Box de Ariel

La douce Ariel l'attendait dans son box, bien au chaud par cette rude journée d'hiver. Lyna avait décidé de faire une petite pause dans sa peinture en allant voir la criollo. Attrapant au passage son sac de pansage fraîchement acheté, elle se dirigea vers le seul box occupé.

La jument tourna la tête vers elle et hennit puissamment à son encontre. Cela fit sourire Lyna de bonheur, elle caressa le chanfrein de la jument avant de pénétrer à l'intérieur du box. Passé, un petit moment avec la grise lui ferait le plus grand bien.

La peinture lui faisait tourner la tête et l'odeur lui donnait des migraines affreuses. Elle fit tomber le sac de pansage dans la paille puis l'ouvrit en grand pour pouvoir attraper l'étrille ou plutôt la brosse dite magique. Une brosse multifonction à vrai dire, elle servait aussi bien d'étrille que d'éponge pour la douche ou de couteau de chaleur.

La jument, passant sa vie dehors, était dans un état pitoyable. De la boue de partout, jusque derrière les oreilles. Une plaque de boue collée sur la joue droite, elle allait avoir du boulot. Elle s'y attela donc joyeusement, commençant par le dos et le ventre de la jument.

Celle-ci semblait apprécier qu'on prenne soin d'elle, la brune fit partir le maximum de boue, mais les traces marron restaient inchangées. Ce n'était pourtant pas faute de frotter, Lyna finit par abandonner le côté droit et passa à celui de gauche qui n'était pas mieux.

La boue pourtant sèche avait du mal à quitter la robe de la criollo et donner du fil à retordre à la brune. Plus ou moins satisfaite, elle put passer à l'encolure. Passant sa brosse sous les crins, elle fut contente de voir la saleté tomber allègrement dans la paille.

Elle tenta par la suite de rendre à la joue de la jument sa couleur d'origine, mais rien n'y fit, la tâche restait collait à la joue de la jument. Elle abandonna pour faire les crins, dans un piètre état. La boue avait formé des dreads, elle dut y aller à coup de démêlant et de patiente. La boue s'effrita, tombant par morceaux. La crinière était rêche et cassante. Petit à petit, elle réussit néanmoins à la sauver, la queue en revanche fut plus compliquée et ne retrouva pas sa couleur d'origine, mais c'était mieux que rien.

La jument était plus ou moins propre, elle sortit du box tout en rangeant les brosses dans son sac. Avant de rejoindre la sellerie, piochant dans son placard la jeune femme attrapa deux carottes qu'elle coupa en deux avant de les apporter à la jument.

La jument croqua dedans à pleine dent heureuse de ses friandises. Elle flatta l'encolure de la criollo avant de filer reprendre sa peinture de la cuisine.



   

La pluie et l'orage s'abattait dehors, Lyna en chemise de nuit, était descendu donner à manger aux chevaux. Elle distribua à chacun une ration de foin, qu'elle avait placé dans de beau filet. Puis elle leur avait donné leur ration de grain, qu'ils s'étaient tous empressé d'avaler.

Lyna c'était arrêté devant le box d'Ariel et l'avait observer manger tranquillement. Elle était une des rares équidés à ne jamais avoir froid, ce qui était une aubaine. Pas besoin de couverture ni d'artifice couteux. La rousse rentra dans le box, brosse dure à la main.

Elle passa un rapidement coup de brosse, appréciant le contact avec la jument. Elle sentait sous ses doigts chaque mouvement et tressautement de la criollo, savourant chaque sensations que cela lui procurait. Elle passa ses doigts dans la crinière mouillé d'Ariel, prenant le temps de retirer quelques nœuds qui c'était formé.

La jument retrouva un semblant de crinière, un bâillement sortie, lui faisant comprendre qu'elle devait aller se coucher incessamment sous peu. Elle déposa un léger bisous sur l'encolure de la criollo avant de rejoindre les bras de Morphée.



   

Lyna chantonnait un air doux, la brosse passait avec délicatesse dans la queue d'Ariel. La douceur des crins était étonnante. Ce mouvement répétitif la détendait, Ariel mangeait son foin sereinement, les crins se démêlait facilement.

Une idée germa dans son petit cerveau, elle abandonna la jument dans son box et fila jusqu'à la sellerie. Elle fouilla dans ses affaires et en sortie une paire de ciseaux, son idée était de couper une poignée de crins et d'en faire un bracelet.

Toute fière de son idée, Lyna rejoignit de nouveau la jeune criollo. Elle souleva délicatement la queue attrapa une mèche assez conséquente. Elle n'hésita pas une seconde et coupa net, les crins retombèrent vivement et il ne lui restait plus que les crins coupés dans la main.

Elle prit soin de les attacher avec un élastique. Et les posa sur le banc à côté du box d'Ariel, elle avait décidé de décorer les écuries en y ajoutant quelques meubles, les filles lui avaient alors proposé d'y mettre un banc ou deux. Chose qu'elle avait trouvé génial.

Elle libéra ensuite sa jument au pré, il n'était pas question qu'elle reste enfermé au box plus longtemps que cela. La jument repartit rejoindre les autres juments au petit trot, hennissant par la même occasion.

Lyna rentra chez elle, la touffe de crins dans les mains. Elle regarderait sur Internet comment faire un bracelet ou alors elle l'enverrait à un artisan qui lui ferait. À vrai dire, elle n'était pas très douée de ses deux mains pour les activités manuelles.

Elle rejoignit sa sœur dans le salon et profita pour passer un peu de temps avec Lily avant d'aller préparer le repas. La soirée se passa tranquillement, dans la quiétude et la douceur d'un foyer.



   

Lyna pesta bruyamment, maudissant sa poisse au jeu. Hier, elle avait organisé une petite soirée entre filles qui au final, c'était transformer en balade nocturne et en partie de carte. Dont une, des filles avaient eu la brillante idée de pimenter les jeux en intégrant des gages.

Comment dire... Elle n'était pas la plus douée eu jeu de carte et elle avait finit par perdre à une simple bataille. En colère, la jeune femme s'était dirigée dans l'écurie où Ariel l'attendait, attaché à l'air de pansage. Un pot d'onguent rose pétant mis en évidence devant son sac de pansage.

Le voilà son gage. Mettre de l'onguent rose dégueulasse sur les pauvres sabots de la criollo qui n'avait rien demandé à sa vie. Lyna poussa un soupir à fendre l'âme et se mit à panser Ariel, elle allait se taper la honte totale en balade avec les autres, mais elle se promit qu'un jour, elle se vengerait comme il se doit.

Le pansage fut assez rapide, Ariel n'était jamais très sale. Une chance quand elle voyait les chevaux des filles. L'heure de l'onguent avait sonné et c'est le cœur lourd qu'elle se mit à peindre les pieds de sa jument. Le rose recouvrit les sabots et c'est l'âme en peine que Lyna continua. Elle avait cette couleur en horreur, sa jument ressemblait au cheval de barbie. À vomir.

Elle sella sa jument la mort dans l'âme, râlant contre les filles autant qu'elle le pouvait. Les filles étaient déjà prêtes quand elle sortit des écuries. Elles avaient prévu de se faire un petit trotting, prenant des chemins commun aux piétons, de quoi lui foutre un peu plus la honte.