Pandora Hills - Zone de soins

Soigner les petits maux

<-- Galoper sous le vent

Lumi attacha Naughty Boy dans la douche. Elle entreprit ensuite de desseller l'étalon, qui semblait plus agité que d'habitude. La jeune femme, confuse, tenta de le rassurer pendant qu'elle desserrait les sangles. Ce n'est que lorsqu'elle enleva le tapis qu'elle trouva l'origine du comportement étrange de l'étalon. Au niveau de son épaule droite, une boule d'au moins cinq centimètres de diamètre s'était formée, et Lumi sursauta lorsqu'elle faillit mettre sa main sur la responsable, toujours accrochée au tapis. La jeune femme sortit d'un pas rapide, tenant le tapis à bout de bras, puis le secoua, libérant finalement la guêpe qui avait piqué le bai. Puis, elle revint vers le cheval. Le selle français continuait de taper du pied, souffrant sans aucun doute de cette mésaventure. Sa propriétaire se frotta la nuque, réfléchissant à toute allure. Puis, s'emparant de son téléphone, elle appela le vétérinaire. Elle n'avait jamais eu affaire à ce genre de situation auparavant et ne savait pas du tout si Naughty Boy était allergique ou non au venin de guêpe. Mieux valait ne prendre aucun risque et laisser un professionnel gérer la situation.
Lorsqu'elle raccrocha, elle suivit le conseil du vétérinaire et prit le tuyau de douche en attendant sa venue. Pour l'instant, tout ce qu'elle pouvait faire était rafraîchir l'étalon pour essayer d'atténuer sa douleur et le détendre un peu. Avec le jet, elle s'occupa tout d'abord des membres de l'étalon. Passant l'eau froide sur chacun d'eux, elle le débarrassa de la fine couche de sueur s'étant formé ainsi que de l'herbe et la terre s'étant accrochée à ses poils tandis qu'il galopait. Puis, la jeune femme continua ainsi sur tout le corps du bai, le rassurant et le félicitant oralement pour essayer de le garder le plus immobile possible. Lorsqu'elle arriva au niveau du gonflement, elle réduisit la pression du jet jusqu'à ce qu'un simple filet d'eau ne coule du tuyau, puis le plaça au-dessus de la boule, veillant à ne surtout pas la toucher, et laissa le liquide descendre jusqu'à cette zone. Quelques spasmes agitèrent l'épaule de l'étalon, et il se retourna soudainement pour essayer de mordre. Lumi se recula, esquivant la bouche de Naughty Boy, et décida de le laisser tranquille. La piqûre devait être bien douloureuse pour que le bai réagisse de cette façon, lui qui n'était jamais agressif. Sa propriétaire alla chercher quelques friandises et les donna à l'étalon, qui sembla se calmer un peu en se concentrant sur la nourriture plutôt que son épaule. Puis, la jeune femme prit place sur un tabouret qui traînait dans le couloir et patienta, gardant un œil sur l'étalon.  
Lorsque le vétérinaire arriva enfin, Naughty Boy était plus calme, bien qu'il manifeste encore de nombreux signaux d'agacement et de douleur. Il était déjà sec, la chaleur d'été faisant bien son travail. Après un rapide examen de la piqûre, le vétérinaire demanda à Lumi de tenir la tête de Naughty Boy pour éviter qu'il ne se retourne. La jeune femme s'exécuta, les mains crispées sur le licol, maintenant la tête droite avec fermeté. Pendant ce temps, le vétérinaire fit une injection d'anti-inflammatoires près de la zone gonflée. Il conseilla à la jeune éleveuse de surveiller le selle français dans les jours à venir, puis lui prescrit des corticoïdes administrables par voie orale. En cas de complication, il lui donna également des antihistaminiques et lui dit de ne pas hésiter à appeler si elle avait le moindre doute ou problème.
Après avoir réglé et raccompagné le vétérinaire dans la cour, Lumi retourna pour la troisième fois auprès de Naughty Boy. Les anti-inflammatoires semblaient commencer à faire effet puisque le bai ne tenta ni de la mordre ni de botter cette fois. Prudemment et avec des gestes lents et rassurants, Lumi détacha l'étalon et le fit enfin sortir de la douche. Elle le ramena dans son box, où elle pourrait mieux suivre l'évolution de la piqûre. Elle retira le licol, vérifia le bon fonctionnement de l'abreuvoir automatique et lui remit un peu de foin dans son filet. Après cela, elle le laissa en paix, consciente qu'elle ne pouvait rien faire de plus pour lui. Elle alla ranger les remèdes obtenus à un endroit où ils seraient accessibles rapidement et facilement en cas de besoin, puis quitta l'écurie.

Moment de calme

Le mois de mai touchait à sa fin et déjà les prémices de l'été se faisaient ressentir. Les températures étaient en hausse constante et Sasha avait définitivement abandonné les sweat-shirt pour passer aux manches courtes. Les chevaux aussi commençaient à avoir chaud, et par cette journée à presque trente degrés, il était peu recommandé de faire travailler un cheval trop longtemps. C'est pour cela que la brune avait changé ses plans avec Démon, l'amenant à l'aire de soins plutôt que la carrière. Une petite douche ne ferait pas de mal à l'étalon et leur permettrait de passer un moment agréable, resserrant leurs liens. Sasha avait hâte de suivre les entraînements d'Owen pour apprendre à mieux gérer sa monture, qui était toujours aussi lunatique. En attendant la disponibilité du propriétaire des lieux, elle essayait de s'attirer les bonnes faveurs de l'étalon en lui faisant plaisir. Et si il y avait une chose pour laquelle le noir était doux comme un agneau et complètement calme, c'était les soins. Il semblait perdre toute sa fougue pendant ces moments-là et apprécier pleinement l'attention qu'on lui apportait.
Sasha amena donc le selle français dans la douche et attacha sa longe aux anneaux pour le maintenir en place. Tandis que Démon l'observait avec une curiosité non feinte, elle commença à dérouler le tuyau situé au fond de la stalle. Bientôt, un cliquetis se fit entendre, remontant le couloir, et la chienne de la famille passa la tête pour fixer Sasha. La jeune femme sourit, puis lui ordonna gentiment d'aller se coucher, ce que fit la golden retriever avec un air penaud. Rose adorait l'eau, mais Démon n'était pas encore tout à fait à l'aise avec l'omniprésence de la chienne et Sasha préférait donc qu'elle lui laisse son espace. De toute façon, elle était presque sûre de retrouver Rose dans l'un des abreuvoirs de la prairie tout à l'heure, au grand désespoir de ses maîtres qui ne parvenaient pas à lui faire abandonner cette mauvaise habitude malgré sa propre petite piscine dans le jardin de la maison. Se concentrant de nouveau sur son cheval, Sasha finit par obtenir la longueur de tuyau qu'elle souhaitait et commença à actionner le robinet. Passant sa main dessous, elle contrôla la température et la puissance du jet avant de s'approcher de Démon. Elle flatta l'encolure du noir et plaça le tuyau dans son champ de vision pour l'avertir qu'elle allait le doucher, puis se mit à la tâche.
Elle passa le jet sur tout le corps de l'étalon, procédant par zones, veillant à ne pas le brusquer. Le noir tiquait de temps en temps mais globalement, il semblait apprécier le moment. Sasha se rendit compte de la saleté du selle français tandis que l'eau qui s'écoulait de son ventre prenait une teinte trouble. Elle s'attarda donc jusqu'à ce que la terre et la poussière accumulés soient bien évacués. Dans le couloir, Rose observa la scène un moment, envieuse, puis se redressa et partit en trottant, probablement en direction d'un abreuvoir ou tout autre lieu de baignade interdit. Démon renâcla en voyant la chienne bouger, puis se détendit de nouveau lorsqu'elle quitta sa vue. Doucher le noir et s'assurer de sa propreté prit un bon quart d'heure. Après cela, Sasha ferma le robinet et raccrocha le tuyau correctement tandis que l'étalon séchait. Puis, elle alla s'assoir dans le couloir face à lui et tous deux attendirent que l'eau s'égoutte de la robe du cheval, s'observant mutuellement dans un silence agréable. Avec la chaleur de cette journée, il ne fallut pas longtemps pour que l'étalon sèche en grande partie, et sa propriétaire se redressa alors pour aller chercher sa boîte de pansage. Ayant déjà nettoyé l'étalon avec le jet, elle s'empara directement de la brosse douce pour les finitions. A gestes réguliers et répétitifs, la brune lissa le poil du cheval et lustra sa robe, lui donnant un peu de brillant. Démon s'était immobilisé totalement et avait les yeux mi-clos. Il semblait presque assoupi par le brossage qui lui était administré. Lorsqu'elle eut terminé, Sasha lui cura les sabots, avant de démêler ses crins avec le peigne. Défaire tous les nœuds lui prit du temps, mais elle en vint à bout. Quand elle détacha enfin le noir de l'aire de soins, il brillait et semblait revigoré par ce grand coup de propre qui avait aussi permis de le rafraîchir.
Sasha ramena Démon dans son box et y entra quelques instants pour le caresser. Elle savait que l'étalon avait un bon fond et qu'ils seraient capable d'accomplir beaucoup ensemble. Mais seulement, il fallait qu'elle redouble d'efforts pour le comprendre et communiquer correctement avec lui. Si seulement il avait le même comportement sous la selle que pendant les soins, la tâche en aurait été grandement simplifiée. Mais Démon était ce qu'il était et c'était à elle de s'adapter à son caractère si elle ne parvenait pas à le changer. Lorsqu'elle ressortit des écuries, elle était encore plus impatiente et déterminée à commencer le vrai travail avec lui.

Nouveau contrat

Owen avait besoin de s'activer, de travailler et de se rendre utile pour arrêter de culpabiliser sur l'accident d'Orléans. De plus, il aurait bientôt une bouche supplémentaire à nourrir, et l'entraîneur savait que Lumi et lui devraient redoubler d'efforts pour subvenir aux besoins de leur famille et de l'élevage, tout en songeant au salaire de Sasha qu'ils devraient prendre en compte dès l'année prochaine. C'était donc pour ces raisons très valables que le brun avait accepté un nouveau contrat d'entraînement un peu spécial. Not My Fault, sublime selle français à la robe baie de neuf ans, était arrivé ce matin au domaine. Son propriétaire souhaitait le faire travailler par quelqu'un d'autre en saut et cherchait donc à le confier pour la saison en cours. L'étalon résiderait donc à Pandora Hills pendant cette période, avant d'être rendu à son propriétaire. Owen était impatient de le rencontrer, mais l'étalon prenait d'abord ses marques tranquillement dans son box. C'était la personne l'ayant amenée ici qu'il l'avait installé, disant que ce serait plus facile ainsi pour le bai, et Owen avait eu beaucoup de mal à se retenir de foncer le voir dès le départ. Il n'avait fait que l'observer tandis qu'on le menait à l'écurie.
Tout en frottant le sol avec son balai-brosse, le brun jetait des coups d’œil réguliers dans le couloir principal. Aucune tête ne sortait du box de Not My Fault, et l'entraîneur en déduisit qu'il se remettait de son voyage. Tant pis, il attendrait encore avant d'aller lui dire bonjour. Il avait plus que hâte de se mettre au travail et avait déjà prévu tout un programme d'entraînement et de concours pour le bai. Il espérait bien qu'y mettre toute son énergie lui permettrait de tourner la page et d'accomplir quelque chose de bien. Cependant, le propriétaire du selle français l'avait averti que Not My Fault pouvait se révéler assez difficile, et même si il avait été plutôt vague sur le sujet, Owen craignait de découvrir à quel degré de difficulté justement se trouvait l'étalon. Il ne cessait de se triturer l'esprit avec la question, faisant une liste de tous les problèmes qui pourraient se présenter à lui. Mais à part se torturer inutilement, cela ne menait à rien. De toute façon, il découvrirait bien assez tôt le tempérament de l'étalon lorsqu'il irait le voir et le travaillerait pour la première fois aussi. Une chose était sûre en tout cas, le selle français venait d'une très bonne lignée et avait un bon potentiel en CSO. Il pourrait bien faire des miracles avec le bon entraînement, et c'était bien là l'objectif d'Owen avec lui.
Pendant l'heure suivante, le brun continua donc son gros nettoyage. Toute la zone de soins y passa, du sol aux murets de séparation, jusqu'aux tuyaux. Une bonne désinfection de l'endroit ne pouvait de toute façon qu'être bénéfique, surtout vu la fréquence de son utilisation. Tous les chevaux y passaient en une journée, parfois même à plusieurs reprises, et Owen en avait eu assez de voir les poils et les crins s'accumuler. De plus, cette tâche assez pénible lui permit de garder l'esprit occupé et lorsqu'il observa son travail fini avec fierté, il entendit du mouvement dans le couloir perpendiculaire. Il rangea son matériel, s'assura de n'avoir oublié aucun recoin, puis se dirigea vers les boxes. Dans le dernier de la rangée, le bai avait émergé de son repos et observait les environs avec curiosité. Owen sourit et toute son impatience revint d'un coup. Il était temps de rencontrer Not My Fault, celui qui serait son binôme et sur qui il plaçait tout ses espoirs cette saison. Il fit un pas vers le cheval, déterminé.

--> Départ difficile

Petit souci

Une mauvaise surprise attendait Owen lorsqu'il arriva devant le box de Not My Fault ce jour-là. Alors qu'il avait ouvert la porte pour aller donner sa ration au bai, le regard du brun avait été immédiatement attiré par les membres de l'étalon. Tous les quatre étaient enflés. Owen avait accroché le seau de granulés du selle français et s'était penché en avant pour observer ses jambes. Cependant, un mouvement d'antérieur brusque avait rappelé au brun que Not My Fault ne se laisserait pas faire si facilement, et il avait décidé que c'était trop dangereux de faire quoi que ce soit dans la promiscuité du box. Le brun avait donc laissé le cheval terminer sa ration, avant de lui passer rapidement un licol et de le sortir de sa stalle. Tandis qu'il guidait le bai jusqu'à la zone de soins, Owen observa sa démarche. Not My Fault ne semblait pas exprimer le moindre signe de douleur, bien que sa démarche soit un peu raide à cause du gonflement. Il resta docile jusqu'à ce que son cavalier l'attache. Owen le récompensa d'une tape sur l'épaule, à laquelle le bai répondit en tapant du pied. Une fois un peu plus calme, le selle français se laissa tout de même examiner. Le brun se pencha et, un par un, passa lentement la main sur chacun des membres de l'étalon. Tous présentaient un gonflement identique et étaient chauds au toucher. Visiblement, si la balade sportive de la veille avait été bénéfique pour le moral du bai, ce n'était pas le même résultat pour son physique. Owen soupira. Il lui fallait désormais prendre soin de Not My Fault et il savait déjà que ce ne serait pas une tâche facile.
Il s'empara d'un tuyau et commença par doucher les membres du selle français pendant de longues minutes. Not My Fault semblait quelque peu incommodé par cette étape et l'exprima en plaquant ses oreilles sur son crâne durant toute la douche. Son cavalier se dépêcha donc d'en venir à bout, tout en restant appliqué sur la tâche. Lorsqu'il eut terminé avec le tuyau, il le rangea et attendit que l'étalon sèche un peu. Puis il alla chercher le pot d'argile et des bandes pour la suite. Not My Fault commença déjà à s'agiter avant même que le brun ne se mette au travail. Ce dernier tenta de le calmer, et après avoir tapé du pied et exprimé son mécontentement pendant de longues minutes, le bai finit par rester tranquille. Sans attendre une seconde de plus qu'il ne recommence ses caprices, Owen commença à appliquer l'argile sur les jambes de l'étalon, procédant avec des mouvements doux pour ne pas le brusquer ou lui faire de mal. Puis, après s'être assuré d'avoir recouvert toutes les zones enflées, il commença à enrouler les membres dans les bandes afin que le cheval n'y touche pas dans la journée et que l'argile tienne en place lorsqu'il se déplacerait. Il fallut un quart d'heure complet au brun pour y parvenir tant Not My Fault s'énervait de toutes ces manipulations inhabituelles. Lorsqu'il acheva enfin de mettre la dernière bande, le brun se laissa tomber contre le mur, épuisé de batailler avec le selle français. Il avait vraiment un sale caractère quand il s'y mettait. Après avoir repris son souffle, Owen détacha Not My Fault et le ramena à son box. Le bai allait passer la journée au repos, et son cavalier espérait qu'il irait mieux le lendemain. En tout cas avec les soins apportés, ses membres devraient dégonfler d'ici là. Une fois le bai au calme, Owen parti s'occuper des autres chevaux.

Apaiser les peurs

Depuis qu'elle avait décidé de prendre Callie en charge, Sasha ne cessait de se questionner. Avait-elle fait le bon choix ? Pouvait-elle vraiment aidé la jument avec ses maigres connaissances ? Qu'adviendrait-il de la BWP si jamais la jeune femme échouait ? Toutes ces interrogations se bousculaient constamment dans l'esprit de la brune, se mélangeant à ses autres préoccupations. Entre Démon qu'elle apprenait encore à comprendre, Esperanza qu'elle essayait de sauver et désormais Callie, il lui semblait finalement qu'elle avait dix fois plus de travail que lorsqu'elle s'occuper de travailler tous les chevaux du domaine. Et pourtant, Sasha n'en démordait pas: elle irait jusqu'au bout de ses promesses.
Callie s'était un peu calmée depuis son arrivée, mais restait la jument la plus peureuse que Sasha ait jamais rencontré. Pourtant elle était douce comme un agneau. Mais le fait qu'elle soit constamment sur ses gardes et sursaute au moindre bruit ou mouvement inhabituel la rendait imprévisible. Rien qu'en la menant de son box à l'aire de pansage, Sasha avait failli se faire embarquer deux fois: la première à cause d'un cheval - probablement Break of Dawn - qui avait tapé dans la porte de son box, la seconde lorsque Rose était arrivée vers elles. Sasha avait alors renvoyé la chienne dehors et Callie s'était remise de ses émotions. Maintenant attachée au poste de soins, la baie allait pouvoir bénéficier d'un bon nettoyage. Sasha la laissa quelques secondes pour aller chercher son nécessaire de pansage. Lorsqu'elle revint auprès de la BWP, celle-ci semblait un peu agitée, probablement à cause de ses coups de stress précédents. La palefrenière tenta de la rassurer en lui flattant l'encolure, ce qui ne sembla pas fonctionner plus que cela. Pensant que la jument se calmerait durant le pansage, Sasha se mit au travail. Elle s'empara de l'étrille et s'avança vers le flanc de la baie. Mais, à peine avait-elle posé l'ustensile contre sa peau que la jument renâcla et tenta de reculer. Elle n'était visiblement pas assez détendue pour se laisser brosser ainsi. La jeune femme soupira et retenta une seconde fois. Elle obtint en réponse la même réaction, en plus d'un piétinement nerveux de la baie, qui tentait de se dégager de l'aire de soins. Après plusieurs minutes passées à persévérer dans ses essais, Sasha se rendit à l'évidence: elle n'arriverait à rien ainsi. Elle se mit donc à réfléchir à une solution alternative, ne pouvant se résigner à laisser la baie dans la saleté qu'elle avait accumulée ces derniers jours. C'est alors qu'une idée lui vint à l'esprit. Sasha reposa l'étrille et sortit de l'aire de soins, retournant vers le couloir principal de l'écurie. Lorsqu'elle revint auprès de Callie quelques minutes plus tard, elle menait Soledane. Quand elle vit la selle français arriver, Callie tendit le cou pour la renifler et ne la lâcha pas du regard tandis que Sasha attachait l'autre jument au poste voisin. Les deux baies passèrent un moment à se toucher du bout du nez, visiblement heureuses de se retrouver. L'anxiété de Callie semblait avoir disparu et quand Sasha reprit son étrille et commença à la passer sur son flanc, la jument s'en désintéressa après un bref coup d’œil. Seule Soledane comptait à ses yeux désormais. Heureuse de voir sa méthode fonctionner à merveille, la brune s'appliqua à sa tâche. Après un bon passage à l'étrille, elle lustra le poil de la BWP à l'aide d'une brosse douce. Tandis qu'elle s'exécutait à mouvements répétitifs et rythmés, la jument semblait se détendre totalement en présence de son amie et même apprécier la séance de pansage. Sasha en profita donc pour s'occuper aussi des sabots de la baie. Elle eut un peu de mal à lui faire donner les pieds, le fait qu'on les manipule semblant être stressant pour la BWP, mais parvint à obtenir ce qu'elle voulait et s'attela donc à curer et brosser les sabots de Callie. Après une dizaine de minutes, Sasha en eut enfin fini avec les soins de la baie. Satisfaite d'avoir accompli son objectif, elle décida de laisser les deux juments encore quelques instants ensemble, puis les détacha et, prenant une longe dans chaque main, les ramena à leurs boxes respectifs. Elle déposa Callie en premier afin qu'elle reste zen tout le long du trajet, puis une fois la porte ferma, alla remettre Soledane dans son propre box. Elle offrit une caresse à chacune, la première pour sa coopération et la seconde pour son aide, avant de continuer sa journée, bien plus optimiste qu'avant.

Apprendre les bons gestes

L'hiver approchait à grands pas et les chevaux avaient tous rejoint le confort de leurs boxes. En cette matinée déjà bien froide, Lumi menait Naughty Boy d'une main, et tenait celle de sa fille de l'autre. Ellie la suivait en fixant l'étalon du regard, impressionnée comme peut l'être un enfant de deux ans devant un cheval beaucoup plus grand que lui. Le bai était paisible. Si il avait été un peu plus fougueux lors de son arrivée, le selle français de désormais bientôt neuf ans s'était assagi et avait appris à se poser. Lumi lui faisait donc confiance pour être auprès d'Ellie. De plus, elle voulait commencer à initier la petite au monde des chevaux avant qu'elle apprenne à monter l'hiver suivant. Lorsqu'elles arrivèrent au bout du couloir pour entrer dans la zone de soins, la jeune mère demanda à sa fille de se tenir un peu en retrait tandis qu'elle plaçait l'étalon dans l'une des stalles et l'attachait aux anneaux de part et d'autre de sa tête. Une fois cette étape accomplie, Lumi alla chercher la boîte de pansage, qu'elle confia à sa fille. Ellie la suivit en portant la boîte comme elle le pouvait, sa force de bambin l'handicapant. Mais avec un peu d'aide de sa mère, elle parvint à rejoindre Naughty Boy.
Lumi ouvrit la boîte et présenta un à un les objets qu'elle contenait à la petite. Elle lui demandait d'en répéter le nom et lui donnait ensuite la fonction de chaque brosse et outil. Ellie se débrouillait bien et montrait toujours le même enthousiasme.
«Et ça ?, lui demanda sa mère en refaisant un tour.
Les grands yeux marrons de l'enfant se posèrent sur l'objet que la jeune femme tenait dans la main, l'analysant quelques secondes.
-Une brosse douce !, s'écria Ellie.
Lumi acquiesça avec un sourire.
-Très bien. Et on s'en sert pour quoi ?, enchaîna-t-elle.
-Pour la poussière ?, questionna le bambin, incertain.
Nouveau mouvement de tête de sa mère, qui rajouta:
-C'est ça, et pour faire briller le poil aussi. Tu veux t'occuper de Naughty maintenant ?
Ellie n'eut pas besoin de répondre. Ses yeux s'étaient mis à briller d'envie et d'impatience, et sa mère commença par lui tendre l'étrille. Elle amena un marche-pied relativement haut et hissa sa fille dessus. Tout en continuant de la sécuriser en hauteur d'une main, elle guida la main de l'enfant tenant l'étrille de l'autre et lui montra le geste à faire.
-Tu vois, tu fais des petits cercles comme ceci en appuyant légèrement. Et tu continues en déplaçant ta main., expliqua-t-elle à Ellie tout en lui montrant le mouvement.
La petite prit ensuite le relais, appliquée. Elle était concentrée sur l'étrille et faisait exactement les bons gestes, tandis que Naughty Boy profitait de ce pansage un peu particulier mais toujours aussi agréable. L'étalon ne bronchait pas, docile, et il semblait à Lumi qu'il était encore plus calme que d'habitude, sentant probablement la présence d'un humain plus fragile à ses côtés. La jeune femme était heureuse de constater que nombre des chevaux du domaine se révélaient totalement aptes à travailler avec les enfants, et qu'ils permettraient à Ellie et Claire d'apprendre plein de choses. Tandis qu'Ellie brossait le bai, Lumi lui tapotait l'épaule pour le féliciter de son comportement exemplaire. Et lorsque la petite eut terminé avec la zone à laquelle elle avait accès, Lumi la fit descendre du marche-pied, le déplaça, puis la remit dessus et la laissa continuer sur cette nouvelle zone. Procédant ainsi, il fallut un bon quart d'heure pour qu'Ellie fasse le tour du cheval. Malgré le marche-pied, elle était encore trop petite pour aller plus haut que l'épaule du bai et sa mère s'occupa donc de tout ce qui était hors de sa portée. Une fois l'étrille passée, le duo enchaîna avec le reste du pansage, changeant de brosse et faisant le tour à chaque fois, petit à petit. Ellie prenait un véritable plaisir à enfin s'occuper d'un cheval comme une grande, et nul doute qu'elle veillerait aux soins de ses chevaux plus tard. Quand la robe de l'étalon fut propre et brillante, Lumi poussa le marche-pied contre le mur et demanda à sa fille de s'assoir sagement tandis qu'elle s'occupait des sabots du bai. Cette tâche n'était pas encore à la portée de l'enfant et même si elle avait une entière confiance en son cheval, Lumi ne voulait pas risquer un accident en mettant sa fille si près des sabots du bai. Elle lui apprendrait cette manipulation plus tard et avec un équidé plus petit comme un poney. Procédant rapidement tandis qu'Ellie attendait sagement, Lumi termina les soins de Naughty Boy et rangea enfin le matériel dans sa boîte.
-Et voilà !, lança-elle.
Ellie applaudit derrière elle.
-Il est tout propre !, commenta-t-elle avec une pointe de fierté dans la voix.
-Oui, et grâce à toi ! Tu t'es bien débrouillée., la félicita sa mère.
Un grand sourire éclaira le visage de l'enfant, qui était visiblement très heureuse et satisfaite de son travail. Lumi détacha Naughty Boy et tandis la longe à Ellie. Surexcitée à l'idée de mener l'étalon, la petite bondit en bas du marche-pied et s'avança sans la moindre hésitation.
-Allez, tu peux le ramener dans son box.», lui dit sa mère.
Gardant tout de même une prise sur le licol du bai par sécurité, Lumi laissa sa fille mener le cheval devant elle. Ellie marchait avec assurance, comme si elle avait fait cela toute sa vie, tenant fermement la longe. La jeune femme ne put s'empêcher de sourire en la voyant. Elle avait déjà bien grandi. Mais même si elle ressentait une certaine nostalgie, elle ne pouvait être plus fière de sa fille. C'est le cœur gonflé d'amour et de reconnaissance qu'elle la laissa terminer sa mission, avant de serrer la petite dans ses bras.

Comme au bon vieux temps

Quand Lumi entra dans l'écurie, les odeurs familières de la paille, des chevaux et celle un peu moins agréable du crottin l'assaillirent, de même que la chaleur agréable qui régnait dans le bâtiment chauffé pour le confort de ses occupants. Marchant paisiblement dans le couloir principal, la jeune femme observait ses chevaux avec bienveillance. Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle parvint devant le box de Soledane. La jument ayant détecté la présence de sa propriétaire dès son entrée l'attendait déjà à la porte, la tête tendue vers elle. Lumi ne perdit pas de temps pour lui donner ce qu'elle souhaitait, commençant à caresser le chanfrein de la baie avec douceur. En ce jour, elle avait prévu de passer un peu de temps avec sa jument favorite, en tête à tête, comme au bon vieux temps. Après quelques minutes de pure affection, l'éleveuse s'empara du licol de la selle français et le lui enfila sans problème. Une fois cette étape passée, Lumi ouvrit la porte du box et en fit sortir la jument, la guidant avec une courte longe. Tandis qu'elle la menait vers la zone de soins et pansage, Soledane avançait d'un pas lourd mais déterminé, faisant de son mieux pour garder le rythme. Il fallait dire que porter un poulain ne lui facilitait pas la tâche. Lumi ralentit le pas pour se placer près de l'épaule de la jument, lui montrant ainsi son soutien et s'adaptant à sa vitesse.
Quand elles arrivèrent à destination, Lumi attacha la baie à un poste de soins, lui déposant une caresse sur le nez au passage. Avant d'aller chercher sa boîte de pansage, l'éleveuse se dirigea vers le flanc de la jument. Elle en observa les rondeurs et passa une main délicate sur le ventre de la baie, qui se laissa faire sans souci. Plus que trois petits mois avant la naissance de son poulain. Lumi n'en pouvait plus d'attendre, impatiente de rencontrer la seconde descendance de la selle français. Elle passa un long moment à s'émerveiller des mouvements qui animaient parfois le ventre de la jument, les mains et la tête posées contre Soledane. Puis, reprenant un sens de la réalité et des responsabilités qu'elle avait, la jeune femme se détacha à contrecœur de la baie pour aller chercher son nécessaire. Elle revint avec la boîte, qu'elle ouvrit afin de s'emparer d'une étrille. Soledane lui lança un bref regard avant de se remettre droite, indifférente à l'objet avec lequel elle était familière depuis bien des années. Sa propriétaire commença alors à se servir de celui-ci, procédant avec une extrême précaution, comme si une simple étrille aurait pu blesser le poulain que la jument portait, aussi stupide que soit cette idée. Mais cela réconfortait Lumi de prendre soin de la baie de la sorte. Réalisant des petits cercles sur sa robe avec l'étrille, elle en décrochait la poussière déposée par le foin et la paille, tout en faisant plaisir à Soledane, qui adorait qu'on la bichonne de la sorte. Les yeux mi-clos, elle profitait de chaque seconde de sa séance de soins privée. Sa propriétaire aussi était ravie de passer ce moment avec elle, aussi prit-elle tout son temps pour étriller l'intégralité de la robe de la selle français. Une fois qu'elle eut terminé avec son outil actuel, Lumi le reposa dans la boîte. A la place, elle s'empara cette fois de sa brosse douce. Se rapprochant de nouveau de l'équidé, elle entreprit, à un rythme lent pour faire durer la séance, de lustrer son poil en s'appliquant particulièrement. Soledane soupira, passant dans un état de somnolence entraîné par les soins de sa propriétaire et la température agréable du bâtiment. Lumi était sûre qu'avec le confort d'un lit de paille sous les sabots en plus, la baie se serait endormie en à peine deux minutes. Souriant en la voyant si détendue et confortable, la jeune femme continuait de prendre soin de sa jument avec amour. Si certains cavaliers voyaient le pansage comme une tâche pénible, l'éleveuse n'y voyait qu'un moyen supplémentaire d'apprendre à connaître son cheval et de se lier avec lui. Elle avait toujours accordé beaucoup d'importance et de temps à cette étape et pouvait se vanter d'avoir des relations uniques avec chacun des équidés de Pandora Hills. Soledane en particulier, pour cette raison et bien d'autres.
En pleine réflexion, Lumi faillit ne pas voir le poulain qui tapa dans le ventre de sa mère. Même si il ne s'agissait pas de la première gestation à laquelle elle assistait, l'éleveuse sentit les larmes lui monter aux yeux. Sentant le changement d'émotion chez sa propriétaire, Soledane tourna la tête vers elle et la poussa légèrement de la tête. Lumi lui rendit son affection en lui enlaçant l'encolure, tout en lui caressant la joue. Toutes deux restèrent ainsi de longues minutes, profitant de ce contact. Lorsqu'elle se sépara finalement de sa jument, Lumi se sentait extrêmement heureuse de l'avoir dans sa vie. Un grand sourire sur les lèvres, elle reprit son pansage avec enthousiasme, sans oublier de glisser une petite caresse de temps à autre à la baie. Quand elle eut terminé, la jument semblait avoir un petit coup de fatigue. Il était temps de la ramener dans son box. Lumi s'en chargea aussitôt, choisissant de revenir ranger son matériel une fois Soledane bien installée. Quand elle eut vérifié qu'elle avait tout ce dont elle avait besoin -eau et foin à volonté- et fermé la porte du box derrière elle, Lumi laissa la selle français se reposer et vaqua à d'autre occupations.

Un peu de calme

Tandis qu'elle menait Emeraude jusqu'à la zone de soins, la longe dans une main, la boîte de pansage dans l'autre, Lumi était heureuse de voir la fin de l'hiver approcher à grands pas. Cela faisait plusieurs jours que la neige avait cessé de tomber et elle espérait bientôt revoir la couleur naturelle du sol au lieu de cet épais manteau blanc. En attendant, elle continuait de travailler les chevaux en intérieur ou de prendre soin d'eux pour rendre cette période de l'année un peu moins pénible. Elle savait que nombre de ses équidés n'attendaient qu'une chose: retrouver la prairie. Emeraude faisait partie des plus calmes en tout cas, et s'occuper de la pie faisait du bien à la jeune éleveuse avec toute l'énergie qu'elle mettait dans le débourrage de Devil's Lullaby ces derniers temps.
Attachant la jument à un poste de soin, Lumi entreprit d'ouvrir sa boîte et s'empara de l'étrille. Passant une main sur l'encolure de la jument, elle se mit ensuite au travail. Elle déplaçait l'étrille machinalement, d'une main experte, habituée à cette tâche. Tandis qu'elle réalisait des petits cercles sur la robe d'Emeraude pour en ôter la poussière, Lumi réfléchissait aux récentes décisions qu'elle avait prises. Si la pie faisait partie des chevaux qui avaient regagné le cœur de la jeune femme et dont elle n'envisageait pas de se séparer pour le moment, ce n'était pas le cas de tous. Après des jours et des nuits de réflexion, Lumi avait mis Naughty Boy en vente. Une décision difficile pour le premier étalon de son élevage, mais plus elle y réfléchissait, moins elle avait de projets pour le bai. Elle avait donc décidé de lui offrir une nouvelle chance dans l'élevage ou la compétition auprès d'un autre cavalier. Pour l'instant, personne ne s'était manifesté, mais Lumi savait qu'il finirait par intéresser quelqu'un. Naughty était un excellent cheval et avait bon caractère. Il ferait le bonheur de son futur propriétaire. Pour l'instant, la jeune femme essayait de ne pas trop penser à son potentiel départ prochain. Elle se concentra donc davantage sur ce qu'elle était en train de faire, continuant d'étriller Emeraude tout en flattant la jument. Il lui faudrait trouver un étalon pour cette dernière, mais elle devait encore songer à ses plans au niveau des saillies. Pour le moment, Lumi n'avait prévu aucun poulain pour l'année suivante. Elle avait beaucoup trop de choses à gérer et avoir une année de pause au niveau des naissances lui ferait le plus grand bien, le temps de laisser les poulains de l'année en cours grandir un peu. Mais la pie ne faisait pas partie des prioritaires. Elle avait encore de nombreuses années devant elle et un potentiel à développer avant de passer ses gènes. Cela n'empêchait cependant pas Lumi d'imaginer à quoi ressemblerait un poulain d'Emeraude. En tout cas, elle devrait trouver le partenaire idéal pour la baie, ce qui n'était pas encore le cas.
Reposant l'étrille après avoir fait le tour de la jument, Lumi s'empara cette fois d'une brosse douce. Emeraude n'étant pas très sale, celle-ci suffirait à faire briller sa robe. La jeune femme entreprit de refaire toute la surface avec des mouvements rectilignes, brossant la jument toujours dans le sens du poil. La selle français appréciait la séance, les yeux mi-clos, immobile et une jambe au repos, reposant uniquement sur le bout du sabot. De temps à autre, elle soufflait de bien-être, ce qui arrachait inévitablement un sourire à sa propriétaire. Maintenant désensibilisée à ses peurs, la pie était une monture douce et à l'écoute en qui Lumi avait entièrement confiance. Plusieurs fois, elle avait songé qu'elle serait parfaite pour Ellie et Claire lorsqu'elles auraient l'âge et la taille de monter sur un cheval de cette carrure. Emeraude était de plus la plus petite des équidés du domaine avec son mètre soixante au garrot, ce qui lui faisait gagner davantage de points dans cette réflexion.
En ayant terminé avec le corps de la pie, Lumi reposa sa brosse. Elle accorda à la jument une petite pause durant laquelle elle lui caressa le chanfrein avec affection. Lorsqu'elle se remit au travail, elle ramassa le cure-pied et commença par le flanc droit. Elle demanda son antérieur à la jument, qui le lui donna sans hésitation. La jeune femme en ôta les rares cailloux coincés sous le sabot, avant d'utiliser la petite brosse de l'outil pour gratter le reste de terre et de poussière, jusqu'à avoir un pied impeccable dont la fourchette était bien visible et distincte. Reposant lentement le pied de la jument au sol, l'éleveuse passa au niveau du membre postérieur. Elle réitéra l'opération pour les trois membres restants, débarrassant Emeraude des dernières traces de saleté. Lorsqu'elle eut terminé, elle rangea son matériel sans trop se presser, puis avec une dernière séance de câlins, ramena la jument désormais totalement détendue dans son box.

Un coup de brosse

La dernière semaine de mars avait été pluvieuse. Mais si la météo dérangeait certains chevaux, d'autres raffolaient de cette douche naturelle ou n'étaient tout simplement pas dérangés par la pluie. Higher than Hope faisait partie de cette dernière catégorie. Mais malgré son indifférence pour les flaques et la boue, Lumi l'avait récupéré détrempé en allant le chercher au pré, et sale. Sans faire de détour, elle avait donc mené le jeune étalon vers la zone de soins. Après l'avoir attaché dans l'une des stalles, elle était allée chercher son nécessaire de pansage. Il faisait encore un peu frais pour doucher le cheval, elle se contenterait donc de le sécher et de le brosser. Tandis qu'elle s'affairait dans la pièce annexe, le bai dégoulinait et s'ébrouait de temps à autre. Parfait, il s'occupait de la première étape. La jeune femme revint avec sa boîte, qu'elle posa sur le muret à côté de Hope. Il n'était pas fourbe et ne volait jamais rien, aussi lui faisait-elle aveuglément confiance en laissant des objets à sa portée. Avant toute chose, elle ramassa des poignées de paille et commença à frictionner Hope sur tout le corps, afin de l'aider à sécher plus rapidement et de pouvoir le panser plus facilement et efficacement. Le chauffage de l'écurie, qu'ils n'avaient pas encore désactivé, l'assistait aussi dans cette tâche. Il lui fallut dix bonnes minutes pour que le bai soit assez sec pour la suite.
Elle fouilla dans la boîte après l'avoir ouverte et s'empara de la brosse dure, qui lui servirait à décrasser au maximum le cheval. S'approchant finalement de lui, elle commença à réaliser des mouvements linéaires répétitifs, dans le sens du poils, décollant les zones agglutinées et retirant la boue restée au niveau des membres. Elle s'assura de n'oublier aucune zone et brossa l'étalon vigoureusement. Hope ne bronchait pas, bien discipliné. Il se contentait parfois de souffler de bonheur quand Lumi passait sur une zone sensible ou lui donnait une petite tape affectueuse sur l'épaule. Quand l'éleveuse eut terminé avec la brosse dure, elle la posa sur le muret pour la laisser sécher un peu, celle-ci ayant accumulé l'humidité qu'il restait sur le bai. Elle prit ensuite une étrille en caoutchouc et passa à la suite. En petits mouvements rotatifs, elle peaufina son pansage en achevant de décoller les poils de l'étalon et en retirant les premiers poils morts, précurseurs de la mue annuelle des équidés. C'était l'une des choses à cause desquelles le printemps n'était pas la saison préférée de Lumi. Soupirant, elle continua à retirer le surplus tout en passant plus de temps sur les endroits favoris de l'étalon, voulant faire du pansage un moment agréable avant tout.
Une fois l'étalon bien plus propre qu'à son entrée dans l'écurie et presque présentable, sa propriétaire échangea l'étrille pour la brosse douce afin d'apporter la touche finale du brossage. Elle s'appliqua bien sur cette étape, lissant la robe du bai et rendant ses poils soyeux et brillants. Comme depuis le début, Hope restait sage et appréciait toutes les petites attentions que lui donnait Lumi. Petit à petit, la brosse douce fit des miracles et Hope devint de plus en plus étincelant. Quand sa propriétaire reposa l'objet, l'étalon avait retrouvé sa splendeur habituelle. Elle termina ce grand nettoyage par les sabots du bai. Le cheval donna les pieds sans protester et Lumi en décolla un maximum de boue avec la pointe du cure-pied, avant de terminer le nettoyage avec la petite brosse au revers de l'outil. Elle passa plusieurs minutes par pied, s'assurant de bien nettoyer le dessous mais aussi le contour du sabot. Lorsqu'elle repos enfin le dernier pied, elle se sentait satisfaite de ce pansage. Hope aussi semblait heureux d'être propre, en plus d'avoir eu des grattouilles grâce aux brosses. Sa tâche accomplie, Lumi put ramener le selle français dans son box pour qu'il récupère de sa matinée au pré et reste bien au chaud. Elle le gratifia d'une dernière caresse sur le nez avant de vaquer à ses autres occupations.