Je n'ai pas beaucoup de temps à consacrer à Promise aujourd'hui. Je me suis promise de ne pas trop faire attendre maman. D'ailleurs ce n'est pas exact. Ce n'est pas comme si maman attendait sur le parking en voiture mais elle m'attend quand même à la maison. Je suis sûre qu'elle est prêt du téléphoner pour ne pas rater mon appel et venir me chercher. Je me donne une heure précise. Je me laisse une heure pour travailler la belle, la ramener à son box, ranger son matériel et la brosser. Il pleut. Je n'aime pas la pluie. Et je ne l'ai jamais aimé. Je n'aime que le soleil, le beau temps. Heureusement, le rond de longe est couvert. On sera à l'abri.
Je fais marcher Promise sur la piste à main droite. Je tourne en même temps qu'elle. Elle tourne une oreille vers moi : elle est attentive et m'écoute. Je continue à la faire marcher, et progressivement lui demande d’accélérer le pas. Une fois qu'elle est au pas le plus rapide, je me rends compte et lui demande le trot. Diagonal droit, diagonal gauche, diagonal droit... Comme je suis à pied, je peux très bien décomposer son mouvement. Elle trotte avec tant d'aisance et d'assurance. Je continue à la faire tourner quelques minutes avant de prononcer un Oh d'arrêt. Elle comprend immédiatement et s'exécute. Je change la longe de côté et la jument de main. Nous voilà à main gauche. Cela fait du bien de changer de sens pour tourner. J'ai moins le tournis. Je reprends la même méthode qu'à l'autre main : du pas de plus en plus rapide jusqu'à basculer dans le trot. Après quelques tours, je prononce de nouveau un Oh et Promise s'exécute immédiatement. Je m'approche d'elle pour la caresser puis la fais marcher gentiment au pas.
Il me reste environ 40 minutes pour faire galoper la jument et aller un peu plus loin. Je demande à la belle Oldenbourg le pas, puis le trot, et enfin le galop. Elle galope merveilleusement bien, à juste et incurvée. Elle ne se couche pas dans les virages. Bien que je ne la trouve pas très vive, elle fait de son mieux pour me satisfaire. Cinq minutes sont passées, je l'arrête, m'avance vers elle, change la longe de côté et fait galoper Promise à main droite. Elle a exactement la même attitude, si parfaite, si irréprochable. Après cinq minutes, je la repasse au pas et la laisse souffler.
J'ai envie d'aller plus loin, voir ce que Promise a "dans le ventre" comme disent certaines personnes. Je réfléchis. J'ai une idée. Je laisse la belle au milieu de la petite surface de sable et me dirige dans le coin du rond de longe où est entreposé tout le matériel. J'installe un chandelier, puis deux ; une barre, puis deux, et trois. Je mets en place un croisillon de 40 cm, précédé d'une barre au sol deux foulées avant. Je reviens vers la belle Oldenbourg et la fait trotter en direction du cavaletti. Arrivée devant, elle dresse les oreilles et saute avec une grâce incarnée. Emerveillée par ce saut très bien réalisé, j'augmente la hauteur de la barre à 50 cm. Je me surprends à chanter Run Run d'Indila. J'adore cette chanson alors je continue à chanter pour mettre un peu d'ambiance. Je fais revenir la jument sur l'obstacle. Elle le saute avec autant d'aisance que le premier saut. Je monte de nouveau la barre à 60 cm et demande à Promise de trotter, l'encadrant pour qu'elle aille sauter. Encore une fois, elle saute avec un style, si parfait, si irréprochable. Cela me donne envie d'être sur son dos, de sauter avec elle. Elle a l'air si confortable... mais je n'ai pas de bombe. Je me retourne et me souviens que je l'ai emmené au cas où. Je cours le chercher, le mets et reviens vers Promise, qui s'est arrêté pour attendre en tant que jument sage. Je déroule les rênes, que j'avais coincé dans la sous-gorge, sangle et règle les étriers. Les réglages faits, je me hisse en selle, effectue un tour au trot gentiment, un tour au galop, puis me dirige au galop vers l'obstacle. Nous le sautons sans aucun problème. Je me penche pour caresser la jument et continue. Après l'avoir repassé deux ou trois fois, j'arrête là. Je regarde ma montre : il ne me reste que 10 minutes.Je descends de Promise, range en quatrième vitesse le matériel que j'ai sorti puis saisis les rênes de la jument pour la ramener au box en courant.
maioral
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Mar 21 Oct - 13:48
Halala... La vieille photo qui représentait le rond de longe du Haras de Pado il y a je sais plus combien de temps! *nostalgie*
J'entre dans le rond de longe suivie par Lully enfin bientôt devancée par la jument qui me bouscule pour avancer toujours plus vite. Je la rappelle à l'ordre et la maintiens arrêtée le temps que je la rattrape et me retrouve à côté d'elle voir un peu devant. Mais très vite, la jument me dépasse de nouveau, tellement intrépide qu'elle ne se soucie pas de moi. Je donne un coup sur la longe afin de lui préciser que je suis là et la faire revenir à mon niveau. Je l'arrête au milieu le temps d'enrouler les rênes dans la sous-gorge et installer la longe. La connaissant impatiente, je me dépêche et bientôt je la mets au pas sur la piste. Le but de cette séance est très simple. Je vais travailler l'obéissance, si possible à la voix, afin que la jument ne dépasse plus son cavalier et les transitions. Lully n'en peut plus d'attendre et pars au trot assez rapide. Alors je m'interpose devant elle, la forçant à s'arrête. Je lui redemande le pas. Elle semble avoir compris car elle ne cherche plus à accélérer.
Quelques minutes plus tard, j'agite doucement ma chambrière pour demander le trot à Lully. A mon grand étonnement, elle part au petit trot sans chercher à aller plus vite. Le temps passe sans que la jument canadienne ne fasse un seul faux pas. Mais soudain, pour une raison inconnue, elle part dans un galop saccadé et ne s'arrête plus. Tant bien que mal, j'arrive à la stopper après m'être mise plusieurs fois sur sa trajectoire et lui avoir parler calmement en répétant des Oh. La revoilà au petit trot. Après un ou deux tours, je l'intercepte et lui demande l'arrêt. Elle s'exécute immédiatement alors je m'approche d'elle et change la longe de côté. Je fais marcher la jument à l'autre main avant de lui redemander le trot. Alors qu'elle évolue à cette allure, un cheval passe accompagné de sa cavalière non loin du rond de longe. Ce qui a pour effet d'énerver Lully. Elle a accéléré et est maintenant dans un galop frénétique. On pourrait croire impossible de la faire ralentir mais j'y suis arrivée après beaucoup d'essais et de patience. Cela fait plus de vingt minutes que nous sommes ici alors je la repasse au pas et la laisse souffler même si elle n'a pas l'air d'en avoir besoin. Elle voudrait plutôt continuer.
Très vite, je lui demande de se remettre au travail. Je la fais accélérer jusqu'à ce qu'elle bascule du pas au trot et du trot au galop. Je la félicite oralement car elle garde un petit galop bien cadencé sans chercher à aller plus vite. Après cinq minutes, je la fais s'arrêter, change la longe de côté et la jument de main. Je répète les mêmes demandes que précédemment afin qu'elle passe d'une allure à une autre. Elle galope calmement deux ou trois tours avant d'accélérer sans que je lui demande. Alors je m'avance sur sa trajectoire et elle ralentit. Je la félicite toujours oralement et continue à me concentrer sur elle. Une fois qu'elle a fait quelques tours sans chercher à aller plus vite, je la repasse au pas et la laisse se reposer. Elle est déjà plus fatiguée que la pause précédente.
Pour finir la séance, je décide d'installer un petit obstacle. J'accroche Lully au pare-botte et sors sur la piste deux chandeliers et quatre barres. Je monte alors un croisillon précédé d'une barre d'appel avec une barre "oreille de lapin" comme j'appelle cela afin que je puisse faire coulisser la longe dessus. Je retourne auprès de la jument canadienne, la détache et la fait trotter pour l'amener vers l'obstacle. Je ne sais pas si ce que j'ai choisi est une bonne idée car Lully accélère, fonçant presque sur l'obstacle. J'avance immédiatement sur sa trajectoire après l'obstacle pour la faire ralentir et la fait revenir sur l'obstacle jusqu'à ce qu'elle le franchisse au trot dans le calme. Une fois que j'ai vu ce passage du croisillon tranquillement au trot, j'arrête la jument et l'attache sur le côté le temps de ranger le matériel sorti.
Lully a vraiment bien travaillé et a fait des progrès d'obéissance tout au long de la séance. Alors pour la féliciter, je la débride et la lâche entièrement dans le rond de longe. Je l'observe quelques minutes avant d'aller nettoyer son mors et ranger son filet sur son portant ainsi que la longe sur le portant commun. Je retourne là où j'ai laissé la jument. Je la regarde et pense qu'elle n'a pas dû assez travaillé car elle n'a pas l'air fatiguée. Elle galope dans tous les sens et semble bien énervée. Voilà une quinzaine de minutes, qu'elle se défoule, se roule... quand je décide d'entrer dans le paddock. Je lui mets son licol, la sors du rond de longe et l'emmène jusqu'aux écuries du club pour la rentrer au box.
J'entre dans le rond de longe suivie par Promise. Cela fait du bien d'être à l'ombre par cette chaleur accablante. Ma jument a l'air du même avis que moi, on la croirait presque soulagée de venir dans un endroit couvert. Je décide de ne pas perdre de temps et de commencer la séance tout de suite. Le premier exercice est le jeu de l'amitié, mis en place par Pat Parelli. Il consiste à développer la confiance du cheval envers son cavalier. Je m'y mets tout de suite et touche la belle grise un peu partout : oreilles, croupe, ventre... Elle ne bouge pas alors je passe à l'étape supérieure. J'effectue la même chose avec une longe puis avec un sac plastique. Avec ce dernier, Promise se méfie plus. L'objet utilisé fait du bruit, ce qu'il l'inquiète un peu. Mais petit à petit, elle se détend et ne réagit plus. Ensuite, cela se complique. Il s'agite de pouvoir courir, sauter, s'agiter et lever les bras autour du cheval sans que celui-ci prenne peur. Je tente alors cet exercice et n'est pas déçue du résultat. Promise n'est même pas inquiétée par toute l'agitation que je produis. Elle me regarde, un peu étonnée de me voir si énervée, moi qui suis si calme d'habitude. Je reviens vers elle et la caresse avant de passer à l'exercice suivant.
Je décide de me lancer dans la présentation de ma jument. Tant de règles, juste pour montrer un cheval à un jury mais cela risque d'être demandé lors de la compétition de demain alors je préfère prévoir. D'abord, le cheval doit rester immobile afin que les juges puissent l'admirer d'aplomb. Il ne doit jamais bouger même quand un des membres du jury s'approche pour le caresser, lever un des membres ou quoi que ce soit. J'arrête donc Promise un peu plus loin et la maintient immobile une dizaine de minutes. Jamais elle n'a cherché à avancer. Je la laisse un peu seule pour la toucher un peu partout, vérifie ses dents, comme pourrait le faire le jury, lève un à un ses membres... Elle ne bouge jamais quelles que soient les circonstances. Je la caresse chaleureusement puis me lance dans la présentation au pas et au trot. D'abord, je prépare la présentation en ligne avec un aller-retour au pas et un aller-retour au trot. Ensuite, je m'occupe de la présentation en triangle en faisant très attention au sens et à l'endroit où je dois être placée. Cette présentation est plus complexe que celle en ligne mais après l'avoir refaite plusieurs fois, je commence à la maîtriser et décide de passer à autre chose.
Nous allons donc maintenant travailler le reculer en longe. J'arrête Promise quelques mètres plus loin que l'exercice précédent. Je prends un stick posé non loin de moi et tapote le poitrail de ma jument avec afin qu'elle comprenne ma demande. Elle met un peu de temps à s'exécuter mais quand elle se décide à le faire, elle le réalise avec grâce et aisance. L'exercice ne paraît pas du tout difficile quand on la regarde l'effectuer. Je recommence quelques fois cette demande avant de laisser la belle grise là-dessus pour cet exercice, qu'elle réussit à merveille. Je la caresse avant d'entamer un dernier exercice.
Je vais m'attaquer au fameux stick to me, un exercice réputé difficile. Mais quand on arrive à le faire correctement, on peut être fière de soi et penser qu'on a une bonne complicité avec son cheval. Ce ne sera sûrement pas au programme du concours de demain mais j'ai envie d'essayer. Je me place entre le bout du nez et l'épaule de Promise et commence à marcher jusqu'à ce que la longe se tende. Je me mets donc à marcher sur place et donne un petit coup de stick sur la croupe de la belle grise pour qu'elle comprenne qu'il faut avancer. Elle s'exécute immédiatement et marche tranquillement derrière moi sans chercher à me dépasser. Je décide alors de m'arrêter et pour cela je fais onduler la longe pour que l'Oldenbourg n'ait pas envie d'avancer et agite le stick devant son nez. Elle comprend très bien et s'immobilise à côté de moi alors je lui tapote chaleureusement l'encolure pour la féliciter. Je reprends deux ou trois fois cet exercice : je marche jusqu'à ce que la longe se tende, je marche sur place avant de reprendre le mouvement une fois que Promise m'a rejoint. Quand je veux m'arrêter, j'arrête le mouvement en avant, crée un mouvement d'ondulation sur la longe et agite le stick de la jument afin qu'elle s'arrête à mes côtés. Une fois qu'elle a accompli toutes ses étapes je la caresse en guise de récompense. La belle grise a bien travaillé et il se fait déjà tard alors je décide de la ramener aux écuries.
J'entre dans le rond de longe, devançant toujours Lully. Je la mets sur un cercle à main droite, veillant à ce qu'elle marche activement. Au bout de cinq minutes, je lui demande de prendre le trot mais très vite je me fais emmener par la jument. Cherchant à la ralentir, elle finit par repasser au pas. Je lui redemande donc reprendre l'allure supérieure. Honnêtement, Lully me donne du fil à retordre. Tantôt elle trop vite au trot tantôt elle repasse au pas. Après une quinzaine de minutes de galère, je repasse la jument au pas puis lui demande l'arrêt. Je m'approche doucement d'elle, enroulant au fur et à mesure la longe. Je la caresse pour la féliciter de rester immobile. Je la change de sens et lui demande un cercle au pas à main gauche. Très rapidement, je lui demande le trot. Encore une fois, Lully me traîne. Je résiste, tirant sur la longe avec détermination. Cela fait bien dix minutes que ma jument tourne dans le même sens, avec toujours autant de tonicité. Je lui demande de repasser au pas. Je pense que je fais cette pause plus pour moi que pour la Canadienne qui a encore l'oeil très vif. De plus, elle n'a presque pas mouillé. Je regarde mes mains, rougies par l'action de la longe qui n'a cessé de frotter contre ma paume et mes doigts lorsque j'essayais tant bien que mal de la ralentir.
Après une agréable pause, je décide de galoper Lully. Je lui demande le trot puis l'allure supérieure. Je pensais galérer comme au trot mais je ne m'attendais pas à ça. La jument Canadienne me tire tellement fort qu'elle arrive à me faire courir pour que je puisse la suivre. J'essaie de la retenir mais après avoir résisté pendant quelques minutes, je cède et finis par lâcher la longe. La jument explose en l'air, enchaînant les coups de cul et ruades. Je sors du rond de longe le temps qu'elle se calme. Pendant au moins cinq minutes, elle se défoule avant de se calmer et de repasser au pas, reniflant le sol, ses naseaux se dilatant et le sable se soulevant sous son souffle. Elle semble essoufflée et a commencé à mouiller. Je rentre donc de nouveau dans le rond de longe et récupérer la longe. Je l'enroule jusqu'à être aux côtés de la Canadienne. Je détache la longe et laisse la jument en liberté. Pendant qu'elle fait le tour du rond de longe, soudain totalement calme, j'installe un obstacle. Elle crachait son feu il y a encore quelques minutes et elle devra encore prendre son énergie pour travailler. Elle doit être prête pour demain. J'ai donc mis un vertical de 50 cm accolé à la barrière. J'agite la longe vers Lully qui prend de suite un galop frénétique. Je fais en sorte qu'elle aille sur l'obstacle plusieurs fois puis je ne bouge plus la longe afin qu'elle ralentisse. Je me pose sur sa route et la fais changer de main avant de lui demander à nouveau de prendre le galop et d'aller vers l'obstacle. Elle saute beaucoup haut que l'obstacle si bien que je finis par le monter de 20 cm. La Canadienne saute encore deux ou trois fois l'obstacle sans aucune faute. Je décide d'augmenter la hauteur une dernière fois et cale l'obstacle à 90 cm, ce qui est déjà une bonne hauteur. La jument arrive devant, les oreilles dressées et le saute sans encombre comme si je lui avais mis un petit cavaletti. La situation est trop tentante alors je monte l'obstacle mais cette fois-ci je suis sûre que ce sera la dernière fois. Le vertical mesure désormais 1m10. Je stimule la jument et la voilà au galop sur le cercle, se rapprochant de plus en plus de l'obstacle. Je la scrute attentivement. Elle s'approche de l'obstacle sans aucune hésitation et s'envole au-dessus avec encore une marge de 10 cm. Je la laisse ralentir et démonte l'obstacle alors qu'elle marche tranquillement pour souffler. Une fois que tout est rangé, je m'approche d'elle, lui remets la longe et la félicite chaleureusement. Ce sera tout pour aujourd'hui. Elle a su me montrer son potentiel et j'espère qu'elle en fera de même demain devant ses acheteurs potentiels. Nous sortons du rond de longe côte et côte et repartons vers le domaine que nous avons laissé une heure auparavant.
De retour aujourd'hui encore avec Butterfly ! Aujourd'hui, je comptais bien valider une nouvelle étape de ce débourrage : la longe. Je vais le longer tout équipé, pour qu'il commence à vraiment s'y habituer. Bien sûr, je vais garder un temps de séance très raisonnable, pas plus de 20 minutes. Avant toute chose, je fais un pansage assez rapide à l'étalon en vérifiant bien qu'il n'a pas de blessure vers le garrot, le passage de sangle et les pieds et qu'il accepte la présence de la chambrière autour de lui. Même s'il se montre toujours froid avec moi, il n'est pas méfiant et me laisse le manipuler : c'est sûr que puisqu'il n'a été habitué qu'à Pêche, voir une autre personne s'occuper de lui doit lui faire bizarre ! Après cela, je mène Butterfly au rond de longe pour qu'il puisse y évoluer sans contrainte et qu'en plus, il lâche un peu de gaz avant la séance. Quand je détache la longe, l'haflinger part au trot et se pavane en levant bien les jambes, l'encolure bien haute. Je remarque du coup de l’œil des cavalières passant tout proche du rond : aucun doute qu'elles montent des juments pour que Butterfly ait une telle réaction. Je dois bien reconnaître qu'il est très beau. Aucun doute qu'il va être un tombeur !
Je laisse donc Butterfly faire le mariolle pendant que je vais chercher tout son harnachement, ainsi que la chambrière que j'avais laissé au domaine de l'Azalée, une grande longe et des gants afin d'éviter d'avoir les mains brûlées si Butterfly tire trop sur la longe. Je pose tout cela près de la barre d'attache, positionnée toute proche du rond de longe. Je pars également me chercher un petit café et le déguste en regardant faire l'alezan. Au bout d'un certain, il arrête de tourner en rond et baisse son encolure pour venir raser le signe, marquant la fin de la détente pour lui et le début du travail. J'entre donc dans le rond avec un licol. Me voyant arriver, Butterfly décide de me faire tourner un peu en bourrique, mais il n'en a pas le temps. Attrapant rapidement la crinière, je le force à rester près de moi et lui met le licol d'un seul geste. Mon ravissement contraste avec son mécontentement. « Bah ouais mon grand, j'avais bien prévu le coup ! » Je le mène alors à l'extérieur et commence à lui mettre son harnachement. Je commence par tapis et selle. Cela semble parfaitement acquis, mais je reste très prudente quant au sanglage et lui fait faire quelques pas autour du rond entre chaque trou supplémentaire. Je lui enfile ensuite son caveçon et lui passe le filet sans muserolle. Je suis étonnée à la vitesse à laquelle il l'accepte dans sa bouche : aucun doute qu'il se rappelle encore du goût du miel et qu'il pensait qu'il y aurait encore droit ce coup-ci. « Et non, désolée mon grand » Me sentant un peu coupable malgré moi, ayant l'impression de l'avoir piégé, j'essaie de me rattraper avec des caresses.
Enfin nous rentrons dans le rond de longe, mais cette fois-ci, pour travailler ! Si Butterfly a été plutôt mou quand je l'ai pansé et amené au rond la première fois, il semble maintenant bien plus réveillé ! Pour commencer je le fais marcher à côté de moi au pas et au deux mains. Même s'il se montre (un peu trop ?) enthousiaste, il reste plus ou moins respectueux de ma bulle et respecte également mon épaule. Très rapidement, je lui fais prendre le trot. Sans doute que le poids de la selle lui donne une drôle d'impression, car il me fait plusieurs pas incertains avant revenir bien droit. Après un changement de main et quelques foulées supplémentaires de trot, nous revenons au pas, puis je mets en place la grande longe. Je refais marcher Butterfly puis me recule légèrement et progressivement pour me mettre vers son arrière main, tout en déroulant la longe sans tirer dessus. Butterfly ne comprend clairement pas. Il s'arrête, voyant que je ne suis plus à son épaule. Je me rapproche alors de nouveau et l'oblige à continuer de marcher. Nous recommençons cette sorte de yo-yo plusieurs fois. Je me recule de plus en plus, mais je reste relativement près pour bien l'encadrer, étant donné que c'est notre première séance de longe. Je le force constamment à garder la tracé et la vitesse. Pour changer de main, je décide d'abord de l'arrêter : je me place devant lui, quoique décalée par rapport à la piste. Butterfly comprend automatiquement. Je félicite, puis le fait changer de sens comme si j'avais une longe normale, pour ne pas le brusquer.
Cette fois-ci, je prends un peu plus de distance et le force à conserver de l'impulsion pour qu'il ne soit pas tenté de trop se tourner vers moi . Nous ne sommes pas encore dans une position idéale, mais cela ne pourra venir qu'avec le temps. Plusieurs fois, je me mets vers son avant main pour demander l'arrêt avant de revenir vers son arrière main et d'agiter la longe pour le forcer à avancer. Quand tout cela semble plus ou moins acquis, je décide à passer à l'allure supérieure car Butterfly doit commencer à s'ennuyer ferme. Après l'avoir ramené au milieu pour lui faire quelques caresses et le féliciter, je tente de le replacer sur la piste en le chassant avec la longe, mais il ne comprend pas. Je le place alors plus proche de la piste, et après plusieurs secondes d'effort, Butterfly accède à ma demande. C'est déjà un bon début. Je l'oblige à prendre un pas très actif en plaçant ma chambrière derrière lui, puis grâce à un appel de langue et l'ordre vocal « Butterfly, trotter ! » l'étalon passe à l'allure supérieure sans se faire prier. Je le félicite alors le laisse trotter à sa guise pendant quelques courtes minutes – enfin, courtes pour lui ! Alors que j'essaie très progressivement de le ramener vers un trot de travail, Butterfly décide de n'en faire qu'à sa tête et commence à accélérer. Tombant finalement dans le galop, il me fait une belle série de sauts de mouton. Voyant bien que je n'arriverais à rien tant qu'il n'aura pas fini, je le laisse faire. Finalement, j'arrive peu à peu à le ramener au grand trot, puis au trot de travail. Butterfly semble toujours se pavaner, levant bien haut les membres. Je réussis finalement à le ramener au pas, puis je change ma chambrière de main pour lui barrer la route. Instinctivement, il change de main et je le félicite
La séance ne doit pas s'éterniser, alors je demande rapidement un retour au trot. Cette fois-ci, Butterfly semble plus calme et j'arrive mieux à le gérer. On peut voir un changement d'attitude entre le début de séance et la fin : déjà, je suis bien plus éloigné de lui qu'au début, et ensuite, Butterfly me paraît plus relâché maintenant. Pour terminer en beauté, je fais prendre le galop à l'étalon, qui passe à l'allure supérieure joyeusement. Je le laisse faire, mais l'empêche par plusieurs fois de rétrécir son cercle et de revenir un peu vers moi en le chassant vers la piste : évidemment, puisque je ne peux courir à côté de lui pour l'accompagner, il faut que je laisse filer un peu de longe, ce qui laisse un peu plus – ou un peu trop ? - de liberté à Butterfly. M'enfin, c'est comme ça qu'il apprendra. Je le ramène au trot puis au pas. Je suis très contente de Butterfly, nous avons bien travaillés. Maintenant, il ne restera qu'à monter la bête, et j'ai déjà une petite idée de qui fera le cobaye.
Je sais que j'ai déjà tous les points de longe, mais je trouve que sinon je vais trop vite dans les progrés donc j'aime pas x)
« Butterfly & Émilie »
Service : débourrage de Butterfly ~
Avant dernière étape aujourd'hui, et je vais pouvoir me venger ! En effet, nous sommes partis pour accomplir la grande, la fameuse étape du sac à patate ! Et cette fois-ci, c'est pas moi qui m'y colle, mais bien Amy ! Nous arrivons donc toutes les deux au domaine de l'Azalée pour venir panser un peu Butterfly avant le travail, et qu'il s'habitue un peu à Amy qu'il n'a jamais vu. Déjà que ce n'est pas l'amour fou entre nous, je ne pense pas qu'Amy va réussir à se faire aimer de lui en une séance, surtout avec ce qui est prévu aujourd'hui. Nous faisons donc un bon pansage en oubliant aucun endroit stratégique : la garrot, le passage de sangle, les jambes. Comme hier, je vais ensuite mettre Butterfly dans le rond de longe pour qu'il lâche un peu de gaz avant l'étape fatidique qui l'attend. Quand je le laisse, Butterfly part en jolis sauts de mouton. Je regarde Amy avec un grand sourire, et elle se renfrogne : et ouais ma grande, ça va être pareil quand tu seras dessus !
Après une toute petite demi-heure, nous revenons voir l'étalon pour l'harnacher. Encore une fois, il ne semble pas spécialement pressé que je l'attrape, mais je suis plus vive que lui et il n'a pas le temps de tourner en rond au grand trot dans le rond de longe pour que je ne puisse l'approcher. Je suis ensuite satisfaite de voir que mettre le harnachement n'est maintenant qu'une formalité, même si Butterfly aime toujours bien venir mâchouiller le coin du tapis. Pour le moment, j'enlève les étrivières et les étriers, mais les gardent avec moi. Nous entrons donc de nouveau dans le rond de longe. Directement, je le chasse sur le cercle. C'est déjà bien mieux qu'hier : si Butterfly se fait un peu hésitant, il part tout de même sur la piste quand j'agite la longe et le chasse. Nous reprenons ce que nous avons fait hier, à savoir du pas du trot et du galop. Je force Butterfly à avoir de l'impulsion mais à rester le plus calme et relâché possible. Après plusieurs transitions pas-arrêt/arrêt-pas, je lui fais prendre le trot, puis le galop. Inutile de dire que le passage au galop se fait avec une successions de sauts de moutons et de culs de coup. Je jette un coup d’œil à Amy à côté de moi : comme elle a l'air rassuré ! Le juste retour de bâton. Je le laisse galoper à sa guise avant de le ramener vers une allure un peu moins fouillis et de changer de main.
Maintenant que Butterfly est détendu aux trois allures, je le ramène au pas, puis l'arrête et le mène au milieu du rond de longe. Amy se rapproche de lui et le caresse. Elle a le visage impassible et il ne fait aucun doute qu'elle se contrôle pour ne pas paraître stresser devant Butterfly. Par ailleurs, cela semble fonctionner à merveille. Nous caressons longuement le poulain et Amy lui parle un peu pour l'habituer à sa voix sans doute. Finalement, il est l'heure d'arrêter de jouer et Amy se place alors du côté gauche de la selle. Moi, je tiens fermement la tête de Butterfly grâce au caveçon et aide Amy à se hisser. Évidemment, le premier contact n'est jamais simple : malgré le fait que je tienne bien sa tête, Butterfly, dans un premier temps, penche du côté gauche, avant de se rééquilibrer et de venir chasser ses hanches vers la droite pour fuir. Amy redescend aussitôt, ce qui a le don d'encore plus surprendre l'étalon. Nous finissons cependant par le calmoer toutes les deux à la voix et en le caressant. Je le replace bien droit, et nous recommençons à de nombreuses reprises, inlassablement. Finalement, Butterfly comprend qu'il n'a aucune raison de se défendre, car nous ne paraissons pas prête à lâcher l'affaire. Dans les derniers essais, j'arrive même à faire marcher l'alezan tandis qu'Amy se maintient tant bien que mal sur son dos.
Maintenant que ça, c'est fait, je laisse Butterfly se détendre un peu en le faisant un peu marcher. Au bout de quelques minutes, je juge que nous sommes prêts pour l'étape suivante. Je replace étrivières et étriers sur la selle et les descends de chaque côtés des flancs de l'étalon. De plus, je rattache également les rênes. Nous recommençons une ou deux fois cette histoire de sac à patate, puis j'intime à Amy qu'elle peut à présent se mettre en position « normale » sur la selle. Le visage fermé, elle s'exécute. Butterfly se montre plutôt calme, sans doute parce qu'il n'a pas le cœur de faire n'importe quoi avec ce poids supplémentaire sur le dos. Je caresse bien fort et lui donne même un bout de carotte qui traînait dans ma poche. Amy met ses pieds dans les étriers avec une douceur extrême, puis je commence à faire marcher un peu Butterfly autour du rond de longe. Amy prends les rênes en main et remonte dessus petit à petit, pour arriver à une longueur mi-long pour que Butterfly sente quand même le début d'une action de main sur sa bouche. Ça ne lui plaît pas forcément, mais je le tiens relativement fermement donc il ne peut pas trop protester. Après deux petit tour au pas et un changement de main, je laisse Amy commencer à agir légèrement plus sur bouche en lui demandant quelques tournants, pendant que moi même j'aide à la faire obéir en menant sa tête grâce à la longe.
Nous arrivons enfin à la fin de la séance que je juge être une séance vraiment très réussie. Butterfly s'est montré plutôt sage et conciliant ce qui est très agréable. Maintenant, il ne manquera plus qu'à laisser Amy se débrouiller seule avec lui, mais je ne m'inquiète pas : si elle manque parfois de confiance en elle, il ne fait aucun doute qu'elle est une très bonne cavalière. Nous laissons donc là dessus et nous caressons bien l'alezan. Nous enlevons ensuite son harnachement et le pansons en vitesse avant de l'amener faire un petit tour au paddock pour le récompenser de son attitude.