Chevaux de Nighty

le 23.03.2020
Gabrielle & Arlequin

J'entre dans le rond de longe, Arlequin à mes côtés. Notre public s'installe sur le talus, Hélène préférant venir s'accouder à la barrière après avoir fermé la porte derrière moi. Je commence par marcher tranquillement l'étalon dans le rond, la longe détendue. Il reste à mon côté, son pas léger et actif comme à l'accoutumée. Je le guide sur quelques cercles et autres courbes, l'arrête parfois. Puis, ayant envie d'un peu plus de mouvement, je mets à trottiner et l'invite à me suivre. Je souris comme une imbécile pendant que nous trottons côte à côte. Le cheval que j'ai en demi-pension, le cheval dont le caractère correspond en tous points au mien, me suit avec entrain. J'ai très peu besoin de me servir du licol, les indications de mon corps et celles de mon stick lui suffisent presque toujours. Depuis tant d'années, je rêve d'avoir un cheval et de construire avec lui une relation solide, de visiter avec lui toute la région, de l'emmener sauter des fossés et des troncs dans la forêt, de jouer en liberté avec lui… Je n'ai jamais été aussi près de ce rêve. Hélène a laissé entendre que dans très peu de temps, peut-être seulement une semaine, je pourrai travailler seule avec Arlequin. Une telle liberté me donne des ailes.

Depuis le trot, j'immobilise le paint et, placée devant lui, je lui demande un reculer en agitant doucement ma longe de haut en bas. Joueur, il fait un pas vers moi et donne un petit coup de naseaux, très doux, dans mon ventre. Quelques rires s'élèvent du côté des spectateurs et je ne peux en retenir un à mon tour. Je repousse malgré tout avec fermeté Arlequin et réitère ma demande. Il finit par céder et je l'en félicite d'une grattouille sur le chanfrein qui semble le ravir. Nous repartons au trot et je m'amuse à faire varier la vitesse. Petit trot, trot moyen, course… L'entier réagit au quart de tour. Quelques minutes d'un tel jeu suffisent à m'essouffler et je repasse mon pie au pas, lui offrant de longues caresses quand il cède.

Je n'ai pas l'intention de faire une longue séance de travail, d'autant que la présence de mes parents et de Romane en plus d'Hélène, tous en train de me regarder, rend la chose un peu étrange. Je termine donc cette petite sortie très brève par quelques déplacements de hanches. A l'arrêt, je demande à Arlequin de décaler ses hanches à droite, en les poussant de mon énergie corporelle et des mouvement de mon stick dans l'air. Quand il répond positivement, je félicite et fais la même chose de l'autre côté. Il réagit vite, aimant tout de même avancer plus que de raison et ne se privant pas de faire quelques pas en avant en tournant ses hanches. Je l'arrête et recommence l'exercice, patiemment. Dès qu'il l'exécute correctement, je le félicite d'une caresse sur l'épaule et de la voix.

J'hésite à continuer mais Hélène m'annonce qu'elle doit aller s'occuper des petits qui commencent à arriver. Je ramène alors Arlequin dans la cour pour lui défaire ses pions et lui donner un rapide coup de brosse. Je prends le temps de le ramener dans son pré et de lui faire quelques papouilles avant de le laisser s'éloigner. Je reviens bientôt.

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