Entrainements || Chevaux de Whappa.

J'arrive, perchée sur le dos de mon pommelé, ayant pris la peine de me mettre en selle avant de quitter les écuries. Au programme aujourd'hui, une petite séance de cross afin de s'amuser et de se donner un peu de plaisir avec mon poney que j'ai équipé à l'occasion. J'ai équipé Quelquefois de son harnachement habituel en cuir noir, d'un tapis de selle bleu marine, de l'amortisseur, d'un collier de chasse, des protections spécialement pour le cross sur les quatre membres, des cloches et sans oublier la vaseline sur les antérieurs. J'ai vraiment pris mes précautions, car ça n'arrive qu'aux autres, jusqu'au jour ou les autres, c'est nous! Pour ma part je porte mes protections habituelles, ayant simplement rajouter un protège dos au cas où je chuterai. Une fois que j'ai refais le check du matériel, je laisse marcher Quelquefois rênes longues, nous avançant pas à pas vers le centre du cross où se trouve de petits obstacles assez bas. Quelquefois ne semble pas excité par ce changement d'environnement, n'étant jamais venu ici au paravent, il n'est pas plus chaud, toujours calme et attentif, fidèle à lui même.

Je m'amuse à lui demander des changements de direction par la simple pression des jambes, laissant les rênes flotter sur son encolure. Il réagit assez bien à mes demandes et change ainsi régulièrement de main, zigzaguant autour des différents obstacles fixes. Au bout de quelques minutes je remonte sur mes rênes sans que Quelquefois ne s'en rende compte, les laissant toujours un peu lâches pour le reprendre au contact en douceur. Je presse mes mollets contre ses flancs et ma monture s'élance au trot, évoluant à travers les larges champs du cross. Je remonte de plus en plus sur mes rênes, trouvant le terrain légèrement glissant à plusieurs endroits. Serein et détendu, Quelquefois engage correctement ses postérieurs tout en gardant un port de tête bas sans exagération pour autant. Un vrai modèle ce poney, rien à lui reprocher! Je l'échauffe sur des cercles afin de l'assouplir dans sa nuque car je le trouve assez raide, l'un de ses points faibles... Je change de main en dessinant un S à l'intérieur du cercle et demande ainsi l'incurvation à droite tout en continuant de trotter. J'en profite que nous soyons sur un cercle et dans de bonnes conditions pour demander le galop au welsh. Il démarre aussitôt et galope sur le cercle jusqu'à temps que je lui demande de continuer en ligne droit, toujours à éviter les obstacles qui parsèment le cross de Pado. Quelquefois commence à se lâcher et je remarque qu'il essaie d'allonger ses foulées, je le laisse donc faire, me mettant en suspension au dessus de la selle et l'incitant à allonger sa galopade. Il prend plaisir à accélérer, trouvant soudain une once d'intérêt pour le terrain de cross. Hélas on s'éloigne assez rapidement, je le repasse donc au trot et dessine une courbe pour faire demi-tour avant de le faire galoper à l'autre main, plus aux ordres cette fois et le laisse marcher une fois qu'on a rejoins notre point de repère.

On va commencer par un tronc tout simple, pas très imposant mais idéal pour la mise en jambe. Je place Quelquefois sur un cercle, lui demande le galop et dés que je le sens sous impulsion, trace une courbe afin de venir correctement face à l'obstacle que nous franchissons sans rencontrer de problèmes. Je décide de recommencer l'exercice, mais à l'autre main cette fois. Une fois encore, le calcul de foulées est bon et nous passons de l'autre coté de l'obstacle facilement. Je flatte l'encolure de mon poney, ébouriffant ses poils qui commencent à repousser de sa tonte d'hiver. On continue notre parcours sans trop envenimer les choses sur un autre tronc, beaucoup plus épais et d'une hauteur d'un bon quatre vingt centimètres je dirais. D'ici à la bas il y a une petite distance, j'en profite donc pour mettre Quelquefois au galop avant de nous avancer à la rencontre de ce second obstacle. Un peu surpris, Quelquefois rajoute un petit pied devant l'obstacle et fait un saut en cloche au dessus de celui-ci. Je lui donne une petite tape de gratitude pour l'avoir passé tout de même et reviens dessus, faisant plus attention à ce genre de détails cette fois. En remarquant que les troncs ne nous posent pas de réels problèmes, je décide de passer à autre chose en nous aventurant un peu plus loin vers la gauche de l'immense étendue qu'est le terrain de cross.

J'aperçois un obstacle intéressant au loin qui se trouve être une haie. C'est assez impressionnant, l'obstacle est long, coupé à ras au centre à une nonantaine de centimètres du sol avec de long feuillages sur les côtés, encadrant l'obstacle et lui donnant un air plutôt impressionnant! Je prépare correctement mon étalon sur un cercle à une vingtaine de mètres de l'obstacle avant de nous lancer dessus. Je le sens se raidir sous la selle à l'approche imminente de cette haie et il ralentit le rythme. Ayant vu le coup de temps, je l'empoigne entre mes jambes et le relance, l'accompagnant bien pendant le saut. Je le félicite malgré qu'il ai failli m'y laisser y aller seule et continue à galoper pour franchir la petite bute qui se trouve face à nous. Quelquefois fait un petit bond pour monter dans la pente et je le fais ralentir une fois qu'on redescend de l'autre coté, lui demandant même de repasser au trot. Une autre bute suit, munies de contre-bas et de contre-haut, je décide de nous y engager. Le pommelé effectue chacun de mes ordres sans rebellions et galope jusqu'au premier contre-haut, d'une hauteur abordable. Cet obstacle ne pose pas de problèmes à l'équidé qui le surmonte facilement. Je prends le trot sur le sommet de la colline pour aller jusqu'au contre-bas. A quelques centimètres du vide, Quelquefois se stoppe net et me surprend, me déstabilisant légèrement et me faisant tomber sur son encolure. Je me remets rapidement en selle alors que le poney reste immobile et reprends mes rênes.

"Héla mon gros, c'est pas dans tes habitudes ça!" Dis-je tout en mettant de la pression sur ses flancs pour lui communiquer mon mécontentement.

Je lui laisse le temps d'analyser le problème avant de lui demander de descendre sans élan, ce qui est tout à fait possible et permettra de le mettre en confiance. Quelquefois piétine devant l'obstacle et semble hésiter. Je l'aide en donnant des coups de bassin et en avançant ma main. Il commence à lever un antérieur, le repose et recommence avant de se lancer. Je suis le mouvement, lui laissant la bouche libre lors du bond et le félicite une fois qu'on a bien réceptionné. Je ne m'annonce pas vaincue pour autant et galope tout droit avant de faire demi-tour et de reprendre le contre-bas dans le sens contraire, le transformant ainsi en contre-haut et le contre-haut en contre-bas. On gravit la butte sans difficultés et à nouveau, je repasse l'étalon au trot, maintenant ma jambe au contact au cas où il s'arrêterait une seconde fois. Je le sens ralentir, je réagis rapidement et claque de la langue pour l'encourager à descendre. Un peu plus confiant, Quelquefois bondit et atterrit les quatre fers sur la parcelle de terre en dessous. Un sourire se dessine sur mes lèvres et je le félicite correctement, le laissant trotter et relâchant les rênes de quelques centimètres pour lui permettre de souffler avant d'enchainer la suite.

J'aurai bien aimé tenté le gué avec le gris, mais l'air est encore assez froid et le temps pas réellement adéquat. Tant pis, je laisse tomber pour aujourd'hui et reviendrai au beau temps pour tenter ça. Afin de clôturer notre séance en beauté, nous allons sauter un petit ravin, long d'un mètre et profond de la moitié environ. Il y en a d'autres beaucoup plus larges et profonds à coté, mais pour une première fois en cross je ne tiens pas à dégouter Quelquefois. Au galop à main droite, Quelquefois s'élance sur le petit fossé et m'apercevant que ses foulées seront de nouveau trop courtes, le relance de plus belle dans l'allure. Le poney lève ses antérieurs et fait suivre ses postérieurs tout en faisant un saut très long dont la sensation est assez déstabilisante. On réceptionne de l'autre coté et suite au fait que je me penche sur son encolure pour l'enlacer, Quelquefois accélère son galop et dégage un petit coup de cul, exprimant sa joie. Je ris et me redresse dans la selle, le repassant au pas afin qu'il marche correctement avant de rentrer. Je flatte généreusement son encolure et gratte le dessus de son garrot à travers mes gants. Une fois que je constate qu'il à bien reprit son souffle, nous repartons jusqu'aux écuries où je le desselle, le remettant dans son box avec une bonnes dizaines de carottes dans sa mangeoire.

Je monte assez régulièrement Quelquefois ces derniers jours, mais il a besoin de travail, de beaucoup de travail. Cette année nous avons été qualifiés pour les internationaux, nous sommes parvenus à un niveau auquel aucun de nous deux n'avait déjà été auparavant, c'est vraiment une première et afin de faire le poids face aux autres chevaux des concours, qui la plupart du temps font la double taille de mon poney, on a besoin d'entrainement! Heureusement pour moi, je prends toujours énormément de plaisir à monter mon welsh, autant que les premiers jours, si pas plus de jour en jour. Pour aujourd'hui, j'ai prévu une bonne séance de cross comme il se doit, le beau temps revient et vu que les terrains sont tendres sans être glissants en ce moment, j'en juge que c'est le moment idéal pour aller s'entrainer! Et puis j'ai toujours apprécié cette discipline, celle qui donne un peu d'adrénaline. De plus, Quelquefois à l'air de bien s'y plaire lui aussi, une raison de plus. Après avoir pansé et harnaché correctement Quelquefois en veillant à sa sécurité si jamais il se passerait quelques chose sur l'un des obstacles, je ne perds pas de temps pour me mettre en selle et guider du bout des rênes ma monture sur le sentier qui mène jusqu'au large et vaste terrain de cross aux obstacles variés.

Nous avons été très chanceux lors de nos dernières séances, nous avions les infrastructures pour nous tous seuls. Hélas, sur le terrain de cross c'est une toute autre histoire... Je compte au total trois autres couples qui sont en train de s'entrainer, mais en même temps il fallait s'en douter. Je flatte machinalement l'encolure du pommelé avant de nous diriger vers un endroit assez plat et au maximum dépourvu d'obstacles à l'opposé des autres cavaliers afin que nous puissions nous échauffer en toute tranquillité. Je commence la détente en mettant bien ma monture en route et le place sur un cercle à main gauche afin de me faciliter la tâche de la mise en main et de l'incurvation. Quelquefois se déraidit assez rapidement à cette main-ci, j'en profite donc pour changer de main par un S à l'intérieur du cercle et exerce les même demandes à main droite. Une fois que je juge que nous avons suffisamment marché, nous sortons du cercle et prenons le trot enlevé sur une ligne droite avant de tourner quelques mètres plus loin afin de revenir sur nos pas. Je maintiens bien mes jambes à la sangle et je peux sentir le welsh rebondissant sous moi, exactement ce que j'attendais! Pour ne pas le fatiguer de trop avant la séance de cross qui nous attend, je le change de main par une diagonale en exerçant une transition trot/arrêt vers le milieu avant de redémarrer dans l'allure à deux temps à l'autre main cette fois. Je continue de jouer entre diverses courbes et transitions tout en demandant la mise en main le plus régulièrement possible pour vraiment bien le détendre et le réveiller au maximum. Nous terminons la détente en nous plaçant sur un cercle, demandant le galop. L'étalon adopte un bon rythme mais à tendance à baisser exagérément la tête sur le cercle, je me dois donc de relever légèrement les mains pour le maintenir à une hauteur correcte. J'agrandis le cercle quelques mètres plus loin pour demander un changement de pied en l'air et de galoper de façon équivalente à l'autre main. Je finis par sortir du cercle pour galoper un aller et retour en ligne droite, me mettant minutieusement en suspension pour permettre à Quelquefois d'allonger ses foulées sans pour autant qu'il exagère. Une vraie crème ce poney. Je termine par le repasser au trot par une transition et le laisse souffler pendant que les rênes glissent peu à peu dans mes doigts jusqu'à être complétement lâches. Nous repassons au pas et je flatte très vigoureusement l'encolure du welsh, lui laissant encore une à deux minutes de répits avant de nous diriger vers le premier obstacle.

J'observe le terrain autour de nous afin de me décider, ce qui arrive très rapidement lorsque je vois deux petits tonneaux rouges l'un à coté de l'autre qui ont l'allure de la facilité d'un tronc d'arbre et qui ne dépasse pas les soixante centimètres. C'est très bien comme obstacle d'échauffement et ça change de ce que nous sautons d'habitude, il faut vraiment que Quelquefois voit le maximum d'obstacles différents possible, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber en concours. Nous nous approchons, toujours au pas, de l'obstacle et je laisse le temps à Quelquefois de le sentir mais il ne semble pas fort intéressé. Je reprends alors mes rênes et le fais pivoter pour repartir au trot plus loin, installant un galop de travail correct sur un cercle avant de venir bien droit face aux tonneaux. Une à deux foulées avant l'abord, je sens mon poney ralentir et freiner. Ayant eu la chance de voir le coup de temps, je l'empoigne vivement dans mes jambes, ce qui nous permet de passer au dessus de l'obstacle en question. Farouche, je reviens à l'autre main en mettant un bon galop et garde bien mes jambes au contact pour qu'il se sente accompagné. Les foulés s'ajustent correctement et nous sautons l'obstacle avec aisance malgré qu'il soit un petit saut. Je le félicite et change une seconde fois de main en maintenant le galop pour revenir une dernière fois. Je reste bien à ma place jusqu'au saut et, ayant une bonne allure, je n'ai pas besoin de me soucier des foulées, Quelquefois s'en charge très bien tout seul, ce qui nous permet de franchir l'obstacle sans faute une seconde fois. Je flatte rapidement l'encolure de Quelquefois et le garde au trot pour rejoindre l'autre coté du terrain qui est à présent libre et où se trouve des contre bas ainsi que des contre hauts.

Connaissant ces obstacles, je ne prends pas la peine d'aller les présenter à mon poney et le mets aussitôt au galop pour nous diriger vers un contre haut de septante centimètres, suivit d'une petite butte qui descend sur un contre bas de quatre vingt centimètres environ. Je sens le poney faiblir dans l'allure et le relance tant qu'il est encore temps, le contre haut s'approchant à vue d'œil. Au dessus du saut, j'avance suffisamment, voir même un peu trop, mes mains afin de ne pas coincer ma monture dans son mouvement. Je reprends mes rênes et fais glisser rapidement ma main sur l'avant de son garrot avant de le ralentir pour nous diriger en direction du contre bas assez imposant au trot. Quelquefois, comme à son habitude, semble hésiter avant de sauter mais le fait tout de même lorsque je lui montre ma présence et l'encourage de la voix. Je me penche bien en arrière et nous atterrissons sur la terre ferme, ce qui me provoque un choc dans la nuque. Je grimace et secoue la tête avant de repasser au trot quelques instants. C'est de ma faute, je n'avais qu'à me contracter et surtout me concentrer! Je décide de revenir sur le même genre d'exercice. Cette fois-ci il s'agit d'un contre haut de quatre vingt centimètres et d'un contre bas de nonante avec quelques plus loin, un tronc d'arbre de quatre vingt également. Ca va compliquer un peu l'exercice et je suis tout à fait sûre que mon welsh en est capable, je ne me pose donc pas plus de questions et le relance au galop. Le premier obstacle arrive et en voyant Quelquefois qui semble bien en forme après que je l'ai empoigné à plusieurs reprises, je juge que nous allons arriver un peu près du contre haut et donc placer une petite foulée à l'abord. Je me redresse fort dans ma selle et maintient un peu Quelquefois sur les rênes en restant bien à ma place, ce qui nous permet de franchir le premier obstacle dans un contrat de foulées correct. Je le félicite de la voix, n'ayant pas le temps de le caresser et nous dirige sur le contre bas quelques mètres plus loin. Je maintiens le galop cette fois mais très rassemblé afin qu'aucun de nous deux ne nous fassions peur sur le contre bas qui est assez impressionnant vu sa hauteur. Cette fois, Quelquefois n'hésite pas et saute la marche, contractant mes muscles et mes abdos pour ma part afin de ne pas avoir la même blague que quelques minutes plus tôt. Je me remets ensuite bien à ma place et relance le rythme pour nous diriger jusqu'au tronc d'arbre que nous sautons sans rencontrer quelconque problèmes. Je me penche sur l'encolure massive de l'étalon et le flatte très fort tout en lui parlant, lui laissant le temps de reprendre son souffle quelques minutes avant d'enchainer avec la suite.

Afin de profiter du rayon de soleil qui vient de nous rejoindre depuis une dizaine de minutes, je pense que c'est une bonne idée de s'aventurer dans le gué, nous n'avions pas pu y aller la dernière fois suite au mauvais temps. Nous arrivons à l'entrée du gué au pas et Quelquefois ne semble pas hésiter à entrer, je le félicite. Nous marchons dans l'eau jusqu'à arriver au point le plus profond, l'eau arrive à mi canon du poney, ce qui est une profondeur raisonnable qui nous laisse la possibilité de progresser facilement dans le bassin. Après avoir traversé le gué de part et d'autre au pas, je lance Quelquefois au trot avant de faire demi tour pour entrer à nouveau dans le gué. Une fois encore, cela ne lui pose aucun problème. Je le caresse et lui fais adopter un galop de travail pour entrer dans l'eau, faisant se soulever de grosses gerbes d'eau autour de nous, nous en ressortons tout éclaboussés. Le sourire aux lèvres je me penche et ébouriffe le toupet de mon poney, prête à passer à l'obstacle suivant. Sur notre gauche se trouve un fossé, cependant pas très profond, suivis d'une large table massive. Elle est renseignée comme étant un obstacle du parcours des soixante centimètres, mais en vue de la difficulté et l'imposante carrure de cette table, je dirais plutôt quatre-vingt, ce qui reste tout de même très abordable pour nous. Je dessine un cercle sur la gauche pour mettre l'étalon dans un galop de travail et nous avançons à foulées constantes sur le fossé. Je sens Quelquefois regardé un peu le trou lorsqu'il s'apprête à sauter, mais c'est trop tard, nous passons déjà au dessus. Il a fort monté le galop sur le saut, ce qui m'a un peu déséquilibrée. Je mets donc un peu plus de temps que prévu à me remettre à ma place et la table arrive plus rapidement que prévu. Je le relance vu que suite à mon déséquilibre il en a profiter pour faiblir dans l'allure. L'obstacle est encore plus imposant à l'abord, mais Quelquefois ne semble pas en être préoccupé. Il prend son abord, j'avance mes mains pendant le saut et nous réceptionnons aisément de l'autre coté. Très contente, je flatte son encolure de mes deux mains et ne cesse de lui parler, retournant au trot dans les environs du gué pour aborder de nouveaux obstacles naturels.

Il me semble que ça pourrait être intéressant de passer une haie. J'en ai aperçu tout à l'heure, un peu plus loin que les tonneaux sur lesquels nous nous sommes échauffés. Nous retournons dans cette direction et je m'approche des haies en question afin d'évaluer leur degré de difficulté. Il y en a de différentes hauteur, allant de soixante centimètres jusqu'au mètre vingt. C'est ça qui est bien sur le cross de Pado, il y en a vraiment pour tout les niveaux. Nous allons nous contenter de passer la haie de nonante, ça me semble correct. Nous reculons, je place mes aides en allégeant l'épaule intérieure et Quelquefois prend le galop, me laissant le guider sur une large courbe toute en souplesse qui nous laisse un bon nombre de foulées jusqu'à la haie. Au galop de travail, je calcule les foulées dans ma tête en nous approchant et je décide de rester à ma place, franchissons la haie. Je félicite et décide de venir sur une seconde haie, toujours de la même hauteur mais beaucoup plus imposante vu qu'il s'agit d'un trou au milieu d'une haie. Quelquefois se redresse et je le sens se raidir sous la selle au fer et à mesure que nous rejoignons l'obstacle. Pas trop sûre de moi non plus, je ne réagis pas et il s'arrête net devant l'obstacle, me faisant me pencher légèrement en avant, reprenant ensuite ma place. Je ne me fâche pas, c'est de notre faute à tout les deux. Nous revenons dessus et cette fois je le motive, l'accompagnant jusqu'à la dernière foulée. Quelquefois saute et je le vois avancer l'encolure comme pour se faire le plus fin possible afin de passer dans le trou malgré qu'il soit assez large pour y passer normalement. Je ris, le félicite et observe maintenant le terrain pour enchainer un petit parcours afin de clôturer pour de bon notre séance d'aujourd'hui.

Après avoir bien réfléchis, je sais exactement ce que nous allons enchainer. Tout d'abord on commencera par un rondin de bois, ensuite la haie entourée de branchages comme passée précédemment, continuer jusqu'au gué pour pivoter à droite et aller sauter le fossé et la table, venant terminer sur un piano en montant, redescendant par une petite pente pour rejoindre le dernier obstacle, une barrière. L'entièreté du parcours varie entre quatre vingt et nonante centimètres. Plus que prête et après que Quelquefois ai eu le temps de respirer, je reprends mes rênes pour reprendre le galop. Je galope sur un cercle à main gauche afin d'adopter une allure correcte avant de nous propulser dans le parcours. Bien cadencé, Quelquefois déploie ses foulées jusqu'au rondin qui ressemble plutôt à un tronc. Sa dernière foulée se fait un peu longue, mais cela ne pose pas réellement de problème vu que l'obstacle n'est pas des plus compliqué. Cependant, j'ai vraiment intérêt à me concentrer pour la suite. Je reprends ma place et dessine la ligne brisée qui nous mène jusqu'à la haie malgré qu'elle se trouve beaucoup plus loin. Bien avant l'abord, Quelquefois semble encore hésitant mais cette fois je l'encadre bien dans mes jambes et dans mon couloir de rênes, ne lui laissant pas d'autres possibilités que de le franchir. Une fois encore, il s'allonge de tout son long au dessus du saut. Je le rassemble quelques foulées à la réception pour bien le retrouver 'sous moi' avant de le relancer, ayant une bonne distance jusqu'au fossé, dont un morceau qui passe par le gué. Eclaboussant les obstacles alentours et nous par la même occasion, le welsh frappe ses sabots contre l'eau en galopant et je prends attention à la sortie de l'eau qui est légèrement glissante. Je mets ma jambe droite à la sangle et ouvre une rêne d'ouverture pour faire pivoter mon poney jusqu'au fossé. Je constate que nous allons arriver un peu loin, ayant perdu de l'impulsion après l'eau et notre tournant. Je le relance et il allonge ses foulées, nous faisant arriver à une distance correcte du fossé. Je reviens à ma place à la réception et nous allons maintenant enchainer avec la table. Lancés dans une bonne allure, je me redresse et reste à ma place en tendant bien les rênes pour arriver correctement. Quelquefois prend sa battue et je me mets en suspension pour l'épauler dans son effort, passant la table large sans problème. J'ai à présent un peu de temps jusqu'au piano, j'en profite pour flatter son encore et lui montrer que je suis toujours présente, remontant aussi sur mes rênes qui ont glisser entre mes doigts durant le précédent saut assez long. Le piano se trouve être en fait un enchainement de contre haut de plus en plus petit sans effectuer de foulées entre chacun. Quelquefois se redresse à l'abord du premier et enchaine les autres ensuite, me laissant facilement le ralentir pour ne pas qu'il s'emballe dans la pente descendante. Je relance l'allure afin d'adopter un bon rythme pour le dernier obstacle, ça serait dommage de se rater alors que nous avons tout très bien passé jusqu'à maintenant. Pas plus haute que quatre-vingt cinq centimètres, la barrière ne semble être angoissante pour aucun de nous deux, nous y allons donc sereins, la franchissant dans un joli saut bien monté. A la réception, je tourne à gauche et dessine un cercle pour remettre Quelquefois sur un galop de travail, le félicitant comme je peux, très fière de lui.

Après avoir repris le contrôle de ma monture, je le repasse au trot et lui permets d'étendre son encolure, le nez à ras du sol. Toujours sous l'adrénaline, Quelquefois tente d'allonger l'allure et je me dois de le reprendre à plusieurs reprises afin qu'il n'aille pas trop vite, ne pouvant pas reprendre son souffle autrement. Je ne m'arrête pas de le caresser et de gratter son garrot du bout des mes doigts alors qu'il récupère. Une fois qu'il semble s'être un peu calmé, nous repassons au pas et je le laisse marcher à sa guise rênes longues entre les différents obstacles qui constituent le terrain de cross. Après avoir suffisamment marcher, nous reprenons le chemin des écuries qui va encore durer cinq grosses minutes. Une fois de retour au box, Quelquefois à complètement reprit un rythme cardiaque normal et semble avoir déjà commencé à sécher de sa sueur. Je lui ôte son équipement et m'en vais rapidement le ranger en revenant avec un kit de pansage pour bien le nettoyer avant de le rentrer dans son box plein de paille et avec une portion de foin que Thomas à déposé. Je passe beaucoup de temps avec l'étrille et le bouchon pour faire disparaitre la sueur séchée et la boue de sa robe grise. Je finis par lui curer les pieds et le remets au box, ayant à peine le temps de lui retirer son licol qu'il se jette déjà sur son foin. Je lui flatte l'épaule et dépose un demi kilo de carottes, bien mérité, dans sa mangeoire avant de le saluer et de repartir ranger le reste du matériel que j'ai utilisé.

Je serpentais le long des chemins qui menaient jusqu'au terrain de cross sur le dos de mon fidèle Wolverhampton. J'étais plutôt fière de me précédant pansage, effectivement, sa robe scintillait au soleil comme si elle était remplie de cristaux. Je souris en sentant la douce chaleur du soleil sur ma peau toute meurtrie et blanche de cet hiver. Nous arrivons bien vite au terrain en question et je ne suis pas surprise de voir l'immense étendue et variété d'obstacles face à moi, étant déjà venue plusieurs fois auparavant avec mon poney Quelquefois.

Sans plus attendre, j'allais commencer ma détente. Je choisis un endroit assez vaste et dépourvu de tout tronc ou autre chose dans le genre et installe Wolv sur un cercle au pas. Je cherche à le faire descendre, ayant déjà eu le temps de s'échauffer rênes longues en marchant jusqu'ici. Je demande des incurvations ainsi que contre incurvations au cheval et change régulièrement de cercle afin de ne pas favoriser plus une main que l'autre. Je lance ma monture au trot après quelques minutes de marche, toujours sur le cercle. J'avais presque oublié à quel point les foulées de Wolv étaient si... peu délicates! Je mis un peu de temps à m'adapter à son allure rebondissante et pu enfin commencer à lui demander le même exercice qu'au pas, c'est à dire des incurvations et contre incurvations. Wolv se détendait de mieux en mieux et descendait bien son port de tête, sans pour autant être moins brutal et aller moins vite. J'essayais de le canaliser un maximum mais c'était assez compliqué car c'est avec ce genre de cheval qu'il ne faut pas mettre trop de main. J'essaye de me servir au mieux de mes jambes pour ralentir l'allure de l'étalon mais ce n'est pas chose facile. Afin de ne pas trop l'épuiser, j'enchaine directement avec le galop en plaçant mes aides. Me faisant un peu trimballer les premières foulées par le départ brusque, je trouve ensuite mon rythme et suis les foulées de ma monture. Je continue à travailler en cercle, me contentant uniquement d'incurvations cette fois mais je demandais aussi du galop à faux afin de varier un peu. Je demande exactement le même exercice à l'autre main et laisse ensuite Wolverhampton marcher quelques minutes le temps de se remettre en zigzaguant entre les obstacles, choisissant ma prochaine cible.

Nous allons donc commencer par un tronc tout bête, bien droit, directement posé sur le sol et n'excédant pas les quarante centimètres. Je lance donc Wolv au trot par précaution et lui fait dessiner un cercle avant de le l'amener perpendiculaire et au milieu de l'obstacle. Comme j'aurai du m'en douter, le cheval freine et chasse des hanches à l'approche de l'obstacle. Sans m'énerver, je le ramène correctement devant et lui laisse sentir pour qu'il se rende compte que c'et le même style que les obstacles qu'il saute dans la carrière. Je le flatte et reviens ensuite sur le tronc. Cette fois Wolv passe le tronc en accélérant un peu sur les deux dernières foulées avant l'abord mais je ne lui en tiens pas compte. Je le félicite très fort en y accompagnant des encouragements de la voix et reviens encore une fois sur le tronc à l'autre main cette fois. Je chercher vraiment à l'avoir le plus calme possible c'est pourquoi je joue délicatement sur ma rêne interne pour le détendre. Déjà un peu moins tendu, Wolv passe une seconde fois au dessus du petit tronc, ce qui lui vaut de nouveau des félicitations. Avant de pouvoir passer à autre chose je décide de venir dans le sens inverse car il se pourrait que le cheval soit déconcentré en voyant l'obstacle sous un autre angle, mais il n'en est rien de mon pie qui se dirige au trot rebondissant sur l'obstacle et le passe en toute souplesse. Je félicite encore une fois et repasse le cheval au trot à la quête du prochain obstacle.

Je décide cette fois d'enchainer sur une haie un peu plus haute, soixante centimètres je dirais. Comme j'aurai du le faire précédemment, je viens montrer l'obstacle au cheval avant de lui faire franchir. Ronflant un peu des naseaux, je rassure Wolv d'une parole et de quelques gratouilles à la base du garrot avant de faire demi tour et de le lancer au galop, dessinant une belle boucle pour revenir face à mon obstacle. Une fois encore je détends ma monture en jouant sur mes rênes et attends patiemment mon saut. Le contrat de foulée semble correct et Wolverhampton s'élève sans difficultés au dessus de la haie. Le sourire aux lèvres, je félicite l'étalon et décide de directement passer à un prochain obstacle pour ne pas le fatiguer de trop car il semble déjà bien trempé de sueur. J'aperçois un gué au loin et m'en approche au petit trot, enfin petit... Tout est relatif quand on connaît le trot du pie! Le gué est une grande étendue d'eau avec deux obstacles dedans, de taille différentes. Je vois aussi qu'il y a des contre hauts et des contre bas à l'entrée et à la sortie. Je laisse entrer l'animal dans l'eau au pas et le laisser patauger un peu. Pas moins perturbé le moins du monde, l'étalon marche à son aise et baisse sa tête pour tremper ses lèvres dans l'eau. Je lui flatte l'encolure et le laisse ressortir de l'autre coté pour revenir au trot. L'entrée dans le gué se fait un peu plus violente car Wolv saute au contact de l'eau, se qui nous éclabousse de la tête au pied. Je ris et le laisse tourner un peu dans l'eau avant de ressortir et de revenir au galop. Je suis le mouvement saccadé comme je peux et Wolv entre sans difficulté dans l'eau. Je le repasse ensuite au trot et le félicite.

Je vais maintenant lui demander d'entré dans le gué par un contre bas et d'en ressortir par un contre haut, pas loin de cinquante centimètres tout deux. Je garde l'étalon dans un trot suffisamment impulsif et viens face au contre bas. Un peu hésitant à l'abord, je dois donner une pression de mollet au pie pour que celui-ci bondisse et rejoigne l'eau. Il galope ensuite quatre foulée et rejoint le contre haut juste en face qu'il passe sans problème cette fois. Je félicite et recommence encore quelques fois le même passage jusqu'à ce que Wolv n'hésite plus face au contre bas. D'un certain coté je peux le comprendre, c'est impressionnant et inhabituel comme obstacle! Notre séance s'achève donc, je laisse glisser les rênes et permet au pie de brouter quelques minutes sur le terrain de cross avant de lui demander de reprendre le chemin du retour d'une pression de mollet, le guidant du bout des rênes telle une cowgirl. Ravie de cette séance, me voilà ressourcée! Je pense que ça a aussi fait beaucoup de bien à mon jeune cheval, il avait l'air de particulièrement aimé travailler en extérieur et qui plus est sur de l'herbe, surtout si son ventre peut en profiter après! Nous rentrons alors à l'écurie où je vais m'occuper des différents soins de l'étalon qu'il a sans aucun doute bien mérité.