terrain de cross & trec ◊ kyare

haras de pado, terrain de cross, milieu d'après-midi

Pris d’un formidable élan, Dandelion aurait été inarrêtable, si ce n’était pour la main délicate de sa cavalière qui le retenait, encore un peu, avant de le lancer sur un quelconque obstacle. Il faisait un peu froid mais le terrain était finalement propice à une séance de cross. Kajsa n’avait pas emmené sa monture sur ce dernier de tout l’hiver, jugeant inutile de venir sur le cross, ou le terrain n’était de toute façon pas excellent, et préférant à la place travailler sur le plat et à l’obstacle en priorité – ainsi le noiraud semblait particulièrement content de revoir du fixe, et avait déjà décoché plusieurs fois les postérieurs lors du galop. La brune usait de son mieux sa voix pour le calmer, pas décidée à lui faire sauter quoi que ce soit tant qu’il ne serait pas complètement à l’écoute. L’allemand coucha un peu les oreilles lorsqu’elle le retint une fois de plus d’accélérer, lui faisant à la place décrire un large cercle, le nez bas. L’avantage du terrain de cross, c’est qu’il n’y avait pas de poussière – elle ne risquait rien à l’y faire travailler, contrairement à la carrière où le sable était parfois trop sec, et aux chemins de balade qui n’étaient pas toujours propices à la condition de sa monture. Au moins, sur l’herbe, elle pouvait s’en soucier un peu moins, bien que la prudence reste de mise.

Une fois le holstein revenu à l’écoute, la suédoise le fit passer au trot, remontant ses doigts sur les rênes. Comme ils n’étaient allés que deux fois sur le cross et depuis un bout de temps maintenant, elle opta d’abord pour un passage sur des pentes puis dans le gué avant de sauter quoi que ce soit. Laissant son cheval au trot, elle l’amena tranquillement sur une descente ; l’étalon freina un peu son allure, et se laissa descendre au trot, levant les postérieurs à l’arrivée. Kajsa le reprit, le dirigeant sur une autre descente un peu plus abrupte, cette fois. Le mâle, encadré par sa cavalière, fut contraint de se tenir à son allure et de descendre correctement, baissant les oreilles à l’arrivée, un peu vexé. La brune le fit ensuite passer au galop sur la première descente, derrière laquelle elle enchaîna sur une montée, sans grand souci pour le noiraud qui était désormais plutôt habitué à ce type de difficulté. Finalement, elle le dirigea sur un petit tronc, son petit cheval dressant immédiatement les oreilles à la vue de l’obstacle ; il allongea sa foulée, en retira une finalement, avalant le tronc d’une longue, et ponctuant son saut par un levé de postérieurs des plus élégants. Kajsa soupira, restant en selle sans mal, mais le reprenant immédiatement. Il était hors de question qu’il commence à faire n’importe quoi sur du fixe ; le tronc était peut-être petit mais lorsqu’il viendrait le temps d’enchaîner un cross au complet en compétition, il allait bien falloir qu’il la laisse décider de l’allure à adopter. Elle revint sur l’obstacle, l’encadrant un peu plus entre ses jambes et ses rênes. Dandelion coucha les oreilles, mais frappa le sol le même nombre de fois que sa cavalière le voulait, passant sur l’obstacle un peu exagérément mais épargnant la réception d’une énième preuve de son excitation.

La brune se redressa et choisit ensuite de rentrer dans le gué par un petit contre-bas. Sa monture dressa à nouveau les oreilles en avisant l’eau, mais se cantonna à l’allure un peu lente que sa cavalière lui demanda, marquant une légère hésitation sur le contre-bas avant de se jeter dans l’eau d’un petit bond, suivi d’un second lorsqu’il s’agit de continuer à galoper dans l’eau, froide en ce mois de février. Kajsa flatta son encolure pour l’encourager, traversant le gué pour en ressortir sur une petit montée en haut de laquelle se trouvait un tronc, légèrement plus imposant que le premier mais encore bien peu haut comparé à ce qu’ils pourraient enchaîner à l’avenir. Cependant pour l’heure, la suédoise souhaitait juste faire redécouvrir au petit cheval du fixe – et accessoirement, le calmer un peu – et ne visait pas pour cette séance de travailler sur gros ; il lui restait un peu de temps avant qu’elle ne commence les concours avec, et elle allait prendre ce temps à bon escient. Dandelion repassa au trot, la brune avisant le prochain obstacle qu’elle pourrait sauter ; elle se décida sur une combinaison simple de directionnels, relançant l’étalon au petit galop d’un claquement de langue. Le noiraud passa sans mal le premier ; elle se mit à compter mentalement, un, deux, trois – et le deuxième passa aussi bien, tout comme le dernier. À nouveau content, l’allemand donna un énième coup de cul, Kajsa soupirant sur son dos. Elle décida de repasser sur le gué en sens inverse, c’est-à-dire en commençant par la pente et sortant par un contre-haut ; au moins, dans l’eau, il se tenait un peu plus, le liquide gênant un peu ses mouvements. Visiblement décidé à ne pas louper une bêtise, le holstein sauta dans l’eau avec un gros bond, soulevant une grande masse d’eau qui vint s’écraser jusqu’au visage de sa cavalière, et continuant à mi-galoper mi-bondir dans l’eau jusqu’au contre-haut, soudainement surpris de cette difficulté. Incapable de sauter à cette allure, il freina des quatre fers. Kajsa n’avait pas bougé de sa selle, s’attendant franchement à ce refus au vu de son attitude, et le fit sortir sur le côté, revenant malgré tout passer dans le gué, cette fois en contrôlant d’autant plus son allure, et l’encourageant au passage du contre-haut. Dandelion se sortit de l’eau tant bien que mal, ronflant, et trempé, oreilles pointées vers l’arrière.

— Eh, mon grand, ça se passerait mieux si tu m’écoutais un peu, souffla la brune en flattant son encolure pour le féliciter toutefois de l’effort.

L’allemand avait encore un peu d’énergie à revendre néanmoins. Kajsa ne voulait plus passer dans le gué, jugeant ces trois passages suffisants, mais elle pouvait encore sauter quelques obstacles isolés, voire une ou deux combinaisons pas trop compliquées, juste pour sortir de la séance en ayant vu pas mal de profils et pour pouvoir anticiper ses prochaines séances – malgré tout, le travail d’hiver avait payé et se faisait ressentir, dans le geste de sa monture comme dans son endurance en général. La brune le dirigea sur différents obstacles, du coffre au tronc en passant par des deltas et même un trou puis un petit œil, avisant ensuite un gros delta qui serait probablement le plus gros obstacle de leur séance. Le rubican ne se montra pas effrayé par la hauteur et le sauta sans mal. Pour finir, la suédoise opta pour une autre combinaison de directionnels, qui ne posa pas davantage de souci que la première au mâle noir. Enfin venue un peu à bout de son excitation, elle fit trotter sa monture activement quelques minutes pour le faire récupérer, le laissant finalement repasser au pas rênes longues pour conclure la séance.

(solarium)

domaine lefèvre, terrain de cross, début d'après-midi

Le cœur battant, Maxine fit repartir le démon qui lui servait de monture au petit galop, refermant ses doigts sur les rênes. Romain lui avait proposé la veille d’aller sur le cross, ce qu’elle avait évidemment accepté avec joie : elle préférait être accompagnée en venant sur le terrain, au cas où, même si elle y était déjà très bien allée sans personne. Seulement, ce n’était que la première fois qu’elle emmenait Pandora sur le cross et elle ne voulait pas prendre de risque inutile. Si elle savait la jument redoutable sur le terrain, prête à avaler n’importe quel obstacle de sa puissance implacable, il fallait admettre que la brune se trouvait un peu démunie sur sa monture déchaînée. L’oldenbourg était visiblement très contente de revoir du fixe… et ne comptait pas une seule seconde céder aux demandes de sa cavalière. La jeune femme tiendrait bon néanmoins : elle ne lâcherait rien, jamais rien, avec l’allemande, jusqu’à enfin obtenir quelque chose de bien. Cette séance n’y couperait pas.

Mais la belle oldenbourg ne l’entendait pas de cette oreille. Rentrant la tête entre ses antérieurs, son départ s’orna d’une puissante ruade, son garrot se souleva haut avant de redescendre, ses postérieurs se soulevant plus haut encore. Il en fallait plus pour désarçonner Maxine mais elle perdait un peu de sa fierté sur le dos de sa jument : son visage s’était fermé et son expression se faisait concentrée, tâchant de maîtriser du mieux qu’elle le pouvait la fougue de sa petite jument, sentant sur elle le regard de son frère, qui avait fini sa détente bien plus tranquillement sur le dos de sa noiraude. Pour l’avoir montée, elle savait très bien qu’Invidia n’était pas un cheval facile, mais son tempérament n’avait rien à voir avec celui de l’oldenbourg : là où Pandora était explosive et colérique, la hollandaise se montrait plus froide et fière. La baie décocha un autre puissant coup de cul mais encore une fois, Max ne lâchait rien, et elle parvint finalement à obtenir quelque chose au galop qu’elle jugea suffisant pour clôturer sa détente. Déjà un peu essoufflée, elle ne rendit pas les rênes à son monture, mais la fit repasser au pas, se rapprochant du couple qui l’attendait patiemment au milieu du terrain de cross.

— Ça va le faire ? Elle me semble sacrément énervée, on peut reporter ça à un autre jour.
— T’inquiètes, souffla la brune, toujours un peu tendue.
— Max, je ne veux pas que tu te blesses, tu es sûre de toi ? renchérit Romain, une moue se peignant sur son visage.
— T’inquiètes, je te dis, répliqua-t-elle, entêtée, rejetant sa proposition d’un signe dédaigneux de la main.

Son expression aussi fermée que celle de sa sœur, le jeune homme tapota l’encolure de sa jument, acquiesçant ; ils se mirent finalement d’accord sur quelques obstacles à passer, choisissant de ne pas faire trop gros puisque d’une part, Maxine venait pour la première fois sur du fixe avec cette jument, et d’autre part, Invidia, si elle était sacrément puissante, restait purement une jument de dressage. Néanmoins, Max savait qu’elle se débrouillait plutôt bien, et elle était curieuse de voir comment la KWPN s’en sortirait. Ceci étant, si elle trouvait le moyen de regarder son frère plutôt que de rester sa séance accrochée aux rênes. Peut-être aurait-elle dû l’écouter et reporter la séance – mais c’était trop tard désormais, il fallait le faire. Et puis, dans un sens, il en allait un peu de sa fierté. Quelle cavalière serait-elle si elle ne savait maîtriser sa jument sur son terrain favori, alors que Romain, cavalier de dressage, y parvenait ?

Relançant sa jument au petit galop, elle se dirigea vers un premier obstacle, une stère un peu large mais cependant pas très imposante. Avisant l’obstacle, Pandora releva immédiatement les oreilles, comprenant qu’elle allait enfin pouvoir sauter ; frappant le sol de sa foulée puissante, elle se rapprocha de ce dernier, volant la dernière foulée à sa cavalière pour sauter d’une belle longue. La brune se rattrapa de peu, un peu désorientée, et redressa sa jument pour la faire ralentir, comptant se diriger vers un deuxième obstacle avant le passage de son frère ; c’était un dôme un peu plus imposant mais toujours largement inférieur aux capacités de l’oldenbourg, qui tenta de recommencer sa ruse en voyant se rapprocher l’obstacle. Cette fois, avertie, Maxine ne la laissa pas faire, la tenant jusqu’au bout pour caler le nombre de foulées qu’elle avait décidé, et l’allemande bondit avec puissance au-dessus du dôme, se réceptionnant sans mal. Elle fit repasser sa monture au trot, un sourire se dessinant sur ses lèvres : voilà, ce n’était pas si terrible. Rien que sur ce dernier saut, les sensations lui laissait un goût de reviens-y. La détente avait un peu entaché la confiance en elle de la cavalière, mais elle releva dignement la tête pour regarder son frère passer les deux mêmes obstacles, déjà revigorée. Après tout, elle ne laissait jamais son moral être miné trop longtemps. Arrêtant sa monture, elle peigna tranquillement la base de sa crinière de ses doigts tandis que la grande ballerine de son frère s’articulait avec une aisance surprenante compte tenu de ses origines au-dessus de la stère, puis du dôme. Invidia repassa au trot tranquillement, son port de tête fier et son allure légère, comme si elle se trouvait encore dans un carré de dressage, devant l’ œil scrupuleux des juges. Maxine sourit à son frère, qui lui rendit le rictus en se rapprochant, lui proposant d’enchaîner sur une combinaison de directionnel puis sur un court passage dans le gué par un contre-bas.

La jeune femme accepta évidemment le défi, l’inaugurant encore une fois. Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre de la jument sur une combinaison mais il s’avéra que la ruse restait la même : se rapprochant fort vite du premier directionnel, Pandora tenta encore une fois d’enlever une foulée mais sa cavalière la reprit bien avant, ne laissant de liberté à la brune qu’au moment de sauter afin qu’elle s’articule au-dessus de l’obstacle. Encore, elle se redressa, avisant le second obstacle de la combinaison triple, et compta mentalement jusqu’à ce que l’oldenbourg décolle de nouveau, ses oreilles toujours redressées : enfin, elles semblaient trouver un terrain d’entente. Implacable et souveraine, l’allemande se porta au-devant de l’ultime directionnel, avalant l’obstacle de sa puissante détente ; elle lâcha une ruade à l’arrivée mais grisée, Max la laissa, tapotant par deux fois son encolure avant de revenir à elle pour négocier la courbe les menant au gué. Arrivant droit sur le contre-bas, Pandora releva encore un peu la tête, ronflante et désireuse d’accélérer, bien qu’il n’en soit pas l’utilité. Mais la jeune femme hésita la seconde de trop, et la tyrannique oldenbourg, elle, n’hésita pas un quart du temps qu’il lui fallut pour prendre le dessus sur sa cavalière ; soudainement ses oreilles se plaquèrent contre sa nuque, se confondant sous la crinière noire, et tout le reste se passa très vite. Maxine ne se rappela que du fait que la jument ait brusquement pilé avant que sa respiration ne se coupe quelques secondes, une partie de son corps se retrouvant trempé sous l’eau, encore – heureusement ? – basse en cette saison, mais cela se fit en contrepartie du choc violent avec le sol en-dessous. Retrouvant son souffle, la brune se rassit dans l’eau, le monde tournoyant et flou autour d’elle. Elle eut vaguement conscience qu’une voix l’appelait, se faisant de plus en plus proche et pressante, et puis –

— Maxine ! Maxine, tu m’entends ?

L’eau remua à ses côtés, et plissant les yeux, elle aperçut plus clairement les membres d’Invidia s’approcher de son champ de vision. Relevant la tête, elle croisa le regard inquiet de son frère, et inspira un grand coup, secouant la tête, davantage pour se rassurer elle.

— Ça va, ça va. Je suis juste un peu sonnée. marmonna-t-elle en se relevant. Où est Pandora ?
— Ne t’en fais pas pour elle, je vais aller la chercher. Assieds-toi là quelques instants, d’accord ? répondit Romain en désignant le contre-bas.

Elle hocha de la tête et s’assit comme demandé, observant le cavalier et sa noiraude s’éloigner au trot. Elle balaya rapidement le paysage du regard mais de là où elle se trouvait, elle ne voyait pas l’oldenbourg. Frottant son pantalon trempé pour se réchauffer sans grand succès, quelques minutes s’écoulèrent, et finalement Romain revint, à pied, tenant seulement la baie avec laquelle il se battait à moitié – le pauvre garçon ne savait pas esquiver ses attaques aussi bien qu’elle, elle remarqua avec un rictus – Invidia les suivant bien tranquillement, les rênes simplement posées sur l’encolure. Ah, le jour où elle pourrait se permettre une telle chose avec la brune… Comme elle se sentait bien de nouveau, elle se releva et reprit les rênes de Pandora. Cette dernière, loin de s’en vouloir, avait de nouveau redressé les oreilles, ce qui laissa un sentiment amer à la brune – elle semblait presque fière.

— Je pense qu’on peut s’arrêter là…

Le brun acquiesça, et Maxine lui emboîta le pas en direction du domaine. Elle avait le cœur lourd, mais ce n’était qu’une défaite : il ne fallait pas baisser les bras.

(écurie)

event 25 Durant un parcours de cross votre cheval décide de vous faire tomber. Comment va-t-il s'y prendre ? (2pts concours pour Nausicaa svp)

domaine d'istalri, terrain de cross, début d'après-midi

Zacchary ne se rendait pas souvent sur le terrain de cross ; ce n’était pas sa discipline de prédilection, cependant le domaine avait un beau terrain à disposition et il aurait été dommage de ne pas l’utiliser de temps en temps. Die Nacht n’était pas une grande habituée de cette discipline, ayant tendance à être un peu sur l’œil en extérieur ; néanmoins c’était avec elle que l’homme avait décidé de se rendre sur le cross aujourd’hui, souhaitant tester un peu la franchise de la brune. Déjà concentrée, une oreille se tournant de temps en temps vers son cavalier, et de temps en temps vers un coin du terrain de cross, ralentissant quelques secondes sa démarche avant de se remettre à marcher, la KWPN semblait plutôt enthousiaste de faire sa séance du jour à l’extérieur, à en juger par le pas rythmé qu’elle avait adopté d’elle-même. Le cavalier la fit marcher de longues minutes, afin que ses muscles s’échauffent en douceur ; puis il lui demanda le trot, que la baie vint prendre d’elle-même, encore calme. Tout en trottant tantôt sur des lignes droites, tantôt sur des cercles où il mobilisait davantage sa petite jument, il parcourait déjà le terrain du regard, avisant des obstacles sur lesquels il pourrait venir achever sa détente. Finalement, il demanda le galop à la hollandaise, remontant ses doigts sur les rênes et lui laissant quelques foulées de galop sur deux grands cercles avant de se diriger vers un premier trou.

Ce n’était pas un très gros fossé, mais Die Nacht se laissa surprendre par ce dernier et fit un grand bond pour le passer plutôt qu’une grande foulée comme il se devait ; Zacchary la fit revenir dans le même sens, la laissant ralentir un peu son allure pour analyser la difficulté avant de la passer sans trop de mal cette fois-ci. Il revint une dernière fois pour s’assurer que la KWPN, cette fois-ci, passait le trou plus souplement, puis il tapota la base de son encolure pour la féliciter, la relançant au galop vers une petite butte qu’il passa au galop, avant de redescendre en direction d’un petit tronc que la jument sauta avec enthousiasme, relevant la tête et les oreilles à l’approche de ce dernier. Il la fit repasser au trot, décidant de conclure la détente là-dessus, comme la baie était bien disponible et à l’écoute ; enfin, Zacchary l’amena auprès de ce qui constituerait leur exercice du jour, un parc à mouton de forme triangulaire qui leur permettrait de travailler toutes les manières possibles de franchir cet obstacle. Die Nacht dressa les oreilles lorsque son cavalier referma le talon sur ses flancs, la poussant à prendre le galop, et s’approchant d’une première partie de la barrière, éloignée du bout opposé par de nombreuses foulées, pour commencer ; la baie sauta sans trop d’hésitation, avalant la distance avec autant de facilité pour venir sauter d’un puissant bond le second obstacle. L’homme la redressa à la réception, la laissant galoper sur quelques mètres avant de reprendre les rênes pour la faire tourner et revenir aborder une seconde fois le parc à moutons, cette fois d’un angle qui leur laissait un peu moins de terrain entre l’entrée et la sortie.

Toujours avec souplesse, Die Nacht se départit de la difficulté sans mal, se redressant après le premier saut pour aborder le deuxième qu’elle passa aussi facilement. Son cavalier vint flatter brièvement son encolure en guise d’encouragement ; amenant de nouveau la KWPN sur un nouveau coin de l’obstacle. Elle passa la première barrière toujours aussi facilement, la hauteur étant bien loin de l’effrayer, mais pila soudain net dans sa course vers la sortie du parc, bondissant de côté. S’il ne peina pas à suivre le corps de sa jument dans son déplacement pour rester en selle, Zacchary prit quelques secondes pour réagir et venir rassurer sa monture, jetant un coup d’œil alentour dans l’espoir de voir ce qui avait surpris sa jument – sans grand succès. Remontant ses doigts sur les rênes, il la fit repartir au galop souplement, l’amenant à l’extérieur du parc à moutons pour la rediriger à nouveau sur le même coin de ce dernier, passant cette fois la difficulté sans mal, malgré la tension qu’il put sentir dans le dos de la brune en foulant le même endroit où elle avait pilé un peu plus tôt. Il la félicita de ce passage, puis décida de tenter l’angle le plus "refermé" du parc, qui n’offrait que deux foulées entre son entrée et sa sortie ; si c’était une formalité en carrière, il savait que sa jument pouvait réagir différemment en plein extérieur, bien qu’il n’y ait pas de raison particulière au vu du reste de leur séance – après tout, malgré sa petite frayeur, Die Nacht était toute somme faite d’une belle franchise, n’hésitant que rarement à sauter. En effet, Zacchary ne fut pas déçu de ce dernier passage, qui s’avéra peut-être même le meilleur d’entre tous ; il félicita chaudement sa jument, lui laissant un flot de rênes plus long pour la fin de séance tandis qu’il la faisait trotter un peu afin de conclure en douceur.

event 27 Réaliser une séance axée sur les différentes manières de franchir un parc à mouton. (2pts concours pour Nausicaa svp)

domaine lefèvre, terrain de cross, début d'après-midi

Tête haute, Ophelia restait fixée sur son objectif, un coffre couleur havane duquel son poney, lancé à toute allure, se rapprochait très franchement. Se penchant sur son encolure pour se soulever de la selle, la brunette sentit le poney décoller, et aussitôt elle accusa le choc de la réception qui arrivait en se redressant de sa selle, récupérant le contact lorsque le noiraud regagna la terre ferme, plaquant ses oreilles brunes sur sa petite tête. Il allongea un peu sa foulée encore alors qu’ils se rapprochaient d’un gros tronc formant l’entrée du gué, pas moins enthousiaste à le passer. Son entrée dans l’eau fut pour le moins remarquable, les éclaboussures arrivant presque à hauteur du visage de sa cavalière, qui ne se laissa pas déconcentrer pour continuer sur son objectif : traverser le gué et en sortir par un contre-haut un peu à droite de leur axe. Faisant bifurquer Klassic, l’adolescente plissa les yeux, venant de nouveau épouser l’encolure de son poney alors qu’il prenait son élan pour décoller et rejoindre la terre ferme. Enfin, Ophelia referma sa prise sur les rênes, rattrapant peu à peu l’entier de sa course effrénée, jusqu’à le faire ralentir au trot, puis au pas, soufflant un peu fort à l’image de sa monture. Elle se rapprocha tranquillement de Romain, son coach, lequel l’attendait les bras croisés, un sourcil levé – elle ne sut déchiffrer cette expression, qui s’effaça avant qu’elle n’arrive à hauteur de l’homme.

— C’était très bien. Tu as bien progressé sur le cross, avec lui. remarqua-t-il à son approche.

L’adolescente hocha la tête, s’arrêtant à quelques centimètres de l’homme pour écouter la suite de ses commentaires. Il lui fit d’abord une remarque sur sa position de jambes, et son utilisation, qu’il ne jugeait pas assez précise ; puis il lui indiqua une nouvelle combinaison d’obstacles à franchir, la chassant ensuite d’un petit signe de la main ses consignes données. Ophelia se garda de faire un petit sourire en coin, préférant fermer son expression pour se concentrer à la place : elle devait de nouveau donner le meilleur d’elle-même, prouver à son coach qu’elle était largement capable de faire ce qu’il lui demandait. D’une pression de mollet, le poney allemand fut remis au galop, la brune décrivant une grande courbe pour se diriger vers l’enchaînement que lui avait préparé Romain. Il s’agissait d’abord d’un toit de bergerie, que le noiraud sauta sans encombres ; puis ils se dirigèrent vers un delta plutôt imposant, pas assez cependant pour entamer la franchise de Klassic. Enfin, il se terminait sur une combinaison de trois directionnels – plutôt technique selon les dires du coach. Ophelia prit garde de bien conduire son poney sur le premier : l’abord de l’entrée d’une combinaison était, après tout, d’une grande importance. L’entier passa le premier directionnel avec souplesse, sa cavalière le menant avec précision sur le second dont le saut passa de nouveau comme une lettre à la poste. Enfin, se redressant dans sa selle et fronçant les sourcils, elle aborda le dernier directionnel, une pointe étroite, mais dont l’allemand se départit aisément ; dans la galopade qui suivit la réception, elle lâcha ses rênes, flattant l’encolure de son poney avec fierté.

event 27 Franchir une combinaison d'au moins trois obstacles. (10pts cross pour Nausicaa svp)