Box de Jet Pride

Alors que j'étais en plein doute sur ma vocation de devenir monitrice et les études pour y parvenir que j'arrivais difficilement à concilier avec le reste de mon temps et mes chevaux, un changement était venu bouleversé ma vie de cavalière. Il y a trois ans, j'avais fait pouliner ma fidèle jument Appaloosa, certaine qu'elle allait me donner une progéniture fantastique, je n'avais alors que quinze ans à l'époque. Ma certitude n'avait pas manqué car onze mois plus tard, Toxane avait donné naissance à un magnifique poulain tacheté que j'avais décidé d'appeler Red Mark. Les années passèrent, il devint un bel étalon, plein de force mais un brin peureux, qui vivait au paddock par mon choix. Lors de son troisième anniversaire, il y a plusieurs mois de ça, j'avais contacté une amie du Haras, Vicky, afin de lui demander si elle pouvait débourrer mon poulain, et sa réponse fut positive. Enfin, il y a quelques jours, Red Mark était devenu un adulte à part entière, s'avérant travailleur bien qu'un peu sur l’œil, mais promettant de grande chose. Seulement voilà, j'avais beau eu m'attacher à cet étalon, ma raison m'avait dit de le vendre et c'est ainsi qu'il y a quelques jours, je transmettais les papiers de mon cheval à sa future propriétaire, qui n'était autre que Pauline. Depuis qu'il était tout petit, il l'avait attiré et son choix resta le même durant ces années où il grandit. Red Mark avait rejoins le domaine des Vauses, juste à côté du mien, et mon amie m'avait affirmé que j'allais pouvoir venir m'en occuper et le monter de temps à autres. J'étais très heureuse qu'il trouve quelqu'un de la sorte, car je connaissais assez Pauline pour savoir qu'elle aimait plus que tout les chevaux. C'est ainsi que Toxane redevint le seul cheval dont j'étais propriétaire, mais comme j'avais toujours eu tendance à faire des choix inexplicable, j'avais décidé d'acheter un autre équidé. Souvenez vous, il y a quelques années, le Haras avait connu une période de forte reproduction, lors de la 'foire aux poulains' et de très nombreux chevaux étaient nés cette année là. Mon choix se porta sur l'un d'entre eux, lors de la grande vente qu'avait organisé le Haras, et je jetai mon dévolu sur Jet Pride, un croisé Arabe et New Forest de tout juste trois ans, comme l'ensemble des chevaux nés durant cette année. Ironie de la situation, ayant vendu mon poulain quelques jours plus tôt, je récupérai un cheval du même âge... Et Jet arrivait aujourd'hui à mon domaine.

Les mains croisées derrière le dos, je faisais les cents pas dans l'allée de l'écurie, attendant avec impatience que le van qui transportant mon nouveau cheval arrive. J'avais pris le temps de tout préparer dans les moindres détails pour le confort de Jet Pride. J'avais paillé un box qui se trouvait auparavant vide et acheté un licol kaki noir exprès pour lui. Au bout d'encore quelques minute d'attente qui me parurent interminable, la voiture du Haras arriva enfin sur le parking de mon domaine. Le conducteur manœuvra pour avoir la sortie du van juste à la porte de l'écurie, et enfin il sortit. Je voyais difficilement le cheval à l'intérieur, mais il tapait contre les parois du van, apparemment mécontent ou pressé de sortit. Sans tarder, je rentrai dans l'engin et redécouvrit la jolie bouille du croisé, qui cependant était un peu paniqué. C'était certainement son premier voyage, et il était encore très jeune. Alors, ni une ni deux, je détachai la longe et fit descendre l'étalon qui arriva sur la terre ferme avec agitation. Il tourna autour de moi pendant quelques instants puis se stoppa, découvrant son nouvel environnement. Je le rassurai d'une voix douce et lui caressai le chanfrein, décidant ensuite de le rentrer dans l'écurie, suivie de l'employé du Haras qui me donna quelques explications le temps que j'échange les licols avec un peu de difficulté puisque Jet Pride ne m'aidait pas en bougeant la tête. Une fois que le gris fut paré de son nouveau licol noir, le l'attachai à l'aire de pansage, allant remercier le conducteur de la voiture qui repartit ensuite. C'est alors que Grégoire, le palefrenier du domaine fit irruption, poussant une brouette de fumier. Je le saluai et laissai et Jet Pride seule quelques instants pour aller à la sellerie chercher mes affaires de pansage. Il resta calme le temps de mon absence, occupé à écouter tout les bruits qu'il pouvait percevoir, les oreilles droites et la tête haute. Je m'occupai d'abord à le caresser pour qu'il me porte un peu d'attention, et cela porta ses fruits, il m'observa évoluer autour de lui avec un regard interrogateur. Je lui donnai alors un quartier de pomme que j'agrémentai d'un 'tien' comme j'aimais le faire pour que les chevaux associe le geste à la parole. Sur ces mots, j'ouvrai ma boîte de pansage et commençai avec l'étrille en caoutchouc. Le cheval avait dû vivre au paddock car il était assez sale et couvert de quelques plaques de boues que je n'eu pas de mal à faire disparaître avec un peu d'huile de coude. Je pris ensuite le bouchon que je passai sur l'ensemble du corps - mis à part la tête - afin d'éliminer la poussière et la saleté. J'insistai sur les membres gris de l'étalon qui se faisait un peu agité. Plusieurs fois je du le pousser ou le remettre à sa place, mais c'était certainement du à son jeune âge, avec un peu de patiente, il allait se tenir tranquille. Je finis simplement par curer ses pieds avec assez de facilité, puis le rentrai dans son nouveau box auquel j'espérai qu'il allait s'habituer. Enfin, je quittai le domaine, satisfaite de ma journée et de mon nouveau compagnon.

< Il y a de cela plusieurs années, je m'étais occupé du petit Jet Pride - qui n'est plus très petit désormais. Malheureusement, et à cause d'une surcharge de travail, je n'avais pas pu terminer ce que j'avais commencé, et l'avais donc laissé entre les mains d'une de mes fidèles amies, Eloïse. Elle s'en est très bien occupé, d'après ce que je peux désormais voir, car oui, elle m'a demandé de m'occuper du jeune gris aujourd'hui. Je n'ai pas pu refuser ! Quel bonheur de revoir sa petite bouille d'ange...

Et me voici en train de marcher jusqu'au Domaine de Lonval, adjacent au mien. Je sautille presque sur place tellement je suis contente, et c'est bien vite que j'arrive à destination. Je n'ai pas de mal à entrer puisque les portes sont grandes ouvertes. Je suis les plaques des yeux, pour trouver celle qui m'intéresse, et quand je redresse enfin les yeux, une petite perle se trouve devant moi. J'approche d'abord une main timide de ses naseaux, anxieuse de connaître sa réaction. Une petite étincelle dans les yeux, il vient fourrer son nez dans ma paume, attendant sûrement quelque chose de moi. Mais malheureusement non, je n'ai rien pour lui aujourd'hui ! Je finis par lui pousser légèrement le poitrail, non sans l'avoir caressé plusieurs fois, dans le but de le faire reculer et de me permettre d'entrer dans son box.

Je commence par un pansage rapide de sa robe, crottée de boue a certains endroits. On voit que ce cheval ne vit pas souvent en intérieur ! Mais dehors, le soleil tape, et la chaleur est étouffante. Je comprends donc le choix de le laisser en box pour la journée, bien au frais. Je fais des mouvements circulaires sur les parties charnues de son corps avec mon étrille, avant de rapidement passer au bouchon. La tâche ne s'est pas avéré aussi fastidieuse que prévue, car Jet a le poil coupé très ras et fin. Je continue mon pansage avec la brosse douce, histoire d'enlever les petites poussières qui m'auraient échappées. Je lui cure ensuite les pieds, qu'il me donne très facilement. Un petit démêlage de crins, et c'est terminé !
Je vais ensuite pour l'équiper, en allant chercher ses affaires personnelles. C'est un jeune cheval, et je préfère ne pas lui abîmer le dos avec une selle pas adaptée, ou autre. Je remarque également qu'il a besoin de porter des cloches, car il forge. Soit. Je retourne auprès du petit gris, et dépose le matériel sur lui. Tout se passe bien, même si le jeune cheval commence un peu à s'impatienter. J'essaie donc d'écourter ce qu'il me reste à faire, et part vite m'équiper.

Je reviens quelques minutes plus tard, une cravache dans la main au cas où le jeune gris serait un peu mou. Je le sors de son box, et part en direction du manège, lieu où je vais travailler avec Jet Pride. Cela me semble préférable à la carrière, qui risque d'être ardente à cause de la température du dehors.

°¨¨°º°¨¨°°¨¨°º°¨¨° Manège °¨¨°º°¨¨°°¨¨°º°¨¨°

Je reviens à pied, tenant la bride d'un Jet Pride plutôt fatigué et transpirant. Notre petite séance de dressage a été assez sportive, quand même, et je dois avouer ne pas être mécontente de la température qui est tombée de quelques degrés. Je desselle rapidement l'étalon, en n'omettant pas de lui passer un bon coup de douche sur les parties de son corps ayant été en contact avec les harnachements. Je le brosse ensuite minutieusement, et lui cure les pieds pour les graisser. Cela ne pourra que leur faire du bien. Après plusieurs caresses d'au revoir, je remarque que Eloïse arrive dans les écuries. Je vais la saluer, et lui fais un petit compte rendu de notre leçon. Visiblement contente, je lui passe ensuite la longe de Jet Pride, ne sachant pas si elle veut le mettre au pré.

En sortant du Domaine de Lonval, je constate que monter le jeune étalon m'a fait comme revivre. Il y avait tellement longtemps que je ne m'étais pas remise en selle...!