Misspalikoa - HIPPODROME [2022]

résumé #01

→ défi résumé n°8 + mot bonus (vétérinaire)

Si Maritza était particulièrement enthousiaste à l'idée de prendre une charge un nouveau poulain tout juste sorti du débourrage, elle n'oubliait pourtant pas de vue l'essentiel : ses chevaux. Justement, en fin d'après-midi, Attrape-Moi avait quitté l'écurie en compagnie de deux autres pur-sang pour rejoindre l'hippodrome qui se trouvait à une heure de route des installations. Le patron des lieux l'avait donc tenu informé de sa bonne arrivée où elle avait retrouvé un box tout neuf. Comme toujours, les écuries étaient récurées à fond et désinfectées après chaque départ pour éviter un maximum de risque de contamination ou d'infection en cas de bactérie et autres virus. Le temps de rentrer le jeune cheval, et de monter dans son véhicule, la jeune femme avait malheureusement raté la visite vétérinaire de sa jument. Elle avait néanmoins eu un débriefing de son entraîneur qui l'avait totalement rassuré sur la parfaite disposition de sa jument à courir le lendemain. Et si elle n'avait pas pu être là lors de la prise en charge, c'était néanmoins à temps qu'elle arrivait pour son petit échauffement avant la séance du lendemain. Une sortie pour la mettre en route gentiment afin de s'assurer qu'elle était totalement prête pour le lendemain. Et puis, cela importait particulièrement à la brune puisqu'en tant que lad, elle n'était pas habilitée à la monter sur l'hippodrome. Elle ne pouvait pas être sur son dos, certes, mais ça ne l'empêcherait pas d'assister à l'échauffement avec le jockey du lendemain qui découvrait la baie pour la toute première fois.

En arrivant sur place justement, Attrape-Moi se rendait en direction de l'hippodrome. Sur la piste en herbe, son entraîneur aidait le jockey à se mettre en selle avant de le laisser ajuster les rênes et prendre son indépendance sur le dos de la jument qui, comme à son habitude, avançait d'un pas rapide, excitée par la simple idée de courir. Du haut de ses six ans, l'hippodrome elle le connaissait bien et elle ne se faisait pas d'idée quant à la raison de sa présence sur place. Rejoignant le bord de la lice, Maritza observait avec attention sa jument évoluer au pas pour commencer. Bientôt, l'entraîneur la rejoignait, le temps de donner quelques conseils avant le début de ce gros échauffement. Au bord de la carrière, ils discutaient de la course du lendemain. La jument était déclassée pour une reprise après trois mois sans côtoyer l'hippodrome. Elle courrait avec ses enfants, autrement dit, tous les chevaux présents dans la course du lendemain étaient moins bons qu'elle. Mais c'était une excellente manière de la remettre dans le bain dans une situation confortable. De plus, elle connaissait bien cet hippodrome et s'y sentait généralement très bien. Aucun doute qu'elle saurait se montrer bonne le lendemain, mais rien n'était toujours vraiment certains avec les chevaux. C'est donc de ça qu'ils discutaient tandis que de son côté, le jockey commençait gentiment à la mettre dans le travail pour apprendre un peu à la découvrir et à voir comment la senior de sa catégorie fonctionnait. C'était quelque chose qui dérangeait souvent Maritza, les jockeys devaient découvrir leurs chevaux parfois la veille, car tout le monde ne montait pas toujours les mêmes chevaux, et c'est quelque chose qu'elle aurait eu personnellement du mal à faire.

Lançant la jument au petit galop, l'homme laissait sa monture évoluer sur la piste en herbe en ligne droite, lui permettant par la même occasion de réveiller ses muscles. Par la même occasion, cette petite séance permettait de travailler le cœur de la jument qui se montrait de plutôt bonne volonté. Elle n'était pas le genre de partenaire qu'il était nécessaire de réveiller, au contraire, le but était plutôt de réussir à la canaliser. Visiblement assez expérimenté, le jockey avait un peu tâtonné avant de finalement réussir à trouver une manière efficace de canaliser la jument pour éviter qu'elle ne monte trop en pression et s'épuise inutilement. Entraîneur, propriétaire et jockey avaient convenu d'un échauffement similaire à celui employé avant la course, et Attrape-Moi s'en sortait plutôt sans encombre. Elle n'était pas déstabilisée par la présence de ce nouveau cavalier, encore inconnu au bataillon, et au contraire semblait s'y accommoder plutôt bien. Pendant deux milles mètres, la jument conservait un petit de galop soutenu mais pas pressé pour autant. Elle s'écoutait et semblait accepter de donner les commandes à son cavalier, bien qu'une irrépressible envie de partir à toute allure la tenaillait. Poursuivant sa course, le jockey permettait finalement à la baie d'accélérer sur deux cents mètres. Ainsi, il s'assurait que tout allait bien, et c'était bien le cas de la jument! Elle ne s'était pas faite prier, et à peine avait-il ouvert les doigts qu'elle avait allongée la foulée, couvrant plus de terrain et prenant de la vitesse par la même occasion. De quoi bien mettre en jambe la pur-sang avant sa course du lendemain matin!

Attrape-Moi n'était clairement pas le genre de jument qui nécessitait réellement d'être réveillée, un échauffement léger était donc plus adapté avec elle. Ainsi, l'homme la ramenait finalement au petit galop, caressant l'épaule de la baie qui se montrait toujours partante. Quoi qu'il en fût, Maritza était bel et bien rassurée d'avoir pu assister à cet échauffement et à cette découverte entre jockey et galopeur. Tout laissait à croire que la course se déroulerait sans encombre et comme toujours, elle tâcherait de ne pas en manquer une miette. Ramenant la jument au pas, elle ne manquait pas de l'attraper par les rênes pour la ramener jusqu'à son box, profitant de ce moment pour discuter un peu plus avec celui qui la guiderait le lendemain matin dans la catégorie 2 à laquelle elle était inscrite. Elle avait fait amplement confiance à son entraîneur pour le choix de l'engagement et elle savait qu'elle avait toutes ses chances. Même si elle n'avait pas été déclassée, la piste convenait parfaitement à la jument et elle était corde à droite, la main forte de la baie. Alors, s'est plutôt rassuré qu'elle reprenait le contrôle pour s'occuper de ses soins, notamment une douche, un peu de marche en bain et beaucoup d'eau pour la garder hydratée. Il n'y avait plus qu'à croiser les doigts pour qu'elle performe sur la piste quand elle serait face à ces adversaires.

résumé #02

→ mots bonus (féral)

Les oreilles de la jument baie s'affolaient sur sa tête. Observant l'agitation qui grimpait autour d'elle, elle secouait la tête comme pour se décharger des tensions qui l'envahissaient. Attrape-Moi remarquait à peine le léger tapis qu'on lui déposait sur le dos, bientôt suivi de la selle de course que Maritza sanglait d'un geste habitué. Entendant des bruits de pas derrière elle, la jument se tendait comme une corde d'arc, se retournant pour observer un grand hongre qui se dirigeait vers le rond de présentation où elle ne tarderait plus à faire son apparition. Alors que sa propriétaire déposait amicalement une main sur son épaule, elle se retournait brusquement, oreille en arrière, sur le point de mordre. Reconnaissant la jeune femme, elle se radoucissait, son regard trahissant une certaine gêne. Elle n'avait pas l'habitude de s'en prendre à celle qui était son repère dans ce genre de moment, mais une caresse sur le bout du nez parvint à la réconforter. La jeune femme ne tenait pas vraiment compte de son attitude, elle connaissait bien sa propriété et avait bien conscience qu'elle devenait parfois férale lorsque la course se faisait toute proche. Une heure auparavant son jockey l'avait sorti pour l'échauffer et comme elle s'y attendait, elle s'était montrée digne d'elle. Vive, un peu trop. Parfois, elle se demandait si la pur-sang avait conscience des enjeux qu'elle portait sur les épaules. La logique disait le contraire, mais son cœur lui assurait que si. Ce n'était pas grave si elle ne gagnait pas à chaque fois, seulement pour Attrape-Moi cela semblait être un enjeu si terrible qu'elle ne pouvait pas échouer. Alors Maritza tâchait de la détendre comme elle pouvait, mais l'horloge tournait et bien vite elle lui présentait son filet. Distraite il avait fallu faire un appel de langue pour lui rappeler qu'il fallait ouvrir la bouche afin d'y glisser le mors à olive qu'elle prenait sans rouspéter, trop occuper à jeter des yeux affolés autour d'elle.

Détachant la jument de l'anneau d'attache, Maritza tenait sa partenaire fermement par la bride. Allongeant sa foulée, la baie levait haut la tête, observant d'une manière très concernée ce qui se passait autour d'elle. Les passages des chevaux, la foule, la jeune femme n'aurait su dire si elle était grisée ou intimidée tant elle s'agitait au bout de la longe. Prenant place derrière une jument grise plus jeune qu'elle, la pur-sang trottait sur place, se plaçant de bais tandis qu'elle défilait sur le rond de présentation. Rejoignant le couple, l'homme qui devait la monter lors de sa course ne tardait pas à tenter de monter sur son dos. Rétive, Attrape-Moi levait la tête et bronchait tandis qu'il tâchait de s'installer sur son dos. Prenant sur elle, Maritza lui caressait l'épaule, faisant de son mieux pour la faire redescendre en pression. C'était bien peine perdue. N'ayant pas vu d'hippodrome depuis trois mois, Attrape-Moi était un bouchon de champagne prêt à sauter à n'importe quelle petite secousse. Jetant la tête en arrière, elle bondissait sur place, obligeant son jockey à s'accrocher à son encolure pour rester en selle. Aussi vite que possible le jeune homme attrapait les rênes et enfilait ses étriers, assis sur la petite selle les genoux pliés. Arrivant à l'entrée de piste, Maritza la lâchait finalement, voyant sa protégée s'élancer dans un petit galop enthousiaste, luttant contre le mors pour avoir gains de cause et filer à toute vitesse. Expérimenté sur son dos le jockey gérait parfaitement la situation, la contraignant à s'économiser, calée derrière la jument grise dont elle avait une belle vue sur la croupe depuis tout à l'heure. Tandis qu'elle avalait les trois cents mètres qui la séparait de la zone de départ, l'homme rappelait déjà les noms et les numéros dans le speaker de l'hippodrome, permettant aux parieurs de repérer où se situait leur mise. Par chance la baie avait tiré un numéro plutôt près de la corde, le numéro 4. Avec ça, elle avait assurément toutes les chances de son côté, seulement Maritza ne pouvait s'empêcher de sentir l'adrénaline monter en elle, et c'est toute fébrile qu'elle rejoignait l'entraîneur qui se trouvait derrière la lice en PVC.

Voyant les starting blocks approcher, Attrape-Moi commençait à grimper d'un nouveau cran dans son agitation. Mais cette fois-ci ce n'était plus de la peur, elle savait où elle était, elle savait pourquoi elle était là et était prête à donner toute son âme pour mener à bien sa mission. Fermement résolue à ne pas décevoir, elle mâchait son mors bruyamment, se laissant attraper plus ou moins docilement par l'homme qui avait la mission déterminante de la faire rentrer dans la stalle de départ. Pour une fois la baie portait mal son nom, se laissant empoigner par la bride tandis qu'on l'approchait des stalles de départ portatives vertes matelassées. Une petite appréhension et la voilà déjà en place. Elle sursauta lorsqu'on refermait la croupière derrière elle, commençant à piétiner. Autour d'elle les chevaux prenaient place. Autour d'elle tout semblait brusquement calme tandis que le speaker prononçait des mots qu'elle ne pouvait pas saisir. Si elle ne les saisissait pas, elle ne pouvait néanmoins pas s'empêcher de tendre l'oreille, comme personnellement interpelée par cette voix qui résonnait dans tout l'hippodrome. Sur l'estrade Maritza fixait avec inquiétude le starting-block. Encore de courtes secondes et tout se jouerait en peu de temps. Le silence se fit, un son de cloche retentit brusquement et les stalles s'ouvrirent sur des chevaux qui semblaient prêts à partir depuis leur naissance. Pas de faux départ, les oreilles d'Attrape-Moi avaient brusquement basculées avant de se jeter vers l'avant. Elle allait pouvoir montrer de quel bois elle se chauffait. Elle n'était pas n'importe qui, c'était le moment ou jamais de le prouver.

Corde à droite, la jument était à sa main forte, alors le temps de la lancer correctement, le jockey la rabattait près de la corde. Bien positionnée dans le peloton, la jument baie avançait avec détermination et certitude. Malgré tout, elle ne pouvait pas galoper à plein poumons toute la course, il était important de l'économiser pour les moments clefs. Luttant un peu contre la main, Attrape-Moi refusait pourtant de décélérer ne serait-ce qu'un peu, tâchant de conserver son rythme sans tenir compte de son jockey. Voyant un cheval la dépasser par la gauche, la baie se sentait piquée à vif mais décidait dans ce moment de faiblesse d'obtempérer avec l'homme qui devait la guider à la victoire. À moins que ça soit elle, la meneuse de ce binôme? Scotchée à son siège Maritza la voyait néanmoins progresser sur la piste. Dans le premier virage le jockey la poussait à reprendre l'avantage, et ça il ne fallait pas lui dire deux fois. Accélérant subitement, trouvant le bon équilibre, elle reprenait les devants de la course. Malgré sa longue pause, la difficulté était inexistante pour cette vétérane qui avait volontairement été déclassée pour lui faire reprendre les courses dans les meilleures conditions possibles. La remettre en difficulté n'aurait qu'abîmé son moral n'est-ce pas? Et à l'instant la jument se sentait pousser des ailes. Quittant le tournant, elle marquait déjà une certaine marge avec ses adversaires qui la tenaillaient tout de même de près. Le peloton n'était jamais loin et nul ne devait l'oublier. Baisser sa garde et c'était fini pour eux. Tâchant de l'économiser pour la fin, le jockey faisait tout de même ce qu'il pouvait pour la maîtriser sans la contrarier, et avec cette dame ce n'était pas évident. Alors elle poursuivait son chemin, entendant les foulées de ses concurrents juste derrière elle. Une nouvelle courbe se dessinait, permettant à la jument de se reposer un instant avant d'aborder la dernière ligne droite, celle qui déterminerait assurément le résultat de cette course.

Attendant les quatre cents derniers mètres, le couple se réservait, puis ce fut le moment de s'envoler. Levant le bras au niveau de l'épaule, la cravache s'abattait sur sa croupe, poussant la baie à allonger sa foulée. Soufflant à plein poumons dans un bruit de respiration saccadée, l'avant main tâchée de transpiration et de bave, Attrape-Moi scellait son destin en s'offrant la première place qu'avait tant attendue ceux qui l'avaient mené jusque-là. Bondissant sur ses jambes, Maritza se jetait dans les bras de son entraîneur. Malgré son arrêt lié à une petite blessure, elle n'avait rien perdu de son talent et la voilà finalement ici, à ce jour, première pour sa reprise. Si elle s'était attendue à ce qu'elle soit placée, la première place lui avait parût inaccessible. Attrape-Moi avait prouvé le contraire ce matin-là. Deux à deux elle descendait les marches de l'estrade, gagnant l'entrée de piste où elle retrouvait la jument transpirante. Pour célébrer sa victoire, on lui présentait un seau d'eau très largement acceptée, assoiffée par l'effort. Puis, le temps de lui enfiler sa banderole et de prendre quelques photos, il était temps pour elle de marcher pour récupérer, d'avoir une bonne douche pour refroidir les membres et d'être hydratée à gogo. Sa carrière était officiellement relancée, et elle commençait décidément sur le bon pied.

résumé #01

→ palier bleuet : Gagner 3 pts de compétences (discipline au choix) dans un seul résumé. [3 pts concours pour Not My Fault]

Mettant son pied dans l'étrier, Maritza se hissait sur le dos de l'étalon bai, s'assurant que la sangle était correctement ajustée avant de récupérer ses rênes. Obligée de le faire tourner sur place, l'étalon semblait s'impatienter, sachant bien ce qu'il allait faire aujourd'hui. Amusée, Maritza lui flattait l'épaule, jouant dans ses doigts pour l'aider à se détendre tandis que les autres lads se mettaient en selle à leur tour. Montant en pression, l'étalon trottinait sur place, ayant hâte de se lancer dans le travail. Lorsque tout le monde était enfin en selle, le lot de cinq chevaux se mettait donc en marche sur le chemin. Se plaçant en milieu de file, le bai progressait avec énergie, les oreilles bien droites sur sa tête et la nuque haut placée. Caressant son épaule, Maritza veillait tout de même à ce qu'il ne marche pas sur le camarade d'en face. Après tout, il était préférable de respecter les distances, ne serait-ce que question de sécurité. Mais Welcome Hammer n'était pas un cheval très difficile et il se laissait diriger sans difficulté, du moins jusqu'ici. La piste d'entraînement n'était pas très loin, et après une bonne dizaine de minutes de marche, le lot arrivait sur place. Flattant son épaule, elle se préparait à prendre le trot, une étape importante avant de commencer plus sérieusement leur entraînement. D'autant qu'aujourd'hui c'était un entraînement à l'obstacle, mieux valait donc s'assurer que les chevaux étaient correctement préparés. Laissant un peu de distance avec le cheval devant elle, elle laissait le bai partir, accompagnant son mouvement avec fluidité. Et même si l'étalon ne pensait qu'à galoper, il fallait admettre que jusqu'ici il était irréprochable.

Laissant les chevaux s'espacer un peu plus, Maritza permettait enfin à sa monture de prendre un petit galop, première étape mais des plus importantes dans ce début d'entraînement. Laissant l'étalon progresser sur la piste en sable, elle tâchait néanmoins de le contenir au maximum. Il aurait été particulièrement dommage de le laisser gaspiller toute son énergie, d'autant plus que ça n'aurait pas été très productif. Juste devant lui, un étalon alezan galopait, donnant à Welcome Hammer des envies de le dépasser. Néanmoins, son lad savait comment se montrer ferme et le maintenant fermement, mais gentiment au canter. Il pourrait réellement galoper plus tard! Elle le conservait ainsi pendant une quinzaine de minutes, usant de toute son énergie pour le garder à l'allure désirée, un vrai défi avec lui aujourd'hui. Visiblement, le froid lui piquait les fesses et il n'avait qu'une seule idée en tête : accélérer l'allure. Commençant à s'impatienter, le bai avait les fesses légères, et par chance, le cavalier de tête ne tardait plus à annoncer le départ au véritable galop. Bien content d'accélérer, ses oreilles basculaient de nouveau vers l'avant, allongeant sa foulée et dépassant finalement l'alezan qui l'embêtait tant jusqu'ici. Il était grand temps pour lui de montrer de quel bois il se chauffait, et concrètement, il trimballait un peu sa cavalière qui, le tenant avec seulement deux doigts, se voyait contrainte de mettre un peu de tension dans les rênes pour lui rappeler son existence. Et puis quoi encore, ne manquait plus qu'il l'embarque! Tâchant de garder le contrôle, elle réalisait plusieurs lignes droites sur le dos du bai, jusqu'à être enfin appelée par le cavalier de tête pour se réunir. Il allait être temps de passer au travail à l'obstacle.

Rejoignant le terrain où se trouvaient les vrais sauts, Welcome Hammer commençait à nouveau à s'impatienter. Le retenant du mieux qu'elle pouvait, Maritza tâchait d'écouter aussi attentivement que possible les indications du chef d'orchestre de leur entraînement avant d'enfin lancer sa monture dans un bon galop. Pour commencer, elle emmenait sa monture sauter un tronc d'arbre, que celui-ci franchissait d'un bon calculé. Le ramenant au pas, elle laissait sa place au prochain cheval, tournant ainsi durant quelques franchissements. Pour commencer, les chevaux sautaient toujours tout seul avant de se lancer sur une haie plus typique de ce qu'ils franchissaient en steeple-chase. Changement de profil ou pas, l'étalon restait toujours aussi motivé, galopant avec énergie, sautant avec bonne volonté et ne décélérant que contraint et forcé. À chaque fois, revenir dans un pas actif semblait un vrai calvaire pour l'étalon. Tournant sur une piste tracée autour d'un rond-point en herbe, les chevaux attendaient leurs tours, et dès que le dernier partant avant lui s'élançait, Welcome Hammer n'avait qu'une envie, bondir vers l'avant et s'élancer à son tour. Son calvaire était bientôt terminé, mais ce n'était pas de tout repos pour Maritza, c'était sûr. Ce n'est qu'une fois ces passages fait qu'ils se dirigeaient réellement vers l'enchaînement de haie. Deux par deux, les chevaux s'élançaient. Motivé par la grande jument baie à côté de lui, Welcome Hammer accélérait entre les obstacles, poussant sur ses postérieurs pour passer de l'autre côté avec assurance. S'il n'avait pas été le cheval aussi fabuleux sur le plat, c'était sans doute la meilleure idée pour de lui d'être reconverti vers le steeple-chase. Sur son dos, Maritza en était convaincu, cette décision était la meilleure pour lui, pour eux. Le sourire aux lèvres, c'est donc vraiment heureuse qu'elle le ramenait finalement au trot pour un retour au calme actif. Ne manquait plus qu'à prouver de quoi il était capable durant une course!

résumé #04

→ palier courage : lorsque votre cheval est enfin remis, il serait temps de se mettre à cheval et de le remettre en route. Racontez-nous comment se passe cette première séance suite à son arrêt. [2 pts concours pour Hocus Pocus – 1 pts concours pour Going Down To The Grave]

Au terme de quatre jours d’arrêt, le vétérinaire basé sur l’écurie d’entraînement avait finalement jugé Cecil My Lover comme apte à reprendre le travail. Son genou cicatrisait très vite et bien, de plus, elle n’était absolument pas gênée dans sa locomotion. Mentalement aussi, la belle avait repris du poil de la bête et Maritza avait bien remarqué son envie de reprendre son activité physique. Du haut de ses quatre ans, elle avait une certaine expérience et avait donc été intégrée dans un lot partant en milieu de matinée. Toute impatiente de voir ce qu’allait donner cette toute première séance avec elle, la Mexicaine avait réuni ses affaires ainsi que son sac de pansage avant de gagner le box de l’alezane. Comme à l’accoutumée, la jolie jument accueillait sa lad avec beaucoup d’amitié, passant la tête par-dessus son box, réclamant quelques caresses qu’il était bien difficile de lui refuser. Ayant un peu de temps devant elle, elle répondait positivement à sa demande avant de se glisser dans le box en sa compagnie. Assez polie, Cecil se reculait de deux pas, accordant un peu d’espace à la jeune femme qui la remerciait d’une caresse sur l’épaule avant de sortir sa brosse dure. Bouchonnant avec efficacité le poil court de la pur-sang anglais, Maritza s’appliquait, poursuivant bientôt avec la brosse douce pour achever le restant de son corps. S’équipant de son cure-pied, elle nettoyait un à un les sabots de sa partenaire avant de démêler sa crinière coupée sport. Il était désormais temps de la seller.

Le temps d’équiper la rouquine de son équipement quotidien, Maritza vissait sa bombe sur sa tête et ouvrait grand la porte du box, incitant Cecil My Lover à la suivre dans la cour qui était située juste en face de son box. Les différents chevaux du lot où elle avait été rattachée commençaient déjà se regrouper sur place, et si la jument semblait curieuse, elle n’avait pas l’air particulièrement agitée. Ayant déjà vu ses collègues dans le premier lot de la journée, elle se contentait d’un sourire avant de se concentrer plus sérieusement sur l’alezane qui se laissait prendre les antérieurs un à un sans broncher afin de réaliser quelques étirements avant de ressangler. Attentive à l’agitation générale autour d’elle, les oreilles de la pur-sang ne cessaient de bouger en tous sens, captant chaque son qui lui parvenait avec beaucoup d’intérêt sans pour autant sembler monter en pression. Accordant une dernière caresse sur l’encolure de sa partenaire, Maritza se servait finalement du montoir mit à disposition dans l’allée, qui était en réalité un vieux tronc d’arbre mis à disposition pour cet effet. S’asseyant avec toute la délicatesse dont elle était capable de faire preuve, elle passait ses pieds dans les étriers avant de flatter l’épaule de sa partenaire. Assise comme un petit crapaud sans la selle, elle attendait patiemment que l’heure du départ soit donnée, ce qui ne fut pas long à arriver.  

Restant à pied, l’homme qui assumait le double rôle d’entraîneur et d’employeur incitait le groupe à rejoindre la piste circulaire, située à deux pas des écuries pour plus de facilité. Aussitôt, le lot composé de six chevaux se mettait en route en direction de l’installation. En tête de file se trouvait un magnifique étalon bai, suivi d’une jument grise dont la robe était encore sombre et de la fameuse Cecil My Lover qui prenait naturellement sa place dans ce lot de chevaux qu’elle ne connaissait pourtant pas. En quelques minutes de marche, le lot atteignait finalement la fameuse piste circulaire en sable où chacun se mettait sur une petite ligne, prenant l’espace nécessaire pour finir de marcher correctement les chevaux. Avançant aux côtés de Maritza, l’homme ne manquait pas de l’interpeller, voulant prendre ses ressentis pour cette première séance sur la selle de l’alezane. « Comment tu sens ce premier entraînement avec elle ? » Laissant Cecil avancer d’un bon pas autour de lui, il ne fallait pas longtemps pour que la jeune femme réponde avec un enthousiasme non dissimulé. « Plutôt bien, elle a l’air d’une bonne bête. » Hochant la tête d’un air entendu, celui qui répondait au nom de Guillaume laissait finalement la Mexicaine poursuivre son entraînement, gardant tout de même un œil intéressé sur ce couple en formation.

Lorsque Guillaume annonçait l’heure de prendre le trot, la petite troupe s’exécutait. Adoptant une allure plutôt rebondie, mais agréable, Cecil My Lover ne semblait pas particulièrement nerveuse face à cet environnement qu’elle ne connaissait pas. Certes, elle lui avait déjà présenté le terrain en main la veille, mais elle était assez satisfaite de son comportement des plus académiques. Ses oreilles s’agitaient toujours sur sa tête, ne manquant jamais un bruit sans pour autant faire preuve de réticence. Confiante, Maritza ne manquait pas de lui accorder quelques caresses, de quoi renforcer l’appréhension déjà positive de la lad à son sujet. La séquence de trot se passait sans encombre pour elles, et cela promettait de bonnes choses pour la suite de l’entraînement. Passant à proximité, la jument grise, elle faisait preuve de plus de hargne et semblait plus contrariée d’être cantonnée à l’allure inférieure, obligeant son lad à la retenir autant qu’il le pouvait. Laissant la rouquine sur sa ligne, tâchant d’obtenir assez de rectitude, elle la récompensait néanmoins régulièrement. Petit à petit, Maritza avait l’impression que plus elle parlait à la jument avec une voix douce et confiante, plus l’attitude de la rouquine se montrait assurée. Sans doute avait-elle besoin d’être mise en confiance, mais pour l’instant, rien ne laissait présager quoi que ce soit de négatif à son sujet.

Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que Guillaume ne donne le départ aux couples. Ouvrant légèrement les doigts, Maritza libérait finalement la jument qui adoptait assez vite l’allure adéquate plutôt naturellement. Progressant sur la piste en sable dans un galop de chasse confortable, Cecil My Lover semblait concentré, ignorant presque les autres membres du lot autour d’elle. Assise dans sa selle, la jeune femme jouait dans ses doigts, gardant sa partenaire dans la bonne allure, particulièrement importante pour muscler les chevaux sur le long terme. Jusqu’ici, il fallait bien dire que Cecil se montrait particulièrement irréprochable, et le hochement de tête silencieux de Guillaume semblait confirmer les impressions de Maritza, la rouquine était prometteuse. Offrant une caresse à la volée, la Mexicaine restait concentrée sur son travail, ne tenant pas compte des chevaux autour d’elle pour se concentrer pleinement sur l’alezane qui poursuivait son galop de chasse sans difficulté apparente dans le bon tempo. Foulant la piste en sable, l’alezane se montrait efficace mais réservée, n'outrepassant jamais l’allure imposée par sa cavalière. Travailler avec elle promettait d’être agréable en tout cas, et c’est avec beaucoup de plaisir qu’elle s’imaginait déjà participer à son entraînement quotidien. Après plusieurs foulées supplémentaires, la jument décélérait sagement sous la demande de sa cavalière pour le temps de pause permettant notamment aux cavaliers d’échanger leur position de cavalier contre une position de jockey bien en équilibre sur les étriers.

Après quelques minutes, le signal fut à nouveau donné et c’est ainsi que le petit groupe se lançait dans un galop d’échauffement à forte allure nommée canter, similaire au galop adopté par les chevaux sur les pistes de courses pour l’emmener sur le départ. Bien en équilibre au-dessus de sa selle, la jeune femme laissait la jument progresser sur la piste en sable, ce que Cecil My Lover faisait avec sérieux. Suivant ses camarades, l’alezane ne semblait jamais perdre de sa concentration, comme si sa vie dépendait du bon déroulement de son échauffement. Accompagnant ses mouvements, sa lad avait encore du mal à imaginer que quelques jours avant, elle était arrivée stressée et épuisée d’un voyage chaotique qui lui avait coûté quatre jours d’arrêt imprévus. L’événement n’avait néanmoins pas semblé déranger la pur-sang qui poursuivait son entraînement dans une attitude des plus studieuses. Pas franchement déstabilisé par la mauvaise expérience passée, elle restait égale à ce qu’elle avait d’ores et déjà montré à Maritza à pied : une crème. Lui flattant l’épaule, sa lad tâchait d’ailleurs de lui parler beaucoup avec une voix douce et assurée, ce qui semblait produire un certain apaisement chez la jument qui se mettait parfois en légère tension sans raison apparente lors des changements d’allure alors qu’elle était pourtant bien confiante une fois installée dans son galop.

Une bonne heure s’était finalement écoulée depuis le début de cet entraînement et Guillaume décida de clôturer cette session. Ayant bien entendu l’ordre de leur entraîneur, les différents cavaliers ramenaient leurs montures au trot sur quelques mètres avant de les laisser reprendre le pas. Caressant farouchement l’encolure de l’alezane, Maritza s’immobilisait finalement à côté de lui. « Elle a été super ! » Un sourire en guise de réponse, l’homme la laissait la dépasser pour se remettre en file indienne derrière les autres chevaux, leur emboîtant le pas en laissant l’hippodrome ouvert pour le dernier lot qui allait partir dans une dizaine de minutes. Rejoignant la cour de l’écurie auprès de ses camarades, Cecil s’immobilisait sans négocier, obtenant de sa lad plusieurs caresses et compliments. Échangeant quelques mots avec ses collègues, Maritza ne pouvait que s’enflammer à propos de la rouquine, déjà totalement sous le charme de cette jolie et chouette jument. Elle promettait de belles choses, et elle était persuadée de bien s’amuser avec elle. Mais en attendant, il était grand temps pour Cecil de se faire ôter son harnachement et d’avoir droit à une bonne séance de douche. Avec cette chaleur, ça ne lui ferait pas de mal avant de rejoindre pour la première fois le paddock que lui avait indiqué Guillaume.

résumé #02

→ writober – 18 octobre : l'homme du dehors [5 pts en endurance pour Chrissy]
→ mot bonus événement #35 : décoration - squelette

Dans l’écurie, l’agitation se faisait pleinement sentir. Certains lots partaient à l’entraînement tandis que les autres humains présents s’attelaient à la lourde mais importante tâche d’implanter les différentes décorations un peu partout dans l’écurie. Tenant un squelette dans les bras, l’un des fameux humains s’approchait de son box, le suspendant par un fil de pêche afin de donner une ambiance glauque à l’endroit. Enfin, c’était l’effet escompté, bien que le résultat final soit assez kitch, l’effort était présent. En tout cas, ce n’était pas Autumn Leaf qui allait juger leurs actions, après tout, il n’avait pas la même notion de fête que ces créatures se tenant sur deux pattes. Son univers à lui était fait de choses bien plus concrètes, se nourrir, s’abreuver, dormir, passer du temps avec ses congénères et sortir s’entraîner. Cela ne tarda d’ailleurs pas à arriver. Lorsqu’il vit apparaître celle qui le montait tous les jours, il passa la tête par-dessus son box, acceptant avec humilité le morceau de carotte qu’elle apportait toujours à son intention avant le travail. Comme souvent, la préparation se fit dans le calme, calme qui se dissipa dès lors qu’ils eurent rejoint le petit groupe de chevaux qui piétinaient d’impatience à l’idée de sortir se dégourdir les membres.

Si conserver l’immobilité était difficile dans une telle agitation, le jeune pur-sang se faisait violence pour ne pas bouger, au moins le temps que Maritza se hisse avec agilité sur son dos haut perché. Celle-ci ne manqua pas de chausser les étriers, adoptant une posture similaire à une grenouille plus qu’à un cavalier lambda. Ce n’est qu’une fois tout le monde prêt que le petit groupe se mettait alors en marche, gagnant la piste de course en montée, idéale pour muscler les chevaux et dont Autumn Leaf commençait d’ores et déjà à avoir ses marques. Après tout, il n’était pas pensionnaire depuis très longtemps à Pinewood Stables. À l’entrée de la piste, l’homme du dehors se tenait là, invitant les cavaliers et leurs montures à pénétrer sur la longue piste. Grand, avec une carrure similaire à un rugbyman, arborant une moustache et une barbe noire sur des cheveux identiques, l’homme du dehors était connu de tous les chevaux. Il était unanimement surnommé ainsi par un point qui le caractérisait tout particulièrement : les chevaux ne le voyaient qu’en-dehors des écuries. Jamais l’homme du dehors, dont ils ignoraient en réalité tout, ne se promenait dans les allées ou venait rendre visite à l’un ou à l’autre. Les chevaux ne l’apercevaient qu’en dehors des écuries, près des pistes d’entraînement et se demandaient bien quel était son rôle dans cette immense fourmilière.

Autumn Leaf n’était pas bien différent de ses congénères, et tout comme eux, il s’élança sur la piste pour un échauffement progressif. Il se questionnait toujours sur l’homme du dehors, ne détachant son regard de lui que lorsqu’il n’en eut plus le choix. Bien vite, comme tous, il en oublia presque sa présence lorsqu’il se lança dans le travail, marchant longuement sur la piste avant d’adopter le trot pour achever d’échauffer correctement ses muscles qui ne tarderaient plus à être fortement sollicités. L’homme du dehors momentanément oublié, le pur-sang se concentrait dans ses exercices. Au travail, il faisait toujours preuve de beaucoup de cœur et de volonté, des qualités qui plaisaient autant à sa lad qu’à l’homme du dehors qui avait toujours un compliment pour lui. Qu’il s’agisse de sa robe atypique à son bon caractère et à son endurance, il y avait toujours un bon point à souligner. Pourtant, Autumn Leaf ne prenait pas la grosse tête, au contraire ! Il n’était clairement pas de ceux-là, et se satisfaisait seulement de faire plaisir aux humains. Après tout, ils avaient toujours été bon avec lui, alors pourquoi ne pas leur rendre la pareille en donnant le meilleur de lui-même en toute circonstances ?

La phase de trot achevé, le pur-sang adoptait un galop de chasse correct sur le plat. Satisfaite de lui, la mexicaine lui octroyait plusieurs caresses sur l’encolure, le laissant évoluer sur la piste avant de rejoindre ses camarades pour commencer le vif de la séance, consistant à galoper sur la piste en montée afin d’entretenir la musculature. Sous le regard consciencieux de l’homme du dehors, les chevaux se lançaient dans la montée. Sagement rangée entre deux chevaux, Autumn Leaf attaquait la montée côté corde. Correctement piloté par sa cavalière, il adoptait une foulée régulière et encaissait très bien la montée. Il s’engagea ensuite sur la phase descendante, réalisant cet enchaînement à quelques reprises, toujours encouragé par Maritza. De son côté, l’homme du dehors, armé d’un carnet, notait les performances de tous les équidés présents avant de faire un signe aux lads qui, une fois leur enchaînement de montée et descente achevé, repassaient leurs montures au pas pour un retour au calme actif. Après quelques minutes, chacun regagnait à la file indienne l’écurie, abandonnant l’homme du dehors derrière eux. Mais au prochain entraînement, ils en étaient sûrs, ils se reverraient.

résumé #05

« Fait le marcher sur la piste s’il te plaît, je veux voir comment il bouge. » Maritza s’exécuta aussitôt, ajustant ses rênes et invitant son partenaire à se mettre au pas sur la piste en sable ovale dédiée aux entraînements. Si elle s’était sentie préoccupée lorsqu’elle s’était présentée à l’homme, maintenant qu’elle était en selle, tout semblait beaucoup plus facile. Elle connaissait son travail tout autant que son cheval et se concentrait pleinement sur lui et les directives qu’on lui donnait. Elle avançait alors en ligne droite, assise sur la selle les jambes repliées tandis que le bai progressait avec énergie. Sa foulée était ample, son port de tête haut, et il montrait sans peine sa joie de travailler. Bien qu’elle sentît le regard de Bernard Flambert posé sur elle, Martiza gardait son sang-froid et son professionnalisme. L’homme travaillait comme entraîneur dans le monde du steeple chase depuis des dizaines d’années, et était reconnu pour ses qualités dans le milieu. Quelque part, elle avait conscience d’être chanceuse qu’il ne se déplace que pour voir Welcome Hammer en personne. De son côté, l’étalon continuait de progresser sur la piste, partageant sans peine sa motivation. Quant à l’absence de ses camarades, cela n’avait pas l’air de le perturber plus que ça. Lui caressant l’épaule, Maritza le dirigea vers les deux hommes au moment où ils leur firent signe de s’approcher. « Il a une bonne locomotion, c’est un bon point pour lui. On voit qu’il a envie de se porter vers l’avant et c’est quelque chose qui me plaît. » Maritza acquiesça. Le bai avait toujours eu beaucoup de bonne volonté au travail, on sentait qu’il aimait courir par-dessus tout. Seulement, ça n’avait pas semblé suffire pour obtenir de bons résultats sur l’hippodrome. C’est d’ailleurs Guillaume qui l’évoqua. « Mais il n’a pas encore fait mieux que quelques cinquièmes places sur ses courses cette année. Il n’est pas le plus mauvais, mais il y en a de bien meilleurs que lui. »

Comment aurait-elle pu être vexée, c’était une vérité indéniable. Aucun meilleur placement pour l’étalon qui faisait pourtant de son mieux. Si elle l’avait racheté à un si bas prix, ce n’était pas pour rien. Mais elle restait persuadée qu’il y avait quelque chose à faire pour lui. Ayant du mal à rester immobile, ce dernier commençait à piétiner et à montrer quelques signes d’impatience. « Continue sur sa routine habituelle, je veux le voir en condition réelle. » Ça, c’était dans les cordes de la brune. Elle le lança donc au trot, suivant la piste circulaire. Faisant de grandes foulées, l’étalon n’avait aucun mal à avancer. Au contraire, il n’était pas du genre à devoir être poussé. Elle tâchait, à l’inverse, de le tenir à l’allure souhaitée. Lui caressant l’épaule, elle le pilotait avec fermeté. Tant qu’elle lui ordonnait de rester au trot, c’est ce qu’il devait faire. Elle profitait par moment d’une large boucle pour poursuivre à l’autre main, et bon élève, il n’essaya pas d’en profiter pour se soustraire à sa demande. Concentrée sur son cheval, elle ne lançait que de brefs regards à son employeur et l’homme qui semblaient en pleine discussion sans perdre du regard le couple qui évoluait sur la piste en sable. Welcome Hammer de son côté, n’avait pas l’air de se soucier d’eux. Son regard portait loin devant lui, se galvanisant des paroles d’encouragement de la jeune femme. Elle le ramena sans trop de peine au pas pour souffler un petit peu. Bien qu’il coopérât, son pas restait vif, il avalait la distance avec ses grandes jambes, trottant parfois sur place, obligeant la brune à le remettre à sa place. Ce n’est que lorsque Guillaume lui proposa de galoper qu’elle ouvrit ses doigts en le laissant partir pour de bon.

Welcome Hammer ne se le fit pas dire deux fois et partis tout de suite au galop. Il fallu bien convaincre le bai de conserver un galop modéré, et s’il aimait courir, il avait quelques difficultés à rester raisonnable. Cette étape était importante pour muscler les chevaux sur le long terme, et hors de question de le laisser prendre le dessus devant Bernard. Comme pour rouspéter, l’étalon balançait la tête dans les airs, mais conserva son galop de chasse. Après tout, Maritza le connaissait bien son cheval, et s’il était du genre vif, il n’était pas méchant ni du genre à essayer de prendre le dessus sur son cavalier. Prenant les rênes dans une main, elle le caressait, le remerciant de sa gentillesse sans baisser sa vigilance. Il essaya d’ailleurs de voler une foulée, mais elle le reprit à temps. Il tenta bien à quelques reprises supplémentaires d’accélérer la cadence, mais surveillant ses arrières, la jeune femme le privait de toute occasion. Elle comprenait bien qu’il aurait préféré filer droit devant lui, mais ce n’était ni le jour ni le lieu. Le temps d’une petite pause pour le laisser reprendre son souffle, puis elle reçu l’accord de passer au canter. Elle se mit donc en suspension sur ses étriers, en position de jockey, le laissant partir dans un galop plus soutenu. Ravi de cette opportunité, Welcome Hammer s’élança avec joie. Il progressait avec entrain sous la piste. Ce moment-là, Bernard et Guillaume n’en loupèrent pas une miette. Le bai lui se fichait bien des spectateurs, lançant loin devant lui ses membres en fonçant droit devant lui. Encore une fois, il montrait toute sa volonté lorsqu’il s’agissait de galoper. N’importe qui aurait pu dire qu’il était fait pour ça, alors pourquoi donc ses résultats n’étaient pas à la hauteur de ses entraînements ?

L’entraînement toucha à sa fin, et sans plus attendre, Maritza le ramena au pas, le laissant réaliser un tour complet avant de le ramener en direction des deux hommes, attendant avec impatience leur verdict. Tout en caressant l’encolure transpirante de l’étalon, elle avait le souffle coupé, inquiète de leur verdict. C’est finalement après un regard entendu avec son ami que Guillaume prit la parole. « Il n’y a aucune raison qui puisse expliquer qu’il ne se place pas en compétition. En termes de capacités, c’est ce que j’avais déjà remarqué, il a toutes les chances de faire partie des meneurs. Le problème ne vient pas de là. » La brune en resta interdite, comment ça, aucune raison ? Il y avait forcément une raison pour expliquer ses résultats en courses. Une raison qui devait être mise au jour pour pouvoir y remédier. « Bernard a suggéré quelque chose qui devrait éclaircir un peu la situation. » Sur le chemin du retour, ils discutèrent donc du raisonnement de l’entraîneur, et celui-ci tenait véritablement la route. Ce qui était le plus probable, c’était bien le manque en confiance en lui du jeune cheval. Sa première course avait été difficile pour lui. Il faisait sa première rentrée, face à des chevaux de son âge qui avaient déjà courus, donc l’entraînement avait commencé plus tôt. Il n’avait pas véritablement ses chances, et depuis, elle avait bien remarqué que Welcome était moins bagarreur. La solution proposée, le faire courir déclasser, et voir ce qui se produirait. Elle aurait tout le temps de décider par la suite. En attendant, elle ne pouvait que tenter le coup.