* Chevaux de Gaïa

Pégaze

Spoiler:

Pégaze est un bel étalon de 8 ans. Il a de très bonnes capacités pour le complet, son concours de prédilection , dans lequel il a déjà tourné avec des cavaliers de galop 6 à 7, auxquels il a toujours était destiné. Car il faut savoir que Pégaze a beau avoir été un cheval de club, il a tout de même un caractère très affirmé d'étalon. Il peut également s'avérer agressif, notamment en pansage, et à la monte il est très fougueux, et s'énerve pour un rien, comme si une mouche l'avait piqué. On pense qu'il a peut être eu un problème jeune, où qu'il a mal quelque part, dans certaines positions, même si il a une excellente santé. A vous donc de repartir à 0 au niveau du travail à pied, du respect, puis du problème qu'il a lorsqu'on le monte. Une fois que vous aurez réussi, vous pourrez tisser avec lui des liens très forts et percer dans le haut niveau du complet, car avec son caractère d'étalon, il y a encore de nombreux avantages à tirer de lui.

Défouler la bête

Je ne sais pas trop pourquoi, mes pas m'ont plutôt dirigée vers le rond de longe. La prairie aurait peut-être été plus appropriée pour laisser Pégaze se défouler tout son soûl de la manière qui lui convenait. Je rentrais cependant dans l'installation et l'étalon m'arracha la longe des mains pour courir sur le sable du rond comme un dératé. Heureusement, il était dedans, je refermais donc rapidement derrière moi.

De ma voix, je tentais de le ralentir et de le faire revenir au milieu car sa longe touchait le sol et il manqua par deux fois de s'étaler de tout son long en marchant dessus. Au bout de dix minutes à galoper comme un fou furieux, il finit par un peu se calmer et s'arrêter à la barrière en voyant un autre cheval passer, il hennit longuement. Je m'approchais de lui pour lui retirer la longe mais celui-ci repartit dans un trot tout aérien queue en panache pour faire le beau sans que j'aie pu l'atteindre. Je soufflais, je vais devoir en avoir de la patience avec lui !

Il me recommença le cinéma deux fois, et par deux fois je ne réussis pas à l'attraper pour lui retirer la longe. Je finissais par croire qu'il me faudrait le laisser pour pouvoir le rattraper par après mais bon... L'étalon était tout transpirant d'avoir galopé ainsi comme un fou et à faire le pitre... Je ne savais vraiment plus où me mettre ni que faire exactement. Alors je ne fis plus rien, prenant un petit air abattu au milieu du rond, je l'observais tout bêtement.

Pégaze mâchouilla dans le vide, je le voyais soudain un peu triste qu'on ne faisait pas attention à lui depuis le rond de longe, il faisait les cent pas en regardant la carrière pas loin, restant toujours dans le même coin. Il finit enfin par s'immobiliser, hennir une dernière fois et comme il ne reçu toujours pas de réponse, il fini par essayer de trouver d'autres centres d'intérêts. Il tenta de happer quelques brindilles d'herbes au sol le long de la clôture sans avoir grand chose, relevant parfois la tête pour guetter les autres chevaux au travail.

« Hé non mon gros, ils en ont tous rien à foutre de toi ici... »

Il ronfla des naseaux et trotta un tour avant de s'arrêter et de pointer ses oreilles vers moi. Oh mon dieu! Première fois aujourd'hui qu'il s'intéressait un tant soit peu à moi ! Bien qu'il retourna vite la tête, il resta néanmoins à l'arrêt. Je m'approchai alors de lui pour lui retirer la longe. Je la pendit à la porte d'entrée du rond jusqu'où Pégaze me suivit non sans essayer de trifouiller et manger mes cheveux. Je le repoussa vivement en me retournant d'un coup et faisant de grands gestes avec mes bras. Il recula d'un petit mètre, la tête en l'air, tout surpris puis partit au pas un peu plus loin.

Je revins alors au milieu du rond et prit en main la chambrière dans l'idée de faire encore un peu courir le gamin et voir ce qu'il connaissait à la longe/en liberté. Seulement à la vue de la chambrière, il partir plein gaz, grand galop et allait tellement vite qu'il penchait super fort à l'intérieur du rond. Je tentais alors de l'arrêter en me mettant une fois un peu sur son passage. Il freina des quatre pieds et repartit dans l'autre sens de plus belle... Je finis alors par lâcher la chambrière, c'était une mauvaise idée... Et par plusieurs fois je me remis sur son chemin en espérant l'arrêter mais rien n'y fit, il finissait toujours par repartir dans l'autre sens. Au bout de deux minutes, il le fit néanmoins plus qu'au trot. Je la coinça dans un côté du rond... Style comme des enfants qui jouent à touche-touche avec un objet entre eux, si l'un par d'un côté, l'autre essaie de partir de l'autre mais parfois, ils restant plusieurs minutes à se regarder et se faire des feintes. Je pense que j'allais le laisser là-dessus. J'allais donc rechercher la longe et Pégaze, exténué, vint même vers moi. Je lui accrocha la longe au licou et nous rentrions au box, dans le calme, pour une fois.

Que faire, que faire

Franchement, je pensais de plus en plus qu'avoir acheté Pégaze était une grosse bêtise. Que le Haras de Pado avait voulu me jouer une vaste blague en me proposant d'acheter un cheval, car j'en étais absolument incapable, et qui plus est, cela prend un temps impensable. Une demi-pension, on vient un peu quand on veut, on en est pas totalement responsable alors que là... Dans son box, cela faisait dix minutes que j'essayais de lui enfiler son licol. Il finit par se laisser faire et je pouvais dès lors le sortir. Il était plus ou moins propre mais je n'avais pas le coeur à le brosser si c'était pour me faire bousculer de partout. Je décidais alors de directement le sortir au rond.

Arrivé là, il me fit le même coup que le jour d'avant. Il m'arracha la longe des mains, bien que j'ai essayé de le retenir... Mauvaise idée, j'avais la peau légèrement brûlée et elle me picotait un peu. J'avais fermé les portes et laissait l'étalon se défouler une dizaine de minutes, sachant qu'il me servait à rien de courir après lui. Lorsque Pégaze semblait s'être calmé, je revenais dans le rond, heureusement, la longe était juste assez courte pour qu'il ne marche pas dessus. Ou disons qu'il était assez grand, surtout lorsqu'il gardait son port de tête haut et altier. Je lui retirais alors la longe et le repoussais et il partit au trot le long des barrières. Je me positionnais au milieu du rond et regardais le gris évoluer sur le sable blanc.

Je bougeais alors pour me mettre sur son chemin et le repousser dans l'autre sens, l'étalon réagit illico et se retourna vivement pour partir dans le sens inverse. Un peu excité il était au galop. Je retentais l'expérience encore deux-trois fois avant de le laisser un peu plus tranquille... On allait essayer quelque chose...

Je me mis une fois dans son chemin, comme pour lui demander de changer de sens puis, alors qu'il allait repartir dans le sens inverse, je revenais lui barrer la route.

- Arrêêêteeeer...

J'ai dû un peu courir pour lui barrer plusieurs fois le chemin et qu'il reste tranquille dans un coin du rond. Bien qu'à force, il faisait à chaque fois des demi-tours sur lui-même mais au pas car il avait compris..

- Oho arrêter!

Je finis par rester immobile les jambes écartées, comme prête à partir d'un côté ou de l'autre pour l'arrêter s'il partait d'un sens ou de l'autre. Mais il s'immobilisa et je le félicitais avec un "ouuuui!" assez fort qui devait exprimer mon contentement. Je refermas les jambes et ressortais du rond de longe pour le laisser tranquille, qu'il comprenne qu'il avait réagit comme je voulais. Je le voyais mâcher le vide puis renifler les touffes d'herbes en-dessous des barrières qu'il tenta de happer.

Ensuite en revenant dans le rond de longe, il se laissa approcher sans crainte. Je lui flattais alors l'encolure et lui remettais la longe. je le sortis et le rentra au box sans pour autant qu'il ne s'empêche de faire le beau gosse en croisant d'autres chevaux mais je réussis à le tenir sans trop savoir comment. Au box, il reçut deux-trois carottes dans sa mangeoire et je lui promis de revenir le lendemain.

Travail de fond

Il était temps pour moi de trouver une réelle méthode pour travailler le cheval sans encombre. Il manquait cruellement de respect à pied et je n'avais, pour le moment, encore jamais osé monter sur son dos. Cela me semblait être une perte de temps horrible. comment arriverais-je ne serait-ce qu'un seul jour à me mettre dessus? Je valserai dès la première minute tant il est explosif !

Pégaze sort la tête de son box lorsque j'arrive dans l'écurie. Comme d'accoutumée, je me sens pas de le brosser alors je lui enfile le licol. Cette fois-ci, il se laissa faire et s'impatienta devant la porte pour sortir, content de ne bientôt plus être enfermé entre ces quatre murs. Tout de suite, direction le rond où je le lâchais. L'étalon sortit tout son jus en cabrioles de toutes sortes et folles galopades et se calma petit à petit.

Lui ayant laissé ses petites minutes rien que pour lui, je rentrais dans le rond et je claquais de la langue pour le mettre au trot. Le gris s'élança élégamment, les oreilles pointées en avant puis sans crainte prit le galop dans la même foulée pour hennir à un autre cheval bien loin.

- Allez, tais-toi un peu et on travaille, allez !

Pour joindre à ma parole, je me mettais devant le cheval qui s'arrêta net. Je lui fis signe avec le bras opposé de partir de l'autre côté et il ne se laissa pas prier. Bien. Les demi-tours sont toujours acquis, maintenant, passons aux arrêts. Je me remis devant l'étalon qui s'arrête mais tourne déjà pour aller dans l'autre sens. Je cours donc de l'autre côté pour le bloqué puis encore de l'autre parce qu'il changeait à nouveau de sens. Il finit par comprendre, enfin.

- Oui, bien...

Il était peut-être temps maintenant de lui imposer un certain rythme. Je décidais donc de le mettre au trot, étant donné sa fougue immense. Je le chassais avec mon bras du côté de ses fesses et il partit au trot sans demander son reste. Encore inattentif, il regardait autour de lui et repartit dans son galop. Là, je le rebloquais en me mettant plus en avant de lui et lui imposa l'arrêt. Et enfin, de nouveau le trot. Je recommençais plusieurs fois, essayant de le faire revenir à l'arrêt à chaque fois qu'il venait à l'allure supérieure sans oublier de lui donner les mots adéquats lorsque je lui demandais quelque chose : arrêt, trot, galop... Le pas n'étant pas pour tout de suite, il était encore un peu trop foufou dans sa tête et surtout pas encore assez respectueux. Néanmoins, j'étais contente de la séance, je me disais que c'était déjà mieux que rien. Je continuerai sûrement là-dedans... Un long travail nous attendait... Si je devais vraiment le garder.