Domaine de Namsen -

La nouvelle année commençait sur des chapeaux de roues au domaine de Namsen. Les deux semaines de vacances scolaires avaient été rythmés par de nombreuses activités proposées par les jeunes personnes, ce n’avait pas été vraiment des vacances pour eux ainsi que pour les chevaux. Maintenant que l’école avait repris, ils avaient eu droit à quelques jours de repos complet au pré. Seulement Likington, Tibet et Upsann continuaient à travailler, tous les autres profitaient de leurs prés. Ils ne rentraient au box seulement pour passer la nuit à cause du froid et du mauvais temps. En cette douce matinée, Nohan et Murphy s’occupèrent des tâches quotidiennes qui étaient de sortir toute la cavalerie dehors et faire l’entretien de l’écurie. À deux, c’était rapide et ils eurent fini en à peine une heure. Après une rapide conversation, ils décidèrent de s’attaquer au travail du jeune appaloosa. La jeune femme allait se poser sur son dos pour la première accompagnée de son frère, ce n’était pas rien. Cela faisait maintenant un petit moment qu’elle travaillait à pied avec lui et il avait maintenant de solides bases, il ne manquait plus de passer à l’étape de la monte. Il avait été déjà monté donc cela n’allait pas être sa première fois mais il est encore tout jeune et vert, c’était donc le début du véritable travail. Une fois l’hongre attrapé au pré, Murphy s’occupa de lui faire tous ses soins avant de le seller et le brider. Une fois prête, elle rejoignit son frère qui l’attendait dans le manège. Avant de se mettre à cheval, elle décida de l’échauffer d’abord en le tournant à la longe. Pendant ce temps, son frère s’occupait de mettre un peu d’ordre dans les barres et chandeliers. Après les semaines de stages, c’était un peu le bazar.

La blonde le laisser se réchauffer tranquillement par de longues minutes de pas aux deux mains avant de le lancer au trot. Tibet partit joyeusement en secouant sa tête, signe qu’il était en forme et d’humeur joueuse. Les étriers pendaient le long des quartiers de la selle pour justement l’habituer à être chatouillé avec niveau des flancs mais cela ne semblait pas le gêner. Murphy lui demanda rapidement des transitions au pas et des arrêts pour le mettre directement au travail et le concentrer. C’est un cheval plutôt distrait qui avait besoin d’être sans cesse stimuler pour rentrer dans le travail sinon il passait son temps à regarder ce qui se passait à l’extérieur. Elle avait commencé à cerner un peu l’animal et savait comment s’y prendre avec lui maintenant. Elle ne lui laissa donc pas le temps de penser à autre chose et enchaîna les transitions rapprochées. Elle continua cette détente par la dernière allure, le galop. Comme à son habitude, l’appaloosa lança quelques ruades et n’arrêta pas de secouer sa tête en l’air avec des yeux vifs et pétillants. Elle lui demanda une certain cadence car il avait tendance à être en sous-régime. Avec sa voix et des claquements de langue, elle le garda donc dans une allure assez soutenue pour le faire un peu avancer et se délier dans ses membres. Puis elle se relança dans une série de transitions rapprochées allant de l’arrêt jusqu’au galop. Même s’il avait son petit côté joueur, Tibet resta concentré tout le long et répondait plus bien aux demandes de sa cavalière. Il semblait être concentré aujourd’hui et de bonne humeur, c’était déjà un bon signe pour la suite.

Après une bonne détente en longe, Murphy invita sa monture à la rejoindre au centre du cercle. Elle détacha les rênes qu’elle avait coincé dans la sous-gorge puis enleva la longe pour la donner à son frère. Après avoir ressanglé de plusieurs trous, il monta sur le montoir que Nohan lui avait apporté et mit enfin le pied à l’étrier. Après une dernière caresse sur l’encolure de son protégé, elle passa agilement sa jambe par-dessus sa croupe pour finalement se poser sur la selle avec une grande délicatesse. Tibet se mit à avancer de plusieurs pas mais elle l’arrêta rapidement, le montoir était une étape important à ne surtout pas bâcler. Elle descendit donc du cheval pour recommencer la même chose en restant arrêté cette fois-ci. Elle le caressa longuement avec ses deux mains puis ajusta finalement ses rênes et se lança au pas d’une pression de mollets à laquelle il répondit aussitôt, content de pouvoir se mettre enfin en route. La jeune femme était émue de se retrouver sur son dos, ce n’était pas rien pour elle après tout ce temps à le travailler à pied. Sous les conseils avisés de son frère, elle se promena dans tout l’espace pour tout simplement contrôler la direction. Elle rajouta ensuite plusieurs arrêts pour lesquelles elle s’aida surtout de sa voix, c’était son principal moyen de communication avec l’étalon et il y répondait vraiment bien. Ainsi, un simple « oh » suffisait pour lui faire comprendre qu’il devait s’arrêter. Et le fait d’être à pied ou sur dos n’y changeait rien, c’était le même ordre qu’il comprenait de la même façon. À chaque bonne réponse de sa part, la blonde le félicitait généreusement pour lui faire comprendre que c’était ça qu’elle attendait de lui. Tibet était un grand enfant qui devait être régulièrement récompenser sans quoi il se braquerait, il fallait vraiment le prendre avec des pincettes. C’était un cheval vraiment délicat à comprendre et elle était contente de l’avoir eu aussi jeune pour installer avec lui leurs propres codes dès le début.

Nohan - Tu peux te mettre au trot en gardant un contact léger avec sa bouche, il doit surtout être en avant c’est le plus important. Donc hésite pas à lui demander d’avancer et surtout, relâche toujours la pression après. Tu demandes et tu relâches, ne garde pas tes mollets serrés.

Murphy ne put s’empêcher de sourire, son frère était toujours très méticuleux quand il s’agissait de donner des conseils. Peu importe le cavalier qu’il encadrait, il n’était pas avare  dans ses paroles et vivait vraiment sa séance comme s’il était sur le cheval. C’était plutôt agréable à suivre même si cela agaçait parfois sa soeur qui se sentait par moment prise pour une incapable mais c’était surtout son manque de confiance qui parlait. Elle se replaça confortablement dans selle puis indiqua à Tibet de prendre le trot. Elle fut obligé de mettre un petit coup de talon puis le faire partir car l’hongre se contentait d’accélérer son pas. Même problématique au trot, il trainait des pieds et ne semblait pas vouloir se porter en avant. Elle insista donc longuement avec plusieurs petits coups de talon rapprochés jusqu’à l’avoir dans une allure un peu plus rythmée. Elle continua à le balader dans tout le manège en changeant régulièrement de main et donc de diagonale sur lequel elle trottait. Elle se montrait vraiment légère dans sa selle pour ne pas solliciter son petit dos encore de poulain. Pour le mettre en avant et dans le jambes, elle débuta de nouveau un long travail sur des transitions rapprochées. Sur une seule ligne droite, elle pouvait lui demander au moins quatre transitions. C’était vraiment la base pour Nohan et Murphy dans le travail d’un cheval, les transitions devaient être fluides et réactives. Sans cela, on avait un cheval ne répondant ni à l’assiette, ni au jambe, ni au poids du corps et cela devenait donc inconfortable à monter. Il était donc important de passer un long moment à répéter sans cesse des transitions surtout avec une jeune cheval débutant sa carrière sportive. Dès que Tibet répondait positivement à ses aides, la blonde le félicitait aussitôt de plusieurs caresses. Pour ne pas trop en demander pour cette première séance, ils terminèrent par quelques cercles au galop aux deux mains seulement histoire de dire qu’ils étaient allés aux trois allures. L’appaloosa eut la même attitude à cette dernière allure c’est-à-dire qu’il était derrière les jambes de sa cavalière et faisait un peu du surplace. Ce n’était pas vraiment un problème pour le moment, elle savait désormais qu’elle allait devoir se muscler les jambes pour le monter. Après un dernier arrêt propre et rapide de la part de l’hongre, Murphy mit pied à terre et rejoignit aussitôt la tête du cheval pour le féliciter. Elle lui donna également plusieurs friandises, heureuse de cette première séance montée. C’était une belle récompense de voir que les efforts avaient payé, Tibet n’avait pas bougé d’une oreille et c’était la meilleure récompense. De retour aux écuries, elle s’occupa longuement de lui avant de finalement le remettre dans son pré et le laisser tranquille pour le reste de la journée.

Après la petite marche de dix minutes avant de se mettre à cheval, Likington et Nohan commençaient déjà s’échauffer. À peine entré dans le manège, il ajusta donc aussitôt ses rênes pour débuter directement le travail. Comme pour chacune de ses détentes, il débuta par quelques extensions d’encolure afin d’étirer le dos de l’étalon. Il lui demanda un certain dynamisme à l’aide son assiette et de ses jambes, Likington était plutôt actif et énergique. Son allure était donc naturellement cadencée et portée en avant, le contact avec ses flancs restait alors très doux. Il lui demanda rapidement un travail latéral avec des épaules en dedans, des demi-tours ou alors des grandes diagonales en cessions. Il variait également régulièrement le pli d’encolure alternant incurvé et contre-incurvé. L’objectif était de bouger la ligne de son dos dans tous les sens ainsi que ses membres pour l’échauffer correctement. Après un bon moment au pas, il se lança au trot en réalisant exactement le même type d’exercices. Le jeune homme mettait en application les conseils de son coach dont sa voix résonnait dans sa tête. Son principal défaut était de toujours regarder son cheval ou par terre, il se forçait à porter son regard loin. Par moment, il laissait l’étalon s’étirer vers le bas avant de reprendre une position de nuque plus haute. Il se mit ensuite rapidement au galop, en suspension comme toujours lors des premiers galops, puis garda le même optique de travail à cette allure. Il joua notamment pas mal avec le pli d’encolure et lui demandant quelques changements de pieds lors d’un doubler ou d’une diagonale. Le couple commençait à bien se connaître et c’était très plaisant de les regarder évoluer sur la piste, tout était en légèreté et douceur. Nohan ne semblait pas bouger sur sa selle et ses aides étaient invisibles, c’était une véritable danse entre deux partenaires. Ils terminèrent leur détente par quelques transitions inter et intra allures avant de se prendre une pause au pas durant laquelle il en profita pour retirer le couvre-rein de la croupe de Likington.

Nohan avait déjà préparé le dispositif de la séance, il s’agissait de quatre petits verticaux de cinquante centimètres placés sur un grand cercle de vingt mètres. Il avait également installé des plots entre pour matérialiser le tracé. Le principe de l’exercice était de franchir donc les quatre obstacles en étant sur le cercle puis en dessinant de plus en plus un coin pour faire finalement un carré. L’objectif final était d’obtenir des quarts de tours autour des hanches, cela permettait de gagner en contrôle et de rassembler le cheval entre les obstacles et donc l’équilibrer. Pour un cheval de cross qui devait parfois franchir des combinaisons délicates, c’était donc crucial. Une fois ses rênes ajustées, il lança sa monture au galop puis débuta dans l’exercice une fois qu’il obtint une bonne allure. Pour commencer, il franchit plusieurs fois un seul vertical afin de laisser l’étalon se préparer au saut d’obstacle. Il augmenta ensuite la difficulté en tournant dès la réception pour venir sauter un deuxième vertical à seulement trois foulées du premier. Il resta au galop entre les passages en lui demandant des changements de pied pour changer de sens. Tout en restant à la même allure, il enchainait donc les passages de deux obstacles à la suite. Puis il inclut finalement le troisième et enfin le quatrième obstacle. Le brun restait bien en équilibre sur ses étriers et se concentra sur la direction. Cela n’était pas évident et le couple était très concentré pour dessiner un beau cercle entre ses quatre verticaux. Même si cela demandait un grand effort, Likington assurait largement et cela n’avait pas l’air de lui poser de grands soucis. Après plusieurs tours, Nohan sortit du cercle pour changer de pied et le faire dans l’autre sens. Il repassa ensuite au pas pour souffler tout en caressant son étalon, content de son bon comportement. Il le sentait vraiment à l’aise dans son corps et ce genre d’exercice ne lui posait pas de soucis. Cela prouvait donc que le travail qu’ils effectuaient ensemble étaient bénéfiques et qu’ils progressaient ensembles.

De nouveau prêt, le couple se lança de nouveau au galop pour recommencer l’exercice. Progressivement, il évasa de plus en plus les courbes entre les obstacles rendant le virage de plus en plus serré. Pour gagner en contrôle et en précision, Nohan se rassit à chaque réception afin d’encadrer au maximum son cheval dans la courbe. Au lieu de ne faire que trois foulées, ils en faisaient maintenant quatre seulement en formant de plus en plus le coin. Ils avaient les plots au sol pour s’aider à visualiser le tracé, cela les aidait pas mal à bien dessiner leurs courbes. Le jeune homme n’enchainait pas plus de cinq tours pour ne pas donner le tournis à son cheval et le lasser par l’exercice, il changeait également régulièrement de sens pour travailler les deux côtés du cheval. Au fur et à mesure de leurs passages, ils gagnaient en franchise et cela devenait de plus en plus fluide. Ils parvinrent finalement au passage derrière le troisième plot, celui matérialisant le coin du carré. Le cavalier était bien redressé dans sa selle et indiqua à l’anglo-arabe de rester en ligne droite à la réception du premier vertical ce qui n’était pas le cas depuis le début. Ils firent qu’’à peine une foulée avant que Nohan mit ses aides en place pour dessiner un quart de tour autour du plot afin de se retrouver en face du deuxième vertical. Les premiers passages ne furent pas forcément très beaux et fluides, cela demandait beaucoup d’effort de la part du cheval et c’était assez compliqué. Seulement alors que les passages s’enchainaient, Likington comprit de mieux en mieux les demandes de son cavalier et parvint à réaliser de beaux virages en angle droit autour des plots. Le jeune homme se contenta de plusieurs bons passages à chaque main avant de s’arrêter. Il donna plusieurs tapes sur l’encolure de l’étalon avant de le faire trotter plusieurs minutes avec la tête en bas, content du bon travail qu’il avait fournit durant cette séance. De retour au pas, il dessangla d’un trou sa sangle puis posa de nouveau son couvre-rein sur la croupe de l’anglo-arabe. Avant de mettre pied à terre, le couple alla de nouveau faire un petit tour du domaine au pas rênes longues pour un bon retour au calme. Il s’occupa ensuite d’enlever tout l’équipement de sa monture pour finalement lui remettre sa couverture et le remettre au paddock pour quelques heures encore de liberté avant de rentrer au box. Mais il ne rentra pas aux écuries seul, il attrapa sa belle trotteuse. C’était à son tour de travailler sur ce même exercice en un peu moins poussé tout de même.

Le jeune homme entra dans le grand manège sur le dos de sa belle trotteuse après avoir fait le tour du domaine au pas. Il était encore tôt, il appréciait monter de bonne heure avant de commencer sa journée. C’était une habitude qu’il avait prise avec Upsann et elle était souvent plus disponible à ce moment-là. D’ailleurs, il avait prévu de commencer à la sortir sur les terrains de concours dès que la saison sera lancée. La bai avait tellement progressé qu’il avait envie de se lancer dans des compétitions, c’était un challenge assez osé connaissant le passé de la trotteuse mais il était confiant. Elle avait un super mental et elle avait totalement les capacités pour assumer un parcours ou une reprise de dressage niveau amateur. Il n’allait bien évidement pas se lancer dans un cross quatre étoiles avec elle mais il pouvait se faire plaisir sur des petites épreuves amateurs, en tout cas il en avait l’envie. En attendant, il avait prévu une petite séance de plat et de stretching pour ce matin. Elle avait bien sauté hier et il allait faire donc plutôt tranquille aujourd’hui. Aussitôt, le jeune homme ajusta ses rênes et se lança au galop comme il avait l’habitude avec Upsann. C’était une jument vraiment près du sang qui avait besoin de longues minutes à se défouler avant d’être opérationnelle pour travailler. Sa détente débutait donc toujours de la même manière : des tours de galop en équilibre à chaque main. Il la laissait relativement libre dans ses mouvements et la laisser choisir le rythme qu’elle voulait, souvent c’était bien évidement rapide. Avec le froid hivernal, cela n’arrangeait pas les choses et elle redoublait d’énergie. Nohan eu même droit à quelques ruades de plaisir, elle avait besoin de se réchauffer. Une fois la jument à peu près défoulée, il repassa au trot pour commencer réellement la détente. Avec plus de contacts avec le mors et des mains légèrement écartées, il lui demanda une attitude assez basse pour venir étirer sa ligne de dos. La trotteuse était vraiment plus à l’aise avec son corps et cela se ressentait à la monte, elle demandait même d’elle-même à venir vers le bas. On était loin de la jeune jument qui ne savait que trotter à toute allure à son arrivée.

Dans sa détente, Nohan demanda régulièrement des transitions et des changements de directions en alternant à la fois des lignes droites et des courbes. Il lui demandait également quelques allongements ou des rassemblés pour varier son amplitude. Il la garda dans une attitude basse tout le long le but étant de venir étirer son dos et enlever des potentiels courbatures dues à la séance de la veille. Après un long moment à faire ce travail, il repassa au pas pour débuter un travail un peu plus en profondeur. Pour commencer, il lui demanda de nombreuses épaules en dedans sur la piste ou sur des cercles. Il li fit également rentrer et sortir ses hanches pour qu’elle vienne passer ses postérieurs sous sa masse.  Elle était vraiment de plus en plus à l’aise avec le travail latéral et se débrouillait de mieux en mieux. Elle était naturellement souple et ce n’était donc pas vraiment un problème pour elle, elle se déplaçait très bien en croisant ses membres. Il continua ce même travail sur les épaules et les hanches au trot. Il inclut notamment des transitions dans le travail latéral, il repassa par exemple au pas lors d’une épaule en dedans ou contraire il prenait le trot tout en continuant l’exercice. Maintenant que la jument était bien échauffée, il pouvait se montrer un peu plus gourmand dans ses demandes. Il dessina donc de grandes diagonales en cession à la jambe pour traverser toute la largeur du manège, c’était super pour étirer les membres et gagner en légèreté. Upsann était vraiment concentrée et répondait parfaitement à son cavalier, elle était vraiment avec lui. Le couple se connaissait par coeur à force de travailler ensemble et il devenait vraiment élégant et gracieux, à tel point que le brun voulait la présenter sur un carré de dressage. Il était certain qu’elle pourrait faire son petit effet avec son joli port de tête et ses belles allures.

Le jeune homme enchaîna différents exercices avec beaucoup de travail latéral. Il faisait également des pauses dans sa séance où il laissait la jument s’étirer vers le bas sur quelques foulées, c’était important aussi d’autoriser le cheval à venir s’étendre au cours de la séance quand il le demandait. Sentant que Upsann commençait à monter un peu en pression, il décida de continuer avec un travail au galop. C’était souvent comme cela qu’il parvenait à la calmer même si cela paraissait étrange. Pour une trotteuse, elle adorait galoper maintenant qu’elle savait comment s’y prendre sans trébucher. Il décida alors de dessina une serpentine de trois boucles à travers tout le manège en demandant une transition au trot à chaque changement de sens pour ensuite reprendre le galop sur le bon pied, elle ne connaissait pas encore le changement de pied. Même si elle avait bien progressé, elle n’en était tout de même pas à ce stade de dressage assez élevé. Il changeait donc de pied à l’aide d’une transition au trot à chaque fois qu’il passait sur la ligne du milieu. Puis progressivement, il se montra plus insistant sur la transition jusqu’au pas pour obtenir des transitions galop-pas. Ce n’était pas facile pour elle car cela lui demandait d’être vraiment en équilibre et sur son arrière-main alors qu’elle était naturellement sur les épaules. C’était donc un bon exercice pour la ramener vers l’arrière et à la redresser. Les premiers passages ne furent pas parfaits car Upsann passait obligatoirement par le trot avant de revenir au pas, elle sortait également du travail en s’ouvrant et on se tordant. Nohan se concentra donc sur sa position et ses aides en essayant d’être le plus précis possible en restant doux car Upsann était plutôt susceptible et n’appréciait vraiment pas être brusquée. Après un long travail, il parvint finalement à obtenir quelques transitions plutôt pas mal de sa part même si ce n’était pas encore parfait. Il y avait une réelle progression au fil de la séance et c’était le plus important. Il la fit trotter quelques minutes avec la tête vraiment vers le bas avant de repasser au pas et sortir du manège. Le soleil commençait à se lever et avec la brume encore présente dans l’atmosphère, le paysage était magnifique et apaisant. Il en profita alors pour faire de nouveau un tour du domaine au dos de sa jument avant de rentrer aux écuries et commencer sa journée après cette bonne séance.

Depuis que Murphy était grimpé sur le dos de son appaloosa la semaine dernière, elle était sur un petit nuage. C’était une immense fierté et joie de s’être retrouvée sur lui après tout ce temps de travail à pied à ses côtés. Surtout que cela s’était divinement bien passé, elle était aux anges. Depuis, elle l’avait remonté plusieurs fois seulement une vingtaine de minutes, elle ne faisait pas plus long pour le moment. Tibet était encore jeune et avait un temps de concentration assez limité, elle préférait donc les séances courtes pour ne pas le dégoûter et le blaser. Même s’il n’y avait rien d’exceptionnel pour le moment, elle était si heureuse de pouvoir le monter et progresser avec lui. Elle se sentait à sa place sur son dos et elle était vraiment faite pour ce cheval. L’hongre était d’une grande sagesse et n’avait commis aucune bêtise ou acrobatie, il se laissait gentiment chevaucher en tentant d’écouter les demandes de sa cavalière même si ce n’était pas toujours facile. C’était un poulain encore qui ne connaissait absolument rien, Murphy devait donc tout lui apprendre même les demandes les plus simples. Mais elle adorait cela, elle allait pouvoir le former comme elle le souhaitait et le mettre véritablement à sa main. C’était vraiment très enrichissant et intéressant de former un cheval de A à Z et elle n’avait qu’une hâte : avancer avec lui. Elle s’en occupait donc tous les jours alternant monte, longe, travail à pied et promenade en main. Une certaine complicité commençait à naître entre eux et leur relation se développait au fur et à mesure. Tibet était un cheval très attachant, autant par son caractère que ses bêtises et Murphy n’était pas au bout de ses peines avec lui.

Après un bon pansage, la jeune femme se chargea de l’équiper de son harnachement puis l’emmena dans le grand manège. Dans un premier temps comme elle avait l’habitude de faire, elle le détendit d’abord à la longe. Cela lui permettait de s’échauffer sans le cavalier sur le dos puis de se défouler s’il en avait l’envie. Tibet n’était pas un cheval dans le sang et même s’il avait pas mal d’énergie, il était plutôt du genre à traîner un peu des pieds et à être vers l’arrière. Murphy avait donc pour s’aider une chambrière qu’elle agitait vers le sol pour obligeait l’hongre à avancer. Après plusieurs tours aux trois allures et aux deux mains, elle l’arrêta et lui détacha la grande longe. Elle ressangla de plusieurs trous et s’aida d’un montoir pour se hisser sur son dos en toute délicatesse. Elle fut obligé de redescendre et de recommencer plusieurs fois car l’appaloosa se mettait à avancer à chaque fois et il devait apprendre à rester immobile pendant que son cavalier se mettait en selle. Elle passa donc un petit moment à travailler cela avant de rester définitivement sur son dos et le mettre en marche. Aussitôt, elle ajusta ses rênes afin d’avoir une tension permanente avec le mors puis commença à dessiner une multitude de figures de manège comme des cercles, des diagonales, des doublers... Elle utilisait des rênes d’ouverture principalement pour bien guider sa monture et lui faire comprendre ce qu’elle attendait de lui. Elle lui demanda également régulièrement des arrêts en utilisant principalement son poids du corps et en serrant ses jambes. S’il ne répondait pas, elle augmentait alors la pression sur ses rênes de manière discontinue jusqu’à ce qu’il s’immobilise puis elle le récompensait aussitôt. Pour le moment, c’était vraiment un travail très simple avec lui. Elle se concentrait principalement sur la direction et les transitions en essayant de garder une allure dynamique et régulière ce qui n’était pas toujours facile avec un jeune cheval. Tibet avait tendance en plus à coller à la jambe et traîner les pieds, sa cavalière tenta donc de corriger cela avec des leçons de jambes et en le laissant pas ralentir. C’était souvent cela avec les jeunes chevaux, ils avaient du mal à se porter en avant et restait en arrière en n’avançant guère. Même les plus rapides passaient par ce stade, la preuve avec Canaille qui avait le même comportement que Tibet à son âge et qui était devenu une petite fusée par la suite.

Le couple continua ce même travail très simple au trot en réalisant régulièrement des transitions. Murphy ne le laissait pas trotter plus d’une minute sans lui demander un retour au pas ou un arrêt, elle essayait de lui occuper l’esprit tout le long. L’appaloosa était très intelligent et il avait donc tendance à s’ennuyer très rapidement, c’était la raison pour laquelle elle lui demandait sans cesse quelque chose. Par moment, il faisait un petit écart à la vue d’une barre ou d’un plot posé à l’extérieur du manège. Il était assez peu concentré et passait plus son temps à observer ce qui se passait dehors qu’à écouter les demandes de sa cavalière. C’était pour cela qu’elle enchaînait les transitions et les demandes, pour ne pas lui laisser le temps de penser à autre chose. Elle utilisait également beaucoup sa voix car il y était plutôt réceptif. Ainsi pour l’aider lors des transitions, elle lui donnait l’ordre “oh” ou “trotter”. Elle n’oubliait pas également de le caresser régulièrement dès qu’il répondait correctement à l’une de ses demandes. Elle enchaîna des figures de manège comme des serpentines ou des huit de chiffre en se concentrant principalement sur la régularité et le rythme de l’allure. Il n’y avait rien de compliqué dans ce qu’elle faisait, Tibet devait seulement se porter en avant et rester droit car il avait tendance à se tordre un peu dans tous les sens. Elle l’encadrait donc avec ses mains et ses jambes pour le forcer à tenir droit. Pour réaliser ses transitions, Murphy utilisait toujours son poids du corps en premier et c’était seulement s’il n’y répondait pas qu’elle mettait ses jambes ou ses mains. Le principe était d’augmenter progressivement la force de la demande jusqu’à ce qu’il y réagisse donc d’abord l’assiette puis le poids du corps, la voix et enfin les jambes ou mains. Elle ne voulait pas avoir un cheval froid aux jambes ou dur dans la bouche, c’était la raison pour laquelle elle réalisait ceci.

Murphy s’aida ensuite d’un virage pour mettre ses aides en place pour un départ au galop. L’hongre accéléra son trot assez longtemps avant de finalement tomber dans l’allure supérieure. Ce n’était pas très joli ni élégant mais c’était tout à fait normal pour le moment, il manquait encore d’équilibre pour faire un bon départ au galop. Le plus important était qu’il devait répondre aux demandes de sa cavalière, peu importe le temps qu’il mettait. Elle se mit alors en équilibre et le laissa galoper quelques tours avant de repasser au trot pour changer de main et faire la même chose de l’autre côté. Elle était obligée de le rappeler régulièrement à l’ordre avec ses jambes pour ne pas qu’il retombe au trot tellement il allait lentement. Elle continua ensuite sa séance par beaucoup de transitions et de changement de direction en veillant à garder un cheval tonique et droit. Finalement après un bon arrêt de sa part, la blonde mit aussitôt pied à terre et caressa longuement son cheval pour le féliciter. La séance avait duré à peine vingt minutes mais c’était suffisant pour un trois ans qui commençait le travail monté, cela ne servait à rien de rester une heure sur son dos à part à le blaser et l’embêter. Elle lui enleva ensuite sa selle et son filet pour le laisser en liberté dans le manège afin qu’il n’assimile pas l’endroit que comme un lieu de travail. Elle aimait bien aussi terminer par de la liberté comme récompense pour lui. Ainsi, elle joua un petit moment à pied avec lui et le laissa faire sa vie. Il en profita notamment pour se rouler sur le beau sable du manège avant de venir à la rencontre de sa propriétaire. C’était un cheval vraiment proche de l’Homme qui adorait son contact, la blonde était déjà raide amoureuse de lui. Après une séance de câlins, elle décida finalement de le ramener aux écuries pour s’en occuper contente de cette belle séance qu’il lui avait offerte.

Alors qu’elle était au bureau en train de faire de l’administration, Murphy reçu un coup de fil un peu particulier. Il s’agissait d’une dame ayant une fille pratiquant l’équitation mais qui était actuellement bloquée suite à une mauvaise chute. Elle voulait donc savoir s’il était possible qu’elle fasse des cours afin de reprendre confiance, surtout sur le saut d’obstacle ? C’était une demande un peu particulière mais la jeune femme accepta immédiatement, c’était tout à fait faisable. Il était fréquent d’avoir peur après une mauvaise chute et il était important de reprendre en douceur et surtout en confiance afin de ne pas garder de traumatismes. Murphy parlait en connaissance de cause, elle avait été elle-même bloquée plusieurs années sur le saut d’obstacle suite à une chute. Cela avait été compliqué mais elle était parvenue à reprendre confiance et maintenant, il n’y avait plus aucun soucis à l’idée de sauter une barre. C’était donc important de continuer à monter après une chute et de se forcer même si le cavalier n’en a pas envie car c’est quand on arrête de monter que cela devient encore plus compliqué. C’était donc avec grand plaisir que la jeune femme accepta d’aider Mélanie à reprendre confiance sur les barres. C’était en début d’après-midi que la fillette et sa mère arrivèrent au domaine pour cette première leçon particulière. Elles furent accueillis par Murphy qui leur fit le tour de la propriété puis leur présentèrent le poney que Mélanie allait monter : Kingdom. Qui de mieux pour reprendre confiance que le sage, l’exemplaire et l’iconique curly alezan ? Murphy lui vouait une immense confiance et elle savait qu’il était idéal pour ce genre de problème, c’était une assurance vie. Après les présentations faites, elle laissa son élève du jour préparer sa monture tout en papotant avec sa mère qui allait assister au cours. Une fois le poney et la cavalière prêts, le petit groupe se rendit au grand manège pour débuter ce cours particulier.

Dans un premier temps, Murphy ne mit pas de suite son élève à cheval et lui demanda de simplement marcher sur la piste avec Kingdom. Elle la sentait un peu anxieuse à l’idée de monter et elle voulait donc la détendre au maximum avant de se retrouver sur la selle. L’objectif était qu’elle face connaissance avec Kingdom et qu’elle apprenne à le découvrir pour se rendre compte que c’était un ange tombé du ciel. Elle lui demanda alors de venir caresser le poney sur tout son corps. Elle lui fit également des petits exercices d’échauffement comme tourner ses bras ou s’accroupir pour réveiller toutes ses articulations. Le plus important à cheval était la respiration, elle lui fit faire alors des petits exercices de relaxation pour prendre le temps de bien respirer. Une fois prête, elle l’aida alors à se mettre à cheval. Toujours à l’arrêt, elle lui demanda de nouveau de faire des petits exercices d’échauffement. Mélanie se retrouva donc à toucher les oreilles puis la queue du curly, à l’envers sur la selle ou même couchée sur sa croupe. Elle voulait qu’elle dédramatise l’équitation et qu’elle se détente en se rendant compte que peu importe ce qu’elle faisait sur la selle, le poney ne bougeait pas d’un poil. Une fois prête, le couple se mit enfin en marche. Murphy était à leurs côtés en ne cessant jamais de lui parler, elle lui racontait des anecdotes pour détendre l’atmosphère et lui faire penser à autre chose. Murphy connaissait que trop bien cette peur et elle réagissait donc de la manière qu’elle aurait voulu avoir quand elle était dans la même situation. Après plusieurs tours de pas, elle lui demanda de faire des petits exercices comme des voltes ou des diagonales, en passant par des doublers sans oublier de nombreux arrêts. Par moment, elle lui faisait tout lâcher et fermer les yeux pour seulement se concentrer sur l’allure de sa monture et sentir chaque membre se poser sur le sol. Dès qu’elle sentait la jeune cavalière se crisper, elle la rappelait alors à l’ordre en lui demandant d’expirer et d’inspirer en exagérant la respiration.

Murphy - Je veux entendre l’air entrer et sortir de tes poumons. Alors vas-y, n’hésite pas à exagérer !

Une fois que la blonde sentit son élève détendu, elle lui proposa alors de prendre le trot. Gentil comme toujours, Kingdom écoutait parfaitement ls demandes parfois flous de sa cavalière et lui obéissait parfaitement. Murphy avait une confiance aveugle en lui et elle savait qu’il était le poney idéal pour reprendre confiance à cheval. Au trot, elle lui demanda donc la même qu’à l’allure précédente c’est-à-dire des figures de manège comme des serpentines ou des huit de chiffre en passant par des voltes et des diagonales. Le but était qu’elle se concentre sur la direction et sur le fait de bien dessiner ses courbes. Murphy remarqua qu’elle était plutôt bonne cavalière, elle avait une très bonne position et avait donc un bon niveau de base. Elle était simplement complètement bloquée par les images de sa précédente chute et n’arrivait pas à l’oublier. Cela allait donc être le rôle de Kingdom et Murphy de lui faire reprendre confiance et oublier ses mauvais souvenirs. La blonde réalisait la séance en lui dictant la marche à suivre, ainsi elle lui demandait de repasser au pas à une certaine lettre ou alors dessiner une volte autour d’un plot. Elle n’oubliait pas de la rappeler régulièrement à l’ordre sur sa respiration et de prendre le temps de souffler et d’inspirer pour gonfler ses poumons. La décontraction venait avant tout de la respiration et si l’on voulait être détendu à cheval, il fallait donc respirer. Par moment, elle lui fit aussi fermer les yeux et lâcher complètement les rênes pour simplement se concentrer sur les sensations et pour sentir chaque mouvement du poney. Elle continua également de lui faire réaliser des exercices de décontraction comme faire le moulin avec ses bras ou tout simplement les laisser prendre contre son corps pour qu’elle enlève toute la tension au niveau de son dos et ses épaules. Enfin, elle lui demanda de prendre le galop en restant simplement sur la piste. Rapidement, elle lui fit lâcher les rênes pour les laisser tomber naturellement le long de son corps ainsi que fermer les yeux. Elle lui demanda également de chanter une chanson, c’était la meilleure solution pour prendre le temps de respirer. Cela pourrait paraître un peu bête mais le ridicule ne tuait pas, surtout pas à cheval. Mélanie se retrouva donc à chantonner l’air d’une célèbre chanson du moment, les yeux fermés et les bras le long de son corps. Kingdom n’était pas du moins perturbé et continuait à galoper gentiment sur la piste, ce poney était de toute manière imperturbable. Après une petite pause au pas, Murphy installa sur la piste un petit croisillon d’une très faible hauteur.

Murphy - Je vais te demander de lâcher complètement les rênes et de te tenir juste à la crinière. Ferme les yeux et concentre toi juste sur ta respiration, je veux t’entendre ! Kingdom connaît très bien son métier et il sait ce qu’il a à faire donc ne te fais vraiment aucun soucis sur le saut, tu ne le verras même pas passer.

L’obstacle se trouvait sur la piste pour ne pas que Mélanie ait à gérer la direction, ainsi elle avait simplement à trotter en restant sur la piste et elle se retrouverait naturellement à sauter. Elle pouvait donc lâcher les rênes et laisser son poney faire. Sentant quel cavalière se crispait à l’idée de passer une barre, Murphy lui fit alors de nouveau chanter pour qu’elle se concentre sur autre chose que le saut. Mélanie se présenta ainsi face au croisillon, les rênes lachées en se tenant à la crinière, les yeux fermés et en train de chantonner. Kingdom trottait gentiment et enjamba sans se poser de question la petite croix. Le couple enchaîna ensuite les passages toujours dans les mêmes conditions, l’objectif était que la cavalière ne regarde pas l’obstacle et se concentre simplement sur sa respiration sans s’occuper de l’allure et la direction. Elle parvint ainsi à sauter plusieurs fois les barres sans même s’en rendre compte et surtout, sans un brin de stress. Ne voulant pas trop en demander dès la première séance, la jeune femme lui annonça que c’était fini et la questionna sur son ressenti. La fillette était très anxieuse au départ et avait finalement réussi à se détendre au fur et à mesure de la séance. Puis elle s’était rendu compte qu’elle pouvait faire confiance à Kingdom les yeux fermés et cela l’avait aidé à se détendre. Murphy était très contente de cette première séance, elle avait réussi à sauter une barre sans appréhender ni stresser, c’est le principal pour le moment. Mélanie allait devoir encore travailler mais c’était sur une très bonne voie !

Le groupe débutant du mercredi matin, composé seulement de deux élèves, prit place dans le grand manège que Murphy avait coupé en deux à l’aide de barres au sol. Cela ne servait à rien de prendre tout l’espace pour deux élèves surtout débutants, c’était plus agréable de ne prendre que la moitié et largement suffisant. Comme à son habitude, elle leur fit faire quelques exercices d’échauffements à pied avant de se mettre à cheval. Elle aimait bien commencer ces cours de cette manière, surtout avec des enfants débutants, afin qu’ils se détendent et qu’ils se préparent à monter. Après avoir ressanglé les deux poneys qui étaient bien évidement Eralinn et Totoro, la blonde aida les deux enfants à se mettre à cheval. Nino était sur le dos de la ponette cette fois-ci, il alternait souvent entre les deux poneys car c’était important de changer de monture. Finalement, la monitrice leur donna l’ordre de se mettre en marche sur la piste avec Eralinn prenant la tête et le petit gris la suivant derrière. Il avait moins d’expérience et était plus jeune, c’était donc normal qu’il se retrouve derrière afin de suivre simplement et de prendre exemple sur sa copine. En laissant les poneys marcher tranquillement, elle demanda à ses élèves de lâcher complètement les rênes pour débuter le fameux jeu du Jacadi. Elle commençait toujours le cours comme cela car c’était un bon moyen de continuer les enfants à s’échauffer tout en les amusant. Ainsi, elle leur demanda de se mettre à l’envers sur la selle, se coucher sur la croupe, toucher l’antérieur, les oreilles ou la queue du poney... Le but était vraiment de les obliger à boucher sur leur selle afin qu’ils se sentent à l’aise et qu’ils travaillent leur assiette.

Pendant qu’elle leur dictait des exercices à réaliser, Murphy installa en même un petit parcours composé de plots, de barres au sol et de piquets. Ainsi, il y avait des slaloms, des couloirs de barres, des portes, une bordure maraîchère... Il s’agissait de pleins de petits exercices de maniabilité pour travailler la direction et la précision, c’était indispensable pour des débutants d’apprendre à bien diriger leur monture. Ainsi un par un, elle leur demanda de quitter la piste pour venir faire le slalom ou alors le couloir ou la bordure maraîchère. Le petit Nino était concentré et appliquait avec attention tout ce que sa monitrice lui disait. Il se retrouva donc à raccourcir ses rênes pour avoir plus de précision et de contrôle sur sa monture. Il veillait à bien diriger Eralinn entre les plots et exécuter tous les petits exercices que Murphy lui demandait. Il devait par moment faire un arrêt de quelques secondes entre des barres au sol ou alors faire demi-tour pour repartir dans l’autre sens. Il se débrouillait plutôt bien et la ponette parvenait à comprendre ses demandes même les plus floues, elle était vraiment parfaite avec les enfants. Sa patience et sa sagesse étaient des atouts forts pour en faire une monture de club vraiment idéale, c’était un ange tombé du ciel. Nino continua donc à enchaîner le petit parcours de maniabilité un petit moment en faisant attention à ne faire tomber aucun plot avec ses pieds.

Après un petit moment, Murphy leur demanda de se remettre en file sur la piste pour ensuite prendre le trot. C’était Nino et Eralinn qui menaient la danse en première position. Le petit garçon talonna jusqu’à ce que sa monture prenne le trot. Une fois à cette allure, il se concentra à bien trotter enlevé en appliquant tout ce qu’il avait appris. Ainsi, il comptait dans sa tête pour réussir à se lever et s’assoir au bon moment. La blonde lui rappela plusieurs fois de baisser ses mains car il avait tendance à toujours les lever et les écarter. Pour l’aider, elle lui demanda alors de prendre sa crinière afin de le stabiliser. Eralinn ne se posait aucune question et trottinait tranquillement en suivant la piste, elle connaissait parfaitement son rôle et n’essayait même pas de revenir vers le milieu du manège. Totora la collait derrière mais cela ne semblait pas plus la déranger, elle avait un peu le rôle de mère avec lui et lui montrait la marche à suivre. Après plusieurs tours, les enfants repassèrent au pas et changèrent de main pour faire exactement la même chose de l’autre côté. Murphy leur dicta ensuite de nombreux exercices à faire par exemple un transition au pas. Nino se penchait alors en arrière en arrêtant de trotter enlevé et fermait ses doigts sur ses rênes tout en reculant légèrement ses mains. Elle demanda ensuite soit de repartir au trot ou alors de faire un arrêt ou même une petite volte, le but étant de travailler autant le contrôle que la direction. Enfin, ils terminèrent le cours par un peu de galop. Pour cela, les enfants partaient un par un et faisait leur tour de piste au galop pour rejoindre l’autre poney qui continuait à marcher. Nino se lança en premier en encourageant sa ponette jusqu’à ce qu’elle prenne le galop sans aucune difficulté. Il attrapa une touffe de crinière et pencha son dos en arrière pour accompagner le plus possible les foulées. C’était plus facile de galoper que de trotter, du moins pour lui et il adorait les sensations de cette allure si enivrante. Il réalisa son tour de piste sans aucun soucis jusqu’à rejoindre la deuxième cavalière du cours. De retour au pas, il se pencha pour féliciter Eralinn qui avait été adorable et n’avait pas bronché d’un poil. Il fit plusieurs tours de galop aux deux mains avec toujours autant de facilité et d’aisance. Il progressait à vue d’oeil et Nino se débrouillait de mieux en mieux, il était bientôt prêt pour passer son galop un. Cela faisait à peine trois mois qu’il avait débuté l’équitation mais il avait déjà passé un cap et c’était très encourageant pour la suite. Le cours se finit sur une bonne note et une fois les enfants descendus de leur poney, le petit groupe retourna tranquillement aux écuries.

C’était un début de semaine studieux au domaine de Namsen. Après s’être occupé des tâches quotidiennes des écuries, les deux jeunes personnes s’étaient chargés de travailler l’ensemble des chevaux pour les remettre en route après leur jour de repos la veille. En effet, cela permettait de débuter la semaine en douceur avec des séances adaptées à chaque profil. Ainsi alors que Murphy venait de monter le jeune camarguais, elle enchaina aussitôt avec sa deuxième monture du jour qui n’était autre que la douce Everglade. La ponette était arrivée au domaine il y a quelques jours seulement et elle n’avait encore rien fait, ils avaient envie de voir ce qu’elle donnait sous la selle. La blonde se mit donc à cheval sur la grise accompagnée de son frère qui montait sa trotteuse et ils s’enfermèrent dans le grand manège. Après quelques minutes de pas rênes longues, la cavalière remonta sur ses rênes et lança sa monture au trot pour commencer à la mettre doucement en route. Elle chercha aussitôt à l’avoir dans une allure dynamique et énergique, elle utilisait donc ses jambes avec parcimonie en mettant une pression rapide au bon moment pour lui faire comprendre ses intentions. Dès les premières foulées, Murphy remarqua que la ponette était un maître d’école et parfaitement éduquée. Il n’y avait rien à dire : Everglade semblait être parfaite en tout point. Elle écoutait sa cavalière parfaitement, elle avait exactement le bon rythme et ne regardait absolument rien ne se laissant pas distraire facilement. Murphy continua alors à trotter en la promenant dans tout l’espace alternant lignes droites et courbes. Elle n’oubliait pas d’inclure de nombreuses transitions au pas à des points précis afin de la rendre attentive à ses aides. Enfin, la jeune femme termina sa détente par quelques minutes de galop en équilibre en la laissant simplement évoluer sur la piste en dessinant par moment un cercle pour l’équilibrer.

Maintenant que la ponette était bien détendue aux trois allures, la blonde pouvait aller un peu plus loin dans le travail afin de découvrir réellement ses capacités. Ainsi, elle remonta progressivement sur ses rênes afin d’avoir un contact permanent avec la bouche d’Everglade pour venir la placer dans une bonne attitude. Everglade résista à peine quelques secondes avant de céder et se poser sur son mors avec une grande légèreté. Elle avait manifestement déjà un bon niveau de dressage et semblait connaître pas mal de chose, c’était un bon point. Murphy décida alors de la tester sur un travail un peu plus poussé en incluant du travail sur deux pistes. Elle lui demanda donc quelques épaules en dedans aux deux mains ainsi que de venir rentrer les hanches à l’intérieur de la piste. Cele semblait lui poser aucun soucis et elle s’exécutait avec une grande facilité. Elle continua alors ce travail latéral au pas et au trot en changeant régulièrement de mains et surtout en variant les exercices pour ne pas la blaser, c’était important de ne pas rester trop longtemps sur la même chose. Elle se mit donc à alterner ses demandes en lui faisant par moment une épaule en dedans ou alors une serpentine en gardant les hanches toujours à l’intérieur ou au contraire à l’extérieur. Le but de cette séance était un peu de tester la ponette et de voir ce qu’elle savait faire. Même si Nohan était concentré sur le travail de sa jument, il donnait régulièrement un coup d’oeil à sa soeur curieux également de voir comment se débrouiller Everglade.

Murphy décida ensuite de faire un petit exercice au galop consistant à enchainer des diagonales en demandant une transition au trot sur les petits côtés pour repartir à juste ensuite et refaire une diagonale. C’était un bon moyen d’entamer les changements de pieds et surtout de travailler l’équilibre par du galop à faux. Le couple se lança alors dans la réalisation de la figure qui avait finalement une forme de sablier. La cavalière veilla bien à travailler la rectitude sur les diagonales ainsi que la régularité, il était important de garder toujours la même allure. Elle se fit surprendre les premières fois car Everglade changea de pied dès qu’elle atteignait la piste. En gardant ses aides en place et en s’aidant beaucoup de son poids du corps, elle lui fit comprendre alors qu’elle devait rester à faux même dans le virage. Pour la transition au trot, elle avait juste à arrêter de galoper dans sa selle et se contracter pour que la ponette fasse la transition correctement car c’était tout de même difficile de galoper à faux. Cela demandait beaucoup d’équilibre et il fallait sans cesse avoir ses jambes au contact donc la transition descendante se faisait plutôt bien. Après quelques foulées à peine de trot, elle repartait au galop sur le bon pied pour dessiner de nouveau une diagonale et continuer ainsi. La ponette se débrouillait plutôt bien et comprit rapidement l’exercice rendant alors ses mouvements de plus en plus fluides. Murphy ne manquait pas de lui donner régulièrement des petites tapes amicales sur l’encolure pour la féliciter et l’encourager à continuer ainsi.

Après une petite pause au pas de quelques minutes, la jeune femme décida de rejoindre son frère sur l’exercice qu’il était en train de réaliser avec sa trotteuse. Il s’agissait du trèfle, il y avait quatre barres au sol disposées à égale distance sur les extrémités d’un grand cercle. Le but était de passer une première barre en ligne droite puis dessiner une petite volte à l’extérieur afin de venir franchir la deuxième barre au sol toujours bien en ligne droite et d’enchainer ainsi de suite les quatre barres au sol. C’était un moyen de travailler la qualité des courbes ainsi que la rectitude, cet exercice pouvait également se faire avec des petits obstacles mais ce n’était pas le programme de la séance. Murphy remonta alors sur ses rênes et se lança au trot pour rentrer dans l’exercice. Elle veilla à toujours bien regarder là où elle se dirigeait pour aider sa monture à anticiper les changements de direction. À chaque sortie de courbes, elle était notamment obligée de remettre un peu de rythme car la grise avait tendance à ralentir sur les petites voltes. Elle enchaîna alors les passages en tentant d’être le plus régulier possible dans les courbes et les lignes droites. Après un petit moment sur cet exercice aux deux mains, Murphy laissa finalement sa ponette trotter large en la laissant aller vers le bas si elle le souhaitais. Elle repassa finalement au pas et la laissa marcher tranquille rênes longues tout en la félicitant. C’était également la fin de séance pour son frère, ils décidèrent alors d’aller marcher sur la piste qui faisait le tour du domaine pour faire un résumé de leur séance et surtout sur la petite Everglade. Ils étaient très contents de leur nouvelle recrue qui semblait parfaite en tout point, elle faisait une monture idéale pour les débutants comme pour les confirmés. Murphy nota tout de même qu’elle semblait assez sensible de la bouge et qu’elle avait tendance à s’ouvrir facilement et à ne pas rester en place, c’était donc un petit point à travailler. Mais elle était vraiment ravie d’avoir découverte cette ponette qui allait faire des merveilles à leurs côtés. Il restait plus qu’à la voir se débrouiller en saut et elle sera prête à débuter les cours avec les élèves du domaine pour leur plus grand bonheur.

Murphy accueillait pour la deuxième fois la jeune Mélanie qui prenait un cours particulier en cet après-midi. C’était une très bonne cavalière mais qui c’était fait peur lors d’une chute au saut d’obstacle et qui depuis était bloquée à cheval. Elle avait donc rencontré la blonde pour essayer de reprendre confiance dans le calme et la décontraction, elle avait bien évidement accepté de lui venir en aide. Leur premier cours s’était très bien déroulé même si elles n’avaient pas fait grand chose à part revoir les bases ce qui était déjà très important. Quand une peur s’était installée dans le cavalier, c’était un long combat pour la faire disparaître et le maître mot était la patience. Cela ne servait à rien de brûler les étapes et de vouloir tout faire trop vite, il fallait reprendre tout depuis le début afin d’enlever toute pression. Et surtout, le cheval devait être une source sûre et un maître d’école. Kingdom était donc le poney idéal pour reprendre confiance en douceur lui qui ne bougeait jamais d’une oreille et qui rayonnait pas sa gentillesse et sa sagesse. Murphy lui faisait confiance les yeux fermés et elle savait qu’il était parfait pour une cavalière comme Mélanie. Après quelques exercices d’échauffements à pied, l’adolescente se mit finalement à cheval et prit le pas sous les instructions de sa monitrice. Cela se voyait qu’elle avait un très bon niveau mais elle était seulement complètement bloquée par l’appréhension, cela la crispait la rendant contractée. Afin de justement la décontracter au maximum, Murphy lui demanda des petits exercices simples de mise en selle. Ainsi, Mélanie se retrouva à faire le pédalo sur sa selle ou à être à l’envers carrément face à la croupe du curly. Elle s’allongea également sur ses fesses ou son encolure puis toucha ses oreilles, sa queue ou même ses étriers. Le but était de l’obliger à bouger sur son dos afin qu’elle se détende et qu’elle prenne de l’assurance. La blonde lui fit faire également des exercices de respiration afin de contrôler son souffle pour prendre le temps d’inspirer et expulser l’air de ses poumons. C’était tellement important en équitation qu’elle préférait bien insister dessus, elle ne pouvait pas se détendre si elle était en apnée c’était physiquement impossible. Alors que le poney évoluait aux trois allures, elle la rappela alors régulièrement à l’ordre quand elle voyait qu’elle se bloquait dans sa respiration. Pour l’aider, elle eut d’ailleurs une bonne idée.

Murphy - Je vais te mettre des chansons et je veux t’entendre chanter de ta plus belle voix.

Bastien, le meilleur ami de Nohan, était électricien et il avait ainsi mis en place un système de sono dans le manège. C’était super pratique pour mettre de la musique, Murphy avait juste à connecter son téléphone en Bluetooth au réseau pour lancer du son. Elle choisit avec attention une super playlist avec que les hits du moment dont tout le monde connaissait les paroles. Le but était de faire chanter la cavalière et de l’entrainer avec de douces mélodies célèbres par leurs paroles. Ainsi, la première musique retentit dans le grand manège transformant l’ambiance en quelque chose de chaleureux et d’amusant. Pour encourager l’adolescente et lui montrer qu’elle n’avait pas à avoir honte, Murphy se mit à chanter elle aussi pour l’accompagner même si elle n’était aucun talent de chant. Sa voix ne ressemblait pas à grand chose et c’était affligeant tellement il y avait de mauvaises notes mais cela était insignifiant, elles n’étaient pas en train de passer un casting de talent. Elles étaient que toutes les deux dans le manège et elle pouvait donc se libérer sans avoir peur du regard des autres, il n’y avait personne pour les juger. Petit à petit, Mélanie prit alors confiance et se mit à réellement chanter sur le dos de Kingdom qui se demandait ce que c’était ce cirque. Aux trois allures sous les consignes de la blonde, elle dessinait donc des figures de manège enchainant les petits exercices le tout en chanson. C’était le meilleur moyen pour l’obliger à respirer car elle était obligée de prendre son souffle si elle voulait chanter. Au fur et à mesure de la séance, la blonde sentit qu’elle commençait à se détendre et à prendre du plaisir en selle sans aucune appréhension. Sa peur était en train de s’estomper petit à petit et elle devenait de plus en plus confiante révélant ainsi une très belle monte de sa part.

Toujours dans la bonne humeur et la légèreté, la coach installa quatre barres au sol qu’elle demanda à son élève de venir franchir au trot. Après plusieurs passages, elle lui fit fermer les yeux puis tendre ses bras en l’air afin de ressentir toutes les sensations que cela pouvait procurer. Elle la rappelait régulièrement à l’ordre quand elle ne l’entendait plus chanter. Suite à son questionnement, Mélanie lui informa de ses artistes préférés afin de mettre leurs chansons qu’elle était donc obligée de connaître. C’était agréable de monter à cheval en musique, cela rendait le sport plus léger et amusant. La blonde rajouta ensuite des chandeliers pour créer un petit vertical de vingt centimètres après trois barres au sol. Toujours, elle lui demanda de venir au trot et une fois bien en face, de lâcher les rênes et fermer les yeux. Et surtout, de continuer à chanter et de se concentrer sur les paroles comme si elle était sous la douche. Même si ce n’était pas facile, l’adolescente l’écouta et continua à chanter alors que son poney était en train de franchir les barres au sol. Sa voix se crispa légèrement à l’approche du vertical mais elle continua tout de même se forçant alors. Finalement, Kingdom enjamba avec une grande délicatesse le vertical et sa cavalière ne se rendit même pas compte qu’elle venait de sauter tellement cela avait été rapide. Elle recommença alors plusieurs fois ce même exercice afin de prendre de l’assurance et gagner en confiance. Le curly ne se posait aucune question et même s’il n’avait aucune indication de sa cavalière car elle ne tenait pas les rênes, il se contentait d’aller droit et de franchir le petit vertical gentil comme il était. Finalement, Mélanie se retrouva à sourire retrouvant les sensations du saut d’obstacle dans la décontraction et la joie. Ce n’était pas encore gagné mais elle avait déjà fait beaucoup de progrès en peu de temps renouant petit à petit avec les barres. Il fallait encore travailler mais c’était sur une très bonne voie et Murphy était ravie d’elle surtout qu’elle avait un très bon niveau, ça serait dommage de le gâcher. Le cours prit alors fin dans la bonne humeur et la joie sous des douces mélodies qui berçaient autant les humaines que le poney.

Objectif : La saint valentin vous met du baume au cœur, vous décidez de faire une séance en musique ! ( 2 pts concours pour Columbia)