« Vous voyez le bel étalon qui gambade dans son pré ? Oui, c'est Blue. Ce beau jeune homme n'a pas changé en grandissant. Il est toujours aussi hyperactif, et adore tout autant vous bousculer, vous taper dedans, ou encore vous mordre. Mais lui, il ne se rend pas compte qu'il n'a pas le droit de faire ça. Il pense faire bien, et que c'est un jeu. Avec Blue, tout est à recommencer car il ne sait pas obéir. Ce qui est sûr, c'est qu'il a hérité en partie du caractère de son père, et du potentiel de sa mère. Car ce grand cheval vous emmènera très haut en obstacles une fois que vous lui aurez appris à se concentrer et à vous obéir. »
don't you want to; Odile longe Blue pour la première fois et se trouve confrontée à l'énergie débordante de l'étalon.
Odile & Blue
N°2
Voilà déjà une dizaine de minutes qu’Odile observait Blue au bout de sa longe. Elle avait d’abord tenté de le mettre sur un cercle, mais l’entier l’avait totalement ignoré. Le nez au vent, il n’avait cessé d’hennir et de montrer son mécontentement en secouant violemment la tête. Après un ultime lancé d’antérieur en sa direction, Odile avait décidé de faire une pause. Lorsqu’elle avait cessé toute stimulation, Blue s’était contenté d’appeler ses congénères. Immobile, il semblait inquiet de se retrouver ainsi seul au milieu du rond de longe. Ce qu’Odile avait d’abord identifié comme étant une tentative de domination n’était en fait que l’expression d’une angoisse profonde.
Elle se félicitait d’avoir eu la bonne idée de longer sa nouvelle monture. Le parking de l’écurie était vide, un vieux chat noir dormait allongé dans la poussière, il n’y avait pas âme qui vive. Légèrement inquiète et bien consciente que Blue ne serait probablement pas un cheval facile, Odile n’avait pas voulu prendre de risque et elle avait eu raison. Si le bai n’avait pas bronché lorsqu’elle lui avait mis son filet, il n’avait cessé de gigoter lorsque la jeune femme lui avait posé des bandes et il était presque devenu dangereux lorsqu’il avait perdu de vue les autres chevaux. Un instant Odile s’était demandé si ce cheval était vraiment débourré.
Désormais, il se tenait devant elle, les oreilles dressées, les naseaux grand ouverts et le blanc des yeux visibles. Son attitude dépassait la simple inquiétude, Blue était réellement très angoissé par le fait de se retrouver séparer de ses congénères. Odile attrapa du bout des doigts un morceau de carottes qu’elle avait dans sa poche. Sans jamais relâcher son attention, elle s’approcha doucement de l’étalon. « Là mon grand, regarde, une carotte. » Il tendit les lèvres pour aspirer le petit morceau que lui tendait la jeune femme, mais il ne relâcha jamais son attention, les oreilles tournées vers l’écurie, il aurait pu tressaillir au craquement d’une branche. Odile réitéra, elle ouvrit sa main en lui offrant une seconde friandise. Au même moment un cheval se mit à hennir dans l’écurie et Blue tourna brusquement la tête et heurta le visage d’Odile. Aussitôt inquiet par ce coup qu’il s’était lui-même infligé, le cheval recula, paniqué et presque étonné d’avoir touché un humain. « C’est rien, doucement, pas de panique. » La jeune femme articulait difficilement, elle n’avait rien de cassé, mais le coup porté par l’étalon lui avait légèrement abîmé la lèvre. C’est superficiel. Lorsqu’il se calma enfin, elle se rapprocha de nouveau de lui pour le récompenser. Cette petite frayeur semblait lui avoir remis les idées en place et il semblait désormais bien plus disposé à travailler. Odile aurait préféré réussir à le mettre au travail autrement, mais elle ne pouvait pas non plus lui en vouloir, visiblement Blue n’avait pas conscience de sa force et il lui faudrait bien d’autres incartades pour comprendre que même s’il n’a que deux jambes, l’humain peut aussi être très intéressant.
La jeune femme profita de ce calme pour demander à l’étalon de se mettre sur le cercle. Elle modifia légèrement l’angle de ses épaules pour inciter l’animal à marcher. Il se mit alors à bondir, la tête entre les antérieurs. Il ne tirait pas sur la longe et cette fois il semblait adopter une attitude de jeu. Odile nota cependant que la moindre erreur de placement avait une influence sur l’attitude et l’allure de Blue, ici elle avait envoyé trop d’énergie, il avait sauté sur l’occasion pour se défouler. À elle désormais de doser ses demandes. Elle profita de son énergie et de sa réactivité pour demander des transitions rapprochées. Cet exercice allait également lui permettre de concentrer et de muscler le jeune cheval. L’effet était presque immédiat : lorsqu’elle fermait l’angle de ses épaules, Blue s’arrêtait ou faisait demi-tour en fonction de l’intensité de la demande, lors du mouvement inverse, il prenait aussitôt le trot ou le galop. Pendant quelques minutes, il avait cessé de se préoccuper des autres chevaux pour se concentrer sur elle. Alors oui, il était délicat, sensible, hyperactif, il utilisait le moindre prétexte pour jouer, mais Odile tentait de ne pas perdre de vue qu’il s’agissait seulement d’un cheval de trois ans.
C’est pour cette raison qu’elle décida rapidement de reprendre le travail au pas. Malheureusement, Blue ne fut pas aussi coopératif. Le pas semblait l’ennuyer profondément et dès qu’Odile relâchait son attention il reprenait le trot ou le galop. Elle continua pendant de longues minutes de lui demander de marcher ne serrait-ce qu’un cercle au pas. L’étalon finit par s’agacer et commença à se braquer très franchement. À court de solutions, la jeune femme cessa de nouveau de lui imposer quoi que ce soit. Elle relâcha ses épaules et inspira profondément. Ne t’énerve pas, tu vas trouver une solution, il y a toujours une solution. Après quelques instants, le bai se calma et finit enfin par se relâcher. Odile le récompensa et lui offrit une autre carotte. Elle allait adopter une autre technique. Avec une longe bien plus courte, elle marchait désormais à côté de Blue, elle prenait garde à ne jamais trop lui en demander. Après de quelques instants, elle s’immobilisa et toujours sur un petit cercle, elle demanda à l’étalon de continuer de marcher. Elle avait conscience qu’elle ne devait pas trop exiger de sa part, alors au bout d’un cercle, elle le ramena à elle et le félicita chaleureusement.
Odile était si concentrée sur son cheval qu’elle n’avait pas aperçu l’homme qui la regardait depuis le bord de la piste. Elle ne l’avait jamais vu, il ne ressemblait pas au propriétaire des lieux. Plus jeune, il était grand, mince, et avait l’air très arrogant. D’emblée, elle se méfia de lui. « Depuis quand on longe un jeune cheval sans chambrière ? Tu t’es pris pour Andy Booth ou tu voulais mourir ? » Choquée, elle mit un instant avant de lui répondre. « Vu l’énergie du dit jeune cheval, je ne pense pas qu’une aide artificielle de ce type était franchement nécessaire. » Elle ne voulait pas le reconnaître devant lui, mais elle savait aussi qu’une chambrière lors des séances de longe pouvait parfois être très utile, notamment pour éloigner les chevaux dont la proximité devenait dangereuse. Le jeune homme cracha par terre avant de lui tourner le dos et de s’éloigner à pied des écuries. Mais c’était qui ce type ?
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Pryam
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Mar 17 Mai - 16:31
Quel résumé! Blue n'est certainement pas un cheval très facile... en plus tu nous termines ça sur un sacré cliffhanger! Je veux la suite
+2 pts de confiance + 4 pts de longe + 7 màj
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Mer 18 Mai - 11:55
danse; Odile repousse le moment de monter Blue et décide de tenter les longues-rênes pour en découvrir un peu plus sur sa monture.
Odile & Blue
N°3
Odile avait rapidement fui l’écurie pour se réfugier dans le rond de longe. Le propriétaire des lieux était en pleine dispute avec un couple de parents et leurs filles. L’adolescente pleurait et la jeune femme se sentait totalement impuissante. Minée, elle avait bien du mal à ne pas penser à sa propre histoire. Elle se souvenait parfaitement des innombrables disputes qui avaient toujours la même issue : pas de poney pour Odile. L’ambiance électrique avait beaucoup inquiété Blue qui n’avait pas pu s’empêcher de sortir de l’écurie au petit trot.
« Bon, on révise ce qu’on a fait la dernière fois ? » En réalité, Odile avait d’autres projets, mais elle savait aussi qu’il était nécessaire de répéter et retravailler sans relâche pour qu’un jeune cheval comprenne les exercices. Elle attendit quelques instants que l’entier se décontracte. Tendu par les cris qui résonnaient encore dans l’écurie, il avait bien du mal à se concentrer. Il ne pouvait s’empêcher de piétiner en lançant des regards inquiets vers le bâtiment. Lorsqu’il sembla s’apaiser, la jeune femme avança vers lui et lui tendit un morceau de carotte. L’entier l’attrapa du bout des lèvres avant de se concentrer davantage sur elle.
La brune avait choisi de travailler les longues rênes, c’était un exercice qu’elle n’avait pas souvent pratiqué, mais qui lui permettrait de découvrir en douceur la bouche de Blue. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de songer que si elle repoussait autant le moment de se mettre à cheval, c’est parce qu’une part d’elle avait peur. Elle avait l’habitude des jeunes chevaux, des chevaux difficiles et de ceux que l’on appelle « des causes perdues ». Pourtant, avec Blue elle se sentait petite, elle avait parfois l’impression de ne pas être à la hauteur. Ses réactions instinctives l’intimidaient, Blue était un jeune cheval destiné au concours, mais il avait tout d’un poulain sauvage. Elle mit son angoisse de côté quelques secondes pour se rapprocher de sa monture. Faire une pause, respirer, se reconnecter à lui. Lorsqu’enfin, elle se sentit vraiment en phase avec Blue, elle lui demanda de marcher sur un tout petit cercle, comme lors de sa dernière séance de longe. Son contact était moelleux, doux. Comme la dernière fois, à chaque mouvement d’épaule un peu brusque, le bai changeait d’allure, mais Odile le savait, l’apaiser prendrait du temps. Même s’il débordait d’énergie et qu’il manquait cruellement de patience, Blue faisait des progrès. Il parvenait à se concentrer une ou deux foulées de plus que la dernière fois, il se faisait aussi plus silencieux, son attitude manquait de relâchement, mais tout ça viendrait avec le temps. De nouveau elle travailla sur les transitions montante et descendante sur le cercle. Cette fois, Odile ne fut pas trop gourmande, elle se contenta de quelques passages au trot réussi pour accorder une pause à son cheval. « Ça rentre doucement hein ? C’est quand même plus agréable d’être détendu non ? » Alors qu’elle avait à peine terminé sa phrase, une voiture démarra en trombe. Blue, surpris, fit un bon en sa direction, manquant de l’écraser.
Elle devina plutôt facilement l’identité du chauffard lorsqu’elle entendit le gérant des lieux profaner des noms d’oiseaux. Le couple de parents, Odile en a eu le cœur déchiré. Cette ado qu’elle avait vue en pleur ne remettrait probablement jamais les pieds ici. Un autre rêve équestre brisé. Elle se concentra de nouveau sur l’étalon qui restait à l’affut, prêt à fuir le moindre coup de vent qui viendrait soulever sa crinière. « Bon, on s’y remet ? » Cette fois la jeune femme s’était munie d’une chambrière, non pas pour faire avancer son cheval, mais pour qu’il y soit désensibilisé. Elle commença par lui faire sentir. C’est sans grand étonnement qu’elle dû retirer la ficelle de la bouche de Blue qui la mâchouillait. Elle s’attela ensuite à la tâche la plus difficile : le caresser avec ladite chambrière. Lors de la première tentative, Blue eut un mouvement de recul. Odile imputa cette frayeur à l’effet de surprise provoqué par le mouvement du fouet. Elle fut surprise de constater qu’au-delà de cette première réaction, l’étalon n’était pas franchement dérangé par l’objet. Certes, il ne restait pas immobile, mais il s’agissait davantage du fruit de son impatience que d’une forme de stress ou d’angoisse.
Satisfaite du déroulement de la séance, Odile installa les longues rênes de façon à ce que Blue n’en ait pas peur une fois qu’elle se trouverait derrière lui. Elle les fit ballotter contre ses flans, les détendais ou au contraire, les tendais afin qu’il ne soit pas surpris de l’effet produit lorsqu’il serait en mouvement. Si de nouveau, elle ne décela aucun signe d’inquiétude, elle constata en revanche une certaine forme d’agacement. Voilà bien cinq minutes que Blue essayait de rester à l’arrêt et le contact des longues rênes commençait à l’énerver. Odile lui demanda donc rapidement de marcher. L’étalon était toujours volontaire lorsqu’il s’agissait de mettre du mouvement en avant, mais quand la jeune femme imita une transition, il se fâcha et ouvrit la bouche pour tenter de se soustraire à l’action de la main. Aussitôt la brune joua dans ses doigts, allégeant son contact pour éviter une escalade de la colère chez l’entier. Blue accepta de s’arrêter, mais restait très méfiant. Pour éviter qu’il ne s’énerve davantage, Odile le fit repartir rapidement au pas avant de lui demander une ultime transition. Elle le félicita chaleureusement avant de lui retirer les longues rênes et de lui offrir un moment de broutage à l’extérieur du rond.
Elle ne put s’empêcher de repenser à l’adolescente. Lorsqu’elle était arrivée ici, elle était persuadée qu’elle ne croiserait jamais personne. L’écurie semblait vide, mal entretenue. Pourtant, elle avait déjà croisé ce type mal aimable et elle avait aujourd’hui fait la rencontre de cette famille. Une chose semblait certaine, personne ici ne semblait être épanoui. Elle songea alors à Blue qui vivait ici chaque jour. Je le sortirai de là.
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Pryam
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Mer 18 Mai - 16:26
Ta plume est incroyable et je me sens transportée auprès d'eux quand je lis tes résumés. Je suis toujours aussi curieuse de connaître la suite et d'enfin savoir qui est cet homme peu aimable
+ 3 pts de longe + 2 pts de longue-rênes + 6 màj
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Dim 26 Juin - 21:39
Let it all flow
Bien que la croissance de Blue semblait s’être stabilisée, Odile s’était mise en tête de continuer le travail à pied afin de reprendre toute l’éducation de son entier. Depuis quelque temps elle avait vraiment la sensation d’avoir délaissé le bai pour mieux s’occuper de Corona. L’absence de Gatien se faisait cruellement sentir dans son planning : elle n’avait pas fait l’acquisition d’un deuxième cheval pour s’en occuper seule. Depuis son dernier message, le jeune homme n’avait pas donné signe de vie, il respectait ses horaires de venue et ne lui faisait aucun coup bas. Odile commençait à croire qu’elle l’avait jugé trop vite. Elle avait néanmoins aperçu une jument alezane qu’elle soupçonnait être sa nouvelle monture.
Elle coupa le moteur et se mit en chemin vers le paddock de son cheval. Désormais, lorsqu’elle arrivait face à son pré, Blue lui faisait la fête, il hennissait puis revenais vers elle au grand trot ou au galop, la queue sur le dos. La jeune femme avait pris l’habitude de rire de cette attitude même si elle ne pouvait s’empêcher de constater qu’il avait de plus en plus de mal à s’arrêter respectueusement à côté d’elle. Parfois même, elle avait l’impression qu’il tentait de l’effrayer, de la dominer. Après un an à ses côtés, Odile comprenait les mécanismes du jeune cheval et était capable (la plupart du temps) de les anticiper. Blue croise une jument ? Il va probablement hennir et lancer l’antérieur droit. Il se retrouve seul ? Il va tirer au renard et revenir tranquillement vers les copains. Elle avait l’impression que l’analyse, la compréhension et la prévention de tous ces comportements lui permettaient d’être en sécurité. Pourtant, certaines fois, elle laissait Blue prendre sa place, l’étouffer jusqu’à ce qu’elle lui cède. Au vu de son âge, il était normal qu’il cherche les limites imposées par l’humain, mais la jeune femme avait des doutes : serait-elle capable de le remettre à sa place ?
Odile n’y connaissait pas grand-chose en travail à pied, pour cette première séance, elle avait préparé quelques exercices : céder à la pression, reculer, bouger les hanches et les épaules… Des choses basiques en somme, mais des choses que Blue ne connaît pas. Sans grand étonnement, le jeune cheval n’a pas franchement changé au pansage, toujours aussi électrique, il bouscule sa cavalière, lui marche dessus, et tout cela sans craindre les moindres représailles. Si le respect n’est pas son point fort, l’entier a d’autres qualités : toujours volontaire, il semble plutôt content de travailler. La jeune femme le laisse se rouler, le sable recouvre le dos du bai et cet instant de liberté semble particulièrement plaire à l’étalon qui ignore complètement son humaine pour se défouler dans le rond de longe. Il lance les postérieurs, gratte, moutonne et se lève presque à sa guise. Au bout de la longe, la brune tente de rester accrochée, la force de Blue était phénoménale et elle ne devait ni se démonter ni se laisser impressionner.
Après quelques minutes de folie, Odile parvint enfin à obtenir un semblant de calme. L’étalon se rapproche d’elle au pas, il semble détendu, les oreilles pointées en avant, il vient fourrer son nez dans la poche de la jeune femme en espérant y trouver une friandise. Elle lui flatte l’encolure et Blue frotte sa lèvre supérieure contre l’épaule de sa cavalière, il ne parvient pas toujours à cerner qu’elle n’est pas comme lui, que sa peau est bien plus fine et que ses codes sont différents. La séance peut enfin débuter. Le premier exercice est assez simple, Blue doit bouger ses épaules en fonction du placement de son humaine. Dans un premier temps, Odile s’aide du stick, car l’étalon ne comprend pas vraiment la manœuvre à effectuer. Malgré de multiples tentatives, rien n’y fait, la brune devra se contenter d’un petit pas de côté seulement, car son cheval ne semble pas vouloir s’éloigner d’elle. Devant la difficulté de l’exercice alors qu’il isole seulement les épaules, elle préfère ne pas tenter les hanches. Odile insiste pour que Blue comprenne qu’il doit simplement initier un mouvement d’épaule, elle ne lui demandera même pas de croiser ses antérieurs. Difficilement, il réalise deux passages corrects à chaque main. La jeune femme tente de le faire céder à la pression du licol, en espérant que cet exercice lui permettra d’être plus calme en main, et surtout de comprendre qu’il ne doit pas aller contre cette tension, mais avec. Malheureusement, la limite de sa concentration semble être atteinte et il s’impatiente. Sa cavalière le comprend plutôt aisément, car il lui attrape le doigt avec une certaine insolence, aussitôt, elle lui demande de reculer. Frustré, l’étalon lance l’antérieur en direction de la jeune femme. Le fer vient alors déchirer son pantalon et égratigner sa peau. Instinctivement, elle recule, mais c’est trop tard, il l’a blessé. Pour la forme elle initie un autre reculé que Blue lui donne sans grande conviction. Il n’a plus envie de travailler et appelle les juments qui se trouvent non loin du rond de longe.
C’est en boitillant qu’Odile rentre son cheval. Il faudra qu’elle désinfecte la plaie, elle espère avec une certaine angoisse que des points de suture ne seront pas nécessaires. La culpabilité pèse lourd sur ses frêles épaules. Elle aurait dû anticiper, elle le connaît si bien. Cet accident aurait pu être évité si elle n’avait pas baissé sa garde. Elle n’a fauté qu’une fois, mais c’est arrivé. Elle espère au plus profond d’elle : plus jamais.
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Lun 27 Juin - 15:45
Pauvre Odile, sa relation avec Blue est tellement compliquée! J'espère que le soleil se dressera sur leur partenariat!
+ 3 pts de confiance + 3 pts de tàp + 6
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Ven 1 Juil - 22:08
Corps à corps
Une fois, quelqu’un m’a dit que les chevaux avaient peur. C’est comme ça, ce sont des proies. Il a ensuite rajouté que nous, humains, prédateurs, devions toujours être en confiance. S’ils décèlent une faille chez nous, les chevaux peuvent cesser de nous faire confiance. On peut refuser d’être un leader, mais on ne peut nier que la base de toute relation équestre, c’est la confiance. Dans ce cas, on ne peut avoir peur. L’homme de cheval ne devrait pas la connaître. Mais ça, c’est impossible. Qui n’a jamais eu peur des réactions de son cheval ? Qui ne s’est jamais inquiété devant un oxer un peu trop large ? Devant un chemin de balade un peu trop escarpé ? Qui n’a jamais douté ? Certainement pas Gabrielle. Moi aussi il m’arrive de connaître l’angoisse à cheval, et vous aussi parfois, j’en suis sûre.
En l’occurrence, l’adolescente appréhendait sa première séance de travail avec Manzano. Certes elle ne serait pas à cheval, sa monture était trop chétive pour supporter son poids, mais à pied, les risques étaient tout aussi présents. Ce qu’elle craignait par-dessus tout, c’était que le petit shetland tente une escapade pour retrouver la jument grise qu’il affectionne tant. Les gens peureux sont souvent des gens prévenants. Pour éviter de rencontrer un problème qu’elle était en mesure d’anticiper, Gabrielle avait pris soin de laisser un petit mot à Odile devant le box de Corona. « Coucou, j’aimerai travailler Manzano à pied, mais je voudrais qu’il puisse être en compagnie de Corona pour sa première séance dans le rond. Rappelle-moi pour fixer une date. Gaby. » Évidemment, Odile qui semblait ne jamais avoir de travail avait accepté de se rendre disponible dès le lendemain.
C’est donc l’esprit plutôt léger que Gabrielle avait envisagé sa séance. Elle n’était pas une spécialiste du travail à pied, mais compte tenu de la taille de son poney, elle serait de toute façon bien obligée de s’y mettre. Pour cette première séance, elle avait imaginé faire principalement de la désensibilisation. Manzano était débourré, certes, mais il était destiné (aussi et bien malgré elle) à son petit frère. Au vu de ce que l’étalon avait montré ces derniers temps, il allait devoir prendre sur lui pour tolérer les facéties du petit garçon. Comme toujours Odile était pile à l’heure, elle avait l’intention de monter sa jument dans le rond et allait servir « d’au cas où » à Gabrielle. Le petit blond suivait gaiement sa congénère, ses petits sabots claquaient sur le sol avec un rythme incertain, tantôt il trottait, tantôt il piétinait. Et pour cause, Corona faisait presque un mètre de plus que lui ! S’il voulait tenir la cadence, il devait donner de sa personne. Une fois dans le rond de longe, il détourna son attention de Corona pendant quelques instants pour se rouler. Il tartinait allègrement sa belle robe de sable en poussant des râles de plaisirs. Lorsqu’il s’ébroua, il se tourna vers la jument et lui lança un hennissement tonitruant, sa petite taille ne l’empêchait visiblement pas d’avoir du coffre.
Rapidement, Gabrielle le mit dans une ambiance de travail. Dès que l’esprit de Manzano semblait filer vers d’autres préoccupations, elle le rappelait à l’ordre par un rappel, un sifflement ou même un claquement de doigts. Le shetland avait bien du mal à rester concentré et son dispersement était — où semblait être — un témoignage de sa jeunesse. Le premier exercice imaginé par l’adolescente visait à garder le poney immobile si elle venait à s’éloigner. Et quelle tâche ardue, dès qu’elle reculait un peu trop, Manzano lui échappait complètement et s’empressait d’emboiter le pas à Corona qui marchait sur la piste. Décidément, la séance promettait d’être longue. Au bout de quelques essais, il parvint enfin à se concentrer sur les demandes de Gabrielle qui n’avait pas le droit à la moindre erreur. Un petit manque d’attention et elle pouvait être certaine que le shetland allait renier tous ses efforts. Pour ne pas le frustrer davantage, elle le laissa marcher auprès de la grande grise quelques minutes. Malheureusement, lorsqu’il revint au centre du cercle, il n’avait plus la moindre envie de rester immobile. Oups. Il fallut retravailler l’arrêt en restant près de lui cette fois. Encore jeune, le shetland apprenait aussi vite qu’il désapprenait, si cela comportait son lot davantage, il y avait aussi des inconvénients.
Pour former au mieux le petit poney, l’adolescente avait également songé à le désensibiliser au bruit. D’abord, il fallait débuter petit. Elle déposa une enceinte Bluetooth sur la lice et lança la musique au volume le plus faible. Manzano ne bougea pas d’une oreille, il tenta même d’attraper l’appareil du bout des lèvres. Même quand Gabrielle montait le son, il ne paniquait pas. Au volume sonore le plus fort, il commença à s’agacer, roulant des mécaniques, la queue en panache, il semblait danser. Ses longs crins ondulaient au rythme de ses foulées. L’adolescente ne baissa pas le son et le laissa se défouler. Lorsqu’il fut finalement habitué à la musique, il se calma. Aussitôt, le son fut coupé. Manzano était prêt à supporter les cris des enfants.
Gabrielle le félicita. Elle était satisfaite de sa séance, mais ne pouvait s’empêcher de penser que ce n’était pas vraiment ça l’équitation. Elle n’avait pas mis le pied à l’étrier, elle n’avait pas appris de geste technique et elle n’avait même pas mis de selle. Il faudra qu’elle apprenne, qu’elle descende de cheval pour peut-être mieux remonter. Mais en attendant, elle était contrainte d’être à pied.
(( Objectif : Première séance de travail pour votre équidé, afin qu'il ne se retrouve pas seul en carrière pour cette première sortie, vous demandez à un membre de l'écurie de monter le cheval professeur en même temps que vous serez en piste avec le jeune, détaillez nous cette séance.) + 5 points de débourrage à mettre de côté svp
Misspalikoa
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Sam 2 Juil - 21:48
Tout petit mais un sacré phénomène le Manzano!
objectif validé + 3 pts en TAP + 6
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Invité
Ven 9 Sep - 17:45
l'artisan (1)
avec Luca "J'pensais pas que les pour toujours pouvaient s'arrêter un lundi." 09/09/2022
Introduction. Luca entame le débourrage du plaisant Guilty Eyes qu'il destine à ses enfants.
Décembre, deux ans plus tôt
Un duvet blanc recouvre la Suisse depuis quelques jours, les températures ont chuté brusquement et tous les chevaux dormiront au box ce soir. Emmitouflés dans d’épaisses vestes, Luca et Cristina attendent sur le pas de la porte. Le ventre arrondi de la jeune femme se laisse deviner malgré son long manteau. D’un geste vigoureux, l’homme lui frotte les épaules afin de la réchauffer. « Tu es sûre de ne pas vouloir rentrer ? Il fait si froid, tu serais bien mieux avec le petit à l’intérieur. » Pour toute réponse, Cristina haussa les épaules, il ne fait jamais trop froid pour accueillir un nouveau poney. D’un coup d’œil, la jeune maman vérifia que son premier fils attendait toujours derrière la fenêtre. Dimitri avait le visage collé à la vitre, du haut de ses quatre ans, il attendait sa première monture avec beaucoup d’impatience. Lorsqu’il aperçut les phares, il se rua dehors au côté de ses parents. Il observait avec une grande attention son père qui s’occupait de descendre l’étalon du véhicule. C’est un alezan frêle et chétif qui posa le pied au sol. D’un pas rapide, Luca se dirigea vers les écuries afin de permettre au poulain de se reposer au chaud et au sec dans un box fraichement paillé. Dimitri suivit son père en gardant une certaine distance avec l’équidé, il était jeune, mais comprenait parfaitement à quel point ces animaux majestueux pouvaient être dangereux. Ils recouvrirent ensemble le petit alezan avant d’éteindre la lumière du barn et de souhaiter une bonne nuit à leurs protégés.
Septembre — année actuelle
Luca embrassa ses deux enfants avant de les confier à sa mère. Elle était venue en renfort pour aider ce papa célibataire débordé à gérer plus sereinement la rentrée. Dimitri franchissait la marche du CP ; Anastasia, quant à elle, n’avait pas encore l’âge d’aller à l’école et allait passer ses journées à la crèche. Cristina avait déserté la maison peu après la naissance de sa fille et le jeune père avait dû rapidement trouver des solutions : appeler sa mère avait été son premier réflexe.
La situation rendait son travail difficile : gérer une écurie de sport avec plus de quarante pensionnaires et deux enfants, cela faisait bien trop pour un seul homme. Il se sentait incroyablement soulagé par la reprise de l’école et des activités de garde. Il avait été contraint de limiter les débourrages cet été, les gamins restaient dans ses pattes, et même s’ils étaient conscients du danger, un accident pouvait arriver très vite. Maintenant qu’il était seul, il pouvait de nouveau s’adonner à son activité favorite : découvrir et éduquer un cheval. Il l’avait promis à Dimitri, son poney serait l’un des premiers à connaître le poids du cavalier cette année ! C’est avec une pensée émue pour son fils que Luca se dirigea vers le box de Guilty Eyes.
Initialement, Cristina et lui avaient fait l’acquisition de ce superbe poney français de selle pour l’élevage. Elle rêvait de produire du poney de sport et de faire monter ses enfants à haut niveau. Petit à petit, ce souhait s’était transformé en projet commun et son départ inexpliqué n’avait rien changé pour Luca. Il serait fier de présenter à son fils un poney prédébourré par ses soins et ce serait aussi l’occasion de lui faire monter autre chose que le vieux shetland qu’ils avaient acheté pour éviter d’avoir à passer la tondeuse. L’étalon alezan serait un poney parfait pour Dimitri et Anastasia. Luca avait pu l’observer pendant deux ans et il avait appris à le connaître et à apprécier ses particularités. Jamais au cours de ces deux années, Guilty Eyes n’avait montré le moindre signe de vice ou de méchanceté. Il était petit et fragile, mais naturellement musclé et bien orienté. Même si l’élégant poney avait été un véritable modèle de douceur jusqu’ici, le cavalier ne savait que trop bien qu’il était susceptible de se réveiller au débourrage et de changer de comportement.
Avec l’alezan, le pansage devait toujours être très minutieux. La moindre étape oubliée était susceptible de couter très cher, Luca en avait déjà fait les frais lors de ses premières années de vie : un coup de brosse bâclé avant de mettre une couverture de box et le poney avait blessé sur toute la ligne de dos alors même qu’il semblait propre. Depuis, Luca apportait chaque jour un soin particulier à la future monture de ses enfants : compléments alimentaires, tapis de massage… Avant la première séance de longe, il avait pris soin de protéger la muserolle du licol par une épaisse moumoute : il était presque certain que sans cet artifice, l’alezan ressortirait avec une blessure.
Déjà familiarisé avec le lieu dans lequel il s’apprêtait à évoluer, Guilty Eyes ne posa aucune difficulté pour rentrer dans le rond de longe. Il l’avait vu de nombreuses fois de l’extérieur et cela ne représentait visiblement aucun danger à ses yeux. Luca attira le cheval à lui au milieu du rond de longe, afin de préparer la suite du travail, il se baissa légèrement. Son changement de posture permettrait de faire comprendre à l’étalon que le milieu de l’espace de travail lui est autorisé. Ensemble, le duo effectua une fois le tour complet du rond, Luca était très proche de la tête de sa monture et le guidait de sa voix pour lui permettre d’assimiler les codes. L’alezan se plia plutôt volontiers aux demandes de son éducateur, il n’avait visiblement qu’une seule volonté : lui faire plaisir.
Lorsque Guilty Eyes sembla avoir assimilé les différents codes, Luca s’éloigna progressivement pour mettre le poney sur un cercle. Un peu inquiet, celui-ci cherchait sans cesse à se rapprocher de son humain. En s’aidant de sa chambrière, Luca imposa une limite de sécurité entre lui et le petit entier. L’alezan s’aperçut rapidement qu’il ne pouvait franchir cette limite sans être gêné par la chambrière qui venait s’intercaler entre lui et le trentenaire. Quand il parût plus à l’aise, Luca lui demanda de s’arrêter, il dut y mettre tout son corps et tout son cœur pour parvenir à faire comprendre l’arrêt à Guilty Eyes. Lorsqu’il obtint enfin le posé simultané des quatre membres, tout son corps semblait dire « non » à l’étalon. Les épaules de l’homme étaient franchement engagées pour souligner la demande de l’arrêt et le positionnement de son buste leur faisait écho. La transition montante, elle, ne posa aucun souci. Il réitéra la demande de l’arrêt plusieurs fois pour être sûr que le poney la comprenait bien.
Après plusieurs arrêts corrects, mais trop longs en termes de réactivité, Luca parvint enfin à ses fins avec un arrêt réalisé uniquement à la voix. Il récompensa chaleureusement l’alezan avant de lui offrir une courte balade en main aux alentours du rond de longe. Ces moments à l’extérieur étaient indispensables pour Guilty Eyes dont les sorties ne s’effectuaient que sous haute surveillance. En rentrant l’étalon au box, Luca songea de nouveau aux raisons de la présence de ce poney dans ses écuries. Après le départ de Cristina, il n’avait jamais pu se résoudre à le vendre, ce petit diamant roux restait — avec ses enfants — l’un des seuls souvenirs qu’il lui restait d’elle.
by delirium
objectif 1 : Vous vous rendez au rond de longe avec votre jeune compagnon. La première journée de sa vie d’adulte commence, et vous décidez d’apprendre à le connaître en douceur. Une séance courte se dessine devant vous puisque ce ne sera que du pas et des transitions à l’arrêt. (+5 trèfles)
Pryam
Cavalier jeunes chevaux - niv. I
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Ven 9 Sep - 18:23
J'ai tellement hâte d'en apprendre plus sur Luca et ses enfants, ainsi que Guilty Eyes
+ 1 pt de débourrage + 3 pts de confiance + 8
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Invité
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Dim 11 Sep - 9:48
l'artisan (2)
avec Luca "J'pensais pas que les pour toujours pouvaient s'arrêter un lundi." 09/09/2022
Les enfants sont malades et doivent rester à la maison, Luca tente de poursuivre le travail avec Guilty Eyes, mais la présence des petits semble donner beaucoup de joie au poney alezan.
Luca s’attacha les cheveux avant de demander à ses enfants de quitter le barn. Voilà deux jours qu’ils ont déclaré la varicelle et que le médecin leur impose un repos forcé. Malheureusement il semblerait que les boutons qui couvrent leurs corps leur donnent encore davantage d’énergie qu’à l'accoutumée. Dimitri entraîne sa sœur vers l’estrade qui longe la carrière, son père a confiance, le petit est responsable et conscient des risques que représente l’environnement dans lequel ils évoluent. Tristement trop mature pour son âge, l’aîné a dû trop souvent se débrouiller seul pour combler l’absence de sa mère et le travail trop prenant de son père. Papa exténué, mais pas démissionnaire, Luca prépare Guilty Eyes à une nouvelle séance de longe tout en effectuant une surveillance par intermittence de ses enfants. Au fond, il était heureux de les avoir avec lui un peu plus longtemps, de retarder la rentrée pour quelques journées. Ce serait l’occasion pour eux de voir leur future monture à l’œuvre.
Une fois pansé, curé, protégé et licolé, l’étalon alezan pointa le bout de son nez à la sortie de l’écurie. Respectueusement, les enfants se mirent à suivre leur père vers le rond de longe. Ils gardaient une distance plus grande que nécessaire entre eux et les postérieurs de l’équidé, Luca ne dit rien, mais il était fier. Il leur demanda tout de même de rester à un mètre de la lice. Avec leur présence continue aux écuries, le cavalier n’avait pas pu gérer son emploi du temps comme il le désirait et Guilty Eyes n’avait pas pu sortir de son box depuis deux jours. Sans l’appréhender, il envisageait tout de même que cette séance soit un peu plus musclée que la précédente.
D’abord, l’étalon alezan prit son temps, il réclama quelques caresses en allongeant le bout de son nez vers Luca. C’est vrai qu’ils n’avaient pas eu de moment à eux depuis quelques jours. Puis il s'éloigna de lui-même de son longeur pour sentir avec une grande attention le sol sur lequel il allait travailler. Il finit par lever la tête doucement, les oreilles pointées vers l’avant, il semblait faire une pause, profiter du paysage féérique dans lequel il était en train d’évoluer : les feuilles vertes de l’été laissaient petit à petit place à celles plus chaudes de l’automne et ces couleurs flamboyantes se dessinaient sur un ciel gris clair. Pendant cet instant, le duo s’apaisa, heureux de se retrouver et de partager un instant. La petite voix d’Anastasia résonna entre les arbres : « Lé beau Guigui ». Guigui était le surnom affectueux que Dimitri avait offert à son poney lorsqu’il était plus jeune, sa sœur le répétait sans même connaître le nom exact de l’alezan. Il n’en fallut pas plus pour que Guigui parte au galop, la queue en panache. Il semblait toujours très ému lorsqu’il apercevait les enfants, il leur faisait presque toujours la fête, et les appelait lorsqu’il les voyait s’éloigner, les mots de la petite fille semblaient l’avoir réveillé et il était déterminé à lui prouver que oui, il était très beau. C’était sans compter sur Luca qui s’imposa très clairement face à l’entier. Il était hors de question qu’il laisse ce genre de réaction se produire au risque de les voir dégénérer et devenir dangereuses pour sa progéniture. Sans aucune violence mais avec son charisme et son assurance habituelle, il stoppa Guilty Eyes dans son élan. Seule la position de son corps avait eu une influence sur l’attitude de l’équidé, sa main n’avait pas bougé et sa voix était restée posée. Sa posture lui avait dit non et l’étalon n’avait pas eu d’autre choix que d’écouter. Le cavalier tenait à être un modèle pour ses enfants, et en leur présence il commettait le moins d’impairs possibles pour les guider vers une équitation et un rapport aux équidés sains. Pas de gestes inutiles, pas de violence gratuite, seulement un dialogue silencieux, une danse sourde et sublime. Lorsque le pas de l’alezan se fit plus délier, plus souple, Luca estima à juste titre qu’il pouvait l’autoriser à revenir vers lui pour obtenir quelques félicitations.
Après quelques minutes de stimuli apaisants et de remise au calme, Guilty Eyes se retrouva de nouveau sur un grand cercle. Totalement focalisé sur les enfants, il tentait d’écouter à la fois les gestes de son longeur et les messes basses de ses petits propriétaires. Luca joua sur des demandes rapprochées pour tenter de rallier le poney français de selle à sa cause. Arrêt, pas, arrêt, changement de main, arrêt, pas. Lorsqu’il eut l’impression d’avoir un cheval presque concentré, il osa un départ au trot. Les quelques premières foulées furent splendides, Guilty Eyes tenait ses abdos autant que possible, montant dos et étirant ses membres, il semblait déjà être un poney expérimenté. Mais cela ne dura que quelques instants, encouragé par les applaudissements d’Anastasia, l’alezan bondit en avant et se mit à jouer. Si Luca parvenait à le canaliser sur une grande partie du cercle, dès qu’il passait devant la petite fille, l’étalon recommençait à bomber fièrement l’encolure tout en galopant comme un chevreuil. D’un regard, il intima à Dimitri d'éloigner sa sœur et de l’empêcher d’applaudir. Après quelques tours, Guilty Eyes se relâcha et aussitôt le cavalier ne lui laissa d’autres choix que de repasser au pas. La séance se voyait écourtée par l’énergie débordante du petit entier et après quelques tours de pas dans le calme et de multiples transitions, tout le monde se dirigea vers le barn silencieusement.
Luca ne disait rien, il était déçu, mais ne pouvait se résoudre à en vouloir à sa fille ou même à son poney. L’alezan fut brossé dans le calme avant d’être lâché au pré. Il se défoula longuement sous le regard attentif de la petite famille. C’est finalement Dimitri qui brisa le silence : « Au moins, maintenant on sait que les remises des prix ne lui feront pas peur, il adore être applaudi! ». Luca esquissa un sourire en ébouriffant la tignasse brune de son fils : il avait raison.
by delirium
objectif 2 : Aujourd'hui, vous ajoutez à votre séance le trot. Bourré d'énergie, votre compagnon n'est pas très à l'écoute et n'en fait qu'à sa tête. Racontez-nous comment vous gérer ce problème et ce que vous faites. (+3 pts concours pour Corona svp)
Pryam
Cavalier jeunes chevaux - niv. I
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Lun 12 Sep - 15:07
Cette histoire me fascine toujours autant Je me suis prise d'affection pour le papa célibataire et ses petits monstres
+ 1 pt de confiance + 1 pt de débourrage (longe aux trois allures) + 1 pts de longe + 7
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Mer 14 Sep - 9:12
l'artisan (3)
avec Luca "J'pensais pas que les pour toujours pouvaient s'arrêter un lundi." 14/09/2022
Luca poursuit le travail avec la future monture de ses enfants, maintenant que ceux-ci sont retournés à l'école, il est bien plus tranquille pour travailler, le comportement de l'entier va-t-il changer ?
Les enfants avaient quitté la maison, la varicelle avait disparu et ils avaient eu le feu vert pour retourner à l’école. Luca était à la fois soulagé et déçu. Ses enfants apprenaient probablement plus de choses en étant aux écuries que sur les chaises d’une classe austère. Mais il songeait aussi au fait que leur présence réduisait considérablement sa productivité, il devait être vigilant en permanence, inclure leur présence dans l’organisation des journées et il perdait un temps fou à les surveiller. Et ce matin-là, après leur avoir déposé un baiser affectueux sur le front, il s’était senti apaisé. Depuis que Cristina l’avait quitté sans une explication, sa vie était un doux mélange de routine rassurante et de solitude reposante. Être seul lui permettait d’avoir des journées relativement chargées : il n’avait pas à se soucier d’un quelconque collègue susceptible de le ralentir dans son travail ; et pour repartir sur de bonnes bases, Luca s’était mis en tête d’essayer de nouveau de longer Guilty Eyes. L’alezan s’était montré particulièrement jouasse durant la dernière séance et le cavalier avait la sensation qu’il n’avait rien pu tirer de positif.
Le bel étalon l’attendait à la porte de son box. Il émit un petit hennissement rauque lorsqu’il s’aperçut que l’homme se dirigeait vers lui. D’un geste doux, Luca effleura le chanfrein de l’alezan. De toutes les montures qu’il avait eu l’occasion de côtoyer, ce petit poney était de loin le plus charmant. Sans même attacher l’étalon, il se glissa à ses côtés. L’heure de l’inspection quotidienne était venue : tendons, muqueuses, sabots, le moindre petit bout de poney était vérifié et soigné si c’était nécessaire. Le cavalier riait parfois de ce toc qu’il avait développé à cause de Guilty Eyes, si beau, mais si fragile. Il brossa avec attention le poil déjà soyeux de l’alezan avant de lui enfiler un licol couvert de moumoute. On est jamais trop prudent avec un poney comme lui.
Malgré la séance catastrophique de la dernière fois, Luca maîtrisait parfaitement son appréhension, il était capable de l’utiliser pour faire de son mieux et régler les choses dans le calme. Sans enfants pour le déconcentrer autour du rond de longe, le jeune cheval semblait parfaitement calme et disposé à faire de son mieux. Pour autant, le Suisse ne voulait pas risquer de froisser le poney et était bien déterminé à reprendre ce qui devait être acquis. Dès les premiers instants dans l’espace de travail, il poussa son cheval à se concentrer en lui demandant des transitions simples en main. C’est avec un certain soulagement que Luca s’aperçut que l’attitude insolente adoptée par Guilty Eyes la dernière fois avait probablement pour seul but d’amuser les enfants. Dans toutes ses transitions, l’alezan venait étirer son dos et se relâcher de lui-même, il lui arrivait régulièrement de mâchouiller. Lancé sur un cercle, il gardait la même attitude, lorsqu’il s’agaça un peu de ne faire que du pas, Luca lui fit changer de main, coupé dans son élan, Guigui lâcha l’affaire et fut entièrement disposé à écouter son cavalier. Ce dernier, pour tester les limites du jeune, resta sur des transitions simples arrêt — pas — arrêt, mais les demandait de manières totalement imprévisibles. Tantôt il lui demandait de manière rapprochée, compactant le petit entier en le poussant à gainer ses abdos ; tantôt il le laissait marcher longtemps le nez presque au sol, le laissant allonger la ligne de dos pour mieux l’étirer. Il n’opposa aucune résistance, n’essaya jamais de défier son cavalier et accepta les exercices avec une certaine curiosité. Par précaution, mais aussi parce qu’il savait que les problèmes rencontrés étaient uniquement dus à la présence des enfants. Il ne l’avouait pas, mais luca se sentait rassuré. Un instant, il avait songé au fait que Guilty Eyes ne serait peut-être jamais adapté à ses enfants, aussi doués soient-ils. Il avait maintenant l’intime conviction qu’ils seraient faits pour s’entendre. Il se sentait soulagé, l’idée de se séparer de l’étalon s’il devenait trop explosif l’avait effleuré, mais il ne voulait pas perdre ce dernier souvenir de Cristina, pas tout de suite.
by delirium
objectif 3 : La dernière séance s'étant déroulée un peu chaotiquement, vous décidez de ne pas ajouter le galop, mais de revenir sur les bases acquises - l'arrêt, les changements de direction et le pas. Allez-vous y ajouter le trot cette fois? (+ 5 pts en dressage pour Ego Crush svp )
Pryam
Cavalier jeunes chevaux - niv. I
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Mer 14 Sep - 16:02
Ah ce petit Guilty Eyes, si intense et si précieux à la fois
+ 1 pt de débourrage (longe aux trois allures) + 1 pt de longe + 4
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Jeu 22 Sep - 21:22
l'artisan (5)
avec Luca "J'pensais pas que les pour toujours pouvaient s'arrêter un lundi." 22/09/2022
Il est enfin venu le temps de se dégourdir les pattes pour Guilty Eyes
Luca avait attendu ce jour avec beaucoup d’impatience, c’était un moment qu’il ne voulait partager avec personne d’autre que Guilty Eyes, un truc qu’ils ne feraient qu’entre eux, un tango dont ils voulaient garder la chorégraphie secrète. Il avait patiemment attendu que le bon moment se présente. Il avait laissé passer les jours de pluie et les week-ends encombrés par les enfants. Voilà qu’ils se retrouvaient enfin seuls pour laisser libre cours au lien qui les unit. Luca avait longtemps songé à faire de l’étalon alezan un poney de spectacle, il s’était ravisé quand il avait perçu sa gentillesse et le potentiel indicible de ses membres fins et pourtant si puissants. Mais il avait rêvé longtemps de leur jeu et de leurs danses si naturelles et intuitives, de leurs combats fictifs si démonstratifs.
Après la traditionnelle séance de soin et de vérification, Luca lâcha son fauve dans l’arène avec un plaisir non dissimulé. Ronflant, le beau roux se déplaçait avec aisance, la queue en panache, il était incroyablement beau. N’ayant pour seule contrainte que la lice du rond de longe, il se mouvait presque en totale liberté. D’abord gaillard, il finit par prendre son temps, renifler les feuilles de l’automne et attraper quelques glands. Il se rapprocha de lui-même de son propriétaire, comme pour lui donner le feu vert pour un travail plus poussé. Ses naseaux vinrent caresser les gants de Luca, il lui frotta le chanfrein affectueusement avant de lancer l’équidé sur un cercle. Guilty Eyes avait toujours été un cheval respectueux à pied, il se plaisait à deviner la moindre demande de l’homme. Au pas, il adoptait une attitude naturellement assez basse qui témoignait d’une musculature et d’un équilibre remarquable. D’un imperceptible mouvement d’oreille, il capta un changement d’attitude chez Luca, aussitôt il fit demi-tour. La longe n’était qu’un accessoire non nécessaire, l’étalon avait parfaitement compris l’exercice et parler pour ordonner était sans intérêt. Un simple changement d’attitude suffisait pour lui suggérer les choses. En bon premier de classe, il était capable de réitérer l’exercice au trot. Toujours plus volontaire, il proposait des changements de main de plus en plus audacieux, si bien que Luca a dû calmer la cadence pour ne pas galvaniser l’étalon.
Pour remettre les choses à plat, ils enchaînèrent ensemble les transitions montantes et descendantes. D’une main gracile et subtile, Luca proposait en silence. Il n’imposait jamais franchement les choses à Guilty Eyes, il lui soumettait simplement une idée qu’il serait libre ou non de décliner, la seule limite c’était leur bulle respective. Jamais il n’avait eu à remettre l’alezan à sa place, il avait cette notion de respect que peu de chevaux ont vraiment. On mettait souvent cela sur le compte de la présence des enfants à ses côtés, il avait toujours dû veiller à ne pas les écraser, à ne pas les surprendre pour mieux les apprivoiser. Aujourd’hui il faisait partie intégrante de leur famille, mais tous avaient le sentiment qu’il ne dépasserait jamais les limites.
Pour le féliciter de son écoute et de son bon travail, Luca autorisa l’entier à se défouler. Après une brève caresse, il lui laissa le rond de longe comme espace libre, sans présence humaine. Il était parfaitement conscient que les fragilités du poney engendraient une certaine frustration pour lui, le box, ce n’est pas une vie pour un cheval. Alors ces instants de liberté sont des moments de plaisir intense. Il joue, se roule, galope si vite qu’un instant il semble voler, et puis il finit par atterrir. Comme toujours, il se raisonne, se calme et revient chercher le contact de l’humain. Et à cet instant, Luca songe que sa femme avait l’œil pour les gentils, pour ceux qui rendent heureux. Ça lui fait mal qu’elle soit partie, il ne s’y fait pas. Heureusement, il lui reste ce fauve alezan pour lequel il est si reconnaissant.
by delirium
objectif 5 : Maintenant que les bases sont solides à la longe, il est temps de faire une séance en liberté. Comment se déroule cette dernière? (+ 3 pts de débourrage pour Ego Crush svp )
Misspalikoa
Cavalier pro - niv. 0
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Sam 24 Sep - 14:13
C'était une superbe séance pour vérifier les acquis de Guilty Eyes! J'ai vraiment hâte de le voir évoluer petit à petit!
+ 1 pts en débourrage (longe aux trois allures) + 2 pts en longe + 4 trèfles
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