Box de Dandelion XIII

Pré-débourrage.

Dans tous les poulains qui étaient nés il y a 6 mois au domaine, je m’en étais réservé un. Un jeune mâle Holstein que j’avais nommé Dandelion XIII, un nom à la signification assez particulière pour moi. J’étais chaque jour allé le voir depuis sa naissance afin qu’il s’habitue à moi, à ma présence, à ma voix, d’autant que le petit était assez timide avec les personnes qu’il ne connaissait pas très bien. Je m’approchai du paddock du poulain avec tout le matériel nécessaire à son pré-débourrage, c’est-à-dire un licol, une longe, mon sac de pansage ainsi que quelques friandises. J’entrais dans le paddock et cherchai après le poulain que je ne voyais nulle part.

Après quelques minutes de recherche, je le trouvais couché dans l’abri. Dès qu’il me vit, il sursauta et se relava précipitamment. Je le rassurais en lui parlant doucement, alors il me reconnut et se détendit tout de suite et s’approcha de moi en trottinant. Il quémanda des caresses et des friandises, ce que je lui offris. Je caressais d’abord son encolure puis je touchais ensuite ses épaules, son dos, son ventre, sa croupe et ses jambes. Il ne fut absolument pas perturbé, bien au contraire, il savourait ce moment avec grand plaisir. Je sortis ensuite mes brosses une à une, commençant avec l’étrille en faisant des mouvements circulaires sur les parties charnues de son corps.

Je poursuivis avec le bouchon, puis la brosse douce avec laquelle je fis également ses jambes et sa tête. Très sage, Dandelion appréciait vraiment beaucoup ces petits instants de massage, et ne cessait d’en demander toujours plus. Je finis le pansage par lui demander ses pieds qu’il n’eut aucun mal à me donner. Je pus donc les curer en douceur, n’oubliant pas de récompenser le poulain avec des friandises. Je finis par sortir le licol que je lui présentai avant de lui mettre. Il était un peu surpris de cette nouvelle sensation, mais s’y habitua vite. J’accrochai donc la longe et je l’incitai à me suivre. J’émis une légère tension sur la longe en l’appelant er n’eut aucun mal à me suivre.

Nous fîmes alors un petit tour dans le paddock, changeant parfois de direction ou faisant quelques arrêts. Très sage, Dandelion ne tira pas une seule fois que la longe, et me suivait avec respect. Je le félicitai régulièrement et décidai de l’emmener dehors. Je le fis sortir du paddock et marcher dans les allées du domaine. Curieux, il observait son environnement avec attention sans pour autant se laisser distancer. Je lui faisais régulièrement faire des pauses broutages, notamment à côté de la carrière où une de mes collègues et amies s’entrainait avec son cheval. Un jour, Dandelion et moi serions à sa place. Je finis par ramener le petit dans son paddock et je retirai le licol pour le laisser tranquille. Il secoua la tête, et alla manger le foin que je venais de lui mettre à disposition.

Débourrage (1/3).

Les derniers nés au domaine avaient tous bien grandi et c’était la période de débourrage pour nous toutes. Il était donc également temps pour moi de commencer l’apprentissage de mon magnifique Dandelion. Je me dirigeais donc vers le paddock où il passait quasiment tout son temps, évitant de le rentrer au box trop souvent. En effet, on avait diagnostiqué une allergie à la poussière et ce n’était pas toujours évident à gérer. Nous avions déjà remplacé la paille par des copeaux de lin, bien moins poussiéreux pour lui et pour tous les autres aussi. De plus, il ne pouvait s’alimenter de foin sec. J’avais, dans un premier temps, pris l’habitude de lui donner du foin mouillé, trempée pendant 12h avant d’être distribué, mais cela ne me convenait pas vraiment. Nous avions donc décidé de passer sur du foin enrubanné.

Ce dernier était mis en balle encore un peu humide, il restait donc bien vert, très peu poussiéreux et bien plus appétant pour les chevaux qui en raffolaient ! L’un des inconvénients, en plus de son prix plus élevé, était qu’il fallait faire très attention à ce que rien ne vienne percer la bâche de protection sinon la balle entière pourrissait très vite. Mais nous pouvions bien faire cela pour rendre nos chevaux heureux et les garder en bonne santé. Quoi qu’il en soit, j’avais pris un licol pour pouvoir l’enfiler à Dandelion une fois dans son paddock. Il se montrait encore timide, voire craintif avec les autres filles, mais cela faisait trois ans que je m’en occupais, il avait donc appris à me faire confiance. Il se montrait affectueux et appréciait vraiment qu’on s’occupe de lui.

Je le fis sortir du paddock et je l’amenai sur le côté à l’extérieur l’écurie, là où il y avait une petite aire de douche près de la sellerie. Je l’attachai donc à l’anneau et commençai son pansage. Je pris mon étrille et fis des mouvements circulaires sur son corps. Je pris ensuite le bouchon que je passai également sur son corps et ses membres, essayant d’envoyer toute la poussière vers son arrière-main. Je finis par la brosse douce pour lustrer tout son corps. Je curai ensuite ses pieds remplis de boue en nettoyant également la paroi de ses sabots puis je démêlai ses beaux crins. J’étais vraiment fan de mon étalon et j’avais hâte de le voir au travail. Etant un peu fragile, je lui mis des guêtres de dressages ainsi qu’une paire de cloche, le tout en moutons, aux antérieurs puis des bandes de polo bleu ciel aux postérieurs et je l’amenai en carrière.


De retour sur l’aire de douche, je retirai son filet pour lui remettre le licol et j’enlevai ses protections. Je repassai un bon coup de brosse sur son corps, insistant sur ses balzanes pour qu’elles restent bien blanches et je curai ses pieds à l’aide d’une petite brosse pour y retirer tout le sable. Je ramenai finalement l’étalon dans son paddock où il alla rejoindre Grump It et Valiant au galop. Les trois jouèrent ensembles en se cabrant puis ils galopèrent un peu avant de reprendre leur activité préférée : brouter. J’adorais voir les chevaux s’amuser, alors je ne loupais pas cette instant et prit une tonne de photo que j’allais pouvoir imprimer et donner à Aloy puisque les deux compagnons de Dandelion étaient à elle. Je finis par quitter le paddock pour aller balayer l’aire de douche et ranger les affaires du Holstein.

Débourrage (3/3).

Il était temps pour Dandelion de terminer son débourrage. Il avait été plutôt exemplaire jusqu’à présent, et j’avais hâte de pouvoir le voir évoluer. Une chose était sûre, il deviendrait un formidable cheval de sport, et peut-être même un super étalon reproducteur, qui sait. J’allais pour l’heure le chercher au paddock où il s’approcha en trottant, accompagné de ses amis Grump It et Valiant. Ils reçurent tous les trois de belles caresses ainsi que quelques friandises. Je licolai ensuite mon cheval et je l’amenai à l’aire de douche à l’extérieur des écuries. Je commençai donc son pansage avec l’étrille, puis le bouchon et je terminai par la brosse douce.

Je démêlai ses crins, curai ses pieds et lui mis une paire de guêtres et une paire de cloches aux antérieurs, et des protèges-boulets aux postérieurs. Je posai ensuite un tapis bordeaux sur son dos, puis ma selle que je sanglai doucement. Je lui mis ensuite son filet combiné, toujours équipé de son mors à aiguille à canon droit recouvert d’une résine « flexi » délicatement parfumée à la pomme. Je le trouvais très à l’aise avec ce mors alors je verrais plus tard pour lui changer. J’enfilai finalement mes bottes, ma bombe et mes gants et j’amenai Dandelion dans la carrière.


J’installais l’étalon sur l’aire de douche une fois notre séance terminée, et je commençai par lui enlever son filet et le desseller. Je retirai également toutes les protections de ses membres et je curai ses pieds. Je graissais ensuite ses sabots, et passai un coup de bouchon sur sa robe. J’allumais alors la douche pour passer les jets sur ses tendons, de bas en haut. Je le fis sur chaque membre, une la face interne et externe puis je pris ensuite une serviette pour sécher le surplus d’eau. Je caressais bien fort mon beau Dandelion et je le ramenai ensuite au paddock.

Changement de vie.

Aq – « Euh, Aloy ? J’ai quelque chose à te demander. »

La voix de la vétérinaire me sortit de mes pensées. J’arrêtai de remuer mon chocolat chaud et posai la cuillère sur la table pour la regarder, interrogative. Elle me paraissait toute timide, comme si quelque chose n’allait pas, ce qui n’était pas vraiment dans ses habitudes. Ses yeux brillaient, comme si une larme était prête à couler le long de sa joue.

Al – « Vas-y, je t’écoute.

Aq – En fait je…. Je ne sais pas trop comment… »

Elle était dans tous ses états, c’était plutôt bouleversant de la voir ainsi. Je tirai la chaise à côté de moi en l’invitant à s’assoir pour qu’on puisse discuter tranquillement. Je posai ma main sur son épaule, une main qui se voulait réconfortante. Je lui souriais tendrement, écoutant avec attention ce qu’elle avait à me dire.

Aq – « C’est à propos de Dandelion… Oh il va bien hein, très bien même. Il progresse très bien, et sa carrière est très prometteuse vu ses nombreuses qualités. En fait, il progresse même trop bien.

Al – Comment ça ?

Aq – Il a un talent incroyable, il est très doué et je suis sûre qu’il pourra très largement atteindre le très haut niveau. Sauf que je n’ai pas le temps, ni les qualités pour continuer à le faire progresser. Je… Je voudrais te le confier, te le donner, pour que tu l’amènes aux Grands Prix. »

J’étais stupéfaite, très surprise par sa demande. C’est vrai que l’étalon noir était bourré de qualités, et l’avait largement prouvé dans les premières épreuves jeunes chevaux qu’il avait faite sous la selle d’Aqua. J’étais plutôt fière qu’elle me demande ce service, sachant qu’Aveline avait un bien meilleur niveau que moi.

Aq – « Je le connais maintenant très bien, et je suis certaine que vous vous entendrez vraiment très bien. Cela me ferait très plaisir de le voir évoluer à tes côtés

.

Al – Je… Je suis très touchée par ta demande. C’est vrai que Dandelion est un cheval que j’aime beaucoup, j’étais déjà ravie de pouvoir m’en occuper de temps en temps quand tu travaillais alors… Je te suis très reconnaissante et te promets d’en prendre vraiment soin. »

Elle me serra dans ses bras, me murmurant un petit « merci » plein d’émotions. Elle se leva ensuite pour sortir du manoir, il était l’heure pour elle de retrouver la clinique. Je finis en vitesse mon petit déjeuner et partis en direction des paddocks. Bien qu’il soit tôt, il faisait déjà très chaud. La plupart des chevaux étaient dans leur box, auxquels nous avions installé des ventilateurs pour les rafraichir. De plus, l’écurie étant construite en pierres, il faisait relativement frais à l’intérieur. Mais Dandelion, à cause de son allergie à la poussière, ne pouvait pas en profiter, et devait donc rester dehors. Heureusement, il y avait des abris dans chaque paddock, où les chevaux pouvaient de mettre à l’ombre, mais il faisait tout de même très chaud.

L’étalon broutait tranquillement l’herbe quelque peu roussit de son pré. Il releva la tête quand il m’entendit arriver. Dandelion était un cheval plutôt distant avec les personnes qu’il ne connaissait pas, alors j’allais devoir passer du temps avec lui pour qu’il soit plus serein, même s’il était tout de même plus détendu avec moi. En effet, étant dans le même paddock que Grump It et Valiant, il avait plus l’habitude de me voir. Je pris son licol, attaché à la porte en bois du pré et me dirigeai doucement vers lui. Il ne bougea pas d’un poil, me regardant m’approcher de lui. Je lui tendis ma main pour qu’il puisse la sentir, puis je le caressai tendrement sur l’encolure avant de lui mettre le licol.

Je l’amenai ensuite vers l’aire de douche qui se trouvait à l’extérieur de l’écurie, là où Aqua avait l’habitude de le préparer. Je l’attachai et lui donnai une petite friandise. J’allumai ensuite le jet de la douche, et je réglai la température pour qu’elle ne soit pas trop froide, afin de ne pas faire un choc thermique. Je commençai par mouiller ses membres, nettoyant ses balzanes par la même occasion, puis je dirigeai l’eau vers ses épaules, puis l’encolure. Je fini par sa croupe et son dos pour le mouiller entièrement. Je fis couler de l’eau dans un seau dans lequel j’ajoutai un peu de shampooing, puis je fis également couler le produit sur son dos.

J’arrêtai la douche et pris une éponge. Je fis de petits mouvement circulaires sur sa robe qui ne tarda pas à mousser. Je nettoyai ainsi l’ensemble de sa robe noire, ainsi que sa crinière. Je repris ensuite mon seau que je plaçai près de sa queue pour la nettoyer également. Je portai le seau pour que ses crins trempent à l’intérieur, puis je les frottai avec mes mains. Quand je fus satisfaite, je rallumai l’eau pour rincer l’étalon et retirer toute la mousse de sa robe. Evidemment, Dandelion s’ébroua rapidement, m’éclaboussant au passage.

Al – « Merci, je suis trempée aussi maintenant. »

Je ne pouvais m’empêcher de sourire, et pris ensuite le couteau de chaleur pour retirer l’excédent d’eau sur sa robe. Avec une serviette je séchai ses membres ainsi que ses crins. Il était maintenant parfaitement propre et magnifique, et j’avais ainsi retirer toutes les poussières de son corps, ce qui lui permettrait sûrement de mieux respirer. En attendant qu’il sèche naturellement, je l’amenai brouter à l’ombre, profitant de ce petit moment pour masser son dos et le caresser. Passer du temps avec lui me permettrait de gagner sa confiance, ce qui sera plus agréable pour tous les deux.

C’est alors que je vis Luniwüen passer pour rejoindre les écuries.

Al – « Oh salut Luni, tu tombes bien !

L – Salut Aloy, je peux t’aider ?

Al – En effet. Il faudrait vraiment trouver une solution pour Dandelion. Il ne peut pas rentrer à l’écurie, mais il meurt de chaud dehors. J’avais une idée mais c’est plutôt onéreux et ça demande des travaux assez conséquents alors…

L – Dis toujours.

Al – On s’était renseignée avec Aqua pour un système de ventilation de l’écurie. Ils ont développé un système qui sert à la fois de chauffage ou de climatiseur qu’on peut régler à notre guise, mais surtout qui purifie l’air de toutes les poussières, moisissures et autres particules pour garantir un air pur et sain, à la fois pour les chevaux comme pour les cavaliers.

L – Je m’étais également renseigner pour ça. Certes il n’y a que Dandelion qui soit allergique, mais c’est un confort pour tous les chevaux. Viens me voir dans mon bureau, on se penchera plus sérieusement pour évaluer le coût et la quantité de travail que ça nécessite. »

Elle me fit, comme à son habitude un grand sourire et s’éloigna. Je ne penserais pas qu’elle serait aussi enthousiaste à cette idée, mais ça serait formidable d’avoir un tel système ! Je me reconcentrai sur Dandelion, et j’avais encore du mal à me dire qu’il était désormais à moi, mais j’en étais plutôt fière. Sa robe était déjà sèche, alors je me décidai de le ramener dans son paddock qui, heureusement, était à l’ombre pour une bonne partie, à l’abri des arbres. A peine je lui retirai le licol qu’il s’éloigna en sauts de moutons pour se rouler quelques mètres plus loin. Il me rejoignit une fois s’être roulé des deux côtés, comme s’il avait envie de jouer. Je lui donnai des friandises, et le caressai longuement.