Chevaux de Mad

Naïdy - Dressage
J'ai essayé d'écrire au passé, ça me semble un peu moins naturel

Je marchais vers la carrière, Naïdy restant sagement au niveau de mon épaule. Les rayons du soleil, qui n’étaient obstrués par aucun nuage, venaient nous réchauffer, tandis qu’un petit vent frais bien agréable nous maintenait pile à la bonne température. Quel plaisir de monter à cheval par cette météo ! J’entrais dans la carrière, et arrêtais le poney gris clair en face de la barrière. Après une dernière inspection du matériel, je me mis en selle. Cela faisait longtemps que je n’avais pas monté de poney, les premières foulées de pas me parurent bien courtes. Le connemara était cependant plutôt grand et costaud, cela ne lui posait donc pas de problème de porter mon petit gabarit sur son dos.

Je sentais le poney vif et énergique sous la selle, sans pour autant être nerveux. Par précaution, je gardais quand même les rênes assez courtes pour un tour de piste avant de les rallonger progressivement, car je ne discernais chez ma monture aucun signe d’agitation. Le gris en profita pour s’étirer l’encolure et le dos, et je le laissais encore tranquille pendant trois tours de piste au pas. Je serrai fermement les mollets pour installer le connemara au trot, toujours avec les rênes longues. Très réactif, Naïdy répondit tout de suite à ma demande et continua de s’étirer le dos au trot. Je le fis trotter un tour de piste à chaque main avant de raccourcir mes rênes jusqu’à ce qu’elles soient mi-longues, pour ensuite demander un départ au galop. Je me mis en suspension pour moins fatiguer le dos du poney lors de l’échauffement, et rallongeai mes rênes lorsque je constatai l’attitude sereine du connemara. Après un tour au galop à chaque main, je demandai une transition au trot et rajustai mes rênes pour passer à la suite.

Je demandais d’abord des choses simples : quelques doublés, quelques cercles, des diagonales, puis des transitions au pas et à l’arrêt. Cela me permettait de vérifier que ma monture était bien à l’écoute, autant sur la direction que sur la vitesse. Le gris clair répondit sans difficulté à mes demandes, je resserrai donc mes courbes en mettant un peu plus d’incurvation, demandai quelques contre-incurvations ainsi que des allongements ou rassemblements d’allure. Ma technique n’était pas parfaite sur ce dernier exercice, mais elle suffisait à me faire comprendre du poney qui faisait de son mieux pour me satisfaire. Je le flattais régulièrement pour le féliciter de son attitude volontaire, puis fis déraper les hanches quelques foulées à chaque main sur un cercle. Naïdy mobilisa amplement ses hanches, un vrai poney de dressage ! Lors de ces petits exercices j’avais fait de mon mieux pour avoir des mains douces et élastiques et pour travailler dans la décontraction, et cela semblait avoir porté ses fruits : le poney mâchonnait doucement son mors et se posait progressivement sur ma main. Je le flattai une dernière fois puis le laissai souffler au pas quelques minutes avant le galop.

J’en profitai pour resserrer la sangle d’un trou afin que la selle ne tourne pas, et lorsque Naïdy avait repris son souffle je lui demandai un départ au galop du pas, piste à main gauche. Le gris clair s’exécuta promptement. Il avait une allure bien rythmée, ce qui était très agréable. Je lui fis décrire quelques cercles de diamètre variant entre 20 et 10 mètres. Je fis attention à conserver l’équilibre latéral du poney dans les plus petits cercles, ce que je ne réussissais pas toujours. Il me restait encore une belle marge de progression. Je demandai ensuite une diagonale au galop, en conservant le galop jusqu’au coin, où je repassai au trot puis au pas. Je redemandai un départ au galop du pas, puis les mêmes exercices qu’à main gauche.

Lorsque j’eus fini je laissai Naïdy reprendre son souffle au pas, avec les rênes longues. Je n’avais rien prévu de particulier pour cette séance, mais décidai quand même de travailler sur l’incurvation et les transition galop-trot. Pour cela j’allais m’aider d’une serpentine à trois boucles. Je dessinerais les boucles au galop, et repasserais au trot entre les deux boucles, pour changer de pied. Lorsque Naïdy eut repris son souffle, je le lançai au galop à main gauche, me focalisant sur la régularité de l’allure. La serpentine fut bien dessinée au début, mais les tournants étaient coupés sur la fin, et le dernier tournant manquait d’incurvation. Les transitions étaient en revanche assez fluides, et je m’appliquai pour avoir les aides les plus légères possible. Je répétai la serpentine à l’autre main, et obtins un meilleur tracé mais des transitions plus hésitantes. Je recommençai plusieurs fois, en changeant parfois un peu l’exercice pour que Naïdy reste à l’écoute et ne s’exécute pas machinalement. Je demandais par exemple de rester au trot lors d’un tournant, ou de chasser les hanches sur quelques foulées au trot, et je passai même à une serpentine à quatre boucles lorsque l’exercice était plutôt maîtrisé. Je laissais parfois une pause à ma monture car il s’agissait d’un exercice contraignant pour elle.

Lorsque j’estimais avoir assez travaillé, je laissais le gris clair trotter le nez dans le sable pour se détendre. Je le flattai bien fort, il avait été très concentré et appliqué. Je le laissais ensuite marcher quelques minutes pour souffler, puis je mis pied à terre et rentrai au domaine.

Naïdy - Saut d'Obstacles

Le grand jour était arrivé. J’avais réservé un cours de saut d’obstacles avec une monitrice du haras nommée Manon, pour m’aider à progresser avec Naïdy. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas sauté plus haut que 60 cm, et j’avais un peu d’appréhension en préparant ma monture. Je pense que j’avais peur de ne pas être à la hauteur, l’abord des obstacles en particulier m’a toujours faite angoisser. Pendant le pansage, le connemara ressent probablement mon stress et reste parfaitement calme, ce qui m’évite de m’affoler davantage. Lorsque j’ai fini le pansage, je regarde nerveusement ma montre, et constate que je suis un peu en avance. Je me mets à caresser le gris clair, plus pour me rassurer moi-même que pour le rassurer, lui. Je dois avouer que son attitude sereine m’a aidée à calmer mes nerfs. Je finis de préparer le poney, puis me prépare moi-même, et pars vers la carrière où j’ai rendez-vous avec la monitrice.

Je salue la monitrice en arrivant dans la carrière puis me mets en selle rapidement. Pendant que Manon installe les obstacles, je commence à détendre au pas, en laissant pour l’instant Naïdy se dégourdir les jambes tranquillement, la tête en bas. Je respire profondément pour tenter de faire disparaître l’angoisse, mais ça ne marche que très moyennement. Au bout de quelques minutes je lance le connemara au trot et le laisse, de la même façon, s’échauffer tranquillement. Je finis par un tour de galop à chaque main en suspension, puis j’ajuste mes rênes et travaille la direction et l’impulsion sur des figures. J’incurve le poney sans difficulté, celui-ci ne se laissant pas perturber par mon angoisse et les tonnes de gestes parasites qui viennent sûrement avec. Il répond au mieux à mes aides lorsque je demande des allongements ou des transitions, ce qui me met plutôt en confiance. Manon a installé des barres au sol à passer au trot : nous allons travailler sur la direction à l’obstacle. Elle me recommande de les passer une fois en venant de loin, pour montrer les barres au poney, puis de tourner plus court aux deux mains. Cet exercice ne pose pas de problème, bien que le gris clair se soit décalé à droite pendant un passage j’ai rectifié ça au passage suivant.

Manon installe alors un petit croisillon à la place des barres au sol et me demande de venir au trot actif à main droite, en tournant court, pour pouvoir réceptionner au galop à gauche. Je m’exécute, et prépare bien ma réception à l’abord. En revanche, je saute avant le poney, ce qui n’est pas si grave vu la hauteur de l’obstacle, d’autant plus que je parviens à réceptionner sur le bon pied, mais cela suffit à faire ressortir l’appréhension de tout à l’heure. La monitrice me dit d’attendre mon saut, et de recommencer à l’autre main. Je reviens au trot à main gauche, mais dessine mal mon tournant et me retrouve de travers face à l’obstacle. J’attends cette fois bien mon saut mais je réceptionne sur le mauvais pied. Je recommence l’exercice encore deux fois à chaque main avant de réussir, chaque passage amplifiant ma peur et ma déception. Manon monte le croisillon et me demande de le passer au galop une fois à chaque main, en tournant court, et en changeant de pied sur l’obstacle. Au premier passage je saute une fois de plus avant ma monture, qui, généreuse comme elle l’est, allonge sa dernière foulée et son saut pour éviter de me désarçonner. Je flatte Naïdy bien fort, il m’a sauvé la mise. Je reçois des réprimandes de la monitrice, puis j’y retourne. Je me concentre pour gêner le moins possible le gris clair et préparer au mieux la réception, et cette fois je réussis l’exercice. Je recommence à l’autre main, où je réussis également bien que Naïdy se soit décalé à droite à l’abord.

Manon transforme le croisillon en vertical de 60 cm, et me demande le même exercice. Curieusement, j’arrive mieux à sentir la foulée d’appel lorsque l’obstacle est plus haut. Ma boule au ventre se dissipe un peu et je parviens à mieux me concentrer. Manon me fait recommencer l’exercice à main gauche car Naïdy s’était, encore une fois, décalé à droite. Je ne sais pas s’il est asymétrique ou si je le suis. Je parierais sur la deuxième proposition, mais c’est peut-être une combinaison des deux. Peu importe. La monitrice monte la hauteur de l’obstacle jusqu’à 70 puis 80 centimètres, en me précisant que ce n’était pas dramatique si cette fois je n’arrivais pas à réceptionner sur le bon pied, et qu’il fallait que je me focalise sur le tracé. Paradoxalement, plus la séance s’écoule et les hauteurs montent, plus mon angoisse se dissout et mieux j’arrive à me concentrer. Ma monture a déjà du métier, et son attitude sereine et posée devant les obstacles contribue fortement à me rassurer. Je flatte le gris bien fort et lui laisse une petite pause au pas avant de passer aux combinaisons.

Manon a installé une ligne droite toute simple, composée d’un vertical de 90 centimètres en entrée et d’un oxer de la même taille en sortie, avec normalement cinq foulées entre les deux obstacles. Après l’avoir fait trotter un peu pour reprendre le rythme, je lance Naïdy au galop à gauche pour aborder la ligne. Je porte mon regard au loin dès le vertical pour anticiper l’oxer et obtenir un meilleur tracé, et mets un point d’honneur à attendre patiemment mes sauts. Le gris clair vole au-dessus des deux obstacles avec une souplesse presque féline, et si on met à part le léger décalage à droite à l’entrée, le passage était parfait. Je flatte Naïdy et le laisse trottiner en attendant les instructions de la monitrice pour la prochaine ligne.

Il s’agit cette fois d’un vertical de 80 centimètres suivi, après un virage d’environ 120° à gauche, d’un double composé de deux croisillons, le premier à 40 centimètres et le deuxième à 60 centimètres. La difficulté est ici de bien aborder le double, d’autant plus qu’il s’agit de croisillons, et que si on aborde mal le premier, le deuxième sera d’autant plus complexe à sauter. Mon angoisse refait surface, et je l’ignore tandis que j’installe mon poney au galop à gauche pour aborder le vertical. Comme tout à l’heure j’essaye d’anticiper la suite de la ligne dès l’abord du premier obstacle, mais mes yeux restent rivés sur le vertical. Nous le passons finalement sans encombre mais le tournant à la réception est assez complexe. Je parviens à arriver plutôt droit sur le double mais je manque d’impulsion. Naïdy case donc trois foulées entre les obstacles, et je saute avant lui. A la sortie je prends une grande inspiration et j’y retourne. Cette fois j’arrive à ne pas trop mal m’en sortir, mais le tournant était mal dessiné. La monitrice me conseille de regarder le double dès le premier obstacle et de bien tourner avec les deux mains, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Je recommence encore une fois, et constate une amélioration, mais le tournant n’est pas parfait. Mon angoisse se calme progressivement, et la quatrième tentative est la bonne. Je flatte le gris pour le récompenser de sa patience, et lui laisse une pause au pas avant la prochaine ligne.

Il s’agit cette fois d’un oxer d’environ 80 centimètres suivi, après un tournant à droite assez serré, d’un directionnel d’environ 70 centimètres. La monitrice m’indique qu’il y a environ sept à huit foulées entre les obstacles, suivant le poney. Je m’élance au galop à droite et parviens à sauter la ligne correctement dès la première tentative. Naïdy ayant des foulées assez longues, il en a fait sept entre les deux obstacles. Je flatte ma monture et la repasse au pas le temps que la monitrice m’explique le parcours, qui sera assez court mais assez technique, de façon à ce que je puisse le faire plusieurs fois.

Le parcours est le suivant : galop à droite, le vertical isolé de la détente qui a été monté à 90 centimètres, réception à gauche, courbe serrée à gauche, la ligne du directionnel, courbe large à droite, la ligne droite vertical-oxer, courbe à droite, ligne du double. Je répète le parcours plusieurs fois dans ma tête, et lorsque je suis sûre de bien l’avoir retenu, j’installe Naïdy au trot, et lorsqu’il a fini de chauffer, au galop à droite.
Je saute le premier vertical sans encombre et anticipe bien la réception. Je dessine plutôt bien la courbe, mais je ne parviens pas à préparer la réception de l’oxer à droite. J’effectue donc un tournant à faux pour aborder le directionnel, en prenant soin de ne pas perdre d’impulsion et de contre-incurver. Je saute le directionnel un peu de biais mais je réceptionne sur le bon pied et je profite de la courbe pour relancer le galop. J’arrive devant la ligne droite et attends patiemment mon saut, je relance à la réception et attends mon second saut en préparant la réception à droite. Je réussis très bien cette partie du parcours et aborde la dernière ligne en toute confiance. Je soigne bien mon tracé tout en entretenant l’impulsion, et me débrouille finalement pas si mal. Je flatte mon poney, et le laisse marcher en écoutant les conseils de la monitrice. Apparemment je m’étais un peu décalée à droite sur la ligne vertical-oxer, je n’avais pas fait attention, et malgré le tournant à faux le parcours était tout-à-fait honorable. Comme le parcours n’est pas très long, je le recommence une seconde fois et Manon me propose de monter un peu les hauteurs. J’accepte, et elle monte de 5 centimètres le tout premier vertical ainsi que les obstacles de la ligne droite. Naïdy a sûrement vu plus haut. Pendant qu’elle effectue ces modifications, je laisse Naïdy chauffer au trot. Lorsqu’elle a fini je m’élance au galop à droite pour recommencer le parcours. Je m’en tire plutôt bien malgré une réception à faux et un petit décalage à droite sur l’oxer de la ligne du directionnel. Heureusement, la réception à faux était en sortie de ligne et j’ai pu vite repasser au trot et reprendre le galop, en élargissant un peu ma courbe.

Je laisse le gris clair souffler au pas pendant que la monitrice débriefe. Lorsqu’elle part, je mets pied à terre et rentre au domaine. Je suis contente de la séance, je me suis mieux débrouillée que ce à quoi je m’attendais, malgré mon angoisse. Naïdy est vraiment un poney très fiable qui a su me remettre en confiance. En rentrant au domaine, je le panse puis le laisse au box pour la nuit, en lui donnant une carotte pour le récompenser.

Naïdy - Dressage
Objectif: inclure des cessions à la jambe dans une séance (10 pts de dressage pour Naïdy)

La saison des concours approchait et une série de concours allait bientôt se dérouler au haras. Bien que je ne comptais pas me présenter, voir les cavaliers du haras s'agiter pour parfaire leur entraînement dans les diverses disciplines proposées m'avait donné envie de m'y mettre aussi. Cette semaine, le dressage était à l'honneur, c'est pourquoi j'allais retravailler ma technique avec Naïdy. Après l'avoir soigneusement pansé et sellé, je l'emmenai vers la carrière, où plusieurs cavaliers évoluaient déjà.

En entrant je fis attention à ne pas gêner les autres cavaliers et je me mis en selle dans un coin à l'écart. Après avoir rallongé mes étriers d'un trou pour être plus à l'aise, je demandais le pas d'une pression de mollet. Le gris répondit sagement à ma demande. Je gardais mes rênes ajustées au lieu de les laisser longues au début, ce que je faisais d'habitude, pour prévenir tout risque de dispute avec un autre cheval. Après quelques minutes de pas je demandais le trot. Je demandais quelques figures, d'abord avec des courbes larges, puis plus serrées, en soignant l'incurvation. Je fis attention à garder une bonne impulsion en ajoutant quelques transitions au pas et à l'arrêt. Naïdy commençait à se poser sur le mord tranquillement de lui-même, signe qu'il était décontracté. Nous fîmes une courte pause au pas, le temps que le gris souffle un peu et que je resserre la sangle d'un trou. Je m'installais ensuite sur la piste au pas et demandais un départ au galop du pas. Naïdy s'exécuta énergiquement et partit dans un bon galop de travail. Je le flattais et le laissais galoper un tour de piste, avant de demander des cercles et des doublés, incluant quelques transitions au trot et au pas de temps en temps. Lorsque j'eus fini à cette main, je pris la première diagonale qui se présenta à moi et repassai au trot juste avant X, pour repartir au galop sur l'autre pied juste après X. Je demandais exactement la même chose à cette main-là, puis je laissais Naïdy récupérer quelques minutes au pas, en extension d'encolure.

L'objet de la séance allait être les cessions à la jambe. J'allais commencer au pas, pour me remettre dans le bain et être sure de placer mes aides correctement. J'ajustai mes rênes et installai Naïdy dans une allure énergique sur la piste. J'entamais ensuite une demi-volte renversée, soignant l'incurvation sur le demi-cercle. Je pris ensuite le temps de me remettre bien droit durant quelques foulées avant de demander la cession à la jambe. Un de mes défauts était de trop reculer ma jambe: mes aides devaient maintenant devenir plus fines. C'est donc sur cet aspect que je me concentrais. Le gris exécuta ma demande comme un pro, il avait de l'expérience et cela se sentait! J'entretenais l'impulsion avec ma jambe restée à la sangle pendant tout le mouvement, et lorsque nous fûmes arrivés à la piste je remis l'entier droit et en avant. Je flattais le gris, puis recommençais à l'autre main. Comme cet exercice ne nous posait pas trop de problème, je décidais de le répéter au trot, deux fois à chaque main. La première série était assez brouillonne, ainsi je décidais d'effectuer la deuxième au trot assis, me permettant de mieux placer mes aides. Le résultat fut très satisfaisant. Alors, je demandais le pas pour m'entraîner aux cessions à la jambe sur des contre-changements de main. Je restais droite durant la première demi-diagonale, puis je devais effectuer la deuxième demi-diagonale en cession à la jambe, en conservant la même orientation que précédemment. Cet exercice était plus long, donc plus contraignant pour ma monture, et cela se fit sentir. Je devais me montrer plus insistante avec mes aides, et veiller attentivement à ne pas perdre d'impulsion. Je répétais deux fois de chaque côté au pas, puis deux fois de chaque côté au trot. Naïdy obéissait bravement, mais ne voulant pas le dégoûter, je lui accordais régulièrement des petites pauses en extension d'encolure. Les cessions à la jambe n'étaient pas parfaites, mais c'était déjà très bien comparé à mon niveau, donc je décidais d'en rester là pour ne pas lasser Naïdy.

Je m'isolai donc des autres cavaliers dans le coin de la carrière, et mis pied à terre. Je flattais Naïdy, qui avait été un très bon maître d'école, et nous rentrâmes au domaine. Je lui offris alors un bon pansage avant de le rentrer au box.

Marquise - Séance de saut d'obstacles

Pendant que Nathalie échauffait Marquise, j'installais plusieurs obstacles dans la carrière. Nous n'étions pas seules, les concours approchaient à grands pas et tout le monde voulait s'y préparer au mieux. La jument se montrait imperturbable, concentrée uniquement sur les demandes de sa cavalière qu'elle connaissait bien, puisqu'elle la sortait régulièrement en CSO. Après avoir installé un petit vertical de détente, je me plaçais à côté de celui-ci et observais attentivement les couples évoluant dans le lieu de travail, avant de reporter mon attention sur Marquise.

Nathalie la laissait marcher pour qu'elle reprenne son souffle. Je fis un petit signe à la cavalière pour lui indiquer que tout était prêt de mon côté, et quelques minutes plus tard je la vis installer Marquise dans un galop énergique et cadencé pour venir sauter l'obstacle de détente. Cela ne semblait être qu'une formalité pour l’alezane. Je montais les barres de dix centimètres tandis que Nathalie décrivait au galop un large arc de cercle autour de moi, afin de venir sauter l'obstacle à l'autre main. De nouveau le couple n'eut aucune difficulté à passer l'obstacle.

Cette fois la cavalière installa Marquise sur une volte au trot, le temps que j'installe un oxer et que j'augmente encore une fois la hauteur des barres. Marquise semblait déjà un peu plus enthousiaste à la vue des barres dont la hauteur augmentaient à chaque passage. Elle pointa les oreilles en avant à l'abord, redressant son encolure, pour franchir l'oxer d'un bond agile. Nathalie flatta la jument et je montais une dernière fois les barres, leur faisant atteindre leur hauteur finale. Marquise, dans sa gaieté, partit d'un peu loin malgré les indications de sa cavalière, mais elle compensa en force, ce qui lui permit de ne rien faire tomber. Une pause au pas s'imposait maintenant, et j'en profitais pour expliquer le parcours à Nathalie.

Ceci fait, Nathalie prit quelques instants pour bien mémoriser le parcours, puis installa l'alezane sur une volte au trot, avant de lui demander le galop. Le parcours était composé de 13 obstacles d'une hauteur voisine d'1,05 m. Il comportait beaucoup de tournants assez abruptes et d'options pas forcément faciles à prendre, ce qui demandait une grande agilité de la part de la jument, et une bonne maîtrise de la part de la cavalière. La première ligne fut passée sans aucun problème, avec une bonne impulsion et des foulées régulières. La jument réceptionna à juste, comme l'avait préparé Nathalie, ce qui lui permit de resserrer son virage pour aborder la deuxième ligne, qui comportait un mur suivi d'un double. Marquise ne manquait pas d'impulsion, mais elle restait à l'écoute de sa cavalière, et elle sauta souplement les obstacles qui se présentaient à elle. Elle réceptionna malheureusement à faux et Nathalie ne put pas prendre l'option suivante. Elle demanda un changement de pied, promptement exécuté par la jument, pour aborder un obstacle isolé, qui ne posa aucun problème au couple. Les deux combinaisons suivantes furent traversées dans la fluidité et la souplesse, et il ne restait donc plus qu'un vertical isolé avec des soubassements, un peu plus haut que le reste des obstacles. Marquise s'emballa à l'abord malgré les protestations de sa cavalière, et fit tomber une barre en partant d'un peu trop loin.

Je m'empressais de partir la remettre en place, tandis que Nathalie dessina une large volte pour aborder de nouveau l'obstacle. Cette fois Nathalie parvint à garder le contrôle et aucune barre ne tomba. La cavalière flatta la jument, et la laissa trotter puis marcher pour reprendre son souffle.

Comme le premier parcours s'était plutôt bien déroulé, je proposais à mon amie de monter tous les obstacles de 5 centimètres. Elle accepta, et je me mis au travail pendant que la jument profitait d'une pause bien méritée. Quelques minutes plus tard, la jument était repartie au galop. Elle semblait redoubler d'ardeur devant les barres, mais restait à l'écoute de sa cavalière qui la canalisait du mieux qu'elle pouvait. Nathalie put prendre l'option qu'elle avait ratée la fois d'avant, mais décida de ne pas en prendre une autre afin de disposer de plus de temps pour rééquilibrer la jument devant un oxer assez imposant. Elle ne se fit pas surprendre au dernier obstacle, où Marquise voulut de nouveau l'embarquer. La jument ne fit tomber aucune barre, et s'était montrée étonnamment concentrée lors du parcours. Elle commençait à avoir de l'expérience.

Nathalie flatta l'alezane et la laissa récupérer au trot puis au pas dix bonnes minutes, tandis que je rangeais une partie du matériel. D'autres cavaliers comptaient en effet se servir de certains obstacles, que je laissais donc en place. Quand la jument eut bien soufflé, Nathalie mit pied à terre et nous rentrâmes au domaine.