PsychoShinigami - CHEMINS DE BALADE [corbeille 2016 / 2020]

12/06/20

En avançant sur le sentier bordé d'arbres, Chasing Rogue était assez agité. Bien qu'il appréciait les balades il n'était pas des plus à l'aise en extérieur. Il préférait la sécurité de son paddock et de la carrière, mais il ne rechignait pas pour autant. Assez inquiet il était alerte, les muscles tendus et prêt à fuir au moindre bruit ou mouvement suspect dans les environs. Bien qu'alerte l'entier avançait  d'un pas énergique, voir un peu précipité. On aurait pu penser à sa démarche qu'il voulait vite arriver à destination, et ce n'était pas tout à fait faut. Pas rassuré il était néanmoins satisfait de partir se balade. Ici pas de sollicitations particulières, il avait juste à suivre la direction qu'on lui indiquait, n'était-ce pas la belle vie? En toute franchise ce n'était pas un cheval très frivole du travail, il n'aimait pas qu'on lui demande des comptes, préférant largement faire sa vie de son côté. Les rênes mi-longues le jeune cheval alternait entre nez au sol et tête bien haute, oreilles tendues. Il était alerte, prêt à réagir au moindre danger. Sentant son cavalier jouer dans ses rênes l'entier commença finalement à se détendre, abaissant l'encolure et mastiquant son mors ce qui le fit saliver.

Un peu apaisé par la présence de son cavalier on lui demanda finalement de prendre le trot. À peine les mollets avaient touchés ses flancs que le bai brun s'était lancé sur la piste dans un trot très cadencé, accélérant foulée par foulée, toujours aussi alerte. Sentant son cavalier titiller le mors pour lui demander de décélérer il se fâcha. Oreilles en arrière l'entier rua une première fois en guise de remontrance, et une deuxième en tant qu'avertissement. N'étant pas d'humeur à se laisser faire son cavalier le gronda fermement. Très bien, il plaqua les oreilles en arrière et obtempéra, le temps de quelques foulées. Prenant appui sur le mors Chasing Rogue décida que, puisqu'il n'avait pas le droit de trotter vite, il allait y forcer son cavalier, poussant avec son poitrail pour emmener Tedrick vers l'avant. Les deux garçons se débattirent un peu l'un contre l'autre, chacun voulant avoir raison. Que ce soit l'étalon ou son propriétaire, ils ne baissaient pas les bras et restaient sur leurs positions. Malheureusement pour lui le KWPN, du haut de ses 3 ans, manquait d'endurance et finit par céder, la fatigue commençant à se faire sentir. Cette fois-ci dans un petit trot il longeait les arbres, têtes basses, avant d'accepter de reprendre le pas dans un long soupir.

Un peu soulagé par le fait que rien n'était venu les attaquer, Chasing Rogue semblait déjà plus à l'aise que lors du départ. Et puis, la fatigue liée à son rapport de force précédent le poussait à être moins bagarreur avec son propriétaire. Pour le moment il se contentait de marcher sur le chemin déjà tout tracé sans faire de vagues. Quelquefois il s'arrêtait afin d'écouter attentivement un bruit perçu d'entre les arbres ou pour voir un mouvement étrange dans les feuillages, mais rien de plus. Après tout il fallait tout de même au moins un peu faire attention à ce qu'il se passait autour de lui. Alors qu'il baissait à peine sa garde un oiseau décolla en précipitation un peu derrière lui. Terrorisé par ce bruit inattendu l'entier décolla des 4 fers sur place. Les naseaux dilatés il se mit à ronfler fortement, les muscles tendus. Tout son corps était en tension, et il lui fallut un moment pour reprendre ses esprits. Les mots doux et les caresses apaisantes de son cavalier aidèrent le jeune bai qui reprit sa route, tout de même moins vaillant que plus tôt. Après ce coup de frayeur il tressaillait au moindre bruit, essayait parfois de faire demi-tour et prenait le trot pour rentrer au plus vite.

Quelques minutes plus tard le supplice du bai brun ses sabots quittèrent la terre sèche pour claquer contre les dalles de la cour. Raidement Tedrick mit pied à terre et rassura sa monture de quelques caresses. Faussement détaché Chasing appréciait tout de même l'attention qu'on lui portait. Il ne broncha pas lorsqu'il sentit qu'on desserrait la sangle et la sous-gorge. C'était un rituel après le travail pour lui et il ne pouvait pas s'en plaindre. Ainsi, il suivit donc son cavalier jusqu'à l'écurie sans se poser plus de question. De toute façon il était fatigué et n'attendait qu'une chose : retrouver son box douillet.

21/06/20

Avançant avec énergie sur le chemin sillonnant entre les arbres, Beetle Juice était allante. Elle était contente d'aller se promener et montrait donc sa bonne humeur en allant à la vitesse d'un TGV. Son cavalier ne lui demandait rien de particulier, seulement de marcher. Pour ainsi dire, il n'y avait pas d'altercations possibles durant une promenade. Attentive à son environnement elle était d'autant plus heureuse qu'on ne lui ai pas imposé de camarade. Après tout, elle préférait largement être toute seule, en tête à tête avec son cavalier, plutôt qu'avec un enquiquineur à son côté. En fait, elle n'appréciait pas vraiment les autres chevaux et cela depuis toujours. Il n'y avait pas de réelles explications, elle était simplement moins sociable que d'autre de ses congénères. Pour le moment tout était calme. Le soleil était haut, il était midi et par conséquent la grise avait chaud, mais pas de quoi en faire un drame. Pour le moment, ils progressaient à l'ombre des arbres et elle était déjà un peu plus au frais qu'au paddock. Jouant dans ses doigts l'homme l'incitait doucement à ralentir le rythme,, mais Beetle Juice n'en avait que faire. Les oreilles en avant, la tête haute, elle affrontait l'inconnu avec témérité et détermination. Finalement, l'homme sembla comprendre son désir et il pressa ses flancs pour l'autoriser à prendre le trot.

Les membres fins de la grise pommelée soulevaient la poussière et elle était heureuse de pouvoir enfin accélérer la cadence. Port de tête princier, foulées déliées et cadencées, queue en panache, la grise montrait toute sa splendeur. On aurait dit la reine d'un concours de beauté. Malgré tout elle ne cherchait pas à prendre la main ni à embarquer l'homme. Elle était simplement heureuse de pouvoir bouger un peu ses fesses et se montrait donc des plus allantes. En effet, ce n'était pas une jument qu'il fallait pousser pour aller vers l'avant. Le mouvement était un confort pour elle et il était rare de la voir stagner à un endroit sans s'ennuyer. Les paysages familiers défilaient devant les yeux du couple et par conséquent la pommelée était détendue. Après tout, elle connaissait si bien les chemins des alentours qu'elle aurait facilement pu rentrer toute seule jusqu'à l'écurie. Enfin, l'heure n'y était pas. Pour l'instant, l'heure était à se défouler sans barrière pour la retenir! Lui indiquant de prendre à droite la jument réagit rapidement et s'élança sur le sentier de gauche. La pente était légèrement montante et la KWPN ralentit donc l'allure pour dépenser moins d'énergie en avançant. Agissant délicatement sur les rênes Tedrick lui indiqua de repasser au pas. Frustré elle tapa le sol du sabot mais obtempéra. C'était une habitude chez la demoiselle. Elle tapait le sol à la moindre contrariété. Ce n'était pas compliqué, elle laissait trois avertissements. Au bout de la troisième fois, elle se levait pour faire comprendre qu'il était inutile de négocier avec elle. Quoi qu'il en soit les choses n'en étaient pas là, et à présent elle devait longer une route fréquentée par quelques voitures.

Dire qu'elle était parfaitement à l'aise dans cette situation aurait été mentir. Tous ses muscles tendus la demoiselle avançait sur le rebord herbeux de la route, frémissant dès qu'une voiture la dépassait. Rester impassible dans une telle situation n'était pas évident, et elle prenait beaucoup sur elle. L'assurance de son cavalier était tout de même rassurante, lui était confiant pour deux et c'était déjà ça. Prenant la direction de la plage les usagers étaient fréquents, surtout à cette heure ensoleillée où l'eau était encore chaude et la pauvre n'avait donc pas un instant de répit. Apercevant un cheval un conducteur appuya même sur le klaxon. Par chance il y avait un large espace d'herbe et prenant peur, elle eut un mouvement de fuite sur le côté. Commençant à partir au galop son cavalier l'immobilisa après une foulée précipitée sur le bas côté. Elle l'entendit pester, mais pas contre elle. Chuchotant et caressant son épaule il chercha à la réconforter et la rassurer. Le temps de reprendre ses esprits et la jument retrouvait un peu de son calme. Malgré tout elle transpirait et soufflait fort, à la manière d'un taureau. Elle avait quand même eu très peur! Reprenant leurs routes l'homme lui demanda de s'arrêter quelques mètres plus loin pour traverser. Attendant que la voie soit dégagée et donc sécuritaire il incita la grise à passer de l'autre côté. Un peu tendue elle posa un premier sabot sur la route bétonnée et traversa dans un bruit de fer reconnaissable. Une voiture s'arrêta le temps de leurs passages et salua le duo d'un geste poli de la main avant d'arriver de l'autre côté. Ils descendirent une petite pente en terre qui descendait sur une zone assez sèche mais plus ou moins plate, où ils pourraient se dégazer un petit peu.

La KWPN longea les hautes herbes sèches pendant quelques mètres, tournant pour longer la route de loin. Bien vite une étendue de terre sèche et d'herbe brûlées par le soleil se dessinait face à eux. Elle le savait pour y être déjà allé, ils avaient une bonne quinzaine de minutes de ligne droite. Visiblement l'homme sur son dos le savait également, ajustant ses rênes il prépara sa demande, jambe droite à la sangle et jambe gauche légèrement reculée. Le top départ fut alors donné et la grise s'élança au galop. Toujours les oreilles droites comme des i la jument prenait un peu de vitesse sans résistance de l'homme qui l'encourageait même à augmenter la cadence. Retournant de la poussière et du sable derrière elle Beetle Juice avançait avec enthousiastes sur la piste de sable. Quelques marcheurs et promeneurs les regardaient passés mais elle n'était pas perturbée par leurs présences. Au contraire, elle se sentait d'autant plus le besoin de faire la belle. Irréprochable elle avalait la distance avec plaisir. Seulement tout bon moment avait une fin et Ted lui demanda de reprendre le trot doucement, puis le temps de se caler dans une allure moins précipitée, le pas. Reprenant son souffle la jument baissa la tête, narines dilatés, mais toujours d'attaque. Elle avait un bon cardio après tout, et cette galopade lui avait vraiment fait un bien fou! Remontant une pente ils s'arrêtèrent en bordure de route. Beetle Juice resta immobile des sabots aux oreilles, attendant que son propriétaire lui ordonne de passer. Elle se lança alors dans un pas plus ou moins franc tandis que les voitures s'arrêtaient pour ne pas les renverser. Bientôt le duo était sur le trottoir, prêt à s'engager dans le petit couloir de sable qui menait droit sur la plage.

Engageant un premier sabot, puis les trois restants, la grise fut un peu perturbée par le changement soudain de sol. Elle passait d'un sol dur à un sol des plus mous, dans lequel elle s'enfonçait. Le temps de longer le court sentier, les voilà sur la plage. Ils étaient enfin arrivés à destination! Excitée par la vue de la mer et de l'étendue qui s'allongeait à l'horizon, la grise ne pouvait s'empêcher de chauffer et de se montrer vive. Bien vite son cavalier lui indiqua d'avancer jusqu'à l'étendue bleue. Sur le sable mouillé et donc plus ferme, ils longeaient la mer. Quelquefois l'eau et l'écume venaient mourir à ses pieds, mais Beetle Juice ne s'en préoccupait pas. Après tout, cela n'était pas bien méchant et elle n'avait pas peur de l'eau. Surtout par cette chaleur. Quand elle avait le choix, elle aimait bien prendre un petit bain dans l'eau rafraîchissante. Avançant au bord de l'eau, dans une zone un peu peuplée par les touristes, quelques personnes s'arrêtèrent pour les regarder. Une dame interpella d'ailleurs l'homme en lui adressant une question. Lui indiquant de s'immobiliser Beetle Juice protesta mais obéit. Si elle faisait la mauvaise tête, ils pouvaient rentrer plus tôt que prévu et ce n'était pas dans ses projets. La dame tendit une main vers son chanfrein et elle profita de la caresser. Elle aimait être le centre de l'attention, elle avait tout gagné. Lorsqu'ils furent éloignés de toute civilisation, Tedrick lui demanda de trotter à nouveau.

Aussitôt la grise répondit à la demande en prenant un trot énergique au bord de l'eau. Des clapotis jaillissaient de sous ses sabots mais pas de quoi la perturber. Après tout, Beetle Juice n'en était pas à sa première promenade à la plage et elle n'avait donc pas de quoi être impressionnée. Quoi qu'il en soit elle était tout de même très heureuse d'être là et pas en carrière à travailler. Non pas qu'elle n'aimait pas l'effort, mais les sorties étaient tout de même plus appréciées car moins fréquentes. Pas besoin de la pousser à avancer, l'élégante jument paradait au bord de l'eau en jouant les princesses. Personne n'aurait pu nier qu'elle était belle, et c'était exactement ce qu'elle voulait. Sur cette bande mouillée elle n'avait aucun mal à progresser. Le sable était plus ferme, elle ne s'y enfonçait pas comme dans l'étendue plus molle qui elle, était sèche. Doucement l'homme lui demanda de se déporter un peu plus sur sa droite, soit dans l'eau. Elle connaissait bien la plage et savait donc que le sol était plat à ce niveau là. L'eau lui arrivait au niveau du boulet mais n'entravait pas ses mouvements. Au début le contact froid la surpris, s'attendant à ce que l'eau soit plus chaude, mais elle ne s'en plaignit pas. Continuant d'avancer avec toujours autant de bon coeur droit devant elle. Toutes les bonnes choses ayant une fin, elle repassa finalement au pas sous la demande de Tedrick. Appréciant la caresse sur son épaule la grise fit demi-tour pour longer à nouveau l'étendue de sable, cette fois-ci  au pas.

Sagement le duo reprit la direction du petit couloir de sable qui permettait de quitter la plage. Contente de rentrer Beetle Juice ne pouvait s'empêcher d'allonger sa foulée. Cela ne l'empêcha pas de s'immobiliser sagement avant de traverser la route. Elle chercha à aller le plus vite possible de l'autre côté avant de souffler. Appréciant les paroles d'encouragement de l'homme ils se retrouvaient alors dans la grande étendue sablonneuse et bordée d'herbe sèche par laquelle ils étaient arrivés. Excitée elle n'eut pas à attendre bien longtemps pour que Tedrick l'incite à galoper. Oreille en avant elle prit un bon galop énergique, avançant en ligne droite. L'homme épousait le mouvement de balancier de la jument aux allures rebondies, sans la gêner. Elle avait parfois eu des cavaliers maladroits sur son dos et il fallait l'admettre, elle détestait ça. Elle exigeait de son cavalier qu'il soit précis et à sa place après tout. C'était le minimum pour une perle comme elle! Après une bonne galopade la grise reprenait le trot puis le pas en reprenant son souffle. Bientôt ils traversèrent la route de nouveau avant de longer la bordure herbeuse. Un peu sur ses gardes, notamment à cause de l'effrayant klaxon à l'allée, la jument était tendue. Pourtant cette fois-ci le trajet se passa sans encombre. Le temps de regarder le sous-bois et de trotter un petit peu et les voilà de retour dans la cour du domaine où elle fut désanglée avant de prendre la direction de l'air de pansage sans se plaindre.

03/07/20

→ objectif : écrire un résumé de baignade avec son cheval (3 )

Pendant tout le trajet jusqu'à la plage Maxwell s'était comporté plutôt bien. Il ne cherchait pas à prendre la main mais avait quelques demi-tours pour rentrer à la maison plus vite que prévu. Rênes mi-longues mais au contact de la bouche il était prêt à la moindre tentative de sa monture de prendre l'allure supérieure de son propre chef. À aucun moment Max ne chercha pourtant à prendre les devants, il avançait sagement sur le chemin qu'on lui indiquait sans broncher. Même marcher au bord de la route ou traverser ne l'avait pas fait sourcillé. Bientôt le sol dur laissa place au sable mou. Peu habitué à venir à la plage Max sembla un peu mal à l'aise. Exagérant ses enjambées il essayait de ne pas trop s'enfoncer dans le sable et faisait bien attention où il mettait les pieds. Caressant son encolure Tedrick l'encouragea à avancer le long du couloir qui débouchait sur la plage, bien plus vaste. Bientôt les oreilles de sa monture se pointèrent vers l'avant le temps de quelques secondes, un bon début! Sur la plage déserte par l'heure matinale, le duo prenait  tout l'espace pour progresser sur la plage. Histoire de dérouiller un peu sa monture le jeune homme le fit un peu trotter en ligne droite avant de décider qu'il était temps qu'il découvre la mer d'un peu plus près.

S'approchant de l'eau Max commença à se tendre un peu. Baissant le nez il essaya d'analyser l'étendue bleue face à lui. Hésitation il dandina des fesses avant de finalement céder et mettre les antérieurs dans l'eau. Un frisson parcourut tout son corps mais il se laissa convaincre après quelques minutes. À présent dans l'eau Tedrick n'hésita pas à caresser son épaule pour l'encourager tout en lui  parlant. Pas dit que cela attendrisse vraiment le bai plutôt dans sa bulle, mais il fit finalement un pas dans l'eau. Pour le moment l'étendue liquide lui arrivait aux jarrets et il ne semblait pas plus mal. Lui demandant finalement un quart de tour le jeune homme commença à lui demander de marcher parallèle à la mer, toujours les membres dans l'eau. Les protections étaient en plastique et le fait qu'elles soient trempées ne dérangeait pas le moins du monde le jeune homme. Pour l'occasion il avait aussi pris une vieille selle, mais il espérait ne pas trop la mouiller et donc l’abîmer avec le sel. Tranquillement le duo longea la mer, quelques fois des promeneurs du matin s’arrêtaient pour regarder l'élégant KWPN et son cavalier avancer dans l'eau, mais en soit ils n'étaient pas très embêtés. C'était l'avantage de sortir si tôt, même s'il fallait se réveiller! Histoire de réveiller un peu Maxwell qui semblait s'endormir, adoptant un pas plutôt mou, Tedrick lui demanda de prendre le trot. Pas de résistance, Max s'élança et leva bien haut les membres pour bien articuler ses foulées. L'eau giclait à chaque fois qu'il plongeait ou sortait un pied de l'eau et bientôt le bas des jambes du cavalier furent trempés. Après une courte hésitation au moment de rentrer dans la mer l'étalon semblait plutôt détendu et nonchalant, comme à son habitude, il décida donc de se baigner un peu, ou du moins d'aller un peu plus profond.

À l'aide d'une rêne d'ouverture le cavalier incita sa monture à se déporter un peu plus. Bientôt l'eau monta peu à peu jusqu'à ses genoux, et progressivement jusqu'à mi ventre. Ayant toujours pied Maxwell avançait dans l'eau avec plus ou moins d'aisance. Il n'avait jamais vraiment nagé mais il connaissait instinctivement la marche à suivre pour avancer. Rênes longues Tedrick cherchait à laisser le bai aussi libre de ses mouvements que possible pour ne pas le gêner. Une oreille en avant, l'autre en arrière, Max continuait en ligne droite tant qu'on ne lui demandait pas une autre direction. Il était même très sage! Après un temps son propriétaire lui demanda un demi-tour pour reprendre le chemin dans l'autre sens. Sans broncher le bai s'exécuta et prit la direction opposée, revenant sur ses pas. Si Tedrick ne pouvait pas  savoir si son cheval appréciait ou non cette baignade rafraîchissante, lui en tout cas profitait pleinement du moment en tête à tête avec sa monture. Il avait la chance d'avoir la plage non loin et de pouvoir se baigner ainsi. Et puisque sa monture était parfaitement sage, la prochaine fois il pourrait même y retourner à cru si cela lui chantait! Max avait tout de même bien nagé et il commençait sans doute à fatiguer, bien qu'il n'était pas dans sa nature de le montrer. Content il le caressa et le replaça face à la plage pour l'inciter à sortir de l'eau. Dès qu'il retrouva le sable sec, trempé, l'étalon eut le réflexe naturel de s'ébrouer pour chasser l'eau. Secoué son cavalier laissa échapper un rire avant de flatter son épaule. Pendant quelques minutes il le laissa soufflé. Alors  qu'il s'apprêtait à reprendre la route des touristes s'approchèrent et demandèrent la permission de le caresser. Le connaissant il accepta sans problème, tandis que le couple et leur enfant caressaient le grand bai qui ne bougeait pas d'une oreille.  Après une salutation il décida qu'il était temps de rentrer à la maison.

18/07/20

→ objectif : une petite colonie de vacances vient passer une journée au haras. Votre personnage a été choisi pour gérer les enfants et les poneys tout au long de la journée (7 pts compétences)

La matinée avait commencée tôt pour Aspen. Cette journée était un peu particulière pour la monitrice puisqu'elle c'était vu confier l'un des groupes d'une colonie de vacances de passage au haras. Il y avait de nombreux enfants, ainsi, plusieurs moniteurs et domaines s'étaient fait confier la garde, avec leur accord, un petit groupe d'enfants. Pour plus de sécurité, elle avait fait appel à Kristen pour l'épauler tout au long de la journée. Il n'y avait que six enfants à charge, six parfaits débutants dont elle espérait donner le goût de l'équitation. Tedrick avait prêté quelques chevaux de nature calmes et équilibrés pour composer un piquet parfait pour les débutants. Les enfants étaient donc arrivés avec l'un de leurs animateurs. Pendant une grande partie de la matinée les deux jeunes femmes s'étaient efforcées de montrer et enseigner aux enfants comment aborder un cheval en toute sécurité, brosser et seller les chevaux, les différents soins, un peu de culture G aussi. Une fois les enfants briffés sur les soins à réaliser sur un cheval, elles avaient organisé un petit cours pour apprendre aux enfants les bases de l'équitation. Pendant une heure et demie les enfants s'étaient efforcés d'apprendre à marcher, trotter, s'arrêter et tourner.  Il n'était pas toujours évident pour les enfants de se faire respecter par leurs chevaux, mais on ne pouvait pas s'attendre à la perfection de parfaits débutants. Pourtant, la patience d'Aspen et sa douceur, appuyé par la fermeté de Kristen, avaient permis aux enfants de tenir sur la selle et c'était déjà une bonne chose. Surtout que, comme souvent en colonie de vacances, certains enfants étaient ravis d'être là, d'autres moins. Le plus difficile pour Aspen était de rassurer cette petite fille avec les couettes qui était particulièrement stressée à l'idée de faire du cheval. Pour la soutenir, la monitrice lui avait pourtant accordé Bubblegum, le plus calme et docile de tous les chevaux présents, et au fur et à mesure, elle commença par se détendre, bien que l'inquiétude se lisait toujours sur ses yeux au moindre mouvement du cheval imprévu, ce qui arrivait souvent avec les mouches qui l'embêtaient plus que de raison. Finalement, une fois le cours terminé, les chevaux eurent droit à trois heures de pauses, et le petit groupe put pique-niquer près du club house. C'est seulement lorsque le repas fut terminé et que quatorze heures sonna que le petit groupe se prépara à partir en balade.

Après avoir aidé à seller les sept chevaux, six pour les enfants, un pour l'animateur, ainsi que leurs propres chevaux, Kristen et Aspen vérifièrent les sangles et aidèrent le petit groupe à se mettre en selle. Gardant l'arrière et les côtés pour s'assurer qu'aucun cheval ne coupait la file, Kristen était attentives à tout ce qui se passait, tandis qu'Aspen, perchée sur son Lennox, prenait soin de guider les débutants au pas dans le sous-bois.  Le cheval gris avançait avec entrain mais laissait tout de même le temps aux autres de suivre sans peine. Malgré l'ombre fournie par les arbres il faisait chaud et la jeune femme prenait de temps en temps sa bouteille d'eau pour boire à pleine gorgée, après tout, il était important de s'hydrater avec une telle température! Elle n'hésitait pas non plus à se tourner vers la file pour s'assurer que tout le monde suivait. De temps en temps elle demandait à un enfant de tourner à droite ou à gauche car le cheval s'était arrêté pour manger un brin d'herbe qui dépassait sur le côté, mais elle avait eu de la chance et la colonie dont elle s'occupait semblait plutôt gérable et sage. Le moniteur, dont la tête dépassait au dessus de celle des jeunes enfants, ne semblait pas mieux se porter que son groupe. Il n'était pas très à l'aise, pas cavalier pour un sou. Entre elles, les filles en rigoleraient, mais en leur présence, et leur sécurité entre ses mains, Aspen se montrait d'une vigilance et d'un sérieux qui lui était rare. Petit à petit le groupe s'engouffra dans le sous-bois avant de se diriger vers les champs. Le soleil tapait encore plus fort, mais les chevaux étaient braves et continuaient d'avancer de bon coeur. Même la jeune fille inquiète semblait se détendre grâce à son cheval doux comme un agneau. Lorsque le terrain fut assez large et le groupe assez à l'aise, Aspen proposa de prendre le trot. Si la position des cavaliers n'était pas exemplaire, tout le monde suivait sagement Lennox, le petit hanovrien gris pommelé guilleret. Après quelques minutes ils reprirent le pas, et la jeune femme n'hésita pas à caresser l'encolure de l'entier pour le féliciter de son bon comportement. Du haut de ses 8 ans il avait un coeur en or et elle le ressentait vraiment. De retour au pas ils progressèrent dans les champs avant de revenir dans le sous-bois. Une deux petites heures plus tard, voilà que le groupe retrouvait la cour du domaine.

Une fois revenu au haras le petit groupe mit pied à terre et les deux cavalières raccompagnèrent les enfants et les chevaux jusqu'à l'écurie pour desseller. Lorsque les enfants eurent brossés et licolés les chevaux, ils prirent la direction des paddocks pour les lâcher. Il était 16 heures et la journée s'achevait. Les filles saluèrent les enfants et l'animateur avant de sourire et de se diriger vers le club houses pour boire un petit café et discuter de la journée fatigante qu'elles avaient affrontées avec les débutants qu'elles avaient eu à charge.

points pour Lennox

20/07/20

→ objectif : un enfant a mal refermé la barrière du pré du haras et tous les poneys se sont enfuis. Vous devez vite les retrouver ( 5 pts à miser )

Tedrick ressanglait tranquillement Dutch dans la cour. Il avait prévu un petit trotting en compagnie de Dutch pour bien débuter l'après-midi. Il s'apprêtait à se mettre en selle lorsqu'Aspen l'interpella. Il y avait beaucoup de stage de passage de galop en ce moment, et par conséquent des enfants. Seulement l'un d'eux avait mal refermé la porte de l'un des paddocks et les cinq poneys y logeant s'étaient enfouis à toutes jambes. À moitié essoufflée elle lui indiquait que trois cavaliers s'étaient mis en chasse mais qu'ils auraient besoin d'aide. Le temps que la cavalière selle son cheval, Tedrick alla chercher deux licols plus ou moins adaptés pour récupérer les poneys mieux valait en avoir en rab que pas assez après tout. Bientôt, les deux jeunes gens se mirent en selle et lancèrent leurs chevaux au trot afin de rattraper leurs camarades partis en tête. Aspen profita du moment pour expliquer à Tedrick comment étaient les fugitifs, empruntant le chemin qu'avaient déjà pris leurs prédécesseurs. Le temps d'échauffer un peu les chevaux et ils adoptèrent un petit galop pour essayer de rattraper les cavaliers et les poneys.

Leurs oreilles bien en avant Dutch et Lennox avançaient les oreilles bien en avant. Ils étaient contents d'aller se promener mais n'avaient aucune idée de pourquoi leur départ avait été si précipité par apport à d'habitude. Bientôt, ils se mirent à  apercevoir les trois cavaliers déjà présents essayer de rassembler les poneys fugueurs.  Aspen présenta rapidement Tedrick et leur montra les licols qu'ils avaient emportés. Elle les tendit aux cavaliers, il y avait cinq licols au total, Tedrick avait bien fait d'en emporter, sans quoi ils n'auraient pas pu ramener les chevaux en toute sécurité. Les premiers poneys se laissèrent attraper sans plus de résistance, deux shetlands et un welsh, mais le new forest et le pottok eux donnaient du fil à retordre aux cavaliers. Si seulement il avait emmené Grizzly, les choses auraient sans doute été plus simples. En effet, le chien de berger était éduqué à rassembler les bêtes et il l'avait souvent surpris à essayer de réunir les chevaux lorsqu'il allait rendre visite aux paddocks. Seulement il n'était pas là pour réunir les poneys manquant, et  tandis que l'un des cavaliers prenait en chasse le pottok, il décida de poursuivre le new forest qui s'enfonçait plus que de raison dans le sous-bois.

Au grand trot Duch poursuivait le poney les oreilles toujours droites sur sa tête. Tedrick l'appelait par son nom à plusieurs reprises "Loukoum! LOUKOUM!" mais le poney n'en avait strictement rien à faire,, il continuait de gambader, s'enfonçant sur le sentier de promenade qu'il connaissait comme sa poche. Lorsqu'il tentait de lui couper la route, Loukoum faisait brusquement demi-tour et partait au grand trot dans l'autre sens. Parfois il tentait de lui bloquer la route et attraper une poignée de crins du minuscule new forest, mais à part manquer de le désarçonner, cela ne menait pas à grand chose. Pendant plusieurs dizaines de minutes, où au trot, Dutch travaillait son cardio un peu à ses dépens, ils poursuivaient le petit bai sans relâche. Entre le mètre 75 du croisé, et le mètre 37 du petit poney, on pouvait dire que l'attraper depuis son cheval  n'était pas chose facile. Alors Tedrick eut une idée un peu farfelue, mais qui marcherait, il l'espérait. Ainsi, menant son cheval d'une main, il créa une espèce de corde avec la longe. Dans l'idée cela ressemblait au noeud qu'utiliserait un pendu, mais sans attache, la seule jointure de la longe se trouvait dans le poing serré du cavalier qui espérait ne pas lâcher au mauvais moment, sans quoi cela serait inutile.

Avec l'espèce de grand noeud dans la main, Tedrick trotta près de Loukoum, aussi près qu'il le pouvait. Dès qu'il en eut l'opportunité, il glissa la corde autour de l'encolure du poney par la tête. Surpris il ne chercha pas à reculer mais fonça droit devant lui avant de tenter de reculer pour échapper à la longe. Aussitôt il se jeta de selle, Dutch restant immobile sagement. Attrapant fermement le toupet du poney il lâcha la longe et enfila le licol aussi vite que possible. Il était trop grand mais pour l'instant il était autour de sa tête, ce qui était le plus important en somme. Il y attacha la longe et serra  au maximum les lanières. Il était loin d'être adapté, notamment parce qu'aux écuries il n'y avait pas vraiment de poneys hormis Délicate, mais au moins il avait une prise, et il ne pourrait pas l'enlever si facilement que ça. Une fois le poney attrapé, ils prirent la route au pas en direction de la clairière où les autres étaient restés. Il fut rassuré de constater que les cinq poneys, y compris le pottok, se trouvaient licolés et sur place! C'est donc tout ensemble qu'ils retournèrent au paddock d'où s'étaient échappés les poneys. Le temps d'attacher les chevaux et tout le petit groupe était dans l'enclos. Après avoir été remercié par Aspen et avoir récupéré ses licols, le jeune homme retourna finalement à son cheval. Il n'avait peut-être pas été en trotting, mais il avait tout de même bien travaillé dans un sens!

points pour Dutch

20/07/20

→ objectif : emmener un cheval retraité sur la plage ( 10 pts compétences )

Bientôt le 4x4 se gara sur le parking de la plage, à l'ombre des arbres, et Harley se glissa hors de l’habitacle. Elle avait tenu à emmener sa ponette à la plage malgré ses 25 ans et espérait que cette sortie lui ferait aussi plaisir qu'à elle. Rejoignant le van elle ouvrit la porte et se glissa à l'intérieur par l'emplacement inoccupé. Faisant face à la ponette dorée elle lui caressa le chanfrein avec amitié avant de défaire la longe et de l'inciter à descendre. Prudemment, Délicate recula sur la passerelle avant de souffler une fois les sabots sur la terre ferme. Continuant de la caresser la jeune fille était ravie de voir sa ponette alerte et attentive à son environnement. Le conducteur, son propre père, la rejoignit bientôt et tous les trois s'engagèrent sur le sentier sablonneux qui débouchait sur la plage. Lentement, le temps de s'habituer au sol mou, Délicate semblait contente d'être dehors dans cet endroit qu'elle ne visitait pas si souvent que ça en fin de compte.

Marchant dans le sable sous le soleil étouffant estival, le petit groupe longeait la plage. De temps en temps quelques touristes les arrêtaient pour demander à caresser Délicate, qui se laissait toujours faire sagement. La jument plissait les yeux et profitait de l'attention des passants avec plaisir. Très souvent la jeune fille parlait à la ponette dorée, lui disant à quel point elle était sage et parfaite comme ponette. Sagement elle progressait dans le sable, levant bien haut ses membres fins pour ne pas s'enfoncer et progresser sans mal droit devant elle. Voulant qu'elle dérouille un peu ses membres Harley se mette à trottiner aux côtés de la ponette qui accéléra pour continuer de progresser à son épaule. Elle semblait de bonne humeur, et même si son père devait courir derrière elles pour ne pas trop se laisser semer, tout le monde semblait profiter de la promenade matinale. De temps en temps Délicate se tournait pour observer des enfants courir dans l'eau, un chien aboyer, une mouette s'envoler, mais elle restait de marbre en toutes circonstances. Elle était une mamie idéale.

Le temps filait et bientôt Harley décida d'emmener la connemara se tremper les sabots dans l'eau. S'éloignant un peu de la civilisation, elle attendit d'avoir trouvé un coin tranquille, sans touriste ni enfant, afin d'avoir l'espace nécessaire pour ne gêner personne. S'approchant de l'eau la ponette dorée était très sereine. Les vaguelettes venaient mourir à ses sabots mais sans provoquer le moindre émoi de Délicate. Caressant son épaule Harley l'encouragea à entrer dans l'eau. Docilement elle rentra un antérieur, puis l'autre, et bientôt les quatre membres furent immergés. Ayant de l'eau jusqu'au canon la dame n'était en rien dérangée. Le temps de s'habituer un peu à l'eau et elles commencèrent à longer la plage. Non seulement cela permettait de rafraîchir la retraitée mais cela permettait aussi de soulager l'arthrose qui touchait de nombreux chevaux âgés et chevaux de sport plus globalement. Elles longèrent la plage durant plusieurs mètres, toujours suivit par le père d'Harley avec qui la jeune fille discutait souvent. Lorsqu'elles eurent bien avancé elle changea la longe de main et encouragea Délicate à faire demi-tour pour poursuivre leur marche dans l'autre sens.

L'heure fila à toute vitesse, et après s'être trempé un peu les pieds, Harley et son père décidèrent de rentrer au haras, d'autant que Délicate serait sans doute heureuse de retrouver ses copines. Reprenant doucement la route le trio retrouva le parking après quelques minutes d'avancée difficile dans le sable. Après avoir ouvert la porte du van Harley se glissa à l'intérieur du véhicule, incitant la ponette à la suivre. Délicate hésita mais rejoignit sa cavalière sans chercher à faire plus d'histoires que nécessaires. La jeune fille l'attacha donc à la barre de poitrail et s'assura que le ballot de foin était accessible avant de la grattouiller entre les oreilles et de sortir. Elle referma la porte, s'installa sur le siège passager du 4x4 et les voilà en route pour le haras où la connemara allait pouvoir retrouver ses copines.

26/07/20

→ objectif : lors d’une balade à plusieurs, un des chevaux prend peur et sème la pagaille au sein du groupe ( 10 pts compétences )

Maritza balaya le groupe du regard avant de vérifier la sangle de sa jument. S'aidant d'un montoir elle ajusta ses rênes et se hissa sur le dos d'Attrape Moi qui, les oreilles en avant, était déjà impatiente à l'idée d'aller dehors. Souvent, ils partaient en trotting ou en galloping dans le sous-bois plutôt que dans l'hippodrome à proximité, par conséquent, la plupart des chevaux étaient fiévreux à l'idée d'aller dehors. Tranquillement, la jeune jockey glissa sa jument au centre de la file et ajusta ses rênes, prête à récupérer sa galopeuse au moindre excès d'enthousiasme. Même  si beaucoup étaient agités, pour le moment le convoi avançait bien. C'était une petite balade calme,  histoire de faire souffler un peu les chevaux entre les entraînements. Pour preuve, Attrape sortait tout juste d'un trotting et la demoiselle ne pouvait s'empêcher de chauffer inlassablement sous la selle. Ils étaient un peu moins d'une dizaine de cavalier, soit l'équivalent de presque un groupe complet de travail. Plutôt à l'aise dans ses sabots, la jument bai était contente d'être avec ses copains et son pas était aussi rapide que franc. Tout laissait présager que la promenade se déroulerait bien. Et puis, il n'y avait pas de réelle raison de s'inquiéter. Elle savait maîtriser sa jument sur un hippodrome, alors en extérieur, c'était du gâteau, ou presque!

Dès que la proposition de prendre le trot fut lancée, les oreilles de la jument se pointèrent vers l'avant et sa cavalière la sentit piaffer sous la selle. Elle chauffait et était impatiente de pouvoir se dérouiller un peu les membres. Enfin, elle sortait d'une séance, mais ce n'était pas très important. Au moins elle était endurante, c'était une bonne chose. Sans attendre le groupe s'élança au trot enlevé. Jouant dans ses doigts, Maritza cherchait à détendre la bouche de sa dragonne qui cherchait constamment à doubler les copains pour prendre la tête du convoi. Bien entendu la mexicaine ne se laissa pas faire,  elle gardait fermement sa jument à l'allure voulue et l'empêchait de doubler le peloton devant eux. C'était difficile pour Attrape Moi de résister à l'envie de les doubler, mais elle n'était pas méchante et ne voulait pas faire à mal. Dans cette idée, elle resta donc au trot, rongeant son frein en attendant de pied ferme le moment où ils allaient galoper un peu, et par conséquent s'amuser. Elle cherchait souvent à allonger sa foulée, rapidement remise à l'ordre. Frustrée elle recula les oreilles mais les repointa bien vite en avant, trop heureuse d'être dehors pour rester fâchée.

Bientôt, le petit groupe reprit le pas, le temps de souffler un bon coup. Les chevaux continuaient d'avancer gaiement, et bientôt, il fut décidé de prendre le galop, le terrain étant plus large et le permettant. Le petit groupe s'élança dans un galop énergique mais pas excessif pour autant. Néanmoins, il était difficile pour Maritza de contenir sa jument surchauffée qui cherchait à l'emmener vers l'avant à chaque instant. En suspension, elle n'hésitait pas à la reprendre, parfois un peu durement, pour l'empêcher de prendre la main et de l'embarquer. Malgré cette petite complication, tout le monde avançait de bon train. Malgré tout, le terrain ne leur appartenait pas et des promeneurs pouvaient faire leurs apparitions, malgré le bruit singulier de la dizaine de quatuors de sabots martelant le sol qui devaient alerter les personnes à proximités. Et puis finalement ce qui devait arriver arriva. Un chien déboula à proximité, non tenu en laisse, et le cheval de tête prit peur. Celui-ci bondit en l'air en se cabrant, effectua un demi-tour en dérapant et déboula dans les autres chevaux avec fracas, comme une boule de bowling essayant de frapper toutes les quilles. La panique du grand entier gris ne tarda pas à se répandre comme une trainée de poudre. Le temps de comprendre ce qui se passait et Attrape Moi, comme ses congénères, avait fait demi-tour, le mors aux dents. Paniquée, la jument se laissait prendre par l'agitation des camarades et traçait au grand galop droit vers l'écurie. Les chevaux se bousculaient, un alezan manqua même de trébucher en se prenant un coup d'épaule. Les chevaux continuèrent leurs courses pendant un certain temps. Pour être honnête, Maritza était plus occupé à survivre sur sa jument qu'autre chose. Puis, petit à petit, le calme fut de retour. 

Le calme était plus ou moins de retour, et de raison, l'ensemble des jockeys décidèrent que revenir au haras était la meilleure chose à faire. Au pas, les chevaux se remirent en ligne, soufflant fort, les naseaux dilatés. Attrape Moi avait été bien remuée et elle n'était visiblement plus d'humeur à faire des folies, tout comme ses compagnons. Tranquillement les chevaux reprirent donc la direction de l'écurie où ils s'immobilisèrent après une petite dizaine de minutes de trajet. Mettant pied-à-terre Maritza ramena alors sa protégée à l'écurie pour déseller sa jument, lui offrir un pansage complet et la laisser finalement se reposer. Cette promenade avait été riche en émotion!

28/07/20

→ objectif : lors d'une balade à la plage, vous trouvez un chien seul. Sa laisse traîne sur le sol, il a sûrement échappé à la vigilance de son propriétaire. Vous tentez de retrouver son maître ( 10 pts à miser )

Les oreilles orientées vers l'avant, Beetle Juice avançait sur le sol mou de la plage, levant haut les membres et cherchant à ne pas trop s'enfoncer dans le sable. Contrairement à sa dernière promenade, elle était seule équidé du coin. Ce n'était pas pour lui déplaire, au contraire! Elle profitait largement plus seule que mal accompagnée. Oh, il y avait bien les trois cabots de son humain qui couraient autour d'elle en projetant du sable, mais elle était habituée à leurs compagnies et puis, un coup de sabot bien placé suffisait à faire retenir une leçon importante : ne jamais jouer dans ses jambes, à moins de vouloir voler.  Malgré leurs agitations, le fait qu'ils n'aient pas de sabots suffisait à la grise pour accepter leurs compagnies plus ou moins désirées. Dehors, il ne faisait pas spécialement si beau que ça, le ciel était gris, un peu menaçant aussi. La météo prévoyait de potentiels orages, mais pas de quoi inquiéter le jeune homme, ni ses animaux. Enfin, si, la grise était un peu plus nerveuse que d'habitude, mais elle était parfaitement gérable. Et puis, ils étaient venus en van, au moindre déclin du temps, ils pouvaient grimper dans le van et le 4x4 pour revenir au domaine sans plus tarder.

Profitant du peu de touristes présents, notamment grâce à ce temps de chien, Tedrick proposa à sa jument de prendre le trot. Beetle Juice ne se le fit pas dire deux fois, partant vers l'avant avec rapidité. Les chiens furent contraints de courir derrière elle pour tenir le rythme, d'autant qu'ils s'enfonçaient dans le sable, mais pas de quoi l'inquiéter. La belle grise avançait droit devant elle. Elle aurait sûrement appréciée galoper, mais pour le moment le jeune homme préférait la garder au trot. Et puis, malgré le peu de touristes, il voulait attendre d'atteindre un endroit un peu plus isolé. Au final tout le monde était content d'être là, c'était une bonne idée qu'il avait eue. Certes, ils ne se baigneraient pas, mais au moins ils étaient à la plage! Continuant d'avancer droit devant elle, la KWPN était déterminée. À quelques reprises elle tenta de prendre le galop d'elle-même, voulant imposer son désir, mais son cavalier la tenait fermement. Quelquefois, il du même se fâcher pour que la bête écoute ne serait-ce qu'un peu. Entre son mauvais tempérament et le mauvais temps, on ne pouvait pas dire que Beetle était des plus faciles à vivre. Malgré tout il continua de la faire trotter encore un peu  avant de décider de repasser tranquillement au pas, plus ou moins facilement.

Reprenant le pas, le jeune homme caressa sa belle monture. Pour éviter de la voir partir il ne savait où plein balle, il gardait toujours les rênes plutôt tendues en essayant tout de même de ne pas s’agripper à la bouche de la jument, ce qui aurait été plus désagréable qu'autre chose pour elle. Ronflant comme un moteur, elle cherchait à tracter un peu son cavalier vers l'avant, rien de très agréable pour l'homme qui avait l''impression d'avoir 10 kilos dans chaque main. Soudain, un chien fit son apparition, galopant vers eux, sa longe traînant dans le sable. Très sociables, son malinois et son berger australien se précipitèrent à la rencontre du lévrier noir et blanc. Après un bref coup d'oeil, aucun propriétaire à l'horizon, aucun humain en fait. Seulement l'étendue de sable et le bruit des vagues. Tenant la jument immobilisé il mit pied à terre et ramassa la laisse. Passant les rênes par-dessus les oreilles de la grise il se mit donc en tête de retrouver son propriétaire. Après avoir regardé le collier du toutou, une plaque était inscrite à son nom "Duke". Il caressa la tête du lévrier et commença à marcher dans la direction d'où il venait. II marcha de longues dizaines de minutes en criant "Duke, chien retrouvé. Quelqu'un l'aurait perdu?" mais aucune réponse. Et le temps continuait de se dégrader.

Le jeune homme et le quatuor à son côté, il prit la direction du van. Il attacha  la laisse à un poteau près du van et attacha la jument à l'anneau sur le côté pour la desseller. Bientôt, il termina par passer un coup de brosse douce et de cure-pied sur la grise avant de la faire monter dans le van. Comme souvent, Beetle Juice fit sa tête de mule et mit du temps à monter la rampe, mais une fois en place, il n'eut plus qu'à l'attacher et faire monter ses chiens à l'arrière du 4x4. Il n'oublia pas, pour la sécurité, de les attacher avant de revenir vers le joli lévrier qui attendait en gémissant, se sentant probablement abandonné. Il le fit monter à son tour dans le véhicule, à la place passager pour avoir un oeil sur lui, puis se glissa à l'intérieur à son tour. Avant de partir Tedrick décida d'appeler la police pour leur signaler qu'il avait trouvé un chien évadé, un lévrier noir et blanc nommé Duke. Dans la foulée, il leur donna ses coordonnées et son adresse, afin de pouvoir être contacté par le propriétaire si jamais il se manifestait. Lorsque ce fut fait, il raccrocha et prit la route du domaine. Il n'était qu'à une petite quinzaine de minutes en voiture, pas grand-chose en soi Sans étonnement, une fois arrivés sur place, les chiens se mirent à gambader dans le parking tandis que le jeune homme déchargeait sa jument. Il la rentra dans son box et s'assura qu'elle ne manquait de rien avant de ranger ses affaires et se reporter sur le dénommé Duke. Il espérait sincèrement que son maître reviendrait vite le chercher.

Après avoir fait quelques tâches de paperasse, voilà qu'il reçut  un coup de file. C'était les propriétaires de Duke. Un couple d'Allemands en vacances qui l'avaient perdus après la rencontre avec un gros chien qui avait effrayé leur toutou frêle comme une feuille. Heureusement que Tedrick était allemand et que c'était sa langue maternelle, car le vieux couple parlait plutôt mal  l'anglais. Ceux-ci ne cessèrent de le remercier d'avoir pris soin de leur chien le temps que la police leur transmettent le message et lui offrirent quelques étrennes qu'il s'efforçait de refuser. Finalement il était content, le toutou avait dû quitter ses copains de passage dans un échange d'aboiement à briser le coeur, mais il avait retrouvé sa gentille famille et c'était le plus important.

03/08/20

Rênes mites longues mais tendues, Tedrick commençait par laisser la jument marcher à son rythme entre les arbres. Accompagnés par le joli berger australien, le trio progressait entre les arbres d'un bon pas. Ses 18 ans, Jamaïc ne les faisait visiblement pas. Elle était toujours aussi énergique, fougueuse aussi. L'âge ne l'avait  pas assagi mais son propriétaire ne pouvait pas être malheureux de la situation. Sa jument pétait la forme et avait un moral d'acier, c'est tout ce qu'il retenait de ceci. Qu'elle était toujours aussi bien dans sa tête et dans ses sabots. Ce n'était pas Grizzly qui aurait pu dire le contraire, le chiot de 6 mois avançait d'un pas soutenu pour ne pas se faire distancer de trop par la grande isabelle pie. Bon quoi qu'il en soit l'idée était avant tout de la laisser mettre ses muscles en route après une nuit au box pour éviter les mauvaises surprises à la fin de la séance voir le lendemain. Plutôt de bonne humeur et vive, comme toujours, ses oreilles étaient droites vers l'avant et son oeil vif, seul sa position de tête basse trahissait son calme et sa décontraction. Les lieux elle les connaissait par coeur après tout et n'avait donc aucune raison de s'inquiéter. Elle avait fait maintes et maintes fois la route après tout. Pour être honnête, Tedrick était même persuadé que si jamais elle le désirait, elle pourrait rentrer seule à l'écurie sans difficultés. Plutôt que de penser à ça, il se concentra de nouveau un peu plus sur ce qu'il faisait, accompagnant les foulées de sa monture avec le bassin tout en gardant une main aussi douce que ferme sur ses rênes tendues, au contact de la bouche de sa jument.

Ayant pu échauffer un peu sa jument, il décida donc de commencer sans plus tarder. La connaissant il décida d'opter pour une séance de 10 minutes de trot et 5 minutes de pas, trois fois. On ne pouvait pas dire que la jument manquait d'endurance et c'était ce qu'elle avait l'habitude de faire en fractionné, cela ne devrait donc pas lui poser de problèmes. Après avoir réglé plusieurs alarmes pour chaque étape, il lança la jument au trot. Celle-ci s'élança avec gaieté, le jeune chien se mettant à les suivre en accélérant un peu pour ne pas les perdre. Au trot enlevé Tedrick lui se levait tous les deux temps en accompagnant bien les foulées assez inconfortables de sa jument. C'était un vilain défaut qui ne passerait surement jamais, mais au final il s'y était habitué, à son manque de confort flagrant. Au moins il n'était pas au trot assis, c'était déjà ça. De son côté Jamaïc traçait droit devant elle, suivant le sentier qu'elle connaissait si bien. Les dix minutes passèrent vraiment vite, et l'alarme retentit. Tout aussi habituée aux alarmes de téléphones, l'isabelle ne prit pas peur et repassa au pas à contre coeur lorsque son cavalier le lui intima. Le pas ne signifiant pas relâchement, il lui imposait tout de même une allure de travail tout en veillant à son engagement. S'il voulait la travailler efficacement, il était important qu'elle engage bien ses postérieurs sous la masse et qu'elle remonte son dos pour travailler correctement. Si les 10 minutes avaient semblé passer en un instant, il ne fallut pas longtemps pour que l'alarme sonne de nouveau, indiquant au duo qu'il fallait reprendre le trot.

Reprenant le trot sur la piste, la jument ne se fit pas dire deux fois qu'elle pouvait accélérer la cadence. Si Jamaïc traçait droit devant elle avec entrain, Grizzly lui commençait à peiner à suivre le rythme. Il était encore jeune, c'était normal, mais il ne pouvait pas le prendre avec lui sur la selle comme il l'avait déjà fais plus jeune, il devrait se contenter de trottiner non loin d'eux. Commençant à sentir ses jambes chauffer sous l'effort physiquement, il attendait tout de même impatiemment le retour au pas. L'isabelle de son côté ne sentait pas la fatigue, elle était heureuse d'être dehors, heureuse de pouvoir se dégourdir les membres et ne demandait donc pas plus que de tracer sa route. Libérant une main en prenant les rênes dans sa main droite, il caressa l'épaule de sa jument en l'encourageant par des mots doux. Elle était courageuse et c'était une bonne jument dont il était fer d'être le propriétare, c'était sur. Finalement son salut fini par venir et l'alarme retentit, il était temps de repasser au pas. Ce moment, Tedrick en profita pleinement, il pouvait se reposer un peu et n'en était pas mécontent. Le jeune berger australien non plus ne semblait pas se plaindre de la situation, en profitant pour trainer un peu sans pour autant perdre de vue son propriétaire. Il était trop proche de son maître pour s'éloigner trop longtemps et risquer de se faire oublier. De son côté Jamaïc commençait aussi à fatiguer, mais plus légèrement, elle avait encore pas mal de ressources et repartir au trot ne lui faiisait pas peur. Soupirant de son trop plein d'énergie, il caressa le haut de son encolure avant de se faire surprendre par la sonnerie qui leur indiquait de repartir.

Même si l'isabelle ne précipitait pas autant son allure que précédemment, malgré tous les efforts de son cavalier, elle se montrait tout de même plus raisonnable quant à sa vitesse, ce qui permettait à  Grizzly qui, langue dehors, pouvait rester à leurs tyhme sans trop peiner. Pianotant sur ses rênes pour essayer de détendre la boule de nerfs sous sa selle, Tedrick restait au trot assis, n'hésitant pas à se fâcher un petit peu quand elle tentait de jouer avec lui plus que nécessaire. Cela lui valut un coup de cul de frustration, pas deux. Il fallait admettre que Jamaïc n'était pas toujours la plus disciplinée, mais aux yeux de son propriétaire, ça ne pouvait que renforcer son charme. Après tout, il préférait les chevaux avec un caractère bien affirmé que les petits chevaux de bois tout docile avec qui tout était toujours frustement simple. Frustrer était un bien grand mot, mais le jeune homme préférait largement les défis des têtes brulées comme son isabelle dont les neurones se touchaient parfois. Ça ne l'empêchait pas d'avoir une grande bonté à l'obstacle et une volonté parfois étonnante lorsqu'elle travaillait, même lorsqu'il s'agissait d'un simple trotting. Malgré tout, lors des dernières minutes, Jamaïc montra quelques signes de fatigue qui ne trompaient pas son propriétaire, notamment sa foulée qui se rapprochait désormais plus d'un vrai trot de travail que du trot de course qu'elle arborait trop souvent. Il l'encouragea sur les derniers mètres avant de reprendre le pas de travail lorsque l'alarme sonna de nouveau. Caressant la jument dont le poitrail était mouillé de sueur, il la contraignit un peu à garder une allure énergique sans trop l'être durant les cinq minutes de pas restant, suite à quoi la toute dernière sonnerie sonna, indiquant la fin de la séance.

Rênes longues il invita tranquillement la jument à se positionner en extension d'encolure, le temps de bien étirer son dos et de souffler un bon coup. Le haras n'était pas très loin et bientôt, elle aurait droit aux soins qu'elle méritait. Grizzly aussi semblait fatigué, il avait bien trottiné durant les 45 minutes qu'avaient duré le trotting. Caressant souvent sa protégée, il lui parlait beaucoup, lui disant à quel point il était content d'elle, qu'elle était belle et tant d'autres. Après une bonne quinzaine de minutes dans un pas tranquille, le trio s'immobilisa dans la cour du domaine. Sans attendre Tedrick mit pied à terre avant de désangler d'un trou et de remonter les étriers, emmenant sa jolie jument en direction de l'écurie pour s'occuper d'elle.

23/08/20

→ objectif : écrire un résumé de baignade avec son cheval ( 3 )

Commençant à avancer dans le sable, Aladdin était e bonne humeur, les oreilles en avant. Après ce court trajet, le voilà à la plage, comment ne pas être plus heureux? Ils n'allaient là-bas qu'en été, lorsque la météo leur permettait de se baigner, et cette sortie faisait toujours plaisir, du moins la plupart du temps. À ses côtés les chiens avançaient en tête, avançaient le museau dans le sable et s'aboyaient dessus les uns les autres en jouant. De son côté l'étalon n'en avait rien à faire, il était habitué à la présence des chiens et ce n'étaient pas eux qui pourraient le surprendre. Et puis, du haut de ses 15 ans, il avait vu suffisamment de choses dans la vie pour savoir qu'un chien n'était pas bien méchant. C'était tout au plus bruyant, mais en rien très dangereux. Caressant l'encolure de son cheval en lui parlant, il le laissa se dégourdir les membres en ligne droite. Un peu déstabilisé au début par le sol mou, il ne tarda néanmoins pas à s'y habituer. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'il venait ici, il avait juste besoin d'un petit temps de réadaptation. C'est après avoir bien marché sur le sable qu'il décida de commencer à dérouiller un peu sa monture en lui proposant de trotter.

Pour plus de stabilité le jeune homme déporta son cheval sur le sable mouillé bordant la mer. Celui-ci était plus ferme, l'étalon aurait moins de mal à s'y déplacer sans s'enfoncer. Oreilles en avant il paraissait heureux de se défouler un petit peu, accompagné par les chiens qui se jetaient dans l'eau à ses côtés, les éclaboussant dans la foulée. Aladdin n'en était pas plus offusqué que ça, au contraire. Indirectement se prendre de l'eau sur le flanc le rafraîchissait et puis, il était d'une bonne composition en général, ce n'était pas quelques éclaboussures qui ruineraient sa bonne humeur. Tedrick connaissait quelques chevaux  auxquels cela aurait déplu, mais pas lui. Accompagnant ses foulées au trot enlevé, il laissait son regard divaguer le paysage, l'eau bleue, le sable dépourvu de touriste à une heure si matinale, quelques promeneurs, avec ou sans leurs compagnons canins. C'était une ambiance calme qu'il appréciait tout particulièrement. Pendant un moment ils se contentèrent de trotter le long de la mer, les vagues venant mourir sous les sabots du noir, puis, son propriétaire décida de lui faire décrire demi-tour pour  partir dans l'autre sens, histoire de ne pas traverser toute la plage et se retrouver trop loin du van, au risque de ne pas le retrouver. Après avoir changé de main, ils trottèrent donc un moment avant de finalement décider de l'autoriser à se défouler un peu au galop.

Le temps de mettre ses aides en place et Tedrick incita donc sa monture à prendre le galop. Évidemment l'hanovrien ne se fit pas prier et s'élança droit devant lui avec plaisir. Si dans un premier temps son propriétaire s'acharnait à le garder dans un petit galop, il décida finalement de le laisser se dégazer un peu, notamment parce qu'il n'y avait encore personne sur la plage. Rênes courtes tout de même pour le rattraper facilement en cas de problème, Tedrick avança ses mains et le laissa accélérer. Les chiens étaient en peine derrière eux, courant à leur poursuite pour ne pas les perdre, mais Aladdin n'en avait que faire, ses sabots retournaient le sable et il était heureux de pouvoir vider un peu son sac. Ils galopèrent en ligne droite pendant un moment, avant de finalement repasser au trot puis au pas, le temps de souffler. Les chiens en profitèrent pour rattraper leurs maître et sa monture avant de faire demi-tour pour pouvoir galoper à l'autre main et revenir un peu plus à la hauteur du van, toujours histoire de ne pas être perdue au milieu de la plage sans plus savoir où il c'était garé.

Après cette bonne galopade, le duo avait chaud, et avant de rentrer à la maison, le jeune homme décida d'aller se baigner un coup. Tournant l'étalon face à la mer, il pressa ses flancs pour l'encourager à entrer dans l'eau. Aladdin marqua une courte hésitation, mais s'engouffra finalement dans l'eau jusqu'à mi-flanc. Le caressant et lui parlant pour l'encourager et le féliciter, il lui proposa bien vite de "nager" en ligne droite en suivant la plage, histoire qu'il ait toujours les sabots au sol et éviter qu'il ne se noie. Dit comme ça, c'était un peu risible, mais malheureusement ça arrivait, surtout avec un cavalier sur le dos pour peser un peu plus sur eux. Ils firent donc quelques longueurs, ce qui semblait bien plaire au noiraud qui se rafraîchissait et profitait du moment. Ils avancèrent donc, virant régulièrement de bord, avant de le laisser se rapprocher un peu plus du sable. Ayant de l'eau jusqu'à mi-jarret Aladdin en profitait pour frapper l'eau du sabot, éclaboussant lui-même, les chiens mais aussi son cavalier qui n'avait rien demandé. Malgré tout, tout le monde profitait vraiment de cette sortie et c'était le principal. Mais tout bon moment avait une fin, et finalement le temps de rentrer avait sonné. Le temps de sortir de l'eau et de rejoindre le van que Tedrick mettait pied à terre. Comme il l'avait prévu il retira le filet de sa monture, lui laissant seulement le licol. Il en profita pour lui servir de l'eau claire dans un seau afin de laisser s'hydrater un coup avant de le faire monter dans le van, les chiens dans la voiture et tout le monde en route vers le domaine.

14/10/20

Marchant d'un pas rythmé en botte à botte, les deux bais progressaient entre les arbres avec aisance et bonne humeur. Sortir faisait toujours du bien au moral des chevaux et aux cavaliers. Même si le temps s'était bien rafraîchi, cela n'empêchait pas le soleil de briller et de donner le cadre idéal pour une promenade. Enfin promenade pas tellement, Warlord et Social Media allaient tout de même travailler! En effet, une séance de trotting était prévue pour les deux entiers. De son côté Tedrick avait sous la selle le plus énergique des deux, tandis que Kristen avait adopté le plus têtu. Malgré tous les deux chevaux avaient grandi ensemble et ils étaient comme des frères, inséparable. C'était donc un choix évident pour tenir compagnie à l'autre! Durant plusieurs minutes ils se contentèrent de marcher au pas rênes mi-longues afin d'être sûr d'avoir le contrôle si quelque chose d’inattendu survenait. Profitant d'échauffer leurs chevaux, les deux jeunes gens discutaient. En réalité cette discussion était plutôt à sens unique. Tedrick n'était pas bien bavard et se contentait de répondre aux questions de son employée. Il se connaissait depuis plusieurs années maintenant mais Kristen n'avait toujours pas percé à jour son employeur. Enfin, elle se concentra plus sérieusement sur sa monture quand il lui annonça qu'ils allaient pouvoir commencer une session de trois fois cinq minutes de trot et cinq minutes de pas. Elle acquiesça, il lança le chronomètre et s'élancèrent côte à côte.

Dès que le trot fut demandé, les deux chevaux se jetèrent en avant, prêts à courir un marathon. Ne voulant pas qu'ils se fatiguent inutilement, leurs cavalières refermèrent leurs emprises sur les rênes et tinrent consciencieusement leurs chevaux. Tedrick ne cessait pas de pianoter sur les rênes pour détendre un peu son cheval qui se prenait soudain pour un cheval de course. Du haut de ses 6 ans il agissait toujours comme un grand bébé dans sa tête, et son copain ne le rattrapait pas. Pensaient-ils que c'était l'heure de faire la course? En tout cas, il fallait bien les garder à l'oeil à chaque instant. Son instinct lui disait que s'il relâchait un instant l'entier en profiterait pour accélérer de nouveau. Social Media n'était pas du genre à embarquer en temps normal, mais il ne s'économiserait pas. Alors que sa monture semblait coopérer sans vraiment montrer de signe d'opposition ce n'était pas le cas de Warlord. Il poussa sur son poitrail pour traîner un peu Kristen qui le remit bien vite à sa place. Il protesta d'un coup de tête, mais reprit sa foulée après s'être un peu débattu. Ils trottèrent ainsi cinq minutes assez fastidieuses pour Kristen qui ne devait plus avoir de bras à l'heure actuelle, et le petit monde repassa finalement au pas de travail. Ils en profitèrent pour souffler un bon coup et caresser leurs chevaux avant de repartir pour cinq minutes de trot supplémentaires.

Il ne fallut pas prier les deux entiers pour reprendre le trot. Ils étaient aux taquets, on ne pouvait pas dire le contraire. Un peu plus que leurs cavaliers qui avaient un peu froid sur leurs dos. Même si les deux asticots les tenaient bien éveiller en voulant aller plus vite que le son, ils se les pelaient. Accompagnant leurs montures au trot enlevé, ils profitaient du paysage en silence. On  entendait que le vent dans les branches et les sabots sur le sol dur, rien de plus. Cette atmosphère plaisait à Tedrick qui se sentait vraiment dans son élément. Seul lui et son cheval comptaient, et c'était sans aucun doute ce qu'il préférait. Un peu dans sa bulle, il fut surpris par l'alarme qui indiquait que les cinq minutes s'étaient désormais écoulés. C'était passé plus vite que prévu de son point de vue. Les chevaux non plus ne semblaient pas véritablement en difficulté après cette seconde manche. Tout en les caressant ils veillaient à ce qu'ils avancent dans un bon pas de travail. Le pas n'était pas synonyme de repos après tout, mais c'était une allure de travail également! Les deux bais furent surpris en entendant un chien leur aboyer dessus, mais ils passèrent à côté de l'animal tenu en laisse sans problème. Ils vivaient avec les chiens toute l'année et n'en étaient donc pas spécialement effrayés, au contraire. Ils savaient bien qu'ils n'avaient rien à en craindre et qu'un coup de sabot bien placé suffisait à les calmer. Le temps de s'éloigner un petit peu et ils partir pour leur dernière session de trot.

Bien que toujours motivés, les deux chevaux commencèrent à montrer des signes de fatigue, et même Social Media traînait un peu les pieds. Encouragés par des appels de langues ils conservèrent tout de même un bon trot de travail. Les cavaliers aussi commençaient à avoir un peu mal aux jambes mais rien de bien méchant. Ils étaient habitués à monter plusieurs fois par jour et ce n'était pas un trotting qui allait les mettre à mal. Dans un excès de zèle Warlord donna un petit coup de cul, pas spécialement virulent, mais qui fit peur à son congénère qui fit un bond sur place. Les deux cavaliers ne purent s'empêcher de rire tandis que Tedrick caressait l'épaule du bai pour le rassurer. Le temps de se remettre de sa crise cardiaque le KWPN repartit un peu comme si de rien n'était, ne voulant pas admettre qu'il avait eu peur. Après tout, il avait sa fierté lui aussi! Ils avancèrent encore sur quelques mètres et voilà que l'alarme sonna comme une délivrance qui leur permettait d'enfin de repasser au pas. Ils gardèrent le pas de travail durant cinq minutes. Sur cette fin de séance les deux entiers étaient assez fatigués et semblaient bien moins d'humeur à faire les malins pour aller plus vite que nécessaire. Leurs cavaliers se moquèrent gentiment avant de finalement leurs permettre d'adopter l'allure et la posture qu'ils désiraient, la séance était fini.

Sur le chemin du retour, Social Media demanda de lui-même à étirer son encolure vers le bas. Tedrick l'accompagna et lui caressa l'épaule en tenant ses rênes assez lâches. Warlord ne l'imita pas, mais adopta une allure un peu plus lente, naseaux dilatés et soufflant un peu. Les cavaliers caressèrent beaucoup leurs chevaux, c'était un point d'honneur pour Tedrick. Ils avaient bien travaillé, ils méritaient tous les câlins du monde. Bon, ce n'était pas toujours très propre, mais c'était tout de même de braves garçons. Après quelques minutes de marche supplémentaires les deux cavaliers s'arrêtèrent dans la cour du domaine. Sans plus attendre ils descendirent et dessanglèrent les chevaux d'un trou par confort pour eux avant de remonter les étriers. Il était désormais tant de les gâter comme il le fallait.

16/10/20

Rênes longues, Aspen laissait avancer Lennox en tête. Ce n'était pas particulièrement à cause de sa condition d'étalon. Elle savait que même en le laissant derrière une jument, il ne ferait rien, après tout, il avait l'habitude d'être sage comme une image durant les cours. C'était surtout qu'il était plus âgé que Runaway et donc plus expérimenté. Même si elle semblait plutôt calme, elle aurait un cheval habitué devant elle si jamais quelque chose la surprenait où l'effrayer, là où le gris ne broncherait sans doute pas. Et puis, la jeune jument ne s'offusquait pas non plus d'être derrière. Elle acceptait sa place et ne faisait aucune histoire pour être en tête. Les deux cavalières caressaient tout de même beaucoup leurs chevaux pour les féliciter de leurs bons comportements. L'un comme l'autre étaient de bonnes pâtes au quotidien, assez irréprochables d'ailleurs. Tout en bavardant ensemble de leurs vies privées et de leurs travaux respectifs. Attentif au timbre de la voix de sa propriétaire, Lennox orientait fréquemment ses oreilles en direction qu'elle. Il lui arrivait de caler un petit peu, le temps d'observer quelque chose qu'il avait vu entre les arbres, puis reprenait la marche comme si de rien n'était. Runaway manqua plusieurs fois de lui rentrer dedans, jusqu'à ce qu'elle décide de se caler sur les foulées de son compagnon de balade.

Après avoir ajusté ses aides Aspen proposa à son amie de prendre le trot. Toutes les deux prêtes, elles pressèrent les flancs de leurs chevaux qui s'élancèrent sur le sentier. Bientôt ils quittèrent le couvert des arbres pour se retrouver au beau milieu d'un ancien champ remplis d'herbe haute. Pour atteindre ceux qui étaient cultivés et donc plus exposés, il leur restait encore un peu de chemin à faire. Pour éviter que les chevaux ne trébuchent elles gardèrent leurs rênes bien tendues, histoire d'armer l'avant main et éviter un possible cassage de gueules. C'était déjà arrivé par le passé et ça pouvait tout autant arriver de nouveau. Le ploc ploc des sabots sur le terrain sec résonnaient à leurs oreilles tandis qu'elles avançaient en longeant bien le terrain. Elles avancèrent à ce rythme quelques minutes avant de repasser au pas à l'approche du pré d'un particulier. Pour tout dire l'emplacement était assez mal choisi, aucune route pour y accéder mise à part des petits chemins de balade qu'il valait mieux traverser à pied ou en vélo. À l'intérieur se trouvaient trois juments percheronnes qu'Aspen jugeait énormes de par leurs carrures. Un coup d'oeil sur le côté permit aux cavalières de découvrir deux voitures d'attelages, très probablement l'activité des percheronnes.  Les juments de traits parurent curieuses de ces petits chevaux bien gringalets. Lennox tendit son nez pour saluer sa congénère, mais sa cavalière l'empêcha de trop s'approcher. Les deux chevaux ne se connaissaient pas et elle ne voulait pas d'accident. Runaway elle était bien plus timide et semblait même assez intimidée par ces immenses juments. Une fois le pré dépassé elles purent alors reprendre le trot le temps d'une longue ligne courbe avant d'atteindre la route.

Précautionneuse, Kristen garda Runaway en retrait tandis  que son amie s'approchait de la route qui rompait le champ abandonné en deux. Elle aperçut deux voitures s’approcher et intima à Lennox de rester en place. L'étalon frissonna quand la première voiture passa à sa hauteur, et recula de quelques pas à l'approche de la deuxième. Tenant fermement ses rênes sa cavalière était bien décidée à le garder à l'arrêt, ne voulant pas qu'il se jette sur une voiture par peur. Elle attendit que les véhicules se soient éloignés avant d'indiquer à Kristen qu'elle pouvait la rejoindre et à s'approcher de la route d'un peu plus près pour traverser. Une dernière vérification et les deux chevaux posèrent leurs sabots sur le goudron, leurs fers résonnant sur le macadam bruyamment. Lorsqu'elles eurent traversé, elles caressèrent leurs montures amicalement avant de se remettre à avancer en quasi-ligne droite pour atteindre les champs cultivés, quittant l'herbe haute qui leur arrivait aux mollets. Un petit faussé était à traverser. Lennox s'élança en premier, il descendit et prit le trot dès qu'il atteignit le plat pour se donner de l'élan et remonter de l'autre côté. Très vite Aspen le rangea sur le côté pour qu'il ne marche pas sur les cultures. Kristen attendit que son amie lui ai fait de la place avant de laisser Runaway s'élancer. La jument fut très précautionneuse, mais se laissa prendre par l'élan et se jeta de l'autre côté un peu maladroitement. Malgré tout, sa propriétaire la récompensa pour son courage, et remis de leurs émotions, reprirent le chemin qui longeait soigneusement le champ. Elles savaient que si elles pouvaient continuer de se balader ici, elles devaient respecter le terrain, c'est pour cela qu'elles veillaient à ce que leurs chevaux n'écrasent pas les plantations qui commençaient tout juste à pousser. Elles tournèrent à droite, le long d'un mur qui cachait le jardin d'une habitation. Un des habitants alluma son souffleur de feuille à peu près quand elles passèrent à son niveau, et les deux chevaux firent un écart, surpris par le bruit. Le temps de les rassurer et elles longeait sur quelques foulées une route. Celle-ci tournait à gauche, mais les jeunes femmes gardèrent le cap.

Devant elles se tenait un chemin en ligne droite suivi d'une légère courbe sur lequel elles avaient l'habitude de faire galoper les chevaux. Lennox comme sa compagne savait très bien où ils étaient, mais seul le gris montra quelques signes d'agitation, sa camarade restant sage comme une image. Amusée Aspen lui caressa l'épaule sans lâcher ses rênes avant de demander à son amie si elle était prête au départ. Lorsque celle-ci acquiesça, elle plaça ses aides et demanda un départ au galop à l'étalon. Lennox ne fut pas compliqué à convaincre. Dès qu'on le lui autorisa, il s'élança au galop sur la piste. Le terrain était étroit, entouré par des clôtures qui longeaient des paddocks vides, et la vue était dégagée, alors elle l'autorisa à accélérer un petit peu, histoire de le dégazer. Runaway suivait le rythme avec aisance, profitant elle aussi de pouvoir se dégourdir les membres et passer un peu à la vitesse supérieure. À la fin du chemin les jeunes femmes furent contraintes de ralentir les chevaux pour aborder sereinement la légère courbe qui était cachée par des branches de sapin. En un instant elles se retrouvaient dans un terrain d'herbe encadré de par et d'autres par des arbres et dont la sortie se faisait par un petit faussé. Les deux équidés repassèrent alors au pas et avancèrent jusqu'au petit fossé. Il n'était pas aussi profond que le premier qu'ils avaient passé, les chevaux n'eurent donc aucun mal à le franchir sans peiner. Caressant elles rejoignirent bien vite la route bétonnée qui revenait droit sur le haras. Tout en faisant attention aux voitures, elles progressèrent pendant quelques courtes minutes avant de retrouver la cour du domaine. Elles purent alors descendre de selle afin de ramener les chevaux à l'air de pansage pour de soins bien mérités.

27/10/20

Contente d'être partie, on ne pouvait pas dire qu'Attrape Moi traînaient les sabots. Son pas était sec, rapide, elle avançait les oreilles en avant, attentive aux bruits environnants. Maritza ne cessait de jouer dans ses doigts pour tenter de la détendre, mais rien n'y faisait, son brasier intérieur était trop fort. Tout en observant le paysage et en profitant du bruit des sabots sur la terre sèche, la jeune femme parlait à sa jument. Oh elle lui racontait tout et rien, mais les oreilles de la jument signifiaient qu'elle était attentive au timbre de sa voix. Elle lui parlait de l'avenir qu'elle rêvait avoir avec elle. Lorsque sa carrière se terminerait, alors elle serait la seule décisionnaire de son avenir, et elle comptait la garder à ses côtés très longtemps. Peut-être qu'elle deviendrait une formidable jument de sport ou de loisir, à moins qu'elle ne s'épanouisse plus dans une vie au pré avec des copains et personne pour l'embêter. À l'heure actuelle, Attrape Moi aimait le travail, elle aimait la course et elle le montrait au quotidien. Il était prévu qu'elle fasse ses adieux à l'hippodrome à l'âge de 7 ans, mais peut-être montrerait-elle qu'elle avait encore envie d'y aller? Ou au contraire ferait-elle comprendre qu'il était temps pour elle d'arrêter. Au final Maritza n'en savait rien, de ce qui arriverait à l'avenir. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle serait à ses côtés, elle et personne d'autre. Alors que la jeune femme était perdue dans ses pensées, la galopeuse continuait d'avancer sur le chemin qu'elle connaissait bien à présent. Pourtant, elle rêvait de se défouler, mais était trop respectueuse pour juste embarquer son binôme, alors elle lui fit alors comprendre qu'il était temps d'accélérer en esquissant une foulée de trot.

Ayant compris tout de suite de quoi il retournait, Maritza se contenta d'un appel de langue pour autoriser la bai à trotter. Elle n'attendit pas une seconde de plus et se mit à trottiner assez vite. Accompagnant ses foulées au trot assis, Maritza la laissait prendre un peu de vitesse, juste pour le physique. Toujours les oreilles en avant, elles n'avaient pas vraiment bougées depuis leur départ, la pur-sang avançait avec plaisir sur le chemin. Il y avait du vent dehors mais il fallait dire que ça ne la dérangeait pas plus que ça. Depuis petite, elle avait l'habitude de courir sous la pluie, dans le vent, dans la brume et même parfois la neige. En tout cas, ce n'était pas ce qui empêchait une course de se jouer, et les chevaux avaient tout intérêts à ne pas s'en faire une formalité. C'était le cas d'Attrape Moi qui ne voyait aucun problème à braver les intempéries quant à la clef elle pouvait galoper à toute vitesse contre d'autres chevaux tous aussi désireux d'arriver premiers. Plus elles avançaient et plus le paysage changeait autour d'elle. Les arbres aux feuilles dorées avaient laissées places à un sentier assez large bordé de sapins aux épines bien solides qui ne tomberaient pas aussi facilement que les feuilles classiques. Repassant au pas tout en caressant l'épaule de sa jument, Maritza se rendit compte que le vent commença à avoir froid. Il lui piquait les joues, et sans doute aussi les fesses de sa jument. Malgré tout, la bonne humeur était toujours au rendez-vous, autant d'un côté que de l'autre, quand soudain elles tombèrent sur une longue, très longue étendue d'herbe qui s'étendait devant elles.

Attrape Moi jubilait, elle décollait ses antérieurs et galopait sur place en ronflant comme un taureau dont de la fumée s'échapperait des naseaux. Ne pouvant pas refréner les ardeurs de la jument bai, Maritza la laissa partir, c'était pour elle un peu la délivrance. Pas de question à se poser, la jument fit un déplacement en crabe sur le côté et se jeta en avant sans plus réfléchir. Une foulée, deux foulées, puis le vide. Comme en apnée, Maritza retenait son souffle. La jument galopait, étendait sa foulée au fur et à mesure qu'elle avalait la distance. Elle retournait la terre, arrachait l'herbe sur son passage. Petit à petit elle semblait diminuer de volume, galopait ventre à terre tandis que ses crins fouettaient le visage de sa cavalière grisée par la vitesse. En position Jockey, elle libérait son dos, la laissait avancer sans la gêner, encaissant le mouvement. Elle ne semblait même plus sentir le vent qui lui piquait les joues à peine quelques instants plus tôt. Certains auraient peur de cette vitesse impressionnante, et pourtant la jeune femme se sentait plus vivante que jamais. Elle aurait pu dominer le monde entier. Les sapins défilaient sur le côté, la jument perdit un peu de rythme et repartit aussi sec, le second souffle. L'encolure aussi étendue que son corps qui semblait s'être allongé, elle ne déviait pas de sa route, une ligne droite parfaite qui traçait directement à travers champs et petit bois. Après quelques minutes qui avaient semblaient être des secondes, la jument repassait au petit galop d'abord, au trot et finalement au pas. Essoufflé Martiza lâcha les rênes et entoura son encolure de ses bras pour la remercier de lui avoir permis de se sentir si vivante le temps d'une galopade.

Elle resta plusieurs minutes pendue à son encolure, bien contente que la bai soit assez gentille pour ne pas essayer de l'envoyer manger le sol, puis se redressa en lui tapotant l'épaule. Reprenant les rênes qu'elle gardait assez longues tout de même, elle repensa à ce moment qui resterait gravé dans sa mémoire. Reprenant son souffle, Attrape Moi n'en restait pas moins vive et continuait de montrer qu'elle avait de l'énergie à revendre. Les séances d’entraînement qu'elles pratiquaient ensemble avaient porté leurs fruits au moins! Reprenant le chemin de l'écurie, elle ne tarda pas à croiser un groupe qui partait visiblement au travail, mais pas elle, libre pour toute l'après-midi. Elle les salua tout de même d'un geste de la main en collant sa jument sur le côté pour les laisser passer. La bai se redressa, observa le convoi mais ne réagit pas. Félicitant d'une caresse et d'un compliment glissé au creux de l'oreille son comportement, elles reprirent ensuite le chemin qui les amenait quelques minutes plus tard jusqu'à la cour des écuries où tout le monde s'activait à la manière d'une fourmilière.

04/11/20

Les jambes pendantes de part et d'autre du petit cheval léopard, Blair et sa monture traversait un sentier bordé d'arbres. Depuis son arrivé, Silly Symphony commençait à connaître ces chemins par coeur. Son pas était rassuré, il avait envie d'avancer et cela se ressentait tout de suite sous sa selle. Même sans bombe, elle se sentait en sécurité. Du haut de ses 3 ans il était une véritable assurance vie avec un coeur énorme. Elle savait qu'à ses côtés elle ne risquait rien du tout. Les oiseaux chantaient au dessus d'eux, mais pas de quoi perturber le tacheté qui traçait son petit chemin sans se préoccuper des alentours. Blair avait l'impression qu'ils n'avaient quittés le ranch qu'il y a une minute, pourtant en regardant derrière elle, elle ne le voyait déjà plus. Quand elle était dehors, elle ne voyait jamais le temps défiler, encore moins en compagnie de ses chevaux. Cette vie au ranch lui plaisait beaucoup. Elle y était née, y avait grandit aux côtés de chevaux, de parents aimants et d'une petite soeur, de 3 ans sa cadette, avec laquelle elle s'entendait bien. Là-bas, le ranch se transmettait de génération en génération depuis plusieurs générations déjà. On y élevait des chevaux appaloosas destiné au travail et au sport, en fonction du caractère et des dispositions des chevaux, et son père veillait toujours à trouver le cheval parfait pour les cavaliers désireux de trouver une monture qui leur corresponde. Elle aimait ça chez son père, sa volonté de former des couples durables et fonctionnels. Le seul hic, c'est qu'on y voyait jamais autre chose que des appaloosas. Et pour preuve, ses trois chevaux qu'il lui avait offert pour diverses occasions étaient tous des appaloosas! Et elle savait qu'ils donneraient naissances à d'autres appaloosas. Sa soeur voulait vraiment un paint horse, mais cette demande avait été déclinée, pour le moment.

Bientôt ils quittèrent la petite forêt pour déboucher sur de grandes pâtures dépourvues d'arbres, ou presque. Ce premier terrain était un peu pentu, mais rien de bien difficile. Silly Symphony n'eut pas à trop pousser pour prendre un petit trot assez confortable. Il avait fallu du temps à la jeune fille pour maîtriser l'art du trot assis, mais elle y était arrivée à force de travail acharné, et de fessiers malmenés. Un peu plus bas dans le champ elle ne tarda pas à voir apparaître au loin les vaches du troupeau de son père. Des longhorns avec leurs veaux. Son père les élevait plutôt par passion et tradition que pour l'argent. Il ne vendait que très peu de bêtes par année, c'était l'élevage d'appaloosas qui était le plus rentable, d'autant parce qu'au fur et à mesure des années d'existence, le ranch avait su faire sa petite réputation et prouver la valeur des chevaux qu'il proposait à la vente. C'était ses ancêtres qui élevait des longhorns à l'origine, pour se nourrir et les vendre. Les chevaux à l'époque n'étaient utilisés que pour le travail. De génération en génération le troupeau se transmettait, et l'art de le diriger au mieux. Et avec le temps, le ranch s'était concentré sur les chevaux plus que sur le bétail, toujours présent tout de même. Elle fit virer de bord au  poney qui descendit doucement la pente pour s'approcher des  vaches. Les oreilles en avant il observait ces vaches aux cornes redoutables, mais n'en avait pas peur. Très tôt son père avait fait découvrir le travail du bétail au léopard qui s'y était très vite accommodé, et on ne pouvait pas dire qu'il faisait mal son job. Une vache brune et blanche s'approcha doucement du duo. Blair descendit de selle et laissa son poney en plan. Celui-ci, assez bien éduqué, resta immobile tandis que la jeune fille se dirigeait vers la doyenne qu'elle caressa. Elle s'appelait Nancy et s'était l'une des plus âgées du groupe du haut de ses 22 ans. Elle avait eu de nombreux veaux dont elle s'était occupé à merveille, ayant un très bon instinct maternel. Et puis c'était une des vaches les plus douces du groupe. Elle était d'un tempérament tranquille, habituée à  l'homme et appréciant toujours quelques caresses. C'était important pour son père que les vaches soient dociles et habituées à être avec les humains, alors quand les vaches s'apprêtaient à mettre bas dans les semaines à venir, on les parquait dans le ranch. Ainsi, quand les veaux naissaient, on pouvait tout de suite venir les voir pour les habituer à être touché, caressé, brossé aussi. Nancy c'était particulier, quand elle était née, son grand-père -son père n'étant pas encore à la tête des lieux- avait dû élever la longhorn au biberon, sa mère ayant eu une mise bas très difficile, y était restée.

Retournant finalement vers Silly Symphony qui n'avait pas bougé d'un poil, bien qu'il soit en train de brouter, elle se décida à se remettre en selle. La tâche n'était pas évidente, parce que à cru, elle n'avait pas de point d'appui pour monter sur cet appaloosa à peine plus petit qu'elle. Le temps de réfléchir elle s'assura que le licol était bien attaché, que la longe qu'elle avait transformée en rênes n'allait pas se détacher et se mit en quête de quelque chose qui pourrait lui permettre de monter à cheval. Tenant le jeune cheval elle parcourut la moitié de la clairière à pied pour finalement trouver une grosse racine d'arbre qu'elle pourrait utiliser. Mettant son poney à proximité, elle mit ses mains sur le garrot et les fesses du poney et se propulsa sur lui. Elle manqua passer de l'autre côté mais remonta en sacs à patates sur le dos de Silly qui, beaucoup trop gentil, n'avait pas bougé d'un poil malgré Blair qui le malmenait. Elle le remercia d'un "gentil cheval" et d'une caresse sur l'encolure avant de presser ses flancs pour reprendre leur route. Voyant l'heure, elle se rendit compte qu'elle allait devoir bientôt rentrer "avant que le soleil ne se couche" lui avait répété sa mère, alors il valait mieux ne pas traîner. Mais avant de faire demi-tour, elle s'était dit que galoper un peu ne ferait de mal à personne. Elle pressa donc les flancs du jeune cheval qui prit l'allure supérieure aussi sec. Malgré son enthousiasme elle sentait que le léopard se retenait, son galop était plus proche du petit galop que d'une vraie galopade, alors elle le poussa un peu. Puisqu'on lui demandait d'accélérer, il accéléra. Silly Symphony allongea sa foulée et remonta la clairière d'un trait, avant de finalement repasser au pas, faire demi-tour et redescendre au galop jusqu'au niveau des longhorns qui paissaient sans prêter attention à l'équidé ni sa cavalière. Repassant alors Silly Symphony au trot, sans la moindre résistance de sa part, elle serra ses bras autour de son encolure pour le remercier. Le temps d'un petit câlin et le duo retournait déjà vers le ranch. Le soleil commençait déjà à décliner et l'un comme l'autre allaient bientôt passer à table!