Cette après-midi j'ai du temps libre, et j'ai décidé d'aller à Rescue Me, cette partie du haras de pado qui recueille les chevaux maltraités et traumatisés. J'ai rapporté quelques bouts de pain sec au cas où. Je commence à observer les chevaux dans les paddocks. Certains ont des balafres, la peau sur les os, d'autres sont agressifs... Quand soudain un cheval attire mon attention. Il s'agit d'un magnifique cheval de sport avec une sublime robe alezanne. Je m'approche et remarque qu'en plus de ça il est merveilleusement bien musclé. Il n'a rien d'un cheval maltraité et a tout d'un cheval de Grand Prix. Je me demande bien ce qu'il fait là. Je lis le petit panneau devant son paddock: Gibraldi. Je l'appelle par son nom et il regarde dans ma direction, sans me prêter trop d'intérêt. Je décide alors de rentrer dans son paddock, me tenant prête à en sortir au moindre signe d'agressivité de la part de Gibraldi. Il se tourne vers moi et recule d'un pas, effrayé. Je me fige sur place et essaye de le calmer en lui parlant d'une voix douce. Malheureusement ça n'a pas l'air de marcher. Le cheval a l'air d'autant plus effrayé. Pour éviter de l'affoler encore plus, je sors du paddock lentement, sans faire de gestes brusques. Gibraldi s'arrête de reculer mais ne me quitte pas des yeux. Visiblement je ne vais pas pouvoir l'approcher si facilement que ça. Je marche lentement vers sa mangeoire et y dépose les deux morceaux de pain sec. Je me demande vraiment ce qui lui est arrivé pour qu'il agisse comme ça. Ceci dit, il est évident que tout n'a pas toujours été rose pour lui. Je vais me renseigner auprès d'autres cavalières, je dois avouer que je suis assez intriguée par cet étalon. Je reviendrais sûrement le voir bientôt car j'ai envie de mieux le connaitre. Sur cette pensée je tourne les talons et pars vers le clubhouse.
maioral
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Sam 16 Jan - 13:53
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Sam 16 Jan - 19:34
Gibraldi
Je viens de finir ma séance de dressage avec Ebrose et comme j'ai encore un peu de temps j'ai décidé de passer à Rescue Me pour rendre visite à Gibraldi. Je me suis renseignée et il s'agit d'un ancien cheval de Grand Prix qui était tombé entre de mauvaises mains. Il s'est alors mis à avoir peur de l'homme. Le haras de pado l'a récupéré il y a peu, en espérant faire disparaitre cette peur de l'homme. J'ai décidé d'y aller en douceur avec lui, de ne surtout pas le brusquer. Il faut d'abord que j'établisse une relation de confiance avec lui, sinon il aura peur de moi. J'ai de nouveau apporté deux morceaux de pain, je veux qu'il associe ma présence à quelque chose de positif. En arrivant je constate que le pain n'est plus dans la mangeoire. J'esquisse un sourire et me tourne vers l'alezan. Je l'appelle et il lève la tête. Il m'observe, ne sachant que faire: m'ignorer ou me craindre? Je m'appuie contre la barrière et il recule d'un pas. Je lui parle avec une voix calme pour le rassurer. Même si je sais que ça ne marchera pas, je veux au moins qu'il s'habitue à ma voix. En effet ça ne marche pas et Gibraldi recule encore d'un pas. Il reste comme ça, tout tendu et observant le moindre de mes mouvements. Je commence à dire du grand n'importe quoi qui n'a absolument aucun sens, si quelqu'un m'entendait il me prendrait pour une folle qui s'est échappée d'un asile. Ne trouvant plus rien à dire, je décide de me taire. Gibraldi pointe ses oreilles vers moi, étonné. Il s'est un peu détendu depuis tout à l'heure, mais continue de me fixer, tous ses sens en alerte. Je sors mes morceaux de pain et me dirige vers sa mangeoire. Gibraldi sursaute puis me suis du regard. Je dépose délicatement les morceaux de pain dans la mangeoire puis m'éloigne. Gibraldi pointe la mangeoire de ses oreilles mais n'ose pas y aller en ma présence. Donc il reste immobile, me regardant attentivement. Je décide d'en rester là pour cette fois, je tourne les talons et pars, le laissant manger les bouts de pain.
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Dim 17 Jan - 16:36
Gibraldi
En arrivant au haras j'ai décidé de commencer par aller voir Gibraldi. J'ai pris deux bouts de pain sec avec moi, comme à mon habitude. Je marche tranquillement vers les paddocks de Rescue Me, et une fois arrivée devant le paddock du rouquin, je claque de la langue pour le prévenir de ma présence. Gibraldi lève brusquement la tête et me regarde intensément, tendu, prêt à fuir. Je m'accoude à la barrière et lui parle d'une voix douce, plus pour qu'il s'habitue à ma voix que pour le calmer car je sais que de toute façon ça ne marchera pas. Gibraldi me fait face, effrayé. Une fois à cours de choses à dire je décide de réciter mon texte de théâtre, on me prendra moins pour une folle et ça me donnera l'occasion de réviser. Je suis vraiment dedans, je mets bien l'intonation et, le temps de réciter mon texte, j'oublie presque que je suis accoudée à la barrière du paddock de Gibraldi. Le cheval s'est un peu calmé, justement. Il a l'air moins tendu même si il n'ose toujours pas retourner brouter. Je le félicite d'une voix calme et rassurante. Puis je me tais et reste immobile, à l'observer. Gibraldi pointe ses oreilles vers moi quand j'ai fini de parler. Au bout de 5 minutes il a l'air d'avoir accepté ma présence en dehors de son paddock. Même si il est toujours attentif à ce que je fais il a l'air bien plus détendu et replonge son nez dans l'herbe. Je souris et le regarde brouter. Je vais rester encore un peu pour que le cheval s'habitue à ma présence. Pour faire passer le temps je sors mon portable et mes écouteurs de ma poche et écoute de la musique. A la fin de la quatrième chanson je range mon portable et mes écouteurs pour m'approcher de la mangeoire du cheval et y déposer ses bouts de pain quotidiens. Gibraldi lève la tête en me voyant bouger, et se tend. Je dépose délicatement les friandises et m'éloigne de la mangeoire. Alors seulement Gibraldi se décontracte. Il attend tout de même que je sois partie relativement loin pour oser manger son pain. Les choses progressent, doucement mais sûrement...
maioral
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Dim 17 Jan - 16:55
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Mar 19 Jan - 19:52
Gibraldi
Je ne dispose que d'une demi-heure cette fois alors j'ai décidé de passer par le paddock de Gibraldi. La dernière fois il avait accepté ma présence en dehors de son paddock, aujourd'hui je vais essayer d'y renter. J'arrive devant le paddock de l'entier, mes deux morceaux de pain habituels avec moi. Je les pose à l'entré du paddock et claque de la langue pour signaler ma présence au cheval. Gibraldi lève la tête et se tend en me voyant. Mais cette fois il ne recule pas! Je souris et fais quelques allers-retours à l'extérieur du paddock, le long de la barrière, pour continuer de l'habituer à ma présence. Au bout de 4 allers-retours Gibraldi a l'air plus détendu et ose baisser la tête pour brouter. Je continue de marcher le long du paddock, je fais encore 4 allers-retours avant de m'arrêter. Le rouquin ne s'arrête pas de brouter pour autant, c'est une bonne chose. Je claque de la langue pour le prévenir que je vais rentrer dans le paddock, puis je commence à grimper sur la barrière. Gibraldi lève la tête et me regarde, effrayé. Je lui parle calmement dans une vaine tentative de le rassurer. Je reste assise sur la barrière et continue de parler au cheval. Au fur et à mesure il se détend. Alors je claque de nouveau de la langue pour le prévenir puis descends de la barrière et m'assieds sur l'herbe du paddock. Gibraldi lève la tête et me regarde, complètement paniqué. Il recule de quelques pas, tandis que j'essaye de le rassurer en lui parlant. Je reste assise 5 minutes sur l'herbe, finalement Gibraldi a arrêté de reculé mais me regarde toujours d'un air complètement épouvanté. Hélas, je suis à court de temps. Je me lève lentement, sans faire de gestes brusques, puis sors du paddock lentement. Gibraldi se décontracte en me voyant à l'extérieur. Je ramasse les deux morceaux de pain, que je pose dans la mangeoire, comme à mon habitude. Puis je pars vers le parking, me promettant de revenir bientôt.
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Mar 19 Jan - 20:12
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Mer 20 Jan - 19:43
Gibraldi
Je vais de nouveau retourner voir Gibraldi, mon petit protégé du Rescue Me. Nous progressons, lentement mais sûrement. La dernière fois j'ai réussi à entrer dans son paddock mais il ne s'est pas habitué à ma présence. C'est donc ce que je vais faire aujourd'hui.
Une fois arrivée devant le paddock de l'entier je claque de la langue et le cheval lève la tête vers moi. Il m'observe quelques secondes avant de replonger son nez vers l'herbe. Apparemment ma présence à l'extérieur du paddock ne semble plus l'inquiéter. Je pose mes deux morceaux de pain à l'extérieur du paddock puis me balade un peu le long de la barrière, ce qui ne semble toujours pas inquiéter le Holstein. Je m'assois alors sur la barrière du paddock. Le rouquin relève la tête et me regarde d'un air méfiant. Il m'observe un certain temps avant de retourner brouter. Je reste encore sur la barrière et lui parle calmement, lui racontant ma journée car je n'ai rien d'autre à dire. Au bout d'un moment le cheval lève la tête et m'écoute attentivement, les oreilles pointées vers moi. Une fois à court de choses à dire je me tais. Gibraldi remue ses oreilles puis retourne brouter. Je souris. Puis je descends de la barrière pour, cette fois, me retrouver à l'intérieur du paddock. Gibraldi relève la tête et me regarde, ne sachant que faire. Il passe quelques secondes à m'observer attentivement, aux aguets, avant de ronfler et de brouter. Je souris et reste immobile, assise dans son paddock, pour que le cheval s'habitue à ma présence. L'alezan me jette souvent des petits regards en coin, s'assurant que je ne tente rien. Au bout d'une dizaine de minutes je me relève et Gibraldi lève la tête et se tend, prêt à fuir. Je sors du paddock et il se détend et me regarde mettre dans sa mangeoire ses friandises habituelles, les oreilles pointées vers moi. Il s'approche même un peu de la mangeoire quand je suis encore là, s'arrêtant à 3 mètres, attendant que je parte. Je tourne les talons et repars vers le clubhouse, joyeuse.
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Jeu 21 Jan - 18:28
Gibraldi
Je vais de nouveau partir voir Gibraldi, le Holstein alezan du Rescue Me que j'ai décidé de prendre sous mon aile. Il progresse énormément, la dernière fois il avait plus ou moins accepté ma présence dans son paddock, je vais donc retravailler ça aujourd'hui. En tout cas, à chaque séance il me donne un peu plus de sa confiance. Je pense que si j'y vais en douceur il finira par me faire entièrement confiance.
Je m'arrête devant le paddock du Holstein et claque de la langue pour le prévenir de ma présence. Gibraldi lève la tête et me regarde, remuant les oreilles. Il a l'air content que je sois venue, merci les bouts de pain sec! Je commence par me balader le long de la barrière du paddock, et Gibraldi n'y prête pas attention. Je grimpe alors sur la barrière de son paddock, cette fois l'alezan m'observe quelques secondes avant de se désintéresser. Je descends de la barrière et m'assois sur l'herbe du paddock. Gibraldi se fige sur place et m'observe à nouveau. Puis il continue de me brouter tout en me surveillant. Je commence alors à lui raconter ma journée, n'ayant rien de mieux à faire. De temps en temps Gibraldi s'arrête de brouter pour m'écouter, les oreilles pointées vers moi. Puis il retourne à son ouvrage. Il a l'air de plus en plus détendu et à l'aise. Ma présence ne semble plus l'inquiéter. Une fois mon récit fini, je m'arrête de parler. Le Holstein me jette un coup d’œil puis continue de brouter comme si de rien n'était. Je me mets alors à quatre pattes et avance ainsi le long de la barrière, à l'intérieur du paddock. L'entier lève la tête et se met face à moi. Il est d'abord effrayé, mais la peur se transforme vite en curiosité. Il doit se demander pourquoi un humain se déplace à quatre pattes alors qu'il peut très bien se déplacer sur deux. Du coin de l’œil je le vois avancer vers moi avec hésitation. Il s'arrête à 3 mètres de moi, n'osant pas avancer plus. Je m'arrête de marcher à quatre pattes et m'assois en tailleur, en face de lui. Nous passons un long moment à nous observer. Ce qui me laisse l'occasion d'admirer son corps délicieusement bien musclé, sa robe magnifique et ses yeux, qui n'affichent pas de la peur mais de la curiosité. C'est vrai, qu'est-ce que je lui voulais, à venir régulièrement pour l'observer et lui laisser deux bouts de pain sec? Au bout d'un moment il rompt le contact visuel pour ronfler puis brouter paisiblement. Je me lève alors sans bruit ni gestes brusques tandis que l'entier me surveille du coin de l’œil. Je sors du paddock et dépose dans la mangeoire deux morceaux de pain sec. Puis je retourne au clubhouse.
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Jeu 21 Jan - 19:29
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Lun 25 Jan - 19:49
Gibraldi
Cela fait quelques jours que je ne suis plus partie voir Gibraldi, je voulais lui laisser le temps de digérer nos séances, en quelques sortes. Mais aujourd'hui je suis d'attaque pour aller le voir! J'ai avec moi deux morceaux de pain sec, comme à mon habitude. Je m'arrête devant le paddock du cheval et l'appelle d'un claquement de langue.
Gibraldi lève la tête et me répond en remuant ses oreilles. Puis il repart brouter. Je m'assois sur la barrière du paddock, et le Holstein n'y prête pas attention. Je descends alors de la barrière pour me retrouver dans son paddock. L'alezan lève la tête et me fait face, une oreille en avant et l'autre en arrière. Je m'assois sur l'herbe et commence à lui parler. Le Holstein m'écoute attentivement. Il ne semble plus être effrayé par moi, c'est une bonne chose. Mais j'ai un peu peur d'aller plus loin, je veux que le premier pas vienne de lui. Je lui raconte ma journée, lui confiant mes angoisses. Pas mal de choses me prennent la tête en ce moment. Je me sens soulagée de pouvoir dire tout ça à quelqu'un, même si je suis à peu près sûre qu'il ne comprend pas. Mais peut-être ressent-il mes émotions? Gibraldi ne me lâche pas des yeux, comme absorbé par mes paroles. Il est parfaitement détendu et fait même quelques pas vers moi. Une fois que j'ai fini il n'est plus qu'à deux mètres de moi. Il tient son encolure baissée en ma direction et les oreilles pointées vers moi. Je suis surprise, je ne pensais pas arriver à ce résultat si rapidement. Gibraldi hésite avant de faire trois pas dans ma direction, seulement 50 centimètres nous séparent maintenant. Je plonge mes yeux dans les siens, pour y voir de la curiosité et de la gentillesse. Je souris, ce contacte visuel me calme. Nous restons une minute ainsi avant que Gibraldi ne s'éloigne et reparte brouter. Je me lève alors et sors du paddock. Je dépose dans la mangeoire les deux morceaux de pain puis me dirige vers le clubhouse.
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Mar 26 Jan - 9:38
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Mar 26 Jan - 18:45
Gibraldi
J'ai une petite heure de libre cette fois alors je vais repasser voir Gibraldi. La dernière fois il s'était beaucoup rapproché de moi et tout signe de peur avait disparu dans son regard. Il commence à me faire confiance, ça fait plaisir. J'ai rapporté, comme à mon habitude, deux morceaux de pain ainsi que mes écouteurs et mon portable.
En arrivant devant le paddock du Holstein je claque de la langue, prévenant le cheval de ma présence. Il lève la tête et se tourne vers moi, remuant les oreilles. Je pose mes morceaux de pain devant le paddock avant de sauter par-dessus la barrière. Gibraldi me regarde faire sans ciller. Je m'assois en tailleur dans l'herbe et le salue. Puis je lui raconte ma journée, comme d'habitude. Une fois mon court récit fini, je me tais. Le Holstein s'est un peu approché de moi pendant que je parlais et m'a écouté attentivement, remuant ses oreilles de temps à autre. Maintenant il n'ose plus bouger, me regardant fixement. Au bout de quelques minutes je sors mon portable et mets mes écouteurs pour écouter un peu de musique. En même temps je regarde l'alezan, qui reste pétrifié à deux mètres de moi. Soudain ma chanson préférée commence. Je ferme les yeux, concentrée sur la musique. Elle me rappelle tellement de bons souvenirs! Vers la fin de la chanson je sens quelque chose de chaud et doux jouant avec mes cheveux. Surprise, j'ouvre brusquement les yeux. Les premières choses que je vois sont les antérieurs et le poitrail de Gibraldi. Mon regard remonte jusqu'à son encolure, puis je lève la tête pour voir les naseaux du Holstein, qui ont arrêté de jouer avec mes cheveux. L'alezan recule d'un pas, surpris lui aussi. Je tends ma main vers lui avec ma paume ouverte, et Gibraldi vient poser son bout du nez dedans. Je remonte alors ma main sur son chanfrein puis sur son front, caressant lentement sa tête. Le cheval se laisse faire. Il n'est plus effrayé par ma présence. Un grand sourire vient étirer mes lèvres. Je me relève et continue de caresser la tête du Holstein une minute, avant de tourner les talons. Nous avons énormément progressé aujourd'hui, et je ne veux pas en faire trop. Je pose les deux morceaux de pain dans la mangeoire avant de m'en aller, suivie du regard de Gibraldi.
Whappa
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Mar 26 Jan - 19:09
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Sam 6 Fév - 16:46
Gibraldi
Ça fait longtemps que je ne suis pas partie voir Gibraldi, donc c'est ce que je vais faire aujourd'hui. La dernière fois il m'avait accordé sa confiance. Il fait d'énormes progrès au quotidien, et je suis sûre que d'ici peu il redeviendra normal. J'ai avec moi deux morceaux de pain, comme d'habitude.
Je m'arrête devant ce paddock qui m'est maintenant familier, puis claque de la langue pour appeler Gibraldi. Le Holstein lève la tête et me répond en remuant les oreilles. Je m'approche de la barrière du paddock, puis saute par-dessus, sans que ça n'inquiète l'alezan. Je reste debout dans le paddock, devant la barrière, demandant la permission au cheval de m'approcher. Il hésite un peu mais finit par faire quelques pas vers moi. Je me mets alors aussi à marcher vers lui, le plus calmement possible. L'alezan est un peu surpris et s'arrête. Je m'arrête aussi. Je tends ma main vers l'avant et lui parle de façon rassurante, l'incitant à venir vers moi. Finalement Gibraldi s'avance vers moi avec hésitation et plonge son bout du nez dans ma main. Avec mon autre main je caresse son encolure. Le Holstein se tend mais se laisse faire. Je continue de lui parler calmement et de lui caresser l'encolure. Finalement le cheval se détend. Je me glisse de son côté gauche et commence à lui caresser l'épaule. Le cheval tourne sa tête vers moi et se tend. Je continue de le rassurer jusqu'à ce qu'il se détende. Puis je lui caresse le flanc, la croupe, passe de l'autre côté lui caresse l'autre flanc, le poitrail... A chaque fois que le cheval se tend je le rassure avec ma voix, et à chaque fois il finit par se calmer. Finalement il ne prête plus vraiment attention à mes caresses, parfaitement détendu. Je le félicite avec ma voix, il a beaucoup progressé aujourd'hui! Je sors de ma poche un morceau de pain et le donne au cheval. Gibraldi hésite un peu mais finit par le prendre. J'attends qu'il ait fini de le manger pour lui donner l'autre morceau de pain. Cette fois le cheval n'hésite plus et le prend directement. Je lui caresse l'encolure pour lui dire au revoir puis tourne les talons et sors du paddock. Je suis pleinement satisfaite de ma séance, Gibraldi progresse à la vitesse de l'éclair! Je me dirige vers le clubhouse, me promettant de revenir bientôt.
Gibraldi. C'était le nom gravé sur la plaque dorée, clouée à la porte du paddock. Peu d'informations sur ce cheval, si ce n'est sa race et son âge, un étalon holstein de 10 ans. Rhéa se tenait devant le paddock, accoudée à la barrière. Elle avait lu le dossier du cheval qu'elle observait maintenant. Elle connaissait son histoire, dans les grandes lignes. Ce qu'on avait pu retirer de son passé. L'étalon, alezan, l'observait, pas très loin de la barrière, mais pas près non plus. On aurait dit qu'il se tenait prêt à toute éventualité face à l'inconnue. Mais étrangement, elle restait là, sans bouger. Elle observait. Elle observait les reflets du soleil sur la belle robe alezane de l'étalon. Elle observait sa façon d'être, de réagir. Ainsi, quand elle avait repoussé une mèche de cheveux derrière son oreille, l'étalon avait eu un mouvement de recul. De longues minutes plus tard, elle se hissa souplement par dessus la barrière et se laissa tomber dans l'herbe, toujours observée par le cheval. Mais elle ne se dirigea pas dans sa direction, elle partit en direction du ruisseau. Il y avait un arbre avec une branche très basse, dans ce paddock. Un livre à la main, elle s'y installa, dos contre le tronc, et commença à lire tranquillement, sans prêter attention au cheval. Ce dernier l'avait suivie, de loin. Au début, il avait été inquiet puis il s'était calmé lorsqu'il avait vu qu'elle ne se dirigeait pas vers lui. Alors il s'était approché. Plusieurs heures s'écoulèrent ainsi. La jeune femme lisait toujours son livre, tournant les pages. L'étalon s'approchait de plusieurs pas de temps à autre, mais l'humaine ne bougeait toujours pas. Elle leva les yeux vers lui lorsqu'il entra dans son champ de vision. Il était près d'elle. Curieux ? Peut être. Probablement. Inquiet ? Ses mouvements répétés d'oreilles le montrait. Après tout, il ne savait pas qui elle était. Elle songea que c'était un magnifique cheval. Mais d'aussi près, elle pouvait voir des cicatrices sur ses flancs, ou au niveau de la selle. Elle secoua la tête, exprimant ainsi le dégoût qu'elle ressentait pour les personnes qui avaient pu oser faire une telle chose à un animal, surtout un cheval.
« Coucou mon grand. Je m'appelle Rhéa. »
Elle lui tendit la main, tout doucement, afin de ne pas l'effrayer. Il eut un mouvement de recul brutal, releva la tête et fit plusieurs pas en arrière. Elle lui parla d'une voix douce, lui expliquant qu'elle ne lui ferait pas de mal, qu'elle voulait simplement l'aider. Mais aussi qu'elle ne le ferait qu'avec son aide, qu'ils devaient travailler ensemble. Elle se remit à lire son livre, jusqu'à sentir le souffle chaud de l'étalon sur ses doigts. Elle lui tendit la main, doucement, en lui parlant gentiment. Il la sentit et un sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme. Enfin ils allaient pouvoir faire connaissance !
Elle lui caressa doucement le chanfrein puis plongea ses yeux dans les siens. Ils exprimaient un peu de curiosité, mais avant tout, une profonde lassitude, plus aucun désir de vivre. Elle eut mal pour lui. Et elle se promit de tenter tout ce qu'elle pourrait pour venir en aide à ce magnifique animal. Elle sortit un bonbon pour chevaux à la banane de sa poche et le tendit au cheval, qui l'engloutit avec hésitation.
Lorsque l'étalon ne bougea plus, elle se leva. Elle se doutait qu'il ne resterait pas immobile longtemps. Elle lui flatta l'encolure avec douceur en lui parlant, d'un côté puis de l'autre. Elle lui caressa doucement les épaules, puis les antérieurs, avant de passer au ventre. Elle ne pousserait pas plus loin, au cas où. Elle ne connaissait pas bien le cheval et un cheval peureux était très imprévisible, plus encore si explosif. Il suffisait que quelque chose l'effraye pour qu'elle soit blessée. Rhéa décida que c'était terminé pour aujourd'hui. Elle tendit au cheval un autre bonbon, qu'il mangea, puis elle prit son livre et repartit en sens inverse. L'étalon la regarda s'éloigner puis disparaître, de l'autre côté de la barrière.
Je profitais d'un temps mort pour rendre visite à Gibraldi, l'alezan de Rescue Me que j'appréciais d'aller voir. Pour aujourd'hui, je m'étais munie d'un nécessaire de pansage, d'un licol et d'une longe, afin de pouvoir m'occuper de lui réellement. Je le vis un peu plus loin, qui broutait paisiblement dans son pré, le soleil au dessus de lui. J'ouvris la barrière et pénétrai dans le domaine de l'alezan. Je déposai le sac de pansage près de la barrière puis, munie du licol, je me dirigeais doucement vers l'étalon. Il ne bougea pas en me regardant approcher mais je le vis se tendre. Je m'arrêtais non loin de lui, afin de le laisser me jauger. Puis je franchis les derniers mètres qui nous séparaient lorsque je fus sure qu'il ne fuirait pas. J'effleurais doucement son encolure, avant de le caresser de façon plus marquée, puis je lui enfilai le licol et y attachai la longe. Je le conduisis tranquillement à la barrière, posant la longe dessus. Ainsi, s'il voulait fuir, il le pourrait. Mais certains chevaux, ayant l'illusion d'être attachés, ne bougeaient pas. Ne connaissant pas bien Gibraldi, je ne voulais pas lui ôter le choix. S'il tirait, il comprendrait vite qu'il était libre. Je le caressais un moment en lui parlant de tout et de rien, afin qu'il fasse connaissance avec moi, ma voix, mon odeur. Puis je me saisis d'une étrille, que je lui présentais. Il la sentit mais ne réagit pas. J'entamai donc des mouvements circulaires sur sa robe afin de la débarrasser de la boue séchée. Je ne la passai cependant pas sur la tête, les membres ou le ventre. Pour ça, je me saisis du bouchon, que je passais prudemment sur les zones sensibles du cheval, puis je m'en servis sur les zones que j'avais déjà nettoyées à l'aide de l'étrille, afin de retirer le reste de la saleté. Je me servis de la brosse douce histoire de terminer le travail sur la robe de l'étalon, qui sembla apprécier les soins, même s'il resta globalement amorphe. Sa couleur alezane semblait déjà bien plus vive qu'un moment avant. Tout en continuant à lui parler, je m'attaquais à sa longue crinière, emmêlée et pleines de chardons, le cauchemar de tous les cavaliers. Mais mèche par mèche, je finis par arriver à faire ressembler sa crinière à une vraie crinière. Je la raccourcis un peu à l'aide du peigne, de façon à ce qu'elle ressemble plus à quelque chose. Puis je fis de même avec sa queue, tout en lui parlant tranquillement de tout et de rien et lui expliquant chaque chose que je faisais. Une fois que j'eus terminé, je me saisis du cure-pied et je nettoyais les pieds de l'étalon. Il se raidit quand je les saisis mais ne bougea pas du tout. J'eus cependant l'impression qu'il en avait envie mais que quelque chose l'en empêchait. Son passé et la violence de son ancien propriétaire ? L'envie de frapper cette personne m'effleura l'esprit. Comment pouvait-on faire autant de mal à un animal !? Je graissais les pieds du cheval, afin de les nourrir un peu. Lorsqu'il aurait moins peur, il faudrait sans doute lui faire voir un maréchal-ferrant mais pour l'instant, ses pieds n'étaient pas en trop mauvais état. Je donnais une friandise à l'étalon, une fois que j'eus terminé de nettoyer ses pieds. Puis je terminais le pansage de l'étalon par le nettoyage de ses yeux et de ses naseaux avec une éponge. Je donnais à Gibraldi quelques morceaux de pain et une pomme tout en lui parlant et le caressant, puis je lui retirais le licol. Il ne bougea pas. Je restais alors quelques minutes de plus pour lui parler et le caresser, puis je regardais ma montre, je lui dis au revoir en lui promettant de revenir vite, et je m'en allai.
C'était enfin arrivé. J'avais reçu l'aval des directeurs du Haras de Pado, qui avaient été impressionnés par mes prouesses avec Légende, la Paint Arabian pie palomino inapprochable. Aussi avais-je reçu l'autorisation de l'acheter, sous une condition : ne jamais la revendre. Heureuse, je me dis que d'autres chevaux avaient besoin de mon aide. Et j'avais promis d'aider Gibraldi, un ancien cheval de Grand Prix de Dressage. Un magnifique alezan d'une dizaine d'années. Je décidai donc de lui rendre une petite visite.
En longeant les paddocks de Rescue Me, j'aperçus Evarinya, une jument argentée, dans l'ancien paddock de Légende. Je songeai avec tristesse que pour chaque cheval sauvé, il y avait la queue pour le « remplacer » par un nouveau cheval au lourd passé. Plusieurs paddocks plus loin, j'aperçus enfin le bel alezan aux deux balzanes postérieures.
Je rentrai dans le pré et je refermai soigneusement la barrière derrière moi. L'étalon alezan arriva tranquillement au pas et s'arrêta à plusieurs mètres de moi. Je m'approchais de quelques mètres sans que celui-ci n'esquisse un mouvement. Je m'arrêtais non loin et je laissai le cheval au regard éteint venir à moi. Il hésita, puis, me reconnaissant, vînt me voir. Je le caressai un moment, cherchant les zones où il préférait les grattouilles. Contrairement à Légende, Gibraldi ne semblait pas apprécier sur le front tant que ça. Par contre la nuque devait être son pêché mignon. Dès que j'y aventurai mes doigts, il étendit l'encolure et soupira doucement. Je souris et appuyai plus fort.
Après plusieurs minutes, je sortis une étrille de mon sac à dos et je la passai sur l'étalon, retirant les poils morts par plaques. Peu à peu, saletés et poils partant, sa robe terne laissa place à un bel alezan aux reflets dorés à cause du soleil. Je lui passai ensuite soigneusement le bouchon et je terminai par la brosse douce. Gibraldi sembla apprécier par moment, mais la majorité du temps, il resta simplement amorphe. Seules les grattouilles avaient semblé faire briller temporairement son regard. Je démêlai sa crinière et sa queue après avoir retiré tous les chardons et je terminai par lui curer et lui graisser les pieds. Même s'il avait l'oeil éteint, il avait quand même une bien meilleure mine qu'au départ.
Vu son attitude, je me doutais que tenter de jouer avec lui tout de suite ne mènerait pas à grand chose. Aussi lui mis-je son licol, j'y accrochais sa longe et je le conduisis tranquillement à la plage. Il me suivit sans faire d'histoire, toujours aussi éteint. Je le caressai, cherchant un moyen de le réveiller un peu. Finalement, les dunes se présentèrent à nous vingt bonnes minutes plus tard. Gibraldi releva la tête et huma l'air. Ses yeux se mirent à briller de plaisir et il mit les pieds dans le sable.
« Ah ! Voilà qui est mieux ! » fis-je doucement.
L'étalon semblait un peu plus réceptif, ce qui me fit sourire. Sans doute n'avait-il jamais rien vu d'autre que ses carrés de dressage. La plage, c'était autre chose. Plus vivant, plus joyeux, il observa le sable avec curiosité. Nous allâmes jusqu'au bord de l'eau et Gibraldi se montra soudain fasciné par le mouvement des petites vagues qui venaient mourir sur la plage. Quand elles remontaient, l'étalon alezan reculait, et quand elles repartaient vers le large, il avançait pour les suivre. Jusqu'au moment où une vague un peu plus grosse arriva et Gibraldi ne recula pas assez. Cette vague lui trempa les membres et la tête, qui traînait un peu plus bas. Avec son allure de cheval mouillé, il secoua la tête alors que j'éclatai de rire. Lui rendant un grand bout de longe, je l'éclaboussai. Il me regarda, se secoua et, pour la première fois, je le vis véritablement content. Il m'éclaboussa à son tour en faisant une sublime jambette dans l'eau, frappant la surface de l'eau comme si sa vie en dépendant.
Nous jouâmes ainsi de longues minutes, et j'appréciais de voir Gibraldi comme ça. C'était, bien sûr, temporaire, mais au moins, pendant quelques minutes, il aurait vu que la vie pouvait être aussi douce qu'elle pouvait être enfer. Finalement, je conduisis Gibraldi sous les douches – nous eûmes besoin des trois – et je le rinçai pour éviter que le sel ne colle à ses poils. Lorsque nous quittâmes la plage, Gibraldi s'éteignit à nouveau, mais il me semblait tout de même qu'il restait une mini étincelle au fond de ses yeux.
Une fois au pré, je lui donnais quelques friandises puis je le laissai là dessus pour la journée. Je quittai le paddock après une dernière caresse. Nous aurions tout le temps de trouver quoi faire pour lui rendre les yeux aussi brillants qu'ils l'avaient été à la plage. Et lui rendre l'étincelle de vie qu'il avait autrefois, sur les carrés de dressage.
Cette étincelle représentait un espoir. Une chance pour que tout ne soit pas perdu, avec lui. Et surtout, un espoir.
Une question de confiance #1 | Gabriel & Gibraldi❀ 910 mots
Gabriel ne s’aventurait jamais du côté du Rescue Me lors de ses visites au haras de Pado. Jamais. Malgré ses apparences, l’ambiance qui régnait là-bas le rendait maussade et lui donnait du vague à l’âme. Il savait que s’il y mettait les pieds, il peinerait grandement à ne pas avoir envie de prendre sous son aile tout ces pauvres chevaux avec qui la vie n’avait pas été tendre. Pourtant, lorsque Olivia lui avait montré des photos d’un grand étalon alezan qui s’y trouvait, il avait tout de suite été subjugué. Une grande prestance, cachée par un regard apeuré et désabusé. Sans savoir vraiment pourquoi, Gaby s’était mis en tête qu’il devait l’aider. Pas qu’il le pouvait, non. Qu’il le devait. Et c’est pour cette raison précise qu’il se retrouvait là, de bon matin, lui qui redoutait cet endroit comme s’il s’agissait des enfers en personne. Il tenta de ne pas trop s’attarder sur les autres équidés, concentré uniquement sur les pancartes accrochées aux portes des paddocks, jusqu’à ce que ses yeux tombent sur celle recherchée. Gibraldi. Finalement, il autorisa son regard à passer par dessus la clôture. Son coeur se serra face à la vue qui s’offrait à lui, le holstein prostré au fond de son enclos, les oreilles tournées vers l’arrière dans une posture aux aguets. Gabriel commença par lui parler pendant de longues minutes, habituant l’alezan au son de sa voix avant de pénétrer avec lenteur dans le paddock. Gibraldi se tendit, l’observant du coin de l’oeil avec attention. Le jeune homme décomposa chacun de ses gestes sans jamais s’arrêter de discuter, restant tout de même sur ses gardes, prêt à réagir adéquatement à toute situation dangereuse. Il fit de son mieux pour ne pas fixer l’étalon avec insistance, ne souhaitant pas qu’il se pense pris au piège d’un prédateur sur le point de lui sauter dessus. Calmement, il s’immobilisa à plusieurs mètres, parlant toujours de tout ce qui pouvait lui passer par la tête dans un discours parfois insensé. Il tenta de réprimer la boule qui se formait dans son ventre et le sentiment grandissant d’injustice qui montait en lui en remarquant certaines cicatrices qui n’avaient pas été visibles sur les photos de Liv. Gaby ne pouvait concevoir que l’on puisse faire cela à un animal, qu'il soit de grand prix ou non. L’appât du gain pouvait être un pire démon que le diable en personne.
Gibraldi ne bougea pas du coin où il s’était prostré, tendu et semblant comme résigné. Gabriel essaya de l’appâter à l’aide d’une carotte, sans grand succès, ne gagnant qu’un regard que l’étalon détourna bien rapidement. Progressivement, le jeune homme raccourcissait la distance entre eux, s’immobilisant à chaque pas pour laisser l’occasion au grand alezan de détaler si l’envie lui prenait. Il n’en fit rien, se contentant d’écouter avec attention la voix masculine qui continuait à lui parler. Gaby lui-même ne savait pas comment il était possible qu’il ne soit pas déjà à court de mots. Dans son monologue sans grande cohérence, il se mit à chantonner une berceuse que sa mère lui chantait souvent lorsqu’il était petit. Gibraldi sembla alors enfin se détendre un petit peu, les oreilles en alerte et le regard fixé sur l’humain avec une certaine curiosité. À présent bien plus proche mais pas encore à portée de main, Gaby lui présenta de nouveau la carotte, que l’étalon vint sentir du bout des naseaux en tendant son encolure. Pourtant visiblement intéressé, il se redressa dans sa position initiale malgré les encouragements de Gabriel. Ce dernier cassa la carotte en deux dans un claquement qui fit sursauter fortement Gibraldi dont les muscles de tendirent à nouveau tandis qu’un ronflement s’échappait de ses naseaux. L’homme s’insulta mentalement de se mouvement aussi stupide auquel il aurait du penser bien avant. Il recula d’un pas pour laisser de la place au cheval, reprenant sa berceuse depuis le début d’une voix qu’il voulu encore plus calme qu’auparavant. À nouveau, l’alezan sembla se détendre et Gaby reprit son avancée dans sa direction en de petits mouvements qu’il essayait de décomposer le plus possible.
Cette fois, il s’approcha de façon à ce que l’étalon soit à portée de main, s’abstenant cependant de le toucher. Positionné face à lui, Gibraldi accepta cette fois le morceau de carotte tendu dans sa direction, félicité vocalement par Gaby qui souriait de cette première victoire aussi petite soit-elle. Il laissa le temps au holstein d’avaler ce premier bout avant de lui présenter le second, en profitant pour le caresser très brièvement et du bout des doigts entre les naseaux. S’il sentit le contact, le grand alezan n’en montra aucun signe, se contentant d’accepter, sans se faire prier cette fois, la friandise qui lui était offerte. Une fois les mains vides, il répéta la même caresse. Graduellement, Gabriel fit remonter ses doigts sur le chanfrein jusqu’à la petite marque blanche entre les yeux de l’étalon. Sa progression se fit la plus lente et respectueuse possible, l’homme s’arrêtant à chaque signe d’inconfort de la part du cheval. Il put finalement le grattouiller au niveau de sa pelote, ne s’attardant pas malgré son envie de poursuivre. Prenant son mal en patience, Gabriel salua l’étalon en sortant lentement de l’enclos, l’attention de l’alezan fixée sur lui. Il venait d’obtenir déjà bien assez de victoires pour une première approche et il ne désirait pas dépasser les limites de Gibraldi en le poussant de trop dans ses retranchements. Ils avaient largement le temps.
Whappa
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Lun 23 Nov - 11:34
J'imagine bien Gabriel parler tout seul comme un schizophrène
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venom
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Lun 23 Nov - 17:38
Une question de confiance #2 | Gabriel & Gibraldi❀ 956 mots
Gabriel avait songé toute la soirée de la veille à Gibraldi, réfléchissant aux meilleures approches possibles et à tout ce qu’ils auraient à travailler une fois la pleine confiance de l’étalon acquise. Il avait l’intime et ferme conviction que l’alezan avait encore énormément à offrir malgré le triste sort que lui avait réservé la vie ces dernières années. Ayant du mal à stopper les divagations de son cerveau, il n’avait dormi que d’un oeil, se réveillant aux premières lueurs du soleil, embrumé de sommeil mais néanmoins enjoué face à la journée qui l’attendait. La matinée passa avec rapidité, Gabriel occupé à ses tâches quotidiennes sans avoir vraiment l’occasion de penser à d’autres choses, notamment à un certain étalon. Il s’occupa de Starlord, ne le laissant pas de côté malgré son intérêt tout nouveau pour le holstein du rescue me. Olivia lui avait demandé l’autorisation de le monter dans l’après-midi, aussi ne s’inquiéta-t-il pas du manque d’exercice. Il le savait entre d’excellentes mains avec sa petite soeur et un changement de cavalier de temps en temps ne pouvait être que bénéfique. L’esprit tranquille, il prit la route du haras de Pado sur les coups de treize heures, prêt à reprendre avec Gibraldi là où ils s’étaient arrêtés la veille.
Il fit de son mieux pour ignorer l’étrange sentiment qui s’emparait de lui en traversant les paddocks du rescue, essayant de ne pas trop s’attarder sur les autres chevaux qui avaient tous besoin d’attention à leur manière. Il s’arrêta devant l’enclos de l’alezan, regardant celui-ci brouter quelques brins d’herbe au loin. Gibraldi redressa la tête au son de la voix de Gaby qui le saluait, mouvant ses oreilles dans sa direction avec une certaine attention. Il se tendit bien moins qu’hier même s’il ne fût pas complètement détendu, reconnaissant probablement l’humain avec qui il avait partagé une heure ou deux le jour d’avant. Gabriel recommença son discours sans grande cohérence, piquant la curiosité de l’étalon qui garda son regard lui. Il le laissa s’approcher progressivement, pas complètement serein mais n’ayant pour autant pas de mouvement de recul. Gabriel effectua la même progression lente que la veille, félicitant Gibraldi d’une voix douce et posée afin qu’il puisse calquer son attitude sur la sienne. Le holstein tendit les naseaux dans sa direction, décontractant petit à petit les muscles de son encolure, restant tout de même prêt à réagir en cas de mouvement trop brusque. Une fois assez proche, Gaby lui proposa un bout de carotte qu’il accepta sans trop se faire prier, rentrant cette fois un peu les naseaux vers son poitrail quand les doigts de l’homme vinrent le toucher avec légèreté sur le bout de nez. Il ne recula pas, semblant plus surpris par le geste qu’apeuré et laissa Gabriel retenter l’expérience, ne montrant pour le coup aucune réaction. Il fût de nouveau récompensé par une friandise, laissant la main masculine remonter sur son chanfrein pour venir le gratter doucement au niveau de sa pelote comme hier. L’homme ne dût pas s’arrêter, Gibraldi ne montrant pas de signe d’inconfort même s’il ne fût pas complètement à l’aise à en croire le reste de son corps toujours tendu bien qu’un peu moins qu’auparavant. Gaby laissa un sourire se dessiner sur son visage, se réjouissant du moindre petit pas dans la bonne direction.
Tournant le dos à l’étalon, il fit quelques pas en direction de la porte de l’enclos, souhaitant lui laisser quelques minutes de tranquillité pour réfléchir avant de poursuivre ses brèves manipulations. Gabriel fût surpris d’entendre les pas de Gibraldi derrière lui, ce dernier s’arrêtant en même temps que Gaby qui s’immobilisait pour se tourner face au cheval. Le jeune homme aurait pu sauter de joie dans la seconde s’il avait su que cela ne risquait pas d’effrayer le grand alezan. À la place il le félicita d’une voix enjouée avant de lui tendre un morceau de carotte tout en s’approchant à nouveau de lui. Retenant ses ardeurs et son impatience, il reprit donc ses caresses au niveau du chanfrein, passant progressivement sa main sur son auge pour remonter au niveau de sa joue. Lentement mais sûrement, il parvint à le gratter derrière les oreilles, Gibraldi semblant beaucoup apprécier cette attention. Gaby s’en fit une note mentale qu’il conserva précieusement dans un coin de son cerveau. L’étalon recula d’un pas lorsqu’il se décala sur le côté pour se positionner au niveau de l’encolure. S’immobilisant immédiatement, l’homme l’encouragea d’une voix posée, attendant que Gibraldi se décontracte à nouveau pour lui donner un morceau de carotte. Une fois le holstein assuré que rien de mal ne lui arriverait, Gaby tendit sa main en direction de l’encolure comme pour le caresser mais laissa son bras en suspend, laissant le choix à l’alezan de fuir s’il le désirait. Il jeta un coup d’oeil à la main tendue avant de porter son attention sur un bruit hors de l’enclos, démontrant qu’il considérait Gabriel, tout au moins, comme un moindre danger. Celui-ci se permit alors de finalement poser ses doigts contre les poils roux, le caressant toujours avec une certaine lenteur et s’arrêtant à chaque signe d’inconfort de la part de Gibraldi. Il parvint à atteindre le garrot, décidant de ne pas aller plus loin que la limite imposée par les premières cicatrices qui se posaient sur le chemin de ses doigts. Doucement, il revint lui caresser le chanfrein, puis le gratta de nouveau derrière les oreilles tout en lui offrant son dernier morceau de carotte. Ils avaient assez avancé pour aujourd’hui, Gibraldi ayant d’ores et déjà fait preuve d’une certaine confiance pour le moins inattendue si tôt dans leur relation. Gabriel ne s’en plaint absolument pas, promettant à l’étalon de revenir le plus rapidement possible pour s'occuper de lui.