Box de Juventus

UC

Je pédale lentement vers les écuries, en profitant de l'air chaud en ce beau matin d'avril. Le ciel est bleu, parsemé de quelques nuages blanc. Le soleil brille et réchauffe l’atmosphère. Si on enlève ma voiture en panne, tout va pour le mieux. Hier après midi, j'ai longé le cheval dans une séance assez mouvementée, j'ai vite remarqué le caractère dominant et bipolaire du cheval qui s'associe à une énergie débordante et un poil de mauvaise foie et d'irrespect. En gros on a beaucoup de chose a travailler et je pense que ce loustik va m'en faire voir de toutes les couleurs. Mais il n'a pas que des points négatifs, en effet, il a un physique de rêve, une robe brillante et une morphologie musclée et longiligne. Pour le peu que j'ai pu voir hier, il a des allures hallucinantes couplées à une endurance assez bonnd et de belles pointes de vitesse. Mais je dévelloperai mon point de vue sur cela une fois sur son dos. Mais pour l'instant je ne compte pas poser mes fesses sur l'étalon, je pense qu'il n'est pas encore prêt et moi non plus. Hier j'ai réussi à le mener en licol, il ne cessait de me dépasser et de piaffer quand je le ralentissais mais il ne m'a pas bousculé trop fort ce qui est déjà un bon début.    

 Aujourd'hui c'est décidé, nous ferons une séance dans le rond de longe en utilisant la méthode d'un célèbre éthologue pour établir une meilleur relation de respect cavalier-cheval.
  Il est déjà neuf heures quand j'arrive au centre. J'attache mon vélo à une barrière et entre dans l'écurie. Juventus ne daigne pas sortir la tête du box et continue à tourner tranquillement en rond avec impatience. Je m'approche de lui, le caresse brièvement, nettoie son box tant bien que mal en évitant ses fesses et en enlevant les crottins, ajoutant de la sciure, je vérifie aussi son abreuvoir puis rempli un filet à foin avant de lui accrocher sur le côté à barreau du box. Je le panse soigneusement en enlevant la poussière incrustée et la sciure de la nuit, tout en évitant ses jambes qu'il ne me laisse pas toucher. Je lui passe ensuite un licol que j'ai ramené de chez moi, ouvre la porte et fais sortir le cheval qui me passe immédiatement devant. Je tire sur la longe et celui ci tape du pied d'un air mécontent. Je me place au niveau de son épaule et l'autorise à repartir, il reste calme jusqu'à ce que l'on ai franchit la porte de l'écurie. Ensuite, il commence de nouveau à sautiller sur place en accélérant le pas pour me précéder. Je suis obligée de l'arrêter tous les dix mètres pour l'empêcher de me traîner. Il s'arrête alors brutalement visiblement vexé et après un combat innégal, il repars comme si de rien était. Nous arrivons enfin au rond de longe, le cheval gonfle ses naseaux et renâcle un peu avant de finir par rentrer. Je referme la porte métallique puis lâche l'équidé. Le fier étalon fait le tour de cet environnement nouveau en humant fortement l'air. Son poitrail et ses flancs se soulèvent bruyamment. Il tient sa tête le plus haut possible et lève haut les jambes comme si il essayait d’impressionner quelque chose ou quelqu'un.  
Il part soudainement au trot en secouant la tête. Il est magnifique. Sa foulée est légère et égale, tous ses muscles se tendent sous sa peau fine à chaque mouvement. Le soleil se reflète sur sa robe alezane, des flammes de poils rougis par la lumière matinale semble accentuer encore les mouvements du cheval. Son arrière mains puissante le projette toujours plus loin. Il à l'air tellement fier, presque hautain. Il est presque hypnotisant, sa foulée n'est ni trop longue, ni trop courte, il est en parfait équilibre, ses sabots frappent le sol encore mouillé par l'orage d'il y a deux jours. En le regardant ainsi, j'ai l'impression que le temps à ralenti, ce cheval à l'air parfait et il le serai surement sans son fichu caractère. Je le laisse encore gambader un peu librement puis commence à travailler, je me place au milieu du rond de longe, je me grandit en ouvrant mes épaules et commence à le chasser avec la longe. Ce dernier qui avait commencer à ralentir repart de plus belle et se met dans un galop hésitant avant de trouver son équilibre. Il semble mécontent de mon ordre car il ponctue ses premiers tours par un déchaînement de ruades puis quand il manque de glisser, se concentre un peu sur ses pattes. Sa longue crinière brune danse dans le vent tout comme sa queue, telles des feufollets libres voletant dans l'air ambiant. Il lance soudain quelques coups de dos et galope tête à l'extérieur pour fuir l'exercice. Je continue avec mes appels de langues, et mes mouvements de longe mais il ne semble pas vouloir céder, il continue à galoper, les naseaux larges et gonflés dans une attitude peu confortables. Je me met de profil, passe devant lui et lui fait faire demi tour. L'étalon hésite puis se cabre à moitié en pivotant sur ses postérieurs, il lance tout de même ses antérieur en l'air et décoche une nouvelle ruade pour exprimer encore une fois son mécontentement face aux ordres avant de repartir au grand trot avec une amplitude magnifique de plus en plus belle en sens inverse, je parle d'une voix ferme : - « Allez Galope », celui ci continue, la foulée alourdie par le sable mouillé qui s'accroche à ses sabots. Mon but est qu'il se relâche, que l'orientation de sa tête se dirige vers le bas et qu'il ralentisse progressivement jusqu'à l'arrêt. Je ne me souviens plus du nom de l'éthologue qui a inventé cette méthode mais elle existe bien et fait paraît-il des miracles sur les chevaux qui sont dit : « difficiles ». Pour le moment Juventus s'entête à regarder vers l'extérieur, sa vitesse à tout de même ralentie, il faut dire qu'il galope maintenant depuis un quart d'heure. Je n'exerce plus aucune action de longe mais je suis par contre impressionnée par l'endurance de ce cheval.    
  Dix minutes plus tard il commence enfin à ralentir franchement, la tête à mi hauteur. Il finit même par repasser au trot mais en gardant son attitude très vive. C'est un moment délicat, j'ai envie de le laisser repasser au pas et de le caresser mais il ne faut pas craquer, selon mes recherches d'hier, il faut continuer à lui demander une allure soutenue car c'est à cet instant qu'ils cèdent et comprenent que les frêles humains savent aussi se faire respecter sans frapper. Je le laisse trotter un peu puis le chasse une nouvelle fois. Il repart dans un galop très énergique mais cette fois ci complètement sur les épaules, la tête basse ; mais au bout d'un ou deux tours il commence à se lasser et baisse franchement la tête, comprenant qu'il ne pouvait rien faire d'autre que tourner en rond. Il repasse finalement au trot et au pas, la tête basse. Il ne souffle pas autant que je l'aurais imaginer, une écume blanche commence tout de même à perler sur son encolure er ses veines ressortent pour dessiner des sillons sur son corps fin. Je lâche la longe qui me servait à le chasser et lui tourne le dos, je baisse les yeux sur mes bottes, puis j'attends. J'essaie de ne penser à rien et de contrôler mes émotions, j'ai l'impression que cela fait des heures que je suis là à attendre, les secondes sont longues. J’attends qu'il s'approche, qu'il vienne à moi. Au bout d'une attente interminable, je sens enfin le souffle chaud et saccadé de la beauté de flamme me caresser le dos. Je me tourne, il se tient là, immobile. Le soleil dans le dos, encore une fois, un scène digne d'une photo star d'internet. Il me fais penser à Feu de Joie avec la belle face en plus. nLes oreilles dressées, l'air toujours aussi fier mais beaucoup plus fatigué, il semble prêt à faire des concessions.

Je fais quelques pas en avant, il me suit tout doucement après une hésitation, je continue de marcher et ce dernier m'imite. Une sensation de bonheur m'envahit, ce cheval est vraiment exceptionnel. Je m'arrête, il s'arrête. Je me retourne enfin, plongeant mon regard dans le sien, dans ses beaux yeux, il a l'air tellement calme ; une force tranquille comme une petite rivière qui coule sereinement emportant tout de même chaque obstacle qui se trouve sur son passage quand l'occasion s'en présente. Je le caresse longuement puis raccroche la longe au licol et le marche jusqu'à ce qu'il ne souffle plus, il n'essaie pas de me dépasser une seule fois.    
Il me reste encore beaucoup à découvrir de lui mais le franchissement de cette étape annonce peut être déjà un changement d'état d'esprit chez ce magnifique cheval qui est à présent mien

+ 2 en confiance
+ 4 en travail à pied

+ 3  
MàJ

Juventus :

Je m'avance vers le box de l'étalon, il tourne en rond depuis un bout de temps. Je ne sais pas trop où il vivait avant mais là en tout cas, il n'a pas l'air de se plaire dans son petit box. Je le salue et tend ma main vers lui, il couche successivement les oreilles d'avant en arrière comme si il cherchait à connaître sa propre humeur. Il finit son manège en mettant une oreille en arrière et une en avant, ce qui étire un sourire au coin de mes lèvres. Je lui fais une petit caresse avant qu'il ne se retire, j'ouvre la porte du box et rentre pour le panser. Je suis déjà obligé de le gronder un peu car il continue à tourner en rond. Il est un peu chatouilleux au contact de la brosse et je dois m'appliquer à être douce pour ne pas le braquer. Son humeur change très vite et rien que pendant le pansage, une seconde il essaie de me mordre, celle d'après il soupir de contentement. Je sens que je vais bien m'amuser avec ce dadou. Je lui passe le filet, il tire la langue de multiples façons et mâche violemment le petit mors à olive. J'accroche ensuite la longe et le sors du box, dès que nous sortons de l'écurie, il me bouscule violemment pour aller vers l'herbe. Je le sonne un peu, il plaque les oreilles mécontent et se cabre à moitié. Je raffermis ma prise sur la longe et le fais marcher vers la carrière, il ne semble pas de bonne humeur car il passe son temps à piaffer et à chauffer à mes côtés. Je referme la porte et j'ai à peine le temps de me placer au milieu du cercle pour lui demander le pas que celui ci prend déjà le grand trot. Je crois que ce cheval a juste besoin de se défouler un bon coup. Ça tombe bien, cette séance de longe est faite pour ça. Je le repasse au pas tant bien que mal car je ne veux pas qu'il se croit tout permis. Il précipite beaucoup et marche d'un pas léger chargé d'impulsion. Je le remet au trot car je le sens se tendre et bouillonner même si il est à quelques mètres de moi. Je le laisse partir au trot, il bondit en avant et prend de suite une foulée rapide et puissante, il s'étend au fur et à mesure qu'il trotte. Sa foulée est extraordinaire, longue, vive, presque parfaite. Chacun de ses pas prolonge son corps fin et longiligne, ses crins dansant dans le vent subliment son encolure alezane. Je le change de main et le remet encore au trot. Je le lance au galop et instantanément il change de comportement, il lance ses pieds vers le ciel et fait soudain demi tour à fond de train dans des mouvements inégaux sûrement du à sa vitesse et au flottement de sa longe. Sous son encolure, je stresse un peu car lancé comme cela, il risque probablement se blesser. Je le repasse tant bien que mal au pas et me débrouille pour le remettre dans le bon sens. Je le laisse au trot, et le cheval se calme en gardant une foulée active. Je le laisse tranquillement repasser au pas, et le préfère arrêter sur un bon point avant que son attitude ne se dégrade. Bon, et bien ça c'est mieux passé que ce je pensais, je le rentre, le brosse en évitant un mauvais coup de dent puis le caresse une dernière fois avant de me diriger vers ma prochaine monture : Douceur.

Désolée de ce petit oubli

+1 en confiance
+2 en longe

+2
MàJ