Événement #30 › Il vous reste trop de pain sec suite à votre fondue savoyarde de la veille, et si vous offriez ces restes à votre cheval plutôt que de les jeter? (+ 10 pts de barrel racing pour Old Glory)
La vie occupée que je mène ne me laisse que rarement quelques jours de congé. Néanmoins, après des événements foireux et des rencontres familiales angoissantes, j’ai ressenti le besoin de m’éloigner quelque temps. Trois jours plus tard, me voilà de retour à la maison, mon bagage sous le bras et un air beaucoup plus reposé sur le visage. Mes pas me mènent naturellement vers l’écurie, avant même que je n'aie pris le temps de déposer mon sac à la maison. Je laisse ce dernier près de la porte principale et j’entre en poussant la porte en bois. L’odeur familière des équidés m’apaisent instantanément et un sourire se dessine graduellement sur mes traits tantôt tendus. D’une main, j’effleure le chanfrein du premier occupant de l’écurie et ce contact m’électrise et me donne l’énergie nécessaire à affronter la suite. Grisé par mon retour près des chevaux, je prends le temps de caresser chacun des équidés qui cherche une proximité. Je m’arrête devant le box d’un poulain bai à la crinière en pétard et je souris malgré moi. Impossible de lui résister à ce petit. Je prends un moment pour l’observer - des sabots aux oreilles. Sa carrure naturellement épaisse fera de lui un cheval massif, ce qui contraste carrément avec ses yeux doux et son air enjôleur.

Fils de mon fidèle étalon KWPN, Gentleman in Disguise retient de son père sur de nombreux points - ce qui m’enchante à un point tel que j’ai peine à contenir mon excitation pour son débourrage à venir. Depuis les premiers mois de sa vie, il a été soumis à des manipulations constantes, faisant de lui un poulain très proche de l’homme. Par contre, avec le temps j’ai aussi compris qu’il faudrait faire vite lors des nouvelles étapes pour ne pas le lasser. J’abandonne le poulain un court instant et je me dirige au pas de course vers mon sac que j’ai laissé à l’entrée. Avant que je m’éloigne quelques jours, une rencontre familiale s’est déroulée autour d’une fondue savoyarde et il y a des restes de pain sec. Je remplis mes poches de friandises sèches et retourne auprès du jeune entier. La tête passée au-dessus de la porte de son box, ses yeux s’illuminent quand il me voit revenir vers lui d’un pas décidé. Je m’impose dans son espace de vie tout de suite après avoir ouvert la porte de son box, et aussi respectueux qu’il est, il recule d’un pas. Ces manières lui sont familières - quelque chose qu’il voit depuis le début de sa vie ici.

Comme dans les premiers mois de sa vie, je ferme la porte derrière moi et je commence tranquillement à le manipuler. Je caresse ses oreilles une à une, puis son encolure et ses épaules. Sa peau sensible frémit sous mes doigts, mais je continue mes caresses jusqu’à ce que je sente ses muscles tendus se détendre. Je poursuis donc ma route sur son dos, puis sous son ventre et finalement sur la croupe. Après avoir fait un côté, je me présente devant lui avec une paume tendue sur un morceau de pain sec. Gentleman le prend avec appétit et je l’entends saper quand le morceau de pain se ramollit et se colle à son palais. Il tire la langue et réussit à manger la friandise sans s’étouffer. Je souris et j’entame le même manège de l’autre côté, jusqu’à ce qu’il soit entièrement à l’aise avec mes caresses. Sa confiance envers l’humain est déstabilisante et malgré les gestes répétés depuis des mois - mais laissés de côté dans les derniers jours - il se détend en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Je le récompense une fois de plus avec un morceau de pain sec qu’il prend délicatement cette fois.

Pendant qu’il grignote sa friandise, j’attrape son licol placé sur la porte de son box et je l’ajuste efficacement sur sa nuque. Le bai secoue la tête une fois, puis deux, avant de me suivre gentiment jusqu’à l’avant de la sellerie. Je l’attache solidement à un anneau métallique et disparaît dans la sellerie une fraction de seconde. J’en ressors avec un sac de pansage dans une main et des bouts de pain dans l’autre. Curieux, le poulain étire l’encolure en direction de mon sac qu’il renifle. Je lui laisse quelques minutes pour en faire l’inspection et je m’assure que tout va bien avant de le déposer au sol. Je lui présente les brosses une à une et les passe sur son poil duveteux. L’étrille le chatouille un peu sous le ventre, mais il n’en fait pas un drame mis à part se dandiner un peu. La brosse douce semble être sa favorite, car je le vois fermer les yeux à demi et juste profiter de l’instant. Le peigne me donne un peu de fil à retordre vu ses crins en pétard, mais je fais ce que je peux. Je termine ma tâche par le cure pied. Je prends tout mon temps pour soulever ses pieds un à un et je m'accroupis à chaque fois.

Je pose chacun de ses sabots sur ma cuisse pour le tapoter avec le cure pied, puis nettoyer. Bon élève, Gentleman in Disguise me laisse faire et nous ressortons de cette expérience grandi. Le voilà maintenant manipulable sur l’absolue totalité de son corps dans une résilience hors norme pour un jeune cheval de cet âge. Je rêve déjà à ce que l’avenir nous réserve alors que je me dirige vers les paddocks pour qu’il puisse se prélasser sous les chauds rayons du soleil pour le reste de l’après-midi. Il marche respectueusement à mes côtés, sans tirer sur la longe ou chercher à se braquer quand vient une petite tension. Je le libère de ses entraves quelques minutes plus tard, et il file à toute allure vers le fond du pré. Alors que je referme la porte derrière lui, il m’arrache un sourire en revenant vers moi en hennissant. Il plonge le nez dans la poche de mon manteau et m’arrache les derniers morceaux de pain sec avant de se sauver une nouvelle fois vers la pouliche qui est dans le paddock voisin.

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