PsychoShinigami - CARRIERE [corbeille - 2016 / 2020]

06/08/20

Rênes longues Tedrick laissait marcher l'entier sur la piste, accompagnant son pas rythmé d'un mouvement du bassin parfaitement maîtrisé. Ayant passé la nuit au box Wondercash était à froid, hors de question pour Tedrick de le lancer comme ça. Il était nécessaire qu'il prenne le temps d'échauffer ses muscles. Pour cette raison, Tedrick le laissa marcher à son rythme un peu partout, sans l'embêter. Il fallait juste qu'il se mette en route tranquillement. Malgré son pas allant et  sa tête haute, l'entier était tout à fait détendu. Il était paisible, connaissait l'endroit par coeur et ils étaient seuls dans la carrière, il n'y avait donc aucun moyen de distraction pour lui. Ils marchèrent beaucoup aux deux mains, puis son propriétaire décida d'inclure quelques arrêts, pour s'assurer que son cheval était aux ordres notamment. Comme à son habitude Wondercash était tout à fait docile, il ne cherchait jamais à s'opposer à Tedrick, voulant faire plaisir plus qu'être en conflit avec son cavalier. Caressant son épaule il le laissa souffler avant de reprendre tranquillement sur la piste. Tous les deux, ils firent plusieurs exercices simples basés sur la direction, des voltes, des diagonales, des doublés. Entre les figures, Tedrick incluait quelques transitions vers l'arrêt auquel l'entier répondait toujours par l'affirmative. Content de lui, il décida bientôt de passer au trot.

Même si l'entier se précipita un peu dans l'allure supérieure, il obéit à la demande. Au trot enlevé Tedrick le laissait avancer sur toute la piste, comme précédemment. Après tout, ils étaient seuls, autant profiter de tout l'espace, non? Progressant au trot le long de la clôture, le duo fit bien vite interrompu par Yankee le bienheureux, galopant jusque dans la carrière. Évidemment cela fit peur à Wondercash qui, bien qu'habitué à la présence des chiens, n'aimait pas se faire surprendre comme cela. Haussant le ton le jeune homme contraignit le chien à aller s'allonger au bord de la carrière, à l'ombre de l'un des fins arbres qui longeaient le pourtour de la carrière. Couinant Yankee se força à obéir, permettant au cavalier et son alezan de reprendre le travail, ou du moins leur échauffement. Comme précédemment, l'entier alternait entre transitions et figures de manège. À aucun moment il ne rouspétait parce que tel ou tel exercice, n'était pas à son goût. Il était aussi impliqué qu'appliqué et son propriétaire sentait qu'il pourrait devenir un fabuleux cheval avec l'entraînement adéquat. Et même s'il advenait qu'il ne brillait pas en haut niveau, il aurait tout pour devenir un excellent compagnon de route. Les minutes passèrent, les exercices s'enchaînaient, et il était désormais temps pour le bel alezan d’entamer le galop.

Pour commencer il plaça le jeune cheval au trot de travail sur la piste, et dans un coin demanda un départ au galop. Les codes étaient récemment entrés mais il lui arrivait parfois de se tromper le pied. Pour cette raison, le punk commençait toujours par des départs dans des coins pour l'aider. Cette technique fonctionna puisque l'alezan prit le galop du bon pied. Fier de lui, Tedrick lui caressa l'épaule avant de le raccompagner tranquillement au trot après un tour de piste presque complet. Soufflant, Wondercash semblait prêt à en découdre, du moins, à repartir dès que l'ordre lui en serait donné. Cela ne tarda pas à arriver, après quelques foulées de trot, le jeune homme demanda un nouveau départ, toujours à main droite. L'entier, docilement, partait sur la demande et revenait au trot aussitôt que la demande était formulée. Encore une fois, il était tout bonnement irréprochable. Ce qui était sûr, c'était qu'il ne tenait vraiment pas de sa mère. Les départs aux galops aux deux mains s'enchaînèrent pendant quelques minutes, le temps de bien le mettre en route et de le laisser se défouler un petit peu, suite à quoi il décida de commencer l'exercice sans plus tarder.

Pour commencer Tedrick décida de faire un exercice sur les transitions pas - petit trot. Le trot lent et les transitions répétés permettaient d'assouplir le cheval, et c'était intéressant pour un cheval encore vert et parfois raide comme pouvait l'être Wondercash. Il commença donc par laisser l'entier marcher dans un bon pas de travail, restant bien parallèle à la clôture sans pour autant s'y coller. Il laissa le jeune cheval faire dix foulées de pas avant de demander une transition dans un trot très lent. Comme souvent Wondercash se précipita un peu dans le trot et bien vite Tedrick dû le récupérer pour le ramener à la cadence voulue : lente. Pas méchant, il fallut tout de même un peu de temps à l'alezan pour adopter le trop lent que cherchait à avoir son cavalier. Une fois fait, il était désormais question de conserver ce trot et ne pas laisser son cheval repasser au pas. Après les cinq foulées de trot, le duo repassait au pas, sans grande difficulté. Caressant son épaule, il ne tarda pas à lui demander de reprendre le trot lent. Si l'exercice semblait simple, il fallut tout de même un peu de temps à l'alezan pour le maîtriser. Non pas qu'il bâclait l'exercice, mais qu'il avait du mal à comprendre ce qu'on attendait de lui. On lui demandait d'accélérer puis de ralentir? Recommençant plusieurs fois aux deux mains, Tedrick commença tout de même à sentir du progrès, déjà dans le trot de son entier, mais il commençait aussi à le sentir plus souple, plus fluide dans ses transitions. Certes ce n'était pas parfait, mais c'était un excellent début! Après une petite quinzaine de minutes à recommencer l'exercice,  et voyant le progrès de sa monture, il décida d'en arrêter là pour aujourd'hui. Vu le jeune âge de l'alezan, il ne voulait pas lui imposer de sortir de sa zone de confort trop longtemps, d'autant qu'il manquait encore d'endurance.  

Ramenant doucement l'entier au pas, il le laissa marcher larges rênes longues sur toute la piste. Naseaux dilatés, l'alezan soufflait et reprenait son souffle. Yankee lui semblait en avoir marre, il bailla et se mit à tourner autour de l'arbre en attendant de pouvoir rejoindre son maître. Se concentrant de nouveau sur son cheval, il l'immobilisa petit à petit pour lui demander de s'arrêter. Wondercash ne protesta pas et s'immobilisa au centre de la piste. Après l'avoir caressé, il mit pied à terre et dessangla de quelques trous avant de remonter les étriers. À présent, il était temps de ramener la bête à l'écurie, rapidement escorté par le malinois survolté.

08/08/20

Après avoir ajusté ses rênes et s'être correctement installé en selle, Tedrick commença par presser les flancs de l'entier bai. Rainbow Factory obéit, pour le moment. Il prit un pas rapide qui lui était plutôt habituel et suivit la piste en mastiquant bruyamment son mors en métal. Le cliquetis était aussi sonore que régulier, et il sentait clairement son cheval s'acharner dessus. Jouant dans ses doigts pour tenter de le détendre, il savait que tout n'était pas encore perdu avec lui. Dès qu'ils s'approchaient un peu trop des obstacles, l'entier se mettait à chauffer et menaçait de prendre le trot dès l'approche de ces derniers. Lui parlant en continu, Tedrick essayait tout de même de calmer un peu le jeu tout en continuant de le faire marcher un peu partout afin de bien mettre ses muscles en marche à son rythme. Puisqu'on ne lui demandait rien de particulier le croisé se montrait plutôt docile, mais bientôt, son propriétaire eut le malheur de lui demander un arrêt. Une action de main un peu trop forte? Pas envie de ralentir? Le jeune homme n'aurait pas pu déterminer ce qui embêtait sa monture, mais celui-ci se dressa presque aussitôt sur les postérieurs en piquet droit. Manquant de basculer en arrière il s'accrocha à son encolure. Bien vite l'entier laissa retomber ses antérieurs sur le sol en soulevant la poussière avec lui. Ne voulant pas laisser passer ça, Tedrick se fâcha et imposa à son cheval de s'arrêter. C'est seulement une fois Rainbow à l'arrêt qu'il le félicita et relâcha la demande. Bien vite il l'encouragea à reprendre le pas, et les transitions pas - arrêt - pas reprirent, pas toujours avec toute la bonne volonté du bai.

Après avoir bien marché, Tedrick autorisa enfin sa monture à prendre le trot. Celui-ci s'élança comme s'il était question d'une course, traçant droit devant lui, emmenant avec lui son cavalier. Encore une fois le jeune homme commença par chercher à ralentir le rythme avant de le laisser avancer un peu partout. Ronflant à la manière d'un boeuf, il soulevait le sable et tirait régulièrement sur le mors pour tenter de tracter son propriétaire. Tout bonnement épuisant! Il le laissa néanmoins progresser sur toute la piste, le temps de se réveiller un petit peu. De temps en temps il demandait des changements de main à l'aide de demi-voltes ou diagonales, mais rien de bien méchant. Comme précédemment il n'oubliait pas de passer près des obstacles pour être sûr que Rainbow Factory les avait bien vu et par conséquent ne serait pas surpris à l'abord. Tout semblait baigner pour l'entier qui, bien que très énergique, ne semblait pas vraiment très coopératif. Cela se confirma lorsque le punk décida de commencer à lui faire faire quelques transitions montantes et descendantes comme ils avaient pu faire au pas plus tôt. Demi-tour sur place et cabrés furent de la partie. C'était son moyen de défense fétiche. À la moindre contradiction le bai se levait et Tedrick espérait vraiment lui faire passer cette mauvaise habitude le plus tôt possible. En effet, il n'avait tout bonnement pas à répondre ainsi à son cavalier,, et il serait bien plus agréable pour lui comme pour son cavalier s'il se rendait compte que travailler pouvait être agréable. Malgré tout le jeune homme n'était pas découragé, et après plusieurs transitions montantes et descendantes, décida de terminer avec le galop qui s'annonçait sûrement le plus délicat.

À peine eut-il le temps de placer ses aides que Rainbow prenait déjà le grand galop. Il allongeait ses foulées le long de la clôture et cherchait à prendre la main de son cavalier sans plus réfléchir à ce qu'il ferait ensuite. Le problème de Rainbow, c'était bien sa susceptibilité. Un moment de relâchement et son cavalier se laisserait sans doute envahir par un cheval qui ne respecte plus rien ni personne. Il était donc important de le recadrer, mais le recadrer provoquait souvent des vendettas. Pas le temps de réfléchir, Tedrick remit sa monture en place comme il le faisait si souvent avec lui. Bien sûr, le bai se cabra, deux fois, juste pour rappeler qu'il n'était pas d'accord avec les mesures de ralentissement qu'on lui imposait, puis reprit le galop, cette fois-ci en ronflant comme un moteur de 3 tonnes, mais rien de bien méchant. Le temps de galoper à quelques reprises aux deux mains, sans ce que le bai ne cherche à l'éjecter, et il décida de passer au plus délicat : l'obstacle. Gardant autant qu'il le pouvait sa monture à l'arrêt, il remonta ses étriers à la longueur obstacle avant d'attaquer.

Avec Rainbow il s'agissait de sa première séance d'obstacle, par conséquent rien de bien méchant, il voulait simplement que son cheval franchisse la barre. Il avait donc préalablement monté un croisillon à environ 50 centimètres, et ils ne sauteraient pas plus que ça. La raison était simple, aux vues du tempérament de son cheval, il ne voulait pas rallonger la séance plus que nécessaire. Il passerait de l'autre côté quelques fois, rien de plus. Il plaça donc ses aides du départ au galop, sachant que le bai ne chercherait pas par quatre chemins et qu'il serait plus aisé pour lui d'aborder le croisillon à cette allure. Malgré tout, il veilla à bien encadrer sa monture pour qu'elle arrive aussi droite que possible en face de l'obstacle. L'idée était qu'il saute le centre du croisillon, plus bas, plutôt que de se compliquer la vie en allant chercher les côtés. En voyant les barres, qu'il avait déjà franchi en liberté, Rainbow leva la tête, principalement pour jauger son obstacle et accéléra soudain sa foulée. Tedrick partit directement en arrière et encaissa un joli taxi qu'il ne s'attendait pas à prendre, le croisé n'oubliant pas de faire une belle marge. Dès la réception l'entier prit un galop énergique, puissant, et chercha à emmener son propriétaire pour plusieurs tours à une allure effrénée. Il était passé de l'autre côté, c'était déjà une bonne chose, non? Le temps de ramener le bai à la raison, ce qui fut bien plus difficile que ce qu'il aurait pensé. Après tout, l'entier était bien déterminé à courir aujourd'hui. Le temps de remettre les points sur les I et le duo retourna sur l'obstacle, d'abord toujours à main droite, le temps que monsieur se familiarise, puis à main gauche, sans plus de difficulté apparente. Même si sauter semblait le motiver, il y avait beaucoup de travail à l'horizon. Déjà apprendre qu'il était inutile de sauter 1 mètre 10 quand il y avait seulement 50 centimètres à franchir était une bonne idée.

Bon, malgré son sale caractère Rainbow Factory avait tout de même bien travaillé et Tedrick décida de s'en arrêter là. Rendant un peu de rênes à son cheval, il le laissa marcher un peu partout sur la piste. Ayant bien transpiré et soufflant, le bai avait donné de sa personne. Peut-être se rendrait-il compte que fournir un effort inutile était plus fatiguant qu'autre chose. Quoi qu'il en soit le jeune homme le laissa reprendre son souffle pendant quelques minutes avant de finalement lui demander un arrêt que, bizarrement, Rainbow n'eut pas tant de mal que ça à le lui accorder. Il était fatigué et n'avait plus vraiment envie de tenir tête à l'heure actuelle. Caressant quand même son épaule son propriétaire dessangla d'un trou et remonta les étriers, comme d'habitude, avant de le ramener à l'écurie.

09/08/20

Avant d'attaquer les grands circuits de CSI, il y avait une chose que Tedrick appréciait tout particulièrement faire. En effet, une fois par trimestre, il aimait bien sortir ses jeunes de 4 et 5 ans sur des petites compétitions. Ici, ce ne serait pas plus qu'une club 2 pour Jailhouse Polka, mais c'était toujours sympathique. Pour le jeune homme, ce n'était pas simplement en tant que loisir qu'il emmenait ses chevaux dans les centres équestres voisins. Mine de rien, ces occasions lui permettaient d'acclimater ses jeunes chevaux aux compétitions, qu'il s'agisse du bruit, de l'agitation, du nombre de spectateurs et de chevaux inconnus. Plus encore, c'était un bon exercice pour voir si cela plaisait ou non aux chevaux, et s'ils avaient de bons résultats. Cela paressait anodin, mais cela lui évitait d'engager des chevaux totalement vierges de compétitions sur des niveaux élevés face à d'autres concurrents parfois plus qualiteux qu'eux. Même si ce n'était pas toujours évident de se résoudre, les petites compétitions permettaient en fait  d’ores et déjà de savoir si le cheval ou la jument pouvait avoir un avenir dans la compétition, et si ce n'était pas le cas, s'orienterait plutôt vers une carrière de reproducteur. Après tout, certains chevaux avaient le potentiel, la capacité et la lignée pour briller en concours, mais qui en condition n'étaient pas très performants pour des facteurs divers. Et puis, contraindre un cheval à sortir sur de grosses épreuves n'était pas très intéressant, ni pour le cavalier ni pour le cheval. Mais avec Jailhouse Polka il sentait bien les choses. Il aimait sauter et sortir en concours avait l'air de lui plaire. Ne manquerait qu'à voir ce qu'il donnerait plus tard, lorsqu'il attaquerait les CSI futures élites.

Observant le tour du couple juste avant eux, Jailhouse Polka ronflait d'impatience. Son oeil était vif, ses oreilles pointées vers l'avant et il dansait sous la selle de son cavalier pour manifester son mécontentement. Il n'était pas d'accord sur le fait qu'on le retienne et n'attendait qu'une chose: pouvoir aller enchaîner les obstacles dispatchés dans la grande carrière. Il était alerte, tous ses muscles en tension. Bientôt le couple franchit le dernier obstacle et le portillon s'ouvrit pour laisser sortir le petit alezan et son cavalier. Aussitôt la chef de piste poussa les fesses de Jailhouse Polka qui plaqua les oreilles en arrière en partant au grand trot, commençant son tour de piste à une allure déjà soutenue. Il faisait le fier, la queue en drapeau derrière lui. Il était vraiment impatient. Bientôt Tedrick lui autorisa à prendre le galop dans une allure puissante et balourde. Ses allures manquaient clairement de délicatesses, mais il avait une force épatante dans l'arrière-main ce qui compensait bien des choses. Il était très guerrier, frappant le sable de ses sabots et adoptant une attitude assez royale. On ne pouvait pas louper la force qui se dégageait de lui, ni son sale caractère. En effet, il fanfaronnait en donnant quelques coups de culs spontanés. La cloche sonna finalement après que le speaker ait annoncé leurs noms, et le tour commençait pour eux.

Bien vite, le premier obstacle se profila, un oxer blanc et rouge de 85 centimètres environ. Parfaitement égal à lui-même Jailhouse tracta un peu son cavalier sur l'obstacle, prit sa battue d'appel et se propulsa de l'autre côté sans encombre. Ils continuèrent en ligne droite durant quatre foulées où, à nouveau, le bai chercha à emmener son cavalier droit devant lui, puis se propulsa derrière le vertical jaune et rouge. Malgré qu'il soit assez voyant par ses couleurs, le KWPN ne faiblit pas et, déterminé, bondit de l'autre côté. Ils rejoignirent la clôture et la suivirent le temps de quelques foulées avant d'effectuer un demi-cercle pour venir aborder le triple : oxer bleu et blanc, oxer blanc et rouge suivit d'un vertical blanc et verre. Réussissant à retenir sa monture pour lui imposer le nombre de foule qu'il désirait, l’enchaînement ne posa pas de gros problèmes à l'étalon bouillonnant un peu plus à chaque foulée. En sortant du triple ils rejoignirent la clôture et tournèrent court à gauche pour venir aborder l'oxer blanc, gris et noir. Jailhouse releva la tête pour évaluer le saut et plia les antérieurs pour le franchir. Allongeant sa foulée, Jailhouse Polka se dirigea comme un chevalier partant au combat vers le vertical jaune, rose et bleue. Ils l'abordèrent légèrement de biais, mais le bai n'hésita pas un instant. Soufflant sa monture continua droit le temps d'une foulée, changea de pied de son propre chef et tournèrent dans une sorte de demi-tour pour rejoindre le vertical violet, rose, jaune et bleu. À nouveau l'étalon était sûr de lui, il n'hésita as à bondir de l'autre côté venir effectuer une ligne brisée afin d'atteindre l'obstacle suivant. Il ne fit qu'une bouchée du vertical bleu blanc rouge avant de virer de bord à gauche. Ils galopèrent quelques foulées afin d'atteindre le double. Le premier obstacle était un oxer blanc, vert et orange et les chandeliers représentaient des citrouilles. Pas très habituel pour le bai qui hésita une seconde avant de sauter et de franchir le deuxième obstacle, plus simple aux couleurs blanches et bleues. Ne manquait que le dernier obstacle, un vertical blanc, vert et rouge dont les chandeliers représentaient de jolis trèfles. Laissant son cheval accélérer un petit peu pour prendre son élan, il accompagna son saut qui marquait la fin de leur parcours.

Rendant les rênes à son cheval qui continuait de galoper sur la piste, Tedrick caressa son encolure humidifiée par sa sueur. Il avait été brave, ils s'en sortaient sans faute et avaient toutes leurs chances d'être bien classée. C'était un de ces concours où il était particulièrement chanceux. Cette fois-ci, Jailhouse avait préféré tout donner plutôt que se battre avec son propriétaire. Au petit trot ils quittèrent alors la piste afin d'aller marcher un peu dans le centre équestre qui accueillait l’événement. Le temps d'emmener boire et laisser brouter un peu son étalon, qui n'avait manqué de lui faire des bisous une fois pied-à-terre, les résultats furent annoncés. Ils étaient deuxièmes, le premier les ayant battu sur le chrono. Très fier ils eurent droit à leur tour de piste avant de recevoir le joli flot qui viendrait s'ajouter à la collection du jeune homme. Le plus important, c'était tout de même que son cheval s'était autant éclaté que lui et que l'avenir était prometteur pour ce beau bai.

24/09/20

Refermant la porte derrière elles, Ivy rejoignit bientôt le centre de la carrière. L'endroit était désert. Ce n'était pas étonnant puisque les installations du domaine étaient réservées aux pensionnaires du domaine et que celui-ci était assez éloigné du haras de Pado et des domaines voisins. Arrivée au beau milieu de la carrière, elle ressangla de quelques trous Ibis. L'idée n'était pas de l'étouffer, mais plutôt d'éviter que la selle ne tourne pendant qu'elle serait à cheval. Elle avait d'ailleurs remarqué que la camarguaise avait un peu minci, ce qui n'était pas pour la déranger. Elle avait perdu de la graisse et prit du muscle au cours de leurs nombreux entraînements. Au tout début, la jument était encore verte dans le travail et manquait d'expérience. Voilà que cela faisait presque un an et demi qu'elles collaboraient ensemble et sa soif d'apprendre avait contribué à sa prise de niveau. En tout cas, la sangle était ajustée, ne manquait plus qu'à se mettre en selle. Elle attrapa une chaise en plastique qui traînait et s'en servit de montoir pour se mettre à cheval tout en préservant le dos de sa protégée. C'est une fois bien en selle qu'elle commença à presser ses flancs pour lui intimer de prendre le pas, rênes mi-longues pour commencer leur détente.

Accompagnant le pas de sa jument avec son bassin, Ivy se sentait bien, sur le dos de sa ponette. Celle-ci conservait une allure toujours très allante, elle était vive pour une jument de sa race et sa cavalière en avait bien conscience. Pour elle, c'était tout de même un avantage. C'était une ponette qui avait du peps, plus que ce qu'elle laissait paraître au premier abord, et elle surprenait souvent les juges des concours par son envie d'être là et sa volonté. Même si la jument avait passé toute la matinée à l'extérieur, la jeune femme ne voulait pas brusquer sa monture et bâcler l'échauffement. La ponette mastiquait son mors avec détermination tandis que sa tête se balançait au rythme de ses pas. Elle ne cherchait jamais à s'arrêter, au contraire, ce n'était pas vraiment son style. Elle cavalait, sans pour autant se montrer irrespectueuse en prenant le trot. Ivy la laissa ainsi avancer sur plusieurs tours aux deux mains avant de commencer à remonter progressivement sur ses rênes pour venir commencer à prendre un peu de contact. La camarguaise ne refusa pas et se plaça d'elle-même sur la main. L'encourageant d'une parole douce, la jeune femme commença à demander à la jument de chasser les hanches sur quelques pas durant la longueur afin de la mobiliser un peu. Pour ne pas trop la lasser, elle n'hésitait pas non plus à alterner avec quelques épaules en dedans et en dehors. Pour le moment la ponette s'appliquait, c'était le début de la séance et elle était encore pleine de bonne volonté. Caressant de temps à autre pour la féliciter et l'encourager à conserver ce comportement, elle décida de poursuivre sa détente au trot.

Ibis ne se fit pas prier, prenant une allure rapide et rebondie sans pour autant être balourde. Elle avançait, les oreilles bien tendues vers l'avant, et rappelait de temps en temps à sa cavalière qu'elle souhaitait se défouler. Malgré tout, la jeune femme ne cédait pas, elle tenait fermement les rênes pour empêcher la Camarguaise de lui échapper. Elles étaient là pour travailler après tout, pas pour s'épuiser à courir bêtement. Pour tenter de la détendre, la russe jouait fréquemment dans ses doigts en lui parlant. Ces petites attentions semblaient aider, mais ne réglaient pas le problème pour autant. Pour ne pas la laisser sans rien faire plus longtemps que nécessaire, et lui laisser le temps de trouver une bêtise à faire, elle décida de poursuivre les exercices qu'elles avaient vus au pas un peu avant. Dans la longueur de la piste, elle plaça donc ses aides et demanda à la ponette de chasser les hanches sur cinq foulées. Mastiquant son mors dans un cliquetis métallique, elle décala ses postérieurs sans broncher. Elle avait toujours été une bonne élève en dressage, pour Ivy, c'était un signe que la discipline lui plaisait, qu'elle s'y épanouissait, mais peut-être était-ce seulement subjectif. En tout cas, la grise ne rétorquait jamais, elle obéissait à toutes les demandes, même si elle ne pensait qu'à accélérer en ce moment précis, elle faisait passer le plaisir de sa cavalière avant ses propres envies. Après les cinq foulées, elle redressa la camarguaise sur quelques foulées avant de lui demander une épaule en dehors. À nouveau, pas de résistance, Ivy demandait et obtenait, sans oublier de féliciter sa monture si coopérative évidemment. Elles reprirent ce petit exercice à chaque main à quelques reprises, puis il fut venu le moment préféré d'Ibis : le galop.

Mettant la camarguaise sur la piste, elle plaça ses aides et demanda un premier départ au galop que la demoiselle exécuta aussitôt. Elle n'essaya pas de prendre la main dans la ligne droite, pourtant Ivy la sentait allonger sa foulée, elle avait besoin de se dégazer un bon coup. Pour ce faire, elle la laissa avancer sur la piste, veillant tout de même à garder le contrôle pour la  récupérer dès qu'elle en aurait décidé. Ibis n'essaya pas de duper sa cavalière, elles firent deux tours complets, et repassa au trot aussitôt qu'on le lui demanda. Caressant son épaule en la félicitant, Ivy la laissa souffler au trot puis au pas avant de reprendre le galop, à l'autre main cette fois-ci. Elles firent quelques tours de piste aux deux mains, le temps d'échauffer la demoiselle et de la laisser dépenser son trop-plein d'énergie. Elle savait qu'il lui restait toujours de quoi faire la séance même après une bonne galopade, Ibis était ainsi, et sa propriétaire la connaissait assez bien depuis le temps. Pour ne pas la faire galoper bêtement sur la piste, elle l'incita à faire quelques transitions intra-allures, demandant d'allonger dans une des longueurs, la laisser reprendre son galop de travail dans la largeur et lui demander cette fois de rassembler dans la seconde longueur. La camarguaise se prêtait bien au jeu, elle semblait prendre beaucoup plus de plaisir à allonger sa foulée, certes, mais elle rassemblait tout de même lorsqu'on le lui intimait, bien qu'elle montrait sa désapprobation en fouaillant de la queue. Elles firent cet exercice deux fois à chaque main, puis elles repassèrent au pas le temps de souffler et de se préparer à la séance qui allait suivre.

Aujourd'hui elle avait décidé de travailler le contre-galop, ce qui devrait grandement faire plaisir à la camarguaise. Pour ce faire elle commença par demander un départ au galop à droite à la jument afin de la placer sur un huit de chiffre. Elle accompagna le mouvement en gardant la demoiselle dans un galop de travail avant d'entamer la seconde boucle du cercle, au contre-galop cette fois! Bien sûr, Ibis fut tenter de changer de pied pour se remettre à juste, comme certains chevaux habitués le font, mais Ivy resta ferme et rappela fréquemment à la ponette qu'elle reste à main droite. Une fois le tour complet, elle cassa le cercle pour revenir sur la piste en reprenant le trot. Elle permit à Ibis de souffler quelque peu durant un tour avant de recommencer l'exercice, cette fois au galop à gauche. Encore une fois Ibis fit une tentative de changer de pied, refréné à temps par sa cavalière. Elles répétèrent cet exercice à plusieurs reprises, et par chance la camarguaise ne perdait pas sa bonne volonté. À force de répétitions, elle commença même à ne  plus tenter de changer de pied contre la volonté de la personne sur son dos! Mais malgré les pauses et son envie de bien faire, il fallait avouer que le travail au galop était assez éprouvant physiquement, et après une bonne vingtaine de minutes à travailler au galop sur un huit de chiffre sous un soleil encore présent, elle était fatiguée. Après tout, la camarguaise s'était appliquée et avait donné de sa personne, elle méritait donc à présent un peu de repos bien mérité, non?

Repassant petit à petit la petite jument au pas, Ivy commença à relâcher la tension sur les rênes pour laisser la jument déplier son encolure qu'elle tendit naturellement vers le bas. Rênes longues désormais, la jeune femme laissait souffler sa monture. On ne pouvait pas dire que la ponette avait chaumé, et il était maintenant temps de récupérer. Elles firent essentiellement des lignes droites, afin de redresser un peu la grise après les nombreux cercles qu'elles avaient réalisés, le plus souvent tête en bas pour lui tirer un peu sur la colonne vertébrale. La ponette marcha ainsi pendant plusieurs tours de piste aux deux mains, le temps de repasser au calme, puis sa propriétaire lui intima de s'arrêter. La jeune femme mit alors pied-à-terre en souplesse et caressa chaleureusement le chanfrein de la camarguaise. Comme toujours elle remonta les étriers et dessangla de deux trous avant de refaire passer les rênes au-dessus de sa tête pour l'emmener jusqu'à l'air de pansage qu'elles avaient quitté une petite heure plus tôt.

06/10/20

En arrivant dans la carrière l'homme ferma son blouson. Il faisait froid dehors, d'autant que la jument n'avait pas encore son poil d'hiver. Les températures avaient baissés d'un coup. De  25 degrés on était passé à 15 et la différence se ressentait. Occupée à râler dans son coin, la grise suivit son propriétaire jusqu'au centre où elle fut ressangler. Surprise elle laissa échapper un râle lorsque la sangle se resserra de peu pour l'ajuster, puis elle se tourna vers le jeune homme en l'observant aller chercher un tabouret. Voulant jouer les têtes de mules elle commença donc à s'éloigner dans son coin. Lorsque Tedrick s'en aperçu, il se mit alors à la poursuivre. Amusée par la situation, Beetle Juice se mit alors à trottiner dans la carrière, son propriétaire à ses trousses. Lorsqu'il put enfin l'attraper, il l'emmena jusqu'à la chaise pour se mettre en selle à l'aide de son montoir, histoire de préserver son dos. C'est seulement une fois bien à cheval que le duo prit alors le pas sur la piste.

La jument avançait d'un pas énergique, les oreilles toujours autant en mouvement que lorsqu'elle avait quitté son box douillet. Elle avait bien envie de se dépenser et allongeait le pas pour le faire comprendre à son cavalier qui se contentait de lui faire un petit rappel à l'ordre. Elle se fâcha, recula les oreilles mais finit tout de même par obtempérer. Elle se mit alors à ronger son frein, patientant de plus en plus difficilement. Marcher ne lui posait pas de problème en soi mais en ce moment elle voulait être en mouvement, et l'allure lente qu'on lui imposait ne lui convenait pas. Si au moins elle pouvait se dégourdir les membres! Alors qu'elle commençait tout doucement à se calmer, Tedrick lui demanda de s'immobiliser, serrant les jambes contre ses flancs et se redressant. Le prenant comme une provocation Beetle Juice recula de quelques pas. Lorsqu'on pressa ses flancs un peu brusquement pour la remettre en avant, elle se leva brusquement sur ses postérieurs. En chandelle, elle resta perchée là-haut quelques secondes avant de finalement reposer ses antérieurs sur le sol en soulevant la poussière et le sable de la carrière sous ses sabots. La sentant commencer à s'énerver, Tedrick fit de son mieux pour l'adoucir, mais peine perdue, la grise donnait des coups de dos par-ci par-là, lorsqu'elle ne jetait pas la tête en arrière, risquant d'assommer au passage son cavalier s'il se penchait en avant à ce moment précis. Malgré tout, elle consentit à réaliser quelques petits exercices d'allongement, mais rien de plus. La moindre jambe isolée et elle bondissait en l'air sans raison. Beetle Juice avait finalement gagné, aujourd'hui ils ne feraient rien de bien intéressant.

Elle prit finalement le trot gaiement lorsqu'on le lui autorisa enfin. Elle faisait comme si rien ne s'était passé précédemment et jouait à présent la parfaite demoiselle civilisée. Elle gambadait dans la carrière et laissait échapper quelques hennissements glorieux de temps à autre. Parfois un cheval au loin lui répondait, mais elle l'ignorait toujours. Elle n'appréciait pas ses congénères, hormis quelques exceptions comme sa fille. Elle n'était tendre avec personne à dire vrai, mais au moins elle restait gérable en présence d'autrui. Lorsqu'une cavalière passa près de la carrière, la jument grise déploya ses membres dans un trot aérien et gracieux, mais dès qu'elle fut hors de sa vision, elle se remit à pousser avec le poitrail pour tracter et aller toujours plus vite. Comme au pas son cavalier demanda alors quelques variations intra-allures. Allonger sa foulée ne posait aucun problème à la jument entêtée qui appréciait de pouvoir avancer à sa guise, mais dès qu'il s'agissait de rassembler le trot, alors elle se braquait. Elle n'en avait aucune envie, et elle ferait tout pour le faire comprendre. Ainsi, les reculés reprirent, quelques coups de dos et de culs furent envoyés, mais Tedrick tenait bon là-haut et devait à nouveau jouer aux policiers pour la gérer. Elle était tout bonnement infernale et malheureusement il n'y pourrait rien. Si bien qu'il jugea que galoper serait inutile. En effet, si elle se décidait que la vitesse était plus importante que le reste comme depuis qu'il était monté sur son dos, alors il ne pourrait rien en faire et se contenterait de tenir en selle jusqu'à ce qu'elle se calme. Tant pis, il la repassa au pas. Elle protesta un peu dans la bouche, mais finit tout de même par coopérer après quelques protestations infructueuses.

Soufflant, Beetle Juice mastiquait son mors tout en tirant sur les rênes de manière quasi constante. Elle marcha de longues minutes, jusqu'à ce qu'elle retombe doucement dans le calme. Ce n'était pas une tâche évidente, car elle chauffait pour tout et pour rien. Si la jambe n'était pas assez fixe et qu'elle la frôlait, alors elle repartait de plus belle en avant. Plus cette situation durait et plus Tedrick se demandait ce qu'il allait faire d'elle. Elle devait reprendre bientôt la compétition, mais si la travailler correctement était impossible parce que madame faisait un caprice depuis presque un mois, alors ce n'était plus aussi certains. Lorsqu'elle se décida enfin à rester sage, il l'immobilisa alors et mit pied à terre. L'observant triomphante, Beetle Juice suivit son propriétaire jusqu'aux écuries d'un pas victorieux. Elle avait gagné la bataille.

10/10/20

La jeune femme avait froid, mais elle serra les dents. Elle se plaignit une ou deux fois à voix haute, le temps d'atteindre le montoir en bois à disposition dans un des angles de la carrière. Il y avait déjà deux cavalières qui attendaient à cet endroit-là, alors elle en profita pour ressangler le pie. Tête haute, oreilles dressées, l'étalon était attentif aux chevaux autour de lui. Dans les premiers temps les cours collectifs avaient été une épreuve, mais à présent il tolérait un peu mieux la présence de ses congénères dans son environnement de travail. Le temps de quelques caresses sur l'encolure et la place se libéra. Elle immobilisa alors son cheval, réunit ses rênes dans une main et mit le pied à l'étrier. Rênes longues elle commença donc à le faire marcher un peu partout sur la piste, accompagnant son pas avec le bassin.  Le temps que la dizaine de cavalières s'installent à cheval et démarre leurs détentes, la professeur se présenta en carrière. Elle s'appelait Louise et Romy l'appréciait bien. Elle était patiente, pédagogue mais exigeante, une bonne professeur pour progresser d'après elle. La femme aux cheveux ternes appela tous le monde à se réunir pour expliquer la première séance de la journée. Pour les filles un retour aux bases était prévu. En effet, la séance allait être basée sur les cessions à la jambe, puis sur les appuyer pour augmenter un peu la difficulté. Le groupe s'éparpilla sur ces mots afin de poursuivre la détente. C'est ce qu'elle fit, intimant quelques assouplissements et latéralisations au pie. Zodiac ne fut pas plus agaçant que ça. Par moments il faisait semblant de ne pas comprendre la demande, ou de simplement ne pas sentir l'action de jambe de sa cavalière, mais rien de plus méchant. Il suffisait à Romy de s'imposer de nouveau pour que l'étalon reparte. Puis, il fut le temps de passer à la suite.

Pressant franchement les flancs du tobiano, Romy prit le trot sur la piste de la grande carrière. Un imposant étalon allemand noir passa bientôt près d'eux. Il faisait partie des quelques chevaux de propriétaire localisés sur place, pourtant cela ne suffit pas pour obtenir les bonnes grâces de Zodiac qui recula les oreilles et fouilla de la queue lorsqu'ils se croisèrent. Pour le moment la jeune femme n'éprouvait pas de difficulté à garder un contact constant avec la bouche de son cheval. Elle le savait sensible et la moindre gêne ruinerait tout. Elle savoura donc ce moment où il était en place, qu'il engageait bien et qu'il ne protestait pas. Après tout, il n'était pas aussi coopératif à chaque séance! Le temps de le laisser dégourdir ses membres et elle commença alors à voir quelques exercices d'assouplissement avec lui à base de flexion d'encolure et d’incurvations sans oublier toujours quelques latéralisations à base de hanche et épaule en dedans ou en dehors notamment.  Pour ne pas épuiser sa monture inutilement Romy incluait fréquemment des transitions montantes et descendantes entre les exercices, même si elle avait parfois quelques difficultés à obtenir le ralentissement et l'immobilité parfaite de sa monture agitée. De temps en temps la jeune femme observait les autres cavaliers et leurs avancées. Son amie et l'oldenbourg s'en sortaient plutôt bien. La jument avait autant d'expérience que sa propre monture et était d'une nature plutôt docile au quotidien. Les autres aussi s'en sortaient bien en règle générale. Tout le monde semblait un peu à la ramasse, du moins du côté des cavaliers, parce que le matin n'était jamais facile pour tout le monde, mais les chevaux semblaient eux bien en forme. De temps en temps le silence était coupé par les consignes ou conseils de Louise, mais bien vite on entendait plus que le bruit des sabots sur le sol et le vent se lever en bourrasques puis se taire. Soignant sa position, dos droit, talons descendus et rênes tendues, Romy faisait de son mieux pour être le plus irréprochable possible. Quelquefois, elle se faisait tout de même rappeler à l'ordre lorsqu'elle relâchait son dos, mais elle s'en sortait mieux que d'autres. Leur professeur avait un regard d'aigle et soulevait chaque défaut, aussi minime qu'il soit. Après tout, les cavaliers présents étaient là pour se professionnaliser, pas pour glander. Après plusieurs petits exercices réalisés au trot et au pas, Louise donna son feu vert pour galoper. En réalité, il n'y en avait pas besoin car les cavaliers commençaient à galoper quand ils sentaient leurs chevaux prêts, mais c'était un bon moyen de rappeler aux retardataires qu'il fallait passer à l'étape suivante.

Retournant sur la piste, elle céda le passage à une cavalière et son alezan au galop avant d'elle-même demander à sa monture de s'élancer. Zodiac reconnu aussitôt la demande de sa propriétaire et s'élança. Ses oreilles arquées s'inclinèrent vers l'avant tandis que ses sabots frappaient le sol en soulevant sable et poussière. Le vent n'aidant pas, elle s'excusait intérieurement pour la cavalière qui s'était glissé derrière peu de temps avant. Avec une telle météo, il était difficile de ne pas se prendre tout le sable, poussière et cailloux qu'éjectait le cheval d'en face sous ses foulées. C'était l'une des raisons pour laquelle elle n'aimait pas spécialement travailler en reprise, mais elle n'avait pas le choix. Cirant sa selle pour accompagner le mouvement de balancier de sa monture, elle était plutôt contente de le voir volontaire au travail. Il semblait même plutôt content de galoper, accélérant sensiblement dans la longueur. Ne voulant pas non plus se faire traîner comme un bout de chiffon, Romy chercha à contenir un peu plus la vitesse du tobiano. Cette initiative ne fut pas du goût de Zodiac qui lança les postérieurs pour démontrer son mécontentement. Après avoir lancé en l'air ses postérieurs à deux reprises, l'étalon ronfla mais finit par céder et reprendre le trot en soufflant. Le duo répéta quelques départs au galop à chaque main afin de l'échauffer symétriquement. On lui avait souvent répété à quel point il était important de travailler aux deux mains et c'est ce qu'elle appliquait à la lettre lors de ses détentes et ses séances en autonomie. Afin de ne pas non plus blaser sa monture à force de lui demander bêtement de prendre le galop, elle faisait donc quelques départs au galop du pas et du trot, des transitions galop - pas - galop ou encore quelques variations intra-allures. Bon, rassembler ses foulées ne lui convenait pas forcément et il rouspétait fréquemment, mais cela ne l'empêchait pas de toujours finir par coopérer après quelques remontrances. Concentrée, c'est la voix de Louise qui la tira de ses pensées pour les inviter à la rejoindre au centre de la piste pour expliquer à ses élèves le premier exercice qu'elle leur avait concocté et qu'ils allaient réaliser individuellement.

Pour le premier exercice, il s'agissait de cession à la jambe en escalier. Un exercice qui ne devrait pas poser de problèmes à Zodiac qui connaissait très bien son travail. De plus, Romy était rassurée à l'idée de passer seule. Elle n'appréciait vraiment pas le travail en reprise, et seule, elle aurait toute l'attention de sa professeur sur elle pour lui donner des conseils, si elle en avait besoin. Avant de laisser ses cavalières s'élancer, elle rappela qu'il était important de faire attention à ce que le cheval passe devant les jambes durant les lignes droites et de ne pas négliger l'allongement au trot entre les cessions pour reprendre de l'activité et de l'impulsion qui se perdaient parfois durant le déplacement latéral. Suite à cela, Louise décida de l'ordre de passage tandis  que les cavalières se mettaient en reprise à l'arrêt pour attendre leur tour. Romy était en troisième position et observa attentivement le passage de la première, celle sur l'alezan qu'elle avait croisé plus tôt. Le cheval qu'elle montait était plutôt un cheval d'obstacle mais ils s'en sortirent sans peine. Le couple suivant également n'eut pas de réelle difficulté à réaliser l'exercice, ce fut alors son tour. Pressant les flancs de Zodiac, elle se lança au trot enlevé sur la piste. Dans une attitude concentrée, Zodiac semblait plutôt déterminé à faire ce qu'on voulait de lui, du moins à cet instant précis. En A ils doublèrent dans la longueur et commencèrent à exécuter quatre foulées de cession à la jambe gauche. Croisant les membres et mastiquant son mors, les oreilles de l'étalon s'agitèrent tandis qu'il coopérait pour faire ce qu'on attendait de lui. Suite à ça, ils allongèrent le trot sur quatre foulées, ce qui sembla satisfaire le tobiano qui avait tout de suite réagi en allongeant son allure. Préparant ses aides, elle lui demanda de nouveau quatre foulées de cession à la jambe, toujours à gauche. Encore une fois ils repartirent tout droit pour quatre foulées de trot allongé, alternant ainsi cession et allongement jusqu'à rejoindre la piste. Arrivée au bout, elle caressa longuement son encolure en le laissant prendre le galop le temps de rejoindre la piste. Elle écouta attentivement les conseils de sa professeur, notamment au niveau des fesses qui avaient tendance à déraper un petit peu avec son épaule, ce à quoi elle devait faire attention, mais sans plus de remarque. Elle laissa alors souffler Zodiac tout en observant les passages des filles après elle, écoutant tous les conseils et les remarques de Louise. Elles firent toute environ 7 passages, alternant main droite et main gauche. À chaque fois Romy faisait d'autant plus attention à l'épaule de sa monture, ce qui ne semblait pas spécialement convenir à ce dernier, mais elle s'en sortit sans plus de peine.

Tout le monde était passé et l'heure tournait, Louise s'approcha de la file de cavaliers pour leur expliquer l'exercice suivant qui clôturerait la séance. Il s'agissait du même principe que lors de l'exercice précédent, mais cette fois-ci en appuyer. Comme tout à l'heure Louise donna ses quelques conseils, notamment de demander de grandes foulées dynamiques entre chaque appuyer. Elle proposa également de s'asseoir lors des appuyer et de trotter enlever lors des lignes droites pour provoquer un certain dynamisme, mais c'était à la bonne volonté de ses élèves. Comme tout à l'heure Romy fit bien attention au passage des deux cavalières qui ouvraient l'exercice. C'était un rôle ingrat car la plupart des erreurs arrivaient lors des premières tentatives, mais elles ne semblaient pas éprouver de grosses difficultés. Lorsque ce fut à son tour, la jeune femme prit une grande inspiration, pria son cheval de bien vouloir s'accorder avec elle, puis prit le trot sur la piste. Au début de la longueur, la jeune femme qui avait préparé ses aides au préalable demanda un appuyer à gauche sur quatre foulées à sa monture. Zodiac ne fit pas trop sa mauvaise tête et même si le début fut brouillon, l'envie de se la péter devant les autres prit le dessus et il s'appliqua. Après ces quatre foulées ils repartirent en ligne droite en allongeant le trot, puis recommencèrent à alterner entre appuyer et ligne droite en allongeant le trot jusqu'à ce qu'ils atteignent la piste. Zodiac anticipa et chercha à prendre le galop tout seul en reprenant la piste. Ce n'était pas ce qu'elle cherchait à obtenir, que son cheval agisse en fonction d'un potentiel ordre, alors elle le repassa immédiatement au pas. Son action de main un peu trop forte déplu au tobiano qui jeta ses postérieurs en l'air, suffisamment haut pour secouer sa cavalière qui n'eut pas le temps de comprendre ce qui s'était passé. Dès lors, fâché, Zodiac cessa aussitôt d'avancer et conserva l'immobilité de longues secondes, malgré tous les efforts de sa propriétaire. C'était dans ces moments-là qu'elle se rendait compte qu'avec un animal de 500 kilos, sans a bonne volonté, elle ne pouvait rien faire. Il fallut un peu de temps pour le convaincre, mais ils reprirent finalement le pas puis le galop sur la piste pour rejoindre les autres cavaliers en file indienne. Attentive au passage des autres, elle mettait toute son âme dans ces passages pour être aussi impeccable que possible. Par chance sa monture était tout de même dans un assez bon jour et ne lui posait pas de problème. Et lorsque Louise sonna la fin de la séance après plusieurs reprises à chaque main où les cavaliers cherchaient toujours à améliorer leurs passages précédents, le petit groupe se sépara.

Petit à petit Romy rendit les rênes à l'étalon pie en le laissant marcher large un peu partout. Bientôt Ivy se joignit à elle tandis qu'elles discutaient de tout et de rien. Zodiac avait tout de suite reculé les oreilles à l'approche de la jument bai mais n'avait rien dit de plus. La jeune femme prit soin de beaucoup le caresser en le félicitant, déjà parce qu'elle sentait qu'il prenait sur lui, mais aussi parce qu'au final il avait été presque irréprochable. Quelques petits caprices avaient surgi de temps à autre mais ce n'était rien de comparable avec les premières séances qu'ils avaient réalisés ensemble. Le temps de souffler et revenir au calme que le groupe s'immobilisa peu à peu au centre de la piste. Sans plus attendre la cavalière mit pied à terre et dessangla de deux trous son cheval. Passant ensuite les rênes par-dessus ses oreilles, elle salua sa professeur avant de ramener l'étalon à l'écurie tandis qu'il restait sagement à son côté. Comment pouvait-il être aussi agréable en main et si entêté monté quand il le voulait? Elle ne le saurait sans doute jamais.

13/10/20

Finalement Yankee avait décidé de les suivre jusque dans la carrière. Gentiment Tedrick l'envoya à sa place, c'est-à-dire derrière la clôture de la barrière. Comme à son habitude le malinois s'installa sous un arbre, dans l'herbe, le nez presque collé à la clôture pour ne rien manquer du spectacle. Amusé Tedrick ne put s'empêcher de se dire que c'était un brave chien avant de reporter son attention sur le jeune entier. Il l'immobilisa près d'une chaise en plastique et le ressangla avant de se mettre en selle à l'aide de ce montoir improvisé qui permettait de préserver son dos. Bien confortablement assis en selle il ajusta ses rênes puis pressa les flancs du bai pour lui intimer de prendre le pas. Énergique, le croisé n'eut aucun mal à partir sur la piste dans une allure assez vive. On sentait aisément qu'il mourrait d'envie de se dépenser. Tedrick était surpris qu'il soit si plein d'énergie alors qu'il était 7 heures 30 et qu'il faisait encore nuit dehors. Au moins, il ne manquerait pas de volonté, c'était certains. Puisqu'il avait dormi au box et qu'il n'avait pas eu l'occasion de mettre ses muscles en route, il prit son temps pour le laisser marcher large, rênes longues. Prenant tout l'espace de la carrière, le jeune homme demanda tout de même de s'incurver dans les coins et sur quelques cercles, notamment pour l'occuper et l'empêcher de penser à de potentielles bêtises. Pour l'instant, monsieur se montrait plutôt agréable. Dans les premières incurvations il avait testé un peu son cavalier, comme toujours, notamment en jouant les anguilles, mais rien de plus. Lorsqu'il le jugea prêt, il remonta alors sur ses rênes qu'il gardait tendu et demanda à sa monture de se poser sur le mors. Pour s'y poser il s'y posa, mais se mit également à tracter son humain comme un boulet de canon. Pendant tout le reste de l'échauffement au pas, Tedrick s'amusa donc à relâcher et reprendre ses rênes dans le simple but de mettre le bai dans l'inconfort. En effet, quand le jeune homme relâchait ses rênes, l'entier "perdait" son appui et était contraint de se reprendre et de se redresser. Ils répétèrent ce petit jeu souvent, entre quelques incurvations entre autres, avant de commencer à trotter.

Plutôt content de pouvoir enfin se dégourdir les membres, Not my Fault ne fit pas d'histoire et adopta bien vite un trot cadencé et assez rapide. Accompagnant son allure en se levant et s'asseyant au rythme de ses foulées, Tedrick se contenta de le laisser avancer un peu partout, le temps que ses muscles se mettent en action. Il ne fallut pas longtemps pour que Not my Fault se remette à tracter, alors le petit jeu de lâcher et reprendre les rênes par intervalles. Ça avait pour don de bien embêter l'entier, mais il finirait par comprendre que se poser sur le mors sans s'appuyer dessus serait plus confortable pour tout le monde. Histoire de ne pas faire que ça il s'employa aussi à lui demander quelques incurvations dans des coins et sur des cercles. Bon, le bai n'avait pas trop la tête à ça mais s'y plia quand même. Il donna quand même un petit coup de dos pour la forme, histoire de bien montrer que cet exercice ne l'intéressait pas, mais Tedrick n'y prêta pas vraiment attention. Ne voulant pas le fatiguer plus que nécessaire, son cavalier n'hésitait d'ailleurs pas à faire beaucoup de transitions montantes et descendantes ainsi que des arrêts. Le croisé avait quelques difficultés à conserver l'immobilité, visiblement pas super enthousiaste à l'idée de rester à l'arrêt complet, mais on ne pouvait pas non plus dire qu'il était bien difficile à convaincre. Lorsqu'il s'agitait un peu, une remise à l'ordre suffisait en général à le remettre dans le droit chemin, bien qu'il se réservait l'autorisation de montrer qu'il boudait, reculant les oreilles d'un air faussement menaçant. Occupé à échauffer sa monture c'est à peine si le jeune homme remarqua Kristen et sa jument qui entraient dans la carrière. Il la salua et hocha la tête lorsqu'elle demanda si elle ne gênait pas. Puis il retourna à ses occupations sans s'en préoccuper plus que ça.

Le temps de trotter encore un peu et Tedrick décida qu'il était l'heure de terminer leurs détentes par un peu de galop. À peine ses flancs furent frôlés que l'entier partit vers l'avant avec énergie, emmenant son cavalier dans sa course. Malgré l'excès de volonté de sa monture, son cavalier prit soin de ne pas gêner Kristen qui était encore au pas sur la piste. C'était une question de politesse, en quelque sorte. Et puis couper la route d'un autre cheval était le meilleur moyen pour qu'il y ait carambolage. C'est après quelques tours qu'il décida de reprendre le trot sur la piste. Ce n'était visiblement pas du goût du croisé qui jeta les postérieurs et fit quelques sauts de moutons à travers la carrière. Pour être honnête Tedrick n'en fut pas surpris. Ce genre de bonds improvisés arrivaient presque tous les jours. Il tenait ça de son père, sans doute. Tout comme lui, il avait parfois un petit pète au casque et pétait en l'air avant de reprendre une attitude plus habituelle. Lorsque enfin il repassa au trot, son propriétaire lui caressa l'encolure. Not soufflait, les naseaux dilatés, mais il n'avait pas l'air d'être fatigué. Cette pile électrique avait toujours énormément d'énergie à revendre, plus que son cavalier en tout cas, c'était certains. Ils firent tout de même un second tour, cette fois-ci à l'autre main. A vrai dire, il en profitait pour laisser son cheval se dégazer un peu, et l'avoir plus disponible au moment venu. Justement, après quelques tours à l'autre main, Not my Fault semblait déjà plus disponible. Il le repassa alors au pas afin de le laisser reprendre son souffle, suite à quoi ils allaient pouvoir commencer la séance que Tedrick lui avait concocté.

Pour commencer Tedrick emmena sa monture au trot de travail sur un cercle de 20 mètres. Si au début l'entier semblait assez distrait, il fut tout de suite bien plus motivé lorsque son cavalier lui demanda de prendre le galop. Lorsqu'ils eurent fait la moitié du cercle, Tedrick le coupa par l'intérieur et repassa sa monture au trot puis au pas au milieu du cercle. En théorie, l'exercice consistait à repasser à l'arrêt au galop, mais du haut de ses 4 ans Tedrick ne désirait pas mettre son cheval plus en difficulté que nécessaire. Repasser au pas en passant par le trot brièvement était suffisant à son âge. Lorsqu'ils eurent dépassé le centre du cercle ils reprirent le trot de travail en changeant de main pour reprendre le cercle dans l'autre sens. Comme tout à l'heure ils prirent le galop, rompirent le cercle à mit parcours et repassèrent progressivement au pas avant de recommencer. Le plus difficile du travail consistait à empêcher le bai de se précipiter au galop comme au trot. Le repasser au pas n'était pas trop compliqué quand on savait être compétent, mais l'empêcher de foncer tête baissée vers l'avant était une autre histoire. Histoire de ne pas trop lasser son cheval, il lui proposa de faire une pause en reprenant le pas sur la piste, le temps  de souffler un bon coup, puis ils reprirent. Par curiosité il lui demanda un arrêt complet au centre du cercle, mais pris au dépourvu Not pila et repartit aussi sec vers l'avant. Ne voulant pas s'arrêter sur quelque chose de mauvais ils firent un dernier passage en se contentant du pas avant de juger qu'ils pouvaient s'en arrêter là. Après tout, Not my Fault n'avait que 4 ans et c'était bien suffisant pour un cheval de son âge.

Repassant petit à petit au pas Tedrick rendit les rênes à sa monture en la laissant marcher en ligne droite le temps de le redresser et que le ramener petit à petit au calme. L'entier ne semblait pas du tout perturbé par l'hanovrienne de l'autre côté de l'immense carrière qui galopait sur la piste, ce qui était un bon point. Il la connaissait un peu après tout, notamment parce qu'ils avaient baladés ensemble, mais c'était une bonne chose qu'il sache se tenir. Une dernière caresse sur l'encolure et Tedrick l'immobilisa finalement pour de bond. Il déchaussa ses étriers, passa sa jambe par dessus sa croupe et descendit avant de remonter les étriers et de dessangler d'un trou. Le temps de passer les rênes par dessus ses oreilles et ils prirent la direction de l'écurie côte à côte.

25/10/20

Les oreilles de Shut Up s'agitaient sur sa tête tandis qu'elle mastiquait férocement son mors. Jouant dans ses doigts son cavalier tâchait de la détendre, en vains. Le bruit de la foule, la musique et le speaker inquiétaient la jument, pourtant habituée à se rendre sur de tels événements. La laissant trotter il fit un petit tour de piste tranquillement pour essayer de la détendre. Il la laissa passer près des obstacles afin de s'assurer qu'elle les avait bien vu, ignorant la foule. Il était  dans sa bulle, et ils étaient les premiers partants. Il attendit un peu avant de lui demander le galop, la retenant dans un petit galop que la bai avait du mal à conserver. Ils décrivirent une boucle, la jument fouillant de la queue en abaissant la tête, puis ils se dirigèrent vers le premier obstacle de ce parcours côté à 1m60 pour douze obstacles.

Le premier obstacle au loin, il laissa la jument prendre de la vitesse pour aller franchir l'oxer blanc et vert qui se dressait devant eux. La cloche du chronomètre sonna. Dès la réception ils entamèrent un virage à droite et longèrent la barrière sur plusieurs foulées. Comptant dans sa tête, un, deux, trois, quatre, cinq, et il se mit en suspension pour accompagner le saut de la jument bai. Tombant un peu sur les épaules à la réception il la redressa avant de lui faire décrire une nouvelle boucle à droite. Tournant large il prépara un abord bien droit et franchit un verticale jaune aux chandeliers assez voyants. Bien que réticente à son approche, un coup de talon suffit à redonner de la volonté à la croisée qui bondit de l'autre côté avec souplesse. Dès la réception Tedrick se concentra, laissa la jument galoper sur quelques foulées avant de franchir le second obstacle, un oxer aux couleurs du Longine, blanc et violet. Shut Up prit sa battue d'appel et s'envola pour finalement se réceptionner de l'autre côté, toujours sans faute pour le moment. Ils continuèrent leur ligne droite et coupèrent à gauche afin de prendre un peu court l'obstacle qui arrivait, un oxer blanc, rouge et noir. Ayant perdu de la vitesse en tournant court et n'étant pas bien droite, elle puisa dans sa force pour sauter, mais passa sans toucher la barre. Sans perdre sa concentration son cavalier fixa aussitôt l'obstacle suivant, remis un peu de jambe pour faire repartir la jument qui avait perdu un peu de vitesse, et l'emmena sur un double vertical blanc et rouge. Il était important d'arriver en ligne droite pour pouvoir enchaîner les deux obstacles rapprochés sans trop de difficulté. Le premier obstacle passa comme une lettre à la poste, et sans se relâcher le second fut franchi après deux foulées de concours. Reprenant sa galopade la bai rua et reprit de la vitesse. L'incitant à récupérer un peu de vitesse, Tedrick la laissa déployer ses membres pour prendre l'élan nécessaire afin de survoler l'oxer qui arrivait droit devant eux. Elle ne fit qu'une bouchée de l'obstacle bleu et jaune et continuèrent leur chemin dans une ligne courbe afin d'arriver droit sur la rivière. Tedrick incita sa monture à prendre la longue, ce qu'elle fit sans réfléchir. Elle prit sa battue d'appel, survola le soubassement et l'eau avant de se réceptionner. Ils continuèrent en ligne droite sur cinq foulées pour passer le vertical jaune et bleu. Dès la réception ils dessinèrent une boucle pour faire demi-tour et passer derrière l'obstacle qu'ils venaient de sauter afin de venir à la rencontre de l'obstacle suivant. Shut Up prit son élan et se propulsa derrière l'oxer blanc. Durant l'envol elle tapa avec ses postérieurs en l'air pour se rééquilibrer, et se réceptionna sur les épaules. Tedrick laissa échapper un soupir en voyant qu'ils n'avaient pas touché l'obstacle. Tout de suite il redressa la bai, prêt à aller attaquer le triple qui s'annonçait pour eux. Oxer blanc et bleu, deux foulées, vertical bleu, une foulée, oxer blanc et bleu. Miraculeusement aucune barre ne tomba, mais pas le temps de se relâcher. Ils quittèrent la piste en ligne courbe et s'en vinrent sauter le dernier obstacle, un vertical blanc et bleu isolé. Shut Up manqua de s'arrêter, freinant avec ses postérieurs, puis bondit en l'air pour atterrir de l'autre côté. Tedrick pressa ses flancs et se surprit à crier "allez!" pour l'encourager. La croisée mit de la force de son saut, mais se retrouva finalement de l'autre côté.

Le speaker annonça un chronomètre à 76 secondes 03. Ils n'auraient donc pas de pénalité de dépassement de temps. Très content de sa jument il la laissa galoper en lui flattant l'épaule férocement. Après un demi-tour de cette immense piste, ils reprirent finalement le trot. En retournant vers la sortie ils croisèrent d'ailleurs le cavalier qui entrait en piste, perché sur un grand hongre gris. Ils se saluèrent d'un hochement de tête à peine perceptible avant de quitter l'endroit pour retrouver l'écurie en préfabriqué dans laquelle Shut Up était installée. Une chose était sûre, il était très fier de sa guerrière.

31/10/20

→ défi résumé n°1 : Vous participez à une compétition déguisée sur le thème d'Halloween. Racontez-nous comment cela se passe, quels sont vos déguisements et quelle musique effrayante vous décidez d'utiliser pour votre passage.
→ mots bonus (14) :  potron-minet - Frankenstein - superfétatoire - faucheuse - sorcière - fantôme - vampire - panda roux - acidulé - gargouille - morbide - chandelles - squelettique - gargantuesque

Pour remonter le moral des troupes suites à l'annonce d'un nouveau confinement, le haras de Pado avait profité de ce week-end de tolérance pour organiser un petit concours sur le thème d'Halloween. Les domaines voisins ayant été conviés et les places limitées, Harley avait été rapidement s'inscrire pour participer à la club 2 qui devait se dérouler dans la matinée. C'était la raison pour laquelle elle s'était rendue aux écuries dès potron-minet pour se transformer, elle et Coconut avec qui elle allait participer. Après un brushing digne des plus grands coiffeurs, il fallait désormais costumer la jeune jument bai. Elle hésitait encore sur la question pour tout dire. Allait-elle maquiller la croisée en la créature de Frankenstein? Rien que l'idée d'imaginer le rendu l’écœura. Non, il fallait trouver mieux. A vrai dire elle voulait qu'elle et sa jument soit sur le même thème. C'était assez superfétatoire mais elle y tenait un peu. C'était aussi la raison pour laquelle elle avait ramené avec elle une valise remplie à ras bord d'accessoires et costumes dont elle pourrait se servir. Après avoir longtemps hésité avec la faucheuse Harley se décida d'enfiler une tenue de sorcière constituée d'une robe de sorcière violette et d'un chapeau qu'elle s'arrangea pour faire tenir sur sa bombe. Elle laissa aussi sa monture seule le temps de se maquiller en circonstance, rouge à lèvres noire, fard à paupière sombre et les contours d'une lune sur le front. Pour Coconut elle se décida à lui poser divers accessoires de décoration prévus à cet effet qu'elle avait acheté à un précédent halloween. Sa tenue enfilée, c'est à cheval qu'elle se décida à rejoindre le haras de Pado qui ne se trouvait qu'à une quinzaine de minutes du domaine du Valhalla. Lorsqu'elle arriva sur place, elle ne tarda pas à voir déambuler des fantômes, vampires et autres déguisements assez classiques. Elle croisa même une jeune femme d'environ son âge arborant un adorable kigurumi de panda roux. Descendant de selle elle se rendit vers l'air de pansage pour attacher Coconut le temps d'aller faire sa reconnaissance. N'ayant pas vraiment mangé dans la matinée elle sortit un bonbon acidulé de sa poche et le suçota tout en cherchant à calculer les foulées nécessaires entre les différents obstacles. Aspen n'avait pas pu se déplacer et elle devait donc se débrouiller toute seule aujourd'hui. Lorsqu'elle eut terminé elle jeta un regard vers le jury déjà installé. L'un d'eux portait un masque de gargouille qui risquait de surprendre quelques chevaux, mais ça promettait d'être drôle. Un rire morbide s'échappa des haut-parleurs qui annoncèrent le début de la club 2. Retournant à l'air de pansage elle se retrouva aux beau milieu de deux amies discutant. Elle avait fortement l'impression de tenir la chandelle mais tant pis. Elle détacha Coconut qui avait été très sage, puis rejoignit la carrière de détente pour commencer à l'échauffer dignement.

En train de s'échauffer à l'obstacle elle fut navrée de voir un cheval un peu squelettique. Elle ne savait rien de lui, mais elle ne put s'empêcher de penser qu'il n'avait rien à faire là. Malgré tout il n'était pas son cheval et elle ne fit pas de remarque, se contentant de commencer à faire marcher la jument rênes longues pour laisser ses muscles se délier et se mettre en route tranquillement. Accompagnant d'un mouvement du bassin, elle fut heureuse de constater que, malgré l'agitation autour d'elles, le bruit et la musique, la croisée restait plutôt calme, pour ne pas dire sage comme une image. Lui caressant l'encolure elle commença doucement à remonter sur ses rênes en demandant un peu plus de contact à sa monture qui ne se fit pas prier pour obtempérer. Histoire de l'avoir bien aux ordres elles réalisèrent quelques mobilisations et transitions intra et extra allures. Avec Coconut il n'y avait jamais rien à redire, elle était d'une docilité sans failles et on pouvait lui faire confiance les yeux fermés. Prenant son temps, puisqu'elle n'était que sixième, elle la laissa trotter un peu avant de reprendre les exercices qu'elles venaient de voir au pas. Assez regardante au sujet des autres chevaux la bai avait un peu de mal à se mettre complètement dans ses mobilisations et transitions, avant de finalement se concentrer sur ce qu'elle faisait. Lorsqu'elle la jugea prête elles galopèrent alors en essayant de ne gêner personne, pas évident quand six personnes évoluaient dans une carrière pas si spacieuse que celle qu'elle avait à disposition à domicile. Se rendant compte qu'elle passait dans peu de temps, elle commença à échauffer la bai à l'obstacle. Si le premier saut avait été un peu gargantuesque mais les passages suivants furent déjà plus propres. Caressant elle se prépara alors à rejoindre le départ pour entamer son tour.

Lorsqu'on l'appela, elle lança sa monture au trot pour pénétrer dans la grande carrière. Tout en caressant, elles s'approchèrent doucement des tribunes où Harley put indiquer son nom et la chanson qu'elle avait choisi. Comme elle s'y attendait Coconut buta sur le masque de gargouille, reculant de deux pas en s'écartant, mais elle se détendit bien vite après cette surprise et se mit à mastiquer son mors. La musique qu'elle avait choisi se lança tandis qu'elle prenait le petit galop pour se diriger vers le premier obstacle. Toujours dans un galop rythmé, elle prit sa battue d'appel et bondit au-dessus d'un oxer bleu et jaune. Pour Harley, le but aujourd'hui était avant tout de faire un joli parcours propre plutôt que de jouer la vitesse, et Coconut ne sembla pas s'y opposer. Le premier obstacle franchi elles se dirigèrent vers le second, un vertical blanc et jaune que Coconut franchit sans mal sans perdre son élan. Elle avait cette qualité d'avoir des sauts légers, et non pas lourd comme pouvait l'être parfois Anubis qui perdait de la vitesse et mettait de la force dans sa propulsion.Avec Coconut c'était plus félin. Elles firent une grande courbe et se rapprochèrent du troisième obstacle, un oxer noir, vert et blanc qu'elle passa sans peine, ne perdant ni de vitesse ni de volonté. Elle ne cherchait pas non plus à allonger la cadence, gardant son petit galop de travail sans peine. Elles continuèrent en ligne droite, tournèrent pour longer la clôture puis se dirigèrent vers un double. Pour faciliter le travail de sa monture Harley prit soin d'arriver bien droite pour aborder l'enchaînement vertical oxer blanc, bleu et rouge sans difficulté. Prenant son temps Coconut décomposa son saut, fit trois foulées et se retrouva hors du double. En ligne très légèrement courbe elles ne firent que quatre foulées avant de se confronter à un second oxer blanc, bleu et rouge. Bien au milieu Coconut n'eut qu'à replier les membres, se réceptionner et poursuivre sa route. Le duo tourna loin pour faire une demi-boucle et se rapprocher tranquillement de l'obstacle suivant, un simple vertical brun et blanc. À nouveau la croisée ne se posa pas de question, s'élança de l'autre côté et poursuivit sa petite galopade pour rejoindre un oxer blanc et brun. Pas d'hésitation de sa part, elle se contenta de sauter, sa cavalière accompagnant le mouvement. Assez vite elles tournèrent à gauche, passèrent derrière un vertical et sautèrent un vertical vert, orange et bleu. Le soubassement décoré pour Halloween intimida un peu la bai qui se remotiva bien vite lorsque sa propriétaire pressa ses flancs. Elles tournèrent alors en tête d'épingle pour sauter un oxer blanc et rouge que Coconut passa sans encombre. Elles suivirent la piste de nouveau, repassèrent devant le même vertical puis partirent à l'asseau d'un vertical vert et bleu. Malheureusement Coconut toucha avec son postérieur et fit tomber la barre supérieure. Ne s'en formalisant pas, après tout elles n'étaient pas venues pour gagner, Harley ne se déconcentra pas et guida sa jument jusqu'à un oxer blanc et brun, cette fois-ci sans rien toucher.

Cet obstacle marquant la fin de leur parcour, Harley laissa la bai galoper encore quelques foulées avant de la repasser au trot en caressant chaleureusement son encolure. Malgré une petite faute la jeune jument s'en était très bien tiré et sa propriétaire était plutôt fière de ce qu'elle lui avait montré aujourd'hui. Elle aurait pu mieux monter, mais en tout cas sa jument avait assurée. Elles quittèrent alors la carrière pour descendre dans l'allée. Coconut aurait droit à une carotte et un bon pansage!  

07/11/20

Ressanglant sa monture sans l'étouffer pour autant, Aspen pris soin de vérifier qu'elle pouvait passer un travers de main avant de guider l'entier jusqu'au montoir où elle l'immobilisa. Lennox ne chercha pas à partir, pas même quand sa cavalière posait le pied à l'étrier pour s'asseoir en douceur sur son dos afin de le préserver. Ajustant ses rêves, elle flatta ensuite son encolure avant de presser ses flancs pour commencer à le faire marcher un peu partout sur la piste. Pour le moment elle se contentait simplement de le faire marcher rênes longues afin qu'il puisse mettre ses muscles en route tranquillement à son rythme sans risquer de le brusquer et d'aller aux devants de courbatures voir de blessures. Après tout, tout athlète se doit de s'échauffer! Lorsqu'elle sentit que l'hanovrien était prêt, elle commença alors doucement à remonter sur ses rênes pour venir au contact et de lui demander d'engager les postérieurs sous la masse. Petit à petit elle commença à lui demander quelques transitions intra allures, notamment d'allonger sur une longueur, de reprendre sa foulée habituelle dans la largeur et de rassembler sur la longueur suivante. Pour le moment Lennox ne manquait pas de bonne volonté et se montrait assez attentif. Un peu mou au début, mais il commençait à émerger peu à peu. Elle lui mobilisa également un peu les épaules et les hanches, hanches en dedans et en dehors épaule en dedans et en dehors, tête au mur. Plutôt coopératif, on ne pouvait pas dire que sa montre n'était pas coopérative. Le félicitant d'un compliment et d'une caresse, elle commença alors à lui demander de prendre le trot.

Accompagnant ses foulées en s'asseyant et se levant au rythme de sa diagonale, la jeune femme laissait sa monture avancer un peu sur la piste. Le temps de faire quelques tours aux deux mains où elle n'avait rien à reprocher à son élève exemplaire, elle recommença à faire quelques exercices de transitions intra allures. Commençant à bien se réveiller Lennox se montrait tout de suite plus vif et réactif. Il n'avait aucun mal à allonger ou raccourcir sa foulée et se montrait même assez volontaire dans l'exercice. Aspen se sentait vraiment privilégiée d'avoir un petit cheval si généreux sous la selle. Ce n'était pas le cas de tous les chevaux qu'elle avait côtoyé, surtout au domaine. Il était vrai qu'il n'avait pas les capacités pour l'emmener sur de grosses épreuves comme le pouvaient les chevaux de son employeur, mais il avait ce bon tempérament et ce côté si facile à vivre au quotidien qui confirmait son choix. C'était pour elle le cheval idéal. Elle le laissa souffler au pas le temps d'un tour de piste avant de poursuivre les mobilisations d'épaules et de hanches comme ils avaient vu au pas. Pas plus de difficulté que quelques minutes plus tôt, le gris était aussi sage qu'appliqué, et elle n'avait absolument rien à lui reprocher. Le repassant au pas le temps de quelques longues secondes, elle termina alors leur détente par un peu de galop.

Plaçant ses aides, elle demanda un premier départ au galop à l'alezan qui prit l'allure demandée sans faire d'histoire. Cirant sa selle avec ses fesses la jeune femme accompagnait le mouvement de sa monture, gardant toujours un contact constant et doux avec la bouche de sa monture. Après un tour complet elle le repassa au trot en caressant, lui demanda de changer de main à l'aide d'une demi-volte, puis demanda un second départ au galop qui se passa sans plus d'encombre. Après quelques départs au galop du trot qui s'étaient tous très bien déroulés, Lennox n'essayant même pas de prendre un peu de vitesse, elle décida de varier un peu en demandant des départs du pas et de l'arrêt, notamment pour s'assurer de la réactivité de sa monture et éviter de le blaser en lui demandant constamment de partir du trot. Elle s'autorisa même quelques transitions pas - galop - pas, un peu brouillonne dans un premier temps, avant de le repasser au trot en lui flattant l'encolure avec amitié. Elle lui souffla à l'oreille "bon cheval", puis lui rendit un peu de rênes le temps de le laisser souffler. Ils allaient enfin pouvoir attaquer le coeur de la séance. Elle redemanda alors le pas à sa monture, prête à attaquer.

Prenant la piste à main gauche le duo doubla en A dans la longueur. Attentif lorsqu'elle prépara ses aides, ayant prit soin de le prévenir, Lennox n'eut aucun mal à esquisser quatre foulées de cession à la jambe gauche. Elle le redressa ensuite le temps de quatre foulées avant de redemander de nouveau une cession, toujours à gauche. L'idée était de remonter jusqu'à la piste en répétant ce petit enchaînement, d'abord au pas pour commencer. Appliqué, Lennox avait tendance un peu d'activité entre les deux cessions, ce que la jeune femme s'empressa de corriger en n'hésitant pas à lui demander d'allonger la foulée lors des lignes droites. Quelquefois dans la cession son épaule avait tendance à déraper. Lors des passages suivants elle prit donc soin de lui tenir un peu plus l'épaule à l'aide de sa rêne. Répétant à plusieurs reprises aux deux mains pour travailler symétriquement, Aspen attendit que l'exercice soit exécuté aussi bien que possible au pas avant de le reproduire au trot. Un peu pris de court au début Lennox bâcla sa première cession à la jambe mais se rattrapa aussitôt sur les secondes, bien qu'il paressait perturbé par la situation. Prenant le temps de le réconforter, sachant que le brusqué ne l'aiderait en rien. Pour ce faire elle refit un nouveau passage au pas, histoire de le remettre dans sa zone de confort, avant de répéter l'exercice au trot de nouveau. Après quelques passages on pouvait dire que le gris commençait à être assez à l'aise et se révélait concentré. C'est en entendant les premières voitures arrivées, signe que les cours commenceraient d'ici environ 1 heure, qu'elle se décida à s'en arrêter là. Lennox avait été vraiment charmant et avait bien travaillé.

Ramenant sa monture au pas elle lui rendit les rênes pour le laisser marcher un peu partout, le temps de souffler et de revenir au calme. Quelques-unes de ses galops 4 se rendirent à la clôture pour voir leur enseignante monter. Ce n'était pas tous les jours qu'elles en avaient l'occasion! Amusée la jeune femme leur lança qu'il faudrait se lever plus tôt si elles voulaient espérer la voir à cheval, puis immobilisa l'entier au centre de la piste. Lui caressant l'épaule elle attendit quelques secondes avant de retirer ses étriers, passer sa jambe par-dessus sa croupe et mettre le pied-à-terre. Elle dessangla alors de deux trous la sangle du gris puis remonta les étriers avant de quitter la carrière. L'heure était à présent de s'occuper de lui avant de commencer le travail.