Box de Lorenzo

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17/04/18

Six mois plus tôt trois poulains étaient nés dans mon domaine, trois magnifiques poulains en forme, avec leurs regards pétillants de vie et leurs petits caractères bien à eux. J'avais toujours hâte de découvrir le cheval qu'ils seront une fois adulte, qu'ils soient des amours ou des chevaux difficiles j'aimais tous mes chevaux, je composais avec, et parfois ça faisais des étincelles, mais comme dit plus haut, j'aimais tous mes chevaux, autant les uns que les autres, et les voir naître était toujours un immense honneur. Vous imaginez, voir naître puis grandir vos chevaux, les éduquer, leurs inculquer des choses qu'ils n'oublieront pas et qui forgerons probablement leurs vie une fois adulte.

Lorenzo, c'était le premier qui allait découvrir les joies du pré-débourrage, ensemble nous verrions le licol et la longe, et si tous se passait bien nous ferions même la marche en main! Je connaissais déjà l'intelligence de mon poulain, mais aussi son habitude à mordre quand il est contrarié à n'en faire qu'à sa tête. Les choses ne seraient donc peu être pas des plus évidentes mais je prenais le risque.

Après avoir récupéré le nécessaire pour notre séance j'avais rejoins le boxe où logeait le poulain. Ce dernier avait été sevré, comme les deux autres, une semaine auparavant et s'était tranquillement habitué à l'absence de sa mère. Après l'avoir prévenu de mon arrivé, afin d'éviter une contrarié ou une frayeur de sa part j'étais entré.

Dans un premier temps je laissais les objets sur la porte et m'accroupissait près du poulain. Ce dernier ne s'approcha pas avant quelques secondes mais me laissa tout de même le caresser. Je le caressais un peu partout, sur chaque partie de son corps, ainsi je l'habituais à être manipulé et vérifiais qu'il ne se soit pas blessé en cabriolant dans son paddock. Je le félicitais alors d'une friandise et lui faisait mine de lui demander les sabots. Désormais habitué il se laissait faire sans sourciller et attendit sa friandise que je lui tendis avec impatience.

Une fois notre routine effectuée je lui présentais le licol, le poulain resta à quelques foulées de lui dans un premier temps, n'osant pas trop s'approcher, mais la curiosité prit finalement le dessus et il s'en approcha avec prudence. Il sentit l'objet sans trop oser le toucher, c'est seulement une fois un peu plus en confiance que ses oreilles tressaillirent et qu'il toucha l'objet du bout du nez. Après quelques petits coups saccadés il mordilla l'objet. Je lui retirais de la bouche et le félicitais.

Après l'avoir récompensé je posais l'objet sur son petit dos, il eu une espèce de frisson et fléchit l'encolure pour regarder, je le caressais pour le féliciter et lui offrait un petit bisous sur le bout du nez avant de le caresser un peu partout avec l'objet, n'oubliant aucune partie de son petit corps encore frêle.

Comme tout se passait bien j'enfilais le licol autours de sa fine tête et accrochais la boucle. Une fois fait je lui offrais une friandise de récompense car il se tenait très tranquille. J'étais même assez étonné de voir qu'il se comportait vraiment bien! Je recommençais alors tranquillement avec la longe qui à son tour ne posa aucun soucis, ce fut même une formalité pour le poulain.

Après avoir accroché le mousqueton je commençais à demander quelques flexions d'encolure au poulain. Lui demandant de tourner la tête à gauche pour commencer. Le poulain mit quelques secondes avant de comprendre ce que j'attendais de lui, mais une fois fait je le félicitais avec une friandise. Je recommençais alors à droite, sans problème, c'est lors de baisser la tête qu'il eu quelques incompréhensions, mais avec des encouragements et de la patience j'obtins ce que je voulais.

Pour finir notre séance je décidais de le faire marcher en main. Je me relevais alors et invitait le poulain à me suivre. Il mis quelques temps à comprendre qu'il devait suivre le licol et non pas luter contre, mais une fois fais je pouvais le promener calmement dans le boxe.

Comme tout se passait bien à l'intérieur je décidais de le sortir à l'extérieur, j'ouvrais alors la porte et le poulain me poussa presque pour sortir, je le grondais avec un "non" ferme il protesta, oreilles en arrière, en menaçant de mordre. Je l'esquivais et lui donnais une tape sur le nez en grondant, il ne devait pas faire ça!

Une fois calmé il sembla faire la gueule, avançant oreilles en arrière, je le laissais faire, il se calmerait de lui même. Il comprit rapidement le truc et avança à mon côté avec énergie, content de voir l'extérieur et de découvrir des endroits nouveaux. J'en profitais pour faire le tour des installations, puis finalement j'arrêtais notre sortie près de la carrière ou un cours de plat avait lieu.

Le poulain alternait activement entre brouter et observer ses grands chevaux travailler leurs incurvations, après une vingtaine de minutes passer dehors je décidais que c'était largement suffisant pour aujourd'hui, et comme il faisait beau je décidais de le lâcher au paddock.

Comme tous les autres chevaux je lui avais laissé le licol, dans la foulée il pouvait ainsi s'y habituer. Je le regardais s'élancer au galop, tête entre les jambes avant de m'éloigner, longe dans la main.

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20/04/18

Quelques jours auparavant j'avais commencé le pré-débourrage de Lorenzo, mon jeune lusitanien assez tête brûlé. Finalement les choses s'étaient bien passés lors du port du licol et de la longe ainsi que la marche en main, cette fois-ci nous verrions donc les brosses, suite à quoi je ne l'embeterais plus avant ses 3 ans.

Comme dit précédemment nous allions voir les brosses aujourd'hui, je récupérais donc la longe du poulain et ma boîte de pansage que je posais devant son boxe, prête à l'emploi. Une fois tout en place je rejoignais le poulain qui avait passé deux jours de folies au paddock.

Arrivé sur les lieux je découvrais un poulain peu social, à la moindre approche de Vatican il couchait les oreilles et donnait un coup de cul peu adroit pour ensuite mettre de la distance entre eux. Je soupirais et entrais, tandis que certains vinrent à ma rencontre, Lorenzo se contenta de me regarder l'approcher de loin, et filer à la moindre tentative d'approche.

Après une bonne demi-heure à lui courir après avec de la nourriture je l'attrapais, j'accrochais sans attendre le mousqueton de la longe à l'anneau du licol et l'emmenais avec moi jusque dans l'écurie. Il me suivait sans trop de peine, me bousculait parfois, je le remettais alors à sa place et nous continuions.

Une fois devant son boxe je l'attachais à l'anneau et commençais par lui montrer la boîte de pansage ouverte, afin qu'il puisse découvrir l'intérieur tranquillement. Ce ne fut qu'une formalité pour le poulain qui s'en désintéressa vite, je prenais alors l'étrille en caoutchouc et commençais à le panser tranquillement.

Lorenzo semblait s'endormir un peu, et comprenant qu'il me faisait plaisir, se réveilla subitement et fit mine d'être chatouilleux, grondant un peu, balançant un sabot par-ci par-là. Evidemment je le grondais puis continuais, comme si de rien n'étais. Je passais tranquillement la brosse dure, puis la brosse douce. Lorenzo était à la fois content, appréciant le contact de la brosse, et mécontent de se montrer ainsi. Ce poulain était un mystère de la nature.

Pour conclure cette séance je décidais de lui curer les sabots, je prenais donc le cure pied dans une main et glissais ma main le long de son antérieur de l'autre, je lui demandais donc de lever le pied. Habitué à cette demande il se contenta d'obéir, je curais alors rapidement et le félicitais, doucement je recommençais avec les trois autres pieds en m'assurant de ne pas lui faire mal.

Notre séance achevée je lui offrais deux friandises et rangeais mes brosses dans la boîte que je fermais. Je détachais ensuite le poulain et l'emmenais brouter près de la carrière une quinzaine de minutes avant de le rentrer au boxe.

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28/04/18

Lorenzo avait fêté ses trois ans il y a peu, j'avais donc prévu de commencer incessamment sous peu son débourrage, mais avant j'avais envie de m'occuper un peu de lui, avant que le véritable travail commence, et aujourd'hui nous ferions donc une petite balade en main, rien de bien méchant donc, et en plus ça lui ferait plaisir!

Après avoir rejoins le boxe du bai je m'approche de sa porte, l'étalon baisse les oreilles, mécontent, je soupire, ça ne gâchera pas notre sortie! Sans plus attendre j'entrais dans le boxe et lui offrais quelques caresses qui semblèrent l'adoucir un peu, puis commençais à le panser.

Inutile de vous dire que j'eu quelques difficultés de bougeottes et de comédie, monsieur faisant semblant d'être chatouilleux, je passais outre puis le licolais avant de le sortir de son boxe. L'étalon trottinait sur place, excité de sortir de son boxe, je le ramenais à l'ordre, il coucha alors les oreilles, vexé.

Après avoir rigolé je flattais son encolure et l'emmenais vers les chemins de promenade pour une petite sortie!

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21/05/18

Pour terminer sa cession de débourrage, Tedrick avait décidé de s'occuper du cas qu'était Lorenzo, pour leur première séance ils verraient ensemble le port du harnachement, il commença donc par récupérer tout l'équipement nécessaire qu'il disposa sur son petit chariot noir et l'emmena à l'air de pansage où il prépara le terrain.

Tout en place il récupéra le licol du bai et se dirigea vers le boxe où il avait été rentré un peu plus tôt par Andrew pour lui faciliter la tâche. Arrivé devant le boxe il offrit une caresse à l'étalon que ce dernier rejeta avant d'entrer, se battre pour le licoler et l'emmener à l'air de pansage.

Arrivé là il commença par attacher l'étalon pour ensuite lui offrir un bon pansage énergique. Il n'était pas très patient et faisait semblant d'être chatouilleux pour botter, Tedrick le corrigeait fermement, s'il laissait passer quoi que ce soit c'était fini après tout.

Une fois l'étalon propre Tedrick commença leurs petites séances en lui présentant le tapis, l'étalon avança les oreilles et le nez et le renifla avant de tirer un coup sec sur la longe, les oreilles en arrière, il répéta ce mouvement en boucle, tantôt intéressé tantôt surpris, et une fois détendu Tedrick glissa le tapis sur son dos, et l'étalon menaça de mordre, il eu donc droit à un "non" ainsi qu'une tape sur le nez, suite à quoi ils poursuivirent avec la selle.

A peine Tedrick avait-t'il commencé à poser la selle sur son dos et sanglais qu'il donna un coup de pied dans le vide en grognant, il le corrigea donc en lui faisant comprendre tranquillement que c'était mal, et termina de sangler de sorte à ce que la selle ne tourne pas, il passa alors à la dernière étape : le filet.

Après avoir mis le licol autours de l'encolure du bai le jeune homme le présenta à l'étalon qui l'observa avec intrigue, ce demandant ce que c'était que ça, il le renifla, cogna un peu dedans, puis se recula. Tedrick ramena alors l'objet à lui et tartina le mors de miel à l'aide d'un pinceau, suite à quoi il le remontra à l'étalon qui tomba dans le panneau et ouvrit la bouche pour se laisser mettre le mors dans la bouche.

Tandis qu'il mâchouillait l'objet métallique Tedrick n’eut plus qu'à attacher la sous-gorge et la muserolle, puis le détacher de l'anneau et l'emmener marcher pour l'habituer à marcher avec le poids de l'équipement sur le dos.

Au début l'étalon rechignait à mettre un sabot devant lui, mais finalement et après quelques tentatives pour l'encourager à marcher il se mit à suivre le jeune homme, d'abord au pas puis en trottant sur place. Tedrick le ramenait alors régulièrement à sa place tout en lui donnant une petite flatterie sur l'épaule lorsqu'il se tenait tranquille, et après avoir marché cinq minutes il le ramena à l'anneau.

Arrivé là il commença par le déseller tranquillement en remettant tout en place sur le chariot, puis lui remit le licol comme il pouvait en évitant qu'il se batte trop ou cherche à s'en aller, et une fois licolé il l'emmena au paddock afin qu'il puisse se détendre avec les copains.  

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22/05/18

L'après-midi commençait et Tedrick n'avait pas de temps à perdre, il avait du travail, et pour le moment il devait poursuivre le débourrage de Lorenzo, son étalon impétueux, avec lequel il devait voir la longe aux trois allures. Connaissant la bête il se doutait bien que ce ne serait pas de tout repos, mais il aimait les défit, et avec le bai il allait en découdre!

Récupérant le licol du bai ainsi que sa boîte de pansage, une longe de travail et sa chambrière il déposa tout dans l'air de pansage avant de rejoindre l'étalon qu'il passa un petit moment avant de réussir à l'attraper, mais une fois fait il l'emmena à l'air de pansage où ses affaires l'attendait.

Arrivé là il attacha l'étalon et lui offrit un bon pansage, évitant les coups de dents et les coups de pied, corrigeant fermement l'étalon à la moindre bêtise, après tout il ne devait rien laisser passer, les chevaux n'aimaient pas le moitié-moitié. Il savait de plus que le bai faisait volontairement semblant d'être chatouilleux, et une fois son débourrage achevé il comptait bien travailler ça avec lui, sinon il finirait comme Halloween, ou pire!

Une fois propre il remplaça la longe par une longe de travail, enfila ses gants et récupéra sa chambrière, prêt à partir il guida donc l'étalon qui le bousculait et le dépassait jusqu'au rond de longe, tout en corrigeant chacune de ses bêtises!


De retour à l'air de pansage Tedrick changea à nouveau de longe et emmena l'étalon à la douche pour lui rafraichir le poitrail et les membres, suite à quoi il le ramena au paddock où il parut très excité à l'idée de filer rejoindre les copains, piétinant d'impatience puis s'éloignant au grand galop en bondissant.

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23/05/18

Aujourd'hui Tedrick était déterminé à conclure le débourrage de Lorenzo avec la monte aux trois allures, il se doutait bien que ce ne serait pas de tout repos mais rien ne lui faisait peur après tout! Prenant son courage à deux mains il réunit les affaires de l'étalon qu'il disposa sur son chariot et le fit rouler jusqu'au boxe où l'étalon l'attendait déjà.

Après une caresse de bonjour Tedrick commença sans plus tarder à panser l'étalon de fond en comble sans oublier de le rappeler à l'ordre au moins écart, se montrant ferme avec lui, et une fois propre il le sella avec ses cuirs noir et son ensemble bleu rois. Il n'omit pas de mettre sa bombe, ses gants et direction le manège!


De retour à l'écurie Tedrick désella sa monture qui avait bien transpiré, il l'emmena alors à la douche pour lui rincer les membres et le poitrail, après tout il faisait bon de toute façon! Il le ramena ensuite au paddock où il parut content de rejoindre les autres.

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15/06/18

Le soleil avait tout juste atteint son sommet dans le ciel et la prochaine séance du jour se déroulerait avec son jeune Lorenzo, avec qui il effectuerait une seconde séance de longe, afin de s'assurer des acquis de l'étalon et de travailler un petit peu à pied, comme ce dernier était au pré il commença par récupérer les quelques affaires de l'étalon qu'il disposa sur son chariot avant de disposer le tout à l'air de pansage avant d'aller chercher la bête.

Arrivé au pré il commença par appeler l'étalon, mais ce dernier ne sembla pas décider à venir, il du donc le pourchasser une bonne quinzaine de minutes avant de réussir à l'attraper et l'emmener jusqu'à l'air de pansage, étape délicate puisque l'étalon ne cessait de le bousculer ou de le dépasser, obligeant le jeune homme à le rappeler fréquemment à l'ordre.

Une fois attaché à l'anneau le jeune homme commença à bien panser l'étalon, faisant attention aux coups de dents et de sabots d'impatiences de l'étalon, le corrigeant à la moindre tentative, ce qui ne semblait pas vraiment calmer les hardeurs de l'étalon. Cela fut tout aussi dure de lui prendre les pieds et de démêler ses crins, mais Tedrick ne se laissa pas démonter et parvint finalement à ses fins.

L'étalon propre, le jeune homme posa les protèges tendons puis enfila ses gants, il changea finalement la longe pour celle de travail avant de l'emmener jusqu'au rond de longe.


De retour à l'écurie Tedrick changea à nouveau de longe pour attacher l'étalon, suite à quoi il lui retira les protections et lui passa un coup de brosse douce et de cure-pied, suite à quoi il l'emmena brouter un instant et le lâcha au paddock.

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15/06/18

Le soleil avait tout juste atteint son sommet dans le ciel et la prochaine séance du jour se déroulerait avec son jeune Lorenzo, avec qui il effectuerait une seconde séance de longe, afin de s'assurer des acquis de l'étalon et de travailler un petit peu à pied, comme ce dernier était au pré il commença par récupérer les quelques affaires de l'étalon qu'il disposa sur son chariot avant de disposer le tout à l'air de pansage avant d'aller chercher la bête.

Arrivé au pré il commença par appeler l'étalon, mais ce dernier ne sembla pas décider à venir, il du donc le pourchasser une bonne quinzaine de minutes avant de réussir à l'attraper et l'emmener jusqu'à l'air de pansage, étape délicate puisque l'étalon ne cessait de le bousculer ou de le dépasser, obligeant le jeune homme à le rappeler fréquemment à l'ordre.

Une fois attaché à l'anneau le jeune homme commença à bien panser l'étalon, faisant attention aux coups de dents et de sabots d'impatiences de l'étalon, le corrigeant à la moindre tentative, ce qui ne semblait pas vraiment calmer les hardeurs de l'étalon. Cela fut tout aussi dure de lui prendre les pieds et de démêler ses crins, mais Tedrick ne se laissa pas démonter et parvint finalement à ses fins.

L'étalon propre, le jeune homme posa les protèges tendons puis enfila ses gants, il changea finalement la longe pour celle de travail avant de l'emmener jusqu'au rond de longe.


De retour à l'écurie Tedrick changea à nouveau de longe pour attacher l'étalon, suite à quoi il lui retira les protections et lui passa un coup de brosse douce et de cure-pied, suite à quoi il l'emmena brouter un instant et le lâcha au paddock.

11/10/20

Ce dimanche matin, Ivy ne se préparait pas à embarquer pour aller en concours. Au moins, cela permettait à Ibis de souffler un peu le temps d'un week-end tranquille où on ne lui demanderait rien. Mais cela ne signifiait pour autant pas qu'elle allait faire la grasse matinée! Ce matin-là, elle s'était levée tôt pour une raison bien particulière. Cela faisait déjà quelques semaines qu'il était envisagé qu'elle acquière un nouveau cheval, plus performant, afin d'atteindre un niveau supérieur de compétition. Malgré toute la bonne volonté de la camarguaise, elle n'atteindrait jamais des sommets et c'était bien la raison de ce nouveau cheval. Justement, une vente aux enchères se tenait dans une écurie axée compétitions de dressage. Elle savait que c'était une écurie de propriétaire où se tenait de la valorisation et de l'élevage, autant dire qu'elle pourrait sans doute voir de beaux modèles qualiteux comme elle en recherchait. Elle en avait parlé à son père au début de la semaine et celui-ci avait proposé de l'accompagner sur place. Ce n'était pas tous les jours qu'il s'impliquait dans sa vie, encore plus dans sa vie de cavalière, alors elle avait tout de suite accepté sans plus hésiter. Elle avait aussi invité Romy à se joindre à eux. Elles étaient devenues toutes les deux plutôt proches et c'était pour elle naturel qu'elle soit là. Ce n'était pas non plus vraiment dit qu'elle trouve le cheval de ses rêves lors de cette vente, mais son père avait tout de même insisté pour prendre le van "au cas où". Ainsi, à 8 heures pétantes, tout le monde était à bord de la luxueuse Cadillac de son père qui conduisait en direction de l'écurie où l'événement était organisé.

Très vite, ils se garèrent sur le parking et descendirent du véhicule pour pénétrer dans le bâtiment qui visiblement servait d'accueil au visiteur. Sur place, tous les potentiels acheteurs étaient habillés de manière élégante, tout comme les deux jeunes femmes ou son père. On sentait à cette atmosphère que les clients de cette écurie étaient issus d'un certain milieu social, et que n'importe quel cavalier n'aurait pas les fonds pour s'offrir les chevaux présentés ici. En tout cas Ivy était confiante et se sentait dans son élément. Elle se dirigea d'un pas déterminé vers l'hôtesse qui leur tendit une brochure décrivant le programme de la journée et les règles des enchères. Elle leur expliqua avec le sourire que la vente commençait à 10 heures, mais que d'ici là il était toujours intéressant de se promener dans l'aile de l'écurie où étaient logés les chevaux qui allaient être présentés afin de noter le numéro des plus intéressants. Ivy la remercia et incita son père et son amie à la suivre en direction des boxs que la femme leur avait indiqués durant son speech. Qui sait, peut-être trouverait-elle un cheval qui lui taperait dans l'oeil?

Il y avait de nombreux chevaux sur place. La plupart étaient typés sports comme des oldenbourgs, des hanovriens ou encore des holsteins. Il y avait aussi de nombreux ibériques très typiques du dressage, du pure-race espagnol au lusitanien sans oublier l'azteca ou le lipizzan. En soi, de nombreux chevaux avec des caractères et des robes différentes. Sur son chemin, un beau trakhner gris attira rapidement son attention, mais sa placidité l'avait assez désarmé. Elle n'était pas habituée à être placée face à un cheval si peu réactif. On ne pouvait pas dire que son regard était éteint, mais il avait l'air dans les nuages, perdu dans ses pensées. C'est à peine s'il l'avait remarqué. Elle lui offrit tout de même une caresse sur le chanfrein auquel il ne réagit pas avant de poursuivre sa petite promenade. Après s'être arrêté devant quelques chevaux intéressants, elle croisa le regard pétillant d'une petite espagnole crème. Celle-ci semblait bien plus enjouée que le trakhner et réclamait volontiers des caresses sur le chanfrein. On ne pouvait pas nier qu'elle soit proche de l'homme c'était sûr! Et quelques boxs plus loin, tomba nez à nez avec un beau lusitanien bai brûlé. Quand elle tendit la main pour le caresser,  il avait tout de suite reculé les oreilles et avait détourné la tête, comme vexé. Sans qu'elle ne sache pourquoi, il avait tout de suite attiré son attention et elle avait décidé de le rajouter sur sa petite liste de potentiels achats. Un peu avant 10 heures, le petit groupe quitta l'écurie pour aller acheter une bouteille d'eau à la buvette avant de se diriger vers les lieux de la vente.

Des gradins avaient été montés pour l'occasion et profitant d'être en avance, ils se choisirent une place de choix au premier rang. Ainsi, ils auraient une bonne vue sur les chevaux et ne manqueraient rien du spectacle. Au fil des minutes les sièges se remplirent progressivement, jusqu'à ce que plus aucune place assise ne soit disponible, obligeant les visiteurs à s'accumuler près des clôtures de la carrière ronde centrale. Le brouhaha fusait au fil des discussions, jusqu'à ce qu'un homme tapote sur son micro pour s'assurer de son bon fonctionnement. L'homme habillé d'une veste de costume rouge s'éclaircit la voix, puis se présenta au public. Il serait le présentateur de la vente et sa voix enjouée trahissait son désir d'animer son spectacle. Très vite il introduisit le premier cheval et la barrière s'ouvrit pour permettre à une petite lusitanienne alezane d'environ 2 ans d'entrer dans l'enclos. Un second homme qui avait prit place au centre de la carrière avec un stick intima à la pouliche de se mettre en mouvement. Son caractère semblait déjà bien prononcé au vu des ruades qu'elle jeta en galopant sur son cercle pas encore parfait. Quelques offres se firent mais elle n'avait pas l'air d'émouvoir grand monde. Les chevaux continuèrent de défiler, jusqu'à ce que le trakhner gris fasse son apparition. Il prit calmement le trot autour de l'homme dans une allure aérienne. Bien qu'il semblait manquer de caractère, il plu tout de même à quelques personnes et finit par trouver preneur, suivit de la petite jument crème qui avait tout de suite pris un galop rapide et enjoué. Quelques chevaux passèrent encore, dont certains qui avaient su animer le public, suite à quoi le lusitanien bai entra en piste.  

Lorenzo, magnifique entier lusitanien âgé de 3 ans! Il est certes encore vert dans le travail mais regardez le trotter, regardez le galop! On sent tout de suite qu'il a du potentiel et qu'il est né pour ça! Peut-être était-il de mauvaise humeur, ou était-ce le crissement du micro qui l'inquiétait, mais l'entier lança une violente ruade en direction de l'animateur. Celui-ci fut forcé de préciser qu'il avait déjà un sacré caractère pour son âge, et que comme le dicton le disait, les meilleurs chevaux étaient ceux avec le plus fort caractère. Elle le sentait, ça serait lui. Ivy ne put se retenir et tendit la pancarte où était inscrit son numéro en faisant une première offre. Un homme fit une offre supérieure, suivit d'une femme plus âgée qu'elle. Elle se tourna vers son père afin d'obtenir son approbation, puis renchérit sur une nouvelle offre. 60 000!. L'offre monta de 10 000 dollars supplémentaires, et le cheval lui fut accordé. Satisfaite, elle souffla un bon coup, laissant redescendre la pression. Romy la félicita pour sa détermination et après avoir observé quelques chevaux supplémentaires, le groupe se leva afin de rejoindre sa nouvelle acquisition qui se trouvait dans les paddocks des chevaux qui avaient sût trouver un acheteur.

Si Lorenzo était avec des compagnons, il semblait les éviter comme la peste. Leur présence ne semblait pas l'intéresser, ni celle des humains qui venaient d'arriver. Près de la porte se tenait assis un homme près d'une caisse en métal. Ivy tendit alors le numéro qu'on lui avait fourni pour aller récupérer sa monture, et tandis qu'elle attrapait le licol qu'on lui offrait avec le cheval, laissait son père signer le chèque et le tendre au palefrenier qui le glissa dans la boîte. Équipée du fameux licol, elle se dirigea lentement vers le lusitanien qui l'observait s'approcher avec curiosité. Il se demandait probablement pourquoi cette parfaite inconnue était revenu. Elle lui caressa l'encolure tandis qu'il frissonnait, visiblement peu à l'aise avec  ce genre de proximité. La jeune femme eut un peu de mal à le licoler, notamment parce qu'il prenait un malin plaisir à lever la tête de manière à la rendre inaccessible. Malgré tout, il ne cherchait pas à s'en aller, ce qui était peu logique pour Ivy. Après tout, il avait tout l'espace pour s'en aller s'il ne voulait pas se faire attraper, pourquoi rester planter sur place? Dans tous les cas, dès qu'elle réussit à lui attraper la tête, elle lui enfila le licol et l'attacha pour de bon. N'étant pas fier de s'être fait avoir, finalement appâté par une friandise que le palefrenier avait fournie à sa nouvelle propriétaire en la voyant en difficulté, il recula les oreilles et fit mine de bouder. Plutôt amusé de la situation, la jeune femme lui caressa l'épaule avant de le faire sortir de l'enclos, un éclat de fierté dans les yeux en voyant sa nouvelle monture. Romy complimenta le bai pour sa beauté, et même son père ne put que dire qu'elle avait fait un excellent choix. De sa part, cela signifiait beaucoup et Ivy le savait. Lorenzo, c'était un peu le symbole d'une nouvelle histoire qui allait commencer après tout.

11/10/20

Dès que les papiers de Lorenzo avaient été signés, il était monté dans le van emporté avec eux. Sur le retour le père d'Ivy avait déposé Romy aux écuries du DESJEPS où était stationné Zodiac, puis ils s'étaient arrêtés au domaine du Valhalla, futur nouveau lieu de vie de l'entier bai. Son père n'étant pas d'une grande aide, il s'occupait de désatteler le van de la Cadillac tandis que sa fille commençait à faire plus ample connaissance avec le jeune cheval. Dès qu'il était entré dans l'écurie côté étalons et hongres, il s'était tout de suite montré plus irrespectueux que dans le parking. Il piétinait, ronflait et reculer les oreilles en faisant la diva. Quelques chevaux furent intrigués par ce nouvel arrivant qu'ils n'avaient jamais vu, mais le lusitanien envoyait bouler tout le monde et se montrait pas vraiment des plus sociables. Pour Ivy, il semblait plus intimidé par ce nouveau groupe déjà formé qu'autre chose, mais les choses évolueraient sûrement avec le temps. Ayant prévenu Tedrick de l'arrivée d'un nouvel équidé, il avait fait préparer un box pour lui, fallait-il encore le trouver à présent. Le duo déambulait donc dans l'allée, jusqu'à arriver à celui qui lui était destiné. Il se trouvait près d'un cheval de propriétaire, un KWPN alezan qu'elle avait déjà vu en oeuvre et qui semblait faire preuve de beaucoup de douceur vis-à-vis des hommes. Pas un caractère bien trempé comme Lorenzo, mais peut-être qu'ils s'entendraient bien grâce à leurs différences. D'une main elle défit le loquet, ouvrit la porte et laissa le cheval bai pénétrer à l'intérieur de ce qui allait devenir sa chambre. Il fit quelques tours sur lui-même avant de se précipiter sur les granulés qui avaient été mis dans la mangeoire à son intention. Pendant qu'il mangeait avec appétit, Ivy en profita pour lui ôter ses protections de transports et son licol, un peu plus difficilement vu qu'il ne consentait pas à lever le nez de sa mangeoire. Puisqu'il était à présent libéré de ses artifices, elle décida de le laisser quelque temps tout seul afin qu'il s'acclimate à sa toute nouvelle maison, rejoignant son père qui l'attendait dans sa voiture pour rentrer à la villa.

Le temps de manger un morceau avec ses parents et la jeune femme se décida à se rendre aux écuries pour retourner voir Lorenzo. Et puis, cela lui permettrait de passer faire un coucou à Ibis qui devait s’engrosser au paddock vu l'heure et le beau soleil haut dans le ciel. Ayant envie de la présenter sa merveilleuse jument à son amie, elle lui proposa de l'accompagner. Romy rentrait justement de sa visite à Zodiac et accepta sans hésiter. Ivy était donc grimpée dans sa BMW et avait conduit jusque chez son amie avant de prendre la direction du domaine du Valhalla. C'était la première fois que son amie allait se rendre sur les lieux et peut-être la convaincrait-elle d'y placer Zodiac lorsqu'elles auraient leurs diplômes. En se garant sur le parking le jeune berger australien du propriétaire des lieux arriva en trottinant vers les jeunes filles. Chacune lui accorda une caresse sur la tête avant de se diriger vers Lorenzo. Ne connaissant pas les lieux Romy se contentait de suivre son amie, regardant avec intérêt les différents chevaux présents. On sentait que ce n'était pas un poney-club aux vues des têtes racées qui pointaient le bout de leurs nez. Ivy expliqua alors que l'endroit appartenait à un cavalier de CSI et dont une grande partie des chevaux présents lui appartenaient. Elle expliqua également qu'il y avait deux cavalières professionnelles et quelques propriétaires qui avaient leurs chevaux en pension ici. Comme pour imager elle pointa du doigt Lhéo, un bel holstein qui les suivait du regard avec curiosité. Elles firent un crochet dans la sellerie pour y récupérer le licol de Lorenzo et sa boîte de pansage avant de rejoindre l'intéressé qui remarqua rapidement leurs arrivées.

Lentement Ivy tendit sa main vers le chanfrein de Lorenzo qui recula d'un pas, plutôt clair sur sa volonté de ne pas être caressé. Elle n'insista pas, et se glissa à l'intérieur du box pour licoler le jeune entier. Tout en essayant de lui attraper la tête qu'il levait exagérément pour échapper au licol, les deux jeunes femmes parlaient de leurs instaponys respectifs. Elles faisaient partie de cette génération qui exposait leur vie de cavalière sur les réseaux sociaux. Chacune adorait agrémenter son feed par des photos de leurs montures et d'elles à cheval, accompagnés de descriptif de leurs séances, de leurs journées avec les chevaux ou encore de leurs compétitions. Romy expliquait à son amie qu'elle avait très vite décollée sur les réseaux sociaux grâce à Zodiac. Elle ne s'y était pas attendu au début, mais une marwari tobiano semblait déchaîner les passions. En revanche sa popularité était à double tranchant. D'un côté elle avait des personnes positives qui l'encourageaient et de l'autre des critiques pour tout et rien. Qu'il s'agisse de son choix d'environnement pour son cheval à sa manière de monter ou même des petites décisions futiles qui ne concernaient qu'elle. Ivy s'y reconnaissait aussi, elle avait beaucoup de compliments quant à son travail avec sa jument et avec Frequency qu'elle exposait de temps en temps, mais de l'autre quelques critiques quant à ce qu'elle lui faisait faire, le fait d'avoir choisi un camarguais pour faire du dressage et d'autres encore. Malgré tout chacune appréciait de partager leurs histoires et ce n'était pas les désagréments qui allaient les arrêter. Dans ce sens Romy proposa de prendre quelques photos d'elle et Lorenzo, et qu'elle lui donnerait les contacts d'une super photographe avec qui elle adorait travailler. Ivy ne refusa pas, et lorsqu'elle eu enfin pu licoler le gaillard, l'emmena dans l'allée pour l'attacher à l'anneau de son box afin de le panser.

Ouvrant sa boîte de pansage, Ivy commença à passer l'étrille en caoutchouc sur le poil poussiéreux de l'entier. Celui-ci n'était pas des plus immobiles, valsant d'un pied à l'autre, se tordant l'encolure pour voir tout ce qui se trouvait autour de lui et laissant échapper quelques ronflements de temps en temps. Romy elle semblait sous le charme de ce beau cheval de race et prit quelques photos. C'était un peu une seconde passion la photographie, et elle avait le don pour cadrer parfaitement. Ainsi, elle prit quelques clichés avec le téléphone de son amie puis lui montra le résultat tandis qu'elle continuait de brosser. Ivy paraissait satisfaite du rendu et approuva d'un pouce en l'air. Pour le moment toute son attention n'était reportée que sur Lorenzo et le fait de le rendre propre. Monsieur ne semblait pas forcément patient et s'agitait de plus en plus. Si la situation amusée son amie, Ivy elle n'y prêtait pas la moindre attention. Son unique but à l'instant T était d'être efficace et enchaînait brosse dure et douce avec beaucoup de conviction. Avec beaucoup de détermination elle faisait de son mieux pour le dépoussiérer, bien que ce dernier ne semblât pas apprécier que cela prenne autant de temps. Soupirant, elle poursuivit quand même ses soins jusqu'à être satisfaite du résultat. Le gros étant fait, elle empoigna son cure-pied, laissa sa main glisser de l'antérieur du jeune entier et lui demanda de donner le pied. Lorenzo n'étant pas de cet avis, il chercha à lui arracher le pied une fois puis deux. N'aimant pas se faire mener en bateau Ivy finit par se fâcher, ce qui eut pour effet de calmer instantanément le bai qui boudait désormais dans son coin, les oreilles tournées vers l'arrière. Il boudait, tant pis pour lui. Elle avait appris au cours de ses années d'équitation qu'il fallait rester ferme et constante avec un cheval, surtout si celui-ci avait mauvais caractère. Si elle commençait à laisser passer les caprices de Lorenzo alors ils n'en finiraient jamais, surtout qu'il n'avait que 3 ans! Lorsque les quatre sabots furent nettoyés, elle entreprit alors de démêler sa crinière et sa queue. Elle devait tirer doucement sur les mèches pour les démêler, les tenants par le haut pour éviter le plus de désagrément possible à sa monture. C'est seulement grâce au spray démêlant que le travail fut rapide et que l'entier n'eut pas le temps de refaire un petit caprice. À présent qu'il était propre ils allaient donc pouvoir prendre un peu l'air.  

Détachant le noeud qui tenait le cheval à la ficelle de l'anneau, Ivy fit signe à son amie de la suivre. Rapidement elle proposa de faire faire un tour de propriétaire à son amie qui accepta. Dans la foulée, elle pourrait montrer son nouveau lieu de vie à l'entier qui marchait d'un pas puissant et rapide à son côté. Très fréquemment elle était contrainte de mettre un à-coup sur la longe pour le faire s'arrêter et le remettre à l'épaule. Même si c'était répétitif à en être lassant, elle ne pouvait pas se permettre de l'autoriser à transgresser cette règle primordiale de sécurité. Bien entendu Lorenzo se vexait d'être remis à sa place, mais cela ne décourageait pas Ivy pour autant. Ils commencèrent par se diriger vers les paddocks qu'ils longèrent. Bien entendu, le bai donnait de la place et faisait son petit numéro, mais il n'y avait qu'une poignée de chevaux qui y réagissaient. Un peu plus loin se trouvait Ibis. En reconnaissant sa propriétaire la ponette avait levé la tête de l'herbe et avait laissé échapper un petit hennissement avant de s'approcher de la clôture. Toute fière, la jeune femme présenta à Romy sa jolie camarguaise dont elle lui avait tant parlé.  Son amie lui fit quelques caresses par-dessus la clôture, bientôt imitée par sa propriétaire. Finalement, toujours en tenant fermement le jeune entier, elle laissa les deux chevaux faire connaissance. Leurs nez se frôlèrent et Lorenzo laissa échapper un couinement aigu tandis que la ponette levait brusquement la tête et un antérieur en faisant mine de taper. Romy avait filmé la scène sans qu'elle ne s'en aperçoive, et lorsqu'elle  l'annonça à Ivy, celle-ci ne put qu'en être contente. Elle aurait un souvenir, à partager ou non, de cette toute première rencontre! Sentant tout de même que l'entier avait quelques difficultés à se faire des amis, elle décida de quitter les lieux pour aller faire un tour du côté des installations. Romy remarqua à haute voix la taille de la carrière et du manège et la beauté des lieux, ce que son amie ne pouvait qu'acquiescer. C'est justement près de la carrière que le trio s'arrêta finalement pour laisser brouter Lorenzo. Si celui-ci s'était jeté sur l'herbe, il ne cessait néanmoins de relever la tête pour observer les alentours ou pousser un hennissement sonore.

Pendant une bonne demi-heure les filles restèrent auprès de l'entier pendant qu'il profitait de l'herbe et du soleil. On ne pouvait pas dire qu'il était malheureux, et puisqu'il était occupé, sa propriétaire pouvait le caresser sans risquer de se prendre un regard noir. Romy et Ivy en profitèrent pour discuter un peu, de ce que la jeune femme comptait faire avec son nouveau partenaire, de leurs camarades et des cours en général. Après ce petit moment privilégié avec son cheval et son amie, elle décida de le rentrer dans son box. La fin d'après approchait et elle comptait au moins faire un pansage à sa camarguaise. Lorsqu'elle put décoller la tête du bai de l'herbe, elle le ramena alors dans son box, non sans se faire bousculer. Après l'avoir décollé et s'être assuré qu'il ne manquait de rien, elle lui offrit deux friandises. Une dernière caresse sur le chanfrein et elle le laissa finalement tranquille. Elle avait encore à s'occuper d'Ibis.

06/12/20

Caressant le poil bouclé de Tobby tout en fumant une cigarette, Ivy était perdue dans ses pensées. Beaucoup de choses avaient changées dernièrement. Romy avait déménagé et elle ne la reverrait plus, du moins pas à ce qui était prévue. Néanmoins elle était devenue amie avec une nouvelle propriétaire, Aya. Bien qu'elles ne pratiquaient pas la même discipline équestre, le courant était vite passé entre les deux jeunes femmes. Elle lui avait parlé de ses soucis du moment, mais rien ne l'aidait à avancer dans sa réflexion. Lorenzo était un jeune cheval compliqué de par son caractère, une simple observation suffisait pour le remarquer. A vrai dire, Ivy commençait à se demander si elle ne le vendrait pas. Après tout, rien n'était facile avec lui et elle commençait à se décourager. Elle qui commençait tout juste à se rapprocher de ses parents, elle s'était retrouvé face à deux extrêmes. Sa mère l'avait encouragé à continuer avec lui, quant à son père la réponse était vite trouvée. Ils avaient les moyens, elle pouvait très bien le ventre et trouver un cheval qui lui conviendrait mieux. Aya elle était partagée et avait approuvé les deux conseils, alors en fin de compte Ivy n'était pas plus avancée. En ce moment le seul qui semblait la comprendre c'était Tobby. Il était toujours content de la voir et cherchait toujours à la réconforter dans ces moments de doute. Et maintenant qu'il avait un an et que son éducation avait porté ses fruits, du moins en grande partie, elle pouvait sans peine l'emmener au domaine. Au moins, il lui tenait compagnie dans sa solitude. Jetant sa cigarette dans la petite poubelle prévue à cet effet près de la porte, elle se décida à entrer dans l'écurie. Le dimanche en général il n'y avait pas grand monde aux écuries. Les cavaliers étaient souvent chez eux ou en compétition. Ce n'était pas quelque chose que la jeune femme trouvait désagréable, parce que ça lui permettait notamment d'être un peu seule à seule avec ses chevaux.

Comme à chaque arrivée elle commença par rejoindre Ibis jusqu'au paddock où elle était lâchée pour la journée, ne rentrant que la nuit. Contente de la voir la camarguaise s'était tout de suite approchée d'elle pour obtenir des mamours qu'on lui accordait sans hésitation. Elle resta avec elle un moment, puis elle se décida à repartir en direction de la sellerie pour récupérer le licol de son entier ainsi que sa boîte de pansage. Si elle n'avait pas l'intention de monter aujourd'hui, elle lui referait au moins une petite beauté. Retirant la laisse du caniche royal, elle fut heureuse de constater qu'il restait à proximité. Soulagée, elle se concentra alors sur le beau bai qui se tenait devant elle. Du haut de ses trois ans il était magnifique. Il était élégant, harmonieux dans son modèle. Son regard intelligent la transperçait et elle se sentit tout de suite mal à l'aise. Elle avait l'impression de le trahir si elle le vendait, mais en même temps, si ça ne se passait pas bien, ne valait-il pas mieux lui trouver quelqu'un de plus...adapté? Et si sa conscience la titillait son ego n'en était pas moins touché. Elle qui se considérait comme une excellente cavalière allait-elle vraiment devoir vendre un cheval qu'elle jugeait trop difficile pour elle? Laissant échapper un soupir de lassitude elle chercha dans sa poche une friandise pour l'offrir au lusitanien. Avec cet air hautain qui lui était habituel, Lorenzo approcha ses lèvres lentement, préleva la friandise puis l'avala finalement. Soupirant Ivy se glissa à l'intérieur du box pour licoler le bai qui leva aussitôt la tête pour y échapper. Il fallut se battre un peu avec lui pour obtenir sa tête, mais une fois plaquée contre son torse, elle put y enfiler le licol en cuir pour de bon. Vexé l'entier plaqua ses oreilles en arrière tandis que la jeune femme le conduisait jusqu'à l'aire de préparation où elle put l'installer entre les deux poteaux d'attache, reliant chaque longe à un côté du licol. Au moins, les mouvements de l’ibérique étaient limités et elle ne risquait pas de se prendre un mauvais coup de dent malvenu.

Délicatement la jeune femme détacha la polaire de sa monture pour la replier sur sa croupe. Équipée d'une étrille elle commença par dessiner des mouvements circulaires sur l'épaule de lusitanien qui, bien qu'ayant un peu la bougeotte, n'avait pas l'air très enquiquineur aux soins ce matin. Elle se concentra sur l'avant main pour correctement le dépoussiérer et retirer les poils morts cachés sous son épais duvet. Après tout, l'hiver arrivait et naturellement le jeune cheval se préparait à subir le froid. Malgré tout, il était du genre un peu douillet et sans couverture elle avait tendance à le trouver grelottant, même dans son box. En tout cas on n'aurait pas pu le qualifier de rustique, ça c'était sûr. Elle termina l'avant main avant de remettre en place la couverture et cette fois-ci de la replier sur les épaules. Ainsi, elle put étriller as croupe sans trop de problèmes et sans exposant d'un coup le bai au froid. Appliquée elle faisait de son mieux pour le rendre propre bien qu'il trépignait sur place. Elle poursuivit donc avec la brosse dure sur les parties charnues puis la brosse douce sur tout son corps, y compris les membres et son ventre tout en veillant à ne pas le découvrir entièrement. Honnêtement Lorenzo commençait à être désagréable, il s'agitait, grattait le sol avec son antérieur et reculait les oreilles quand il trouvait que c'était trop long. Alors Ivy s'activa d'autant plus, et lorsque son corps fut totalement propre, elle soupira de soulagement. Elle réinstalla la polaire à sa place, puis démêla les crins de l'ibérique à l'aide de sa brosse à crin et d'un démêlant. Elle termina le tout en curant ses sabots, non sans difficulté puisque Lorenzo cherchait à lui arracher des mains à chaque instant. Le pire, c'est que la jeune femme ne cessait de le gronder et de le remettre à sa place, mais visiblement cela n'améliorait rien du tout dans le comportement du lusitanien, pire, il se frustrait et se vexait d'autant plus.

Finalement propre, Ivy lui réinstalla sa polaire correctement avant de rattacher le mousqueton de sa longe à l'anneau du licol, puis de lui retirer les deux petites longes qui tenaient sa tête entre les deux poteaux. Le tenant fermement pour qu'il ne la trimballe pas comme il le faisait parfois, elle le ramena à son rythme jusqu'à son box où elle ouvrit la porte, le délicola et le laissa entrer tout seul comme un grand. Presque aussitôt il passa sa tête brutalement par l'encadrement de la porte, oreilles en arrière et menaçant de mordre, et lui tourna aussi brusquement le dos. Surprise Ivy bondit en arrière, manquant de trébucher sur Tobby qui l'avait suivi. Elle soupira, baissant les épaules avant d'observer l'entier.

• Tu crois qu'on va s'en sortir tous les deux?