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Sam 2 Juil - 19:36
Poséidon & Roxanne
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Ven 15 Juil - 15:19
le 15.07.2022
Roxanne & Poséidon

Les enfants ouvrent de grands yeux lorsque Fanny leur annonce qu’aujourd’hui, ils ne monteront pas, mais resteront à pied à côté de leur cheval. Ils s’estiment un peu lésés, bien qu’aucun n’ose se plaindre devant le sérieux de leur monitrice. Une heure plus tard, ils sont aux anges. Ils se sentent brusquement grands hommes et femmes de cheval lorsque les chevaux les suivent sans qu’ils aient à tirer sur la longe. Ils découvrent la connexion, et ils ne l’oublieront pas.


Roxanne referma la porte du rond de longe derrière elle et Poséidon puis elle se mit en marche. Durant les premiers pas, elle ne demanda rien de plus qu’une marche avant, se contentant d’observer son cheval pour, en quelque sorte, « prendre sa température », aurait dit Fanny. Puis elle s’arrêta et fut satisfaite de voir l’étalon l’imiter aussitôt. Elle caressa légèrement son encolure en le félicitant de la voix, avant d’avancer sa main pour ouvrir la porte au percheron tout en ordonnant d’une voix claire : « Marchez ! » et en touchant à peine, du bout du stick, l’arrière du flanc. La peau fine frémit à l’endroit du contact et Poséidon prit le pas, mais tout aussi lentement qu’auparavant. Alors Roxanne l’immobilisa de nouveau et se rappela tout ce que lui avaient appris Fanny et sa monitrice parisienne sur l’impulsion. Touche de façon électrique, ça doit être énergique, donner l’envie au cheval de se mettre en avant, presque de bondir. Dès que tu as fait monter l’énergie dans les postérieurs, réceptionne-la devant, dans ta main, pour que le cheval puisse monter son dos et le tendre. Ensuite, ça doit durer juste un bref instant, tu ouvres les doigts pour le laisser avancer. Tous ces conseils en tête, elle réitéra sa demande, cette fois-ci un peu plus intensément, prenant bien garde à ne pas ouvrir sa main tant qu’elle n’avait pas réceptionné l’énergie venue de derrière.

Il fallut encore trois tentatives au jeune duo, mais soudain, le percheron s’élança en avant avec un tel dynamisme que Roxanne crut presque qu’il partirait au trot. Elle ne put retenir un petit rire en marchant au côté de son gris, qu’elle félicita de la voix et dont elle flatta copieusement l’épaule. Il possédait donc bien l’option « marche avant », son problème venait juste du fait que personne ne lui avait jamais donné l’envie de s’en servir. La jeune femme, qui ne souhaitait surtout pas lasser Poséidon dès la première séance en l’assommant avec un exercice répété cent fois, se mit à enchaîner des voltes et des doublers, remettant le stick dès qu’elle sentait son cheval s’affaisser mais se concentrant plus sur les courbes qu’elle souhaitait propres et précises. A la sortie d’un cercle, elle demanda le trot d’une brève agitation de son stick. Poséidon précipita son pas sans partir au trot. Elle le ralentit pour rééquilibrer et demanda à nouveau, cette fois-ci en touchant légèrement la peau. Il prit un trot tranquille.

Cependant, dès lors que Roxanne fut parvenue à lui faire engager les postérieurs et travailler ses hanches, elle se trouva de nouveau stupéfaite par la légèreté de l’allure du massif percheron en comparaison de sa stature. Avec un bon travail de fond, peut-être serait-il capable d’attirer l’attention sur les carrés de dressage, bien que son modèle ne soit pas tout à fait habituel en ces lieux… Le couple effectua encore quelques figures de manège au trot puis, revenue sur la piste, Roxanne s’immobilisa soudain. Attentif, Poséidon l’imita immédiatement, plantant ses quatre larges sabots dans le sable. La jeune femme sourit et flatta généreusement l’épaule massive, admirative de la docilité du gris. Il avait vraiment tout pour devenir en peu de temps le cheval de loisirs parfait. Le duo enchaîna quelques transitions entre l’arrêt, le pas et le trot, avant que Roxanne ne décide de passer à autre chose.

Le percheron se tenait immobile à ses côtés. Elle se retourna vers ses postérieurs et, tout en fixant son regard sur le jarret arrondi, elle fit un pas vers les hanches et agita vivement son stick dans l’air en un simple trait bref. Poséidon n’avait visiblement plus l’habitude de cette demande, puisqu’il tourna vers sa cavalière des yeux étonnés, mais elle dut lui revenir en mémoire, ou bien il la comprit instinctivement, puisque lorsqu’elle fut renouvelée, il décala ses hanches d’un pas. Roxanne cessa aussitôt toute pression et caressa la robe grise, de nouveau surprise par la vivacité d’esprit de son étalon. Ils repartirent au pas, puis s’arrêtèrent dans un autre espace pour recommencer de l’autre côté. En quelques essais, le grand percheron avait assimilé les aides et la réponse qu’il devait donner, et il s’exécutait de bonne grâce.

Pour le remercier de son écoute et de sa bonne volonté, la jeune femme décida de lui offrir un petit tour en main dans le vaste domaine. La balade en main était quelque chose qu’il connaissait bien et qu’il semblait apprécier, il serait dans sa zone de confort et pourrait reposer son attention. Le duo quitta donc d’un pas tranquille le rond de longe improvisé pour se diriger vers la rivière. Quand il comprit qu’il partait en promenade, Poséidon sembla devenir soudain plus alerte et plus enthousiaste. Son allure se fit un peu plus leste, au point que Roxanne décida de ne plus l’embêter avec ses postérieurs : bien que son pas ne soit pas parfait, il était dans la bonne intention. Arrivé au bord du ruisseau, l’étalon baissa la tête pour frôler de ses lèvres épaisses l’eau claire puis boire tout son content. Il se redressa ensuite, s’ébroua légèrement, et la jeune femme rit en sentant quelques gouttelettes toucher sa peau. Elle le guida à l’écart du cours d’eau entre les frênes.

Elle se sentait sereine à marcher ainsi dans le domaine aux côtés de l’éternellement tranquille Poséidon. Il lui semblait qu’avec lui, elle parvenait à se détacher de ses préoccupations habituelles - son deuil, sa thèse, sa famille qu’elle ne voyait pas assez et qu’elle craignait pourtant de voir plus… Il lui offrait de petites parenthèses d’air pur, de crins emmêlés et de douceur. D’amusement aussi, réalisa-t-elle lorsque l’étalon s’arrêta soudainement pour attraper entre ses lèvres rêches une fine branche verte qu’il mastiqua longuement avec un air de pur délice. Leur promenade ne fut pas bien longue, tout juste une dizaine de minutes de calme et de partage au milieu de cet endroit qui était désormais leur foyer à tous deux. Elle fut suffisante pour rasséréner Roxanne et réjouir Poséidon – qui semblait être un véritable gourmand. Lorsqu’elle détacha son licol et le regarda s’éloigner tranquillement vers l’ombre des frênes, elle sourit et se dit que Fanny avait décidemment été clairvoyante en la poussant à rencontrer ce cheval malgré ses réticences. Elle qui cherchait un poney, de préférence hongre ou jument, maître d’école… elle était pleinement satisfaite de commencer son aventure avec un étalon percheron novice. Ironie du hasard qui lui faisait aimer la vie un peu plus.
Pryam
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Lun 18 Juil - 16:59
Poséidon sera un fantastique compagnon pour elle, je le sens cuteness

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Ven 5 Aoû - 22:50
le 05.08.2022
Roxanne & Poséidon


La fillette dissimule son visage derrière ses longs cheveux auburn. Papi arrive. Il ne doit pas savoir qu’elle a pleuré. Il s’assied à côté d’elle. Il ne lui demande pas ce qui ne va pas. Il ne lui pose qu’une question : « Pourquoi est-ce que tu n’as pas réussi ? » Elle réfléchit. « Parce que je suis allée trop vite. » Il acquiesce. « Et c’est encore ce que tu fais, maintenant, en t’en voulant de ne pas y être arrivée du premier coup. Certaines choses prennent du temps. C’est difficile à accepter quand on est jeune comme toi, et surtout quand on est brillante comme toi. Mais parfois, il faut accepter d’avancer par petits pas, et de prendre le temps de comprendre ce que l’on fait, et nos erreurs. Il n’y a pas de mal à vouloir un succès, mais il n’y a pas non plus de mal à en passer par des échecs avant. » La fillette se tourne vers Papi. Elle sourit à travers ses larmes. Elle est prête à se remettre en selle.


Roxanne se rappelait parfaitement ce moment où Papi lui avait donné la leçon la plus importante de sa vie. Elle qui avait toujours été brillante à l’école et plutôt douée dans son sport favori, l’équitation, elle avait eu du mal, plus jeune, à accepter l’échec. Et elle avait encore du mal. Elle se prit la tête entre les mains en poussant un profond soupir. Sa thèse n’avançait pas. Elle bloquait depuis des jours sur le même problème, incapable d’en sortir. Alors elle essayait d’y réfléchir, mais elle abandonnait trop vite. Pour se changer les idées, elle avait nettoyé la maison de fond en comble, commencé à préparer et photographier les deux chambres doubles pour les proposer à la location au mois de septembre. Elle avait appelé un à un tous les membres de la famille pour obtenir leur accord. Ils avaient tous accepté, après plus ou moins d’efforts de persuasion, de la laisser louer les chambres de la maison de Papi, tant qu’ils pouvaient tous venir pendant les vacances de Noël et en août. D’ailleurs, certains viendraient bientôt dans les jours à venir : Lucie, sa sœur, arriverait la première, puis Marie, sa cousine, avec son conjoint Matteo ; puis ses parents, sa tante, Arthur et Léon, qui ne resteraient que quelques jours. La maison était prête à les accueillir, à l’exception du frigo vide. Elle devrait aller faire des courses le lendemain.

Pour l’instant, il était hors de question qu’elle reste une minute de plus devant son ordinateur. Elle se leva, enfila ses vieilles baskets, posa sur sa tête sa casquette d’un bleu délavé, attrapa un licol et un sac de brosses et sortit. Elle allait profiter du soleil déclinant pour travailler un peu avec Poséidon, son autre source de divertissement et de joie. Le percheron était en pleine santé, ses fourchettes s’étaient complètement remises et il progressait tranquillement dans le travail. L’impulsion était de moins en moins longue à trouver, et les allures de plus en plus légères. Fanny lui donnerait son avis lors de leur séance du lendemain, mais elle était sûre qu’ils étaient sur la bonne voie. Ce jour-là, elle voulait se contenter d’une brève session d’assouplissement à pied pour changer l’étalon de son travail habituel sur la poussée de ses postérieurs.

La jeune femme entra dans le parc et s’approcha de Poséidon. Il avait relevé la tête à son arrivée et marchait à sa rencontre. Elle sourit. Elle aimait voir qu’il recherchait sa présence et ne craignait pas leurs séances. Il semblait épanoui, ici ; il ne manquait de rien. Sauf peut-être de compagnie, mais cela s’arrangerait un peu avec l’arrivée imminente de Candy, la ponette shetland de Fanny. Roxanne s’était finalement décidée à la prendre chez elle pour commencer une nouvelle aventure qui, d’après ce qu’elle savait de l’alezane, ne manquerait pas de piquant. De plus, la présence durant trois semaines d’une grande partie de la famille ferait du bien à l’étalon et à la ponette qui avait jusqu’ici eu l’habitude d’être entourée d’enfants. Après quelques caresses de salutation, elle passa le licol de corde à son gris et ils quittèrent le pré.

Le couple entra dans le rond de longe improvisé dont Roxanne referma la porte derrière la croupe du percheron. Elle l’arrêta au centre et, posant la longe au sol ainsi qu’elle avait vu des cavaliers western le faire quand ils attendaient de leur cheval qu’il reste immobile, elle sortit de son sac un bouchon et le passa rapidement sur le corps de Poséidon, plus pour s’assurer qu’il n’y avait aucune anomalie que pour le nettoyer réellement. Rassurée par son inspection, elle nettoya les pieds et vérifia l’état des fourchettes. Tout semblait être revenu en ordre. Elle passa une main sur l’encolure du grand entier et le remercia pour son calme. Elle referma le sac et annonça : « Je vais aller poser ça de l’autre côté de la barrière. Toi, tu restes ici. » Puis elle s’éloigna de quelques pas. Sans grande surprise, elle entendit approcher les lourds sabots à sa suite. Un sourire amusé sur les lèvres, elle se retourna et leva une main ferme à hauteur de son visage et s’exclama : « Stop, Poséidon ! ». L’étalon s’arrêta aussitôt. Sa cavalière l’en félicita à haute voix et lui demanda de rester à sa place. Elle reprit son avancée et fut contente de ne pas l’entendre la suivre. Elle posa les brosses et récupéra le stick qu’elle avait laissé dans l’herbe. Le travail allait pouvoir commencer.

Revenue vers son cheval, Roxanne le félicita pour son immobilité en lui offrant force caresses et mots doux. Elle récupéra la longe et demanda une mise en avant. Comme toujours, Poséidon se mit en marche lentement. Elle toucha alors de son stick le passage de sangle du percheron qui, habitué désormais à ce signal, se redressa légèrement et mît plus d’activité dans son pas. Elle le félicita de la voix et d’une caresse. Ils tracèrent quelques figures de manège au pas, ponctuées d’arrêts pour vérifier la disponibilité de l’entier et le mettre tranquillement en mouvement. Après cette petite détente, le duo s’arrêta de nouveau au centre du rond.

La jeune femme posa son stick au sol : elle n’en aurait pas besoin pour la suite de la séance. Positionnée devant Poséidon, elle plaça sa main droite au bas de la muserolle du licol, le flot de la longe plié dans sa main gauche. Très doucement, elle commença d’exercer une pression vers le bas sur le licol. Ce faisant, elle se pencha elle-même en avant, se baissant sensiblement pour montrer à son cheval ce qu’elle attendait de lui. Elle agissait par petites pressions discontinues. Cependant, il ne semblait pas comprendre, se contentant de la regarder avec son air de chaton perplexe. Elle sourit, cessa la pression et se redressa. Laissant la longe posée au sol, elle plaça sa main gauche sur la nuque du gris pour y effectuer la même pression qu’au licol. Alors, après une dizaine de secondes de pressions répétées, l’étalon céda à peine et baissa presque insensiblement la tête. Aussitôt, Roxanne cessa toute action et inonda son compagnon de caresses et de « C’est bien, super ça ! », fière de le voir si réceptif. Elle lui offrit quelques pas avant de l’arrêter un peu plus loin, et répéta l’exercice plusieurs fois. À chaque demande, elle demandait qu’il cède un peu plus dans sa nuque, jusqu’à ce qu’au dernier essai, il place sa nuque au niveau de son épaule.

La jeune femme caressa longuement et décida de passer à autre chose. La progression sur une séance était déjà nette, elle aurait tout le temps de maîtriser cet exercice parfaitement au cours d’autres sessions. Elle reprit la piste au côté du percheron et demanda un départ au trot, longe flottante, pour le laisser se dérouiller après cet étirement. Il sembla presqu’enthousiaste à l’idée de s’élancer et traîna moins qu’à son habitude. « Dis donc, je pourrais peut-être t’imposer des exercices d’assouplissement à l’arrêt avant chaque séance où j’ai envie de t’avoir disponible ! », rit Roxanne en trottant juste devant l’épaule du gris. Elle se contenta d’un tour de piste avant de repasser au pas et de changer de main pour un second tour au trot. Puis elle arrêta Poséidon au centre et passa au second exercice de la séance : les flexions latérales.

Placée à l’épaule gauche du percheron, elle posa la longe sur son dos, la tint au milieu de l’encolure de sa main droite tandis qu’elle posait sa main gauche sur la muserolle du licol. Doucement, de ses deux mains, elle apposa une légère pression pour inciter l’étalon à tourner la tête à gauche. Il était un peu habitué à cet exercice, quoiqu’avec une demande un peu différente, car Roxanne pliait toujours un peu l’encolure de son cheval au moment de lui mettre le filet pour prévenir toute tentative d’échappement. Il ne lui fallut donc que quelques instants pour comprendre ce que l’on attendait de lui et amener le bout de son nez à gauche. La jeune femme cessa toute pression et le félicita, puis passa de l’autre côté pour réitérer l’exercice. Comme pour la flexion vers le bas, elle redemanda plusieurs fois, toujours un peu plus, en agrémentant l’exercice fastidieux de moments de marche voire de trot pour éviter de braquer l’étalon.

Bientôt, satisfaite de ce qu’elle avait obtenu, Roxanne décida de clore la séance par quelques minutes au pas tranquille puis un tour au ruisseau. Si Poséidon se montrait toujours aussi conciliant et réceptif, son manque de souplesse comme d’impulsion ne serait bientôt plus qu’un souvenir et il deviendrait très agréable à monter. Elle se délectait à l’avance de la monture parfaite qu’il lui semblait être en train de découvrir et de former. Le percheron, lui, au bout de la longe, se délectait bien présentement des brins encore verts de l’herbe qui couvrait la rive ombragée du ruisseau.
Misspalikoa
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Lun 8 Aoû - 15:54
On dirait que ce duo se comprend de mieux en mieux, et j'admet que c'est très plaisant de te lire avec Poséidon!

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Jeu 18 Aoû - 22:45
le 18.08.2022
Roxanne & Candy

Le poney est petit, rond, ses crins sont épais et en broussaille. Depuis sous son toupet, il jette à la petite fille un regard plein de malice. Elle inspire un grand coup, redresse les épaules. Son anxiété disparaît à l’instant où les naseaux de velours se posent contre sa main. Première union de deux êtres, instant fugitif promis à l’éternité.


Roxanne avait supervisé de loin la préparation de son grand cheval et de sa petite sœur. Elle n’avait pu s’empêcher de crier quelques conseils, persuadée d’être la dernière des anxieuses, et pourtant incapable de ne pas s’inquiéter. Heureusement, Lucie les avait acceptés avec sa bonne grâce habituelle. Maintenant qu’ils étaient partis par les chemins, plus rien ne lui servait de s’inquiéter. Elle pouvait retourner à son travail avec Candy. C’est d’ailleurs bien ce que la ponette semblait lui conseiller ; ses naseaux ne cessaient de fouiner dans les vêtements de la jeune femme que pour s’écarter brusquement dans une tentative de départ au trot, retenue fermement par la main qui tenait la longe. La cavalière arracha son regard à la croupe du percheron qui disparaissait entre les arbres et se tourna vers l’alezane. « Oui ma fille, je suis tout à toi. Pardon d’avoir été distraite. » Le regard intelligent qu’elle reçut en réponse lui assura que rien n’était oublié, et qu’elle avait intérêt à se rattraper bien vite. Un sourire amusé naquit sur ses lèvres. Peut-être que c’était vraiment une bonne idée de s’atteler au travail d’un shetland effronté pour compléter celui de son trait placide.

Les deux filles avaient déjà marché dans le rond de longe avant que Roxanne ne se retrouve happée par la détente de Lucie. Elles pouvaient dès lors passer à des choses un peu plus sérieuses, à commencer par l’arrêt précis au moment où il était demandé. En effet, la petite flaxen avait tendance à ignorer la demande d’immobilité, et à se remettre en mouvement avant que ce ne lui soit demandé. Véritable pile électrique, elle semblait détester rester en place, et faisait tout pour que sa cavalière lui permette de bouger… comme mordiller son genou par surprise pour la faire se retourner soudainement et lui donner une excuse pour s’écarter aussitôt au petit trot. Surprise par cette technique, la jeune femme tomba dans le panneau et ne put s’empêcher d’éclater de rire quand elle comprit les manigances de Candy, admirant malgré elle l’ingéniosité de la ponette. Il lui fallut cependant reprendre son sérieux, sans pour autant cesser de sourire d’amusement, pour arrêter l’alezane et la remettre à sa place par un reculer. Elle ne lui demanda que trois secondes d’immobilité et reprit aussitôt sa marche pour la féliciter de sa docilité. Elle répéta quelques fois le même manège, s’aidant du stick tendu devant le chanfrein pour demander l’arrêt et le reculer lorsque l’arrêt n’était pas immédiat. Très vite, la shetland comprit qu’elle avait tout intérêt à s’immobiliser rapidement si elle voulait éviter l’effort du reculer, qui semblait fortement lui déplaire. Dès qu’elle eut présenté un bel arrêt, Roxanne la caressa et cessa l’exercice pour ne pas la blaser.

Elle vérifia ensuite qu’elle avait bien le contrôle des hanches, ce qui ne posa comme difficulté que le fait que l’alezane tentait de s’échapper vers l’avant, mais lui bloquer l’avancée de son corps suffisait à l’empêcher d’arriver à ses fins. Le regard joueur de Candy semblait avoir pris une nuance calculatrice : bien loin de l’inexpérience et de l’hésitation des jeunes enfants dont elle avait l’habitude, la fermeté et la réactivité de sa nouvelle cavalière représentait pour elle un véritable défi, et une source d’amusement inépuisable. Elle tentait tout : regards suppliants lancés de sous son épais toupet blond, écarts vifs et départs au trot, petits coups de naseaux affectueux pour diluer l’attention et pouvoir mieux s’échapper… Roxanne sentit vite que la séance serait aussi fatigante qu’instructive, et surtout amusante, car elle comptait bien profiter de l’énergie de sa partenaire pour jouer un peu. La première étape était de lui offrir, comme elle semblait le demander, une possibilité de passer à l’allure supérieure… mais dans un cadre bien défini.

L’ayant arrêtée au centre du rond de longe, la jeune femme se plaça face à elle et demanda quelques pas de reculer pour l’éloigner un peu, avant d’ouvrir sa main gauche qui tenait la longe et de fermer avec son stick le côté droit. La ponette eut un regard étonné, tenta d’avancer de nouveau vers sa cavalière, en fut empêchée et finit par comprendre qu’elle devait se mettre sur un cercle autour de sa longeuse, qui se félicitait d’avoir pensé à troquer la petite longe du licol en nylon contre la grande longe qui servait habituellement au licol de corde de Poséidon. Elle attendit que Candy soit sur un cercle suffisamment large, puis demanda un départ au trot. Elle n’eut pas à redemander deux fois, déjà la petite alezane tricotait à toute allure de ses petits membres. Ses foulées étaient toutes petites, et pourtant elle semblait vouloir voler au-dessus du sable, petit papillon plein de vie. Roxanne la laissa avancer sur un tour, puis tranquillement elle leva un peu la main qui tenait la longe et accompagna son geste d’un « Hooo-là, doucement, pe-tit-trot ma belle, pe-tit-trot » prononcé lentement sur une intonation descendante. La ponette persista un temps dans son allure mais finit par ralentir légèrement. Aussitôt, la jeune femme cessa toute action.

Candy montrait cependant des signes d’ennui, et il apparut à la longeuse qu’elle ferait mieux de l’occuper, au risque qu’elle s’occupe toute seule. « Tu veux avancer et t’amuser ? Très bien, on va bouger… Gaaaa-lop ! » Aussitôt, l’alezane bondit en avant. Elle lançait devant elle ses petits antérieurs aux sabots minuscules, poussant fort sur ses hanches rondes. Bien qu’elle ne soit qu’une ponette de club, et qui plus est majoritairement de débutants, elle avait une impulsion naturelle et une propulsion au galop que quelques cavaliers auraient bien voulu voir sur leur cheval… et Roxanne était du nombre. Si Poséidon venait à galoper ainsi, elle considérerait qu’elle avait entièrement réussi avec lui. Elle devrait peut-être demander à la shetland de lui donner des cours. En attendant, celle-ci galopait comme si elle n'avait attendu que ça de toute la séance, ce qui était probablement le cas. La cavalière lui offrit quelques tours de délectation, puis lui demanda de repasser au trot. Il lui fallut de la persuasion et un peu de stick en « fermeture de la voie », mais Candy céda. Après seulement quelques foulées elle redemanda le galop, puis de nouveau le trot, puis le pas, jouant des transitions pour stimuler l’attention de sa ponette. Cela semblait fonctionner, puisqu’elle obtint même sans mal un arrêt du trot, ce qui valut à l’alezane force « C’est bien, trèèès bien Candy, super ! ».

Le changement de main s’effectua sans difficulté, et Roxanne réitéra l’exercice, cette fois avec toute la concentration de sa partenaire qui semblait ravie de pouvoir se défouler tout en étant regardée et félicitée. Finalement, l’ayant arrêtée en chassant les hanches, la jeune femme la fit revenir vers elle d’une simple pression sur la longe accompagnée d’un « Viens ma grande, viens » et lui offrit nombre de caresses sur l’encolure et le chanfrein. La petite guerrière les accepta avec une joie non dissimulée, se permettant même de se frotter contre les mains de sa cavalière pour accentuer les grattouilles. Roxanne souriait de la fraîcheur et de l’énergie de sa nouvelle compagne. Nul doute qu’elle rendrait son quotidien un peu plus… pétillant. Mais elle semblait également prête à apprendre et capable de bien plus que ce que son travail de ponette de club ne laissait présager. Et la jeune femme était bien loin de borner son imagination aux disciplines les plus classiques : en ramenant Candy à l’écurie pour la panser, elle songeait déjà à des jeux, à des promenades, mais aussi à des tours, des figures de dressage, des longues-rênes… Elle était loin, la gamine qui craignait de tendre la main vers le poney rondouillard, de peur qu’il ne lui croque les doigts, incapable d’imaginer alors qu’elle adopterait une créature tout à fait semblable comme partenaire de jeux et de créations.
Krikette
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Mar 23 Aoû - 14:47
J'ai bien hâte de voir la suite du travail avec Candy  hihi

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màj par Pryam
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