▲ chevaux d'Aslann.

Petit à petit, nous laissons le domaine dernière nous et nous nous enfonçons progressivement dans la forêt. Pour le moment, même si Cassiopé est un peu hésitante, elle marche d'un pas tonique et suis le rythme du selle français. Je n'oublie pas de lui donner régulièrement des caresses pour la rassurer et l'encourager. À un moment, le chemin se resserre et je laisse Marc passer devant. Je garde tout de même de bonnes distances et profite du cadre que le nature nous offre. Quelques rayons de soleil arrivent à se faufiler entre les arbres pour venir nous réchauffer, les oiseaux chantent l'arrivée de l'été, un vent discret vient agiter les feuilles, tout est parfait. Sur le dos de la belle grise, je me laisse bercer par cette ambiance.

Après plusieurs minutes de marche sur ce chemin étroit en terre, on décide de prendre un petit trot. Je raccourcis un peu mes rênes et demande à Cassiopé d'accélérer avec des pressions de jambe. Une fois à l'allure supérieure, je m'habitude sur quelques foulées à elle avant de trouver le bon rythme. Je flatte son encolure et essais de ne pas me faire distancer par Marc. J'essais en jouant un peu avec mes doigts de la faire céder car elle trotte la tête en l'air, ce n'est ni agréable pour elle, ni pour moi. Habituée, elle ne tarde pas longtemps à trouver la bonne attitude, tête légèrement inclinée vers le bas, les postérieurs qui engagent et le dos qui monte. Je me penche pour la féliciter et me re place correctement. Elle est vraiment confortable et très agréable à monter. On trotte plusieurs minutes avant de repasser au pas pour laisser souffler les chevaux. Je félicite encore une fois la grise et le chemin débouche sur une route de campagne. On suit celle-ci sur plusieurs mètres avant de tourner pour emprunter un chemin en sable qui cette fois-ci longe la forêt et un grand champs de blé. La largeur nous permet de marcher côte à côte avec Marc.

- Alors, tu la sens comment ?
- Super, faudra que tu l'essais, elle est géniale !

Après plusieurs minutes de marche, on décide de prendre le trot tout en restant côte à côte. Je remet rapidement la grise dans la bonne attitude pour ce que ce soit plus agréable pour elle et qu'elle se muscle en même temps. Même si elle est plus petite, elle arrive à suivre la cadence d'Horus et ne se laisse pas distancer. Elle est légère et fluide, c'est vraiment un régal de la monter. Même au trot, nous continuons de parler avec Marc même s'il doit retenir l'anglo pour ne pas qu'il parte au galop. Quand le chemin en croise un autre, on décide de repasser au pas de tourner à gauche pour passer de l'autre côté du champs. On découvre une prairie bordée d'un côté par un ruisseau et de l'autre côté pas la forêt. Quelques arbres se trouvent au centre ce qui en fait un cadre idyllique. Marc me regarde en coin avec un petit sourire se dessinant sur sa bouche. Je sais exactement ce qu'il a derrière la tête et ne peux m'empêcher de rire.

- D'accord, mais on commence doucement !

Il me jette son plus beau sourire et d'un claquement de langue, engage Horus dans la prairie. Je le suis et reste derrière lui en gardant une certaine distance. On trotte d'abord quelques minutes histoire d'habituer les chevaux à l'environnement puis on prend un petit galop. Je reste assise sur les premières foulées pour accompagner la belle grise puis tout en restant proche de ma selle, je me met en suspension au dessus de mes étriers. Pareil qu'au trot, elle est super agréable et légère. Je ne cherche pas à l'avoir ronde, je ne veux pas l'embêter avec ça, je veux juste qu'elle s'amuse et qu'elle galope librement ! Marc se retourne de temps en temps pour voir si tout va bien et accélère petit à petit l'allure. La trakehner n'a aucun soucis et les suis sans problème, je sens même dans sa façon de galoper qu'elle en veut plus. Je décide de lui faire plaisir, on va s'amuser un peu.

Je me décale un peu et demande progressivement à Cassiopé d'allonger ses foulées. Elle s'exécute et augmente son amplitude, couvrant de plus en plus de terre. En peu de temps, on se retrouve à côté de Marc et Horus. Je le regarde en lui lançant un regard de défi, qui ne tarde pas à déchiffrer. Je suis obligée de retenir un peu la grise pour ne pas qu'elle parte, de même pour Marc et le sien. Puis en un quart de seconde, je lâche les chevaux, façon de parler, et donne les rênes à Cassiopé. Je me place plus en équilibre pour la laisser galoper librement et accompagne le mouvement de son encolure avec main pour l'encourager. En même pas dix secondes, nous voilà lancés au grand galop. La taille d'Horus l'avantage et lui permet de gagner un peu de terrain mais nous avons pas dis le dernier mot. Sous moi, je sens la belle grise accélérer encore, n'appréciant pas être distancer. Je l'encourage avec des claquements de langue et de légères pressions de jambe. Petit à petit, on rattrape le couple devant nous pour se replacer à leur niveau. On ne perd pas l'affaire et on arrive progressivement à les dépasser. J'ai l'impression de ne plus toucher le sol. Le vent me fouette le visage et j'ai de plus en plus de mal à garder mes yeux ouverts. Cette adrénaline, cette sensation de liberté, qu'on ne se contrôle plus, que plus rien existe autour de nous juste nous et notre cheval, c'est ça que j'aime.

On dépasse enfin la "ligne d'arrivée", c'est-à-dire l'arbre que l'on s'était fixé, avec quelques centimètres de plus que Marc et son selle-français. Ils nous faut plusieurs mètres avant de pouvoir repasser au trot. Je lâche alors les rênes et me penche sur l'encolure de la grise pour la féliciter, heureuse, elle a été incroyable ! Je me redresse ensuite et lève un bras en l'air en m'adressant à Marc.

- Et ouai, les filles l'emportent !

Il me fait un signe de tête comme pour approuver et applaudis, acceptant sa défaite. Je rigole et récompense encore et encore la jument. On laisse nos chevaux reprendre leur souffle et remontant la prairie au pas tranquillement jusqu'à retrouver le chemin. C'est vraiment un super coin aussi, il faudra y retourner! À force de parler, notre conversation dérive sur ma vie passée en Australie.

- Ça ne te manque pas trop là-bas ?
- Si, évidement... Les premières années ont été difficile, surtout que je ne parlais pas un mot de français, j'ai galéré. Après, on a acheté le domaine, il y a Djoub' qui est arrivé... je t'ai rencontré. Je me suis fais une raison que ma vie était maintenant ici et plus en Australie.

À peine les mots sortis de ma bouche, je regrette déjà. Qu'est ce qui m'a pris de dire ça ? Je peux sentir le regard pesant de Marc sur moi et tout d'un coup, un malaise se créé entre nous. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens mal à l'aise en sa présence et mes joues deviennent de plus en plus chaudes. Qu'est ce qui m'arrive ? C'est un ami... rien de plus... juste un ami. Pour me sortir de cette situation gênante, je propose à Marc de reprendre le trot et n'attend pas sa réponse avant de me lancer. Sentir le vent glisser sur mon visage m'apaise et je retrouve petit à petit mon calme. Il reste quelques mètres en retrait et je le remercie intérieurement. La belle grise est nullement gênée et trotte d'un bon rythme, les oreilles pointées en avant. Je la caresse et continue de suivre le mouvement en me concentrant sur l'environnement qui m'entoure. Le long chemin en face de moi, la forêt d'un côté, le champs de l'autre, le bruit des sabots qui martèlent le sable, que demander de mieux ? Je ferme les yeux quelques secondes pour me reprendre et savourer pleinement ce moment de liberté. Au bout du chemin, toujours dans un petit trot où j'essais d'avoir Cassiopé la tête en bas, je tourne à droite pour reprendre le chemin qui mène au domaine.

Après plusieurs minutes, je décide de repasser au pas et de laisser la jument souffler, fière d'elle. Marc m'imite et à mon plus grand soulagement, il prend la situation en main et sort une de ses remarques qui me fait exploser de rire. La bonne humeur revient donc laissant le malaise derrière nous. Le chemin du retour se fait rapidement et sans que nous nous en apercevons, vous voilà de retour au point départ.

- Je vais te laisser, on se voit ce soir de tout façon.
- Ce soir ?
- Abi ou la fille à la mémoire de poisson. On vous a invité à manger à la maison avec ton père !

En effet, j'avais complétement oublié. On s'échange quelques mots avant de se quitter, lui continuant tout droit et moi tournant à gauche pour me retrouver sur le chemin longeant les prés.




▲ résumé: Petite promenade dans la forêt. Cassiopé a été très à l'écoute et n'a eu peur de rien.

Au programme pour Cassiopé ce matin, un bon trotting dans la forêt pour renforcer sa mise en souffle. Si un jour on veut enchaîner un parcours de cross, il va falloir être endurantes ! Pour ne pas trop la déranger avec un mors, je lui ai mis un hackamore. Je l'ai déjà monté plusieurs fois avec dans la carrière et elle réagit vraiment super bien. Je la trouve même un peu plus décontractée et vient plus facilement se placer. Evidement, je ne pourrais pas enchaîner un parcours de saut ou réaliser une reprise de dressage avec mais pour des sorties en forêt, c'est amplement suffisant.

Cela fait un petit moment qu'on est installé sur le domaine et on commence à bien connaître les sentiers. Nous avons déjà repérés quelques trajet qu'on pourra faire avec nos futurs cavaliers. Nous avons même trouvé un chemin qui nous mène à un lac à une dizaine de kilomètres. Cela promet de belles randonnées quand les jours meilleurs reviendront ! Pour le trotting, j'opte pour un parcours en forêt plutôt, le sol étant un peu plus meuble. Au lieu de suivre le chemin qui longe les prés pour rejoindre les bois d'à côté, j'empreinte la route. Heureusement, il y a pas de voiture à cette heure là et même si Cassiopé est habitué, je préfère quand il y en a pas. Je la laisse marcher d'un pas actif, les rênes longues, le long de la route jusqu'à arriver à un petit chemin en sable qui mène directement dans une superbe forêt assez sauvage. Après dix bonnes minutes de pas pour échauffer la grise, nous commençons le trot. Je lance mon chronomètre pour vraiment minuter les efforts. Je sens Cassiopé un peu énergique en ce début. Sûrement le froid et le fait de sortir, elle est contente. J'essais quand même de la canaliser pour pas qu'elle s'épuise dès le début. Je ne veux pas trop l'embêter mais je joue avec mes doigts pour l'avoir dans une bonne attitude pour qu'elle se muscle dans le bon sens. Une fois la grise dans un bon rythme, j'en profite pour savourer ce moment. La nature commence tout juste à se lever en suivant le rythme du soleil. J'aime bien partir tôt pour les trotting, je trouve ça tellement agréable. J'ai l'impression d'être seule, que le temps s'est arrêté et que plus rien n'existe autour. C'est l'un de mes moments préférés.

Une fois les cinq minutes de trot passées, je repasse la belle grise au pas pour qu'elle puisse souffler avant de reprendre le trot. Tout en avançant dans le trotting, nous nous promenons parmi les nombreux chemins de cette forêt assez dense. Encore sauvage, l'homme n'est pas trop passé par là encore et c'est ce qui fait sa beauté. Après deux autres périodes de trot, je décide de la laisser galoper cinq minutes. Je la sens encore motivée et même si elle commence à transpirer un peu, elle reste réactive. Sur le chemin du retour, je la laisse trotter tête en bas quelques minutes pour qu'elle puisse s'étirer après ce trotting. C'est important de commencer et de finir par une dizaine minutes au pas. C'est vraiment l'idéal pour échauffer et remettre au calme après la séance. Je félicite régulièrement la grise et la laisse brouter comme récompense avant de rentrer calmement au pas à la maison.



▲ résumé: Trotting pour Cassiopé avec : 10min de pas, 5min de trot, 5min de pas, 10min de trot, 5min de pas, 5min galop, 5min trot, 1min de pas.

Sept heure du matin et pourtant, déjà prête. Et oui, étant donné que j'ai commencé ma formation pour le BPJEPS, je dois me rendre tôt au centre équestre qui m'accueille et si je veux sortir un peu les chevaux, je dois le faire le matin car je rentre trop tard le soir et il fait déjà nuit. Après, cela ne me dérange pas car je suis une lève tôt et j'adore voir la nature se réveiller. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai décidé d'emmener Djouboy dans la forêt pour la première fois. Je lui fais assez confiance et je commence à le connaître, je sais qu'il m'écoutera. Je préfère pour le moment y aller à pied, on ne sait jamais et ça le rassurera de me voir à ses côtés. Je lui met quand même le filet au lieu du licol, on ne sait jamais s'il s'emballe, j'aurais plus de contrôle s'il a un mors dans la bouche. Je remplace les rênes cependant par une longe, ça sera plus confortable. C'est donc aux côtés de mon fidèle appaloosa que nous quittons tranquillement la maison pour s'enfoncer dans la nature.

Nous empruntons un chemin en terre qui longe un grand champs d'un côté et une forêt de l'autre. Djouboy est attentif à tout ce qu'il se passe mais je le sens quand même serein et pas du tout apeuré. C'est déjà positif ! Je compte sur lui car quand le domaine sera ouvert, ça sera mon cheval de tête lors de promenades donc il doit être à la hauteur. Mais déjà pour sa première sortie, il n'est pas craintif donc c'est super. Pendant notre marche, je lui demande par moment quelques arrêts et de reculer sur quelques pas. Il est assez évasif vu qu'on est à l'extérieur mais reste tout de même à mes ordres. Nous empruntons ensuite un chemin qui passe à côté d'un champs où se trouve des vaches. Et oui, si je veux qu'il devienne un bon cheval de tête, il doit absolument tout voir. À notre arrivé, les bovins semblent curieux et s'approchent de la barrière qui nous sépare. Djouboy s'arrête, les oreilles bien dressées, intrigué par ce nouvel animal. Je le laisse prendre le temps de les observer, de s'imprégner de leur odeur. Même s'il semble un peu peureux face à elles, il accepte quand même de continuer le chemin et de me suivre. Il est courageux mon petit appaloosa. Je le félicite et nous continuons la route.

Je décide ensuite de prendre un chemin en terre dans la forêt. J'essais de montrer un maximum de situations à Djouboy. C'est impressionnant pour eux l'extérieur car il quitte leur petit paddock bien douillet pour affronter la nature. Heureusement, l'appaloosa est habitué à vivre dehors, il est donc plutôt serein et ne semble pas perturbé par les changements de paysages. Je le laisse par moment brouter à quelques endroits pour le récompenser. À un moment, alors que nous marchons tranquillement, un chevreuil suivis de deux autres sortent de nulle part et traversent à toute vitesse devant nous avant de s'enfoncer dans la forêt. Djouboy fait un petit écart et je l'avoue, je suis surprise aussi et sursaute.

- Chut, doucement Djoub'.

Je caresse l'appaloosa pour le rassurer avant de le laisser brouter. Même si cela nous a surpris tous les deux, c'est vraiment magnifique. J'ai toujours adoré les animaux mais en voir traverser de si près, c'est encore plus impressionnant. Oui, ce ne sont que des chevreuils mais j'adore ça. C'est pour cette raison je pense aussi que j'adore me promener très tôt le matin, les animaux sont beaucoup plus faciles à apercevoir. Djouboy a fait un écart mais je pense que tous les chevaux auraient fait la même chose dans cette situation. En tout cas, je lui fais confiance et je sais qu'il n'est pas peureux et qu'il pourra passer partout. Une fois remis de nos émotions, nous continuons notre chemin à travers la forêt. J'en profite que le terrain soit assez plat pour faire trotter un peu l'appaloosa. On a beaucoup travaillé ça à pied dans le rond de longe et il sait très bien qu'il n'a pas le droit de me dépasser et qu'il doit respecter mon espace. Du coup, même s'il voudrait avancer plus rapidement car oui, je ne cours pas aussi vite que lui, il prend sur lui et reste derrière moi. En plus, ça fait longtemps que j'ai pas fais de sport, ça me fait faire mon jogging comme ça. Courir avec un chien, c'est du déjà vu, je préfère le faire avec mon poney !

Une fois que le chemin se termine, nous repassons au pas, essoufflés. Enfin surtout moi. Je caresse l'appaloosa et je décide qu'il est temps de rentrer. Nous empruntons une petite route qui est peu empruntée par les voitures mais comme ça, cela l'habitue à marcher sur du goudron. Nous croisons tout de même une petite camionnette qui ralentie à notre niveau et Djouboy ne bouge pas d'une oreille. Je caresse longuement son encolure, fière de lui. Une fois arrivé à la maison, Cassiopé et Rebel pousse de long hennissements auxquels Djouboy répond énergiquement, plutôt content de les retrouver. Je rigole face à leur réaction et ramène mon cher appaloosa auprès de ses copains.

▲ résumé: Promenade à pied matinale pour l'appaloosa. Pour sa première sortie, il a été très calme et courageux, cela promet de belles balades pour l'avenir !