Misspalikoa - CHEMINS DE BALADE [2022]

résumé #01

→ défi résumé n°4 + mot bonus (brancards)

Habituellement, le dimanche était le jour de repos de Maritza, seulement lorsqu'on décidait de dédier sa vie aux chevaux, il était difficile de ne pas se rendre aux écuries dès lors que l'occasion se présentait. Si habituellement la jeune femme vouait ses visites à ses deux chevaux, cette fois-ci, c'était pour un nouvel arrivant qu'elle avait décidé de faire le déplacement en cette fin de matinée. Autumn Leaf était un jeune arrivé au domaine une petite semaine plus tôt avec un lot de poulains venant d'achever leur débourrage. Ils n'allaient donc plus tarder à commencer l'entraînement et montrer de quoi il était capable. Comme souvent, à l'arrivée d'un nouveau lot, ils étaient au centre de l'attention et de toutes les discussions. Comment évolueraient-ils à l'entraînement, passeraient ils les qualifications? En attendant, les poulains avaient droit à une période d'adaptation à leur nouveau lieu de vie avant de commencer le travail, et cette période était plutôt importante pour commencer à apprendre à leur connaître, eux, leurs habitudes et leurs caractères. Maritza s'était donc retrouvée en charge de ce poulain spotted à la robe particulière. Elle avait donc décidé de l'emmener se promener un peu à pied. Cela ne ferait pas de mal à ce jeune étalon qui avait encore besoin de découvrir le monde qui l'entourait, l'occasion lui paraissait donc idéale. Saluant quelques lads partant à l'entraînement, la jeune femme avait donc prit la direction de la sellerie afin de préparer les affaires du pur-sang anglais qui attendait plus loin dans un enclos avec les jeunes de son âge. Une boîte de pansage et un licol suffiraient pour cette après-midi après tout. Lorsque tout était en place, elle attrapait donc le licol en cuir et se dirigeait vers les grands paddocks verdoyants où le petit cheval l'attendait déjà.  

Descendant l'allée, il avait suffi à Maritza d'appeler le poulain par son nom pour voir celui-ci redresser les oreilles, se reconnaissant immédiatement. D'un pas allant, il se mettait en route vers la porte de son enclos, emmenant avec lui quelques jeunes de son âge. La plupart des pur-sangs étaient de braves chevaux et chacun réclamait sa petite caresse sur le chanfrein. Parmi eux se trouvait peut-être un futur champion, un cheval de légende dont on se souviendrait du nom des dizaines d'années au même titre que Secretariat par exemple. Pour l'instant, il était impossible de prédire qui excellerait, leur entraînement n'avait même pas réellement commencé! Pourtant, Maritza ne pouvait s'empêcher de spéculer sur leur avenir. Enfin, pas le temps de trop y penser, elle avait une sortie sur le feu. Alors elle se glissait entre les deux planches de la barrière afin de rejoindre Autumn Leaf qui, dressé sur ses quatre membres, attendait qu'on vienne le chercher. Le saluant d'une chaleureuse caresse sur le chanfrein, faisant de même à ses copains pour éviter de faire des jaloux, elle ne tardait plus à licoler le concerné afin de l'extraire de l'enclos, fermant soigneusement derrière elle pour éviter une fugue. Le loquet bien fermé, elle emmenait alors son nouveau protégé en direction de son box où elle avait laissé sa boîte de pansage. Respectueux au bout de la longe, celui-ci suivait sans broncher, se laissant attacher à la ficelle de son anneau sagement. Aussitôt, Maritza empoignait une étrille en caoutchouc pour commencer à dessiner de grands cercles sur sa robe afin de chasser au mieux la poussière. Sage et patient, le spotted ne bronchait à aucun moment, si bien que la brune n'eût pas à attendre longtemps avant de poursuivre ses soins avec la brosse dure puis douce. Ne voulant pas faire patienter le jeune étalon plus longtemps que nécessaire, elle achevait alors ses soins en curant les pieds puis démêlant les crins de l'alezan avant de le détacher de l'anneau. Il était temps de commencer plus sérieusement cette balade!

Emboîtant le pas de sa meneuse, le jeune cheval s'engageait sur le chemin qui quittait le domaine équestre. Son entraîneur avait une activité assez large. En effet, il était avant tout entraîneur de chevaux de plat, mais il possédait quelques chevaux de steeple-chase, parmi eux Welcome Hammer, qu'elle avait achetée dès lors qu'elle avait appris sa mise en vente. En tant que lad elle s'était attachée à lui, et s'il ne performait décidément pas autant que voulu sur le plat, il était bien mieux depuis sa reconversion pour l'obstacle à l'âge de quatre ans. Il élevait également quelques chevaux, et il n'était donc pas rare de voir des juments ou des étalons venir et partir au besoin des saillies. Maritza ne travaillait pour lui que depuis cinq ans, mais elle avait su qu'il avait entamé sa carrière en tant que driver dans des courses de trot. Vestige de ce passé, un sulky trônait à l'entrée du domaine. En bon état, le propriétaire des lieux y tenait, prenant place devant une statue de pur-sang en plein galop en argent massif. Lorsqu'ils s'engouffraient à l'extérieur du domaine, ils passaient devant cet immense rond d'herbe décoré, et tout de suite l'attention du jeune cheval se braquait sur le sulky. Se raidissant, Maritza posait une main rassurante sur son épaule, l'encourageant à s'approcher. Sur la défensive, le poulain tendait le nez pour toucher les brancards de l'objet, se reculant un peu soudainement, avant de poursuivre sa découverte. Peu à peu, il semblait se détendre, et lorsqu'elle fut persuadée qu'il était passé à autre chose, l'encourageait à reprendre leur route. La plupart des entraînements avaient lieu en dehors du domaine, non loin de l'écurie, sur une grande piste de galop sur lequel les chevaux passaient un temps considérable sur leur période de travail. Elle était sablonneuse, et il était important pour Autumn Leaf de se familiariser à l'endroit puisqu'il y passerait beaucoup de temps. C'est donc là-bas qu'ils se dirigeaient.

L'immense piste était en pleine nature, entourée de grandes plaines verdoyantes. Le cadre était particulièrement idyllique et le jeune cheval n'y était pas insensible. En même temps, comment résister à l'herbe verte? Alors ils se dirigeaient vers la piste ouverte. Entièrement, en montée sur une soixantaine de mètres, elle était plutôt pratique pour l'entretien physique des chevaux. Avançant sur le sable, Autumn Leaf observait les alentours avec intérêt plus qu'inquiétude. Sage au bout de la longe, Maritza lui accordait quelques pauses afin de lui permettre d'arracher l'herbe qui encerclait la piste. Plutôt content de pouvoir se remplir l'estomac, le jeune cheval en profitait pleinement. Pour autant, il ne se plaignait pas de repartir, et c'est ainsi qu'ils remontaient la pente. Prenant leur temps, Maritza n'oubliait pas de sortir son téléphone pour prendre quelques clichés du magnifique poulain. Avec sa robe alezane majoritairement blanche parsemée de points colorés, il ne passait décidément pas inaperçu, et c'était peut-être la raison de l'attention générale qui lui était portée. Il était évident d'être charmé par un tel animal, mais ferait-il ses preuves? Il n'avait pas de mauvais papiers, mais rien ne prouvait sa valeur. Ça, elle ne le découvrirait qu'une fois en selle. Néanmoins, rien ne l'empêchait de spéculer sur ses capacités, et la brune espérait bien qu'il répondrait aux attentes qu'on lui fixait. Son écurie était particulièrement attentive au bien-être des pensionnaires, mais comment réagirait son propriétaire s'il n'était pas satisfaisant? Certains les envoyaient en course à réclamer en guise de dernière chance. S'ils ne trouvaient pas preneurs, ils partaient souvent dans des associations pour les réformer. Cette option semblait de plus en plus se démocratiser, pour le bonheur de la jeune femme. Seulement d'autres n'hésitaient pas à envoyer leurs propriétés à l'abattoir, et elle priait pour que ce destin ne soit jamais celui du poulain. D'autant que si elle avait eu la chance d'acquérir Attrape Moi puis Autumn Leaf, ça ne serait pas forcément possible avec lui. Et puis il fallait être réaliste, elle ne pouvait pas acheter tous les chevaux qu'elle appréciait et qui étaient mis en vente pour une raison ou une autre. Financièrement, c'était tout bonnement impossible.

Chassant ses mauvaises pensées, la brune décidait de reporter son attention sur le poulain. Permettant à son partenaire de promenade de se reposer un peu, Maritza ne se gênait pas pour s'asseoir dans l'herbe. Baissant l'encolure, Autumn Leaf en profitait pour arracher des brins d'herbes savoureux, mastiquant avec grand appétit. Au bord de la piste, il dressait les oreilles lorsqu'il entendait du bruit au loin. Lui caressant l'épaule de manière rassurante, la jeune femme reconnaissait le bruit d'un camion partant pour l'hippodrome. Elle savait que dans le chargement se trouvait sa jument baie qui devait courir le lendemain dans l'un des hippodromes à proximité de l'écurie. Elle irait la voir dès l'après-midi et il était hors de question qu'elle manque sa course. En tant que lad, Maritza n'était pas habilitée à courir sur l’hippodrome, mais elle n'en manquait pas une miette lorsque l'une de ses propriétés ou un des chevaux qu'elle montait au quotidien devait rivaliser contre d'autres pur-sangs. Et puis quelque part, elle savait que sa présence était un repère pour ses derniers qu'elle côtoyait tous les jours depuis leur arrivée. Chaque lad avait son ou ses chevaux après-tout, et pour assurer une stabilité émotionnelle et affective, ils n'en changeaient qu'en cas de changement d'entraîneur, ce qui n'arrivait pas très souvent. Regardant son téléphone et se rendant compte que cela faisait déjà une heure qu'ils étaient de sortie, Maritza décidait de cesser leur balade ici. Il était grand temps pour le poulain de rentrer et de retrouver son paddock. Alors c'est tranquillement que le couple faisait demi-tour pour retrouver l'écurie qu'ils avaient quittée un peu plus tôt. En tout cas, cela ne faisait aucun doute, Autumn Leaf serait content de retrouver ses copains, même s'il était sûr que cette sortie lui aurait fait du bien. Après tout, découvrir son nouveau cadre de vie était important pour la suite n'est-ce pas?

résumé #01

→ palier iris : avec l'arrivée du printemps, si vous emmeniez un cheval galoper dans une prairie en floraison? [5 pts de compétences en saut pour Quidam]

Vérifiant une nouvelle fois la sangle afin d'éviter que celle-ci ne tourne durant leur escapade, Amel mettait finalement son pied dans l'étrier. Le temps d'ajuster ses rênes, elle pressait les flancs de son partenaire qui adoptait tout de suite un pas actif. Les oreilles droites sur sa tête, l'étalon s'engageait sur le sentier en terre qui quittait la petite écurie. Content de partir en extérieur, le bai se montrait particulièrement vif, mais pas ingérable pour autant. Il fallait dire qu'il était pétri de bonne volonté et n'aurait sans doute jamais causé du tort à sa propriétaire en pleine conscience. Suivant le chemin tracé par les nombreux passages, il était plein d'assurance. Il connaissait l'endroit, rien de très inquiétant pour lui. La queue fouillant, il avait néanmoins une grosse envie de se dépenser un peu. Seulement sa propriétaire ne le lui aurait pas accordé de sitôt. Il fallait d'ores et déjà mettre les muscles en route! Même si Mango vivait majoritairement au paddock, ne vivant pas très bien l'enfermement prolongé au box, sa cavalière ne souhaitait pas brûler d'étape, alors elle lui laissait le temps de bien se mettre dans le mouvement. Contrarié, le bai reculait une oreille mais reprenait bien vite son entrain. Avec le printemps, la vie reprenait, les oiseaux chantaient, les fleurs poussaient sur les arbres et dans les prairies. Une ambiance féérique régnait dans les pâtures que le couple traversait, et pour Amel c'était très reposant. Surtout après la longe qu'elle venait de passer avec Milady! Cette sortie lui ferait du bien, elle en était certaine. Se penchant vers l'avant, elle flattait l'encolure du pur-sang arabe qui, attentif à son environnement, paraissait s'intéresser à tous les bruits qui lui parvenaient, ce qui amusait particulièrement sa cavalière.

Jugeant qu'il avait suffisamment marché jusqu'ici, Amel permettait finalement au pur-sang arabe d'adoptait l'allure supérieure. Bien heureux, celui-ci accélérait sur quelques foulées, le port de tête haut, les oreilles droites sur sa tête. Soufflant, il laissait pousser un hennissement roque à destination d'un interlocuteur invisible, de quoi faire sourire sa propriétaire. Lui donnant un peu de mou pour le laisser se positionner comme il le désirait, la jeune femme profitait du moment en tête à tête avec son petit cheval. Secouant la tête pour chasser une mouche qui visiblement le gênait, le bai commençait à se frustrer. Ne pouvant pas faire grand-chose pour l'aider, Amel se contentait de le laisser faire, encaissant les mouvements brusques sans rien dire. De toute façon, elle n'allait pas gronder ou contraindre l'animal. Il était embêté par les insectes, rien de bien méchant, et encore moins de prémédité contre sa cavalière, ce qui en soit n'était pas vraiment possible en vue du fonctionnement du cerveau d'un cheval. Enfin, elle décidait de finalement le repasser au pas, lui flattant l'épaule. Pas forcément très content de ralentir, Mango faisait sa forte tête quelques foulées avant de finalement coopérer, reprenant le pas à contre-cœur. S'il aurait sans doute souhaité continuer au trot, Amel ne voulait pas l'épuiser, surtout qu'elle avait décidée de l'emmener galop dans un endroit qu'elle avait repérée quelques jours plus tôt. S'il n'y avait pas tant de bois ici, il y avait de nombreux champs et prairies, et l'une d'entre elle s'était remplie de jolies fleurs blanches qui dépassaient de l'herbe. L'endroit était magnifique, l'endroit idéal pour galoper, et pourquoi pas même un shooting photo à l'avenir. En attendant, c'est là-bas qu'elle emmenait Mango, et elle ne pouvait qu'espérer que la galopade qu'elle lui promettait le satisferait.

Profitant du paysage, le couple ne tardait plus à déboucher sur la prairie en floraison qu'avait préalablement repérée la jeune femme. L'endroit était grand, spacieux et quasiment plat. En soit, l'endroit idéal pour galoper. N'ayant pas envie de faire languir plus que ça son petit étalon, Amel plaçait ses aides, jambe intérieure à la sangle, jambe extérieure reculée, et en un instant demandait le galop au bai. Pas besoin de pousser le pur-sang arabe pour obtenir gain de cause, celui-ci s'élançait tout de suite, les oreilles bien droites, allongeant sa foulée au fur et à mesure sous l'incitation de sa cavalière. Quitte à galoper, autant le faire bien. Pas de barrières pour les contenir, ils étaient lancés à toute allure dans cette prairie. Piétinant les fleurs blanches avec ses sabots tout fin, Mango semblait aux anges. Il n'attendait pour ainsi dire que ça, ce moment en particulier de leur sortie. En suspension sur ses étriers, la jeune femme faisait de son mieux pour libérer son dos et par conséquent ne pas le gêner. Bien content de cette liberté qu'on lui accordait, l'étalon jetait les postérieurs à deux reprises, gentiment bien entendu. Il ne préméditait aucunement une chute ou quoi que ce soit de similaire. Traversant la prairie, le couple fut bien obligé de revenir au trot puis au pas, descendant et remontant sur le petit passage qui les séparait du champ suivant. En tout cas le couple avait passé un bon moment, et surtout ils s'étaient bien amusés. Mais à présent, il était temps de rentrer gentiment à l'écurie. Amel avait des chevaux à nourrir après tout! Et vue l'heure, ils devaient l'attendre de pied ferme.

résumé #13

→ palier bleuet : pourquoi ne pas sortir deux chevaux en même temps? Vous décidez de vous lancer dans une balade en dextre. [5 pts de compétences en saut pour Naïrobi]

Les oreilles en arrière depuis le début de leur sortie, Rêveur ne semblait clairement pas optimiste à l'idée de se promener en dextre. Il avait bien fallu aller chercher Maxwell, qui finalement n'était pas parti bien loin puisque le fermier voisin lui avait téléphoné pour le prévenir que l'animal se remplissait l'estomac devant son perron. Alors voilà, le KWPN récupéré, il avait bien fallu faire un choix, faire la route avec les deux étalons en main ou faire comme à l'ancienne, en dextre. Et si Maxwell ne disait rien, fermement tenu par son propriétaire, Rêveur n'était pas complètement convaincu. Il aurait largement préféré une balade en solitaire, comme habituellement, et la présence de Max à son épaule était désagréable. Tedrick l'avait même surpris à lui donner des coups d'épaules, agression à laquelle le second répliquait par des oreilles en arrière et une menace de mordre. Au final, Tedrick avait l'impression de devoir gérer deux adolescents. Entre Rêveur sous sa selle qui ne faisait que prodiguer des menaces et Maxwell, passif habituellement, qui tâchait de défendre son honneur comme il pouvait, y avait de quoi faire. Tedrick lui, n'aspirait qu'à profiter de la balade occasionnée par cette fugue, mais cela semblait mal parti. Enfin presque, puisqu'une fois engagés sur le chemin du retour, les deux énergumènes avaient semblé calmer un peu leurs ardeurs et leurs hormones.

Avançant entre les arbres, Rêveur semblait enfin oublier, ne serait-ce qu'un peu, le pauvre Maxwell qui s'était reculé, avançant à hauteur de la jambe de son propriétaire qui lui ébouriffait les crins à l'occasion. Cela faisait si longtemps qu'il n'était pas parti ainsi en dextre, un cheval sous la selle, un second en main, et c'était plutôt agréable. Bon la prochaine fois, il tâcherait plutôt de prendre deux copains et non deux rivaux, mais c'était un détail et pour l'instant, le trio s'en sortait plutôt bien. Si bien qu'il décidât de faire une expérience, et d'une pression des mollets envoyait Rêveur au trot. S'élançant sans attendre, il n'avait fallu qu'une poignée de secondes pour que Maxwell se mette à suivre. Progressant ainsi à l'allure supérieure, le trio avançait sans mal, et tout le monde semblait déjà de meilleure humeur. Bon, Maxwell n'affichait pas vraiment d'émotion, mais les oreilles en avant de Rêveur trahissaient déjà une meilleure volonté. Ils continuaient ainsi durant quelques minutes, profitant du paysage et de la vitesse, avant de finalement revenu au pas. Un peu en retard sur le timing, Maxwell manquait de dépasser Rêveur et d'entraîner son meneur vers l'avant, mais l'autre entier le ramena bien vite à sa place et la balade se poursuivit donc sans grande difficulté. Tant que chacun était à sa place, tout se passait bien pour le moment, et Tedrick commençait bien à croire que tout le monde rentrerait bien entier à la maison.

Les bâtiments étaient déjà en vue, et bientôt le trio serait de retour au bercail. Allait-il rentrer Maxwell au box? Oui, il avait suffisamment profité de sa liberté, et de toute façon il allait-être temps de rentrer les différents chevaux dans leurs boxes respectifs. Profitant de la distance disponible, il renvoyait les deux entiers sur un dernier trot, accompagnant les mouvements de l'un sans lâcher la longe du second. Et comme prévu, il avait finalement terminé cette balade improvisée sans casse! Maxwell était revenu, aucun estropié en vue, ni même lui. Alors il pourrait fêter dignement leur retour à la maison. C'est d'ailleurs sous bonne escorte qu'il regagnait le haras puisque Yankee et Grizzly s'étaient dirigés vers eux pour les accueillir. Alors dans l'allée, il mettait pied à terre, glissait une caresse sur la tête des deux chiens, dessanglait Rêveur d'un trou et direction la stalle de préparation pour s'occuper des deux entiers et les ramener dans leurs quartiers respectifs.

résumé #01

→ palier lavande : les températures commencent gentiment à remonter, pourquoi ne pas emmener votre cheval se tremper les pieds au lac? [5 pts de compétence en dressage pour Naïrobi]

Ajustant une dernière fois la sangle, Amel s'assurait que tout était en ordre avant de mettre son pied dans l'étrier et de se hisser souplement sur le dos du beau Quidam. Du haut de ses trois ans, l'étalon était une perle de gentillesse, et c'était donc en sa compagnie qu'elle avait décidé de se rendre au lac qui se trouvait à proximité de l'écurie. Aussitôt qu'il en reçut l'autorisation, le jeune pur-sang arabe s'élançait donc sur le sentier, les oreilles en avant et l'allure allante. Il était toujours de bonne humeur, et c'était contagieux! En sa présence la jeune femme ne pouvait que sourire, et elle ne se privait pas de le complimenter fréquemment à ce sujet. Tous les mots doux étaient pour lui, et malgré tout, il n'était pas du genre à prendre la grosse tête. Le dos réchauffé par le soleil, elle laissait les rênes suffisamment longues à Quidam pour lui permettre de prendre la posture la plus confortable tout en s'offrant une longueur suffisante pour réagir en cas de pépin. Après tout, il était adorable, mais il était encore jeune et pouvait parfois se faire surprendre. Ne voulant prendre aucun risque, elle se montrait donc relâchée mais vigilante. Pour le moment, Quidam ne s'alarmait pas, observant posément le paysage qu'il commençait à connaître, essentiellement composé de praires et de champs.

Le lac n'était pas très loin, pourtant, afin de faire plaisir à son partenaire d'expédition, Amel l'incitait à prendre le trot. Content d'accélérer l'allure, le jeune gris étendait ses membres devant lui, se montrant imperturbable ou presque. Pénétrant dans une prairie qu'ils devaient traverser pour rejoindre le lac, un lapin déboula de nulle part et traversa devant le pauvre petit entier. Prit de cours, celui-ci bondissait brusquement en arrière, manquant presque de se lever sur le coup de la surprise. Tout de suite, Amel se montrait rassurante, lui parlant d'une voix douce en lui caressant l'épaule. Elle attendait patiemment que son partenaire redescende en pression avant de le relancer au trot, et bien vite l'incident était déjà oublié. C'est donc à cette allure que le couple poursuivait leur chemin, quittant bientôt le champ pour s'insérer sur un sentier en terre sèche encerclant des prés vide à l'heure actuelle, débouchant sur une autre prairie au milieu de laquelle se trouvait un arbre orphelin. Reprenant le pas, Quidam observait avec beaucoup d'attention ce grand arbre, si bien qu'il ne faisait plus vraiment attention où il mettait les pieds et trébucha sur un petit trou. Brusquement envoyée vers l'avant, la jeune femme avait déstabilisé le gris qui était parti au petit trot droit devant avant de reprendre le pas d'une légère pression sur les rênes.

Le lac n'était plus très loin, et après quelques minutes de pas, le couple arrivait finalement sur place. L'endroit était paisible, bordé d'arbre, et l'attention de Quidam se porta tout de suite sur l'eau. Une pente douce leur permettait de se glisser en douceur à l'intérieur, et d'une pression des mollets, Amel l'invita à y entrer. D'abord hésitant, Quidam avançait un membre après l'autre, s'immobilisant devant l'eau. Baissant la tête, il semblait analyser le liquide, se redressait brusquement et recommençait, jaugeant le lac avec beaucoup de curiosité et de prudence. L'encourageant d'un léger coup de talon, le pur-sang arabe se décidait finalement à y plonger les antérieurs. Il resta immobile un instant, et lorsqu'il comprit que ce n'était pas si terrible, accepta d'y entrer entièrement. Restant près de la bordure au cas où, le jeune cheval avait de l'eau jusqu'à mi-jarret, et commença à se promener, levant haut les genoux pour se mouvoir dans l'eau. Longeant la bordure à quelques reprises, Quidam commençait à prendre plaisir à se baigner, même s'il ne s'agissait que de se tremper les pieds, chaudement félicité par les caresses et paroles de sa propriétaire qui se montrait encourageante et rassurante, fière de son petit cheval. Le lieu n'étant pas vraiment un endroit secret méconnu des riverains, un couple de retraités ne tarda pas à arriver avec leur chien. Celui-ci jaugeait l'étalon, et Quidam, n'ayant pas manqué de le remarquer, se raidissait brusquement. S'en suivi un long échange de regard, suite à quoi le canidé se détournait, ne quittant pas ses maîtres des yeux, seulement s'en était trop pour Quidam qui bondit au trot vers le rivage, rapidement ramené à l'arrêt et calmé par sa propriétaire.

Le temps de l'apaiser, elle décidait de se promener un peu autour du lac, permettant à Quidam de voir le plus de chose possible. Tout se passait bien, et malgré ses quelques maladresses ou surprises, le gris se montrait un excellent partenaire de sortie. Et soudain, sans raison, il rentrait les fesses en couinant et partant vers l'avant. Nulle idée de ce qui s'était passé, et lorsqu'elle balayait le regard autour d'eux, elle ne percevait rien ni personne. Quelle mouche l'avait donc piqué?  Tout ce qu'elle savait, c'était bien que cette réaction était plutôt anormale. Décidant de ne pas traîner, elle raccourcissait légèrement ses rênes, envoyant le pur-sang arabe sur le chemin du retour. Pour un jeune de son âge, cette promenade avait été suffisamment longue et il était temps de retrouver la maison.

résumé #02

Guidant la jument hors de l’écurie, Tedrick prenait une grande bouffée d’air. Le soleil brillait haut dans le ciel, et la vie grouillait au sein du domaine. Un museau vient toucher la paume de sa main tandis qu’il se galvanisait de l’ambiance et des sons si réconfortant d’une écurie grouillant de vie. Accordant une caresse au malinois qui n’attendait que ça, l’allemand se reportait finalement sur la jolie baie qui le regardait avec de grand yeux pétillants. Elle semblait lui dire « viens, allons-y ». Hochant la tête, il bouclait sa bombe sur ses cheveux bleus et s’aidait d’une des clôtures en métal des paddock-terrasses pour se hisser sur le dos dénudé de la baie. Attrapant la cordelette qui pendait sur l’encolure de la jolie jument, il se sentait prêt. Pressant ses talons, il l’emmenait au pas. Aussi heureuse que son propriétaire de quitter le domaine, elle avançait d’un pas actif, les oreilles bien droite sur sa tête joliment dessiné. La journée avait si bien commencé, et le jeune homme avait attendu ce moment si longtemps qu’il comptait bien savourer chaque seconde passée avec cette jument incroyable qu’il pouvait fièrement présenter comme la sienne. Avec ses foulées amples, Shut Up guidait son cavalier dans le sous-bois longeant le terrain de cross. Abrité par de grand arbres, quelques rayons de soleils perçant la toisons de feuilles venaient illuminer son corps comme partiellement couvert d’or. Caressant son encolure, il se permettait de totalement lâcher la cordelette, se contentant de lui faire confiance. Le bassin souple, il suivait aisément les mouvements de sa partenaire. C’était leur première sortie en cordelette et il n’aurait pas pu être plus fière d’elle.

Confiante, la selle français agitait de temps à autre ses oreilles en direction des bruits que le sous-bois lui faisait parvenir. Malgré l’apparente décontraction de Tedrick, Shut Up prenait l’avion dans deux jours pour se rendre sur leur prochain CSI, et comme avant chaque transport de ce type, il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter un peu. Quelques fois, il se mettait à rêver que le train de vie qu’ils menaient ne s’arrêterait jamais. Il aimait tous ses chevaux bien entendu, mais certains avaient une place plus privilégiée dans son cœur, la baie faisait partie de ceux-là. Il la connaissait depuis qu’elle avait quitté le ventre de sa mère, et depuis quelque chose de spécial s’était tissé entre eux. C’était le cas de tous ses chevaux, c’était vrai, mais elle avait quelque chose de différent. Une confiance, une complicité mutuelle et sans barrière s’était installée entre eux. Elle décrocherait la lune pour lui, il irait toucher les étoiles pour elle. De toute façon, rien ne semblait impossible pour Tedrick lorsqu’il évoquait son nom. Shut Up avait le don de tout arranger par sa simple existence. La simple idée que tout puisse s’arrêter un jour brisait le cœur de l’allemand, mais il n’était pas du genre à le montrer. Il préférait afficher cet air hautain, de confiance suprême en lui-même, et en elle aussi. Mais qu’adviendrait-il si tout devait cesser ? Il n’avait pas la réponse, Shut Up non plus d’ailleurs. Il ne pouvait que profiter de chaque moment passé à ses côtés.

Perdu dans ses pensées, il la lassait évoluer à son rythme sur le sentier qu’elle connaissait désormais par cœur, conduisant son propriétaire à bon port. Une bonne quinzaine de minutes s’étaient écoulées depuis leur départ du domaine et la baie était désormais suffisamment échauffée pour prendre l’allure supérieure dans les bonnes conditions. Il ne fallut qu’un appel de langue pour que Shut Up s’élance avec de grandes foulées rebondies. Assis aussi confortablement que possible, il tâchait d’avoir une assiette aussi souple que possible pour éviter un maximum les à-coups sur le dos de sa partenaire qui apprécierait sans doute peu les chocs du bassin de son cavalier contre sa colonne. Seulement, elle ne semblait pas s’en préoccuper. Les oreilles bien dressées sur sa tête, elle accélérait peu à peu la cadence pour adopter un trot rapide et rythmé que Tedrick avait décidément de plus en plus de mal à encaisser. Préférant être raisonnable, il ferma le bassin, serra les jambes et attrapa la cordelette en incitant sa partenaire à ralentir. Elle l’ignora royalement quelques secondes, préférant continuer à trotter sur le chemin avant de finalement céder à la demande de son propriétaire, rapidement récompensée par une caresse et un petit mot doux. Si elle voulait accélérer, ils galoperaient, mais le trot n’était décemment pas l’allure la plus adaptée pour le couple. Des trois, c’était la moins stable et par conséquent, sans étrier, elle devait encaisser son propriétaire qui n’avait vraiment pas envie de la blesser. Elle semblait frustrée, mais tant pis, ce n’était pas une raison pour céder.

Pendant plusieurs minutes, le couple se contenta d’avancer au pas plus ou moins dans le calme. Mais Shut Up n’attendait que de se défouler et lorsque le chemin se profila à l’horizon, il eut toutes les difficultés du monde à la faire patienter. Elle connaissait par cœur la piste et avait bien conscience qu’à un moment ou un autre son propriétaire la laisserait partir. C’est ce qu’il fit, et aussitôt relâchée aussitôt, la baie se jeta en avant. Projetant ses antérieurs loin devant elle, elle laissait sa crinière voler dans l’air tandis qu’elle accélérait avec plaisir. Elle soulevait des nuages de poussière, bien contente d’enfin se défouler. Sur son dos, Tedrick se contentait de suivre le mouvement pour ne pas être perdu en cours de route. Attrapant une mèche de crin, il la laissait partir, s’amusant presque à pousser sa partenaire en ligne droite. Un large virage approchant, il s’accrocha tant bien que mal pour suivre l’anguille qui se courbait déjà pour aborder le tournant. Elle connaissait le lieu et savait où et comment aborder le virage. Et puis finalement, après cette bonne galopade, accepta de reprendre le trot puis le pas sous les caresses de son cavalier. La sortie avait été particulièrement agréable, mais désormais, il était temps de rentrer au domaine. Il allait falloir organiser son départ pour qu’elle voyage dans les meilleures conditions possibles.

monte aux trois allures 5.5

→ monte aux trois allures : le débourrage de votre poulain est enfin bouclé et tout se passe bien - dans l'ensemble. Aujourd'hui, c'est une séance de découverte. Décrivez-nous ce que vous faites. (nouvelle discipline, balade, etc.) [une saillie gratuite]

Jour après jour, le jeune entier avait fait preuve de persévérance. Il était parti de rien pour accumuler peu à peu des connaissances et des réflexes qui seraient indispensables à sa vie de cheval de sport. Ce n’était peut-être pas la carrière que voulait embrasser le dunalino à l’origine, mais par sa simple condition d’équidé, son destin n’était plus entre ses mains dès lors qu’il avait quitté le confort du ventre de sa mère. Heureusement, il était plutôt bien loti, après tout, il aurait pu se retrouver chez un marchand sans états d’âme ou pire encore. Ici, il était choyé avec les meilleurs soins, les meilleurs professionnels qu’il pouvait y avoir dans la région. Aucun bobo, aucune baisse d’énergie et de motivation ne passait inaperçue, et cela continuerait tant qu’il y aurait des résultats probants. Pour l’instant bien sûr, Hello Sunshine n’en était pas là ! Le véritable travail n’avait pas commencé, il avait simplement appris à parler la même langue que son cavalier, ce qui était déjà d’une importance majeure. Il avait fallu encore quelques séances pour parfaire ses connaissances, mais désormais, l’étalon était bel et bien opérationnel pour commencer réellement le travail. Il avait tant de choses à apprendre puis à perfectionner pour être un cheval dont son propriétaire pourrait véritablement être fier. Mais Tedrick n’était pas un bourreau ni un tortionnaire, et puisque Hello Sunshine venait de confirmer une étape ô combien cruciale, il avait décidé de lui faire plaisir, enfin avec sa logique d’humain, en l’emmenant en extérieur pour sa toute première balade.

Lorsque les deux étalons furent prêts, le petit groupe gagnait la cour extérieure, prise entre l’écurie et la grande carrière ouverte. C’est là que les deux cavaliers prirent soin de ressangler leurs montures respectives avant de se décider à se mettre en selle. Accompagné de Gucci Gang, un étalon plus expérimenté et au look inégalable, Hello Sunshine serait sans doute plus confiant pour cette toute première balade. Il n’avait jamais vu l’extérieur et la présence d’un cheval plus à l’aise était souvent d’une grande aide. C’est donc ainsi que le petit cortège se mit en route. Avançant d’un pas noble et énergique, le bai aux yeux bleus se pavanait devant le dunalino, le port de tête altier et la queue se balançant de gauche à droite au rythme de ses foulées, chassant les mouches et fouettant le bout du nez du selle français, visiblement trop proche à son goût. Le plus jeune lui orientait ses oreilles en direction de chaque bruit, aussi minime soit-il, qu’il parvenait à capter. Il observait son environnement avec curiosité, analysant beaucoup tout ce qu’il percevait sans montrer de signe d’inquiétudes particulières. Régulièrement, Tedrick le caressait en guise de récompense et d’encouragement. Le rythme imposé par Gucci Gang avait beau être soutenu, Hello Sunshine parvenait à suivre la cadence, et jusqu’ici, tout se déroulait à merveille, les deux chevaux étaient irréprochables, ce qui présageait une balade plutôt calme.

Ayant volontairement choisi un tour plus petit et donc adapté au jeune cheval, le petit monde bifurqua à droite, prenant une courbe qui les ramenait vers le domaine, de quoi réaliser une sortie d’une trentaine de minutes. Perché sur l’étalon bai, Connor, le cavalier maison qu’avait embauché le brun quelques semaines plus tôt, proposa de prendre le trot. Puisque tout se déroulait sans accroc, Tedrick accepta, et bientôt, le cortège passa l’allure supérieure. Il ne fallut pas pousser le dunalino qui s’élança rapidement à la suite du KWPN. Un peu trop proche même, l’aîné ne manqua pas de faire une mise en garde au dunalino, commençant par faire mine de taper avant d’envoyer pour de bon son postérieur puisque ce dernier ne semblait pas bien comprendre le message. Vexé, Hello Sunshine pila en levant la tête, esquivant le sabot de Gucci Gang avant de reprendre le trot, les oreilles en arrière et veillant à avoir une distance suffisance avec le bai pour ne pas le fâcher davantage. Ils poursuivirent alors le trot sur plusieurs mètres avant de décélérer gentiment vers le pas. Aussitôt, l’homme caressait le jeune cheval, soulignant le bon comportement dont il avait fait preuve. On apercevait déjà les bâtiments de l’écurie au loin, signe qu’ils allaient arriver, et pour une toute première expérience du monde extérieur, le brun avait toutes les raisons d’être satisfait de son protégé. Désormais, il était temps de rentrer et de le laisser profiter de quelques jours de vacances avant le début du vrai travail.