Le manège du Domaine d'Eréthia

service pour Bulle

Il y a quelques semaines, on avait fait appel à Romain pour finir le débourrage d’un jeune cheval. Le brun avait donc rencontré l’ombrageux Noctis. Le mâle était plutôt épais par rapport à ce qu’on pouvait espérer de son croisement ; cependant, s’il se montrait froid, il était plutôt obéissant, et comprenait vite ce qu’on lui inculquait. Connaissant déjà le harnachement ainsi que la longe lorsqu’on lui avait confié, le jeune homme avait donc envisagé la partie monte avec l’entier. Après quelques séances, celle d’aujourd’hui serait la dernière : le noir avait acquis les bases et Romain le monterait pour la dernière fois, dans le but de s’assurer de la bonne compréhension du mâle quant aux aides, et puis il le laisserait à l’avenir qui était tracé – ou restait à tracer – pour lui.

Comme à son habitude, le croisé se laissa harnacher sans mal. Il montrait une grande froideur pour l’homme, mais jusque-là, il n’avait pas montré de signe d’hostilité envers Romain, et tout se passait donc bien. Le jeune homme boucla la sous-gorge et la muserolle, puis sangla au premier trou, laissant en premier temps l’équipement lâche pour ne pas comprimer tout de suite la cage thoracique de l’animal. Noctis tendait parfois une oreille vers lui, mais jamais trop d’attention ne lui était réellement apportée. Il s’en contenta, bouclant sa bombe et détachant l’étalon de la stalle de pansage où il se trouvait. L’entier secoua légèrement son élégante tête, ses longs crins retombant le long de son encolure. Il posa une main sur les rênes et dirigea le croisé vers le manège où s’étaient faites la plupart de leurs séances jusque-là.  Le noiraud était calme, suivant tranquillement le cavalier jusqu’à un plot, et s’immobilisant près de lui comme demandé. Pour s’assurer de sa bonne compréhension, il refit des exercices simples près du mâle, d’abord bougeant un peu étriers et étrivières, puis ressangla entre deux distractions, et puis il mit un pied à l’étrier et s’appuya quelques secondes sur ce dernier, l’entier ne tournant qu’une oreille désintéressée vers lui, avant qu’il ne redescende sur son plot. Il demanda à Noctis de tourner, et ce dernier s’exécuta, présentant désormais son flanc droit. Il répéta la même chose ; bien que ce ne soit pas le traditionnel côté de monte, il était essentiel de pouvoir agir des deux côtés de la même manière. Cependant, son travail avait porté ses fruits et le croisé se montrait sage. Il tapota son encolure, et remit son plot de l’autre côté une nouvelle fois pour faire face au flanc gauche. De là, il mit le pied à l’étrier et se hissa en selle, faisant attention à retomber avec légèreté dans la selle. Il félicita vocalement l’entier, chaussant son second étrier, avant de presser doucement ses mollets contre les flancs de l’animal, qui releva un peu la tête, oreilles momentanément tournées vers lui, avant de se replacer et se mettre en marche.

Il ne s’agissait que de vérifier des acquis et Romain, après avoir établi un contact qu’il gardait léger sur le mors, lui fit faire au pas quelques cercles et demi-voltes, afin de s’assurer d’avoir la direction. Le mâle était toujours coopératif – quoique coopératif ne soit peut-être pas le mot exact. En réalité, il semblait davantage avoir appris à composer avec l’Homme à travers sa froideur, ayant probablement compris qu’on lui ficherait plus vite la paix ainsi. Peut-être s’adoucirait-il en grandissant ; ce n’était pas tant le problème du brun, qui devait se contenter de mener à bien son débourrage afin d’en faire une monture équilibrée. Noctis était jusqu’à maintenant bon élève, et montrait de bonnes dispositions à l’apprentissage, ce qui était agréable et encourageant pour son avenir. Faire une petite serpentine, de boucles encore larges, ne fut pas un problème pour le noiraud, qui leva une oreille en entendant la voix de son cavalier s’élever pour l’encourager. Finalement, une pression des mollets, suivi d’un claquement de langue, lui donna l’indication claire de partir au trot. Il s’exécuta avec un renâclement bref, Romain se mettant à se lever puis se rasseoir dans ses étriers à chaque foulée. Encore une fois, il mena le croisé sur de larges courbes et de simples figures de manège, et sur une longueur, le fit ralentir un peu dans l’allure en établissant un contact plus franc avec la bouche de l’animal. L’entier l’accepta sans trop de mal, désormais habitué, et commençant tout juste à parfois venir se poser un peu sur le mors en tendant sa ligne de dos, comme il le faisant en longe. À chaque fois qu’il le faisait, même si ce n’était l’affaire que de quelques foulées, Romain le félicitait d’une caresse encourageante sur l’encolure. Il le fit repasser au pas quelques minutes, puis dans un coin, lui demandant le galop, ce qui facilita un départ sur le bon pied. Noctis avait une belle foulée, et la direction à cette allure était acquise également, comme put le constater le brun en le dirigeant sur un grand cercle, puis sur une diagonale où il le fit repasser au trot, au galop de nouveau, puis finalement le laissa ralentir jusqu’au pas, cette dernière étape vérifiant que le mâle ébène ait parfaitement compris les transitions également. Concrètement, le débourrage de l’entier s’achevait. Il lui restait désormais probablement un bel avenir à écrire, avec son futur cavalier. Romain rendit les rênes au noiraud, qui vint docilement étendre son long col, renâclant, mais n’offrant aucune réaction aux flatteries du cavalier sur son encolure. Son cœur semblait de pierre – peut-être serait-ce là le plus grand challenge que rencontrerait son futur cavalier.

service pour Bulle

Après Noctis, Romain avait pris en charge un autre débourrage au domaine d’Eréthia ; cette fois-ci néanmoins, il avait du l’effectuer de A à Z, du port du harnachement aux premiers pas montés de l’ibérique portant le nom de Legendary. Aujourd’hui, il comptait revoir tout ce qu’il avait inculqué au jeune entier, afin de s’assurer de la bonne compréhension de l’apprentissage de ces derniers mois, et ainsi achever le débourrage du gris. Comme à son habitude, après avoir salué l’attachant cheval, il l’avait amené jusqu’à une stalle de pansage où attendait déjà son matériel de pansage ainsi que le harnachement du croisé. Ce dernier, désormais habitué à la présence du jeune homme et sachant plus ou moins ce qui l’attendait, s’immobilisa de là où il était attaché, la tête fièrement dressée et lui donnant un air presque royal. Aussi charismatique que pot de colle, Legendary avait un caractère agréable et il était plutôt aisé de se faire comprendre de l’ibérique, en bon élève qu’il était ; Romain avait grandement apprécié le faire évoluer à ses côtés.

Comme à son habitude, le brun commença d’abord par panser l’animal, portant une attention particulière à ses membres qui jaunissaient vite en raison de sa robe claire. Une fois l’ibérique totalement propre, il rangea brosses et cure-pied et attrapa le tapis posé à ses côtés, le présentant à l’entier pour qu’il vienne le sentir ; ce dernier connaissant déjà très bien l’objet, il ne broncha pas et le brun vint le placer sur son dos. Il prit la selle de même et comme pour le tapis, n’obtint pas de réaction particulière du mâle ; ainsi, il vint à son tout poser cette dernière par-dessus le tapis, et plaça le tout correctement, prenant soin de dégarotter puis de reculer la selle pour qu’elle ne gêne pas l’épaule du gris. Après avoir sanglé sans encore serrer, il vint flatter cette dernière en repassant près de la tête de l’animal, prenant cette fois-ci une paire de guêtres fermées. Ces dernières étaient encore un peu une nouveauté pour Legendary qui ne les avait porté que lors de leur dernière séance ; elles n’étaient pas vraiment nécessaires à la bonne conduite de leur séance du jour cependant, il paraissait important à Romain de l’habituer à porter quelque chose sur ses membres, puisqu’il y serait sans doute confronté à l’avenir – que ce soit guêtres ou bandes. Il s’accroupit et vint placer chaque guêtre sur les antérieurs de l’animal, ne se préoccupant pas des postérieurs pour aujourd’hui ; l’ibérique leva un sabot, et le jeune homme lui laissa le temps de reposer ce dernier avant de boucler la guêtres, félicitant le mâle. Enfin, il s’empara du filet, et détacha le licol du gris pour le mettre en collier autour de son encolure. Romain n’avait plus besoin de miel pour mettre le mors au jeune cheval, ainsi il ne se servit que de son pouce pour l’inviter à ouvrir la bouche et enfiler le harnachement. Legendary mâcha de longues secondes le morceau de métal, tandis que le brun réglait toutes les boucles du bridon.

Legendary finalement harnaché, Romain enfila sa bombe puis prit avec lui une longe, avant d’ôter le licol du gris et de prendre ses rênes pour le diriger hors des stalles de pansage. L’ibérique lui emboîta le pas, ayant cessé de mâcher son mors désormais, habitué à le porter. Sur le chemin, il s’assura que l’animal soit parfaitement accoutumé au harnachement, le faisant s’arrêter ou le dirigeant de différentes manières pour s’assurer d’avoir le contrôle. Finalement, parvenant au manège, il entra dans ce dernier et referma la porte derrière lui, passant les rênes du gris dans sa sous-gorge et accrochant la longue longe afin de commencer par revoir les bases à la longe. Redressant ses oreilles et suivant le cavalier jusqu’au centre du manège, l’ibérique rejoint la piste au claquement de langue du brun, connaissant la marche à suivre. Il se posa de lui-même sur le cercle et commença à marcher tranquillement, encouragé par le jeune homme qui, après quelques minutes de pas aux deux mains, commença à le mobiliser un peu plus en lui demandant des transitions. D’abord au trot, il s’assura que l’entier soit parfaitement coopératif et à l’écoute de ses demandes ; Legendary était cependant un bon élève, et n’eut pas de mal à répondre aux différentes sollicitations de l’homme, remontant sa queue en panache pour trotter avec élégance, Romain le rappelant finalement à l’ordre en le sentant se déconcentrer un peu. Il fit changer de main le gris, demandant un retour au pas dans le calme, et l’obtenant sans trop de mal. Finalement, après un tour, il demanda de nouveau à l’entier de prendre l’allure supérieure, puis le galop ; avec souplesse, l’ibérique fit un départ, adoptant une allure tranquille quoique toujours un peu fière – ce qui semblait presque être dans ses gènes. Le brun lui fit changer de main, puis lui demanda à nouveau plusieurs transitions, aux deux mains ; mais l’entier était parfaitement apte au travail à la longe. Il semblait même commencer à vraiment bien tendre sa ligne de dos et se poser un peu sur le mors.

Détachant la longe de l’animal, Romain le laissa quelques instants libre dans le manège, le temps pour lui d’installer un petit dispositif à l’aide de barres au sol. Revenant auprès du mâle gris, il l’amena auprès d’un montoir, et remit les rênes en place pour pouvoir correctement les utiliser. Legendary resta immobile, même lorsque le cavalier vint comme à son habitude jouer avec les différents éléments de la selle, et resserrer la sangle de quelques trous, assez pour que la selle reste en place une fois qu’il serait immobile. Finalement, il mit le pied à l’étrier et se hissa en selle, l’ibérique tourna une oreille vers lui maintenant que le jeune homme avait disparu de son champ de vision ; il s’installa dans la selle et attrapa les rênes, pressant doucement les flancs de l’entier afin qu’il prenne le pas. Ce dernier s’exécuta sans mal, redressant ses oreilles claires et laissant un léger contact s’établir avec les mains du cavalier, depuis son mors. Romain flatta son encolure, lui faisant faire un tour de pas sans rien lui demander avant de remonter un peu ses doigts sur les rênes et faire doubler l’étalon dans une largeur, se dirigeant vers une barre au sol isolé et faisant simplement s’arrêter l’entier à hauteur de celle-ci. Il félicita l’entier et le remit au pas ; sa monture, un peu hésitante, passa la barre en montant fort les genoux et les jarrets, mais comme ils reprenaient l’exercice plusieurs fois, les passages furent de moins en moins hésitants et bientôt, Legendary semblait plutôt à l’aise à passer les barres au sol.

Romain le félicita puis lui demanda le trot ; l’ibérique glissa dans l’allure supérieure, se laissant guider par son cavalier entre deux barres parallèles au sol. Puis, le brun, après avoir rejoint la piste, doubla dans la largeur à nouveau, cette fois-ci pour passer par-dessus les deux barres au sol, ce qui s’avéra un peu surprenant pour le jeune cheval qui s’en sortit néanmoins bien pour une première fois ; afin de s’assurer d’avoir également le contrôle et sur la direction, et sur l’allure adopté, le cavalier le fit doubler à nouveau un peu plus loin et demanda un arrêt juste devant la première barre au sol, félicitant l’entier en obtenant ce dernier. Il répéta à nouveau cet exercice à l’autre main. Comme il avait suffisamment le contrôle au trot, il laissa quelques secondes rênes longues au gris, avant de passer à la dernière étape, celle du galop. Il ne l’avait vu que lors des deux dernières séances montées avec le mâle, mais ce dernier étant généralement soucieux de bien faire, il n’avait pas rencontré de problème particulier à cette allure. Ainsi, il comptait juste essayer de faire ce qui s’apparentait à une serpentine à large boucle en passant lors de chaque boucle dans un petit couloir de barre au sol et changeant d’allure, ce qui achèverait de lui confirmer qu’il avait toutes les bases nécessaire au travail plus tard. Sans plus tarder pour ne pas que la séance s’éternise de trop – il était encore jeune – il fit prendre le galop à Legendary, redressant son buste pour lui faire quitter la piste juste avant la fin d’une longueur et ainsi passer dans un premier couloir de barres au sol, l’entier repassant au trot sur demande du jeune homme. Continuant sa boucle vers un autre couloir de barres au sol, Romain lui redemanda le galop, l’obtenant surprenamment sur le bon pied du premier coup – le gris semblait d’ailleurs légèrement plus à l’aise à cette main – et à nouveau, il décrivit une boucle pour passer dans le dernier couloir de barre et revenir au trot, félicitant sa monture. Dernièrement, il repassa entre deux barres parallèles au galop, repassant au petit trot puis au pas pour obtenir un arrêt final, rendant les rênes au mâle gris ; son travail s’achevait là, il n’avait plus rien à apprendre à l’ibérique.

event 27 Utiliser des barres au sol durant un exercice. (2pts concours pour Pandora's Box svp)