Chevaux de Zo'

Séance N°1

J’arrive au montoir, Nirvana s’arrête d’elle-même, ne bouge pas, stoïque… Je monte sur son dos, elle garde l’immobilité tant que je n’ai pas fait pression de mes talons sur ses flancs.
On commence une détente assez tranquille, je remonte lentement sur mes rênes au fil des courbes et transition intra-allure qu’elle effectue correctement. Le trot se passe sans soucis, je la sens consciencieuse et appliquée les courbes son régulières, elle ne fuie pas des hanches ni des épaules. Je n’ai rien à redire sur la rectitude. Quand je suis précise, elle l’est, quand je ne sais pas, elle décide pour moi de façon sage. Je la sens bien mais j’ai du mal à tout comprendre, ça roule mais quelque chose m’échappe dans cette jument… Il est l’heure de passer à la détente au galop, voir un peu ce que la bête à dans le ventre.
Le départ à droite est propre, à gauche est plus souple. Après avoir travaillé les transitions intra-galop je vérifie son attention avec des départs depuis le pas. Tout se passe toujours sans aucun souci mais il me manque un grain de folie… Pour essayer de décoincer la situation je travaille sur les longueurs de la carrière à allonger le galop.
- Allez mémère donne tout ça que tu as !
J’attends le coup de dos, la tension insistante de sa bouche sur les rênes pour me prendre la main… Mais rien de cela… La demoiselle reste en place allonge les foulées, parfois précipite un peu mais ne s’emballe pas… Cette jument respire la froideur… ne prend aucun plaisir à travailler… C’est assez frustrant. L’équitation c’est le partage entre le cheval et le cavalier, là elle écoute parce qu’elle « le doit » mais certainement pas pour elle…
Après cette détente qui en dit long sur le travail à venir, je décide de faire un court travail de mise sur les hanches. Nirvana est une jument assez longue et elle mime un beau port de tête mais n’en fait pas pour autant travailler suffisamment son dos …
Dans un premier temps au pas de fait des cercles et des serpentine tout en variant l’amplitude pour remettre sur les hanches. Au fur et à mesure les courbes se serrent sans excès. Je la sens mâchouiller son mort et venir un peu vers ma main.
- C’est bien ma belle ! Un coup au trot et je te laisse la dessus… on retravaillera ça sur les chemins de balades ! T’y prendra peut-être goût !
Au trot la décélération avant courbe à droite est un peu plus compliquée qu’à gauche, mais toujours ça se travaille. La jument remonte un peu sur la main aux transitions. J’ai du mal à la garder régulière bien que dans l’allure même, elle est irréprochable.
Je finis cette courte séance sur une extension d’encolure, pendant laquelle je prends le temps de réfléchir aux prochaines séances ! Il y a du travail, ais ce travail sera facilité par sa volonté et son cœur à l’ouvrage. Or pour l’instant Nirvana ne s’y retrouve pas… Demain j’essayerai la balade instructive !