Séances dans la carrière avec Pêche

J'arrive à la carrière avec Promise. Maman nous suit, le sourire aux lèvres. Elle dit bonjour à tout le monde. La belle grise dresse la tête et observe son environnement. D'habitude, le haras est très calme mais aujourd'hui, jour de compétition, il est plutôt en pleine activité, mouvementé. Il y a de la musique, peu perceptible tellement les spectateurs sont bruyants. J'aperçois maioral qui me fait signe d'approcher alors je la rejoins.
« Coucou Pêche. Contente de voir que tu participes au concours. Tu peux aller là-bas, dans le paddock clôturé. Il est prévu pour l'échauffement des participants. Je vais devoir te laisser, j'ai pas mal de choses à régler alors bonne chance et à toute à l'heure ! »
« D'accord. Merci ! »
Sur ce, maioral me quitte en courant. Alors que j'entre dans le paddock, j'entends sa voix au micro.
« Bienvenue mesdames et messieurs. Bonjour à tous les concurrents. Nous allons bientôt ouvrir la compétition. C'est la troisième depuis que le Haras de Pado a ouvert ce 12 juillet 2014. Je suis très heureuse du résultat et merci à vous d'être venus si nombreux. Je laisse encore cinq minutes aux premiers participants pour finir l'échauffement et nous commencerons avec les poneys.  »
J'ai encore du temps avant mon passage car ils font d'abord passer les poneys. Or Promise est une jument. Il y a beaucoup de monde dans le paddock et Chocolat, une des directrices du haras, s'occupe des entrées et sorties. Je m'arrête à son niveau en attendant qu'une place se libère.
« Salut Pêche ! Prête pour la compétition ? »
« Oui. »
« Vas-y tu peux entrer. Bon courage ! »
« Merci Choco ! »
C'est le premier concours que je fais et je ne le regrette pas, je ne suis en aucun cas déçue par l'ambiance qui est juste GE-NI-ALE ! Je marche au pas sur la piste du paddock en faisant attention de ne pas rentrer dans un autre cavalier. Bien qu'il y ait beaucoup de bruit, Promise semble attentive.

Je revois les quelques exercices que j'ai travaillé la veille et voici venu le temps de mon passage. J'ai eu le temps de regarder le passage de certains concurrents et je sais exactement ce que je dois faire. J'avance au pas vers le jury et le salue. La cloche retentit et me voilà partie pour une série d'exercices demandés. D'abord la présentation de la monture. J'arrête Promise face au jury et la met d'aplomb. Il la regarde longuement et note beaucoup d'informations sur le feuille. Je pensais avoir fini quand un des juges se lève et s'approche de l'Oldenbourg. Il vérifie sa dentition, lève un à un ses membres et la touche un peu partout. Elle n'est pas sensible et ne bouge pas d'une oreille. Le juge a l'air satisfait et va se rasseoir. Vient le moment de présenter. Heureusement, le jury me demande la présentation en ligne droite, bien plus facile. Je n'ai qu'à faire un aller-retour au pas et un autre au trot, en veillant à toujours être à l'extérieur. La présentation finie, on me demande de toucher Promise un peu partout sans qu'elle ne bouge. Chose facile et bien vite terminée. Ensuite, on me donne un sac plastique. Comme la veille je m'y étais entraînée, la belle grise ne se soucie pas du bruit que fait l'objet. Puis voilà qu'on me donne un objet mou, plutôt froid. Je commence à le passer sur le dos de l'Oldenbourg qui tressaille. S'il te plaît tient bon, ne bouge pas. Ma demande a été entendue car elle n'a pas fait un seul pas. Je la caresse. Maintenant, je dois montrer au jury un reculer. Très simple ! La veille, Promise en a exécuté sans problème et celui d'aujourd'hui n'est qu'une formalité. Les juges finissent d'écrire sur leur carnet et m'annonce que j'ai cinq minutes pour leur montrer ce que je veux alors je décide de leur présenter le début de l'apprentissage du stick to me. Je marche et quand la longe se tend, je reste en mouvement sur place. Comme ma jument ne me rejoint pas, je lui donne un petit coup de stick sur la croupe et elle vient jusqu'à moi. Nous marchons côte à côte sans qu'elle ne me dépasse puis je décide de m'arrêter. Je fais onduler la longe et agite légèrement le stick devant le net de la belle jument qui s'immobilise à côté de moi. Je recommence une fois l'exercice en essayant de le faire sans l'aide de la longe et du stick. Les cinq minutes se sont écoulées. Je salue le jury et quitte la piste.

Je suis plutôt satisfaite de mon passage. Je caresse longuement Promise. maman nous rejoint. Elle est très fière de nous et du travail que nous avons fait en si peu de temps. J'emmène alors la belle grise brouter non loin de la carrière et pendant qu'elle se régale d'herbe bien fraîche, je regarde les derniers concurrents passer. La compétition vient de se finir alors tous les participants repartent avec leur monture. Moi aussi, je repars avec ma mère et Promise pour la rentrer dans son box.

J'entre dans la carrière montée sur le dos d'Hidalgo, l'étalon Quarter Horse dont maioral m'a donné la charge pour aujourd'hui. Elle m'a conseillé de ne pas le brusquer, de reprendre des exercices faciles pour lui faire reprendre l'habitude et si possible dans un endroit non couvert. J'ai respecté cette contrainte à la lettre, nous sommes dans la carrière même si le soleil n'est pas au rendez-vous. Nous ne sommes pas seuls. Il y a un autre couple cavalier/cheval mais ils ont l'air d'avoir terminé car la cavalière laisse sa monture marcher au pas rênes longues et celle-ci a beaucoup mouillé. Je marche au pas sur la piste qui est libre, veillant à mettre ma monture sur la main et à l'incurver afin de travailler son dos dans "le bon sens".

Après avoir marché aux deux mains pendant une bonne dizaine de minutes, je prends le trot. J'effectue de nombreuses voltes, demi-voltes, demi-voltes renversées et quelques doublés. Hidalgo a encore de bonnes bases de dressage : il ne se couche pas dans les virages, répond plutôt bien à la jambe... Je continue de trotter intégrant quelques diagonales et contre-changements de main dans ma détente. Cela fait vint minutes que nous sommes entrés dans le manège. La seule cavalière qui se trouvait dans la carrière est partie. Nous avons la surface pour nous tous seuls. J'en profite alors pour galoper. D'abord je ne réalise que des simples tours à cette allure puis j'exécute quelques cercles de 20 mètres de diamètre. Je galope aux deux mains, veillant toujours à être à juste, dans un galop cadencé. Hidalgo a un galop souple et engage parfaitement ses postérieurs. Après avoir fait trois ou quatre tours de galop à chaque main, je repasse le palomino au pas et le laisse souffler.

Je descends de cheval et installe quelques exercices : un slalom espacé, des portes, des bordures maraîchères et d'autres exercices sympas.  Je me remets en selle et commence gentiment à m'exercer sur ce que je viens d'installer. J'exécute plusieurs fois le slalom d'abord au pas puis au trot. Je passe entre les bordures maraîchères, parfois m'arrête dedans. Je réalise un petit parcours en passant entre des portes. J'alterne les petits jeux plusieurs fois pour qu'Hidalgo ne se lasse pas. Ensuite, je m'arrête dans un cercle que j'ai créé avec des bordures en bois et lâche les rênes. Quand le Quarter est resté dix secondes même plus sans chercher à bouger, je le félicite. J'ai aussi un gymkhana sur lequel je me dirige. Le but : ressortir du labyrinthe sans toucher une seule barre. A chaque virage, je ralentis ma monture afin de négocier le tournant et je sors sans avoir toucher une seule fois la barre. Je caresse chaleureusement le beau palomino et le laisse marcher rênes longues pour qu'il détende un peu son encolure. Je recommence les exercices encore une fois mais cette fois-ci avec les rênes dans une seule main. Après tout, c'est ce qu'on demande en western. Je réalise chaque jeu à merveille même avec la difficulté supplémentaire. Hidalgo a vraiment bien travaillé et je pense le laisser là-dessus pour sa première séance depuis des mois. Je descends, range le matériel sorti et repars à pied aux écuries où se trouve le box du Quarter.

J’entre dans la carrière. Le soleil est au rendez-vous. Une merveilleuse séance s’annonce. Je commence la détente au pas, pour le moment à califourchon. Je m’attache à bien monter dans les coins afin que  Promise réponde à ma jambe, à la placer et à l’incurver. J’introduis dans ma détente au pas des figures de manège, telles que des voltes, des doublés, des demi-voltes… Après avoir marché aux deux mains pendant une bonne dizaine de minutes, je prends le trot. J’effectue les mêmes exercices qu’au pas en y rajoutant des transitions au pas pour l’instant. J’exécute aussi quelques allongements dans les longueurs. Et bientôt, je réalise quelques cercles que je diminue, puis que j’agrandis, etc. Une fois que la belle grise est bien détendue et qu’elle répond à ma jambe, je repasse au pas et lui laisse les rênes longues pour qu’elle puisse souffler.

Voilà cinq minutes même plus que nous marchons au pas au milieu du manège. Promise a l’air d’avoir bien récupéré alors je reprends mes rênes et me remets sur la piste. Je place mes aides pour demander le galop à droite. Jambe intérieure à la sangle. OK. Jambe extérieure légèrement reculée. OK. On peut y aller. Petite pression des mollets. OK. Je galope sur la piste et exécute de temps en temps un cercle. Après deux ou trois tours, je repasse au pas et effectue une diagonale pour changer de main. Une fois à main gauche, je place mes aides à l’inverse de tout à l’heure : jambe gauche à la sangle et jambe droite légèrement reculée. Départ au galop du pas réussi avec brio. La belle grise prend un galop aérien. Comme à main droite, je réalise quelques voltes avant de repasser gentiment au pas, rênes longues.

Je décide de descendre de ma monture pour aller préparer un petit parcours que je devrais faire en amazone pour m’habituer à cette monte assez particulière. Je sors des plots, des barres… et installe un slalom, des portes, des bordures maraîchères, etc. Je me rapproche de Promise et remonte sur son dos. Une fois assise, je passe ma jambe droite par-dessus son encolure et me retrouve en amazone. Je demande le pas à la belle grise qui s’exécute immédiatement. Au début, bien que l’Oldenbourg soit irréprochable, je ne me sens pas très à l’aise. Il faut dire que ce n’est pas simple de tenir ainsi en équilibre. Je me demande comment faisaient les femmes autrefois pour monter de cette façon avec leurs grandes robes. Ce ne devait pas être pratique. Je marche quelques tours au pas pour m’acclimater à cette nouvelle monte. J’ai comme l’impression de ressembler à un funambule qui marche sur un fil.

C’est bien simple de marcher au pas sur la piste mais il faut passer aux choses sérieuses. Réaliser le parcours que j’ai installé en amazone. Je me dirige d’abord vers le slalom. J’écarte à chaque fois ma main pour faire tourner Promise entre les plots. La belle grise s’en sort très bien, ce qui n’est pas le cas pour moi, qui suis secouée dans tous les sens. Je me dirige ensuite vers le parcours de portes. Je dirige afin de passer entre toutes les portes sans en oublier une puis marche vers les bordures maraîchères dans lesquelles je m’arrête. Plus le temps passe et mieux je me débrouille. Je recommence plusieurs fois ces exercices afin de mettre pied à terre et d’installer un parcours de pony-games avec des petits plots à déplacer, des balles à prendre pour aller les déposer dans un seau, une bouteille de lessive à faire tomber. Il y a de quoi bien s’amuser.

Je me hisse de nouveau à cheval et me dirige vers le premier jeu : les petits plots à déplacer. A chaque fois qu’un plot se présente à moi, je le prends et le déplace sur le plot suivant, et ainsi de suite. Une fois tous les plots déplacés, j’exécute l’exercice des balles. J’attrape une balle, la dépose dans le seau situé un peu plus loin, fais la même chose avec la deuxième balle, la troisième, la quatrième… Je me dirige ensuite vers le seul jeu que je n’ai pas encore essayé. Je marche droit vers la bouteille et quand j’y suis presque ralentis. Promise dévie légèrement et manque de dégommer la bouteille. Je reviens une deuxième fois et cette fois-ci fait tomber la bouteille. Je recommence une ou deux fois les autres jeux.

Je me suis tellement bien amusée que le temps a passé vite, très vite. Voilà près d’une heure que je suis à cheval. Je décide de faire un ou deux tours de trot à chaque main avant d’arrêter la séance. J’effectue une légère pression de mollets et la belle grise prend le trot sur la piste. Bien qu’elle soit très confortable, je suis beaucoup secouée et manque de tomber à plusieurs reprises. Mais c’est déjà fini. Je me suis plutôt bien sortie et Promise a été géniale. Je descends, range le matériel puis rentre à pied suivie de ma jument.