Anciennes prairies de Faerwin

Les nuages couvraient le ciel bleu, plongeant le monde dans une légère obscurité. Il ne pleuvait pas encore, même si ce n'était pas prévu, la couleur de certains coussins aériens paraissait menaçante. Au milieu d'une des allées des écuries, un licol rouge pourpre sur l'épaule, mes pas me dirigèrent vers le boxe de mon curly. Mon premier coup de cœur depuis mon arrivée au Haras. Il mâchouillait nonchalamment quelques brins de foins du midi qui traînaient encore dans son logis.

Coucou mon garçon! le saluais-je d'un ton jovial.

Une caresse suivit mes paroles et le gris se laissa faire, attendrie par ma venue. Ma main se dirigeait vers le loquet de l'enclos que je déverrouillais bruyamment. Je me positionnais à l'intérieur, offrant plusieurs friandises à l'étalon gourmand puis, je l'invitais à mettre son harnachement.

Une surprise t'attends. lui susurrais-je près d'une de ses oreilles noiraudes.

Il plongea le nez à l'intérieur du rond en nylon et nous quittions bientôt l'abri de fortune pour profiter de la faible lueur du jour. Nous tournions aussitôt sur la droite, où plusieurs prés libres se succédaient. Nous nous arrêtions devant le premier, dans lequel était posé plusieurs seaux étaient posés. J'insérais ma monture à l'intérieur, le libérant immédiatement de sa longe après avoir pris soin de fermer la barrière. Intrigué, il alla découvrir le contenu du matériel posé pour lui. Dans le premier, plusieurs quartiers de pommes avaient été découpées avec soin, puis dans le second plusieurs carottes détaillées. Enfin, dans le troisième, un petit mash fait maison lui était proposé. J'avais veillée à ce que l'abreuvoir soit bien rempli pour se désaltérer après ce goûter copieux. Je me mis à sourire face à l'intérêt que porter Silver à chaque seau. Je sortis de la prairie pour le laisser savourer ses mets fournis avec amour.

Note : Il est coutume que les valentins s'offrent des fleurs et des chocolats, qu'allez vous offrir à votre moitié équine cette année? (5 pts de longe pour Black Jack)

Après m'être occupée de Fragile Bird et Silver, il me restait encore un peu de temps pour sortir mon deuxième étalon. Après avoir déposer mon matériel de pansage et l'équipement utilisé pour le curly, je pris uniquement le licol rouge du quarter horse et me dirigeais vers son paddock. Mes vêtements étaient humides par endroit et mes bottes étaient dans un sale état. Je me languissais de rentrer pour pouvoir ôter tout ça et les nettoyer. Peu à peu, la silhouette du seal brown se dessina à l'horizon, je redoublais d'effort pour parvenir jusqu'à lui. Près de la porte, il regardait par dessus la clôture les autres prés occupés, curieux. Peut-être cherchait-il sa dulcinée ? Cette pensée me fit sourire et je gagnais bientôt la barrière.

Bonjour mon beau, le saluais-je tendrement.

J’entrouvris la barricade et m'insérais à moitié à l'intérieur pour lui enfiler son harnachement. Il se laissait faire, à peine intéressé par mes actions et me suivit nonchalamment jusqu'à l'extérieur. Son esprit était occupé, ce qui piquait ma curiosité. À quoi pouvait-il bien penser ? Je l’entraînais quelques mètres à peine de son enclos, dans un endroit sec pour que je puisse poser mes fesses dessus, mais suffisamment abondant pour que l'étalon trouve son compte. Je le laissais ainsi brouter de longues minutes, me perdant dans mes pensées à mon tour. Je gardais suffisamment d'attention pour surveiller Black. Je me mis à repenser à l'entrevue particulier au parc, provoquant plusieurs frissons agréables le long de ma colonne vertébrale. C'était une si belle journée....

Note : Pas besoin d'être à cheval pour profiter de votre partenaire. Et si vous l'emmeniez brouter? (5 pts de débourrage)

Très tôt, après avoir fait mon train-train habituel à mon domicile, je m'étais rendue au Haras. Le sourire aux lèvres, mes longs cheveux blonds noués en une simple queue de cheval basse, le chapeau enfoncé sur mon crâne, je dévalais les allers. J'adressais quelques formules de salutations à tous les chevaux que je rencontrais dont je captivais l'attention quelques secondes, le temps de basculer au second enclos. J'étais de bonne humeur, chantonnant entre mes lèvres rosées, en me dandinant par moments. Mes pas m'amenèrent bientôt dans les écuries fraîches de mon domaine, que j'avais acheté la veille. Silver et Black Jack étant aux paddocks, je récupérais un licol rose poudré sur un des murs boisés et ouvrit le loquet d'un box à quelques mètres à peine. Mes prunelles se posèrent sur une forme familière, bicolore.

Bonjour mon bel oiseau. murmurais-je à son intention.

Celle-ci releva la tête, se dégageant du foin qu'elle s'était mise à mâchouiller avec appétit. Elle avala la maigre distance qui nous séparait, collant son chanfrein contre ma poitrine. Je passais la main sous sa crinière blanche, lui caressant tendrement l'encolure. Nous en avons parcouru du chemin depuis notre rencontre, il y a désormais deux ans et demi. La belle avait également énormément grandie et était devenue une massive jument au corps toujours aussi frêle. Une confiance profonde nous liait et on parlait désormais le même langage.

Posant ma tête sur ses oreilles, je lui fis un dernier câlin avant de nous libérer de cette étreinte amoureuse. Je fis glisser le licol solidement fixer sur une de mes épaules pour le faire coulisser sur le nez de ma douce ingénue, attachant la boucle. J'ouvris la porte suffisamment pour nous laisser toutes les deux passées. Je lui fis une douce caresse sur la tâche brune de son nez et pris la direction des prés.

Allons dégourdir tes jolis membres ! lui proposais-je, enjoué.

Elle se déplaçait à mes côtés, respectueuse de nos distances. Tous ses sens étaient en alerte. L'endroit était vide, j'avais anticipé ses réactions. Notre cadence nous mena bientôt près d'un enclos vide, juste à côté de celui-ci du Curly. Celui-ci avait déjà repéré la nouvelle venue et posait déjà toute son attention sur le corps délicat de la demoiselle. J'empoignais l'approche de la barrière et allais l'accrocher plus loin pour laisser suffisamment d'espace à la Paint Horse pour entrer. Je le refermais derrière nous, pour éviter tout accident. Je détachais ensuite la longe de la femelle, mais lui laissait son licol pour l'attraper plus facilement dans quelques heures.

Presque collé au fil qui séparait leurs deux espaces, le gris passa le nez par-dessus, lâchant un hennissement pour appeler la jument. Celle-ci tourna vivement la tête dans sa direction et s'approcha, méfiante, de lui. L'étalon se mit à piétiner le sol et à secouer son épaisse tête, provoquant un arrêt de la bicolore. Quel clown celui-ci ! éclatais-je de rire. Bird tourna sa tête vers moi, s'interrogeant sur ma réaction. Le Curly, vexé que sa belle l'ignorait un instant, se mit à hennir de plus belle, jouant les beaux mâles pour charmer sa conquête. Le pie le regarda de nouveau, mais ne bougea pas d'un millimètre. Visiblement, ce n'était pas aussi réciproque que le bouclé aurait aimer.

Note : Lors d'une sortie au pré votre cheval s'entiche d'un autre équidé. Qui est donc l'élu(e) de son cœur? (5 trèfles)

Munie d'un seau rempli de diverses denrées, le licol personnel de l'étalon sur l'épaule, je gravis le marécageux couloir des paddocks du domaine. Plusieurs trombes d'eau s'étaient déversées la nuit précédente, me provoquant un frisson d'effroi lorsque j'entendis les premières gouttes frapper le bois de mes volets. La terre était revenue molle et boueuse et mes bottes s'engouffraient à l'intérieur, rendant mon avancée plus difficile. Mes dents se serrèrent, mes sourcils se foncèrent, n'interrompant pas ma progression. L'alimentation pesait son poids et poussait mon centre de gravité de son côté, me déséquilibrant peu à peu. Plus que quelques pas...

Soudain, je relâchais le montant métallique qui me permettait de transporter le contenant en plastique, le laissant tomber au pied de la barrière de Silver. Je m'étirais le bras et le dos, me décrispant légèrement. Mes yeux bleus cherchèrent un instant la silhouette familière du frisé, qui commençait à marcher dans ma direction. Mon visage oublia les contraintes que mon effort lui avait infligé, laissant place à une air amusé.

Tout ça pour toi mon garçon. taquinais-je.

Mes doigts mouillées se laissèrent glisser sur le loquet de l'accès, que j'entrouvrais légèrement pour laisser passer mon ossature fine. Je n'oubliais pas les gourmandises de mon partenaire, restées derrière mes talons. Il était déjà assez proche, les naseaux alertes de ce que pouvait contenir le seau. Je le repoussais avec ma main libre en jouant avec ses lèvres. Je fis quelques pas dans l'enclos détrempé, puis je posais enfin l'objet tant convoité par le Curly, qui s'empressait de se jeter dessus pour en découvrir le contenu.

Prends ton temps, gourmand ! m'amusais-je.

Je me mis près de son corps chaud, passant chacune de mes mains sur son dos, jouant quelques fois avec ses boucles. Je descendis sur son épaule et me collais enfin à lui, posant ma tête près de son garrot.

Note : Il est coutume que les valentins s'offrent des fleurs et des chocolats, qu'allez vous offrir à votre moitié équine cette année? (5 pts de Pole Bending pour Silver)

Le vent s'était levé, s'engouffrant petit à petit dans mes cheveux tombant librement sur mon dos affiné. Le chapeau bien enfoncé sur le sommet du crâne, mes poumons se gonflèrent de cet air frais, ressourçant. Les rations prêtes à être desservies à l'avance, je me donnais quelques minutes pour passer un peu de temps avec mon bel étalon seal brown. Je n'avais pas été là pour lui ces derniers jours, m'occupant des deux autres boudins et je m'en voulais un peu. Je traversais en grandes enjambées mes écuries pour empoigner son licol rouge sur le montant d'un mur à l'entrée. Il fallait absolument que je le personnalise, lui aussi, ainsi que celui de mon oiseau. Je retirais un instant mon couvre-chef pour secouer ma crinière en bataille, le posant souplement. Je sortis enfin de l'avenue en béton pour m'insérer à travers les paddocks.

Endormi, le Quarter Horse terminait sa longue sieste en ce Vendredi après-midi. Un moue admirative sur le coin de mes lèvres, remontant mes pommettes, s'immisça sur mon visage porcelaine. Je restais immobile quelques instants près de sa barrière, profitant de sa silhouette reposée. À l'horizon, les lumières du Soleil, qui avait pointer le nez timidement en fin de journée, commençait à s'incliner, rendant le ciel orangé. Je m'agitais de nouveau, lançant un claquement de langue à l'intention de l'animal pour qu'il s'anime. Sursautant légèrement de sa pause, il redressa son menton paresseusement pour poser son regard sur moi. Passant entre les clôtures, je m'insérais à l'intérieur de l'enclos, attrapant le mâle d'un geste habile et calme. Je l'entraînais à l'extérieur et me rapprochais des installations où quelques touffes d'herbes grasses l'attendaient. Il comprit la manœuvre et enfouit ses naseaux près des végétaux, parfaits pour une entrée. Je me mis à ses côtés, perpendiculairement, les pupilles dirigées vers le ciel pour ne pas perdre une seconde du spectacle qui se jouaient sous nos yeux. Je posais mes bras sur l'étalon, sentant ses muscles sous mes avant-bras. Ma tête suivit, posant mon menton sur mes mains. Mes mouvements se laissèrent aller à la respiration du cheval, le grattouillant légèrement près de la colonne vertébrale par moments.

Une fois les lumières célestes éteintes, les lampions de mon domaine s'éclairèrent, nous plongeant peu à peu dans la soirée. Saisissant de nouveau la longe du bai, je le rentrais dans son parc pour, enfin, lui donner son dîner. Une phrase attentionné à chacun et je clôturais mes installations. Je rejoignis mon domicile où une bonne douche m'attendait, revigorante.

Note : Pas besoin d'être à cheval pour profiter de votre partenaire. Et si vous l'emmeniez brouter? (5 pts de débourrage à mettre de côté)

En feuilletant le journal, j'étais tombée sur une petite annonce de plusieurs chevaux à vendre au Refuge des mal aimés, susceptibles de m'intéresser. Je m'étais levée avant le Soleil ce jour-là pour me préparer à la hâte. Louant un véhicule et son van, j'ouvris le bolide et m'insérais à l'intérieur avant de démarrer le moteur qui se mit à vrombir. Je rentrais l'adresse de l'infrastructure dans mon mobile et je me mis à rouler vers la destination. Les quelques kilomètres furent engloutis rapidement et je sortis du bolide, accueillie par une femme souriante. Elle m'expliquait rapidement le but de son association et les profils disponibles à la vente avant de m'amener à eux, disposés dans plusieurs parcs individuels. Mes prunelles se scotchèrent sur la robe particulière d'un Rocky Mountain de 12 ans. Je lui demandais plus d'informations sur son passé, son caractère et ses besoins. Toujours aussi emballée, je remplissais les papiers de l'adoption et l'hongre fut mis dans le van que j'avais apporter après plusieurs tentatives. Joyeuse, je laissais la femme que je remerciais de tout mon cœur avant de prendre la route.

À une allure douce, les pneus de la voiture roulèrent sur les chemins de graviers qui menèrent à mon domicile. Je stationnais l'engin près de mes écuries et arrêtais le moteur. La portière s'ouvrit brusquement et je me relèvais de mon siège pour poser mes boots au sol. Mes pas me dirigèrent vers l'arrière du van que je débloquais en glissant le loquet métallique. Mes mains montèrent et laissèrent basculer délicatement le pont, dévoilant le postérieur chocolat de ma nouvelle acquisition. Une fois au sol, je m'insérais à l'intérieur et débloquais sa longe noire où mes doigts se fixèrent solidement. L'hongre n'était pas rassuré et j'entendais son pouls tambouriné sous son poitrail. Je l'invitais rapidement à faire quelques pas en arrière pour sortir de cet abri infernale roulant. Le Silver se dégagea avec brutalité et manqua de me faire tomber à la renverse sur la descente. Je tentais de tempérer sa peur en lui adressant quelques mots à son intention, mais j'échouais. Ses oreilles planqués sur sa nuque, sa tête se mit à tirer avec férocité sur sa longe, le libérant de mon emprise et il partit dévaler les allers herbeux des paddocks. Paniquée, je partis derrière lui en courant. Je ne voulais qu'il lui arrive quelque chose. Sa course fut interrompu entre deux paddocks, sans insu. Il se mit à se cabrer et à hennir dans tout les sens. Je me rapprochais de lui, ralentissant mon allure pour passer à une marche lente. Mon dos se baissa et mes mains s'avancèrent vers lui. Je l'implorais de se calmer, qu'il ne risquait rien et que ça allait aller. Je sortis d'une de mes poches une carotte, lui tentant. Le mâle cessa tout d'un coup de se cabrer, les naseaux dilatés. Ses poils étaient dégoulinants de sueur et sa respiration était tellement accéléré que chaque inspiration gonflait toute sa cage thoracique et ses flancs. Je continuais de le tempérer, ne bougeant pas d'un poil. Je ne voulais pas l'effrayer plus en cet endroit inconnu pour lui.

Peu à peu, le blond réussit à se canaliser et ses pupilles se posèrent enfin sur l'aliment au creux de ma paume. Il s'avança de quelques pas, suffisant pour pouvoir étirer son encolure pour prendre sa convoitise en bouche. J'en profitais pour me saisir enfin de sa longe boueuse, essayant de ne pas exercer de pression sur celle-ci. Voyant le cheval apaisé, je m'avançais vers lui lentement, sans une once de peur. Je réussis même à me relever près de lui et à poser mes doigts frêles sur son épaule mouillé. Je le félicitais de son retour au calme et l'amenais vers un coin où quelques touffes d'herbes grasses étaient présentes. Le Rocky se mit à brouter sagement, effaçant le précédent spectacle par des traits plus adoucis. Maintenant, je savais qu'on aurait un long travail de désensibilisation à faire avant de prétendre aux longues ballades sur les sentiers environnants.

Je restais ainsi à ses côtés durant une bonne heure avant de l'introduire dans son nouvel enclos, restant avec lui plusieurs minutes pendant sa découverte des lieux avant de me retirer et vaquer à mes autres occupations.

Note : Pas besoin d'être à cheval pour profiter de votre partenaire. Et si vous l'emmeniez brouter? (5 pts de débourrage à mettre de côté)

Jour 1 - Tes paupières s'ouvrent doucement, tes globes oculaires sont émergés brusquement d'une lumière forte, aveuglante. Ton corps est humide et tu es posée au sol. Tes oreilles se décollent lentement de ta nuque fragile et tes pupilles se posent enfin sur le corps adulte qui est installé à côté de toi et qui halète. Tu secoues tes naseaux, te libérant de la masse collante qui se réfugient dans ton nouveau duvet. Tu ne remarques pas la présence d'une humaine collée à la porte de l'enclos dans lequel tu te trouves et qui semble sourire naïvement en te regardant te mouvoir pour la première fois. Tu tentes de te lever, commençant par les antérieurs, mais tu trébuches et ton menton frappe la paille qui te sert de sol. Tu sembles contrariée, dégageant de la morve de tes narines en guise de contestation. Mais tu retentes, obstinée et réussis à te hisser sur tes membres frêles qui tremblent légèrement sous ton poids. Tu résistes, fière, puis tu oses faire quelques pas timides dans le box.

Jour 50 - Tu as bien grandie. Quittant le confort chaud de ta stalle, tu vis désormais dans un paddock à l'air libre auprès de ta mère. Tu passes tes journées à déambuler dans l'immense espace, te créant de nouveaux liens avec tes nouveaux voisins équins que tu trouves particulièrement intéressants. Tu sais désormais très bien te servir des mamelles de ton aînée, toujours opérationnelles pour un buffet illimité. Tes mouvements sont plus confiants et tu ne touches plus la terre. La présence humaine vient régulièrement te voir, mais tu n'en as que faire d'elle. Tu ne lui portes aucun intérêt malgré son obstination. Tu ne connais pas le toucher et la seule étreinte que tu tolères est maternelle, réconfortante.

Jour 120 - Ton caractère commence à s'affirmer. Tu aimes te pavaner et amuser tes congénères. Tu explores de plus en plus ton territoire et tu testes les obstacles naturels. La surveillance de ta mère s'intensifie autant que sa peur. Elle craint pour ta survie devant tes prouesses de plus en plus dangereuses. Mais tu t'en moques. Tu continues et t'en réjouis. L'être humain est toujours dans les parages et passe régulièrement te voir, saluant toujours ta complice en premier. Rarement, ta curiosité est piquée et tu t'approches de sa silhouette désormais familière, les oreilles pointées vers l'avant avant de brutalement les figer sur ta nuque dès que tu es proche de sa bulle de sécurité. Parfois, elle tente une approche en te tendant une main, mais tu refuses de la renifler à chaque fois.

Jour 180 - Le grand jour est arrivé. Tu es suffisamment grande et développée pour quitter le cocon familial. L'humaine est encore là, cette fois-ci équipée d'un morceau étrange en tissu. L'un d'eux est fixer sur ta mère et tu ne comprends pas sur le moment à quoi ça sert. On t'enlève celle-ci brusquement pour l'amener dans un véhicule étrange. La bipède s'avance vers toi et se met accroupie pour te laisser venir la sentir. Mais tu es trop affolée pour le faire. Alors, un second individu s'interrompt soudainement et vient te rapporter ton repaire et tu te laisses enfin faire. Le licol t'entoure la tête doucement et la jeune femme t'offre ta première caresse sur l'une de tes joues. Tu frémis, appréciant presque ce contact étrange et suit ton aînée. Tu rentres dans l'engin avec sa protection, les portes se referment derrière toi. Un son se libère de ta bouche et tu comprends que tu ne reviendras plus jamais ici. Tu es triste, tu as le cœur lourd et tu te blottis contre ta nourricière. Tu fermes les yeux le temps du trajet et découvre à ton arrivée un nouvel environnement. Tu descends et tu es tellement intriguée par tout ce qui t'entoure que tu oublies que ta mère n'est plus là. Le van bouge à nouveau, te laissant seule. L'humaine te laisse découvrir l'herbe et chaque nouvel élément de ton nouveau domicile. Elle te laisse entrer dans un parc où un nouvel équidé est là, différent de toi et recouvert de tâches. Il te salue en te reniflant doucement et t'invite à le suivre, ce que tu fais. Tu te laisses aller au parfum de la nouveauté et guidait par ton nouvel allié. Tu oublies que le morceau de nylon est toujours sur ta peau, solidement attaché.

Jour 270 - Tu deviens de plus en plus grande, imposante. Tu t'es fait de nouveaux amis, étalons. Ton allié de parc te quitte chaque soir, car elle n'est pas aussi solide que toi. Tu tolères de plus en plus l'humaine qui passe toujours te voir et te toucher. Elle a le mérite de tenir malgré ton caractère difficile. Tu la récompenses chaque jour un peu plus en la laissant ses doigts effleurer de nouvelles zones de ton corps. Elle semble fière et heureuse à chacune de ses découvertes. Tu restes cependant un petit bout en train qui profite de la moindre occasion pour faire le clown et amuser la galerie.

Jour 360 - L'individu humain arrive ce jour-là avec plusieurs ustensiles dans ses bras. Tu fais mine d'être désintéressée et ne la calcule pas lorsqu'elle pénètre dans ton pré pour déposer ses bouts de bois. Elle s'écarte un instant pour aller saluer ton acolyte équine et tu en profites pour aller sentir ces nouveaux objets inconnus. Tu te laisses surprendre lorsqu'elle arrive derrière toi et tu lui montres tes dents, sauvage. Elle se met à rire et sa réaction te surprends. Tu ne sais pas comment réagir et t'immobilises complètement. Elle parvient à te fixer un bout de longe sur ton licol et tu es désormais prisonnière. Tu en profites pour laisser tes naseaux effleurer les brosses et l'humaine t'en présente quelques-unes avant de les passer sur ton corps de sauvageonne. Tu te mets à ronfler et t'écartes, mais la longe te rappelle à l'ordre. Tu planques tes oreilles, mécontente, même si tu es contrainte de te laisser manipuler. Tu pestes, tu tapes du pied, mais le bipède insiste. Posant le dernier objet sur le sol, tu sens le mousqueton te libérer de son emprise et tu t'échappes enfin vers ta partenaire bicolore. Un sourire illumine le visage de l'humaine, elle a réussi.