Chevaux de Thoa

Plat, Cross - Goliath

J'arrivai sur le terrain de cross à cheval sur le grand Goliath. Un petit peu chaud, il trépignait d'impatience et était très alerte. Je ne me laissais pas impressionner et lui demandait gentiment de bien rester au pas. Je ne comptais pas faire vraiment du cross, mais plutôt faire connaissance avec lui dans les grands espaces, et à l'occasion sauter un petit tronc afin de vérifier son comportement à l'obstacle.
Pendant que je laissais marcher Goliath rênes longues, je ressanglais et vérifiais la longueur de mes étriers. Il fallait que je sois à l'aise, tout de même !
Tranquillement, je passais au petit trot. Goliath était vif mais aux ordres. Je le laissais rênes semi-longues pour qu'il puisse s'échauffer tranquillement et baisser le bout du nez. Il se détendait petit à petit et, vu son impulsion, il ne fallut pas longtemps avant d'obtenir une bonne extension d'encolure. Une fois qu'il eut un trot bien délié, je commençais à prendre du contact avec les rênes. Goliath se raidit un peu et releva sa tête. Je ne m'en souciais pas pour l'instant. Je variais les changements de direction et faisais quelques transitions afin de vérifier qu'il était bien aux ordres. J'arrivais à l'avoir léger sur le mors et réactif aux jambes. C'était un très bon début !

"C'est bien mon bonhomme."

Après une petite pause au pas où je pris le temps de ressangler, j'ajustais mes rênes et préparais un départ au galop. Soudainement prit d'une grande énergie, Goliath partit comme une trombe, oreilles couchées, tête baissée en lançant des ruades ! Surprise, je me mis en arrière et dus attraper un brin de crinière afin de ne pas me faire désarçonner. Mais Goliath semblait bien partit et galopait désormais nez au vent, accélérant de plus en plus. Tentant de ne pas me faire déborder, je rassemblait mes esprits et essayais de garder la tête froide. Pas facile... Je me répétais dans ma tête redresse toi, baisse les talons, redresse toi, baisse les talons...
Après une grande inspiration, je relevais les mains et tentait de redresser l'étalon avec ma rêne extérieure. Pour ne pas qu'il s'appuie sur son mors, j'agissais par actions discontinues tout en me redressant. OUF ! Je parvins tant bien que mal à le faire repasser au pas.
Je repris rapidement mes esprits : il ne fallait pas que je me laisse impressionner !

"On recommence, mais dou-ce-ment !"

Cette fois-ci, je le mis sur une grand cercle. Je préparais mon départ à gauche tout en restant bien redressée. Goliath repartit, hardi, mais immédiatement, je soutenais ma rêne extérieure pour ne pas le laisser se coucher et accélérer tête baissée. Et j'avais bien comprit : il ne fallait pas qu'il s'appuie sur le mors sinon, c'en était fini de moi. Je tentais alors de garder un contact léger avec sa bouche, relevant simplement les mains pour le redresser quand le besoin se faisait sentir.
Goliath était désormais aux ordres. Alors, comme il semblait avoir besoin de galoper, je lui permettais d'allonger un peu tout en contrôlant la vitesse. Il valait mieux qu'il lâche son gaz maintenant, tant que j'avais le contrôle.

Petit à petit, je rassemblais un peu l'allure pour commencer à travailler. Je lui faisais faire des cercles aux deux mains, demandais quelques transitions trot/galop, galop/trot. Bien qu'il essayait de temps en temps de prendre la main aux transitions montantes, il restait tout de même assez réceptif. Je repassais alors au pas pour le laisser souffler.

"Et bien c'est pas trop mal mon coco !"

Après une bonne pause, je décidais de terminer ma séance sur quelques petits troncs. Je le menais alors sur un petit tronc d'une quarantaine de centimètres au trot. Les oreilles en avant, Goliath aborda l'obstacle avec impulsion et le sauta sans difficulté. Malgré la petite taille de l'obstacle, je pus sentir la puissance de son passage de dos. Quel sauteur !
A la réception, il prit le galop et tenta d'accélérer. Heureusement, je réagis à temps et le mis sur un cercle avant de repasser au pas. Je recommençais l'exercice et demandais un arrêt immédiatement après l'obstacle. Cet ordre lui permit de se concentrer et Goliath répondit donc très bien.

J'essayais ensuite un petit tronc d'une soixantaine de centimètres au petit galop et Goliath, très attentif à mes demandes, exécuta très bien l'exercice et je réussis à obtenir un arrêt une dizaine de mètres derrière l'obstacle. Satisfaite, je le laissais là-dessus et le caressais, rênes longues.

"C'est pas trop mal mon bonhomme ! Il faut juste que je t'occupe l'esprit et que je ne te laisse pas t'appuyer... C'est bien."