Domaine de Namsen -

L’éclat d’Or... ce poney restait un véritable mystère pour la jeune femme. Depuis qu’il était arrivé au domaine, elle travaillait à pied avec lui tous les jours dans le but de le rendre coopératif et docile. Même s’il y avait des jours qui se passaient bien, la plupart du temps l’étalon en faisait voir de toutes les couleurs à Murphy. Il était imprévisible et elle ne parvenait pas à le comprendre, il restait un mystère. Il n’allait pas l’air d’être traumatisé par les humains mais il ne voulait juste pas travailler du tout refusant tout équipement ou même indication de la part de son cavalier. Elle avait parfois l’impression de reculer avec lui mais elle n’était pas prête à abandonner loin de là. C’était un véritable challenge pour elle et elle était déterminée à percer le secret de ce poney. Elle parviendrait à comprendre l’animal et à le rendre coopératif en lui faisant aimer le travail, elle ne perdait pas espoir. Le plus important avec lui était la régularité et elle faisait donc des séances tous les jours avec même si elles ne duraient que dix minutes. Elle privilégiait justement des temps de travail court mais efficace pour ne pas lui laisser trop le temps de réfléchir et s’ennuyer. Comme à son habitude, elle s’arma d’un petit sac rempli de friandises pour l’aider à dompter l’animal puis elle alla chercher l’étalon exmoor dans son pré. Rien que de l’attraper était une épreuve, elle se souvint d’avoir passer des heures dans son pré à trouver des stratagèmes pour lui enfiler le licol. Fort heureusement, L’éclat d’Or commençait à comprendre et il se laissait maintenant faire, quand il était dans des bons jours. Elle parvint donc à l’attraper sans soucis puis l’emmena dans le rond de longe. Elle préférait commencer par travailler puis lui faire le pansage après comme il adorait cela, c’était une sorte de récompense pour lui.

Murphy débuta donc comme à chaque fois avec des exercices très simple comme des cessions de nuque vers le bas, à droite et à gauche. Elle lui mobilisa également les hanches puis les épaules, le poney réalisant bien ses demandes. Elle se mit ensuite en marche en gardant beaucoup de mou dans la longe, il devait simplement la suivre et s’arrêter quand la jeune femme s’arrêter. C’était vraiment ce qu’elle faisait à chacune de ses séances et cela commençait à rentrer dans la tête du poney. Elle n’insista donc pas trop longtemps dessus pour ne pas le blaser puis détacha la longe de son licol. Elle se munit de sa chambrière puis demanda à l’étalon de s’éloigner afin de se retrouver sur la piste du rond de longe. Il s’exécuta tout en gardant ses oreilles légèrement en arrière comme s’il le faisait mais à contre cœur. Elle le laissa simplement marcher puis lui demanda de s’arrêter à l’aide de sa voix. Il mit un peu de temps à obéir mais parvint finalement à s’immobiliser, Murphy le récompensa aussitôt en lui parlant et s’approcha pour lui donner une friandise. Avec lui, les récompenses étaient surtout alimentaire car il se fichait un peu des caresses n’étant intéressé que par des pommes ou carottes. Elle le remit ensuite en marche puis insista sa demande pour le faire partir au trot. Comprenant qu’il allait devoir faire des efforts, L’éclat d’Or se stoppa net et fit volte face montrant ainsi sa croupe à sa meneuse. Elle se déplaça alors et usa de sa chambrière pour le faire repartir rapidement, il n’avait pas à faire cela. Il fut donc obligé de reprendre sa marche et partit rapidement au trot en fouettant de la queue, vexé.

Murphy - Super ça mon grand, continue.

La blonde lui parlait très régulièrement pour l’encourager et pour le concentrer à sa voix, c’était comme avec un enfant. Elle le laissa trotter quelques tours avant de lui demander de repasser au pas. Heureux de pouvoir ralentir, le poney ralentit rapidement jusqu’à tomber dans l’allure inférieure. Elle continua alors ce petit travail très simple consistant à le faire partir au trot puis lui demander de nouveau une transition au pas. Le but était simplement qu’il obéisse à son cavalier sans ronchonner ni le tester. Par moment, l’étalon tentait de sortir du travail en faisait demi-tour ou en montrant sa croupe mais Murphy ne se laissait pas impressionner. Elle était concentrée et parvenait à chaque fois à le remettre en route sur la piste. Elle fit changer de main assez régulièrement pour ne pas qu’il tourne toujours dans le même sens. Puis, elle lui demanda ensuite de partir au galop. Le poney resta au trot un assez long moment, refusant de passer à l’allure supérieure, mais elle ne se laissa pas à abattre et continua à se montrer insistante jusqu’à ce qu’il décide finalement d’obéir et de se mettre au galop. Elle le laissa à cette allure seulement quelques tours avant de l’autoriser à reprendre le trot, cela ne servait à rien de le faire courir pendant des heures. Le but de la séance était seulement de le faire obéir aux demandes de son cavalier, c’était surtout un travail mental et non physique. Elle lui demanda un dernier arrêt avant de s’approcher de lui pour lui donner des récompenses et le caresser. Elle lui rattacha la longe au licol puis l’emmena à l’aire de pansage pour s’occuper un peu de lui. Les séances étaient vraiment courtes mais efficaces, elles ne dépassaient jamais les dix minutes pour ne pas lasser L’éclat d’Or qui avait un temps de concentration assez bas. Elle se contentait donc de plusieurs bonnes choses de sa part puis arrêtait rapidement pour restait sur des choses positifs. C’était long et fastidieux mais elle ne devait pas se décourager, elle obtiendrait bientôt des résultats avec ce poney cabochard.

Le petit groupe pénétra dans l’enceinte clos de l’installation et la monitrice leur indiqua de se mettre à marcher sur la piste aux côtés de leur poney. Avec les débutants, elle débutait toujours son cours à pied avant de les mettre à cheval. Cela permettait de les échauffer et de se rassurer avant de monter. Elle commença alors à leur demander de faire des exercices tels que faire le moulin avec leur bras ou s’accroupir pour ensuite se relever rapidement. Souvent, elle utilisait un jeu comme Jacadi a dit car cela rajoutait un peu d’amusement pour les enfants. Finalement, elle les fit s’arrêter puis ressangla les poneys et aida ses élèves à se mettre à cheval. Elle faisait cours dans le rond de longe car comme cela, ils n’avaient pas à s’occuper de la direction et ils pouvaient se concentrer pleinement sur les sensations. Elle alternait entre le manège et le rond de longe pour travailler différentes choses mais aujourd’hui, elle voulait qu’ils bossent sur leur position à cheval. Eralinn prit la tête, l’étalon gris non loin derrière elle qui la suivait. De nouveau, Murphy continua à leur faire le jeu du Jacadi en leur demandant de venir toucher les oreilles ou la croupe de leur monture, faire le pédalo avec leurs jambes ou le moulin avec leurs bras, faire le tour du monde sur leur selle... Le but était de les détendre et de les obliger à bouger un peu pour prendre confiance sur le dos du poney.

Murphy - Maintenant, on va faire un nouveau jeu. Je vais chanter et dès que je m’arrête, vous allez faire de même en demandant à votre poney de s’arrêter. On se souvient de comment on fait ? On se penche en arrière et on ferme nos doigts sur les rênes. Allez, en avant !

Les enfants se mirent à rire en entendant leur monitrice se mettre à chanter la célèbre comptine de la souris verte. Mais quand elle s’arrêta, ils furent réactif et parvinrent à s’arrêter. Dès qu’elle se remit à fredonner, ils se remirent en route se préparant à une seconde transition. Ils firent ce jeu un petit moment en rapprochant les temps d’arrêts pour les rendre de plus en plus réactif. Totoro suivait sa copine gentiment en écoutant les demandes de Nino et s’arrêtant à chaque fois qu’il lui demandait. C’était vraiment une crème de poney. La jeune femme leur demanda ensuite d’enlever leurs étriers et fit un nœud avec leurs rênes afin qu’ils puissent les lâcher sans que celles-ci ne viennent dans les pieds du poney. Après quelques consignes, elle les lança au trot en leur demandant donc de rester bien assis en se penchant légèrement en arrière. Elle avait sa chambrière avec elle pour contrôler la vitesse des poneys afin que les enfants se concentrent surtout sur leur position et les sensations sur la selle. Eralinn partit gentiment au trot sous les demandes de sa petite cavalière suivit de près par l’étalon gris. Comme ils étaient sans étiers, ils furent donc bien obligés de trotter bien assis dans leur selle. La monitrice les aida en leur donnant des conseils comme bien descendre leurs jambes et reculer légèrement leur dos. Rien de mieux que de monter sans étrier pour développer l’assiette des jeunes cavaliers. De nouveau à cette allure, elle continua à leur donner des petits exercices sous forme de jeu comme fermer les yeux, toucher les oreilles ou la croupe du poney, lever les bras, monter les genoux... L’objectif était de les détendre et qu’ils prennent confiance en eux et en leur corps, c’était le meilleur moyen pour éviter la crispation. Nino commençait à vraiment bien se débrouiller etil était de plus en plus à l’aise sur sa selle. Au fur et à mesure du cours, il se détendit et cela se voyait à sa monte. De son côté, Totoro ne bougeait pas d’une oreille et se contentait de suivre gentiment la ponette de devant. C’était bien pour lui aussi d’avoir des débutants sur le dos, cela le faisait également travailler. Murphy leur demanda ensuite de se concentrer sur l’allure du poney en réalisant des transitions au pas puis au trot. Elle leur demanda également de s’arrêter pour qu’ils commencent à contrôler leur monture.

Murphy - Vous êtes prêts pour un peu de galop ? On se souvient de ce qu‘on a dit la dernière fois, on attrape la crinière, on laisse nos jambes comme si on voulait toucher le sol et on se penche en arrière !

La jeune femme aida ses élèves en encourageant les poneys à prendre le galop, chose qu’ils firent très bien. Elle les aida à conserver cette allure pour que les enfants se concentrent surtout sur leur position et les sensations en selle. Totoro suivait gentiment sa copine de devant avec une allure très aérienne et légère, il était vraiment joli à regarder. Elle les laissa galoper plusieurs tours avant de leur demander de repasser au trot puis au pas. Le cours continua dans la bonne humeur en enchaînant des petits jeux forçant aux enfants à bouger sur leur selle pour ne pas qu’ils se crispent. Ils allèrent de l’arrêt au galop en changeant régulièrement de main puis la fin arriva. Ils ne montaient à peine quarante cinq minutes car sinon, cela était trop long pour eux. C’était comme avec les jeunes chevaux, à leur âge ils n’avaient pas un long temps de concentration et cela ne servait à rien donc de faire des cours d’une heure. Trois quart d’heure étaient largement suffisant pour eux. Ils mirent alors pied à terre puis suivirent la blonde pour rentrer aux écuries et s’occuper des poneys.

Le jeune homme entra dans le rond de longe en compagnie de la belle anglo-arabe qui venait récemment de rejoindre le domaine. Cela allait être la première qu’il allait la travailler, il ne s’était contenté que de pansages et de promenades à pied pour le moment afin de lui laisser le temps de s’habituer à sa nouvelle maison. Même si elle avait de l’énergie à revendre, elle ne semblait pas perturbé de ce changement d’environnement et s’acclimata rapidement au domaine prenant des petites habitudes quotidiennes. Elle avait bien trouvé sa place également dans le troupeau des juments et elle était maintenant membre à part entière. Il était donc temps de se mettre au travail et de voir un peu ce qu’elle savait faire. Après tout, Nohan avait de grands projets pour elle et il avait donc hâte de la mettre au travail pour voir son potentiel. Rien que de la voir se déplacer dans son pré, cela se voyait qu’elle avait de belles origines et de magnifiques allures. C’est donc avec une certaine excitation que Nohan débuta cette séance de longe avec Columbia par plusieurs tours de pas aux deux mains. D’un claquement de langue, il lui dit de prendre le trot ce qu’elle fit aussitôt heureuse de pouvoir se dégourdir un peu les jambes. Elle n’avait qu’un simple licol et elle était donc totalement libre de son attitude. L’objectif de cette séance n’était pas vraiment de travailler mais seulement d’apprendre à la connaître et d’instaurer les premiers codes vocaux à la longe. Columbia avait donc le nez au vent et trottait librement avec une certaine énergie, elle secouait par moment sa tête pour manifester sa joie de faire un peu d’activité sportive. Le jeune homme n’avait presque pas à intervenir, elle ne ralentissait pas et maintenait une allure cadencée et régulière en enchaînant les tours de piste.

Nohan - C’est bien ça Columbia, continue.

Le brun lui parlait régulièrement pour la féliciter et l’encourager afin de la garder à l’écoute et concentrée. Il lui demanda ensuite de revenir au pas à l’aide principalement de sa voix, cela prit le temps qu’il fallu mais l’anglo-arabe fini par ralentir son allure pour repasser au pas. Les minutes qui suivirent, il travailla donc sur les transitions surtout descendantes en lui demandant régulièrement de s’arrêter ou de repasser au pas. Cela prenait toujours un peu de temps et Columbia ne semblait pas décider à vraiment ralentir la cadence, appréciant trotter à toute vitesse. Nohan travailla donc sur cela un long moment jusqu’à obtenir des transitions plus franches et fluides. Finalement, il donna ensuite l’ordre à la bai de prendre le galop. Elle ne se fit pas prier et partit rapidement toujours en gardant son nez au vent. Il la laissa faire plusieurs tours de piste avant de lui redemander de passer au trot. Il entama ensuite un enchaînement de transitions rapprochées pour la travailler sur cela et la rendre attentive à ses demandes. Il s’aidait surtout de sa voix mais il était obligé par moment d’utiliser la chambrière pour l’agiter devant la jument afin qu’elle ralentisse car sinon, elle faisait la sourde oreille et continuait à l’allure actuelle. Il veillait également à travailler le même temps aux deux mains, c’était important pour la symétrie du cheval. Columbia se portait naturellement en avant et elle avait donc une bonne impulsion. Ses allures étaient également aériennes et souples, elle prenait vraiment le temps de poser chacun de ses membres sur le sol. Au bout d’un vingtaine de minutes à travailler aux trois allures et aux deux mains, Nohan invita finalement la belle jument à le rejoindre au centre du rond de longe. Il la caressa sur le chanfrein et lui donna une carotte pour la féliciter avant de finalement la ramener aux écuries.