Box de Atalante

C'est la première fois que je m'aventure dans le haras de Pado. Je me sens un peu nerveuse lorsque je vois tout les chevaux présents dans les box. Cela fait longtemps que je ne suis pas monté à cheval et j'ai peur de tout avoir oublié. Mais on me dit que ça ne s'oubliait pas alors ma foi, autant y croire. Je m'approche d'un box au hasard, n'importe lequel, le cheval semble occupé à manger et je ne veux pas le déranger. Je tourne un peu en rond, je ne sais trop où aller. Finalement c'est un frison qui retiens mon attention.

Il me toise avec un petit air supérieur, certains qu'il est le meilleur de tout le haras, ça se lit dans son regard, et il en est fier. Il n'est pas très jeune, ça aussi ça se voit, peut être approche t-il déjà de la dizaine d'années. Mais ce regard arrogant là il me plaît beaucoup, c'est celui d'un battant, celui d'un cheval qui n'abandonne jamais. Je me risque à m'approcher encore de lui, il ne semble pas farouche, ne se recule pas, ses yeux sont intelligents.

Je tends ma main doucement et il plante son museau dedans, cherchant probablement un morceau de sucre. Il doit penser qu'il mérite déjà d'être récompensé, mais je n'ai rien pour lui. Si je suis venue ici c'est juste pour observer les chevaux, pas encore pour m'en occuper. Je rigole doucement ce qui le surprends. Il relève la tête et recule un peu, me jetant un regard déçus. Je n'ai pas de sucre pour lui, je ne le mérite pas.

Décidément, ce cheval à un comportement qui me plaît. Il semble être l'exact contraire de moi, sûr de lui et prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Peut être qu'il est celui qu'il me faut pour dépasser ma timidité, peut être qu'avec lui je pourrais tout franchir, peut être qu'il serait le compagnon idéal pour ce petit être frêle que je donne à voir.

Il se rapproche de nouveau, hésitant, les yeux un peu curieux cette fois, se demandant sans doute pourquoi je reste là sans bouger et les yeux dans le vague, peut être que j'ai quelque chose à lui donner ? Mais non, la situation n'a pas changé, alors je me contente de lui grattouiller le toupet sans dire grand chose. Es ce que ce ne serait pas le moment de tout changer ?

Je lui caresse un peu l'encolure et voit qu'il est un peu sale. Il est sans doute sortis au pré et personne n'a encore eu le temps de s'occuper de lui. Je l'abandonne un peu pour récupérer dans la sellerie un sac de pansage qui semble pleins de tout ce qu'il me faut. Quittes à nouer un contact avec ce cheval autant le faire bien. Je retourne au box, cette fois avec un peu plus d'assurance, je commence enfin à savoir où je vais.

Hé alors mon beau, t'as besoin d'un bon nettoyage !

Je rentre dans le box en prenant bien garde et pose le sac dans un coin en hauteur pour en sortir le cure-pied. Je lui cure les pieds un à un avec attention, même si je n'aime pas trop faire ça, il est bon de commencer par là.

Puis ne connaissant pas le cheval, je sors l'étrille douce, que je passe à rebrousse poil, comme ce que l'on m'a enseigné il y a bien longtemps, sur les parties les plus charnues, puis dans le sens du poil, ce qui semble déjà mieux plaire à l'étalon. Je finis avec le bouchon tout en fredonnant doucement. Je ne sais trop si il aime ça mais la douceur du poil de l'étalon, couplée à l'odeur si caractéristique d'un écurie et à ses bruits qui m'ont tant manqués achèvent de me détendre. Lorsque je range mon petit matériel et le ramène à l'écurie ma décision est déjà prise.

Je jette un coup d'oeil sur la porte du box en sortant, le nom du cheval y trône en petite lettre serrée. Ses yeux intelligents me suivent encore du regard. Atalante … Je voudrais tant que tu sois à moi.

Super pour un premier résu !

+ 2 en soins
+ 2 en confiance

+ 2

Cette fois j'entrais avec plus d'assurance, déterminée. Ma requête avait aboutie. J'avais obtenus la demi-pension de Atalante, et j'allais pouvoir m'entraîner avec ce superbe étalon. Mes craintes ne s'étaient pas envolées, j'avais toujours peur de ne plus savoir monter, j'avais toujours peur que le cheval me désarçonne ou soit mauvais avec moi, mais mon espoir avait tout de même augmenté depuis que j'avais croisé les yeux vifs du frison. Je me dirigeais vers son box, il était là, ne semblant pas particulièrement surpris de m'y voir.

On va bosser tout les deux aujourd'hui !

Je lui souris, même si il ne pouvait comprendre la signification de ce geste. Oui, je voulais le sortir un peu, aller à la carrière avec lui, mais d'abord j'allais continuer de tisser un doux lien avec l'étalon, en m'occupant encore une fois de lui. Cette fois j'avais pensé à tout et je plongeais ma main dans la poche de ma parka qui me protégeait du froid qui c'était abattus si vivement sur la région. J'en sortis un sucre que je lui tendis, la main parfaitement plate. Il l’attrapa du bout de ses lèvres, me chatouillant légèrement la main au passage.

Je sortis ma propre trousse de pansage, que j'avais gardé dans un placard chez moi en l'attente de ce jour et en sortit encore une fois le cure-pied. Il fallait en passer par là une nouvelle fois. En commençant par la patte postérieure gauche, je lui saisis le pied en m'appuyant sur Atalante pour qu'il le lève et me mit en devoir de le nettoyer encore mieux que la dernière fois. Cette fois ci il allait sortir alors il devait être parfait. Je nettoyais non seulement la sole mais aussi la fourchette avec soin, avant de faire légèrement sonner les fers. Tout semblait être normal, je reposais donc le pied et procédait de même avec les trois autres.

L'ayant déjà pansé hier, je ne pris que l'étrille douce pour lui enlever les quelques saletés qui s'étaient glissés dans ses poils entre temps. Comme le jour précédent, Atalante se laissait faire sans vraiment protester, semblant même prendre plaisir à ce nettoyage agréable. Quand j'enchaînais avec le bouchon, puis avec la brosse douce, il ne protesta pas plus, se contentant de bouger de temps à autre ou d'avancer sa tête dans la mangeoire pour voir si de la nourriture n'était pas apparue comme par miracle. Finalement je démêlais les crins de sa crinière et de sa queue d'abord au bouchon puis au peigne avant de me reculer pour admirer le travail.

Tu es magnifique !

Je m'absentais quelques instants, ramenant ensuite le filet et la selle qui étaient à son nom. L'angoisse commençait doucement à monter, le moment fatidique s'approchait, mais je devais me calmer, autrement le cheval prendrait peur avec moi. Me mettant à gauche du majestueux frison, je passais les rênes par dessus l'encolure avant de lui mettre le mors. Il résista légèrement au début, problème que je réglais en glissant mon doigt dans l'endroit de sa bouche où il n'y avait pas de dents. Il finit par accepter le mors à contrecoeur. Je passais donc la têtière derrière ses oreilles avant de souffler un grand coup, soulagée d'avoir au moins réussis ça.

Atalante semblait comprendre que quelque chose de spécial se passait à présent, et il s'agitait légèrement alors que je posais le tapis de selle. Je posais la selle, la fit glisser à la bonne place et attachait une première fois la sangle. Je me contenterais de la resserrer une fois dehors. Atalante était prêt, et j'allais pouvoir l'emmener jusqu'à la carrière .


J'étais enfin descendue de Atalante, et je me sentais déjà fourbue alors que la séance n'avait pas été bien longue ! Mais l'étalon, lui, semblait avoir apprécié d'être ainsi sortis de ses habitudes, il attendait cependant avec impatience que je lui enlève tout cet attirail gênant. J'attachais alors un licol par la têtière, autour de son encolure, pour l'attacher et le déharnacher calmement, mais seulement une fois que j'eus enlevé le filet.

Je passais ensuite à la selle dont j'avais déjà remonté les étriers dès que j'étais descendue de cheval, que j'enlevais, ainsi que le tapis, avant de le tapoter là où elle avait frotté. Il s'ébroua légèrement, enfin libéré de tout cela, et se laissa aller au bouchonnage que je lui imposais encore. Je le gratifiais d'un autre morceau de sucre avant de le ramener au box où de la nourriture l'attendait. Il semblait bien heureux d'en avoir finis avec cet entraînement mais je restais m'attarder encore quelques minutes à ses cotés, lui frictionnant l'encolure et l'observant du coin de l'oeil. Une belle journée pour nous deux.

+ 2 en confiance
+ 3 en soins

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