« D'un seul coup, c'est la fin du tunnel, une page qui se tourne, la lumière qui revient quand on ne l'attendait plus »
Papa, je pars. Cela fait maintenant des semaines que rien ne va, que je n’ai plus l’envie et la passion d’entreprendre des choses. Je n’arrive plus à penser à demain et je reste à me morfondre dans le passé. Je te promet que j’ai essayé, je me suis accrochée à mes convictions et j’ai tout fait pour remonter la pente, mais parfois ce n’est pas suffisant. Ma descente aux enfers a commencé il y a un an lors de cette terrible journée. L’action a été si rapide. Tu étais là à chanter encore une fois une de tes musiques préférées qui passait à la radio et la seconde d’après, tu n’étais plus là. J’ai eu beaucoup de temps à me rendre compte de ce qui était entrain de se passer. Des gouttes sang coulaient le long de ma tempe avant de venir s’écraser sur le siège. J’étais incapable de bouger, mes jambes étaient bloquées contre le pare-choc et la ceinture me cisaillé la poitrine. Au bout d’un énième effort, j’ai réussi à me tourner pour te faire face. Tu étais recroquevillé contre le volant, je ne voyais pas ta tête alors je t’ai appelé. Je t’ai appelé encore et encore mais tu ne m’as jamais répondu. J’avais tout mon corps engourdi et la tête en fumée, je ne savais pas ce qui se passait mais j'avais besoin de voir ta tête et d’entendre ta voix me dire « tout va bien se passer ma chérie ». J’ai continué à t’appeler jusqu’à l’arrivée des urgences et ce fut le noir complet. Je me suis réveillée dans un lit d’hôpital avec maman qui était endormie à mes côtés. J’ai eu juste à prononcer deux syllabes pour la réveiller avant qu’elle ne se jette à mon cou en pleurs. Elle était fatiguée, elle avait peur, elle était triste. Il me fallu peu de temps pour comprendre que tu n’étais plus là.
Les médecins ont dit que j’avais eu énormément de chance et qu’il fallait que je m’accroche à cette étoile qui m’a sauvé de cet terrible accident. Les premiers mois ont été difficiles mais maman a toujours été là. Elle m’a accompagné et a tout fait pour que je remonte la pente de ce drame. J’ai suivi beaucoup de thérapies et j’ai rencontré beaucoup de personnes qui ont cru en moi et qui m’ont aidés. Maman a arrêté de travailler pour s’occuper de moi et Nathan [frère] est venu revivre à la maison. Grâce à eux et à toutes ses personnes qui m’ont aidé, j’ai réussi à relever la tête. Petit à petit, j’ai repris les cours et je me suis remis au sport. Pendant quelques mois, j’ai vécu comme ça. J’avais retrouvé un rythme de vie sain qui me suffisait pour rependre goût à la vie mais je n’y arrive plus.
Papa, depuis que ce camion a percuté notre voiture, j’ai peur. Je n’arriverai jamais à effacer ces images et ces derniers instants avec toi. Tu es parti tellement vite, on s’était promis pleins de choses. Tu devais m’emmener voir le grand canyon et la muraille de chine, tu voulais qu’on saute en parachute et qu’on fasse de la plongée sous-marine, tu pensais pouvoir vivre toutes ses aventures avec maman, Nathan et moi. Mais la vie en a décidé autrement. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais plus ce que je veux, je ne sais plus qui je suis… J’ai besoin de partir papa. Cette dernière année m’a fait prendre conscience d’une chose : de la minute à l’autre, tout peut s’arrêter. Je ne peux pas continuer à vivre dans cette maison qui a été la tienne, j’ai besoin de m’envoler. J’ai décidé de quitter l’Angleterre et de rejoindre la France, ton pays natal. Tu te souviens de Paul Delco ? C’est le cavalier de concours complet que je n’ai pas arrêté de te bassiner avec. Il y a quelques semaines, maman l’a contacté car elle ne savait plus quoi faire. Il a accepté que je vienne bosser chez lui. En échange de mon travail aux écuries, il va me faire monter et progresser pour que j’atteigne l’élite. Papa, mon rêve de gamine est entrain de se réaliser. Je vais travailler avec les chevaux et devenir une cavalière de haut niveau ou du moins je vais essayer. Même si c’est dur de me voir partir, maman est heureuse et retrouve sa bonne humeur. Nathan a déménagé pour se rapprocher de la maison pour rester proche de maman. Petit à petit, j’ai l’impression de retrouver ma vie d’antan.
Merci pour tout ce que tu as fais pour moi papa. Même si physiquement tu n’es plus avec moi, je sais que tu veilles sur moi de là-haut. Je quitte l’Angleterre et pars pour la France demain matin. Il est actuellement tard dans la nuit mais il me devait de t’écrire. Même si je vais te voir tous les jours, je n’avais jamais réussi à te parler mais j’avais ce besoin de le faire. Avant de partir demain, j’irai déposer cette lettre sur ta tombe. Papa, tu as laissé un grand vide derrière toi et tu continueras à jamais d’exister pour moi. Je veux que tu sois fière de moi de là où tu es. Je sais que ça ne sera pas facile tous les jours mais je vais me battre pour mon objectif, pour mes rêves… pour toi.
Je t’aime Papa. Murphy
FRIMELDA
PS : excusez moi pour ce résumé, il est complètement hors-sujet mais j'avais besoin de d'écrire une sorte d'introduction à mon histoire, j'espère que ça ne dérange pas... Sinon je supprime, pas de soucis
maioral
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Mar 30 Mai - 9:57
Pas de soucis, je fais parfois de même au début de mes RP
Très joli début! Hâte de lire la suite
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Invité
Invité
Mer 31 Mai - 15:28
La jeune fille s’est posée tard dans la nuit sur le continent français. Paul Delco, ce cavalier professionnel qu’elle admirait, l’avait accueilli chaleureusement à l’aéroport. Le long trajet en voiture pour rejoindre les écuries avait permis aux deux personnes de faire connaissance. Pour Murphy, c’était un rêve de gosse qui se réalisé. Elle avait toujours voulu faire de sa passion son métier mais elle savait bien que c’était un domaine plutôt fermé. Durant cette dernière année, elle s’était rendu compte comme quoi la vie pouvait être courte et cruelle et avait décidé d’arrêter ses études pour vivre son rêve. Elle savait bien que tout ne serait pas toujours rose et qu’il y aurait beaucoup de moments difficiles mais elle était déterminée à tout donner. Peu connu, la jeune anglaise avait découvert Paul Delco lors d’une compétition de concours complet 3* à Chatsworth en Angleterre. Elle s’y était rendu avec ses amis de son écurie et était tombée amoureuse de l’équitation de ce cavalier de quarante-deux ans. Calme, en avant et droit étaient ses trois piliers. Que ce soit sur le cross ou sur le cso, il avait toujours cette position impeccable peu importe la situation. Il dirigeait son cheval avec une finesse parfois rare dans cette discipline. Depuis ce jour, elle suivit de près le palmarès de ce cavalier français.
Après deux longues heures de route en pleine nuit, ils étaient enfin arrivés au domaine de Tayac. Il avait appelé ses écuries comme ça pour rendre hommage à ce village voisin ayant une histoire remontant jusqu’au moyen âge. Une fois la voiture garée, Paul Delco emmena Murphy dans une une petite dépendance à côté des écuries. C’était un petit chalet en bois de chêne qui comprenait une pièce principale avec une petite cuisine, une chambre et une salle de bain. La décoration était très simple qui se mixait parfaitement avec le style du chalet. C’était un endroit très chaleureux qui suffira amplement à la jeune anglaise. Le cavalier lui fit un bref topo de ce qui l’attendait et lui donna rendez-vous le lendemain matin à sept heures pétantes devant les écuries. Etant donné de l’heure déjà bien avancé, Murphy se coucha rapidement dans le lit qui partagera sa vie un bon bout de temps. Un mélange d’excitation et de stress l’habitait l’empêchant de s’endormir. Elle ne pouvait plus reculer, elle était aux portes de sa nouvelle vie. Même si elle était enfin heureuse, elle ne pu s’empêcher de penser à sa mère qu’elle avait laissé en Angleterre. Même si elle disait le contraire, Murphy savait que c’était dur pour elle de voir sa fille partir dans un autre pays après tout ce qui s’était passé. C’est avec le visage de son frère, sa mère et son père que les bras de Morphée emportèrent l’anglaise.
C’est avec des hennissements que Murphy se réveilla un sourire aux rêves. Quoi de mieux pour bien commencer une journée ? Elle sauta de son lit et enfila rapidement une tenue adéquat au temps. Elle fouilla dans les placards et se rendit compte que Paul avait prévu le nécessaire pour s’alimenter quelques jours. Elle décida de prendre un petit-déjeuner typiquement français avec des tartines de pain, du beurre et de la confiture qu’elle trempa dans son café. Maintenant qu’elle était sur le continent français, elle devait s’habituer à la gastronomie. Fini les english breakfast et place au pain ! Une fois son repas qu’elle englouti difficilement tellement elle était impatiente de commencer, elle sortit de sa dépendance où un doux soleil de printemps l’accueillit. Elle vit enfin de jour le domaine de Tayac. Un gros bâtiment abritait les écuries et un vaste manège couvert lui était juxtaposé rendant ce complexe assez imposant. Derrière sa dépendance, elle avait une vue imprenable sur les nombreux paddocks au soleil levant. Quelques chevaux y étaient rendant le cadre encore plus paradisiaque. La maison de Paul se trouvait un peu à l’écart entre quelques arbres lui évitant le vis-à-vis. Quelques minutes après, elle vit le cavalier en sortir l’accueillant d’un grand sourire. Il lui demanda si sa première nuit s’était bien passé et entama rapidement sur le vif du sujet. Pour commencer, il lui fit le tours de la propriété lui montrant les moindres détails de sa structure. Elle découvrit un rond de longe et un marcheur derrière le manège. Une grand carrière en sable avec un parcours de saut était également présente. Le cavalier lui expliqua que le terrain de cross se trouvait à quelques minutes de marche dans une grande clairière. Murphy écoutait tout dans le moindre détails avec des yeux d’enfants. Elle avait déjà une certaine expérience dans le monde du cheval et avait déjà vu de superbes structures mais elle du bien avouer que celle-ci avait un charme incontestable.
Une fois la visite fini, la jeune anglaise suivit Paul jusqu’aux écuries où des têtes de toutes les robes en sortirent. Elle donna quelques caresses sur les museaux de certains tout en écoutant les différentes recommandations du cavalier. Il lui expliqua qu’elle serait à la charge des soins des chevaux et des écuries. Ils entrèrent dans la graineterie où tout était parfaitement organisé. Un tableau résumait les rations et les compléments de chaque cheval. Avec l’aide de Paul, elle commença à nourrir les chevaux suivant ses instructions. Une troisième personne ne tarda pas à faire irruption dans l’écurie. Murphy leva la tête pour faire face à un jeune homme brun d’une vingtaine d’années aussi voir plus.
- Je te présente Bastien, il travaille aux écuries depuis maintenant trois ans. Annonça Paul
Il lui résuma rapidement la situation de l’anglaise mais un coup de téléphone le coupa. Il répondit et d’un signe de main indiqua à Bastien de continuer la « formation » de Murphy. Il lui échangea deux trois mots avant de continuer la tâche. Il était assez distant et ne parlait que très peu comme si la présence de la jeune femme le dérangeait. Peut-être était-il comme ça tout le temps mais Murphy se senti mal à l’aise. Une fois les chevaux nourri et sorti au paddock, ils s’attaquèrent au nettoyage des box dont la litière est en copeaux. Bastien lui montra rapidement comment faire et chacun de leur côtés, ils récurèrent les box en silence. Le jeune homme l’aida à finir son côté car avec l’habitude, il allait beaucoup plus vite. Toute la matinée se passa rapidement et la jeune fille était déjà pas mal fatiguée. Entre nettoyer les box, balayer, mettre le foin aux chevaux dehors, réparer des clotures, elle ne vit le temps passer. Paul apparaissait par moment pour voir si tout passait bien avant de retourner à ses occupations administratives. Une fois les tâches du matin finis, elle déjeuna à l’extérieur en compagnie des deux garçons. De nature plutôt timide, elle ne se sentait pas très à l’aise. Elle allait avoir un petit temps d’adaptation avant de se sentir vraiment chez elle. Elle se reposa quelques minutes avant d’aller rencontrer les chevaux au paddock avec Paul.
Ils étaient tous aussi beau les uns que les autres, il devait y avoir une petite vingtaine. Le cavalier français lui expliqua qu’une dizaine était à lui, le reste c’était des chevaux qu’on lui avait confié. Il lui montra ses différents chevaux de tête avec lesquels il participe aux concours. Rapidement, Murphy remarqua un joli bai brun qui broutait tranquillement dans son paddock. Même s’il était très beau, elle le trouvait un peu moins musclé et imposant que les autres. Elle questionna Paul.
- Alors lui c’est tout une histoire. C’est Captain, il a sept ans et il est arrivé ici il y a deux mois environ. C’est un marchand qui me l’a vendu m’assurant un cheval d’exception. Il avait de très bons papiers et j’ai accepté de l’acheter. Sauf qu’une fois ici, j’ai rapidement vu le travail à faire dessus. Il n’a aucune condition physique et il faudrait tout reprendre depuis le début avec lui.
Murphy écouta attentivement son récit accoudé au paddock de ce fameux Captain. Elle claqua sa langue contre le palais ce qui lui fit relever la tête de son herbe. Il observa les deux humains quelques secondes avant de baisser les oreilles et de se tourner pour leur montrer la croupe.
- Ah oui, il a un sacré caractère en plus.
Elle rigola doucement et se re concentra sur cet étalon. Même s’il n’était pas forcément en bonne condition physique, qu’est ce qu’elle le trouvait beau. Il avait cette petite chose qui fit tomber la jeune fille sous son charme. Même s’il le montrait pas aux premiers abords, il semblait généreux et affectueux. Vu sa morphologie qui est plutôt sportive, il était évident qu’il sera un bon cheval avec du travail et de la patience. Il fallait juste lui donner sa chance.
- Je n’ai vraiment pas le temps de m’en occuper, j’ai déjà beaucoup de chevaux à travailler. Ca me rend triste de le voir rien faire alors que je suis sûr qu’il a les capacités. Avant que tu arrives, j’avais déjà cette petite idée en tête. Je peux te proposer de te charger de sa remise en forme avant de pouvoir attaquer le vrai travail, ça te tente ? Annonça Paul comme s’il lisait dans les pensées de la jeune fille.
Un sourire se dessina sur le visage de l’anglaise. Elle accepta sans réfléchir une seconde, c’est exactement ce qu’elle voulait de travailler de A à Z avec un cheval. Il lui expliqua qu’il la ferai monter sur d’autres chevaux pour la faire progresser mais qu’à côté, elle aurait Captain à travailler pour le remettre en condition physique.
PS : Bon, c'est encore hors-sujet mais promis dès le prochain, c'est avec Captain !
maioral
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Jeu 1 Juin - 16:25
Haha effectivement Vivement la suite
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Invité
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Ven 2 Juin - 13:10
La matinée se passa sportivement comme la veille. La jeune anglaise courrait de droite à gauche et ne savait plus où donner de la tête. Pendant que Bastien s’occupait des écuries, Paul lui avait demandé de préparer les chevaux qu’ils allaient monter. Entre les martingales, les différentes embouchures, les bandes de travail, Murphy devait rester bien concentrer à chaque indication du cavalier français. Elle s’occupa également de faire les cuirs de la sellerie et aida Bastien à finir de nettoyer les écuries. Pour finir cette matinée bien chargée, ils allèrent nourrir les chevaux au paddock. Elle apprenait beaucoup aux côtés du jeune homme, il avait une certain expérience avec les chevaux et le fait de travailler avec le cavalier professionnel depuis trois ans lui avait apportait beaucoup. Même s’il se montrait un peu plus amical que la veille, Murphy se sentait mal à l’aise en sa compagnie. Elle a toujours eu du mal à nouer des relations avec les autres personnes et il lui fallait beaucoup de temps. L’après-midi se passa également rapidement. Sous les indications de Paul, elle monta deux chevaux différents, l’un en trotting et l’autre en séance de dressage. En plus d’être un excellent cavalier, il avait ce sens pédagogique qui rendait ces cours plus qu’intéressant. C’était un honneur d’être coaché par lui et l’anglaise le savait. Une fois pied à terre, elle s’occupa rapidement de son cheval avant de reprendre les tâches journalières. Toujours avec l’aide du jeune homme de vingt ans, elle rentra les chevaux du paddock et leur distribua la ration du soir. La journée toucha à sa fin, l’anglaise pouvait souffler. Elle pris quelques minutes pour elle et appela sa mère pour la tenir au courant et la rassurer. Toujours au téléphone, Bastien lui fit un signe de main , auquel elle répondit, avant de grimper à bord de son vieux pick-up et prendre la direction de la sortie. Paul s’était enfermé chez lui, elle était seul aux écuries. Elle raccrocha avec sa mère, se mouilla le visage au robinet du coin et rentra dans le bâtiment principal.
Le moment était venu de faire connaissance avec ce cher et tendre Captain. Elle s’était rendu dans le bureau de Paul en début d’après-midi pour reparler de ce qu’il lui avait proposé. Pour résumer, il lui avait confié le travail du bai brun. Elle continuerai de monter les autres chevaux pour progresser mais aurai à côté Captain à remettre en forme. Paul n’avait pas le temps de se charger de lui à cause de son emploi du temps très chargé. Il était persuadé qu’il avait un énorme potentiel, il fallait seulement croire en lui. Murphy était ravi de l’honneur qu’il lui faisait et lui promit de prendre ce travail très au sérieux. Ensemble, ils établirent un programme de remise en forme sur quelques semaines pour l’oldenbourg. Elle marcha jusqu’au de l’intéressé et claqua sa langue contre son palais. Il releva sa tête de son foin et s’approcha de l’anglaise, curieux. Elle lui laissa renifler ses mains avant de lui gratter son museau. Il compris qu’elle n’avait rien d’intéressant pour lui, baissa les oreilles et se remis à manger son foin.
- Ne fais pas le méchant, ça ne te va pas.
Murphy rigola de la réaction de l’étalon. Il était certes impressionnant mais elle savait qu’au fond de lui, c’était un ange. Cela se voyait dans ses yeux. Elle attrapa son picole devant son box et entra doucement dans celui-ci. Captain recula de quelques pas en levant la tête, les oreilles plaquées en arrière. Murphy prit le temps de lui passer le licol et de le sortir du box. Elle devait se montrer délicate tout en étant ferme car c’était quand même un étalon et il pouvait se montrer assez brut par moment. Elle l’accrocha à l’air de pansage et alla chercher une caisse rempli de brosse. Elle commença la toilette avec une étriller américaine qu’elle passa rapidement pour enlever le plus gros. Elle continua avec le bouchon qu’elle pris le temps de passer sur toutes les parties du corps du bai. Le pansage était un bon moyen de faire connaissance avec le cheval, de trouver ses parties sensibles et de voir ses réactions. Une fois à l’attache, l’étalon était métamorphosé. Ce n’était plus le cheval imposant et distant du box, il était devenu curieux et câlin comme un poulain. Elle s’arrêta à plusieurs reprises pour lui gratter la tête où il avait l’air d’apprécier.
- Tu vois que tu peux être mignon.
Elle sourit et continua le pansage de l’étalon. Elle cura ses sabots et en profita pour leur mettre un petit coup d’onguent blond pour les hydrater. Avec la chaleur des derniers jours, les pieds des chevaux prenaient un bon coup et il fallait vraiment s’en occuper. Cette météo contrastait vraiment avec l’Angleterre et rien que pour ça, son pays natal ne lui manquait pas. Elle s’attaqua ensuite aux crin de Captain. Sa crinière était assez longue, il faudra qu’elle songe à lui couper dans les prochains jours sans quoi il pourra ressembler un petit cheval de sport. Pour finir le pansage, elle passa la brosse douce et s’attarder sur sa tête où il avait l’air d’apprécier le contact des poils doux et soyeux. Elle flatta son encolure et lui donna une friandise qu’il s’empressa d’engloutir. Elle lui mit une paire de guêtres aux antérieurs, attrapa un stick et se dirigea vers le rond de longe.
La jeune femme enleva les guêtres de l’étalon et l’emmena directement à la douche pour le refroidir et lui enlever la sueur. Un coup de couteau de chaleur et elle le rattacha sur l’aire de pansage et lui passa un coup de bouchon sur tout son corps. Paul ne tarda pas à la rejoindre pour lui demander comment cela s’était passé. Ils discutèrent un certain temps sur l’oldenbourg et sur le travail à faire mais Murphy était plus qu’impatiente de commencer. Le cavalier était ravi d’avoir trouver une cavalière pour ce petit cheval qui n’attendait que ça, que quelqu’un s’occupe de lui. Il la questionna ensuite sur ses premières impressions, il voulait savoir comment elle avait vécu ces deux premiers jours compte tenu de sa fragilité. Malgré la fatigue, Murphy était aux anges de travailler ici, elle avait trouvé un petit coin de paradis. Depuis des mois, elle retrouva enfin un sourire sincère sur ses lèvres comme si le bonheur revenait petit à petit. Elle détacha le bai brun et l’emmena brouter pour qu’il puisse sécher sous le soleil couchant français. Elle s’assit et profita de cet instant les yeux fermés. Elle commençait enfin à voir le bout du tunnel grâce à ce travail, à Paul et à Captain.