Misspalikoa - DOMICILE [2022]

Une maison de rêve

→ writober – 20 octobre : une maison de rêve [5 pts en endurance pour Gucci Gang]

Au moment de rentrer enfin chez lui, Tedrick était toujours envahi par cette sensation d’apaisement. Un sentiment très soudain de confort et de tranquillité qui prenait vie au sein même de son logement. Ayant subi une longue journée de travail, son compagnon l’accueillait alors avec une boisson chaude réconfortante. Le brun le remerciait en déposant un baiser sur son front, empoignant alors le mug d’où s’échappait encore une vapeur délicieusement odorante, s’installant confortablement dans son canapé. Il déposait la tasse face à lui, empoignait le plaid douillet et s’en servait de couverture, s’enfonçant un peu plus contre les coussins avant de commencer à se désaltérer avec le café chaud et fumant qu’on avait préparé à son attention. Comme très souvent, Adrian ne manqua pas de le rejoindre, profitant de ce moment de calme afin de regarder la télé. Aucun ne pipait mot, se contentant de profiter de la présence de l’autre. Ce rituel, car il en était un, détendait toujours l’allemand, appréciant cette transition entre son activité et le repos. D’ailleurs, cette plaisante petite routine, il ne l’aurait échangé contre rien au monde. Le café avalé, il rangeait la tasse sur sa table basse, se laissant aller à la somnolence.

Sans attendre plus longtemps, Adrian se levait alors, rejoignant la cuisine où, comme tous les soirs, il commençait à préparer le repas. Il confectionnait un délicieux festin à son compagnon, soucieux qu’il ait une bonne alimentation. Ce n’est qu’après une vingtaine de minutes que Tedrick le rejoignait, s’installant sur l’îlot central afin de savourer leur repas ensemble. Comme chaque soir où presque, chacun comptait alors sa journée à l’autre, évoquant leurs réussites et leurs préoccupations autour de ce moment de convivialité en tête-à-tête. Le temps d’avaler un dessert et le couple s’occupait de ranger la vaisselle dans le lave-vaisselle. Inutile de faire la vaisselle soi-même lorsqu’on possédait cet électroménager si pratique au quotidien. Sans plus attendre, il montait alors à l’étage, se glissant dans la salle de bain où il remplissait la baignoire d’une eau bien chaude afin de se délecter d’un bon bai reposant. Il profitait généralement de ce moment pour avancer dans le bouquin qu’il lisait, barbotant une vingtaine de minutes avant de s’extraire finalement de l’eau afin d’enfiler un peignoir duveteux afin de se sécher.

Fidèle à ses habitudes, il gagnait alors la chambre parentale accolée à la salle de bain, ôtant son peignoir qu’il troquait pour un pantalon de pyjama ample au niveau des jambes, serré uniquement au niveau de la ceinture et des chevilles. Il se glissait alors dans les draps, rapidement dérangé par la visite d’un chien en quête de caresses. Il obtempérait, offrant gracieusement quelques grattouilles sur la tête de l’animal avant de l’envoyer dans l’un des paniers au bout du lit. Confortablement installé, il ne tardait pas à recevoir la visite d’Adrian qui se blottissait contre lui, éteignant finalement la lumière, et en un rien de temps, le brun se laissait aller dans les bras de Morphée. Au final, quand il y repensait, Tedrick n’arrivait qu’à une conclusion : la maison était spacieuse et confortable, autant que moderne et lumineuse, à cent mètres des écuries. Mais s’il pouvait la considérer comme une maison de rêve, c’était bien parce qu’il y avait Adrian, et que n’importe quel endroit devenait merveilleux lorsqu’il était là pour lui rendre la vie plus belle.

La poupée vaudou

→ writober – 22 octobre : la poupée vaudou [5 pts en dressage pour Rockbell]
→ mot bonus événement #35 : chaudron – toiles d’araignées

Profitant d’un week-end où il n’avait pas de chevaux à travailler, Tedrick avait décidé, en étroite collaboration avec Adrian, de décorer leur maison afin qu’elle soit prête pour Halloween. Dans le grenier, le couple avait entreposé différents cartons dans lesquels ils pouvaient trouver tout type de décorations. Celles étiquetées « noël » ne les intéressaient pas, ils se concentrèrent donc sur le reste de ce qu’ils possédaient. Descendant un à un les boîtes pleines d’objets divers et variés, les deux hommes entreprirent de faire le tour de ce qu’ils possédaient et pouvait exposer chez eux ainsi que devant. Le plus gros élément était un vieux chaudron. Tedrick en avait fait l’acquisition, Adrian l’en ayant convaincu bien des mois plus tôt. Mais aujourd’hui, lorsque les deux hommes se regardèrent, aucun ne su qu’en faire. Ils pourraient y entreposer des bonbons pour les enfants, mais l’endroit était trop éloigné de la ville pour que quiconque ne vienne toquer à la porte. D’un commun accord, ils décidèrent de le bazarder quelque part. Qui sait, quelqu’un d’autre le récupèrerait, ne saurait qu’en faire et ainsi le cercle se perpétuerait. Ils s’accordèrent sur quelques éléments, à commencer par de fausses toiles d’araignées qu’ils trouveraient le moyen de disperser dans la maison avant de poursuivre leurs recherches.

Alors que les cartons continuaient de se vider, Tedrick tomba sur une étrange poupée. Il la prit avec délicatesse, la mettant face à lui. Il recula d’un pas, étourdit par sa trouvaille. La poupée en tissu lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Même cheveux, même couleur de peau, même piercings, et les vêtements qu’elle portait était très similaire à ce qu’il mettait d’habitude, un hoodie noir, un treillis militaire et des ranger. Ses yeux avaient été remplacés par des croix noires. Se tournant, il demanda nerveusement à son compagnon s’il avait déjà vu la chose, espérant secrètement qu’il l’ait cousu ou commandé. Seulement Adrian ne lui rendit qu’un regard interloqué. Il s’approcha, contempla l’objet sous toutes les coutures. Il annonça finalement ce que Tedrick pensait tout bas. « On dirait quand même vachement une poupée vaudou non ? ». Le sang de Tedrick ne fit qu’un tour. Il ne pouvait admettre qu’il avait cette horrible chose chez lui. Comment était-elle arrivée là ? Ce ne pouvait pas être une simple coïncidence, il en était intimement persuadé. Il ne pouvait tout de même pas croire que quelqu’un avait conçu cette poupée pour lui faire du mal. Il préférait rester dans quelque chose de rationnel. Mais difficile de s’auto-persuader quand on ne croit soi-même pas à ce que l’on dit.

Reprenant la poupée, Tedrick entreprit alors de l’examiner encore, et encore sous le regard perplexe d’Adrian. Aucun des deux hommes ne savait vraiment comment réagir à cette découverte. Fallait-il en rire, paniquer ? Ils n’en savaient rien. Une chose était sûre, la poupée ne pouvait certainement pas être arrivée par hasard dans ce carton. Qui l’y avait mis au juste ? La question resterait néanmoins en suspens, personne ne pouvant y répondre. Fébrile, il ne rangea pas l’objet à son effigie dans le carton où il l’avait trouvé, mais le posa sur le buffet près de l’entrée. Pour le moment, Tedrick décida donc de l’oublier. C’était peut-être la meilleure chose à faire pour le moment au final.

La porte des étoiles

→ writober – 24 octobre : la porte des étoiles [5 pts en dressage pour Chrissy]

Le dos appuyé contre la porte de sa maison, Tedrick jetait un regard vers le ciel étoilé, tirant sur son joint. Il prenait alors une grande inspiration, laissant la fumée s’infiltrer lentement dans ses poumons avant de la laisser s’échapper par sa bouche qu’il entrouvrait. Lorsqu’il regardait la voûte céleste ainsi, une musique émouvante dans les oreilles, il ne pouvait s’empêcher à toutes les fois où il avait contemplé les étoiles, dans des circonstances souvent bien moins réjouissantes. Sa vie n’avait jamais été particulièrement facile, et il se rappelait particulièrement bien toutes les nuits passées dehors, entre deux clients, à regarder le ciel. Souvent, il se retrouvait sur le balcon de la chambre qu’on lui avait loué, fumant son joint en se demandant si la vie allait changer un jour. Il n’avait jamais été vraiment malheureux, mais dire qu’il était heureux aurait été un mensonge. De ses activités d’escorte et de streep-teaser, il avait toujours tiré une certaine jouissance, celle d’être désiré par l’autre, celle d’avoir du pouvoir sur l’autre. Pourtant, il n’y avait rien eu de glorieux là-dedans, et même si quelques fois sa vie nocturne lui manquait, il évitait soigneusement d’y retourner.

Il se rappelait sans peine les paroles d’un de ses clients réguliers, qui lui avait raconté avec conviction comment il était persuadé que tous ses proches, tous ses ancêtres veillaient sur lui depuis les étoiles et qu’ils le guidaient dans sa vie, dans ses choix. Tedrick doutait de la véracité de ces propos, et si c’était bien le cas, sa mère devait le regarder avec beaucoup de tristesse. Après tout, peu après son décès, il s’était lancé dans ses activités peu recommandables. Elle avait dû être très déçue de voir la vie qu’il avait finalement eue, et ce qu’il était devenu. Tirant une nouvelle fois sur son joint, le brun se demanda de nouveau si sa mère le regardait depuis tout là-haut. Mais les étoiles n’étaient que des étoiles, n’est-ce pas ? Ils ne pouvaient rien faire pour lui, et sa mère non plus d’ailleurs. Il était un adulte, responsable de ses actes et de ses choix. Poussant un profond soupir, il jeta son pétard au sol, l’écrasant sur le cendrier posé sur le rebord de fenêtre pour s’assurer qu’il était bien éteint avant de l’y jeter. Après un dernier regard vers les étoiles, il ouvrit la porte et rentra à l’intérieur. Demain serait un autre jour.

Des visiteurs silencieux

→ writober – 25 octobre : des visiteurs silencieux [5 pts en saut pour Chrissy]
→ mot bonus événement #35 : chat noir

La soirée commençait à peine, le soleil venait de décliner, laissant place à la lune, lorsque trois ombres se glissèrent silencieusement le long des paddocks. Leur foulée était légère, presque inaudible. Les chevaux tendaient l’oreille, mais ils semblaient les seuls à percevoir la présence de ces trois intrus. À la tête du groupe, la meneuse s’immobilisa, tendant l’oreille. Un coula un regard à ses complices avant de leur faire signe de repartir. Ils trottinèrent ainsi le long du bois avant d’atteindre l’entrée principale de l’écurie. La lumière était encore allumée alors que les groupes s’occupaient de terminer leur tâche du jour. Tournant le dos à la porte, le palefrenier du domaine ne remarqua pas la présence des visiteurs, occupé à passer le balai dans le couloir pour ôter les saletés et poussières qui s’y étaient accumulées durant la journée. Le groupe bifurqua alors à droite, suivant lentement les boxes avant d’atteindre la sellerie, puis au-delà la réserve de grains. Ils s’y faufilèrent en silence avant de s’y disperser. Discrets, ils fouillaient la pièce sans un bruit, ou presque. Un bruit de rongeur attira soudain le petit groupe, qui échangea un regard entendu avant de s’approcher à petit pas de l’épaisse souris dodue qui grignotait un seau de grain. Visiblement, celui-ci avait été laissé là, prêt à être servi à un cheval, et le petit rongeur en avait profité pour chaparder de quoi se remplir l’estomac.

L’eau montait à la bouche des trois compères tandis qu’ils approchaient à pas feutré de la souris. La meneuse bondit finalement sur le petit animal, s’en emparant et lui brisant la nuque avant de l’emporter dans un endroit un peu plus discret, à savoir un recoin de la salle un peu plus à l’ombre. La souris avait à peine eu le temps de pousser un cri qu’elle se faisait désormais dévorer. Les deux autres tentèrent d’en prendre une bouchée, mais la première les repoussa d’un feulement furieux. Attiré par le bruit, Tedrick apparut finalement dans la pièce, approchant dans l’encadrement de la porte. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir non pas un, mais trois chats faméliques qui se bagarraient pour une souris volée dans la réserve de grains. Devant le brun, se tenaient un chat noir, un chat tigré ainsi qu’un chat écaille de tortue. Les trois animaux se tapirent les uns contre les autres, pris au piège. S’accroupissant pour se faire moins imposant, Tedrick tâcha alors de les appeler, mais seule la femelle noire accepta de s’approcher. Elle renifla le bout de ses doigts avec suspicions, et se laissa finalement caresser après une hésitation. Les trois félins étaient visiblement affamés, et Tedrick se demandait bien d’où ces visiteurs surprise pouvaient venir. Ils étaient maigres, la peau sur les os, aucun collier, mais pas particulièrement farouche, bien qu’intimidé.

Tedrick se demanda bien quoi faire de ces trois intrus, mais il n’hésita pas longtemps. Il appela sa groom, lui demandant de ramener une coupelle de lait. L’adolescente ne fit pas attendre longtemps son employeur puisqu’elle revient en un instant avec la commande du brun. Il attrapa alors la coupelle et la déposa au sol. Les trois chats approchèrent, suspicieux, avant de venir laper le liquide blanc avec appétit. Cela semblait leur plaire en tout cas, et ils ne se firent pas prier pour finir la petite gamelle. En tout cas, Tedrick se demandait bien s’il reverrait un jour les trois félins qui prenaient déjà la tangente en silence. Avec un peu de chance, ils reviendraient. Il n’avait pas envie de voir ces trois-là mourir de faim, et il s’engagea à leur apporter une gamelle pleine tous les jours. Ne restait plus qu’à espérer qu’ils reviendraient chercher à manger.

Un ami imaginaire

→ writober – 26 octobre : un ami imaginaire [5 pts en cross pour Chrissy]
→ mot bonus événement #35 : sorcière

Confortablement installé devant sa télévision, Tedrick s’émerveillait presque de voir le nombre de films en rapport avec Halloween qui étaient diffusés depuis quelques jours. Chaque soir, il revisitait un classique, et il fallait dire qu’il appréciait de revoir ces vieux films qui avaient marqué son adolescence. Scream, Halloween, Vendredi 13, que de grand classiques que chacun se devait de connaître. Cela le ramenait encore plus loin, à une époque où il appréciait de lire des creepypastas, histoires d’horreurs inventées de toute pièce, telle était la fondation d’une creepypasta. L’une d’elles, qui l’avait marqué à l’époque, comptait l’histoire d’un clown, ami imaginaire d’un enfant, qui après des années d’abandon, avait pris quelques tendances meurtrières alors qu’il avait perdu ses couleurs arc-en-ciel au profit d’une peau et de vêtements blancs rayés de noirs. Lire cette histoire lui avait remémoré les souvenirs de lorsqu’il l’avait découvert pour la première fois, ô des années plus tard. Elle était intéressante, pas trop mal écrite. Simplement l’histoire d’un ami imaginaire frustré d’avoir été abandonné et qui décidait de se venger en accomplissant quelques crimes sanguinaires. Lorsqu’il y songeait, il se demandait s’il avait déjà eu lui-même un ami imaginaire lorsqu’il était enfant.

Après avoir creusé dans sa mémoire, il réalisa qu’il n’en avait jamais eu. Il avait beau être fils unique, il n’en avait pas ressenti le besoin enfant. Il était occupé à jouer avec ses jouets et avec son chien de l’époque pour avoir besoin de s’en créer un. Mais combien d’enfant en avait eu au final ? Était-ce si commun que cela ? Après tout, n’importe qui était capable de décrire ce qu’était un ami imaginaire sans pour autant en avoir eu un. Et il y en avait de tout type ! Des animaux, des créatures fantastiques, des sorcières et autres humanoïdes connus, et des humains tout à fait lambda. Il y en avait pour tous les goûts, mais encore aujourd’hui, on en ignorait encore les mécanismes subtils. Tedrick s’était d’ailleurs longtemps demandé si ce n’était pas quelque chose d’inventé par les enfants les plus fragiles, mais était-ce vraiment le cas ? En attendant, il n’aurait pas la réponse à sa question, et n’avait pas la force d’entrer dans un débat avec son compagnon après sa longue journée de travail. Mais sincèrement, n’était-ce pas quelque chose à méditer ? D’où viennent les amis imaginaires, à quoi servent-ils, et quand disparaissent-ils ? Le brun lui, aurait bien aimé savoir en tout cas.