Not trivial [PSYCHO & PRYAM]

Kayce est à New York pour quelques jours dans le cadre d’un concours, et il profite de l’occasion pour passer un peu de temps avec son ami Tedrick. Les deux hommes marchent bras-dessus bras-dessous dans les rues de la métropole… Ah non, l’exagération n’a jamais menée nulle part. Le brun, les mains dans les poches de son jean, marche aux côtés de son ami aux cheveux roses pendant que celui-ci fait les boutiques. Chaque fois qu’il entre dans un magasin, Kayce roule des yeux et passe une main nerveuse dans sa tignasse rebelle. Il parvient tout de même à apprécier l’activité et se trouve quelques vêtements pour remplacer les siens qui commencent à démontrer beaucoup d’usure. Depuis son retour au Texas, il n’avait pas pris le temps de s’acheter des fringues, ayant fort autre chose à faire. Et puis, sérieusement, quelle activité pour les femmes! Le dernier endroit où Ted réussit à traîner le brun est une boutique équestre. Après avoir trouvé tout ce dont il manquait au domaine, il paie pour ses achats et son acolyte fait la même chose tout juste après lui. Dès leur retour à l’extérieur, d’un commun accord les garçons se dirigent vers le Starbuck le plus proche pour se poser et prendre un café.

Dès que nous arrivons devant le café, Kayce remarque la posture de son ami qui se raidit. Ses yeux sont rivés vers le serveur avant même qu’ils aient pénétré dans l’enceinte du bâtiment. Le brun plisse des yeux et suit l’objet du désir de Tedrick, pour se rendre compte que le garçon derrière le comptoir n’est nul autre qu’Adrian. Après un haussement d’épaules compréhensif, l’homme emboîte le pas à son ami jusqu’à l’intérieur du petit restaurant. Pas une seule fois, les yeux du garçon n’ont dérivés de leur objectif ultime. Une vague d'émotions négatives déferle sur le brun qui se tourne rapidement vers Ted pour constater ses poings serrés. Ce qui émane de lui n’est que frustration refoulée et haine, ce qui fait rouler des yeux à Kayce. Alors que celui-ci reporte son attention sur l’accueil, il constate un deuxième jeune homme derrière le comptoir qui fait rire Adrian, et comprend immédiatement l’angoisse de son compagnon. Ce dernier plaque sur son visage une façade indéchiffrable et commande. Un petit coup de coude dans les côtes de Ted plus tard, le brun commande un grand latté au caramel salé avant de rejoindre une table.

- Sérieusement Ted? Tu m’entraînes ici pour espionner ton mec?

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À peine Tedrick assis, Kayce constate qu’il lance un dernier coup d'œil vers son petit ami. C’est le coup de grâce et c’est avec un sourire en coin qu’il l’accuse d’espionnage industriel. L’air renfrogné de son ami ne passe pas inaperçu, et sa réponse boudeuse non plus. Je ne t'ai pas entraîné ici pour l'espionner. C'est le seul Starbucks du coin et j'aime bien venir ici, même si j'aime le voir tout content de servir des clients derrière son comptoir. Le brun roule des yeux malgré son sourire en coin et prend une longue gorgée de son café latté. C’est malheureusement à ce moment que les yeux verts de Ted se plongent dans ses yeux foncés et que le nez plissé de son interlocuteur attise sa curiosité. La tête légèrement penchée vers son épaule droite et les yeux plissés, il soutient le regard de son ami qui ouvre la bouche et pose la question qui le ronge de l’intérieur. Leur amitié est basée sur une compréhension de l’autre qui va au-delà de l’entendement. Ils se chamaillent comme deux frères, toujours à se défier, mais ils demeurent malgré tout proches, à la plus grande surprise de Kayce.

Et toi, dit moi, en parlant de ce qui ne te regarde pas,  tu en es où dans ta vie amoureuse? Toujours en couple avec la jolie fille dont tu m'avais parlé? À cette question, le corps musclé du brun se tend, avant qu’il ne reprenne rapidement sa nonchalance habituelle. Derrière cette attitude désinvolte se cache cependant une blessure plus profonde qu’il ne laisse entendre. Heureusement qu’il avait avalé sa gorgée de café, car il y a avait possibilité que cette dernière se retrouve sur la table. L’homme réfléchit à la réponse qui satisfera la curiosité de son ami, sans trop en dévoiler sur ses sentiments.

- Oh, tu sais. J’ai eu droit à la fille fantôme. Elle ne répondait plus ni à mes textos ni à mes appels. Il faut croire que c’était plus facile de m’ignorer que de discuter.

Kayce hausse les épaules et baisse les yeux vers son gobelet de café, laissant son esprit vagabonder quelque part dans le passé. Heureusement qu’il a été occupé au domaine, de cette façon il n’y avait pas trop pensé et il avait réussi à garder ses sentiments sous scellé. Maintenant qu’il se trouve devant Tedrick, il se sent un peu vulnérable, et c’est loin d’être une sensation qui l’enchante. Il se redresse dans son siège et plonge ses yeux foncés dans les yeux clairs de son acolyte, prêt à l’attaque.

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