuries, ayant déjà hâte d'y retourner.

Nickel pour ton premier résumé parmi nous :p

+ 2 points en soins
+ 2 points en confiance

+ 4