« J'arrivai au rond de longe, Hidalgo sur les talons. L'étalon palomino me suivait de si près que je sentais son souffle sur ma nuque. Plusieurs fois entre l'écurie et ici, je dû le reprendre et le remettre à sa place pour ne pas me faire marcher dessus. Une fois la porte du rond de longe fermé, je l'attachai à une clôture non loin de moi afin d'installer quelques barres au sol pour renforcer sa musculature. Je déposai la chambrière au centre du manège et retournai vers l'étalon. Je lui ajustai les rênes allemandes, ni trop serrées, ni trop lâches car il devait y avoir une éternité qui était passée depuis son dernier entraînement.
Une fois l'étalon prêt, je me dirigeai vers le centre du manège, l'étalon toujours sur les talons. Je me positionnai face à son abdomen la main gauche tendue vers la piste et la droite pointée sur sa croupe pour lui signifier de se diriger vers la piste à main gauche. Aucune réaction. Je claquai la langue et encourageai l'étalon en bougeant ma main vers sa croupe, toujours rien. Il restait figé, ses yeux doux plongés dans mes yeux bleus. Je réessayai. Je lui donnais le bénéfice du doute étant donné qu'il y avait longtemps qu'il n'avait pas été sollicité pour travailler.
Toujours rien. Nous passâmes plusieurs minutes dans cette position, le palomino défiant mon autorité. Je me penchai sans le quitter des yeux, attrapai la chambrière et la fît claquer non loin de sa croupe. Enfin, l'étalon clair avait eu une réaction. Loin d'être celle que je m'attendais, mais au moins il avait réagit. Le claquement du fouet fît sursauté Hidalgo, sans même qu'il ne bouge d'un pas. Alors une dernière fois je claquai ma langue, bougeai la chambrière dans sa direction, et voyant qu'il ne se souciait guerre de mon autorité, je fis claquer doucement le fouet sur sa croupe.
Enfin, il bougea, en m'entraînant dans son sillage. Je repris le contrôle sur mon corps après quelques pas derrière l'étalon et me replaçai au centre du rond de longe. Les ruades cessèrent de pleuvoir après plusieurs minutes et l'étalon se calma. Dix minutes à peine avaient passées, mais l'étalon s'était tellement énervé qu'il était déjà en sueur. Une fois calmé, je pus enfin commencer le travail. La longe était bien acquise dans sa tête, il répondait bien aux commandes vocales "whoa, pas, trot, galop", des deux côtés.
Je me permis donc de réajuster son enrênement, et je le lançai sur les barres au sol. C'est à ce moment que je me rendis compte que l'étalon ne savait pas du tout où il mettait ses sabots et qu'il y allait à l'aveugle. Les premières minutes furent complètement catastrophiques. Je le remis au trot, en l'engageant et je ne cessai de le pousser pour ne pas qu'il perde de l'impulsion. Enfin il fît le tour du manège sans encombre. Je voyais bien que ses muscles n'avaient pas été sollicités depuis une éternité, c'est pourquoi je ne lui en demandai pas trop.
Après quelques tours en main gauche, je refis le même processus en main droite. L'impulsion était acquise au trot. Pour ce qui était du galop, ce sera une autre séance. Je le fis marcher une bonne quinzaine de minutes pour qu'il reprenne son souffle et je replaçai les barres au sol au centre du rond de longe. Après avoir marché quelques minutes avec lui, nous nous dirigeâmes vers l'écurie, où je terminai de prendre soin de lui. »
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