La jument brune semblait de bien mauvaise humeur depuis qu’elle était rentrée de concours. Romain lui avait laissé une journée de repos et avait tenté aujourd’hui un petit stretching mais il avait bien vite compris qu’il n’obtiendrait rien de bon d’elle ; ne préférant pas insister après l’effort fourni durant le weekend, il avait décidé de partir en balade à la place. L’effet sur la hollandaise avait été immédiat : dressant ses petites oreilles sombres haut sur son crâne, elle allait d’un pas rapide sur les chemins du domaine qu’elle commençait à connaître désormais. Sûre d’elle et franche dans son allure, elle laissait l’impression de savoir tout à fait ce qu’elle faisait et pour être honnête, son cavalier ne touchait qu’à peine les rênes : il lui faisait confiance en ce qu’elle ne démarrerait pas au quart de tour par peur d’un quelconque élément du paysage. D’un discret mouvement de jambe, il lui intima de tourner sur un sentier forestier, dans lequel Invidia s’engagea avant de reprendre de plus belle son pas, étendant son encolure. Naturellement, le pas de la KWPN avait quelque chose de léger ; Romain le savait néanmoins bien différent de leur pas de travail, et un peu précipité. La noiraude semblait avoir pris l’habitude de faire ses promenades au pas de course, peut-être aussi parce que son cavalier l’amenait souvent en balade dans ses mauvais jours, pour lui changer les idées et profiter de ses talents plus tard, lorsqu’elle serait disposée à lui laisser les exploiter. Parfois évidemment, il l’emmenait dehors sans autre raison que celle de prendre l’air, mais Invidia allait toujours bon train. C’était sans doute ainsi qu’elle préférait marcher.
La forêt semblait nue ; les arbres désormais, en ce début d’hiver, avaient perdus les dernières feuilles recouvrant les branches, ne laissant qu’un tas de feuilles mortes au pied de leur tronc et sur les bords des chemins. Romain aimait beaucoup les sentiers du domaine, pour la diversité qu’ils offraient, mais aussi parce qu’il les connaissait, désormais, par cœur : il y avait passé des journées entières, à pied ou à cheval, avec sa sœur, seul ou avec des amis. Il savait où chaque sentier menait, et ceux à éviter à certaines saisons de l’année ; ceux qui méritaient le plus un coup d’œil en une certaine période ou bien ceux idéals pour une galopade. Le domaine avait l’avantage d’être immense, en plus de chevaucher d’autres chemins que les cavaliers avaient le droit d’emprunter, ce qui laissait le choix en terme de balades : peu de chances de s’ennuyer à parcourir toujours un même panorama. Invidia Autem ne les avait encore pas tous vus, mais le brun lui devinait déjà des préférences ; de paire avec son allure allante, elle se plaisait davantage sur les chemins plats et faciles à pratiquer, afin de ne pas être restreinte dans ses mouvements. Il ne l’y avait emmenée qu’une fois puisqu’il commençait à faire un peu trop froid pour s’y rendre mais elle avait aussi apprécié tremper les sabots dans le lac et longer le petit ruisseau de la forêt. Ce serait, cependant, plus agréable dans les beaux jours, alors il se cantonnait pour l’instant aux seuls sentiers secs et qui ne craignaient pas trop d’être glissant même après le passage de la pluie.
Bientôt, la hollandaise pointa ses jolies oreilles vers l’arrière, manifestement agacée pour une raison obscure. Romain n’en tint pas trop compte ; dans ses jours "sans", elle savait se montrer réellement exécrable. Il remonta ses doigts sur les rênes juste assez pour pouvoir appeler à un minimum de contrôle si elle décidait soudain de partir au trot. Il était presque sûr qu’elle ne le ferait pas tant qu’il ne lui demandait pas de lui-même, surtout qu’elle était plutôt du genre imperturbable en extérieur, mais il ne prétendait pas à la connaître sur le bout des doigts, encore, même s’il en découvrait de moins en moins chaque jour et qu’il savait de plus en plus prédire ses faits et gestes. Finalement, elle revint s’intéresser à l’horizon et dressa à nouveau ses oreilles, curieuse d’un quelconque oiseau qui passait au loin dans son champ de vision. Ralentissant sa course ces courtes secondes, elle finit par reprendre son allure, s’enfonçant dans le sentier. Son cavalier finit par reprendre ses rênes doucement pour la guider hors du bois, et sur un chemin longeant un champ, où il savait qu’il pouvait trotter et galoper un peu histoire de laisser la noiraude dépenser son énergie. Il prenait soin de changer d’endroit à chaque fois, et de ne pas toujours galoper au même endroit : si certains endroits étaient plus propices à la cavalcade que d’autres, il préférait ne pas laisser prendre l’habitude à aucun de ses chevaux de toujours partir au même endroit pour minimiser les risques de se faire embarquer soudainement.
Invidia n’était pas bête cependant ; si elle savait qu’ils allaient pouvoir galoper, le devinant de la longue route qui s’étendait devant eux, elle n’en fit rien, attendant que son cavalier lui en donne l’autorisation. Il la laissa mariner un peu, ce qui eut le don de l’agacer, mais si elle coucha un peu les oreilles, elle garda son pas ; enfin, elle fut récompensée de sa patience lorsqu’elle sentit le talon de son partenaire reculer et se fermer sur son flanc, et la hollandaise ne se fit pas prier pour partir au galop, avec sa grâce naturelle – quoique un peu travaillée pour être plus convenable aux yeux des juges désormais, et plus aussi authentique que celle qu’elle arborait pouliche – et allongeant un peu sa foulée comme elle savait qu’elle en avait le droit tant qu’elle ne pesait pas sur le mors, elle se laissa aller à sa galopade. Romain se souleva un peu de ses étriers, même si sa selle n’était pas vraiment propice à cette position, et laissa sa jument filer à travers les sentiers longeant les champs. La KWPN étendit son encolure, grisée par sa course mais toujours attentive aux directives de son partenaire ; il lui fallut bientôt cependant ralentir l’allure, et le brun lui concéda le trot sur le chemin du retour, comme le sentier qu’ils empruntaient pour rentrer était dégagé. Elle était étonnamment bien moins pressée aux allures supérieures qu’au pas, trottant presque un peu mollement lorsque le domaine réapparut dans le champ de vision du couple, et se laissant finalement aller à un pas bien plus posé lorsqu’ils dépassèrent l’entrée du domaine, soufflant fort des naseaux qu’elle laissa frôler la route, libérée des rênes que Romain ne tenait plus que d’un doigt. Elle n’était pas humide, ce genre de course étant bien loin d’entacher son endurance désormais mais se laissa volontiers arrêter dans la carrière pour que le brun mette pied à terre, lui emboîtant ensuite le pas lorsqu’ils se dirigèrent vers les stalles de pansage.
Il y a beaucoup à visiter, et peu à la fois. Les environs où se balader avec un cheval sont immenses, mais se ressemblent un peu tous, au fond : des champs à perte de vue. Vincent préfère ne pas s’aventurer trop loin pour rester prudent, même s’il fait confiance à la shire ; il enfonce son téléphone portable dans sa poche et puis prend le chemin de terre qui quitte le domaine. Comme il n’est pas familier du paysage, il se contentera de prendre un chemin qu’il a déjà parcouru avec sa chienne et son grand-père ; il ne pourrait pas raisonnablement se perdre puisqu’il verrait toujours les fermes à l’horizon et saurait reconnaître la propriété de Jean mais mieux vaut prévenir que guérir, alors quelques mètres plus loin lorsque leur route débouche sur deux sentiers, il choisit celui de gauche qu’il connaît un peu mieux. Il marche à hauteur de la tête de la jument, qui a les oreilles dressées, et est aux aguets ; elle semble plutôt satisfaite de partir marcher. Le gamin n’en attend pas davantage ; il veut juste se dégourdir les jambes avant qu’il ne fasse sombre. En réalité, le jour décline déjà mais au vu du soleil, il a encore un peu de temps avant qu’il ne commence véritablement à faire noir. Brave Heart a un bon pas, même si elle ne vient jamais précéder le blond. L’allure lui convient cependant : il préfère marcher vite, lui aussi.
Le chemin n’est pas d’une grande qualité. Il est caillouteux et pas très nivelé ; mais la shire ne craint rien. Ses pieds nus sont bien adaptés à ce terrain et elle ne faiblit jamais dans son pas, ses sabots s’adaptant au terrain. Elle dégage réellement quelque chose : une force, une puissance, quelque chose qui impose le respect mais qui met en confiance en même temps. Son imposante stature en est sans doute une raison, mais Vincent sait qu’elle a un effet apaisant sur lui, sans savoir y mettre de mot ou de sensation tout à fait ; elle a juste un calme qui se transmet. Sa compagnie est agréable. Si elle était humaine, il l’imaginerait ressembler à son grand-père : une force tranquille, de peu de mots mais d’une grande sagesse. Elle a du vécu, cela se ressent dans son regard. Le gamin n’a pas su dire, en premier lieu, pourquoi il la préférait elle aux autres juments, et même au poulain, mais il pense savoir désormais : c’est cette aura. Il se rend compte que, perdu dans ses pensées, ses pas ont faibli avec son allure. Dans son éternel instinct maternel, Brave Heart a ralenti sans un mot, se calant à la nouvelle cadence de son partenaire humain, foulant toujours le sentier avec sérénité. Elle est curieuse de ce qui l’entoure et observe le paysage qu’elle connaît pourtant déjà avec attention. Le blond pose sa main sur son garrot et passe distraitement ses doigts dans les crins gris à la base de l’encolure. C’est un mouvement dont elle est familière : ce n’est pas la première fois qu’il le fait. Un peu comme un rituel s’étant installé entre eux deux. Il laisse sa main sur son épaule, quelques instants, puis son bras retombe à ses côtés.
Vincent bifurque finalement pour contourner le champ qu’ils viennent de longer, enfonçant ses mains dans les poches de son manteau pour tenter d’y retrouver un peu de chaleur – il a les doigts congelés et de toute façon, la longe de la jument de trait est abandonnée depuis longtemps sur son encolure : il n’en a pas besoin pour qu’elle le suive. Il s’arrête parfois quand il prend à la baie silver l’envie d’arracher une touffe d’herbe ou de faire une pause mais elle se remet en route bien souvent au bout de quelques secondes seulement, son pas presque léger malgré l’épais modèle qu’il porte. Quand il la regarde, le blond trouve que son nom lui sied parfaitement ; Jean ne sait pas grand-chose de son passé mais elle porte une histoire avec elle. Lui s’interroge, mais il sait qu’il n’en saura jamais plus : elle aura toujours cette part d’inconnu. Au fond, qu’importe, l’instant même se déroule et c’est bien ce qui compte. Le gamin décide de cesser de s’occuper l’esprit à ces réflexions tant qu’il est avec elle : il en aura bien le temps plus tard, une fois dans son lit. Pas que ça l’aidera davantage à trouver des réponses néanmoins. Il inspire, et puis regarde autour de lui. Le soleil est un peu plus bas, et le ciel un peu plus sombre. On y voit encore clair mais Vincent décide de rejoindre le chemin qui les mènera à la propriété. En traversant les champs par le chemin à leur droite, ils en ont de toute façon pour une dizaine de minutes au moins, ce qui lui laissera le temps de s’attarder à l’aire de pansage s’il le souhaite, et peut-être de retrouver Hobby après avoir remis la jument au pré et avant d’aller manger. La chienne n’a d’yeux que pour sa fratrie un peu comme il n’a d’yeux que pour Brave Heart et ses tâches, alors elle commence à lui manquer un peu, même s’il la sait très bien là où elle est et qu’elle n’est pas rancunière.
Finalement, ils foulent le chemin de terre qui les ramène au domaine. D’épaisses traces dessinées par les innombrables passages de pneus ont aplani la route, la rendant un peu plus praticable que les chemins entre les champs sur lesquels quasiment rien ne passe, ou alors, peu souvent. En contrepartie cependant, il n’y a plus une trace de verdure. Ce n’est pas très grave : Brave Heart a déjà dressé l’oreille et un puissant hennissement, venant de son pré, se fait entendre. Le môme sourit mais repose une main prudente sur la longe : il doit passer par l’aire de pansage avant de la laisser rejoindre ses compagnons de pré. Tandis qu’il attache vite-fait la jument, il aperçoit passer son grand-père, qui lui accorde un signe avant de continuer dans sa direction. Vincent lui rend son salut, et le regarde disparaître dans le bâtiment qui stocke le foin. Finalement, il se remet à prendre soin de la shire : il ne passe qu’un coup de brosse et cure ses sabots, puisqu’elle est déjà plus ou moins propre de son pansage avant la balade. Un instant, il croise le regard intelligent de l’animal, et se sent soudain gonflé d’un sentiment indescriptible ; il est heureux, plus ici que n’importe où ailleurs.
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Mar 12 Jan - 15:01
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Kyare
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Mar 26 Jan - 19:59
winter vines
shut up & zacchary
domaine d'istalri, champs & vignes, début d'après-midi
Shut Up marchait d’un bon pas, les oreilles alertes au moindre bruit se faisant entendre, mais pas pour autant nerveuse ; elle n’appréhendait plus son environnement qu’elle connaissait à connaître par cœur désormais, cependant son cavalier lui sentait une certaine envie d’accélérer, anticipant déjà un peu la suite. S’il prenait soin de ne pas toujours trotter sur les mêmes sentiers, Zacchary ne pouvait pas tellement tenir rigueur de l’envie de se dépenser de sa baie, ainsi il ne l’ennuyait pas tant qu’elle restait au pas pour s’échauffer correctement. Sa crinière noire, un peu trop longue, rebondissant au rythme soutenu de ses pas, la croisée s’engagea sur un sentier un peu plus plat que celui qu’ils venaient de quitter, où ils pourraient trotter plus convenablement. Le temps était clair et le terrain sec, ce qui était assez plaisant en cette saison où la pluie était assez fréquente ; il était plus délicat en hiver d’amener ce type d’exercice en extérieur, bien que les trottings soient plutôt essentiels dans le travail de ses chevaux. En ce début d’après-midi, le jeune homme était plutôt satisfait de pouvoir prendre l’air un peu. En continuant à s’enfoncer dans le bois puis en descendant le long des champs, ils pourraient passer à côté des vignes avant de commencer à prendre le chemin du retour, ce qui lui faisait une belle boucle de taille idéale pour son programme et pour permettre la récupération en rentrant au domaine par la suite.
La petite baie ayant bien marché au préalable, Zacchary ferma son talon sur ses flancs, et simultanément son pouce sur le chronomètre de son téléphone qui se mit en route tandis que la croisée s’élançait, oreilles dressées, dans un trot rythmé, ravie de pouvoir enfin prendre l’allure supérieure. Il ne la laissa pas s’emballer cependant : elle devait tenir sur la durée, et non couvrir la distance le plus rapidement possible. Shut Up était à un âge où elle était déjà expérimentée et connaissait son boulot, ainsi son programme était bien moins chargé en pauses que ceux que Zacchary pouvait imposer à ses plus jeunes montures, et était plus axé sur de longues plages de trot – ou de galop – suivies de temps de récupération au pas. Elle se cala finalement sur un trot de croisière, pas particulièrement rapide mais efficace dans le sens où elle avait ramené ses postérieurs sous la masse, tendant son dos. Le jeune homme lui laissa les rênes un peu lâches, ne gardant qu’un contact léger pour qu’elle puisse positionner sa tête comme elle le souhaitait ; ça n’avait pas trop d’importance tant qu’elle travaillait correctement sa ligne du dessus. Ils traversèrent ainsi comme prévu le sentier passant dans le bois, et débouchèrent au milieu de champs au bout de quelques minutes à cette même allure, sur un terrain un peu moins plat mais qui restait praticable – cela allait juste demander davantage d’effort à la baie lorsque la pente était montante. Finalement, la première alarme sonna et il fit ralentir sa jument, qui repassa au pas actif en étendant un peu son encolure, pas encore fatiguée mais prenant la pause avec sagesse. Elle savait très bien qu’il lui était bénéfique de profiter de ces temps de récupération pour la suite.
Pas loin derrière le second champ qu’ils longeaient, se trouvaient les vignes du domaine ; on pouvait même apercevoir en plissant un peu les yeux le château, mais Zacchary n’avait pas pour but de s’y rendre, plutôt de longer les vignes par le chemin le plus long afin d’en faire le tour au trot, puisque déjà le temps de récupération touchait à sa fin. En entendant l’alarme, la baie anticipa et se rassembla un peu, n’attendant que la permission de son cavalier pour reprendre le trot, qui lui donna bien assez tôt par le biais d’une simple pression sur ses flancs. Shut Up reprit son allure encore un peu plus tranquille, mais toujours au travail, levant les oreilles alors que le jeune homme regardait les cultures l’entourant. En cette saison, la vigne n’était pas tellement un franc spectacle, plutôt une triste infinité de petits troncs nus reliés entre eux, et il avait hâte que le printemps revienne pour remettre un peu de couleur dans le paysage. Shut Up gardait une allure constante, ne faiblissant pas malgré la durée de l’effort ; les vignes défilaient et bientôt, ils en avaient fait le tour, alors qu’il était l’heure de repasser au pas une deuxième fois. Zacchary caressa sa monture qui souffla, un peu moins fraîche qu’au début mais largement assez pour réussir la dernière plage de trot dans les minutes à venir ; ils s’engagèrent à nouveau sur le sentier d’où ils venaient, dans le même sens afin de rejoindre le domaine par la continuité du chemin et non en faisant demi-tour. Shut Up allongea un peu sa foulée en reconnaissant le domaine à l’horizon, mais son cavalier ne lui fit pas prendre le chemin le plus direct, bifurquant à la place le long d’une route de terre bordant une forêt qui entourait elle-même la partie "château" du domaine, la séparant des installations équestres. Il ne pouvait pas décemment se plaindre de son cadre de vie : c’était assez idyllique, et les chemins de balade étaient multiples. Il n’y avait que la météo qui, en cette région, n’était pas toujours clémente, mais du reste, il était bien logé.
La croisée reprit le trot à la demande de Zacchary, s’engageant sur sa dernière session à cette allure de cette sortie. Elle était encore un peu plus longue que les précédentes, ainsi son cavalier s’assura-t-il qu’elle se ménageait un minimum pour tenir correctement tout le long, mais il avait déjà fait un tel programme avec la baie et ne doutait pas trop de sa capacité à tenir les longues minutes de trot, même sur ce chemin qui montait légèrement par moment. Finalement, l’alarme de son portable sonna une ultime fois, alors qu’ils s’engageait sur le chemin menant à l’entrée principale du domaine. Le jeune homme put ainsi faire repasser sa jument au pas juste avant de passer sur le sol bétonné, laissant Shut Up allonger son encolure désormais un peu humide sans toutefois lui permettre de trop s’amollir – l’allure devait être active pour une récupération efficace. Le temps de franchir l’entrée du domaine, elle avait déjà relevé un peu la tête, accélérant le pas en sachant très bien où son cavalier l’emmènerait avant de descendre. Il la laissa marcher d’elle-même jusqu’à la carrière avant de mettre pied à terre, puis attrapa ses rênes par-dessous l’encolure pour la mener jusqu’à l’écurie où il pourrait s’occuper d’elle et la faire sécher avant de lui permettre de rejoindre son pré.
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Mer 27 Jan - 18:17
J'ai beaucoup aimé ce résumé, et Shut Up quelle merveille de jument
+ 3 pts en balade + 3 pts en endurance + 7
Kyare
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Ven 26 Fév - 11:38
startling dog
die nacht & zacchary
domaine d'istalri, vignes & chemins, fin de matinée
Dernière arrivée au domaine, Die Nacht était une jeune jument avec de l’avenir. Pour sa première sortie hors du domaine, Zacchary ne comptait pas aller très loin, simplement faire un tour par les vignes pour qu’elle prenne l’air frais. Pleine de curiosité quant à ce nouvel environnement, elle ne cessait de mouvoir ses oreilles d’un côté et de l’autre, tête dressée. Son pas était plutôt tranquille, et le cavalier avait décidé de lui laisser les rênes assez longues, afin qu’elle ait l’encolure libre de ses mouvements. Il gardait toutefois une main avertie sur le bout des rênes, deux doigts de son autre main passé dans la boucle qui en sortait pour pouvoir rapidement les raccourcir en cas de besoin. Il savait la hollandaise sensible et ne connaissait pas encore tout à fait ses réactions à l’extérieur : mieux valait se montrer prudent. D’une jambe, il la fit tourner sur un chemin qui coupait les immenses vignes, la baie marquant un léger temps d’arrêt avant de bifurquer et s’engager sur ce nouveau sentier, toujours attentive à son entourage.
Comme le terrain y était plutôt propice, Zacchary pressa ses mollets contre les flancs de la jument brune, lui intimant de prendre le trot. Elle redressa les oreilles et s’exécuta, basculant dans un petit trot tranquille, quoiqu’il la sentait encore un peu tendue et aux aguets. Il remonta un peu ses doigts sur les rênes, les laissant toujours relativement lâches mais moins pendantes que précédemment, et se mettant à trotter enlevé pour son confort et celui de la jument. Arrivant au bout du long chemin, il décida de continuer à trotter dans les vignes, changeant de direction pour s’engager sur un chemin différent mais qui les faisait toujours évoluer aux travers de la plantation. Il la fit revenir au pas au bout de quelques minutes pour ne pas l’épuiser, gratifiant son encolure d’une caresse. Die Nacht tourna une oreille vers lui un instant, avant que cette dernière ne se reporte sur les bruits alentours. Comme ils bifurquaient à nouveau derrière une rangée de vignes palissées, elle marqua un nouveau temps d’arrêt, fixant un point au loin sans bouger, avant de décider que le sentier était sûr et de finalement accepter d’y mettre les pieds, reprenant son pas tranquille et son attitude curieuse de tout.
Finalement, ils arrivèrent au bout des vignes, pour longer la route qui menait au domaine par l’entrée principale. Encore une fois, la KWPN se montra un peu réticente à y aller, mais Zacchary la pressa un peu des mollets, et elle finit par accepter de marcher sur le bitume. Normalement, il y avait peu de passage à cette heure-ci, et la distance à parcourir sur la route ainsi n’était pas très longue, l’affaire de quelques minutes tout au plus avant de pénétrer dans le domaine et bifurquer hors du parking pour faire le tour par les chemins réservés aux piétons et aux chevaux. Le bruit des fers claquant à un rythme régulier sur le bitume était, bien que fort, plutôt apaisant, et le cavalier laissa à nouveau son flot de rênes se raccourcir un peu, laissant plus libre l’encolure de sa monture. Enfin, ils atteignirent l’entrée du domaine, et purent tourner court pour s’engager hors du parking dans un sentier de terre qui contournaient une bonne partie des bâtiments du domaine ; il voulait encore faire un petit tour pour faire galoper sa jument sur le terrain de cross à l’arrière des installations. Die Nacht ne connaissait pas encore ce dernier, mais en l’avisant, elle pressa néanmoins un peu le pas, sentant son cavalier se redresser un peu et raccourcir de nouveau ses rênes, établissant cette fois un vrai contact avec la bouche de la baie.
Il attendait encore un peu d’être sur le terrain avant de placer véritablement ses aides, cependant une masse noire et blanche déboula soudain de derrière un obstacle, se dirigeant à toute vitesse vers le couple. La hollandaise se pétrifia une fraction de seconde, puis souleva sa masse sur ses postérieurs et finalement fit un grand écart, Zacchary suivant de peu le mouvement avant qu’elle ne détale au galop, son cavalier la retenant tant bien que mal pour finalement parvenir à la faire ralentir un peu plus loin. Encore ronflante, la baie s’arrêta tendue, et se souleva une seconde fois pour pivoter sur ses postérieurs et faire demi-tour, faisant désormais face à l’objet de sa frayeur. La chose en question n’était autre que la border collie de Zacchary, qui s’était arrêtée et assise dans l’herbe un bâton à la gueule, penchant curieusement sa tête sur le côté, fixant la KWPN qui la jaugeait avec autant de surprise.
— C’est rien, allons. Tu la reconnais ?
Tout en marmonnant ces mots, Zacchary avait posé une main rassurante sur l’encolure de la jument, la grattant du bout des doigts, avant de lui demander de marcher vers la chienne, ce qu’elle fit finalement en se détendant, baissant le nez à hauteur de l’animal qui, après coup, lui était familier. Il fallait dire que si la border collie était connue de tous les chevaux du domaine, elle avait encore une mauvaise tendance à débouler un peu sans prévenir, bien que le temps l’ait assagie et qu’elle soit désormais plus encline à rester sage ou bien aller courir loin des chevaux. Néanmoins, si elle avait un bâton, elle jouait certainement avec quelqu’un – le cavalier se redressa et parcourut le terrain des yeux, trouvant finalement ce qu’il cherchait. Sa nièce arrivait en trottinant, une moue inscrite sur son visage.
— Désolée ! Je ne t’ai pas vue arriver, et elle s’est enfuie après avoir récupéré son bâton.
Il fit simplement un signe de la main à Rachel pour lui signifier que ce n’était pas grave. Die Nacht s’était désintéressée du chien, et le jeune homme décida finalement de rentrer aux côtés de sa nièce dans le domaine, mettant pied à terre devant l’écurie pour s’occuper de la jument baie et la remettre au pré pour la journée par la suite.
event 25Alors que vous étiez en balade, votre cheval est soudainement surpris par quelque chose. Qu'est-ce qui a bien pu l'effrayer ? (5 pts à miser)
Gravité avançait d’un bon pas, assurée et tranquille sur ce chemin qu’elle empruntait régulièrement lors de trottings. Sur son dos, sa cavalière lui avait laissé les rênes libres, posant une main sur sa cuisse tandis que l’autre tenait encore légèrement les rênes. La grise avait bien évolué sous sa selle, mais elle restait encore jeune et à former, ce que faisait cependant Honey avec plaisir. Elle connaissait, après tout, sa jument depuis le plus jeune âge – elles avaient fait un sacré long chemin, depuis. La belge prit bientôt le trot à la demande de sa cavalière. Ses oreilles blanches se tournant vers les bruits alentours, toujours alerte mais pas à l’œil. Elles s’enfoncèrent dans un petit bois, plutôt agréable en cette période de l’année ; il n’était pas très épais, cependant assez pour abriter plusieurs clairières et chemins. Remontant ses doigts sur les rênes, la blonde plaça ses aides et la BWP prit le galop, sa crinière noire se soulevant au rythme de la foulée qu’elle adopta sur le petit chemin. Honey ne la fit pas galoper ainsi très longtemps ; elle était encore jeune et il fallait la ménager, néanmoins ces quelques foulées suffirent à Gravité qui reprit le trot tranquillement un peu plus loin, puis finalement revint au pas, toujours de sa démarche enjouée.
La cavalière flatta son encolure, avisant bientôt de loin la petite clairière qui était sa destination. Elle y dirigea sa jument, et finalement, s’y arrêta, mettant pied à terre puis attachant sa jument à un arbre, troquant son filet contre un licol simple. Puis elle déposa son sac à dos dans l’herbe, installa une serviette et se laissa tomber sur de celle-ci pour sortir de son sac un sandwich et une petite bouteille d’eau. Elle déballa ce premier pour commencer à le manger sous le regard curieux de Gravité, qui posa son regard vers elle. Honey sourit en le sentant devenir un peu plus insistant au fur et à mesure que son sandwich rapetissait, et finalement, amusée, elle sortit la carotte que sa jument avait probablement repérée, sous l’observation devenue particulièrement intéressée de la jument belge. La blonde finit son sandwich d’une bouchée et prit une gorgée d’eau tout en tendant la carotte à la grise, qui croqua dedans sans se faire prier, et la finit sans mal. Elle posa à nouveau ses yeux bleus sur sa propriétaire, dans l’espoir qu’elle sorte une nouvelle carotte, mais cette dernière ne sembla pas le faire, occupée à entamer un second sandwich. Gravité se résolut à plonger son nez dans l’herbe, tandis que la cavalière finissait son repas de quelques bouchées supplémentaires, puis elle but une partie de sa bouteille d’eau avant de la ranger dans son sac à dos, qu’elle referma. Elle détacha ensuite sa jument, mais ne remonta pas à cheval : enfilant les bretelles de son sac, elle prit la longe et dirigea sa jument vers le chemin d’où elles venaient.
Marchant tranquillement, Gravité la suivait un peu plus curieuse, mais calant aisément son pas à celui de la bipède, respectueuse de ne pas la dépasser tel qu’on le lui avait inculqué. Cette dernière, lâchant l’une des bretelles qu’elle tenait d’une main, prit la longe dans cette dernière et de sa seconde main nouvellement libre, vint la poser sur l’encolure de la belge, peignait distraitement ses crins foncés. Elle était fière de ce qu’était devenu sa petite jument, mais avait encore plus hâte de voir ce que leur réservait l’avenir : après tout, il restait encore à la BWP de faire ses preuves en concours, quoique la blonde ne doute pas de son potentiel. Cependant, préférant prendre son temps, elle n’avait pas encore amené sa protégée sur un terrain de concours, bien que leur premier soit sans doute imminent désormais. Le travail de l’hiver se faisait déjà ressentir à l’obstacle et la forme de la grise s’était bien développée : elle avait gagné en muscle. Avec fierté, Honey regarda encore quelques instants sa jument marcher auprès d’elle, avant de se concentrer sur leur chemin : à pied, il leur faudrait un peu plus de temps pour rentrer qu’elles n’en avaient usé à l’aller.
event 25Pour la saint valentin vous décidez de faire une balade en tête à tête avec votre cheval, pique-nique à la clef ! (5pts dressage pour Nausicaa svp)
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Dim 28 Fév - 20:35
Une sortie assez reposante en somme!
objectif validé + 2 pts en confiance + 4 pts en balade + 8
cadeau màj
Kyare
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Dim 28 Fév - 23:39
nocturnal expedition
sueño & norah
haras de pado, chemins, soirée
Sueño observa d’un œil curieux la torche de la jeune fille s’enflammer, imperturbable. À côté d’elle, une amie de Norah faisait de même avec sa torche, son cheval réagissant un peu plus à la vue des flammes, mais ne paniquant pas réellement pour autant. En réalité, les deux étaient juste plutôt confus d’avoir été sortis de leur prés respectifs en pleine nuit, sous les gloussements excités de leurs gardiennes respectives. Norah avait hâte d’arpenter les chemins ainsi de nuit ; elle adorait l’ambiance nocturne et ce n’était pas sa première soirée passée au haras – et ce serait loin d’être la dernière, de surcroît. Enthousiaste, elle attrapa la longe de son entier et emboîta le pas à son amie, se dirigeant finalement à ses côtés, prenant soin de garder sa torche loin et de son cheval et de son amie. Se glissant au cœur des sentiers du haras, elles se mirent à discuter de tout et de rien, comme à leur habitude, s’extasiant de temps à autre sur l’ambiance donnée aux sentiers ainsi. L’isabelle était parfaitement sage ; il s’était rapidement acclimaté à sa nouvelle résidence et ne semblait pas trop gêné du brin de folie de sa gardienne, qui venait le voir quotidiennement, ne manquant jamais ce rendez-vous. Ainsi, il s’était fait à sa présence et à ses excentricités. Elle sourit et passa la main qui tenait la longe sur son encolure.
Le chemin était connu de tous, des deux humaines comme de leurs accompagnants équidés – mais tous semblèrent le redécouvrir, l’ibérique observant avec curiosité ce dernier. Marchant tranquillement, le petit groupe restait animé de la discussion entre Norah et son amie, tandis que les chevaux suivaient silencieusement, mais ils semblaient tout de même apprécier la balade. Finalement, après avoir atteint un certain point de leur chemin, les filles décidèrent de faire demi-tour et rentrer au haras, prenant toutefois leur temps. Les flammes éclairaient toujours aussi tranquillement le chemin de leur lueur orangée, et Sueño était toujours aussi sage aux côtés de sa cavalière. Il redressa néanmoins les oreilles en apercevant de nouveau le haras s’étendre devant eux, déjà un peu pressé de retourner à son paddock ; Norah le rappela gentiment à l’ordre. Arrivant finalement auprès des installations, pour la plupart éclairés, les filles éteignirent finalement les flambeaux, et séparèrent leurs chemins pour rentrer leurs chevaux respectifs au pré. Tout en se dirigeant vers le paddock de son isabelle, la jeune fille le regardait, un léger sourire au coin des lèvres. Ils auraient encore tant de souvenirs à créer.
event 25Avec les chevaux, pas question d'utiliser des bougies ! Mais que dites vous d'une balade aux flambeaux ? Que vous soyez en tête à tête ou à plusieurs, munissez vous de torches ou de lanternes pour éclairer votre sentier et parcourez vos chemins de balades préféré dans une ambiance nocturne. (1 saillie gratuite)
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Lun 1 Mar - 11:30
De nuit, tout semble différent, même les recoins que l'on connait comme sa poche!
+ 2 en confiance + 2 en balade
+ 3
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Kyare
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Dim 25 Avr - 23:37
sunny getaways
gravité & honey
haras de pado, forêt & champs, début d'après-midi
Le chronomètre enclenché, Honey commença à se lever puis se rasseoir dans la selle au rythme des foulées de la jument grise. Cette dernière, oreilles tournées vers l’horizon, particulièrement enthousiaste d’être au contact de la nature, avait pris un petit trot, quoique allant. Elles partaient toutes deux pour un petit trotting sans autre prétention que celle de maintenir la forme de la BWP, puisqu’il faisait régulièrement ensoleillé ces derniers temps et qu’il était donc plutôt agréable d’aller en forêt. Oreilles dressées, aux aguets, la jolie grise passa la première session de trot sans aucun mal, revenant au pas dans le calme lorsque la blonde le lui demanda, se rasseyant dans sa selle et faisant un long "oooh" pour lui intimer de revenir au pas, ce que la belge fit finalement après avoir foulé le chemin de son allure quelques mètres supplémentaires. La cavalière lança à nouveau le chronomètre, cette fois-ci pour compter les cinq minutes de pas séparant leur prochaine session de trot. Ces dernières écoulées, elle demanda à nouveau le trot à la grise, qui s’exécuta de bonne grâce, redressant de même les oreilles, guillerette, ce qui ne manqua pas d’arracher un sourire à la jeune femme. Elles continuèrent ainsi sur une bonne portion de chemin, attendant que le chronomètre sonne les neuf minutes qui marqueraient la fin de cette session de trot – enfin, ce dernier émit son petit bip aigu que Honey s’empressa d’arrêter, le remettant en route de nouveau pour compter cinq minutes de pas durant lesquelles elle laissa Gravité étendre un peu son encolure, veillant simplement à ce que son allure soit active. Elles bifurquèrent sur un champ, paysage un peu plus clair et tout aussi agréable, et la blonde relança bientôt sa jument au trot d’un claquement de langue qui se coupla d’une pression de mollets. Le chemin était plutôt long mais l’allure de la jument durant ces neuf dernières minutes de trotting les amenèrent tout de même de nouveau à apercevoir le haras au loin, juste au moment où le chronomètre sonnait une ultime fois et que la jeune femme ralentissait de nouveau, laissant souffler sa jument grise qui ne semblait pas avoir particulièrement souffert de cette petite mise en souffle.
event 27Réaliser un trotting en extérieur pour travailler l'endurance. (10pts dressage pour Nausicaa svp)
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Lun 26 Avr - 10:47
Gravité semble être pleine de délicatesse
+ 3 en endurance
+ 2 Objectif validé, cadeau MàJ!
Kyare
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Dim 2 Mai - 23:02
generosity embodied #1
vanilla sky & elijah
écurie x, champs, fin de matinée
Fidèle à lui-même, Vanilla Sky était attentif à la moindre demande de son cavalier. Comme il faisait particulièrement bon, le jeune garçon avait décidé de lui offrir une courte séance matinale dans les champs, avant l’épreuve qui les attendait en début d’après-midi. Il ne se faisait néanmoins pas trop de souci : s’il ne connaissait le petit morgan que depuis peu de temps, Elijah avait bien vite trouvé les boutons. L’isabelle était agréable et travailleur, en plus d’être jovial à pieds ; en soit, le brun n’aurait pu trouver monture plus convenable à ses attentes. L’échéance de l’après-midi le stressait un peu, comme tous les concours auxquels il avait participé, à vrai dire – c’était dans sa nature que de se préoccuper de ce genre d’évènements. Gardant l’entier à une allure modérée, Elijah se mit à lui demander un peu d’incurvation sur un grand cercle, qu’il n’eut pas de mal à obtenir d’une forme correcte malgré le terrain qui ne délimitait rien du tout comme une carrière aurait pu le faire – néanmoins, il n’avait pas eu de mal à avoir sa monture concentrée et aux ordres ; Vanilla Sky était réellement une merveille de générosité.
L’amenant sur un cercle plus grand, cette fois au galop, le brun le quitta sur une diagonale imaginaire, avant de reprendre un cercle dans l’autre sens, créant ainsi une forme de huit dans le sol, et cherchant une attitude incurvée au centre du cercle pour assouplir sa monture ; après deux tours de ce cercle, il revint à l’initial avec un changement de pied sur le point commun aux deux figures, que l’isabelle passa sans mal, repassant néanmoins au trot à la demande de son cavalier, pour venir s’incurver mais cette fois à contre-sens, vers l’extérieur du cercle. Flattant l’encolure du morgan, Elijah quitta sa figure de huit pour revenir sur une ligne droite, demandant quelques pas de côtés à gauche puis à droite ; puis finalement, le jeune homme, recoupant le chemin qu’il avait quitté pour s’installer dans le champ pour sa séance, revint sur un huit au trot, laissant Vanilla Sky étendre son encolure sur quelques foulées. Le but ici n’était pas de le fatiguer, simplement de le rendre disponible pour l’effort à venir – pour l’instant, le petit entier consentait à la tâche sans rechigner, semblait parfaitement se contenter de ce rythme.
Finalement, après quelques mobilisations supplémentaires, Elijah laissa le petit cheval reprendre le pas, flattant son encolure. Le morgan tourna une oreille au son de sa voix, curieux, et regagna tranquillement le chemin de balade, tête basse quelques instants avant de venir la relever pour s’intéresser de plus près au paysage. Le brun laissa sa main errer quelques instants à la base de la longue crinière noire de l’isabelle, la démêlant distraitement, tandis que sa monture le ramenait d’un pas enjoué vers le chemin des écuries ; il se sentait prêt pour l’échéance de l’après-midi, resterait à faire leurs preuves.
Le groupe marcha toute la matinée, traversant un bout de centre-ville animé avant de se retrouver dans un bois où l’ombre apportée par les arbres fit l’unanimité chez les randonneurs en herbe. Norah s’était placé au centre du groupe et l’isabelle marchait d’un bon pas, semblant apprécier cette petite sortie quoiqu’il tenta plusieurs fois d’arrêter les rênes à sa cavalière pour se permettre d’arracher une touffe d’herbe. La pause tant attendue n’arriva que vers treize heures ; le groupe s’arrêta dans une petite clairière, et chacun attacha son cheval avant que des groupes ne se forment et que tout le monde prenne son repas dans le bruit ambiant des conversations qui se formaient. La jeune fille n’avait pas oublié son gourmand de cheval et avait pris pour lui deux pommes généreuses qui firent le bonheur de l’isabelle, mais éveillèrent chez ses voisins une certaine jalousie. Une fois que tout le monde eut terminé son pique-nique et rangé ses affaires, on rassembla les déchets dans un sac plastique qu’un des randonneurs prit, et tout le monde se remit en route, certains peinant un peu plus que d’autres à se mettre à cheval – Norah pensa, avec amusement, qu’on voyait bien là qui étaient les cavaliers qui ne quittaient pas souvent le confort de la carrière et d’un montoir.
Ils s’engagèrent sur un chemin de terre bien plus à découvert que leur précédent trajet, mais la vue y était tout aussi agréable ; l’ibérique reprit son pas tranquille mais pas las, se positionnant comme lors de la matinée à côté du hongre de son amie, avec laquelle elle se remit à discuter. Il était prévu de rentrer au haras plus tard dand l’après-midi, en faisant une grande boucle et un détour par un autre village puis un grand bout de campagne, très joli notamment grâce aux champs de coquelicots qu’on y trouvait et qui faisait souvent le bonheur des photographes. Norah y était allée une fois avec Belle Iliade, mais ce n’était pas vraiment la saison et elle songea qu’il serait une bonne idée d’y emmener l’isabelle un jour pour s’y faire immortaliser. Le groupe finit par arriver dans le village qu’ils devaient traverser ; c’était une jolie bourgade dont les murs des habitations étaient jaunis par le temps, mais l’ambiance y semblait amicale ; chaque fois que la petite dizaine de cavaliers croisa une personne ou un autre groupe à pied, ils furent salués chaleureusement. Ce n’était pas inhabituel pour eux de voir des chevaux dans le coin – mais il devait être plus fréquents que les chevaux en question soient ceux des centres environs ; le haras de Pado était à une bonne trotte d’ici et Norah doutait que quiconque se rendait dans ce village-ci depuis le haras hors du cadre d’une randonnée.
Après avoir traversé tout le petit village, heureusement sans rencontrer de chiens, – Sueño en avait horreur – ils continuèrent sur le bitume, les fers et sabots nus claquant sur ce dernier dans un son que la jeune fille trouvait confortant. Il masquait un peu les conversations alors un certain, brouhaha s’était levé, mais il n’était pas désagréable ; au contraire, il était plein de vie comme le groupe l’était. Bifurquant sur un chemin de terre à l’ombre, le garçon en tête du groupe se retourna et proposa de trotter un peu. Après une concertation rapide entre tous les cavaliers, ils prirent le trot d’un accord commun, certains chevaux chauffant un peu à l’idée de se dégourdir les jambes ; le groupe ne trotta pas sur une longue distance, reprenant le pas dès lors qu’il arriva au bout du chemin de terre et revint à nouveau au soleil. Heureusement, la chaleur n’était pas étouffante aujourd’hui ; les quelques rayons de soleil étaient mêmes plutôt bienvenus, à condition de ne pas rester exposés trop longtemps. Tout le monde avait pensé à son écran solaire, alors en théorie, il ne devrait pas y avoir de drame le lendemain – surtout que prendre un coup de soleil en tenue d’équitation laissait des marques en général bien peu gracieuses. Certains chevaux avaient eu droit à leur crème aussi, mais de ce côté-là l’étudiante n’avait pas à s’en faire : Sueño n’avait pas de ladre et pas une peau fragile, à priori. Il n’y avait que les mouches pour l’agacer un peu.
Finalement, ils arrivèrent sur les chemins longeant les champs de coquelicots. C’était vraiment magnifique : les couleurs vives des fleurs sur le ciel clair et dégagé formait un contraste, et tout le monde oublia la fatigue commençant à s’installer pour s’arrêter prendre des photos. Norah et son amie se dégotèrent un coin pas trop à l’écart pour immortaliser elle aussi cette balade – elle joua d’abord les photographes en herbe (quoiqu’au bout de quelques années à jouer ladite photographe en herbe, elle maniait désormais plutôt bien l’appareil) puis ce fut à son tour de passer sous l’objectif avec sa monture. Elle s’autorisa une petite folie et enleva la selle puis les couettes de Sueño, brossant grossièrement de ses doigts la crinière pour que les démarcations des élastiques ne soient plus visibles, puis prit la pose à pied, et à cru sur l’entier, qui resta sage comme une image et se prit même au jeu après avoir reçu une friandise. Les filles durent reseller en quatrième vitesse pour ne pas faire attendre le groupe mais elles le rejoignirent en gloussant, fermant désormais la marche. Il y avait encore un peu de route pour attendre le haras de Pado, mais les chevaux semblaient tous assez en forme pour fournir ce dernier effort. Leur repos serait bien mérité.
Après une bonne demi-heure de marche supplémentaire, le haras se fit enfin voir au loin : il faisait encore parfaitement clair, grâce à la saison qui voulait qu’à dix-huit heures le soleil soit encore haut ; mais une certaine fatigue se faisait ressentir au sein du groupe qui fut pourtant unanime quant à la randonnée : déjà, certains voulaient en reprogrammer une. Norah sourit et participa aux discussions jusqu’à temps qu’elles se tarissent alors qu’ils passaient l’entrée du haras ; elle prit alors congé du groupe avec son amie et toutes deux décidèrent de se diriger vers les douches, heureusement libres.