Box de Sharp Romance

Un an avait déjà passé depuis l’arrivée d’Alex au Texas où elle avait fait l’acquisition de sa dragonne. Peu de temps après son arrivée, elle avait eu l’occasion de la faire saillir par un excellent étalon appaloosa du nom d’Oblivion, projet auquel elle n'avait pas su dire non. Et près d’un an plus tard, le poulain avait fait son entrée dans le monde des vivants. Le soleil matinal réveilla la jeune femme, qui avait eu du mal à fermer l’oeil cette nuit-là, sachant pertinnement qu’elle irait enfin voir son poulain. Elle sauta hors du lit, puis dans ses vêtements, prenant à peine le temps de se brosser les dents et d’attraper une barre protéinée pour se mettre quelque chose sous la dent, avant de se sauver au pas de course vers les écuries.

À son arrivée, l'écurie baignait dans la douceur d'un petit matin du mois de mai. La jeune femme était tellement excitée qu'elle volait jusqu'au box poulinière dans lequel se trouvait American Psycho et son poulain. La veille au soir, elle avait assisté au plus beau moment de sa vie, la venue au monde de ce petit être fragile, mais si fort à la fois. Alex avait préféré laisser la maman tranquille la première nuit, devant s'accoutumer à son nouveau quotidien jusqu'au sevrage de son poulain. Elle était donc là, accoudée à la porte en bois du plus grand box de l’écurie, à regarder le paisible duo. Sharp Romance, tel était le nom de l’appaloosa à la robe primale, était couché près de sa mère et roupillait, alors que cette dernière mangeait sa portion de foin. Le plus silencieusement possible, la jeune femme tira le loquet vers elle, de façon à pouvoir s’introduire dans le box. La dragonne tourna une oreille en sa direction, mais sans plus, la laissant gentiment entrer.

L’appaloosa se releva au moment où la propriétaire s’asseyait dans un coin propre, le dos bien à plat sur le mur de bois. La température ambiante était assez chaude pour être en chandail à manche courte et en jean, le poulain semblait donc bien à l’aise. Alex l’observa se relever maladroitement et se diriger vers le pie de sa mère pour y boire quelques lampées. Sa soif de vivre était palpable dans l’action qu’il mettait à se nourrir. Ce poulain sera un cheval particulier c’est certain. Un bruit à l’extérieur attira l’attention du trio, la dragonne releva la tête en pointant les oreilles alors que son poulain l’imitait et que la jeune femme tendait l’oreille. Un employé passa devant eux, sans les voir, traînant des chaudières vides. Le poulain fit quelques sauts de moutons autour de sa mère, en prenant bien soin de ne pas trop s’approcher d’Alex.

Cette dernière souriait, il semblait vraiment plein de vie et d’énergie, ça la rassurait. Avec un peu de temps, il finirait par apprécier sa présence. Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, la jeune femme sentit un souffle chaud dans son cou. Elle leva les yeux pour apercevoir sa dragonne qui demandait un peu d’attention. Elle sourit et lui caressa doucement le chanfrein. Elles en avaient parcouru du chemin en une année. Alex espérait secrètement que le poulain tempèrerait le caractère de la quarter horse, mais n’y verrait pas d’inconvénient si elle demeurait telle qu’elle était. Alors qu’elle était dans la brume et qu’elle caressait toujours l’alezane, une petite boule dorée passa rapidement dans son champ de vision, avant de s’arrêter, intriguée. Sa tête était penchée légèrement à droite et ses sourcils semblaient froncés.

Les yeux du poulain appaloosa étaient curieux et amicaux, tout le contraire de sa mère au début de leur relation, pensa Alex, un sourire en coin. La cavalière tendit une main paume vers le bas en direction du poulain, qui recula d’un pas. La jeune blonde resta dans cette position, sans bouger, jusqu’à ce que Sharp tende le cou pour renifler cette chose devant lui. Sans bouger son bras, la femme se redressa lentement, de façon à être un peu plus près. Au moment où elle s'y attendait le moins, la petite version démoniaque de la jument quarter horse croqua son poing. Alex éclata de rire, fort heureusement pour elle le poulain n’avait pas encore de dents, mais elle ne put s’empêcher de se revoir, près d’un an auparavant. Elle s’accroupit au sol, laissant le poulain revenir à elle à sa guise.

Près d’une heure plus tard, elle avait eu la chance de caresser le poulain jusque dans l’encolure sans qu’il ne se sauve. Le courant semblait bien passer entre eux, Alex remerciait la vie d’avoir un si bel appaloosa en bonne santé et avec un caractère bien à lui. Il était amical, tout en étant un peu comme sa mère, froid et distant. Il choisissait les moments qui lui convenait pour se faire cajoler, et lorsqu’il en avait marre, il partait. Sharp Romance recommençait ce manège durant l’heure où la cavalière était avec eux dans le box. À son départ, il avait bu et s'était recouché, épuisé. Elle avait prit le temps de caresser longuement sa jument et de lui offrir plusieurs friandises, avant de lui promettre de revenir le lendemain.

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Vendredi soir, une tonne de brique venait de tomber sur la tête de la jeune blonde. Elle devait prendre une importante décision pour son avenir, et elle était complètement retournée. Alex savait que sur le coup de l’impulsion rien de bon ne lui arriverait, et donc, elle prit la décision d’aller se changer les idées à l’écurie. Son poulain demandait beaucoup de temps pour sa sociabilisation et elle lui procurait tout ce dont elle était capable. Ce soir-là, était tout à fait la soirée indiquée pour une petite désensibilisation.

Son pas était lourd jusqu’à l’écurie, sa tête était pleine et son coeur au bord de fendre en deux tellement elle était déchirée. Alex poussa la porte de l’écurie et pesa sur l’interrupteur à sa droite. La lumière jaillit des néons clairs et plongea l’écurie dans une clarté éblouissante. La jeune femme cligna des yeux jusqu’à ce que ceux-ci s’adaptent à la luminosité ambiante. Son pas était feutré dans l’allée de béton qui la menait jusqu’au plus grand box de l’écurie, où se trouvaient la dragonne et son poulain. Systématiquement, la fissure de son coeur sembla se réparer lorsqu’elle s’accouda sur la porte. Le spectacle qui se déroulait devant elle était tellement merveilleux, qu’il ne pouvait pas faire autrement que de guérir une âme en peine. Le poulain était en train de boire au pie de sa mère, alors que cette dernière mangeait tranquillement son foin, les yeux mi-clos. L’alezane bougea une oreille en direction de sa propriétaire, mais sans plus, alors que le poulain lui, releva la tête, le nez encore plein de lait.

Curieux, Sharp Romance s’approcha de la porte, venant renifler le coude de la jeune femme. Un sourire serein sur le visage, celle-ci entra dans le box de la poulinière, et s’asseya dans un coin propre. Immédiatement, l’appaloosa vint la voir, cherchant sa main pour une petite caresse. Dès qu’Alex la lui tendit, il se recula d’un pas, surpris. Sans bouger, la cavalière attendit qu’il revienne de lui-même, ce qu’il exécuta dans les secondes suivantes. Elle put ainsi lui caresser le chanfrein, avant de s’accroupir et de lui caresser les membres. Elle se releva lentement, avant de continuer son exploration sur le dos et la croupe du poulain. Sans plus attendre, Sharp Romance colla sa croupe contre la cuisse de sa propriétaire, cherchant toujours plus de caresses à cet endroit. Alex éclata de rire quand American Psycho vint elle aussi, chercher l’attention de la blonde en lui donnant un coup de tête dans les côtes. Ses deux mains n’étaient pas suffisantes pour caresser les deux chevaux. Le trio resta ainsi de longues minutes, l’un se faisant gratter la croupe, l’autre le chanfrein.

Le sourire de la jeune femme était revenu et son état d’esprit s’était apaisé. Alex passa son bras au-dessus de la porte en bois, et attrapa les deux licols qui y étaient accrochés et qu’elle avait placés là au préalable. Elle présenta les objets en nylon au poulain, qui recula de deux pas, avant de tendre l’encolure, les naseaux dilatés. Sa curiosité le démangeait. Les naseaux dilatés de Sharp Romance trahissaient sa méfiance, mais son attitude calme et réfléchie permettait à la cavalière de pousser l’exploration plus loin. Lorsqu’enfin l’appaloosa se calma en présence des montants de nylon, elle commença à lui toucher tout le corps avec, sentant sous ses paumes sa peau tressaillir. La propriétaire ne cessa ses allées et venues sur le corps du poulain, jusqu’à ce que celui-ci se calme encore une fois. Voyant sa mère près de lui et calme, il réfléchissait et se calmait rapidement. Alex lui présenta le licol près du nez et passa rapidement la têtière, puis l’ajusta. Sharp Romance secouait maintenant la tête dans tous les sens, faisant des sauts de moutons dans son box autour de la jument quarter horse. La jeune femme, bien cachée dans un coin du box, esquiva une ruade et un coup de dent de la part du poulain et sorti.

Elle reprit sa position, accoudée sur la porte du box, observant le duo. La quarter horse mangeait, alors que le poulain cherchait une façon de se débarrasser de ce qu’il avait sur la tête, se frottant sur les murs ou sa mère. Il réalisa bien vite que c’était là pour rester, du moins quelques heures pour qu’il s’y fasse, et épuisé, se coucha dans la litière propre. Alex sourit et tourna les talons, se promettant de revenir dans une heure pour lui retirer le licol afin qu’il puisse passer une bonne nuit. Le coeur beaucoup plus léger, elle éteignit les lumières de la grande écurie avant d’aller faire son jogging.

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Événement #30 › Pour noël, vous décidez de désensibiliser un cheval avec une guirlande (+ 5 trèfles)
Leurs chemins se sont séparés momentanément, mais la vie étant ce qu’elle est, l’étalon appaloosa est maintenant de retour au domaine - juste à temps pour Noël. Un sourire accroché aux lèvres, la blonde se tient dans l’embrasure de la porte de l’écurie. Elle appuie d’une main habituée sur l’un des interrupteurs, faisant jaillir la lumière des décorations estivales. Des couronnes, des guirlandes, des boules, des lumières, on trouve de tout dans l’écurie joliment décorée par sa main durant la journée. Un rapide coup d'œil à l’écran de son téléphone lui indique qu’il est tout juste passé dix-sept heures et qu’il est maintenant temps de distribuer la ration du soir avant de rentrer tous les occupants des paddocks. Lorsque la tâche est accomplie, la propriétaire se glisse dans son manteau chaud et son bonnet et rentre les chevaux deux à deux dans leurs boxs respectifs. Le dernier à rentrer est Sharpie. Pour la quatrième fois, Alex met le pied à l’extérieur et se dirige au dernier paddock, où elle y trouve l’étalon appaloosa la queue en panache et les naseaux gonflés. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres et elle attrape le licol et la longe avant de pousser la porte du pré.

Le capé tourne la tête vers l’humaine qui le rejoint à pas feutré. Il trotte dans sa direction, la tête bien haute, tout en ronflant. La blonde éclate de rire et arrête d’avancer, attendant patiemment qu’il la rejoigne - ce qu’il fait quelques secondes plus tard. Il pose son nez au creux de la paume tendue de sa propriétaire, puis se retourne d’un bloc. Riant maintenant aux éclats, Alex lui gratte la croupe comme lorsqu’il était poulain. Ce temps séparer l’un de l’autre ne semble pas avoir affecté la relation qu’ils avaient bâtie jadis - de la naissance à trois ans - et c’est un constat que la cavalière fait avec beaucoup d’appréciation. Après un moment d’affection, la blonde rejoint la tête du cheval et lui passe rapidement une longe autour de l’encolure avant de lui enfiler le licol et de l’ajuster correctement. Le duo se dirige vers la porte du paddock que la propriétaire pousse du pied pour l’ouvrir en grand. Sharp Romance sur les talons, Alex s’engage sur l’allée pavée menant jusqu’à l’entrée de l’écurie - où l’étalon arrête net et relève la tête le plus haut possible. Le blanc de ses yeux exorbités est visible et don langage corporel ne ment pas, ce qu’il y a devant lui l’effraie terriblement.

La blonde éclate de rire, puis se ravise quelques secondes plus tard quand elle voit la furie qui passe dans les yeux foncés de son partenaire. Quelques petites boules de Noël dans une guirlande et voilà que le courage du grand cheval disparaît - quelle ironie! La propriétaire reprend son calme et tapote l’épaule rousse de son compagnon afin de lui insuffler un peu de son courage et de sa réflexion. Lorsqu’elle le sent enfin se détendre sous ses doigts gelés, elle entreprend de faire un pas en avant, ce qui fait reculer le cheval d’environ dix pas, lui arrachant la longe des mains et l’épaule au passage. Sharpie détale en direction de son paddock dans un grand trot, flottant sur le pavé. Devant la porte fermée, il s’arrête et se retourne en direction de sa propriétaire qui marche maintenant en sa direction, les mains devant la bouche pour essayer de les réchauffer un peu. Alex roule des yeux lorsqu’elle voit que l’étalon fait quelques pas en sa direction pour réduire la distance qui les sépare. Lorsqu’elle réussit à remettre la main sur la longe, elle reprend la direction de l’écurie, cette fois bien préparée - aucune chance que le nylon ne lui glisse des doigts.

En un instant, ils sont de retour à la case départ, arrêtés à quelques pas de l’entrée principale avec un étalon qui ronfle à ses côtés, les yeux fixés sur les décorations. Ils restent côte-à-côte à regarder les guirlandes pendant de longues minutes, jusqu’à ce que la tête de Sharp Romance commence à s’abaisser et qu’il se lèche les lèvres, signe de bien-être. Après avoir pris une grande inspiration, la propriétaire avance d’un pas, et l’appaloosa fait de même, mais stop net lorsqu’il arrive sous la guirlande. La voix apaisante de sa complice semble l’adoucir et l’encourager parce qu’il entre enfin dans l’écurie, permettant à la blonde de fermer la porte derrière elle. Sans bouger, elle prend le temps de se réchauffer quelques minutes - et par l’occasion elle permet à son cheval de prendre connaissance des décorations un peu partout dans l’écurie, jusqu’à son box. L’appaloosa à ses côtés est insécure et anxieux, mais la petite lumière de curiosité dans ses yeux est là. Pour le moment, c’est tout ce qui compte aux yeux de la cavalière qui retire son bonnet et ses gants, puis les pose sur une botte de foin près de l’entrée. Au bout de la longe, Sharp Romance renifle une décoration et recule jusqu’à ce que sa croupe touche la porte quand son nez frôle la guirlande colorée.

La blonde roule des yeux et caresse avec de longs mouvements répétitifs le chanfrein, puis la joue de son équipier traumatisé. Elle attrape d’une main une guirlande qu’elle tend au cheval qui relève la tête et plaque ses oreilles dans sa nuque. Alex ne bouge pas, patiente. Elle attend que l’étalon fasse un pas vers l’avant pour relâcher la guirlande et le caresser à nouveau. Avec l’approche-retrait, elle parvient finalement au bout d’une longue demi-heure à lui faire parcourir l’allée de l’écurie jusqu’à son box dans un calme olympien. Une fois à l’intérieur, elle retire le mousqueton de la longe de l’anneau placé sous son licol pour qu’il puisse manger sa portion de grain bien mérité. Le cheval se gave, et pendant ce temps la propriétaire fonce à la sellerie récupérer son matériel de pansage - et une guirlande de Noël au passage. Elle revient auprès de son protégé qui mange maintenant paisiblement son foin. Lorsqu’elle s’impose dans le box, ce dernier lui tourne le dos et elle ne peut s’empêcher de lui gratter la croupe, ce qui lui vaut un coup de langue sur le manteau. La blonde rit à cette marque d’affection, puis attrape ses brosses pour panser son complice. Elle enchaîne les outils les uns après les autres et termine avec une brosse douce pour faire briller la robe cuivrée de son ami.

Lorsque sa mission est accomplie, elle décide de reprendre possession d’une guirlande et d’une main experte, elle la passe au-dessus de la porte du box. Cette fois, Sharp Romance ronfle, mais ne cherche pas à s’enfuir. Il allonge l’encolure pour renifler l’objet dans la main de sa propriétaire et s’en désintéresse complètement quand il réalise après tout ce temps que ça ne le mangera pas. Comme avec un poulain, Alex entreprend de le toucher partout avec l’objet de sa crainte, ce qu’il la laisse faire - car chaque fois qu’il a un mouvement de recul, c’est elle qui retient son mouvement en premier. Au bout d’une autre petite demi-heure, le cheval accepte de se faire caresser avec la guirlande colorée, et joue même avec lorsque la blonde la dépose dans les copeaux frais de son box. Elle passe de longues minutes à le caresser sur le chanfrein avant de lui retirer son licol et de sortir de son box, le laissant enfin profiter de son box pour sa première nuit de retour à la maison.

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