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Mar 22 Fév - 15:36
Chevaux en DP
- Everglade, jument New Forest, 11 ans
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Ven 18 Mar - 14:46

Journée occuppée
Mars 2022
Marie x Everglade


Première partie : soins
Deuxième partie: courte balade en main
Troisième partie: séance de longe de 10mins

L'attitude d'Everglande change presque imperceptiblement lorsqu'elle réalise que Marie la guide vers le manège et non pas de retour à son box. Elles sont passées par l'intérieur de l'écurie pour éviter les chemins boueux (et les tentations de mettre fin à leur matinée de travail en laissant Everglade partir au pré). Si elle n'avait pas été si nerveuse, Marie n'aurait probablement pas remarqué que les pas de la jument se sont alourdis, que sa tête s'est relevé. Marie s'arrête avant d'entrer au manège, et caresse le chanfrein d'Everglade. Elle lui gratte l'encolure jusqu'à ce que la jument relâche la tension qu'elle avait accumulé dans les derniers mètres, se secouant de la tête à la queue. Marie n'est pas pressée, et si Everglade vraiment ne veut plus travailler, ce n'est pas elle qui va la forcer.

« Tu te sens mieux? C'est trop te demander aujourd'hui si je monte un peu? » Marie lui parle comme si elle comprenait, d'une voix douce et calme. « C'est pas bien grave, tu sais, on aura le temps une autre fois. »

Everglade semble considérer ses options, mâchonnant son mors, le regard pensif au loin. Marie tourne la tête pour voir ce qui lui fait soudainement dresser les oreilles. Il y a un autre cheval au manège, et elle reconnaît une des entraîneures qu'elle a rencontré au début de ses recherches équines. D'ailleurs, c'est elle qui lui a recommandé de prendre Everglade. Marie lui envoie la main, et celle-ci arrête sa monture et lui renvoit un sourire. La jument a l'air beaucoup plus encline à faire cette séance quand Marie ouvre enfin la porte et marche vers le milieu. L'entraîneure relâche les rênes et son cheval étire l'encolure, marchant avec de grandes foulées aisées.

« Deandra? » Marie demande-t-elle tout en se positionnant au flanc d'Everglade pour reserrer la sangle.

« Marie? » L'entraîneure acquiesce en lui renvoyant la question, ce qui les fait sourire. « Je vois que vous avez choisi Everglade. Vous l'aimez autant en selle qu'à pied? »

Marie sent ses joues s'enflammer, et elle se cache le visage sous la visière de sa bombe, faisant mine d'examiner sa selle pour s'assurer que tout est bien en place. Elle se racle la gorge, embarassée de devoir avouer qu'elle n'a jamais monté à date.

« Première monte? » Deandra demande, mais le ton ne juge pas et ne se moque pas. « Si vous voulez de la compagnie, je suis dans ma détente. »

Marie jette un oeil sur le cheval qu'elle monte; son encolure est humide malgré son poil tondu, et celui-ci semble content de juste se tenir là. Elle hésite; d'un côté, elle voudrait bien avoir quelqu'un pour l'observer, mais de l'autre, elle ne veut pas empiéter sur le temps personnel de l'autre femme. Elle se mordille la lèvre et mets si longtemps à répondre que le sourire de Deandra vascille.

« Je ne veux pas vous déranger non plus, je ne monterai pas très longtemps. Everglade a déjà travaillé fort aujourd'hui. Je veux juste... casser la glace, c'est la meilleure façon que je peux expliquer. »

« Mais non, vous ne me dérangez pas du tout. Je comprends; une petite monte juste pour voir, pour tester, c'est ça? »

Marie hoche de la tête et se sent immédiatement plus à l'aise. Heureusement, grâce à la taille de la jument, elle n'a pas besoin de tabouret pour monter en selle. Elle glisse son pied dans un étrier et se hisse d'un mouvement pas trop gracieux mais efficace. Everglade ne bouge pas, lui donnant une chance de bien s'installer, de rassembler ses rênes. Deandra a détourné le regard, pour ne pas embarasser Marie avec son regard inquisiteur. Elle n'a jamais eu de cavaliers débutants qui avaient plus de quinze ans. Elle ne peut qu'admirer l'autre femme d'actualiser ses rêves. Elle n'est qu'un tout petit peu jalouse de la vie de Marie, de ce qu'elle a vu.

Prenant une grande inspiration mais essayant d'être subtile, Marie laisse son coeur se calmer avant d'ouvrir une rêne et de presser les deux jambes contre les flancs d'Everglade. Celle-ci se met en marche, ses foulées sont courtes et traînent plus que ce à quoi Marie s'attendait. Elle se dit qu'elle préfère encore un cheval qui prends son temps à un qui s'emballe. Deandra se place à une distance respectueuse, un peu en retrait, à l'intérieur de la piste. Marie garde ses coudes relaxés, les mains douces dans la bouche d'Everglade, et l'encadre avec les rênes pour la garder en piste. Everglade sait ce qu'elle fait, cependant, et Marie relâche ses épaules tendues après une longueur de manège, ouvrant légèrement sa rêne interne, pressant son mollet intérieur en même temps, guidant ainsi Everglade dans le coin supérieur.

« Ce n'est pas votre première fois à cheval, dites donc! » Deandra s'exclame avec un sourire en observant Marie qui se débrouille beaucoup mieux que ce qu'elle a laissé entendre lors de leur première rencontre.

« J'ai pris quelques cours étant enfant, ici et là, et j'ai passé un été en camp équestre. Ça doit faire vingt ans que je n'ai pas mis le pied dans l'étrier. » Elle est à bout de souffle juste de parler, et réalise qu'elle retenait ses respirations. « Je voulais attendre pour monter mais je n'ai pas pu résister aujourd'hui. »

Elle baisse les yeux et remarque qu'elle a serré les poings sur les rênes. Everglade a les oreilles couchées, et sa tête est haute, essayant d'échapper à la soudaine pression sur sa bouche. Marie relâche sa prise et caresse l'encolure pâle en murmurant ses excuses. Deandra sourit; elle a un bon instinct pour quelqu'un qui n'est pas monté depuis si longtemps.

« Vous n'avez rien perdu, semble-t-il. » Deandra rassemble ses rênes et son cheval redresse la tête, les oreilles aux aguets. « Vous avez un plan pour votre séance? »

Marie avait un plan, mais dès qu'elle a déposé ses fesses dans la selle, elle a tout oublié. Elle voudrait passer des heures sur le dos de la ponette, à trouver tout ses boutons, à découvrir tout ce qu'elle sait faire, à essayer les manoeuvres dont elle se souvient. Elle secoue la tête avec un petit sourire penaud.

« Pas vraiment, je me suis dis que j'allais seulement faire des transitions simples, et apprendre comment Everglade répond à mes aides. Je sais qu'elle est sensible de la bouche, alors je veux prendre de bonnes habitudes avant de penser à travailler quelque chose en particulier. » Elle caresse l'encolure de la jument avec un sourire. « Je me dis que c'est le moins que je puisse faire; apprendre à communiquer en selle avant de faire des demandes. »

« Il me reste une dizaine de minutes à ma détente, et j'ai monté Everglade plusieurs fois déjà, alors n'hésitez pas si vous avez des questions. Ça me fera plaisir de rester avec vous si vous voulez. »

Marie n'est pas certaine si Deandra lui offre une leçon, mais elle se sent à l'aise avec celle-ci. Elle hoche la tête avec un sourire, et se rends compte qu'elles ont déjà fait deux tours de manège au complet. Everglade a calqué ses foulées à celles du cheval de Deandra, ce qui la fait marcher à un bon pas puisque celui-ci fait au moins un mètre soixante contre son petit cent trente-cinq centimètres.

« Vous pensez que c'est trop tôt pour essayer une transition au trot? » demande-t-elle en se mordillant la lèvre inférieure.

« Elle est réchauffée? » Marie hoche la tête en réponse. « Alors non, elle semble bien engagée déjà. Je vais me retrancher vers le centre pour vous laisser de l'espace. »

Deandra fait un mouvement infime et son cheval coupe vers le centre, où ils continuent de marcher en parallèle, à environ trois mètres de distance. Marie se prépare mentalement; garder les bras légèrements pliés, mains souples, assiette prête à décoller de la selle. Elle claque de la langue et serre les jambes en avançant un peu les mains. Everglade relève la tête et marche d'un pas plus rapide, mais comme en longe, elle ne prends pas le trot immédiatement. Marie lance un regard furtif à Deandra, qui lui sourit avec encouragement. Marie ouvre ses mains un peu plus pour relâcher la tension sur le mors; elle sent à peine le contact avec la bouche de la jument. Elle presse les mollets contre ses flancs et claque de la langue une fois de plus.

Cette fois-ci, Everglade bondit avec plaisir dans un trot actif. Marie se murmure tout bas de garder le dos droit, les épaules baissées et de suivre les foulées avec ses mains. Elle se lève dans ses étriers avec des jambes tremblantes, et essaie de se mettre sur la bonne diagonale. Trop concentrée à trotter sur la bonne diagonale, Marie se retrouve avec les bras crispés et les rênes qui tirent dans la bouche de la ponette. Immédiatement, Everglade se laisse retomber au pas et lève la tête en protestation. Marie se rasseoit de justesse avant d'être secouée vers l'avant par le brusque changement de vitesse.

« Merde! » grogne-t-elle en réalisant son erreur. « Je lui ai tiré dans la bouche, pas vrai? »
« Vous étiez dans votre tête alors que votre corps, il sait déjà quoi faire. » lui répond Deandra en se rapprochant d'elles. « Vos bras se sont raidis quand vous avez essayé de changer de diagonale une fois de trop. Allez-y avec vos instincts; jusque là, ils ne vous ont pas déçue, si? »

Marie hoche de la tête, pensive, laissant Everglade faire un demi-tour de manège avant de lui demander le trot de nouveau. Du premier coup cette fois, elle garde ses bras détendus pour ne pas tirer sur ses rênes, et elle reste en suspension sur quelques foulées en comptant. Deandra la suit des yeux et Marie lui lance un regard un peu inquiet, figée en suspension de peur de manquer son coup encore une fois.

« Vous avez le rythme des foulées? » lance-t-elle de son cercle intérieur, et Marie hoche de la tête, « alors faites vous confiance; suivez le rythme et rasseyez vous. »

Marie relâche sa respiration et hoche de la tête. Elle ferme les yeux et se laisse porter sur quelques foulées puis se rasseois. Elle garde les yeux clos le temps qu'elle prenne son équilibre, et quand elle les ouvre, elle est sur la bonne diagonale, ses coudes sont toujours détendus, et Everglade garde une oreille tournée vers elle, attentive. Le sourire fendu jusqu'aux oreilles, Marie accompagne le trot de sa ponette avec une extase grisante. Elle en a presque les larmes aux yeux lorsqu'elle se cale en selle et fixe ses mains, demandant le pas à Everglade.

Sa transition descendante est moins rude que la première, et elle s'empresse d'allonger ses rênes et de caresser l'encolure de la jument avec enthousiasme. Marie regarde Deandra qui lui envoie deux pouces en l'air avec un sourire aussi grand.

« Merci! Je pense que j'étais plus nerveuse que ce que j'aurais voulu. C'est vrai, j'ai toujours une bonne mémoire musculaire de comment faire. »
« Plus qu'une mémoire, Marie, vous êtes une naturelle. »

Marie rougit de plaisir à ce compliment, même si elle n'y croit pas du tout. Deandra vient les rejoindre pour terminer le tour complet. Elle est prête à arrêter ici, mais Deandra lui suggère de faire un tour au trot sur l'autre main. Elle lui explique qu'Everglade est une jument qui va très bien en main gauche, mais qui peut être raide en main droite, alors c'est important qu'elles pratiquent les deux côtés. Marie regarde Deandra faire un changement de main par la diagonale sur un demi-manège, et se prépare à faire de même.

Rendues au coin supérieur, Marie ouvre sa rêne d'intérieur et déplace légèrement vers l'arrière sa jambe intérieure avant de presser. Son autre jambe reste bien droite et encandre Everglade qui courbe l'encolure et tourne avec un peu de résistance. Deandra n'a pas parlé à travers son chapeau; Everglade n'a pas du tout la même fluidité quand elles arrivent au centre de la piste opposée et que Marie ouvre sa nouvelle rêne intérieure pour demander un déplacement vers la droite. Elle doit garder sa jambe intérieure pressée contre le flanc, pour éviter qu'Everglade porte ses hanches vers la droite et se retrouve avec les fesses désalignées avec ses épaules. Marie la fait marcher en la tenant bien encadrée avec ses rênes sans tirer.

Everglade se détend et reprend son équilibre petit à petit, jusqu'à ce que Marie la sente assez solide pour demander le trot. Si en main gauche, la ponette est souple et fluide au trot, à droite, Marie a l'impression d'être sur un marteau piqueur. Elle raccourcis ses rênes juste assez pour avoir un bon contact en bouche, et utilise ses hanches pour mettre de l'emphase sur le rythme désiré. Everglade est à l'écoute, et semble heureuse d'avoir quelqu'un qui n'est pas trop chamboulé par son trot saccadé. Ses foulées sont toujours courtes, mais à mesure qu'elle s'accorde avec les mouvements de sa cavalière, elles deviennent plus fluides et souples. Le coin du manège est plus difficile qu'à main gauche, et Everglade trébuche dans ses pieds. Marie est secouée et s'écrit de frayeur.

« Ne la laissez pas revenir au trot, redressez vous, et allongez les mains pour lui donner sa bouche. » La voix de Deandra est claire et surprend Marie, qui s'exécute immédiatement.

Everglade répond étonnament bien lorsque Marie presse ses jambes et claque de la langue pour l'encourager à reprendre son trot malgré son petit faux pas. Elles arrivent à l'autre coin supérieur toujours au trot, et cette fois, Marie est prête pour la rigidité de la ponette. Elle abaisse sa main intérieure tout en l'ouvrant légèrement, et applique une bonne pression avec sa jambe gauche pour pousser les hanches d'Everglade vers l'extérieur afin d'éviter qu'elle ne coupe le coin rond.

« Superbe coin! » Deandra sourit avec éclat et Marie se sent fière.

Elle parle à Everglade pendant qu'elles descendent le côté long du manège, ce qui la fait accélérer, et Marie doit tenir ses rênes plus fermement pour la ramener à l'ordre. Everglade est concentrée, et elle prend le tournant avec un bel équilibre, ne cassant pas son allure. Marie la félicite de la voix, et continue de suivre son rythme au trot enlevé. Elle n'a pas besoin de presser sa jambe gauche très fort pour le dernier coin, Everglade se courbe légèrement et tourne avec brio. Tout de suite, Marie relâche les rênes et s'asseois dans la selle. Everglade reprends le pas et prends une grande inspiration. Elle relâche son air avec un petit ronflement, ce qui fait sourire les deux cavalières. Deandra est à terre, menant son cheval en main à leur côté. Marie a les joues roses de bonheur, et elle ne peut arrêter de tapoter et caresser l'encolure de sa monture.

« Voilà, naturelle, je l'avais bien dis! » lui dis Deandra avec une petite tape d'encouragement sur le genou. « Je vous laisse, ce grand gamin commence à avoir faim surement. »

Elle gratte la joue de son cheval avant de faire demi-tour vers l'entrée du manège. Marie retire ses étriers et laisse ses jambes pendrent mollement de chaque côté de la selle. Elle soupire encore une fois; cette première monte lui a fait tellement de bien! Everglade marche jusqu'au premier coin qu'elles ont tourné en main gauche, puis Marie lui fait faire un grand demi-cercle pour la ramener vers le centre.

Elle mets pied à terre et défait la sangle d'un cran. Everglade a l'encolure chaude, mais pas humide, et elle se félicite d'avoir arrêté avant que la jument soit trop fatiguée. Ensemble, elles marchent d'un pas détendu vers l'entrée du manège. Marie n'a qu'une envie maintenant: retrouver sa douce pour une petite sieste. Il n'est même pas midi, mais Marie est épuisée, autant par l'effort physique (elle avait oublié à quel point monter demandait à ses muscles) que par l'effort mental. Avant tout, elle promets à Everglade une bonne ration de carottes et légumes qu'elle a apporté de leur jardin.
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Sam 19 Mar - 16:48
L'équitation c'est comme monter sur un vélo, ça ne se perd pas What a Face

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I believe in youHave no fear, you will find your way. You got it in your heart, you know.
It's in your bones, it's in your soul.
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Mar 14 Juin - 4:07

I found a rainbow
Yeah, maybe my head's fucked up
But I'm falling right back in love with being alive
Dreaming in light, light, lights
Deandra x Arlequin (Krikette)



Mars 2022

Depuis qu’elle a commencé à offrir ses services d’entraîneure à nouveau, Deandra se sent moins lourde. Elle a l’impression de retrouver une part d’elle-même qu’elle n’avait pas réalisé avoir perdu. Pourtant, chaque fois qu’elle est seule, Deandra sent ce creux, comme une faim qu’elle ne peut assouvir, et elle sait que rien ne pourra satisfaire ce vide. Le seul qui occupait cet espace au creux de ses entrailles n’est plus de ce monde, et si sa tête a fait la paix avec cette réalité, son âme cherche encore. À tâtons, dans une noirceur épaisse, Deandra décortique chaque cheval qu’elle monte, les comparant sans merci à son Cœur de Brume, alors que c’est injuste pour eux. Elle secoue la tête, même si les pensées sournoises ne se chassent jamais aussi facilement. Elle sort de la voiture  en espérant laisser ses tourments dedans aussi.

Deandra se présente au box de son nouveau client, Arlequin, un petit paint de onze ans, et vérifie à deux fois ses papiers et la plaque sur le box. Vide. Pourtant, elle est bel et bien au bon endroit, Arlequin devrait se trouver dans son box, à l’attendre pour qu’elle le panse, le prépare avant leur séance en selle. Perplexe, Deandra se met à la recherche de celui qui l’a engagée. Elle le trouve en suivant sa voix tonitruante qui semble venir du manège intérieur. Accoudé à la barrière, il est en plein sermon quand Deandra s’éclaircit la gorge. Il lance les bras en l’air, puis pointe un doigt menaçant vers quelqu’un qu’elle ne voit pas encore. Il lui fait signe d’approcher et Deandra comprend la situation dès qu’elle aperçoit l’étalon tacheté, tenu immobile par un cavalier qui a l’air tout sauf content. Le propriétaire lui fait signe de descendre, et à contre-cœur, le cavalier s’exécute. Il a des gestes brusques et l’étalon semble sur le qui-vive, ce qui donne envie à Deandra de lui retirer les rênes des mains immédiatement.

Elle n’écoute que d’une oreille leur argumentation, posant plutôt son regard sur le cheval qui l’observe d’un œil curieux. Elle tend sa main vers lui, et Arlequin la renifle avec intérêt, avant d’être corrigé par le cavalier qui ramène sa tête droite et raccourcit son emprise sur les rênes. Deandra hausse un sourcil, mais ne dit rien. Elle entre dans le manège et approche l’étalon à la hauteur de l’épaule. Elle lui caresse l’encolure en souriant, et sursaute lorsque le cavalier lui donne les rênes brusquement. Arlequin fait un pas de recul, ce qui fait ricaner le cavalier, et Deandra prend une grande inspiration pour éviter de donner son opinion sur l’attitude de celui-ci. Le propriétaire lui envoie un sourire désolé, et Deandra hausse les épaules, l’air de dire “des choses qui arrivent, pas grave”. Elle prend le temps de calmer Arlequin, et de jauger de l’équipement dont il est harnaché. Déjà, sa muserolle est trop serrée, Arlequin ne peut même pas mâchouiller son mors, et en plus, le mors semble être un Pelham, à juger par les branches de longueur moyenne qui encadrent la bouche de l’étalon. Elle grimace en voyant la gourmette déjà appuyée contre la mâchoire du bas, les rênes attachées à l’anneau du bas sans alliance.

« Quoi, mes enrênements sont trop complexes? » lui lance le cavalier avec un air hautain. « Il a besoin d’une main ferme, ce cheval, réactif comme il est. Bondit à un rien. »

Deandra le remercie de son commentaire en hochant la tête. Elle n’a jamais monté Arlequin, mais elle a monté assez de chevaux à sang chaud pour savoir que plus il y a de contraptions pour tenir le cheval dans une position stricte, moins il y a de progrès. La martingale empêche Arlequin de relever la tête plus de quelques centimètres au-delà de son poitrail .

« J’ai cru comprendre qu’Arlequin avait tendance à oublier qu’il a un cavalier en selle? » demande-t-elle au propriétaire, qui commence à hocher de la tête avant de se faire interrompre par le cavalier.

« Je le monte depuis plusieurs mois. Il n’oublie pas, il est juste têtu et refuse de se mettre au travail. » Deandra ignore celui-ci et garde les yeux rivés sur le propriétaire, qui semble bien perdu. « J’ai dû lui apprendre à se caser, crois-moi, il adore tester la patience. »

Deandra soupire en entendant la façon dont le cavalier parle d’Arlequin. Elle peut comprendre pourquoi le propriétaire a fait appel à ses services, et elle prend sa première décision face à ce nouveau défi. Elle défait la muserolle du filet, et la retire complètement du bridon. Immédiatement, l’étalon ouvre la bouche et tire la langue, content de retrouver un peu d’autonomie. Elle lance le morceau d’harnachement au cavalier en lui envoyant son sourire le plus mielleux.

« Je préfère me faire ma propre idée des chevaux que je monte, mais merci de l’information. En voici une pour vous; la muserolle n’est pas une muselière, contrairement au nom, et ne doit pas complètement empêcher le cheval d’ouvrir la bouche. »

Elle détache la martingale, qui est censée être sur les rênes, du mors, et roule des yeux. Selon ses principes, si on veut se servir d’un équipement avec grand pouvoir aversif, il faut le connaître de fond en comble. Elle replace la martingale correctement, l’ajustant pour que l’étalon ait assez de tête pour être confortable. Deandra prend une grande inspiration pour calmer ses nerfs, et continue son inspection. Pas de guêtres ou de protection aux jambes, la selle est bien ajustée, ce qui surprend Deandra, mais la sangle pince deux plis de peau derrière le coude. Sous l’oeil étonné du propriétaire et le regard méprisant du cavalier, Deandra empoigne un des genoux d’Arlequin et recule de quelques pas. L’étalon soulève son pied, et la laisse faire avec curiosité quand elle tire lentement mais fermement sur sa jambe. Elle fait la même chose avec l’autre antérieur, dégageant ainsi son passage de sangle.

Pendant quelques secondes, Deandra débat avec elle-même si elle retourne aux écuries chercher son casque. Elle ne connaît pas le tempérament de l’étalon, et il serait plus prudent pour elle de prendre quelques minutes pour aller le chercher. Cependant, Deandra ne peut empêcher son égo de pousser du coude, et elle finit par mettre un pied dans l’étrier et se hisse sans difficulté. Arlequin gigote, et elle attend qu’il s’immobilise à nouveau pour passer sa jambe par-dessus son dos, pour finir bien assise dans la selle. Ayant rassemblé ses rênes pour garder l’étalon sous contrôle le temps qu’elle monte, Deandra les relâche en lui tapotant la base de l’encolure. Pour la première fois depuis son arrivée, elle se sent enfin calme et relaxée. Habituée à monter des chevaux qui tournent autour de dix-sept main, Deandra se sent disproportionnée sur le dos de ce petit paint d’à peine un mètre cinquante-sept. Ses étriers sont trop courts, simplement vu la longueur de ses jambes, et elle les allonge sans se presser. Deandra garde les rênes dans une main mollement fermée, ignorant les pas de côtés et les hochements de tête d’Arlequin.

« Il va péter les plombs bientôt, je le connais » lui lance le cavalier désormais accoudé à la barrière.

Il se penche vers le propriétaire et commence à décortiquer chaque mouvement qu’Arlequin fait, comme si l’impatience du cheval était révélateur d’intentions sournoises. Deandra roule des yeux intérieurement, puis rassemble ses rênes de façon à prendre un très léger contact avec Arlequin, encadrant les flancs de sa monture avant de claquer doucement la langue. L’étalon s’anime presque immédiatement, relevant le nez aussi haut qu’il peut avant que la martingale ne freine son enthousiasme, tirant par le fait même sur les rênes et actionnant le mors. L’étalon ouvre la bouche, se débattant sous la pression qu’il a accidentellement provoquée, et Deandra lui donne toute la longueur qu’elle peut, ouvrant les bras pour élargir les rênes, encourageant Arlequin à baisser le nez. Elle grimace, imaginant la pression soudaine et solide sur ses barres, mais sa technique fonctionne et Arlequin renâcle bruyamment, le nez abaissé et l’encolure allongée.

« Tout va bien? » lui demande le propriétaire après que le cavalier se soit penché vers lui pour lui marmonner quelque chose.
« Votre cheval, monsieur, est monté dans un mors pelham, qui est l’un des mors les plus difficiles à maîtriser, et s’utilise avec une alliance ou à quatre rênes, parce que seul sur l’anneau du bas provoque un effet releveur extrêmement sévère et puissant, et l’effet contraire sur l’anneau du haut. Non seulement ce n’est pas un mors à utiliser avec n’importe quel cheval, il est aussi proscrit dans les mains lourdes ou tendues. »

Elle est tournée vers le propriétaire, et ses mots sont dépourvus de jugement, mais son ton est une fléchette de  venin qu’elle dirige avec ses yeux noisettes directement vers le cavalier. Deandra tient ses rênes presque du bout des doigts, utilisant plutôt son assiette et ses jambes pour garder Arlequin en piste. Le pie étire le nez, mâchant son mors et respire fort, un soupir qu’elle sent passer à travers la selle. Une fois qu’ils se sont apprivoisés un peu en deux tours de manège, Deandra place ses deux premiers doigts de chaque main sur les rênes, refermant juste assez pour provoquer une réaction chez le paint. Dès qu’il soulève la tête, Deandra relâche la pression, et Arlequin baisse le nez à nouveau. Elle l’observe pendant quelques secondes, puis demande encore une fois, avec la même pression tout aussi minime. Arlequin arrondit l’encolure pendant une fraction de seconde tandis que ses naseaux remontent au niveau du poitrail.

Deandra sourit, se félicitant d’être au fond du manège et à l’abri du regard inquisiteur de l’autre cavalier. Elle relâche encore une fois, et répète l’exercice le long de leur descente vers l’ouverture du manège. Arlequin garde la tête en place sur plusieurs foulées avant de se dérober et de retourner à son encolure allongée. Deandra se calle dans sa selle et fixe ses mains qui, jusque là, suivaient les mouvements fonceurs de l’étalon. Il rebiffe sur deux ou trois pas, puis s’arrête et courbe l’encolure pour renifler le pied de Deandra.  Elle lui caresse la base de l’encolure avec enthousiasme, puis demande le pas avec une légère flexion des mollets. Arlequin reprend bonne allure, et Deandra réalise qu’à travers tout cela, il a arrêté de fouetter de la queue et ses oreilles sont tournées vers elle, sans être aplaties sur la nuque.

Ils font encore deux tours de piste au pas, négociant un placement de tête qui est confortable pour Arlequin sans rendre Deandra privée de contact. S’il se porte volontaire sous ses demandes légères, Deandra ne se fait pas d’idée: il y a tout un moteur qui gronde sous la selle. Elle se rassure avec le fait qu’il est quand même dans un mors Pelham, alors si l’urgence le demande, elle saura facilement le faire ralentir. L’idée ne l’enchante guère, mais mieux vaut être trop préparé que pris par surprise. Deandra recule légèrement ses mains, demandant un contact plus direct à Arlequin, qui a bien envie de rouspéter, mais elle presse ses mollets contre ses flancs au même moment. L’étalon bondit dans un trot rapide, raide et qui prend Deandra par surprise. Elle se redresse dans sa selle, puis se met en suspension le temps qu’elle trouve le rythme d’Arlequin. Soudain, le trot ralentit considérablement, comme si l’étalon était parti en trombe avant de sentir la légèreté de la demande. Il reprend aussi son équilibre, trouvant son point de contact le plus confortable avec les mains souples de Deandra. Elle peut le sentir qui soulève le dos, engage ses abdominaux dans l’allure qui devient moelleuse et rythmique.

« Ah! » lance-t-elle à Arlequin avec un sourire triomphant, « J’en étais sûre; tu as juste besoin qu’on te donne une seconde pour réfléchir. Réactif, oui, mais pas méchant, c’est certain. »

Elle sourit tandis qu’elle trotte sur une diagonale pour un tour de piste complet, faisant bien attention de garder ses mains à portée de vue du cavalier qui n’avait plus grand chose à dire. Le propriétaire semble content de ce qu’il voit, et il prend congé de Deandra une fois qu’elle revient, ramenant Arlequin au pas par le fait même. Celle-ci lève un sourcil vers le cavalier, qui croise les bras en se redressant.

« Je vais rester, j’ai hâte de voir comment tu te débrouilles quand tu fais du vrai travail. »

Deandra hausse des épaules, se retenant de lui envoyer un baiser soufflé juste pour faire chier, et repart sans un mot. Deandra ouvre sa rêne d’intérieur aussi doucement que possible, gardant sa jambe intérieure fixe pour qu’Arlequin entre dans un cercle assez petit. Elle recule son mollet d’un centimètre à peine, puis applique une pression graduelle, jusqu’à ce qu’elle sente leur cercle s’élargir. Un problème qu’elle ne peut attribuer à l’équipement utilisé, ni à l’autre cavalier (malheureusement) se présente quand Deandra lui demande un quatrième cercle de suite, ayant alterné d’une main à l’autre pour chaque. Arlequin se défile, courbant l’encolure sans changer de direction, malgré sa jambe qui n’a pas changé de demande. Deandra cesse ses actions de mains, reprenant le pas en ligne droite, et attend quelques foulées. Même en redemandant avec un brin plus de pression, Arlequin refuse de recommencer. Au lieu de se battre avec lui pour quelque chose de si peu important, Deandra plisse les yeux, la tête penchée sur le côté. En voyant son air curieux, le cavalier assume qu’elle est perdue, et propose sa solution:

« Voilà, têtu. Il a décidé qu’il en avait marre, alors il se dérobe. Il ne faut pas le laisser gagner, sinon, il n’arrêtera plus. Demande-lui encore, et encore, jusqu’à ce qu’il te donne ton cercle, si tu veux pas le perdre complètement. »

Deandra le regarde, sa joie de découvrir un nouveau cheval gravement tachée par ces commentaires qui, tristement, ne sont pas nouveaux pour elle. Au lieu de se laisser démonter par ses idées, Deandra décide de tenter un cercle au trot. Elle lance donc Arlequin dans un trot enlevé actif, que l’étalon lui accorde avec un regain d’énergie. Alors qu’ils approchent le coin du manège, Deandra fixe sa jambe intérieure contre le flanc du paint, et capture son incurvation lorsqu’il commence à tourner le coin. Elle ouvre sa rêne d’intérieure pendant que l’étalon s'arrondit de lui-même, et le voilà sur un cercle plus petit encore que ceux qu’elle lui a demandé au pas. Sans perdre une seconde, Deandra moule sa jambe intérieure au corps de l’étalon, et le pousse graduellement. Leur cercle s’élargit comme une bulle qu’on fait gonfler, petit à petit, sans effort, jusqu’à ce qu’ils trottent au ras des murs, prenant un demi-manège de piste bien ronde. Deandra imagine le rond de longe qui se rapetisse, tout doucement, comme une longue expiration, ajoutant un troisième doigt pour s’appuyer sur sa rêne intérieure, le poignet juste dépassé la largeur de son épaule.

Avec une aisance qui surprend même Deandra, Arlequin cède et s’incline dans sa main, suivant ses demandes avec brio. Ils retournent ainsi à la grandeur de cercle initiale, puis Deandra le replace en ligne droite sur la descente vers l’entrée du manège.

« Je crois que je vais m’en sortir, mais si vous avez envie de prendre des notes, ça me fera plaisir de vous expliquer s’il y a quoi que ce soit qui est trop avancé. »

Deandra passe au pas devant le cavalier, finissant de parler en se tournant dans la selle, un grand sourire innocent aux lèvres.

Arlequin est prêt à repartir avant même qu’ils soient revenus au coin où elle lui a demandé le trot il y a cinq minutes. Deandra réfléchit à son prochain exercice le temps qu’ils arrivent au coin supérieur opposé, où elle lui demande l’arrêt complet. Ils font face vers l’entrée du manège, Arlequin impatient de bouger à nouveau. Deandra ferme les yeux pendant quelques secondes, laissant défiler derrière ses paupières une cession à la jambe. Elle isole sa jambe extérieure, puis déplace ses mains légèrement vers l’intérieur, comme si elle demande à Arlequin de se remettre dans le cadre des rênes. Elle fait pression des deux jambes en même temps, mais lorsque l’étalon essaie de simplement marcher vers l’avant en courbant le nez, Deandra accentue son déplacement de main, et relâche un peu de pression de sa jambe extérieure. Avec cet ajustement, Arlequin réfléchit une seconde ou deux, repositionnant son poids dans ses hanches, puis vers l’avant encore. Il finit par secouer une oreille, et fait quelques pas en diagonale. Deandra continue de garder une bonne pression de sa jambe intérieure, et lorsque, lentement mais sûrement, ils atteignent le centre du manège, elle le félicite avec énergie, relâche les rênes et lui gratte vigoureusement l’encolure, soulevant sa crinière pour aérer.

L’étalon se secoue et soupire profondément, et nul doute que l’exercice a été beaucoup plus mental que physique pour lui, tout comme pour Deandra. Maintenant qu’ils sont au centre, elle en profite pour changer de main, et demande le trot à nouveau. Arlequin s’emballe, sûrement pour faire sortir un excès d’énergie après cette gymnastique mentale, et passe du trot au galop sans préavis. Deandra le redresse assez fermement pour dissuader toute nouvelle tentative, mais dès qu’il redescend au trot, elle relaxe ses mains et secoue la tête en souriant.

« T’as envie de brûler un peu d’énergie? Pas de soucis, mais par contre, on va s’entendre qu’il faut me demander avant. »

Deandra canalise la foulée puissante et sûre du paint dans un trot enlevé qu’elle rassemble sur quelques foulées. Normalement, elle préfère faire les mêmes exercices des deux côtés, mais elle a l’impression qu’Arlequin se tanne vite des répétitions, alors elle se dit qu’elle peut bien improviser un peu. Ragaillardie par ses efforts si volontaires, Deandra s’accorde deux tours de piste au trot avant de s’asseoir bien au fond de sa selle et baisser ses mains juste au-dessus du garrot. Elle n’a même pas besoin de vraiment serrer les mollets que l’étalon détale au galop. Il est peut-être petit, mais il a de la vitesse, et Deandra se sent grisée. Elle s’assure de garder un contact dans ses rênes, mais à part suggérer des coins moins brusques, Deandra laisse l’étalon galoper à son plein gré. Il a un quatre temps incroyable, qui fait rêver Deandra qu’elle est sur la plage, à courser les goélands dans le ciel. Enivrée, elle se laisse glisser au rythme des foulées profondes et longues de l’étalon.

Arlequin se prend pour un pur-sang anglais, naseaux dilatés et l'œil vif, heureux de pouvoir se défouler ainsi. Deandra le prépare à revenir au trot en refermant doucement ses annulaires sur les rênes, sentant le contact arriver à un point de friction. Heureusement, Arlequin est plus enclin à ralentir après trois tours de piste à toute vitesse, et il cède au trot avec une brusquerie qui ne surprend pas la cavalière. L’encolure arquée, Arlequin se pavane dans un trot enjoué et rebondi, arrachant un sourire à Deandra, jusqu’à ce qu’elle le ramène au pas.

« Petit paon, va! » lui chuchote-t-elle dans un rire.

Une fois leur souffle à chacun d’eux repris, Deandra décide de tenter une cession à la jambe vers l’autre côté, reprenant les mêmes demandes en direction opposée. Arlequin est plus souple dans cette main, ou alors il a compris que c’était la même chose qu’elle lui demandait. Il écarte à peine les hanches sur leur diagonale, et Deandra tente sa chance en lui demandant le trot dès qu’ils arrivent au centre du manège. L’étalon s’exécute avec un petit sursaut surpris, mais pas mécontent de retourner au trot, et avant qu’il ne puisse rouspéter, Deandra l’envoie sur un cercle moyen. L’étalon est encore concentré de son exercice précédent, et répond positivement aux jambes de Deandra, qui poussent ses hanches vers l’extérieur, puis les ramène sur un cercle plus petit. Elle termine l’exercice en changeant de direction, se préparant ainsi à retourner en ligne droite du côté opposé.

Arlequin est à peine humide au niveau de l’encolure, et Deandra ne peut s’empêcher d’être impressionnée. Pour un petit paint qui, à écouter son cavalier, est réactif, sur l’oeil, difficile à manoeuvrer, et, à entendre son propriétaire, toujours vert et imprévisible, Arlequin se dévoile être plutôt une pépite d’or brut. Deandra regarde pour la première fois depuis une vingtaine de minute vers l’entrée du manège. À sa plus grande surprise, et plaisir, le cavalier a disparu. Elle est seule, juste comme elle aime, et tapote l’encolure de sa monture avec affection.

« T’as encore un peu de gaz? » lui demande-t-elle avec un sourire gamin.

La réponse du petit pie est claire et nette quand il bondit du pas au galop sans qu’il se fasse prier. Deandra rit à gorge déployée, les cheveux dans le vent comme la crinière d’Arlequin, et elle s’assure de ne pas lui bloquer la bouche. Invitation silencieuse, l’étalon comprend vite la liberté qu’il a, et pointe le nez à la manière d’un sprinter équin, foulant le sable du manège avec une aisance qui donne des ailes à Deandra. Elle pose une main de chaque côté de son encolure, en tenant les rênes entre ses pouces et ses index, et ferme les yeux pour graver ce moment dans son esprit. À contrecoeur, Deandra reprend le contrôle des rênes et fait ralentir Arlequin. Pour s’excuser, elle met pied à terre et lui retire sangle, selle et tapis, qu’elle pose au milieu du manège. Elle marche à côté d’Arlequin le temps qu’il respire normalement à nouveau, et lui prête ses ongles courts, le grattant vigoureusement là où la selle a laissé une empreinte mouillée. Son propriétaire lui avait bien fait savoir qu’Arlequin est un amour à pied, et que ses soucis se révèlent vraiment juste en selle. Malgré tout, Deandra préfère garder ses réserves, mais elle fond devant cette bouille qui irradie la bonne humeur.

« J’ai l’impression que tu vas me causer du trouble, toi, petit paon. »

Elle tapote entre ses naseaux du bout du doigt, comme pour le réprimander. Les seuls troubles qu’il risque de lui apporter sont de nature cardiaques; durant toute l’heure passée en selle ensemble, elle n’a pas songé à Coeur de Brume. Elle subira les conséquences inévitables de s’être laissé vivre plus tard, car pour l’instant, elle doit manoeuvrer un Arlequin qui quémande câlins et caresses dans une main, et la selle de l’autre.

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De toi et moi
Je rêve pas d'une vie que je ne vivrai pas
Mon histoire est ici, il est de toi et moi
Marie, Agnès et Everglade



Juin 2022

C'est doux amer pour Marie quand elle arrive à l'écurie ce matin. Elle a ce pressentiment que le début d'une nouvelle aventure est tout près, mais pour que celle-ci puisse commencer, elle doit maintenant refermer son livre. Son histoire est loin d'être terminée, mais elle entame un nouveau chapitre, avec Malice. Après avoir parlé à Jules, longuement et en retenant de peine et de misère ses larmes, elles étaient arrivées à une bonne entente. Marie va continuer de payer la demi-pension pour Everglade, jusqu'à ce qu'elle se soit acquitté du prix de la jument. Avec un petit extra par mois, Marie va pouvoir monter Malice, sans se soucier de le prendre en demi-pension puisqu'il ne fait pas de cours pour le moment.

Elle n'est pas seule, cependant, et elle a le coeur qui bat la chamaille, se demandant si elle essaie de pousser sa fille vers un hobby, un sport, qui ne l'intéresse pas plus que ça. Agnès a les yeux ronds et brillants d'émerveillement dès qu'elle entre dans l'écurie, et elle ne cesse de poser des questions à sa mère. Marie y répondu du mieux qu'elle peut, soulagée de l'intérêt évident d'Agnès. Elles harnachent la petite jument ensemble après l'avoir pansé longuement, et Marie insiste pour que son aînée porte sa bombe même sur le chemin vers le manège. Marie a une confiance totale en Everglade, elle la connaît assez bien pour savoir que la jument est saine mentalement, et parfaite pour une enfant débutante.

Arrivées à le manège, Marie montre à Agnès comment vérifier la sangle, les protections aux jambes et la bride.

« On ne laisse jamais rien au hasard, et même si tout est resté en place hier, on vérifie chaque fois avant de poser le pied dans l'étrier. »

Agnès hoche la tête avec un air très sérieux, et sa mère la soulève pour la placer en selle. Elle n'est pas prête encore à laisser la fillette de sept ans monter seule; les balades à crue qu'elles ont fait en famille ne sont pas assez nombreuses pour rassurer son petit coeur de mère. Une fois en selle, Marie laisse le temps à Agnès de prendre ses rênes et ses aises. D'un hochement de tête, Agnès lui signale qu'elle est prête.

« Pour lui dire que tu es prête, caresses lui l'encolure doucement, et raccourcis tes rênes juste assez pour que tu sentes une tension. Il ne faut pas tirer dans sa bouche, alors c'est préférable d'avoir les rênes trop longues pour le moment, et ajuster au besoin, que de se crisper et d'avoir les rênes très courtes. Quand tu es prête, envoie lui un petit bisou sonore, et colle tes jambes contre elle, juste derrière la sangle. »

Marie évalue la longueur des rênes de sa fille et hoche la tête avec ravissement; Agnès semble tellement à l'aise, comme si ce n'était pas la première fois qu'elle était en selle. La jeune fille ferme les yeux, murmure les instructions de sa mère tout bas, et les exécute un peu timidement. Everglade jette un regard vers Marie, un peu confuse, l'air de se demander si elle a bien entendu, mais aussi confuse que la requête ne vienne pas d'elle. Marie étouffe un petit rire pour que sa fille ne pense pas qu'il lui est destiné, et donne une seconde de plus à la jument pour réaliser qu'elle a simplement un autre cavalier sur le dos. Quand les fils se touchent, Everglade s'engage dans la piste avec un pas lent et calculé, immédiatement attentive à la petite cavalière qu'elle porte. Marie résiste à peine le désir primal de tenir la ponette en main pendant que sa fille est dessus. Elle croise plutôt les bras pour occuper ses mains, et hoche la tête. Elle les suit à partir du centre du manège, et quand Agnès approche d'un premier coin, Marie lui explique comment ouvrir sa rêne pour guider Everglade dans un tournant qui ne quitte pas la piste.

Agnès a un bout de langue qui pointe entre ses lèvres, concentrée et le regard fixé entre les oreilles de la jument. Marie sourit et essaie de sortir son téléphone avec discrétion. Elle capture quelques clichés de sa fille avant que celle-ci ne lui tire la langue et lui fasse une grimace. Agnès fait marcher Everglade sur deux tours de manège au complet, et Marie est impressionnée par le talent naturel de sa fille.

« Reviens vers moi et pour lui demander de s'arrêter, il suffit de te faire statue. Sans fermer tes mains sur les rênes complètement, imagine que tu est soudainement figée sur place, tu t'asseois bien au fond de ta selle. »

Marie regarde sa fille se figer de partout, même du visage, les sourcils froncés, tenant les rênes comme des pincettes, doigts complètement ouverts. Everglade ne fait pas de misère, et s'arrête malgré la demande un peu étrange. Marie rigole tout bas, et s'approche du nouveau duo pour caresser l'encolure de la jument. Elle étend sa main pour que sa fille lui tape dedans en souriant.

« Comment tu te sens? Qu'est-ce que tu ressens quand elle marche? » lui demande Marie, examinant la selle, la bride, pour s'assurer que rien n'a bougé.

« On dirait que je suis sur un bateau, c'est bizarre. » Agnès semble réfléchir une seconde, puis se penche pour enlacer Everglade. « C'est comfortable, et je pense qu'Everglade sait que c'est ma première fois. Elle ne va pas trop vite. Je l'ai vue aller vite avec toi, mais avec moi, elle fait attention. »

Marie sourit béatement; l'intuition de sa fille est simplement merveilleux à voir en oeuvre. Décidément, elle a prit la bonne décision de coupler ces deux là ensemble. Marie montre ensuite à Agnès comment se soulever de la selle quand elle trotte, et la renvoie sur la piste pour se pratiquer à faire du trot enlevé, en restant au pas. Sur un tour de manège complet, Agnès se soulève sur un rythme constant. Marie n'a besoin de lui dire de relâcher son emprise sur les rênes qu'une ou deux fois, l'enfant très soucieuse de ne pas tirer dans la bouche d'Everglade.

« Est-ce que tu te sens prête à trotter? » demande Marie en se joignant à sa fille en piste. Agnès hoche la tête, un grand sourire radieux aux lèvres. « Alors comme pour lui demander le pas, il suffit de coller tes jambes contre elle et de lui envoyer un bisou. Si elle semble confuse, avance tes mains un peu; ça va l'encourager à étirer le nez et reprendre contact avec tes rênes. »

Marie retourne vers le centre du manège, fourrant ses mains dans les poches de son pantalon pour cacher leur nervosité. Agnès prends quelques inspirations, puis effectue la demande exactement comme Marie lui a dit. Everglade est à l'écoute de sa petite cavalière et s'engage dans un trot moelleux et juste assez rapide pour sa cavalière. Agnès est surprise par le rebond de l'allure, mais se cantonne dans ses étriers et reste en suspension sur plusieurs foulées.

« Ça va, ma puce? » lui demande Marie, prête à accourir.
« Oui, maman, je veux juste être synchro. Il faut avoir la bonne diagonale, non? » Les connaissances de sa fille surprennent Marie, qui mets quelques secondes à répondre.
« Oui, tout à fait. Comment tu sais ça, toi? » dit-elle en riant.
« J'ai lu tes livres sur l'équitation qui sont dans le salon. » Avoue Agnès avec un grand sourire espiègle.

Elle ferme les yeux et commence à compter tout bas, sous l'oeile épaté de sa mère. Une fois qu'elle a trouvé le rythme, Agnès regarde l'épaule intérieure de la ponette, et se rassoie un temps sur deux. Marie n'a pas le coeur de lui dire qu'elle n'est pas sur la bonne diagonale; au lieu de s'asseoir quand l'antérieur extérieur est au sol, l'enfant était debout. Everglade était assez équilibrée, et Agnès assez légère, pour que ça sont sans conséquences réelles qu'elle trotte sur la mauvaise diagonale. Agnès aura amplement le temps de rectifier ses connaissances. Agnès trotte sur un tour complet, un grand sourire plaqué sur le visage tout le long, puis Marie la fait revenir au pas. Elle lui montre comment faire une demi-volte, et la laisse décider du moment où reprendre le trot. Agnès se rend compte de sa précédente erreur lorsqu'elle se met sur la bonne diagonale dans l'autre main.

« Je n'étais pas correcte de l'autre côté, hein? » ce n'est pas tant une question qu'un commentaire, et Marie hoche la tête. « Pourquoi tu m'as pas dis, maman? »
« Parce que ce n'est pas important pour aujourd'hui. Je veux que tu sois confortable, stable et à l'aise avec Everglade avant de rentrer dans les technicalités. »

Agnès ne trouve rien à redire sur son explication, et hoche plutôt la tête. Elle se concentre sur les sensations d'Everglade au trot, sur la tension constante mais légère dans ses rênes. Elle étudie attentivement les oreilles de la jument quand elle la remet au pas pour la dernière fois. Agnès pourrait passer des heures en selle, mais elle est soucieuse du bien-être de sa monture, et elle sait qu'Everglade a les jambes fragiles.

« Maman, je crois que je veux descendre. Ben... je ne veux pas descendre, mais je pense qu'Everglade a besoin d'une petite pause. Je ne veux pas lui faire du mal aux jambes. »

La douceur, la gentillesse, l'instinct protecteur que sa fille a envers la jument est un baume sur le coeur de Marie. Elle aide sa fille à descendre une fois de retour au centre du manège, et lui fait un câlin serré. Ensemble, elles retournent aux écuries où Everglade fait l'objet d'un massage de la part d'Agnès, pendant que Marie rafraîchit ses membres et lui met des bandes protectrices en espérant éviter le retour de l'inflammation à cause de la petite demi-heure de travail.

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Jeu 7 Juil - 18:07
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