Bella Lancia - KWPN (j)

Appuyé nonchalamment à la clôture d’un grand paddock gazonné, Kayce vérifie les nouvelles notifications que son Samsung lui présente. Après s'être assuré qu'il n'y avait rien d'urgent, il se balade sur son site de ventes de chevaux de qualité favori et tombe sur l'annonce d'une jument KWPN qui attire son attention. Raffinée et élégante, les photos de l'annonce lui rendent une justesse incroyable. Elle est dépeinte comme vive et avec un fort caractère, qui a autant de bons jours que de mauvais. Parfaite, pensa le jeune homme qui s’empresse de composer le numéro de téléphone du commerçant. Il fixe un rendez-vous dans l’heure qui suit et dès qu’il raccroche il range son téléphone dans la poche de son jean usé, puis prend le chemin des écuries pour préparer un box à la trois ans. Le brun nettoie rapidement les murs déjà immaculés des quelques récentes toiles d’araignées, puis il vide un sac de copeaux de bois en guise de litière sur les tapis de caoutchouc. Kayce va chercher trois galettes de foin qu’il insère dans le râtelier et s’assure que la porte du paddock adjacent à son box est bien verrouillée avant de se sauver vers son camion de transport. Dès qu’il a pris place derrière le volant, il démarre le moteur et quitte le domaine en direction de son lieu de rendez-vous.

Une petite demi-heure plus tard, le brun engage le camion et la remorque sur une allée de gravier menant à une propriété modeste, mais fonctionnelle. Quelques chevaux profitent de la douceur de l’avant-midi dans les paddocks individuels, pendant que d’autres sont attachés à un vieux marcheur automatique pour leur séance quotidienne. Le jeune homme stationne son véhicule devant ce qui semble être la porte de l’écurie et descend de voiture pour aller à la rencontre d’un homme vêtu d’une vieille salopette sale et tachée. Pendant son observation, des hennissements stridents venant de derrière le bâtiment attirent l’attention de Kayce et la tension dans les épaules de son interlocuteur lui met la puce à l’oreille. Ces hennissements doivent venir de la jument qu’il désire ajouter à son programme et le commerçant redoute le refus d’un cheval au tempérament difficile. Dans un soupir, le bonhomme indique au brun de le suivre et ils prennent le chemin qui mène aux cris. Dès qu’ils ont tourné le coin de l’écurie, le vendeur s’écarte pour laisser le jeune homme prendre connaissance de ce qui se passe sous ses yeux. Une jeune jument en furie rue dans tous les sens du paddock, et semble vraisemblablement furieuse d’être isolée de ses congénères.

Ses yeux se frayent un chemin jusqu’à se verrouiller aux yeux enflammés de la baie qui a mis un frein à son ardeur. Kayce siffle doucement entre ses lèvres et les oreilles de la jument pointent dans sa direction pendant que l’humain entre dans le paddock, obnubilé par la fine et sportive KWPN. Sans bouger, la pouliche attend que le brun la rejoint et se laisse aborder gentiment, ce qui fait contraste avec son humeur d’il y a quelques minutes à peine. D’une main affirmée, le bipède lui caresse l’encolure de longs mouvements rassurants et le nez de Bella Lancia plonge vers sa main libre en quête de quelque chose à manger. L’homme fouille dans ses poches pour récupérer une friandise qu’il lui tend et qu’elle engloutit avec appétit. Il lui tourne enfin les talons suivant une période de caresses pour se diriger vers le commerçant aux yeux écarquillés appuyé à la porte de l’enclos. Rapidement l’entente de vente est conclue et la KWPN est licoler puis confortablement installée à bord de la remorque dont Kayce reprend le volant jusqu’à Hidden Cove. Le duo y parvient en trois quart d’heures, dans un trajet qui s’est déroulé sans accroc et tout en douceur. Les caméras posées dans la remorque lui ont montré une pouliche à son aise et calme.

Dès leur arrivée, le brun est accueilli par sa groom qui l’aide à faire descendre la trois ans de son transport sans problème, puis il lui présente son nouvel environnement, commençant par son box. Alors qu’il défait la longe du licol, la baie se rue vers son foin comme si elle n’avait pas mangé depuis trois jours. Le propriétaire prend enfin conscience de son état : elle est amaigri, mais rien de dramatique, sa robe est terne, tout comme ses yeux qui semblent avoir retrouvé un peu de leur vigueur depuis une dizaine de minutes à peine. D’un mouvement habile, Kayce défait le loquet de la porte de son paddock adjacent et l’ouvre, laissant la jument renifler et explorer. L’enclos est d’une taille correcte pour un cheval vivant au box et ayant besoin de bouger un peu, ce qui semble parfait pour la jeune jument. Elle revient rapidement à l’intérieur pour grappiller quelques brindilles de nourriture et l’homme la quitte momentanément pour aller chercher une botte de foin complète. Il remplit son râtelier à l’intérieur et en met également une portion dans le râtelier extérieur, la remise en état commence dès maintenant. Dès sa besogne terminée, le cavalier prend le chemin de sa sellerie privée et en ressort quelques instants plus tard avec un bac de pansage sous le bras.

Il revient auprès de sa nouvelle acquisition et dépose ses effets près de la porte. Il noue une longe sous le licol en cuir de la bête et l’attache près de son foin pour qu’elle puisse continuer de manger pendant le soin. Le brun attrape une étrille en caoutchouc qu’il passe sur toutes les parties charnues de son corps, enlevant le plus de poussière et de saletés incrustées dans son poil. Il enchaîne avec une brosse dure et finalement une brosse douce qui redonne un peu de lustre à sa robe foncée. Il défait doucement les nœuds dans ses crins à l’aide d’un peigne en métal et d’un mélange de démêlant maison, puis achève son œuvre en curant ses sabots un à un. Lorsque satisfait, le propriétaire recule d’un pas pour avoir une vue globale sur elle. Ses yeux sont beaucoup plus doux, mais réveillés qu’à son arrivée et toute la tension de son corps semble l’avoir momentanément quittée. Enchanté par ce changement drastique en si peu de temps, il lui retire son licol et laisse Bella Lancia s’adapter à son nouvel environnement pendant qu’il travaille sur d’autres chevaux.

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Graduellement, l’écurie privée du jeune homme voyait ses boxs se remplir, contenant maintenant un peu plus d’une dizaine de chevaux. Les tâches du brun se voient augmentées, ce qui influence directement l’embauche officielle de sa groom, la jeune Ashley. Grâce à elle, le propriétaire réussit à garder le cap en entraînant ses chevaux lui-même alors qu’elle s’occupe de nettoyer et de nourrir adéquatement les équidés. La construction de paddocks adjacents à chacun des boxs avance également bien, ayant déjà la moitié de l’écurie de fait, ce qui diminue aussi les tâches quotidiennes de tout le monde. Kayce appuie sur l’interrupteur dans l’allée principale de son écurie et constate qu’il est le premier sur les lieux. Il lève les yeux vers l’horloge murale, il est bien une vingtaine de minutes avant l’heure à laquelle Ash arrive normalement. Il se dirige directement vers la tasserie, où toutes les portions de grain matinales sont déjà préparées dans des seaux identifiés aux noms des chevaux. Il empile quelques ballots de foin sur un chariot roulant, récupère ses récipients de vitamines et fait la distribution. En quelques minutes à peine, tout le monde mange et le brun s’affaire à retirer les bandes de repos pour la nuit de toutes les pattes des onze têtes adultes de sa brigade.

Le jeune homme termine sa tâche par la jument baie qu’il a acquis il y a déjà une semaine, Bella Lancia. Cette dernière a déjà gagné quelques livres sur ce qu’il lui manquait et sa robe a retrouvé son lustre. La KWPN profite des rayons du soleil dans son paddock-terrasse, les yeux mi-clos, jusqu’à ce qu’elle entende le cliquetis régulier du loquet de la porte de son box. Ses yeux s’ouvrent en grand et la jument se retourne d’un bloc sans entrer dans son box pour vérifier qui ose la déranger pendant la sieste. Le brun sourit à la vue de ce comportement qu’il a pu observer dans les sept derniers jours et entre dans le box dont il referme la porte derrière lui. La nouvelle arrivée vient le rejoindre dans l’embrasure de la porte, demeurant cependant à l’extérieur, ce qui nécessite un effort de la part du propriétaire pour arriver à sa hauteur. Kayce lui caresse affectueusement la joue, puis il étend sa manipulation jusque dans son encolure aminci, puis son épaule où l’absence de muscle se fait sentir. L’homme s’accroupit au niveau de son antérieur gauche et commence à dérouler doucement la bande, puis le piqué et s’active à faire la même chose aux trois autres membres.

Sa corvée rapidement effectuée, il entend la porte du bâtiment principal ouvrir pour laisser place à sa groom. Le brun passe rapidement la tête hors du box de la baie et fait un signe de la main à Ash, qui marche vers lui tout sourire. L’employeur la salue gentiment et lui mentionne que ses tâches quotidiennes ont été allégées vu qu’il ne lui reste qu’à nettoyer les boxs et sortir les chevaux n’ayant pas de paddock adjacent. La chaleur de la respiration de sa protégée lui réchauffe le cou et Kayce se retourne lentement vers elle pour ne pas la faire fuir. Bella Lancia demeure les quatre sabots au même endroit, profitant de la main rude de l’humain qui lui caresse le chanfrein. En passant du temps avec elle, le propriétaire est conscient qu’il créera un lien solide, et au vu du caractère qu’elle a démontré lors de son achat et de sa condition physique, elle a besoin de quelqu’un qui sera présent sur le long-terme. Le brun attrape le licol posé sur le support près de la porte du box et l’enfile doucement à la KWPN qui se laisse manipuler sans problème. Dès que la longe est noué à l’anneau métallique sous son menton, il ouvre la porte et se dirige vers l’aire de préparation, la baie sur les talons.

Lorsqu’elle est solidement attachée de parts et d’autres des câbles d’attache et des anneaux de son licol en cuir havane, Kayce la laisse patienter et marche d’un pas régulier vers la sellerie. Il récupère un bac de pansage, des protections pour les membres ainsi qu’une longe puis retourne vers son aspirante et dépose ses effets personnels près d’elle. Il chope une étrille de caoutchouc qu’il passe sur les parties charnues de son corps en faisant des mouvements circulaires et constate que les derniers poils ternes semblent partir avec cette attention. Il enchaîne en attrapant une brosse dure qu’il passe en profondeur délogeant férocement les dernières traces d’un passé trouble et achève de la faire briller grâce à une brosse douce à fibre longue. Dès qu’il est satisfait de son œuvre, le jeune homme recule d’un pas pour admirer la KWPN qui a définitivement beaucoup plus fière allure. Le brun la détache des câbles la retenant et ajuste une longe sous son menton. Il roule dans sa main gauche les cinq mètres de corde restant et se dirige vers le rond de longe. Il est maintenant temps pour la jument de commencer le travail.

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