Grimm's Dream - mustang (é)

|	Complètement sauvage - Grimm's ; 688 mots

— Chapeau vissé sur le haut de son crâne, Bailey se perd dans les allées du haras, naviguant entre installations et écuries à la recherche de son amie. Depuis l’hippodrome, Jazz lui semble ailleurs. Nostalgique, le regard dans le vague. Pas triste, juste songeuse. Cependant, il ne parvient pas à se faire à l’idée de la laisser seule trop longtemps bien qu’il la sache en bonne compagnie avec Millénaire. Soupirant, il traverse une énième écurie dépourvue de présence humaine, débouchant sur un entrelacs de paddocks encore verts malgré la pluie qui tombe ces derniers jours. Il entend renâcler, quelque peu faiblement, puis le bruit distinct d’un sabot qui frotte nerveusement contre le sol. Avec curiosité, il détourne le regard vers la source du bruit, découvrant là un poulain tacheté qui le toise fixement, de toute évidence prêt à en découdre malgré son apparence chétive. Et bien, petit, tu sembles avoir faim. Le cow-boy sourit avec compassion tout en fouillant ses poches à la recherche des bonbons qu’il y laisse sans arrêt, en vain. Il s’approche tout de même et, la clôture à peine atteinte, le poulain se met à reculer avant de détaler plus loin. Une fois stoppé sans sa fuite, il toise de nouveau Bailey, prêt à refaire de même au moindre mouvement de l’humain. Soucieux et songeur, l’homme retourne en direction de l’écurie non sans prévenir le poulain qu’il revient aussi vite que possible. Trouvant un seau qu’il se met à remplir d’un mash appétissant et odorant, il profite de croiser âme qui vive pour prendre des renseignements sur le petit bout de cheval ayant attisé son intérêt. Il acquiesce à chaque bribe d’information, passant par colère puis empathie et, enfin, détermination.

Grimm’s Dream. Je trouve que ça te va plutôt bien. Dit-il en retournant auprès du poulain. Celui-ci lui tournant d’abord le dos, sursaute au son de sa voix, surpris par le retour du bipède. Tu ne m’attendais pas de si tôt, avoue. Il rit doucement, Grimm’s semblant lui porter une attention un peu plus curieuse, oreilles en mouvement constamment pointées dans des directions différentes. Ouvrant avec douceur la porte du paddock, Bailey l’observe avoir un autre mouvement de recul tandis qu’il la referme derrière lui avant de s’asseoir en tailleur au milieu du pré malgré l’herbe humide, le seau préalablement posé à distance convenable de sa personne. Le mustang tend les naseaux, reculant et avançant avec la plus grande des hésitations, probablement tiraillé entre l’envie de fuir à toutes jambes et celle de s’approcher plus près de la nourriture.

Les minutes s’écoulent avec lenteur, Bailey jouant avec un brin d’herbe tandis que Grimm’s ne le quitte pas des yeux au cas où il se mettrait à se mouvoir. Dès l’instant où le cow-boy retire son chapeau pour plaquer machinalement ses cheveux à l’aide de sa main, le poulain fait demi-tour sur ses postérieurs, lâchant un coup de cul avant de s’éloigner au petit galop. Peu étonné par cette réaction, l’homme se fait violence pour n’y accorder aucune attention, posant son couvre-chef sur ses genoux. Ses parents ont été capturés par des cow-boys. Il repense à cette conversation, espérant qu’une fois dépourvu de cet objet propre à ces personnes, le mustang se montre un peu moins farouche. Cela semble avoir l’effet escompté, Grimm’s s’approchant de nouveau de lui, plus près cette fois tout en restant hors de portée. Sa curiosité attisée, il hennit légèrement dans sa direction, bougeant la tête de haut en bas avant de faire un pas supplémentaire en direction du seau. On dirait qu’on avance déjà. Souriant, il le regarde sans le fixer. Maigre, il constate cependant une bonne conformation en plus de sa robe atypique. Nul doute qu’il fera un excellent cheval une fois à l’âge adulte. La sonnerie de son téléphone le tire de sa contemplation faisant fuir à nouveau Grimm’s, effrayé par le son inconnu. Jurant à voix basse, il s’empresse de l’éteindre avant de s’excuser envers le poulain. Je reviendrais. Dit-il en se levant, frottant son pantalon avant de sortir du pré, se promettant de très vite lui rendre encore visite.