box de Templado

L'air frais du matin me remplissait les poumons alors que je sortais pour voir mon tout nouveau début de vie. Il s'appelle Templado et il est tout ce que je recherche. Bien qu'un peu âgé, je me dis qu'il a le droit à une chance, et que nous allons apprendre à nous connaître avec le temps

Il est là dans son box, de profil et mou. On dirait un cheval qui serait resté trop longtemps dans son box sans voir la lumière du jour. Pourtant je sais que ce n'est pas le cas, il doit s'ennuyer. Alors avant même de pouvoir faire les présentation je prends le licol et lui met sans trop de difficultés. Normal, je suis presque en civile et aucune bombe ou tenue qui inspirerait le fait que je puisse le monter. Pour lui je dois être une palfrenière qui va l'emmener mettre ses sabots au neuf. Je le caresse, lui parlant de tout et de rien, pour qu'il s'habitue, et nous sortons du box dans un éclat lumineux.
Bien qu'il se soit un peu redressé, je ne trouve pas qu'il se soit dézombifier de son mode de survie. Je nous dirige vers le pré verdoyant, où il doit aller tous les jours maintenant sans aucune autre alternative. C'est un cheval, il a besoin de se défouler, de vivre sa vie de cheval, point. En ouvrant les fils, je sens qu'il se sent un peu plus libre. Une fois dans le pré, je retire la longe et le lâche avec le licol dans le pré. Il part au galop et se défoule, lance ses postérieurs ou se roule. Content de ses bêtises, il lâche un hennissement envers ses copains. Je le regarde, fascinée par sa beauté, et pour qu'il s'habitue un peu à ma présence aussi. Ma montre m'indique qu'il est temps de repartir, déjà. Mais je pourrais revenir le voir ce soir, où il n'y aura rien d'autre que de la mise en confiance dans un pré.

C'était la seconde fois que j'allais voir Templado, le cheval dont j'allais m'occuper. J'étais impatiente de le revoir. Il était dans son box cette fois-ci, et je me suis dit qu'un petit pansage ne pouvait pas lui faire de mal pour que nous apprenions à nous connaître. L'étalon regardait nonchalamment de mon côté, presque hautain en somme. Je ris légèrement, alors pépère, on veut la jouer comme ça ? C'est dommage j'ai tellement de choses à t'offrir, tant pis, j'attendrais.

Après un petit combat pour avoir sa tête dans le licou, je finis par pouvoir le sortir et le laisser aller avec son tube de foin. Sa robe est réellement sale, et bien que je ne prévois pas de le monter, un petit pansage masse et aide les relations. Ni une ni deux je m'arme de patiente et passe brosse après brosse sur son corps blanc. Il n'est pas simple, je le savais. De temps en temps il semble avoir la bougeotte, d'autre fois il sera chatouilleux. Templado ne m'aide pas pour avoir la vie facile. Une fois que les pieds sont terminés, je me félicite d'avoir tenu le coup.

- Allez viens mon grand, on va aller brouter un peu qu'est-ce t'en dis ?

Nous arrivons au pré, c'est un grand pré où l'herbe est haute jusque mes genoux. L'étalon semble apprécier le geste et tombe tête la première dans cette verte fourrée. En arrachant à pleine bouche. Je me pose non loin, la longe n'est pas incroyablement longue, et le regarde faire, m'occupant autrement. Je me délecte de ce comportement équin. Ça semble si... irréel. Les chevaux m'ont manqués, c'est certain maintenant. Templado fini par me sortir de mes pensées, s'approchant de moi avec de l'herbe plein la bouche. Je me permets une caresse et me redresse lentement. Il va être l'heure de rentrer.