Carrière - Krikette

Quelques semaines s’étaient déjà écoulées depuis l’arrivée de la belle Apple Pie dans la vie de Kirsten. La jument ne cessait d’épater sa propriétaire de par son calme, sa gentillesse et sa volonté de plaire, tout le contraire de ce que Trey lui avait offert jusqu’à maintenant. Ensemble, pour le moment, elles n’avaient fait que de la randonnée tranquille aux trois allures, tantôt seules, tantôt en groupe. Elle découvrit le coter plutôt soumis envers les autres chevaux de la jument et pris donc ses précautions afin d’éviter de bêtes et inutiles accident.

Ce matin-là, Kirsten se leva avec une idée bien précise de ce qu’elle désirait faire avec la jument. Elle enfila un jean, un chandail assez léger et monta sur sa bicyclette direction le Haras. Une douce brise effleurait le visage de la jeune femme, la température était juste parfait pour une bonne séance d’entrainement en carrière, au grand bonheur de Kirsten. Quelques minutes plus tard, la jeune femme arriva devant l’imposant portail du haras. Au loin se dessinait plusieurs silhouettes de cavaliers avec leurs montures, les uns s’apprêtant à partir en balade, et les autres s’entrainant plus sérieusement dans la carrière. En descendant l’allée en direction des écuries, Kirsten s’arrêta quelques minutes au paddock de Deaf pour lui dire bonjour. Le petit poulain, fidèle à ses habitudes, était en train de manger tranquillement son foin, les sauterelles à ses côtés. La jeune femme n’était pas tout à fait prête à s’acheter un poulain, mais l’idée commençait à lui trotter tranquillement dans la tête. Impatiente de retrouver sa petite blondinette, Kirsten se sorti de ses pensées et pressa le pas, courant presque, vers l’écurie. Elle y avait laissé sa belle la veille puisqu’il mouillait dehors et qu’elle n’avait pas encore accès à une prairie avec un abri.

Les yeux de la jument se mirent à pétiller quand elle aperçut sa propriétaire et vint glisser son nez entre les barreaux pour réclamer des caresses. Cette jument était tellement proche de l’homme, Kirsten était encore toute étonné de ces réactions, qui étaient quand même loin de lui déplaire, au contraire. La jeune femme mit son licou à sa jument, puis l’emmena dans l’aire de pansage. Puisqu’elle avait l’intention de la laisser au près cette nuit, elle tressa ses crins, lui fit un bon pansage et la sella par la suite en vue de leur séance de travail en carrière. Kirsten n’avait pas d’idée fixe sur ce qu’elle souhaitait faire aujourd’hui, elle voulait surtout voir ou en était la jument dans ses apprentissages, elle irait pas essai erreur et verrais ce que la petite blonde sait, ou ne sait pas, faire. La jument étant très volontaire et axée sur la volonté de plaire, se laissa harnacher sans dire un mot, et attendit patiemment que Kirsten lui demande de la suivre hors de l’écurie, s’exécutant d’un bon pas.

Pendant que la jeune femme préparait sa jument, la carrière s’était vidée, la lui laissant pour elle seule, à son plus grand bonheur. Parfois elle aimait monter en groupe, mais cette journée-là, elle préférait de loin être seule, elle serait plus à l’écoute de sa jument et plus en mesure de lui faire des demandes précises. Elle sangla de nouveau la jument, passa les rênes de chaque côté de son encolure, puis fut fin prête à monter sur son dos, le sourire aux lèvres. Les pieds dans leurs étriers respectifs, la jeune femme demanda à la jument d’avancer doucement en serrant légèrement les mollets puis usant d’un léger claquement de langue. Pie s’élance lentement, attentive à la moindre demande de la cavalière. Pour réchauffer la jument, la jeune femme lui demanda plusieurs voltes, demi-voltes, autant vers la gauche que vers la droite. La jument s’exécuta à la perfection, sans manquer de motion et surtout, sans se trainer les pieds. Attentive à l’assiette de la jeune femme, celle-ci n’eut même pas le temps de finir sa demande d’arrêt, que la jument se figea sur place, arrachant un sourire à Kirsten. Au grand plaisir de la jeune femme, sa belle blonde lui semblait avoir été débourrée par une main de maître, une personne très consciencieuse du travail bien fait et surtout, désireuse d’avoir des chevaux parfaitement réceptifs aux aides légères.

Impatiente d’en découvrir plus, Kirsten dirigea la jument sur une ligne droite au trot enlevé en fixant des yeux un point bien précis et puis plus qu’à quelques mètres de ce point, elle s’assied pour faire ralentir la jument, et demanda à Pie un quart de volte. Elle remit la jument droite puis lui demanda d’accélérer de nouveau en reprenant son trot enlevé. Avec beaucoup de souplesse et d’agilité de la part de la petite blonde, le couple répéta cet exercice de nombreuse fois, exercice que l’entraineur de Kirsten lui avait appris et appelait l’atome. La jeune femme aimait particulièrement cet exercice puisqu’utile pour aider à régler certains problèmes comme l’anticipation ou le jetage des épaules, il aidait aussi beaucoup à travailler l’équilibre du cheval et à conditionner celui-ci à ralentir, donc engager les postérieurs, avant d’amorcer un virage. Kirsten demanda à Pie de se remettre au pas, relâcha ses rênes puis la laissa se promener un instant dans la carrière, le temps de lui laisser reprendre son souffle. Ses sabots s’enfonçant dans le sable, la petite blonde avançait au rythme des caresses de sa propriétaire, son poil devenant de plus en plus luisant au fur et à mesure que la séance avançait.

Après quelques minutes de marche à laisser Pie reprendre son souffle, Kirsten l’amena sur la piste en main droite au pas, colla son mollet gauche sur le flanc de la jument, et à l’aide d’un claquement de langue, lui demanda un départ au galop. Kirsten eu l’impression de flotter sur un nuage, l’allure de la petite Quarter Horse était si douce que savoir si elle était sur la bonne diagonale juste avec ses déplacements de hanche en était difficile pour la jeune femme. Quelques cercles à main droite plus tard, Kirsten s’assied dans sa selle et l’effet fut directe, la jument cassa l’allure et retomba au trot, puis devant l’insistance du mouvement de Kirsten, retomba au pas. La jeune femme lui tapota l’encolure en guise de félicitations puis la fit marcher un peu avant de répéter mais cette fois, à main gauche. La fatigue commençant à gagner peu à peu la jument, elle s’élança, mais avec un peu moins de volonté cette fois-ci. Consciente que le travail demandé aujourd’hui était supérieur à ce que la jument avait l’habitude de faire, Kirsten lui demanda quelques cercles à main gauche avant de lui demander de nouveau le pas. Elle la fit marché de longue minute avant de mettre le pied à terre, caressant de nouveau son encolure luisante de transpiration suite à cette demi-heure de travail, puis relâcha sa sangle de quelques trous. Avec la jument sur les talons, Kirsten se dirigea vers les écuries ou elle lui retira tous l’équipement et lui donna une bonne douche pour la rafraichir et retirer la transpiration de son pelage reluisant. Un coup séché, la jeune femme raccompagna la jument jusque dans sa prairie ou elle passerait cette fois-ci la nuit vu la belle température annoncée.

À demain ma belle, lui dit-elle en la caressant une dernière fois...