Dressage (à cru) : Travail sur des huit de chiffre
Je déteste la pluie. Toute cette eau qui tombe du ciel a le don de m'énerver. Mirage commence à déteindre sur moi, on dirait... Avec ce temps, pas question d'aller monter dans la carrière, ni à aucun autre endroit, à part bien évidemment le manège. Ah, heureusement qu'il existe, sinon, comment ferait les cavaliers qui veulent absolument monter par tous les temps ? Comme moi, bien sûr. En tout cas, je remercie vivement l'inventeur du manège. Étant une flemmarde hors du commun, j'ai la flemme d'installer des barres, donc pas de saut aujourd'hui. Du dressage peut-être ? La flemme... Une balade ? En effet, je meurs d'envie de me promener dans le manège... Bon, allez, va pour du dressage. Je réfléchis longuement sur un élément à travailler. Bien évidemment, je suis la déesse du dressage. Meilleure idée : dressage à cru ? Hé, mais je suis un génie. Après mûre réflexion, je décide de travailler sur des huit de chiffre. Parfait, j'ai mon programme. Il me reste juste à aller chercher ma monture.
D'abord, Mirage a le droit à un long pansage. Puis je lui met son filet, et file au manège. Je galère à monter sur mon cheval : il n'y a aucun montoir à l'horizon. Puis, ayant enfin réussi (après l'aide d'une cavalière qui passait par là), je lance Mimi au pas. J'avais oublié ce que c'était de monter à cru... Puis, l'ayant bien détendue au pas (je ferai tout pour retarder le moment de trotter !), je la fais (malheureusement) accélérer. Je décide de faire une chose affreuse mais nécessaire pour ma musculation (que je viens d'inventer) : je trotte ''''enlevé''. Ça peux vous paraître simple, mais SANS ETRIERS C'EST LA MORT ! Comment ça je ne fais que me plaindre ?
Après avoir souffert (et fait une pause), je demande le galop à Mimi. Tout de suite, ça va mieux. Je me penche en avant pour faire un gros câlin à Mirage avec mes bras autour de son encolure (à l'arrêt bien sûr).
- Tu es la meilleure tu sais ?Elle secoue la tête, faisant voleter sa crinière au passage. Je souris. Puis, je me reconcentre. Je place Mirage sur un huit de chiffre, au pas. Je me focalise sur le tracé de ma figure, en m'appliquant au maximum. Je me concentre également sur ma position, que qui est je trouve plus facile quand je suis à cru. Je n'ai pas à me soucier de mes étriers, ni de ma position sur la selle. Puis je passe au trot, en essayant de conserver ma position appliquée. Je suis toujours sur mon huit de chiffre. À ce moment, un cavalier et son cheval bai entrent dans le manège. Je ne suis plus seule. Je me sens un peu bizarre, à cru, en voyant d'autres cavaliers avec une selle... J'ai un peu honte de ma fantaisie... Mais je continue ma séance. Je ne vais pas me laisser perturber par la présence d'un selle ou non.
Pendant que je rêvassais, Mirage en a profité pour sortir du huit de chiffre. Je la reconduis immédiatement sur la figure, en maudissant mon inattention. Je repasse ensuite ma jument au pas. Je la caresse, car je suis contente d'elle. Ce n'est pas sa faute si elle a changé de direction. C'est à cause de moi. Bref, je demande ensuite le galop, et Mirage part joyeusement. Je la rappelle à l'ordre, la rassemblant sur le huit. Soudain, une question existentielle me tombe dessus : je ne sais pas changer de pied au galop ! Je ne réalisé donc pas bien l'exercice ! Je repasse au trot, et vais sur la piste pour galoper. Je fais courir Mirage aux deux mains, en veillant à ma position. Après ça, je décide de m'arrêter là.
Je raccompagne Mirage à son box (ne voulant pas la laisser au paddock par cette pluie), et lui retire son filet. Je lui passe un coup de brosse, lui donne une friandise... La routine ! Après un dernier câlin, je quitte à regret l'abri qu'est le box de ma jument.