Je fis entrer Valiant dans la carrière et le caressai. Je vérifiai que l’enrênement était bien fixé mais avec un réglage lâche pour ne pas l’embêter pendant la détente. Je lançais alors le gris sur un cercle d’une vingtaine de mètre de diamètre afin qu’il soit assez à l’aise. Intrigué par l’enrênement, il secoua vivement la tête de bas en haut de manière à ce que les attaches viennent s’entrechoquer dans les anneaux du mors ce qui produisant un petit son métallique.
« Valiant ça suffit tes bêtises… »
Je donnai de légers à-coups sur la longe comme pour le gronder un peu tout en émettant un petit claquement de langue pour amener l’étalon à engager ses postérieurs sous sa masse. Je jouais dans mes doigts et il commença à céder, venant se poser doucement sur son mors qu’il mâchouillait beaucoup, signe de décontraction. Je le félicitai et le laissai marcher ainsi quelques tours avant de lui demander de prendre le trot. Bien que je cessais de pianoter sur la longe, il se remontait fort pendant la transition et parti plutôt énergiquement, engageant naturellement ses postérieurs, puis vint se repositionner dans une bonne attitude. Je savais donc que j’allais devoir travailler ma mise en main sur les transitions pour les prochaines séances. Après quelques minutes, je le repassai finalement au pas, puis lui demander l’arrêt.
« Bien mon garçon, tu es un bon bonhomme. »
Je le caressai et changeai la longe pour la fixer cette fois sur l’anneau droit afin de le remettre en cercle mais à l’autre main. Jouant à nouveau dans mes doigts, je laissais l’étalon marcher un peu, veillant à ce qu’il engage ses postérieurs et cède à ma main. Il avait une bonne attitude de travail et se musclait donc correctement. Je lui demandais alors le trot, et comme à l’autre main, il se remonta fort pendant la transition puis revint se poser sur ma main. Quand je le trouvais bien échauffé, je le repassai au pas puis à l’arrêt et je réglai l’Easy Up pour l’ajuster correctement. Je renvoyais Valiant sur le cercle. Il se braqua un peu, résistant à l’enrênement mais il finit par se détendre à force de jouer sur la longe. Il prit une attitude basse, le bout du nez touchant presque le sable, je veillais à ce qu’il ait toujours un bon engagement ce qui lui permettait d’étirer sa ligne du dessus et de travailler et se muscler dans le bon sens, et c’était là tout l’intérêt de cet enrênement.
« Parfait ça mon chouchou, aller, Valiant, trotter ! »
L’étalon s’exécuta, mais en restant cette fois dans une attitude plutôt basse lors de la transition, il se remonta légèrement, mais c’était nettement moins marqué grâce à l’enrênement qui s’avérait très efficace et convenait très bien au gris. Après quelques minutes, je demandai de prendre le galop, espérant qu’il ne saute pas en l’air. Je me préparais à fermer mes doigts sur la longe, au cas où, mais Valiant resta sage, bien que très énergique. Il donna juste un petit coup de postérieurs, mais vint rapidement s’installer dans une attitude basse. Je ne le fis pas galoper longtemps car c’était tout de même un exercice très physique, alors je l’amenai progressivement au pas, puis à l’arrêt où je le changeais encore de sens.
Je le lançais en cercle à main gauche au pas, puis après quelques instants au trot. J’étais très satisfaite de son travail, il se montrait plutôt volontaire et concentré, bref, très agréable à travailler. Je le laissais trotter quelques minutes, deux ou trois, puis je lui demandai quelques tours au galop. Pour finir, j’arrêtai à nouveau progressivement l’étalon afin de régler l’enrênement le plus lâche possible et pour le laisser récupérer je le fis marcher en main une bonne dizaine de minutes pour qu’il marche droit. Je le caressai bien fort pour qu’il comprenne que j’étais contente de lui puis, quand il eut bien repris son souffle, je le rentrais à l’écurie.
Je fis entrer Dandelion dans la carrière, bien que le sol commençait à bien sécher, c’était l’endroit le plus propice pour cette séance. Quand il serait plus habitué, la majorité de nos séances se dérouleraient en extérieur, dans les champs. Quoi qu’il en soit, je baissai les étriers, et je sautillai à nouveau autour de l’étalon pour être sûr qu’il s’habitue bien au montoir. Comme il ne bougea pas une oreille, je mis le pied à l’étrier et me hisser doucement sur son dos. Je le caressai bien fort et lui demandai le pas. Il se mit donc en marche et je le laissais aller librement pour qu’il s’échauffe à son rythme. Au bout de quelques minutes, je remontai sur mes rênes et lui demandai ses premières figures de manège, en exagérant mes rênes d’ouverture. Son tracé n’était pas des plus précis, ce qui était bien normal, mais il s’appliquait à la tâche.
Je lui fis faire des doublets, des diagonales, puis petit à petit de grands cercles. Il devenait progressivement plus réactif et suivait de mieux en mieux mes mains, ce que je n’oubliai pas de félicitai régulièrement. Je lui demandai ensuite, sur des lignes droites, sur la piste ou pendant les doublets ou diagonales, quelques arrêts. Je me redressai bien, mis légèrement mes épaules en arrière tout en fermant me doigts sur les rênes. Il hésita, mais s’arrêta finalement avec l’ordre vocal. Je lui demandai plusieurs transitions afin qu’il comprenne bien. Intelligent, Dandelion ne mit pas longtemps à comprendre ce qui lui était demandé et ses transitions étaient de plus en plus précise. Ne voulant pas le lasser, je lui demandai ensuite de prendre le trot.
Les rênes au contact, je le laissais d’abord s’échauffer doucement aux deux mains, puis je lui demandai à nouveau quelques figures avec des courbes larges, comme de grands cercle, ou des diagonales. Petit à petit, je demandai des courbes plus serrées comme sur des doublets, où il fallait tourner à l’angle droit. Il eut d’abord un peu de mal à trouver son équilibre mais il réussit de mieux en mieux l’exercice. Je lui fis également faire plusieurs transitions au pas, puis à nouveau au trot pour qu’il reste disponible. J’étais fière de lui, il se débrouillait vraiment très bien pour une première fois. Je voulais le laisser sur cette bonne séance, ayant encore de l’énergie à revendre, je me dis que nous pourrions essayer nos premières foulées de galop. Je le mis donc au trot sur la piste, et en m’aidant des coins, je lui demandai le galop en plaçant mes aides correctement et m’aidant de la voix.
Il partit donc sur le bon pied, alors je le félicitai et le laisser galoper sur de grands cercles. Il n’avait pas un super équilibre, mais je réussi tout de même à le maintenir dans une allure plutôt régulière. Je le repassai ensuite au trot, fis une diagonale sur laquelle je demandai une transition au pas, puis je repartis au trot et demandai ensuite le galop. Il avait plus de mal à main droite, se désunissant régulièrement car il n’arrivait pas à trouver son équilibre. Je le repassai donc au trot et demandai un nouveau départ et je le laissais cette fois en ligne droite. Le but était avant tout de ne pas le dégouter, il fournissait bien assez d’efforts pour une première fois, nous retravaillerons son équilibre plus tard. Je le laissais repasser au trot puis au pas où je le laissais longuement marcher rênes longues, puis je mis pied à terre et je ramenai à l’écurie.
Accompagnée d’Aveline, avec qui j’avais déjà été faire la reconnaissance, je me dirigeais vers la carrière de détente. Peu avant celle-ci, je ressanglai Valiant, mis pied à l’étrier et me hissai doucement sur son dos, le laissant marcher rênes longues. Devant l’entrée, j’annonçai mon numéro de dossard pour pouvoir échauffer mon gris. J’ajustai mes rênes et demandai assez rapidement le trot, en jouant dans mes doigts afin d’obtenir de lui une attitude basse, qui l’aiderait à tendre son dos et s’échauffer correctement. Il était plein d’énergie, une vraie cocotte-minute, mais il restait incroyablement disponible à mes aides, comme s’il gardait cette énergie pour le parcours. Je trottai donc aux deux mains, faisant quelques cercles en incurvation pour préparer l’étalon aux différentes courbes du parcours.
Quand je fus senti que l’étalon à l’aise dans son allure, je lui demandai le galop. Son énergie se fit plus ressentir, il avait une allure rebondie, très énergique donc, mais il restait toujours très disponible, répondant positivement à mes aides. Toujours dans une attitude basse, je l’échauffais bien aux deux mains en faisant également quelques cercles en l’incurvant, puis je le repassai au pas pour le laisser souffler. J’étais très impressionné par mon beau Valiant qui avait vraiment une sacrée pêche, sans pour autant devenir incontrôlable, et c’était incroyablement agréable à monter ! Aveline, qui s’était installée entre les deux obstacles de la détente, me proposa de venir au petit galop sur un premier vertical d’un mètre environ.
Je demandai alors quelques foulées de reculer à l’étalon et lui demandai un galop cadencé pour le dirigeai vers l’obstacle. Il se propulsa des postérieurs avec une force incroyable et réalisa un magnifique saut. Nous continuâmes la détente sous les instructions de notre coach pour franchir un vertical d’1m15, puis un oxer de la même taille. Nous finîmes par un oxer aux côtes, donc 1m30, et un vertical d’1m25. Il sautait merveilleusement bien, et se servait de toute son énergie pour s’envolait avec puissance au-dessus des obstacles qui ne lui posaient aucune difficulté. J’étais ravie, et je ne manquais pas de le féliciter avec une tonne de caresses. Je le fis marcher un peu, puis vint mon tour de passer en piste. Je me mis à l’entrée du terrain, attendant que le cavalier précédent finisse son tour pour que je puisse entrer.
L’ambiance était assez électrique, il y avait du monde autour de la carrière, qui applaudirent le couple. Je ne savais pas comment Valiant aller réagir à toute cette agitation, mais il semblait plutôt détendu, ses petites oreilles pointées vers l’avant, prêt à en découdre avec le parcours. Je le fis entrer sur la piste, où le speaker nous présenta et la foule applaudie. Je sentais l’étalon bouillir sous ma selle. Je lui demandai tout de même quelques foulées de reculer, afin de mettre son poids sur l’arrière main et je le lançais au galop. Je fis un grand cercle devant le numéro 1, pendant que la cloche sonnait, et me dirigeai vers l’oxer à main gauche. Valiant s’envola au-dessus des barres sans les effleurer. Il se redressa de lui-même à la réception, cherchant le prochain de ses petites oreilles.
« Fais-moi confiance, on va y arriver. »
Je dessinais une ligne courbe à main gauche pour aller franchir le vertical numéro deux qui ne posa là encore aucun problème. Je plaçais mes aides de galop à droite au plané pour réceptionner sur le bon pied afin de faire presque un demi-tour pour aller chercher le vertical numéro trois. Valiant était très franc, il n’hésita pas une seule seconde et bondit au-dessus des barres. Je le dirigeais ensuite vers l’obstacle numéro quatre, un oxer sur une légère ligne courbe à main droite. L’obstacle était haut, bien large, mais Valiant n’était absolument pas effrayé par la hauteur, il se jeta presque dessus pour s’envoler avec puissance et élégance. Je demandai le galop à gauche dès la réception pour faire de nouveau presque un demi-tour pour le double du parcours. Entrée vertical, une foulée oxer. Valiant, très confiant, même peut-être un peu trop, arriva un peu vite.
« Oh, oh ! »
Je me redressai et l’étalon reporta son poids sur l’arrière main, franchissant le vertical sans le toucher. Il s’élança sur l’oxer sans problème, lâchant même une petite ruade de satisfaction à la réception. Je ne pus m’empêcher de sourire, et me reconcentrais vite pour continuer le parcours. Le vertical numéro six était presque sur la piste, près des spectateurs. Valiant ne leur accorda aucune attention, restant concentré sur l’obstacle qu’il franchit avec facilité. Je lui demandai alors un grand tournant à main droite pour aller sur le vertical sept, puis angle droit à main gauche pour aller sur l’oxer huit, puis à nouveau un grand tournant à main gauche pour le vertical neuf. Nous étions sans faute, et nous avions pour l’instant le meilleur chrono !
J’étais si fière de mon Valiant, il fallait rester sans faute et nous avions une chance de remporter l’épreuve ! Galop à main droite, nous nous dirigions vers l’ultime oxer du parcours. L’étalon ne montrait aucun signe de fatigue, et était toujours aussi guerrier, prêt à signer le parcours sans faute. A une foulée de l’oxer, nous remarquâmes un chien, juste à la réception de l’obstacle, nous allions l’écraser s’il ne bougeait pas ! Je n’eus pas le temps de réagir qu’à peine Valiant eu commencé son saut que nous nous stoppâmes tous les deux. Valiant retomba lourdement sur l’oxer, me faisant chuter en même temps. Mon seul reflexe fut de lui attraper la crinière, comme pour le rassurer, lui montrer que j’étais toujours là. Après, une immense douleur parcourue tout mon corps, j’étais comme paralysée. J’eus juste le temps d’apercevoir une foule de personne se diriger vers nous, dont Aveline. Elle pourrait s’occuper de mon merveilleux cheval.
Le réveil fut difficile ce matin. J’avais passé une mauvaise nuit, tiraillée par la douleur. Si mon chirurgien était là, il m’aurait sûrement répété que si je voulais pas rejeter la greffe de rein, je devais me reposer et ne pas forcer. Hors, je ne m’imaginais pas rester dans le manoir à rien faire. Il fallait que je m’occupe, et surtout que je m’occupe de mes chevaux. Mon poignet avait également du mal à se remettre, mais la soirée que j’avais passé hier aux côtés de Tedrick n’était pas le meilleur moyen pour calmer les choses. Je descendis pour prendre mon petit déjeuné, et seule Selena et Enigma était encore là, les autres devaient déjà être au travail, dans les écuries ou à la clinique. Elles me fixèrent, puis ne purent s’empêcher de lâcher un petit ricanement en se regardant et elles sortirent elles aussi.
Je me demandai vraiment ce qui leur prenaient, ce n’était pas dans leurs habitudes. Je pris le temps d’avaler mes céréales en faisant un petit tour sur les réseaux, surtout sur Instagram, là où je suivais les comptes de nombreux chevaux que j’appréciais beaucoup. Je me rendis compte que je n’avais pas posté depuis mon accident. Il fallait que je prenne des photos pour alimenter mon compte et donner des nouvelles aux personnes qui me suivaient. Je pris alors mon appareil photo et allai faire un tour dans l’écurie ainsi qu’aux paddocks afin d’immortaliser tous les moments qui me paraissaient intéressants. J’en profitais pour faire une petite caresse à chacun de mes chevaux. Mais je me rendis compte que je n’avais pas vu UltraChic.
Je commençais à m’inquiéter, alors j’essayais de trouver une des filles pour avoir des informations, mais aucune n’était trouvable. Je me dirigeais alors vers la carrière où j’aperçus enfin ma belle jument noire. Je pensais que c’était Aveline qui était en selle, mais non, je la vis au milieu de la carrière sur le dos de Corona. C’était plutôt une silhouette d’un homme, mais il n’y en avait aucun dans le domaine. Je m’approchai, pleine d’interrogation, mais également d’énervement. Quel étranger pouvait donc bien arriver comme ça et prendre ma jument sans me demander l’autorisation ? L’homme me regarda alors, avec un regard plein de douceur.
Al. « C’est pas vrai, je… Haythan ?! »
Mon cœur se mit à battre si fort que je pouvais l’entendre et le ressentir. Le garçon mit pied à terre, et eut à peine le temps d’enlever ma bombe que je me jetai dans ses bras.
H « Bonjour petite sœur. »
Je ne pouvais contenir ma joie, j’étais beaucoup heureuse de le revoir. En effet, Haythan était mon demi-frère, âgé de quelques années de plus. Nous n’avions pas de parents en commun, il était le fils des personnes qui m’avaient élevée, mais je l’avais toujours considéré comme étant de ma famille, peut-être même le seul membre de celle-ci, avant d’apprendre qu’Amy et moi étions jumelles.
Al « Mais qu’est-ce que tu fais là ? Tu es bien loin du Pays de Galle.
H – Je me devais d’être à tes côtés, dès que j’ai appris pour ta chute, j’ai pris le premier vol et me voilà.
Al – Oh, merci. Mais attends, depuis quand tu montes à cheval toi ?
H – Depuis que ma petite sœur a déménagé à l’autre bout du monde. Tu me manquais, et je me disais qu’apprendre l’équitation me permettrais de me sentir plus proche de toi. Il parait que je suis doué en plus ! »
En tout cas, il n’avait pas changé, et n’avait pas perdu de son humour. Il me fit un petit baiser sur la joue, remit sa bombe et se remit sur le dos d’UltraChic. Il la marcha autour de moi en l’incurvant tout en m’expliquant qu’il était arrivé tôt ce matin et qu’Aveline, qui était complice de cette petite surprise, lui avait conseiller la jument. Il l’avait déjà détendue au pas et au trot, alors il s’écarta ensuite un peu de moi pour travailler la noire. Il l’a mis en ligne droite, dans un pas énergique en la mettant sur la main, puis lui demandai quelques foulées de cessions à chaque main. A l’écoute, la jument s’exécutait avec application. Il fit ensuite le même travail au trot. Intelligente, Chic avait vite compris l’exercice et l’exécutait presque sans avoir besoin des aides d’Haythan.
Il la caressa puis lui demandai le galop, un petit galop, cadencé et très en équilibre. La jument se défendit légèrement, voulant plus accélérer qu’autre chose, mais le jeune homme jouait dans ses doigts ce qui amena la jument à se détendre et venir se mettre sur la main, exécutant sans plus broncher les demandes de son cavalier. Il lui demanda de raccourcir progressivement le cercle, tout en s’incurvant pour suivre la courbe, puis arrivé sur un tout petit cercle, il l’évasa tout aussi progressivement. Chic était à l’écoute, et réalisa super bien l’exercice, alors ils firent tous les deux le même exercice à l’autre main. Ils étaient tous les deux très concentrés, et cela me faisait plaisir de voir mon grand frère à cheval, qui se débrouillait si bien, et j’étais aussi fière de ma jument qui travaillait bien, même sous la selle de quelqu’un qu’elle ne connaissait pas.
Haythan finit sa séance en demandant une extension d’encolure au trot, puis au pas afin de bien faire récupérer la jument. Il fit, pour finir, marcher la jument rênes longues près de moi pour qu’on puisse à nouveau discuter. Il était visiblement très content d’avoir pu monter un de mes chevaux et aimait beaucoup la jument noire, surtout son petit caractère de princesse. Il mit enfin pied à terre, et je l’accompagnai dans l’écurie, où il s’occupa de Chic avant de la remettre au paddock avec ses copines. Je lui fis visiter notre domaine, tout en discutant d’un tas de chose. Il s’était passé beaucoup d’évènement depuis qu’on ne s’était pas vu, alors nous avions une tonne de choses à se raconter.
Sur le chemin vers la carrière, j’expliquai à Haythan comment je fonctionnais, que ce soit pour mes jeunes ou pour ceux du domaine qui étaient destiné à la vente.
Al « D’habitude, je commence dans le rond de longe, ça évite que les chevaux s’emballent trop, au cas où. Mais là, Andiamo est vraiment très gentil, donc autant profiter du beau temps. En plus, il a déjà fait des concours modèles et allures à deux ans, donc il connait déjà le filet. »
J’installai le poney dans la petite partie de la carrière, là où il n’y avait pas d’obstacle. Je lui présentai donc son filet combiné, auquel était accroché un mors à aiguille droit, en résine « flexi » goût pomme, mors que j’utilisai très fréquemment lors des débourrages et séances de longe. Andiamo n’eut aucune difficulté à le prendre en bouche, alors je l’enfilai autour de sa tête en l’ajustant. J’y accrochai ensuite la longe de travail. Je demandai alors le pas au poney, qui s’exécuta, ayant l’habitude des ordres vocaux lors de nos jeux à pied. Je rallongeai progressivement la longe, tout en agitant doucement la chambrière au niveau de son épaule pour lui faire comprendre qu’il devait toujours venir tendre la longe.
Le palomino n’eut aucun mal à comprendre l’exercice, alors je le laissais marcher quelques minutes pour commencer à l’échauffer, tout en donnant pleins de conseils à Haythan qui me regardait avec attention. J’étais contente de pouvoir partager ma passion avec lui. Quand le poney fut plus à l’aise dans son allure, je lui demandai le trot, toujours par la voix. Je n’avais pratiquement pas besoin de la chambrière, ma voix suffisait pour que le poney obéisse. Je le félicitai, et le fis trotter seulement quelques tours, juste pour m’assurer qu’il répondait bien à mes demandes et qu’il s’échauffe un peu le dos. Je le repassai donc au pas, puis je lui demandai l’arrêt, afin qu’il revienne vers moi. Je le caressai généreusement puis demandai à Haythan de venir m’aider.
Il s’approcha à son tour d’Andiamo et lui présentai le tapis de selle, gris aux liserés blancs et noirs. Le poney tendit ses naseaux pour sentir l’objet, mais n’eut pas d’autres réactions, restant très calme. Il lui mit alors sur le dos puis passa à la selle. Encore une fois Andiamo n’eut aucune réaction spécifique, à part me demander des caresses, comme d’habitude. Je félicitai de son comportement pendant que Haythan posait la selle sur le dos. Il accrocha ensuite la sangle doublée en mouton et le sangla, juste assez pour que la selle ne bouge pas. Je fis une dernière caresse à l’étalon et je l’envoyai à nouveau sur un cercle au pas. Pas du tout perturbé, il obéit sans se préoccuper du poids qu’il avait sur le dos.
Après quelques foulées de pas, je lui demandai le trot afin qu’il s’habitue à ce nouvel équilibre. Le poney était très calme, et même s’il avait une allure énergique, il restait très disponible et à l’écoute, un vrai plaisir. Quelques minutes plus tard, je demandai au poney de passer au galop. Il fit une petite ruade de joie, mais sans tirer sur la longe, restant bien en cercle et continua ensuite dans une belle allure. Quelques foulées seulement étaient largement suffisantes, alors je le repassai au trot, puis au pas et à l’arrêt pour changer sa longe de côté, le faisant donc changer de main. Je le caressais puis le renvoyai en cercle au pas. Je le laissais bien s’échauffer à cette main avant de prendre le trot.
Encore une fois, le poney se montrait très calme et à l’écoute, ce qui me laissait penser que tout devrait bien se passer le moment où je devrais montrer sur son dos pour la première fois. Après quelques minutes, je lui demandai le galop pour quelques foulées. Il m’était plus dur de longer à main droite à cause de mon atèle, et cela me faisait un peu mal, mais Andiamo étant très calme, tout se passa très bien. Je fis finalement ralentir le poney jusqu’à l’arrêter pour remettre la longe sur l’anneau gauche et je fis marcher le poney en main pour le laisser récupérer en ligne droite, tout en le caressant. J’étais très fière de lui, il m’épatait chaque jour un peu plus. Quand il retrouve une respiration normale, nous rentrâmes tous ensemble à l’écurie.
Alors qu’Andiamo avait été incroyable lors de sa première séance de débourrage, il n’avait pas cessé de progresser, devant très réactif à ma voix, et trouvant de mieux en mieux son équilibre sous la selle. J’avais décidé aujourd’hui de monter sur son dos. Ça serait donc la première fois qu’il aurait un cavalier sur sa selle, mais c’était aussi la première fois pour moi que j’allais remonter après ma chute. Enfin, j’étais monté juste au pas sur un des étalons de Tedrick, mais là, j’allais marcher, trotter, galoper, sans être tenue, retrouver ce sentiment de liberté. J’avais entièrement confiance en Andiamo et je savais qu’il serait parfait pour me remettre en confiance.
Je l’avais donc panser et préparer avec application et je me dirigeais vers la carrière, accompagnée de mon fidèle poney chéri. Au centre de celle-ci, je ressanglai le poney et descendis les étriers sur les quartiers. Je fis d’abord quelques exercices à pied pour le mettre en confiance et l’habituer à toutes sortes de choses. Je tapais donc sur le siège de la selle, puis claquais les étrivières contre les quartiers. Je mettais du poids sur les étriers, puis finalement sur la selle, me mettant en « sac à patate » par-dessus, ce qui me faisait tout de même très mal, mais c’était une étape importante. Andiamo était d’abord un peu surpris, puis il se détendit et se laissa faire sans broncher, ce que je félicitai évidement.
Je pensais donc que le poney était prêt, il était temps. J’avais une petite appréhension, mais je devais la cacher pour ne pas perturber le poney. Je pris une grande inspiration et mis pied à l’étrier. Je me hissais doucement sur le dos d’Andiamo et je le caressais. Ses oreilles pointaient dans ma direction, attentif à ce qu’il se passait autour de lui. Je le rassurais et chaussai les étriers. Je pris les rênes dans mes mains, pas très évident avec mon atèle mais je ne pouvais pas encore la retirer. Je demandai alors le pas au poney qui s’exécuta et je le laissai marcher. Je le trouvais très hésitant, très flottant, comme s’il était perdu, ne sachant quoi faire.
Je le rassurais doucement et commençai donc à lui indiquer, à l’aide d’une rêne d’ouverture, plusieurs directions. Il s’apaisa et m’obéit, comprenant vite le but de l’exercice. Je lui fis donc faire quelques figures de manège comme des doublets ou des diagonales, puis des slaloms autour des obstacles de la carrière quand il fut à l’aise. Il était très à l’écoute et détendu, alors je lui demandai le trot. Je me mis tout de suite au trot enlevé, essayant d’être la plus légère possible pour ne pas trop le gêner. Je redemandai au poney plusieurs figures aux deux mains qu’il réalisa très bien. Je le félicitai en le caressant car il se comportait vraiment bien.
De mon côté, les secousses du trot me faisaient mal, mais je faisais tout pour que le poney ne s’en aperçoivent pas pour ne pas le perturber. Je décidai de le lancer au galop quelques foulées aux deux mains. Andiamo hésita un instant, puis s’élança en restant calme et détendu. Je le félicitai mais décidai de le garder sur un grand cercle pour un début. Il trouvait moins facilement son équilibre à main droite, mais faisait de son mieux pour me faire plaisir, alors je le repassai au trot puis au pas pour le marcher afin qu’il reprenne son souffle, et que je reprenne également le miens. Je finis par mettre pied à terre, très affaiblie. Je ressentais les douleurs après cette séance qui n’était qu’une simple formalité avant. Très fatiguée je ramenai le poney alors que j’avais du mal à marcher.
Aveline était vraiment contente de donner des cours dans les écuries proches du domaine. Elle adorait transmettre son savoir, et elle avait tant de succès qu’elle était très demandée. Elle m’avait demandé de l’accompagner, et j’avais accepté, même si, pour être franche, je ne savais pas vraiment ce que j’allais bien pouvoir faire. Au moins, ça lui faisait plaisir. Sur la route, elle m’expliqua que c’était un cours de 5 élèves, et qu’ils allaient travailler en dressage aujourd’hui.
Pourtant arrivée sur place, il y avait 6 chevaux qui étaient en train d’être préparés, et Aveline affichait un petit sourire en coin un peu suspect. Les cavaliers entrèrent dans la carrière et commencèrent leur détente sous le regard avisé de la jeune femme qui donnait des conseils à ses élèves.
Av « Tu vois la jument cremello là-bas ?
L – Euh oui.
Av – C’est Pride. Elle serait une jument absolument parfaite pour toi.
L – Tu sais, je recherche un cheval d’expérience, habitué au concours et épreuves de haut niveau, pas une jument de club.
Av – Elle est bien plus que ça. Monte la et tu verras. Fais-moi confiance. »
J’observais donc la fameuse jument qui paraissant plutôt lambda. Elle avait une belle morphologie, mais ses allures n’avaient rien d’exceptionnelles, et pour être franche, bien que je faisais entièrement confiance à Aveline, je doutais beaucoup. La cavalière qui était sur son dos montait avec des rênes allemandes mais ne savait visiblement pas trop s’en servir et les avait bien trop courte, la jument s’encapuchonnait et je ne pouvais regarder ça sans rien faire. Aveline demanda à la cavalière de descendre, et me donna les rênes. Mon premier réflexe fut de retirer l’enrênement, et je mis mon pied à l’étrier pour me hisser sur la jument.
Je la mis donc au pas et jouai dans mes doigts. Aussitôt, Pride se mit sur la main, adoptant une attitude relâchée. Comme elle avait déjà été un peu détendue, je lui demandai le trot en restant assise. Je lui fis faire quelques voltes en l’incurvant, ce qu’elle fit parfaitement, puis je lui demandai quelques appuyers en gardant l’incurvation. A ma grande surprise, la jument s’exécuta parfaitement, comme si elle connaissait ce mouvement par cœur. Elle engageait très bien ses hanches et croisait avec facilité.
Je me retournai vers Aveline qui arborait un grand sourire. Elle m’expliqua que la jument avait été parfaitement dressée en basse et haute école, mais qu’elle s’était malheureusement retrouvée en club, milieu qu’elle n’appréciait pas du tout car, de nature douce et sensible, elle n’arrivait pas à trouver tout l’amour dont elle avait besoin. Elle était donc devenue triste, gâchant son potentiel, n’attendant que le cavalier qui aurait un niveau suffisant pour lui faire retrouver le dressage à haut niveau, ce qu’elle aimait par-dessus tout.
Je me calai alors bien dans la selle, les mains hautes, les jambes bien en place. Je jouai toujours dans mes doigts, mais me mis dans une attitude de dressage, comme si nous étions sur un carré, prêt à dérouler notre reprise. Dès lors, la jument se transforma. Elle releva la nuque, toujours en étant sur la main, et adopta des allures légères et relevées. Je la fis trotter un peu, puis je lui demandai de se compacter dans un coin de la carrière, puis je relâchai mes doigts sur la diagonale en serrant légèrement mes mollets.
Pride allongea le trot, en adoptant une allure très impressionnante, très belle. Elle engageait ses postérieurs et tendait ses antérieurs. Je ne m’attendais pas du tout à ça quand j’avais vu la jument pendant sa détente. Je fis un allongement également à l’autre main puis je lui demandai le galop. Je lui demandai d’abord une allure plutôt tranquille et lui fis faire des appuyers aux deux mains, qu’elle réalisa avec tout autant d’aisance. Sur un doublet, je lui demandai un changement de pied en l’air pour changer de main, puis je fis ensuite une diagonale en lui demandant des changements de pied au deux temps, puis une deuxième diagonale avec des changements au temps. La jument s’exécutait avec facilité, comme si elle avait fait ça toute sa vie, n’ayant jamais passé par l’étape club.
Je revins au trot et je lui demandai quelques foulées de passage. Je tendis un peu mes rênes et l’aidai avec mon assiette à se porter vers le haut. Elle raccourcit ses foulées, prenant une allure lente et très relevée. Je la félicitai en la caressant, lui laissant les rênes longues. Elle trotta en extension d’encolure quelques instants et je la repassai finalement au pas, toujours en la caressant.
Av « Alors ? Je t’avais dit de me faire confiance.
Une fois dans la carrière, je descendis mes étriers le long de la selle, puis je dessanglait légèrement la jument. J’étirais chacun de ses antérieurs pour éviter les plis sous la sangle et je me hissais doucement sur son dos et la fis marcher. Cette sensation, être sur le dos de son cheval, sentir ses mouvements, sa force... je ne pouvais que savourer ces précieux moments. Après une ou deux minutes de pas, je ressanglai une nouvelle fois tout en continuant de la faire marcher, afin qu’UltraChic puisse se dégourdir les jambes et commencer doucement son échauffement. Après quelques instants, je remontais progressivement sur les rênes pour avoir un léger contact, et je jouais dans mes doigts pour faire descendre la jument. Je le laissais marcher encontre quelques minutes ainsi, dans une attitude basse, le dos tendu, puis je demandai progressivement à la jument de prendre le trot.
Je l’installai d’abord dans un petit trot tranquille, alternant entre lignes droites et de grands cercles à chaque main, puis je demandai à Chic de développer son trot petit à petit jusqu’à arriver à un trot de travail classique. Après quelques minutes, et quelques cercles à chaque main, quand je le sentis à l’aise dans ses allures, souple et déliée, je remontai progressivement sa nuque jusqu’à arriver à une belle mise en main, le chanfrein à la vertical. À partir de ce moment, je lui demandai plusieurs figures de manège tout en cherchant une belle incurvation. La jument avait tendance à plier son encolure, mais avoir les hanches qui chassaient à l’extérieur, alors je me dis que quelques exercices d’assouplissement lui feraient le plus grand bien.
Je repassai d’abord la jument au pas, la laissant souffler un peu, puis je repris mes rênes pour lui demander une épaule en dedans sur quelques mètres, suivit d’un appuyer pour rejoindre le centre de la carrière. Fidèle à elle-même, UltraChic cherchait à se précipiter sur l’exercice, elle ne s’appliquait pas vraiment. Mes doigts devinrent alors un peu plus ferme sur les rênes, et je bloquai mon bassin pour lui faire comprendre qu’elle devait aller doucement. Pas très contente, la jument s’exécuta tout de même, et le résultat fut bien différent. Elle prenait le temps de poser chaque membre, tout en s’incurvant harmonieusement. Je la félicitai à chaque passage réussi à chaque main, et fis le même travail au trot cette fois-ci.
Bien plus concentrée maintenant, la belle noire réalisa très bien l’exercice. Elle était gracieuse et appliquée, un vrai régal. Après quelques passage bien exécutés, je lui demandai à nouveau des cercles avec une belle incurvation, variant également la taille de ceux-ci pour avoir des incurvations plus ou moins marquées, ce que, cette fois, la jument réalisa très bien. Tout son corps, de la tête à la croupe, passant par ses épaules et ses hanches, suivait la courbe que nous décrivions, alors je la caressais généreusement et la laissai marcher rênes longues au pas.
Je repris mes rênes après quelques minutes, lui demandant le trot, puis le galop, en veillant à rester dans une allure de travail. Je lui demandai alors d’alterner entre ligne droite et un cercle de 20m, toujours en incurvation. La jument était attentive, et pour une fois, ne cherchait pas à accélérer, mais rester dans un petit galop confortable. J’étais très satisfaite d’elle, et je n’oublais pas lui faire remarquer grâce à de nombreuses caresses. Je repassai la jument au trot sur quelques foulées avant de lui demander à nouveau le galop mais à l’autre main pour effectuer le même exercice afin d’avoir un travail symétrique. Contente de ma jument, je décidai d’en rester là, je la repassai alors au trot en extension d’encolure quelques minutes avant de la remettre au pas et la dessangler d’un trou. Je mis finalement pied à terre et je la ramenai à l’écurie.
J’entrai dans la carrière suivie d’Andiamo. Je demandai au poney de s’arrêter afin que je le ressangle puis je lui demandai les pieds antérieurs pour étirer ses membres afin qu’il n’y ait pas de plis de peau sous la sangle. Je m’aidais d’un plot comme montoir et je m’installai confortablement en selle. Depuis l’accident, me retrouver sur le dos d’un cheval me faisait toujours un petit quelque chose. J’étais heureuse, tout simplement. Je chaussai mes étriers et mis le palomino au pas, rênes longues pour qu’il puisse doucement commencer à s’échauffer. Je le laissai parcourir l’étendue de sable à sa guise jusqu’à ce que je le sente plus à l’aise. Là, je repris un léger contact sur les rênes en jouant dans mes doigts.
Andiamo se posa doucement sur le mors et je l’amenais progressivement en extension d’encolure tout en veillant à l’engagement de ses postérieurs afin qu’il vienne remonter son dos et tendre sa ligne du dessus. Petit à petit, je lui fis prendre un petit trot tranquille en maintenant son attitude pour qu’il s’échauffe à son rythme. Je changeais régulièrement de main tout en développant progressivement son allure jusqu’à atteindre un trot de travail énergique. Toujours très dévoué et à l’écoute, le poney s’appliquait dans le calme et la sérénité. Je remontai doucement sur les rênes jusqu’à ce que le palomino se mette dans une attitude plus relevée, sur la main, mais. Toujours avec l’engagement des postérieurs nécessaires à ce que son dos reste tendu.
C’était essentiel pour moi car je voulais travailler mes chevaux dans le bon sens, qu’ils se musclent et aient une bonne attitude afin de leur éviter tout problème de dos. Quand Andiamo fut plus échauffé, je commençai à lui demander des transitions au pas, puis quelques arrêts ainsi que des cercles en cherchant à l’avoir incurvé, ce qu’il fit avec beaucoup d’application. Je le félicitai et le repassai au pas rênes longues pour le laisser souffler. Pendant ce temps, Aveline nous avait rejoint et était prête à installer les dispositifs sur lesquels notre séance allait se dérouler. Mais pour l’heure, je repris mes rênes et demandai un pas actif et énergique au poney. Je plaçais mes aides et demandai un départ au galop du pas.
Andiamo s’élança énergiquement, prouvant encore une fois sa motivation. Je me mis en équilibre pour soulager son dos, et continuai à jouer dans mes doigts pour le garder sur la main. Je fis quelques cercles ainsi que des lignes droites, puis je me rassis doucement, lui demandant progressivement de réduire son allure pour adopter un petit galop rassemblé, tout en gardant son équilibre sans retomber au trot. Très concentré, le poney s’appliquait beaucoup sur l’exercice. Je finis par lui demander une transition au pas, le laissant marcher quelques instants avant de demander le même exercice à l’autre main, ce qui fut une nouvelle fois très bien réalisé par Andiamo pour enfin le ramener au pas rênes longues.
Je discutai quelques instants avec Aveline sur les objectifs de la séance et ce que j’avais prévu de faire. Elle m’installa donc deux barres au sol espacées de deux foulées de trot de travail pour débuter. Je repris mes rênes et demandai le trot. Je plaçais le poney dans une allure régulière, sur la main et me dirigeai vers les barres au sol. Il les franchit sans souci mais avait tendance à se remonter un peu, alors je demandai plusieurs passages aux deux mains en essayant de garder une attitude basse de la part du poney. Il comprit au fur et à mesure et devenait beaucoup plus stable. Je le félicitai puis je lui demandai la galop.
Aveline élargie la distance entre les barres pour qu’elle corresponde à deux foulées de galop de travail. Pour le premier passage, Andiamo sauta les barres plutôt que de les enjamber, ne sachant pas trop comment s’y prendre. Étant émotif, il commençait à s’inquiéter et se tendre car il ne comprenait pas tout à fait l’exercice. Je le rassurai en lui parlant et revint plusieurs fois sur le dispositif. Je jouais dans mes doigts tout en l’aidant à maintenir une allure régulière avec mon assiette, ce qui l’aida à assimiler l’exercice. Il se détendit alors et fit de très bons passages, bas, rond, en cadence. Je le félicitai et fis de même à l’autre main.
Travailler avec Andiamo était un véritable régale et je n’oubliai pas de régulièrement féliciter tous ses efforts. Aveline transforma ensuite la deuxième barre en un petit croisillon. Je demandai le trot au poney puis le galop et le dirigeai vers la ligne. Ayant comprit l’exercice précédent, il passa la première barre au sol dans le calme et la décontraction puis franchit le petit obstacle sans difficulté. Je refis un passage à l’autre main puis notre coach installa un autre croisillon à la place de la première barre. C’est avec toujours autant de calme qu’Andiamo franchit la ligne qui ne lui posa aucune difficulté.
La séance se poursuivit avec une ligne croisillon et un petit vertical, puis deux verticaux et pour finir un vertical suivi d’un oxer. Au fur et à mesure des passages, Aveline augmentait la taille des obstacles, passant d’une soixantaine de centimètres en début de séance à un bon mètre. Pour notre dernier passage, elle augmenta même l’oxer à un mètre dix. Andiamo commençait un peu plus à chauffer, mais tout en restant tout à fait gérable, il voulait seulement montrer qu’il était content de sauter, ça lui plaisait beaucoup. Il aborda le vertical avec franchise, puis il vit le gros oxer, sa première foulée fut normal, mais il martela ses sabots sur le sol pour prendre de l’élan et il s’envola par-dessus l’obstacle. Il ne put s’empêcher de lancer ses postérieurs à la réception, visiblement satisfait de son effort.
Nous revîmes à l’autre main où il fit un passage tout aussi parfait, puis nous décidâmes de le laisser sur cette bonne note. L’effort qu’il avait fourni étant plutôt intense, je le mis au trot, rênes longues pour lui faire faire une récupération active. Il vint de lui même étirer son dos et se mettre en extension d’encolure. Je le laissais ainsi une dizaine de minutes puis je finis par le remettre au pas. Sa fréquence cardiaque et respiratoire reprenait progressivement des valeurs normales alors je fini par mettre pied à terre et je le ramenai à l’écurie.
Accueil
Dernières images
S'enregistrer
