Box de Univers

Coup de main

Le haras avait besoin de main-d’œuvre pour s’occuper des chevaux RM, ces chevaux maltraités récupérés par le haras pour leur donner une seconde chance. Je m’étais portée volontaire pour donner un coup de main.
On m’avait donc assigné un cheval, de qui je devrai m’occuper pour un mois. Son nom est Univers, c’est un étalon curly très agressif. C’est tout ce que je sais de lui. Ma tâche du jour ne consiste qu’à lui donner à manger et graisser son équipement. Après avoir trouvé son box, je m’approche pour au moins voir à qui j’ai affaire. J’aperçois un équidé alezan, qui ressemble à une grosse peluche. M’ayant entendue arriver, il tourne sa tête vers moi pour laisser entrevoir une belle liste blanche descendant entre deux naseaux jusqu’à sa bouche. C’est décidément un vrai canon de beauté ! Je retiens l’envie de passer ma main dans sa crinière bouclée, et me concentre plutôt sur son attitude. Il vaudrait mieux ne pas m’approcher de trop près, au risque de me faire mordre. L’alezan me menace et me montre tous les signes de son mécontentement. Sans tarder, je pars chercher sa (petite) ration d’avoine. Après avoir versé la quantité nécessaire dans un seau, je retourne auprès de l’équidé. L’alezan s’impatiente et commence à taper contre la porte du box. Je le réprimande d’une voix ferme mais calme pour qu’au moins il réalise que son comportement n’est pas bon. J’évite cependant de trop l’énerver et accroche promptement la ration à la porte de son box. Univers se met à manger, méfiant.

Je le laisse en paix et pars vers la sellerie afin d’accomplir la deuxième partie de ma mission. Je saisis la selle et le filet du cheval, et constate qu’ils ont effectivement bien besoin d’un peu d’amour ! Ils ont probablement appartenu à un autre cheval du club précédemment, et n’ont vraisemblablement pas servi depuis un bon bout de temps. Je m’installe à côté de la sellerie et pars chercher le matériel nécessaire à l’entretien des pièces en cuir. Je reviens avec un seau rempli d’eau tiède, du savon glycériné, une éponge, de l’huile, un pinceau, un chiffon et de la graisse. Avec ça, si le cuir est encore sec après mes soins, je ne saurais plus quoi faire ! Je commence par démonter le filet et détacher la sangle et les étrivières de la selle. Puis je trempe mon éponge dans l’eau tiède, frotte le savon dessus, et nettoie le cuir. Je commence par le filet, et finis par la selle. Dès que je suis satisfaite, j’hydrate le cuir en appliquant de l’huile dessus à l’aide du pinceau. Je laisse sécher, et finis par étaler un peu de graisse sur la selle et le filet. Je pousse un soupir de soulagement lorsque j’ai fini. C’était laborieux, mais nécessaire ! Je remonte et range le matériel à l’endroit où je l’ai trouvé. En partant, je repasse par le box de l’alezan. Il a fini de manger, alors je décroche doucement le seau de la porte de son box, pendant qu’il me menace avec ses dents. Il ne m’attaque pas, à mon grand soulagement, après tout je n’ai pas empiété dans son territoire. Je retourne au clubhouse, reposant le seau au passage.

Coup de main

Ma tâche du jour consiste seulement à remettre du foin dans la mangeoire de mon protégé de RM, Univers. Je vais cependant profiter de l'occasion pour le regarder évoluer, et de doucement commencer à l'habituer à ma présence.

Je m'empare d'un seau où je dépose une quantité généreuse de foin, puis je le mouille avec le tuyau d'arrosage, pour éviter que l'équidé en respire les poussières. Dès que le foin est suffisamment mouillé je coupe l'eau et transporte le foin jusqu'au paddock de l'alezan, puisque c'est là qu'il se trouve. Il fait très froid en cette matinée de fin d'octobre, mais je constate en arrivant que l'équidé s'est déjà fait un poil d'hiver. Il ressemble à une vraie peluche! Je ne l'avais pas bien vu hier, car la luminosité du box ne le permettait pas. Le curly, en me voyant arriver, couche ses oreilles et trotte le long de la barrière pour me dissuader de trop m'approcher. Il regarde cependant avec envie le contenu de mon seau. Avec hâte, je verse le foin dans la mangeoire qui est située juste derrière la barrière. Dans ma précipitation, en me reculant de la barrière je trébuche sur un trou sur le sol, mais par chance je parviens à me rattraper à la barrière. Univers sursaute, un peu surpris, puis se jette sur sa nourriture sans me prêter aucune attention. Cela me laisse le temps de l'observer plus en détail. Je remarque notamment une cicatrice sur son flanc gauche. Elle est à peine perceptible grâce aux poils, mais elle a l'air profonde. J'inspecte tout son corps à la recherche d'autres blessures ou anomalies: encolure, tête, poitrail, ventre, dos, canons, jarrets... Je trouve quelques traces suspectes, mais ne parviens pas à déterminer s'il s'agit d'une blessure ou de saleté. Après quelques minutes Univers s'arrête de manger et pars vers le fond du paddock, en m'ignorant complètement. Tant que je n'entrerai pas dans son territoire, il ne m'attaquera pas et se contentera de m'ignorer, semble-t-il. Je décide de rester quelques minutes près de la barrière pour l'habituer à ma présence. Je sors mon téléphone et fais passer le temps en écoutant un podcast. Je n'ai pas grand-chose à faire de toute façon aujourd'hui. Je regarde les arbres qui environnent la série de paddocks de RM d'un air rêveur. Au loin j'aperçois une tache brunâtre, assez difficile à distinguer du tronc, qui se déplace de branche en branche. Probablement un écureuil, je réalise. Au bout d'un quart d'heure je récupère mon seau et pars le ranger.

Coup de main

Cela faisait deux semaines que je m'occupais régulièrement d'Univers, mon protégé de RM. Chaque jour je lui donnais à manger, puis je donnais un coup de main aux palefreniers. L'attitude du curly envers moi n'a pas changé: il est toujours aussi distant et menaçant, raison pour laquelle je ne le panse pas encore, ne voulant pas risquer d'incident. Cependant une routine s'est progressivement installée. J'arrive en général devant son paddock avec du foin, ou de l'avoine, selon les jours. Dès qu'Univers me voit arriver il me menace d'une façon ou d'une autre, pour m'avertir de ne pas m'approcher, puis il s'arrête devant sa mangeoire et, dès que j'ai fini d'y déposer la nourriture, il m'ignore complètement. Je pars ensuite rendre un quelconque service aux palefreniers, puis dès que j'ai fini je reviens voir l'alezan, et reste derrière la barrière pendant à peu près un quart d'heure.

Aujourd'hui est différent. En me voyant arriver, le curly se dirige directement vers sa mangeoire sans chercher à m'intimider. Agréablement surprise, je continue ma tâche quotidienne sans rompre la routine. Même si ça a pris du temps, et que le résultat n'est que minime, Univers a commencé à m'accorder un petit bout de sa confiance. La patience porte toujours ses fruits, après tout. Ne voulant pas briser ce fragile et minuscule lien qui se tisse lentement, mais sûrement, j'agis comme à l'ordinaire et pars accomplir ma deuxième mission du jour: faire les box. Je rejoins les palefreniers, qui ont déjà commencé sans moi, saisis une fourche, et commence à vider les habitacles de leur fumier, pour le déposer ensuite dans une brouette, et sur le tas. Puis je me mets à balayer le sol des box, un par un, pour les rendre impeccables. C'est le jour du curage de box à fond, alors je m'empare du désinfectant et l'utilise pour nettoyer le sol. Dès que j'ai fini je dépose la paille dans le box, et l'étale selon la technique du bateau. Dès que tous les box ont été finis, je pousse un soupir de soulagement. L'effort était certes bref, et nous avons fait tous les box en un temps record, mais il était très intensif. Je retourne auprès de mon protégé, lessivée. Celui-ci, comme à son habitude, m'ignore, bien qu'il soit conscient de ma présence. Au bout d'un certain temps passé à lire une lecture obligatoire, je retourne vers le clubhouse.

Coup de main

Cela allait faire un mois que je m’occupais d’Univers quotidiennement. Une routine s’était installée progressivement, et l’alezan ne se préoccupait plus de ma présence. Au fur et à mesure il montrait de moins en moins de signes d’agressivité, sans doute estimait-il qu’il n’était plus nécessaire de m’intimider, puisque de toute façon je restais toujours en-dehors de son territoire. Je ne souhaitais pas rompre ce début de confiance qui s’instaurait, alors je me tenais toujours strictement à notre routine, mais chaque jour je restais un peu plus à côté de son paddock. Parfois je lisais, parfois j’écoutais de la musique, parfois je lui parlais. Cela ne semblait pas le déranger, il continuait de faire sa vie comme si je n’étais pas là. Si au début il restait surtout au fin fond de son paddock, il se rapprochait un peu plus de moi chaque jour et finissait par ignorer totalement ma présence.

Aujourd’hui est le dernier jour où je dois m’occuper du curly, puisque je ne me suis engagée que pour un mois. Lorsque j’arrive devant son paddock avec son foin, Univers pointe ses oreilles vers moi et se dirige hâtivement vers sa mangeoire. Je lui donne sa nourriture et le laisse manger tranquillement, en partant aider un palefrenier à désinfecter et soigner les plaies d’un autre cheval du RM. C’était plus compliqué que ce que je pensais, mais nous y parvenons tant bien que mal en nous armant de patience. Je reviens ensuite vers le paddock d’Univers, et constate qu’il est juste devant la barrière, la tête haute, me cherchant du regard. Dès qu’il m’aperçoit, il pointe ses oreilles vers moi et reste figé quelques secondes, puis pars faire sa vie un peu plus loin dans son paddock. Il se demandait peut-être pourquoi je prenais si longtemps.

Je m’installe devant la barrière et sors mon livre : autant être productive. Je tombe sur un chapitre particulièrement passionnant tellement que j’en perds la notion du temps qui passe. Lorsque j’ai fini le chapitre, je me résous à arrêter ma lecture, et constate en levant les yeux que l’équidé est très proche de moi, presque à portée de bras. Cela me donne une occasion de regarder de plus près ses cicatrices. Je suis soulagée de ne voir aucune plaie infectée ou encore ouverte, mais il faudrait également que je puisse l’examiner de l’autre côté pour m’assurer qu’il ne soit pas blessé. Malheureusement c’est impossible sans entrer dans son paddock. J’hésite pendant quelques moments à le faire : cela pourrait être très dangereux, et Univers pourrait de nouveau devenir méfiant envers moi. Puis je décide de tenter quelque chose tout de même : si personne ne fait le premier pas, on ne peut pas avancer. Je claque de la langue plusieurs fois pour prévenir le curly. Celui-ci relève la tête et me regarde, méfiant. Il sait que quelque chose se prépare. Prudente, je commence par passer mon bras par-dessus la barrière. L’alezan n’apprécie pas et plaque ses oreilles contre son crâne pour me le signaler. Cela ne sert à rien de forcer, alors je me recule de la barrière. L’alezan me regarde suspicieusement pendant quelques secondes, puis s’éloigne de moi et se met à brouter. Je décide de partir, je suis restée plus longtemps que prévu ici. Sur le chemin, je réfléchis à renouveler mon engagement pour un mois.

Concessions

J’avais finalement décidé de renouveler mon engagement auprès d’Univers en le prenant en parrainage, pour 5 trèfles tous les deux mois. Je commence à m’attacher à l’alezan, et je souhaite qu’il reprenne confiance en l’homme. Je me dirige vers son paddock, comme à mon habitude, avec sa nourriture. Il s’agit cette fois d’une petite quantité d’avoine. Après lui avoir donné à manger, je vais, comme à mon habitude, donner un coup de main aux palefreniers en attendant qu'il ait fini. Je n’y suis plus obligée, mais c'est une chose que j'apprécie, et ça me donne l'occasion de côtoyer divers cavaliers du haras.

Je reviens près du cheval et, comme à mon habitude, trouve un moyen de m’occuper au bord de son paddock. Univers ne me prête pas attention et continue sa vie. Puis, comme la veille, je claque plusieurs fois de la langue pour le prévenir, ce qui attire efficacement son attention, et je tends mon bras de l’autre côté de la barrière. Le curly pointe ses oreilles vers moi, tendu, mais contrairement à la dernière fois il me laisse faire. C’est déjà un grand progrès ! Je prends alors mon appui sur la barrière pour m’asseoir dessus. Cette fois le cheval proteste en me montrant ses dents, alors je redescends tout de suite de la barrière. Je veux lui donner l’impression d’avoir le contrôle de la situation, lui faire comprendre que je ne le force à rien, tout en lui montrant que je veux m’approcher de lui. Voyant ma réaction, le curly me regarde suspicieusement pendant quelques minutes, avant de détourner son attention de moi. Il vaudrait mieux ne pas aller trop vite, ou tout mon travail pourrait partir en fumée. Je me contente alors de rester au bord du paddock, et me mets à lire. Quand j’ai fini mon chapitre, j’interpelle de nouveau l’entier, et m’accoude sur la barrière. Ce sera tout de même plus confortable pour lire. L’alezan hésite, mais n’y voit finalement aucune objection. Je lis alors un autre chapitre, puis me résous à partir. Silencieusement, je m’éloigne de la barrière et range mon livre. Je dois m’occuper de ma nouvelle jument, Utopie. Univers m’a vue du coin de l’œil et tourne la tête pour me regarder partir, avant de vaquer à ses occupations lui aussi.

Concessions

Je venais régulièrement voir Univers, le cheval de RM que j'avais pris en parrainage, et à chaque fois je le nourrissais, puis restais lire à côté de lui. Je tentais également de m'en approcher de plus en plus, ce qui était une tâche compliquée, mais à force de persévérance j'étais convaincue de réussir, bien que le rythme de mes visites ait un peu diminué ces derniers temps. Je pouvais toutefois maintenant m'asseoir sur la barrière sans qu'il proteste.

Je verse, comme à mon habitude, la nourriture dans la mangeoire d'Univers, mais cette fois je reste à côté de son paddock pendant qu'il mange. Une chose que j'ai remarquée ces derniers jours est que l'alezan semble plus calme, plus serein. L'atmosphère est moins tendue lorsque j'essaye d'agrandir mes limites, puisqu'il sait qu'un mouvement d'oreille suffit à m'arrêter. Et d'une manière général il semble plus décontracté en ma présence, y étant sans doute habitué. Dès que le cheval est disponible, j'attire son attention par deux claquements de langue, puis m'installe sur la barrière. Le curly ne réagit pas. Je pose alors doucement un pied au sol, scrutant l'attitude de l'alezan. Celui-ci, après avoir hésité, m'accorde finalement la permission d'entrer sur son territoire. Je pose alors mon deuxième pied au sol, et m'adosse à la barrière. C'est une première, ça! Même si ça a pris beaucoup de temps, on commence à arriver quelque part. Je me mets à lire, comme à mon habitude, pour passer le temps, marquant parfois une pause pour observer l'équidé. Il semble aux aguets, maintenant que je suis dans son paddock, et je sens qu'il va me falloir pas mal de temps pour l'y habituer. Un chapitre plus tard je constate que l'alezan s'est relaxé, sans pour autant être parfaitement à l'aise. Je considère que ces progrès sont déjà amplement suffisants pour aujourd'hui, et je sors lentement du paddock.

Concessions

Depuis un mois, le rythme de mes visites avait encore diminué, et je venais maintenant deux à trois fois par semaine. J'avais conservé la même routine que d'habitude, et je pouvais m'approcher de plus en plus près du cheval, pas à pas, visite après visite. Si bien que le cheval semblait accepter ma présence dans son paddock et même à proximité de lui. Il laissait cependant toujours un périmètre de sécurité d'environ un mètre autour de lui et je ne pouvais pas le toucher. Je passais toujours le temps en lisant sur une souche d'arbre, ou en me promenant dans le paddock du cheval. Parfois je laissais sur le sol derrière moi un morceau de pain ou de carotte, qu'Univers s'empressait de manger. L'alezan se mettait alors parfois à me suivre, c'était devenu une sorte de jeu. J'en profitais pour commencer à instaurer quelques codes vocaux, tels que « suis-moi » au début de notre petit jeu, ou « arrêter » lorsque je m'arrêtais, ou encore « droite » et « gauche » pour indiquer la direction vers laquelle je me dirigeais. J'étais globalement très contente de mes progrès avec le curly qui semblait presque à l'aise avec moi.

Fidèle à ma routine, j'appelle le cheval lorsque j'arrive devant son paddock puis le nourris. Alors qu’il est en train de manger, je passe par-dessus la barrière et pars m’installer sur ma souche d’arbre, pour reprendre ma lecture là où je m’étais arrêtée. Quelques minutes plus tard je constate que l’alezan s’est approché de moi et me regarde avec des yeux pétillants, comme s’il attendait quelque chose. Je me lève doucement et laisse un morceau de carotte sur la souche d’arbre, puis utilise l’expression « suis-moi » qui marque le début du jeu. Je me mets à marcher dans une direction aléatoire, et Univers me suis. Après plusieurs arrêts et tournants, je remarque que l’alezan a diminué la distance qui nous sépare. Je m’arrête et me tourne vers lui, agréablement surprise. Le curly tend son encolure au maximum vers moi, demandant assez explicitement une friandise. Je sors un autre bout de carotte de ma poche et le tends à l’équidé, Univers vient prendre le morceau de carotte directement dans ma paume. Il recule sa tête aussitôt qu’il a pris l’objet de sa convoitise, et je le félicite fortement, très contente de ce nouveau progrès. Je continue le jeu pendant un petit moment et finis par donner un dernier morceau de carotte à l’alezan, qu’il vient de nouveau prendre directement dans ma main. Je quitte le paddock du curly, de bonne humeur pour la journée.

Concessions

La dernière fois, Univers avait fait un gros progrès: il avait accepté de s'approcher suffisamment près de moi pour prendre une friandise dans ma main. Je me dirige avec hâte vers le paddock de l'alezan. Univers a l'air content de me voir, ce qui est réciproque, et comme à mon habitude je le nourris et rends quelques services le temps qu'il ait fini de manger.

Lorsque je reviens, j'entre directement dans le territoire de l'alezan, qui s'approche de moi, les oreilles pointées en avant. Je lui tends une friandise, et après quelques secondes d'hésitation le curly vient la prendre directement dans ma paume. Je le félicite, puis lui demande de me suivre. J'effectue quelques arrêts et quelques tournants à gauche et à droite, puis félicite l'alezan. Il semble bien avoir assimilé les ordres vocaux. Je décide donc d'essayer quelques chose de nouveau. Je me mets à courir en disant énergiquement "Trot!". Univers comprend tout de suite ce que j'attends de lui et se met à trotter derrière moi. Quelques foulées plus tard j'arrête de courir et le récompense avec une nouvelle friandise. Je continue nos exercices habituels en incorporant du trot de temps en temps, pendant un peu moins que dix minutes pour ne pas le lasser. Je m'installe alors dans un coin du paddock pour lire et le curly vient brouter à côté de moi. J'apprécie beaucoup ces visites, elles représentent un petit moment de paix dans ma journée mouvementée, et grâce à elles j'ai pu refaire entièrement ma culture littéraire. Deux chapitres plus tard je me lève et étire mes jambes engourdies par le froid, puis je pars vers mon domaine pour sortir mes propres chevaux.

Concessions

J'étais de retour pour m'occuper d'Univers, le cheval de RM que j'avais pris en parrainage. Plus les jours passaient et plus il me faisait confiance, ce n'est donc plus qu'une question de temps avant que je puisse m'en occuper comme n'importe quel autre cheval. Comme d'habitude, en arrivant devant le paddock de l'alezan, je le nourris et rends quelques services en attendant qu'il ait fini de manger.

J'entre directement dans le paddock du curly lorsque j'ai terminé. Celui-ci s'approche de moi, les yeux pétillants et les oreilles pointées vers l'avant. Je lui demande de me suivre, et demande quelques tournants et transitions. Univers semble vraiment apprécier le travail en liberté, et il a bien assimilé tous les codes. Lorsque je mets un terme au travail à pied, je récompense Univers par une friandise, puis lui tends doucement ma main, pour essayer de le toucher. L'alezan hésite un peu, mais finit par mettre son museau dans ma main. J'interprète ce geste comme la permission de le toucher, et je commence alors à caresser son encolure. Le curly est au début très tendu mais se relaxe vite, et se laisse faire. Je passe quelques minutes à le caresser à différents endroits, examinant ses cicatrices et vérifiant qu'il ne soit pas blessé. Univers semble en bonne santé, bien que très sale. Je sors momentanément du paddock pour chercher quelques brosses, puis reviens auprès du cheval. Celui-ci regarde anxieusement les brosses. Je commence par lui présenter l'étrille, en le rassurant de la voix lorsqu'il semble perturbé. Je me mets ensuite à le brosser, d'abord avec des mouvements délicats, puis de plus en plus énergiques. Dès que j'ai fait tomber toute la boue qui parsème son corps, je passe au bouchon. Univers semble déjà moins anxieux, alors je commence directement à le brosser. La suite du pansage se déroule sans souci, l'alezan semble même l'apprécier; il me donne ses sabots avec beaucoup de bonne volonté lorsque je veux lui curer les pieds. Dès que j'ai fini le pansage, je flatte Univers une dernière fois avant de le laisser sur ça. Je suis agréablement surprise par son calme et sa bonne volonté!

Visite

Univers allait de mieux en mieux. Il semblait plus ou moins avoir accepté ma présence, et je pouvais le brosser sans trop de problèmes. J'allais profiter de mon après-midi libre pour lui rendre visite et lui refaire une petite beauté.

Un palefrenier avait déjà nourri le curly, j'entrais donc directement dans son paddock, déposant ma malle de pansage et un licol au bord. Univers se tourna vers moi et me laissa m'approcher. Je lui parlais d'une voix douce et lui tendais ma main en attendant qu'il me donne explicitement la permission de le toucher. Il effleura ma main avec ses naseaux, et je me mis à le caresser. Je le quittai deux minutes plus tard pour aller chercher le licol. Je ne savais pas comment il allait réagir face à cet objet: peut-être lui rappelait-il de mauvais souvenirs. Il semblait cependant accepter les brosses, donc cela se tentait. Je vins doucement vers l'alezan et, lorsque je fus arrivée à proximité, je lui montrais calmement le licol, en le rassurant d'une voix douce. Univers devint anxieux et s'éloigna de quelques pas. Je continuais de lui parler et lui donnai un bonbon pour l'encourager. Je pris mon temps pour ne pas brusquer l'alezan, m'approchant pas à pas et récompensant le cheval lorsqu'il ne reculait pas. Lorsque je fus assez proche je recommençais à le caresser, puis je passais la longe sur son épaule. Univers frémit mais ne bougea pas. Je le félicitai et lui redonnai un autre bonbon, puis je passais délicatement la longe par-dessus son encolure. Je continuai ainsi de le désensibiliser quelques instants, avant de lui présenter le licol ouvert, puis de l'enfiler progressivement. Lorsque la boucle fut fermée, je félicitai largement l'alezan, laissant beaucoup de mou sur la longe.

Univers avait fait un gros progrès cette fois-ci, et j'allais le récompenser avec un bon pansage complet. Je lui demandai de me suivre en gardant la longe détendue pour qu'il ne se sente pas contraint, et l'alezan obtempéra. Il devait vraiment être dans un bon jour! Je l'emmenais jusqu'à la barrière. Cependant je ne voulais pas l'attacher, de peur qu'il tire au renard. Je passais donc simplement la longe plusieurs fois autour de la barrière, de manière à ce qu'elle se libère si le curly décidait de tirer, mais qu'il se sente tout de même attaché. Univers sembla comprendre et ne bougea pas. J'entamais alors le pansage en passant l'étrille américaine sur la robe touffue de l'alezan. Les poils volèrent partout et se collèrent très rapidement à la brosse. L'été arrivait à grands pas et il fallait bien que le cheval perde son poil d'hiver, acquis par une vie au paddock. Cependant les poils n'en finissaient pas de tomber et je fus obligée d'abandonner au bout de quelques minutes de travail assidu. Univers se montrait docile et était occupé à attraper les touffes d'herbe grasse du bord du paddock. Je passais au bouchon, insistant bien sur les membres, et finis par la brosse douce, qui ne servit qu'à collecter d'autres poils. Je curais alors les pieds du curly, et enduisais d'une généreuse couche de graisse ses sabots. Il voulut d'abord reposer son poids sur moi mais je le repoussais fermement avec mon épaule, et il arrêta. Je finis par lui démêler sa crinière et sa queue, prenant mon mal en patience. Je poussai un long soupir à la fin du pansage, qui aura été sportif! Je dé-enroulais la longe de la barrière, et enlevais doucement le licol d'Univers, pour ne pas générer de réaction brutale. Je félicitais une dernière fois l'alezan en lui donnant un morceau de carotte, puis rangeais mes affaires et repartais vers mon domaine.

Visite

Une nouvelle fois je me dirigeais vers les paddocks de RM, pour rendre visite à Univers, le cheval que je parrainais depuis presque un an. L'alezan se laissait maintenant approcher et soigner, et il avait également repris un peu de poids. Il était toujours un peu inquiet lorsque je lui passais le licol, mais j'espérais qu'avec le temps, le traumatisme s'atténuerait. En cette matinée d'automne j'avais juste prévu un pansage complet. Je devais ensuite le laisser au box car le vétérinaire vérifiera son état de santé plus tard dans la journée.

Je m'approchais calmement du curly après l'avoir appelé, avec son licol. Univers semblait un peu endormi et il se laissa attraper facilement. Je le menai jusqu'à la barrière et l'y attachais avec un nœud que je pourrais aisément défaire en cas de pépin. Sortant machinalement l'étrille de ma boîte de pansage je commençais à enlever énergiquement les larges plaques de boue collées à sa robe avec des mouvements circulaires. Univers ne portait pas de couverture et sa robe s'était bien épaissie pour offrir une protection efficace contre le froid. Ce début de pansage sembla réveiller l'équidé, qui était maintenant attentif à mes gestes. Je continuais mon pansage avec le bouchon, puis avec la brosse douce. Lorsque je fus satisfaite du résultat, je m'attelais à démêler les crins de l'alezan. C'était particulièrement laborieux car sa crinière était bouclée, longue et épaisse. Je notais mentalement de lui refaire une coupe dans le futur proche. Je finis par lui curer les sabots. Univers essaya cependant de dégager ses sabots de mon emprise plusieurs fois de suite. Je ne décelais pourtant aucune blessure qui pourrait lui causer des douleurs. En voyant qu'il commençait à s'énerver, je décidais qu'il serait dangereux d'insister. Je lui donnais un morceau de carotte et quelques caresses pour le calmer, ce qui fonctionna un peu.

Dès que je le jugeais suffisamment calme, je le détachais et lui demandais de me suivre vers l'entrée du paddock. Je tenais fermement la longe sans la tendre, en gardant l'alezan très proche de moi. J'ouvris la barrière du paddock et me dirigeais vers les box du RM. Univers me suivit de manière énergique mais pas incontrôlable pendant quelques mètres, puis il tira d'un coup sur la longe, essayant de s'échapper. Il me traîna sur quelques mètres avant que je puisse réagir. Je tentais de reprendre le contrôle et parvins à l'arrêter, mais l'alezan se braqua et recula dangereusement, menaçant de se cabrer. Je relâchais la tension sur la longe et tentais de le calmer d'une voix douce. Univers repartit cependant en avant, me bousculant au passage, et je fus obligée de me débattre pour reprendre le contrôle. Ce petit manège dura quelques minutes, durant lesquelles j'essayais tant bien que mal de rester calme et de gérer la situation. Décidément, je ne savais pas quelle mouche l'avait piquée aujourd'hui. Finalement, je parvins à m'approcher pas à pas du box, et à y faire entrer le curly dans un élan de panique. J'enlevai la longe de son licol avec précipitation et sortis du box avant que cela devienne dangereux pour moi. Refermant le box derrière moi, je respirais un bon coup, soulagée que cela soit fini. Le cheval semblait mécontent d'avoir été enfermé dans son box et tapa contre la porte avec son sabot. Je le grondais fermement et m'éloignais de son box pour ne pas l'énerver davantage. En partant je recommandais au palefrenier d'être particulièrement vigilent lorsqu'il sortirait le cheval pour l'emmener auprès du vétérinaire.

Objectif: écrire les mots: sapin, neige, noël, cadeaux dans un résumé

La visite vétérinaire d'Univers s'était finalement plutôt bien passée. Le cheval s'était montré méfiant mais il n'avait pas donné trop de fil à retordre à la professionnelle. Celle-ci n'avait pas trouvé de problème de santé, j'en étais rassurée. Je ne savais pas expliquer son comportement de la dernière fois, mais j'imaginais que de telles crises étaient fréquentes chez les chevaux maltraités, et qu'elles pouvaient survenir à tout moment. J'étais passée nourir Univers ce matin au box, et il m'avait semblé de bonne humeur. Je m'attendais donc à ce que le panser ne présente pas de difficulté, mais mon expérience passée m'avait apprise à rester sur mes gardes.

Je prévins d'abord l'alezan de mon arrivée en appelant son nom, afin de ne pas le surprendre. Le cheval leva la tête, me faisant face. Il m'examina plusieurs secondes tandis que j'approchais doucement ma main de sa tête, et se laissa finalement caresser. Je le félicitais et me reculais pour saisir son licol. J'entrais dans son box avec précaution, puis lui attrapais doucement la tête pour lui mettre le licol. Univers n'aimait pas trop ça et se débattit pour se défaire de mon emprise. Je lui parlais pour le rassurer et répétais l'opération tout aussi délicatement de manière à ne pas le brusquer, cette fois avec succès. Je le flattais, puis ouvris la porte du box en grand pour sortir. Univers avait visiblement très envie de se dégourdir les jambes, car il me bouscula en partant d'un pas très rapide. Je le grondais et l'arrêtais tant bien que mal, il ne fallait pas qu'il prenne de mauvaises habitudes. L'alezan était assez mécontent et me le fit savoir en plaquant ses oreilles en arrière et en piétinant. Je lui redemandais de me suivre et cette fois il resta à mon niveau. Je l'attachais à un anneau dans l'aire de pansage commune et flattais une nouvelle fois le cheval pour le féliciter. Je partis ensuite chercher mes brosses. J'avais décidé de rendre l'alezan impeccable, rien que pour le plaisir des yeux. Heureusement il n'était pas trop sale, ayant passé la nuit dans son box. S'il l'avait été, le pansage aurait pu durer jusqu'à Noël! Le Curly piétinait impatiemment pendant le début du pansage, mais il arrêta vite. Au fond, il aimait bien se faire chouchouter, et les massages que lui procuraient les brosses étaient comme des petits cadeaux pour lui. J'insistais beaucoup avec la brosse douce, prenant soin de dépoussiérer sa robe, en particulier sa jolie liste blanche comme de la neige. Univers s'était détendu et lorsque j'eus fini de le brosser, il semblait inhabituellement serein. Je le flattais puis le récompensais avec un bout de carotte. Ceci fait, il était temps de le lâcher au paddock pour qu'il s'y défoule toute l'après-midi. On m'avait informée qu'il avait changé de paddock, je devais donc à présent le laisser dans celui juste à côté du grand sapin. On avais plus de chemin à faire que d'habitude, mais heureusement, Univers resta calme tout le long et se tint respectueusement derrière moi. Une fois arrivés, je lâchais l'alezan dans son nouveau lieu de vie, et l'observais quelques minutes tandis qu'il se défoulait. Puis je partis, laissant son licol à l'entrée du paddock.

Respect à pied

Lors de mes dernières visites j'avais remarqué qu'Univers avait tendance à bousculer en longe. J'allais donc m'atteler à lui faire passer cette mauvaise habitude avant qu'elle ne devienne dangereuse. Arrivant devant le box de l'alezan, je constatais qu'il avait l'air plutôt calme et détendu. Il protesta cependant quand je lui passais le licol, ruinant sa bonne humeur. M'efforçant de rester positive malgré les pensées amères qui me venaient à l'esprit, je le caressais deux bonnes minutes pour le calmer puis j'ouvris la porte de son box afin d'en sortir. Univers me bouscula immédiatement pour sortir de sa prison, me traînant sans scrupule. On n'avait pas tardé à entrer dans le vif du sujet! Je repris tant bien que mal le contrôle à l'aide de voltes serrées et d'actions discontinues, ce qui ne fut pas une partie de plaisir étant donné que l'entier avait bien plus de force que moi et se braquait à la moindre interdiction. Il m'avait tout de même faite tourner en bourrique environ cinq minutes, et lorsqu'enfin il s'arrêta, j'étais à bout de souffle. Je voulais initialement le faire reculer de deux pas à chaque fois qu'il me bousculerait, mais je sentais qu'une telle demande ferait éclater une tempête que je n'étais pas sûre de pouvoir maîtriser. Je me contentais donc de beaucoup récompenser l'alezan tant qu'il était arrêté. Susceptible, Univers boudait et m'ignorait à moitié. La friandise que je lui donnais pour l'appâter ne changea pas grand-chose.

J'incitais alors le cheval à me suivre vers l'aire d'attache, et il me suivit énergiquement, visiblement sur les nerfs. Un pansage l'aiderait peut-être à se calmer. Heureusement l'alezan ne me dépassa pas sur le trajet jusqu'à l'aire d'attache, et je pus effectuer un pansage complet sans trop de difficulté. Univers gigotait pas mal pour me montrer son mécontentement, mais il semblait moins bouder après le pansage. Je passais encore quelques minutes à le caresser pour me faire complètement pardonner, sans succès. Au moins, il était plus calme qu'avant et je pouvais continuer de travailler sur le respect à pied. Je détachais le curly et le faisais marcher sur une allée, à côté des écuries. Je lui demandais régulièrement de s'arrêter. Sur les premiers mètres il resta sage, son allure était énergique mais pas plus rapide que la mienne. Cependant il refusa de s'arrêter, et je dus me débattre deux minutes pour obtenir ce que je voulais. Prendre le contrôle sans l'énerver davantage était un vrai travail d'horloger, il fallait avoir une main de fer dans un gant de velours. Lorsqu'Univers était arrêté, je le récompensais abondamment, ignorant le fait qu'il boudait toujours. Lorsque je voulus reprendre la marche il me dépassa à nouveau, mais il me fallut cette fois moins de temps pour l'arrêter. Je commençais à comprendre comment je devais m'y prendre, et Univers intégrait peu à peu que son attitude n'était pas acceptable. Je l'en félicitais d'autant plus, et continuais l'exercice sur l'allée qui faisait le tour de l'écurie. Le cheval ne me dépassait plus et semblait à la fois calme et résigné. Je décidais de m'en tenir là pour cette fois, et je le rentrais au box, m'assurant de lui laisser une dernière friandise pour le récompenser de sa collaboration.